Une bouteille à la mer...[ TERMINE ]

Isabaut avait eu le plaisir de revoir le capitaine, de le frapper pour lui montrer qu’elle lui en voulait, mais de le serrer dans ses bras pour lui prouver aussi son inquiétude. Mais maintenant, maintenant que les ombres avaient finie de s’étendre sur le sol pour se lier les unes aux entres et rependre leurs noirceur dans son cœur comme dans la rue elle-même. Isabaut se sentait seule, terriblement seule.

A quoi c’était’ elle donc attendue ? A le revoir et a e qu’il l’attrape par la taille pour la faire voler en lui murmurant a l’oreille qu’elle lui avait manquée ?! Qu’il se souvienne de ce qu’ils avaient fait cette nuit avant qu’il ne la fuit ? Ou même simplement qu’il lui demande pardon pour être partie en l’abandonnant sans aucune raison valable. Mais rien… rien de tout ça. Finalement c’était la son lourd et triste secret.

Comme souvent elle noyait sa peine dans l’alcool, a un point on sa vue s’en troublait et ou ses sens la perdait. Inconsciemment, c’était peu être pour se souvenir de cette unique nuit ou il c’était aimé, avec une passion et une tendresse débordante. Non… ce n’était pas que pour oublier tout ce qui la blessait, c’était aussi pour se souvenir. Comment pouvait’ il est aussi aveugle pour ne pas voir a quel point sa petite Isabaut, une seconde hors paire a la poigne de fer, était en réalité la femme la plus fragile et peureuse qui soit ?

Pourquoi ne pas lui dire directement qu’il n’éprouvait rien pour elle ?! Pourquoi ne pas lui dire que cette nuit n’était qu’une erreur de plus sur son chemin déjà si pavé de fautes toute plus grosse les unes que les autres ?! Non a la place il feignait de ne rien se souvenir, ne n’avoir pas fait attention au fait de s’être éveillé à coter d’elle nue. Peut être s’en voulait’ il de lui donner de faux espoirs ? Peut être aussi pensait ’il ou s’accrochait’ il a l’idée qu’il ne s’était rien passé ?

Elle avait le crane prés à exploser et d’ailleurs elle se entait vaciller. La place, la longue plage. Combien de temps avait’ elle marché que le sable fin à réfléchir ? Enfin, bien sur à condition que son esprit embrumé par les effluves de ‘alcool puisse encore être en état de marche. Elle sentait a nouveau une vague de larme lui bruler les yeux et lui brouiller la vue, mais cette fois elle ne lutta pas. Elle avait le droit de pleurer non ? À condition que personne ne vois ça bien sur.

Lentement elle s’imagina le plaisir qu’elle ressentirait si seulement le ciel pouvait s’assombrir et pleurer avec elle en cœur. Le froid mordant de la pluie lui aurait sans doute remis un peu les esprits au clair. Elle se sentit soudain prise d’une nausée, voila qu’elle était à nouveau malade, trop d’alcool tue l’alcool non ? Vidant son estomac du trop pleins d’alcool qu’elle avait ingurgitée elle se laissa allée a se soulager des dernières larmes. Voila, elle se sentait un peu mieux mais ne devait certainement pas être très belle a voir.

Passant ses doigts dans ses cheveux rouges elle prit le temps de s’apaiser et vida l’outre d’eau qu’elle avait à sa hanche pour passer le gout et l’odeur de l’alcool qu’elle avait dégurgitée. Prenant son épée elle se concentra, l’enflammant pour y voir plus clair. C’était affreux pour son cerveau déjà endolorie par l’alcool mais au moins elle approchait du port. La une vision la fit sourire un peu. La belle Morgane… Cette femme avait une chance folle, belle à en crever avec un physique irréprochable, alors qu’elle, la Isa, elle avait des formes, trop de forme, un peu de superflue sur les cuisses et le ventre, un peu trop de muscle ou d’abdos, mis une généreuse poitrine.

S’approchant en laissant bruler son épée flamboyante Isa lui sourit, elle paraissait un peu surprise de la voir et c’était réciproque. Passant son regard sur le médaillon isa soupira et regarda le sien, Triss la taquinait si souvent à propos de ça. Un soupire et elle répondit enfin d’une voix graveleuse et légèrement brisée par l’alcool, en temps normale, c’était sa voix féminine, forte et sur d’elle qui était cependant audible, mais ce soir rien n’était normale dans la coquille brisée de la pirate.

« Bonsoir Morgane, t’en fait pas, j’aurais du te prévenir. Je ne me savais pas si discrète. »

Un sourire entendue et la voila qui continue.

« Qu’est ce que tu regarde de beau Morgane ? Tu guette encore ton père ? C’est plus a cette heure la qu’il rentrera ma belle tu sais. »

S’approchant elle défit sa veste et la posa sur les épaules de la serveuse.

« Rentre chez toi Morgane, tu vas attraper la mort. »

Isa était à demi ivre et pourtant consciente de ses faits et geste, elle n’était pas de celle qui ne se contrôle plus ou oublie tout.

[HJ: je suis partie du principe que Kanah vous connaît, j'espère que cela ne vous dérangera pas]


A quelques pas de là, un vieillard et une jeune femme marchaient bras-dessus bras-dessous en riant gaiement. Kanah ne pouvait pas faire autrement que de voir régulièrement Kalanshnaï, son vieux mentor. Il lui avait tout appris, et pour cela elle ne l’en remercierait jamais assez. Grâce à lui, on s’intéressait de plus en plus à son cas depuis ces dernières années.

Si contrairement à nos deux autres protagonistes, Kanah était incroyablement de bonne humeur, le début de soirée avait été autrement. Elle avait apprit que la Nymphe Bleue n’était plus, et se retrouvait désormais sans bateau. La course au nouvel embarcadère reprenait, et cela la chagrinait et l’irritait à la fois. Mine de rien, la sauvageonne s’avérait par moments d’un tempérament assez flegmatique, et se savoir faire partie de l’équipage d’un bateau lui assurait une certaine sécurité. Un pirate ne prenant pas le large régulièrement était un pirate qui allait finir par se dessécher, telle était la conception de Kanah. Craignant de sombrer dans la déprime, elle avait vite fait bien fait, fait irruption chez son ami Kalanshnaï. Le vieillard avait su lui remonter le moral, la rassurer et la remettre d’aplomb. S’en était suivit un bon festin, et une bonne bouteille de rhum vidée à deux. Telle était la conception de la bonne soirée tranquille passée entre vieilles connaissances. 5 ans déjà que ces deux là se connaissaient. Et Kanah pouvait affirmer que ce vieux bougre était certainement l’un de ceux qui la connaissaient le mieux sur cette île.

Ils marchèrent, continuèrent de refaire le monde. Kalanshnaï parla de ses expériences en tant que pirates, de ses plus beaux pillages. Puis ils se séparèrent, après de longues accolades et embrassades.
De trop bonne humeur pour rentrer si vite, la sauvageonne commença à déambuler le long des quais, sifflotant un air qu’on lui avait apprit la première fois qu’elle était à bord. Kanah s’en souvenait encore : la première journée elle avait du faire la vaisselle de tout l’équipage en compagnie de deux autres matelots visiblement amateurs de chant. Au final la corvée s’était plutôt révélée amusante. Puis finalement Kanah avait laissée la vaisselle à d’autres, et petit à petit avait connu la joie d’être sur le pont, de hisser les voiles, de regarder à la longue vue…

Sa vie semblait lui plaire, et c’était réellement le cas. Elle savourait chaque instant, et ne semblait rien regretter, mis à part l’absence de certains de ses amis. Jusqu’à présent, Kanah n’avait dans son cœur qu’eux. Sa mère, elle ne l’avait jamais connu. Son père, elle y avait renoncé. Bien sûr, elle avait connu quelques amants, mais jamais n’avait éprouvé le moindre sentiment amoureux. Sentir son cœur battre la chamade pour un autre, Kanah ne savait nullement ce que cela faisait. Bien plus que volage, Kanah, peut être inconsciemment, ne croyait pas en l’amour. Elle aimait son père. Gwen l’aimait aussi. Et il le lui avait rendu en la vendant. Mais bien plus que ce manque de confiance en de si doux sentiments, Kanah avait peur de renoncer à ce qu’elle considérait être comme un fabuleux trésor : sa liberté. Combien d’épouses se retrouvaient soumises à leur mari? Individualiste ou peut être avant-gardiste, toujours était-il que Kanah avait tendance à se montrer féministe. Mais qui sait, peut être qu’un jour l’amour la posséderait sans qu’elle ne s’en aperçoive…

Au détour d’une rue, Kanah aperçue deux silhouettes. Connaissait-elle ces gens? Si tel n’était pas le cas, elle ferait leur connaissance. Kanah était d’humeur joyeuse, et avait très peu d’inhibitions. Timide ? Ca jamais.
Elle s’approcha encore, et s’aperçut qu’il s’agissait de visages connus. Il y avait tout d’abord Morgane, fille de pirates et serveuse dans une taverne que Kanah fréquentait régulièrement. Et puis il y avait Isabaut, seconde d’un capitaine, Amas, qui était à la tête de la marine marchande, organisation dont elle faisait partie. Une fille de pirates et une seconde d’un capitaine de renoms… A côté, Kanah semblait ne pas leur arriver à la cheville. Mais une fois encore, elle n’éprouva aucun complexe. La vie était trop courte pour qu’elle s’encombre d’états d’âmes inutiles de ce genre.
Malgré sa joie quasi euphorique, Elle se calma. A entendre leurs mots, les deux compagnes ne semblaient pas au meilleur de leur forme. Et Kanah, malgré les apparences, pouvait faire preuve de psychologie. Une fois qu’elles l’eurent aperçut, elle leur fit un grand signe de main et s’approcha vers elles… Et ne tourna pas longtemps autour du pot :

« Soit j’ai vraiment trop bu, soit vous n’avez pas l’air dans votre assiette je m’trompe ? »

Elle se racla la gorge et poussa un soupir avant de reprendre…

« Comment! Deux belles plantes tristes! Ah ça me chagrine !»

Isabaut regardait la jeune femme. Son cœur brisé, blessé par des tourments si nombreux qu’Isa se sentait en état de compassion. Elle n’était pas sur le bateau, elle pouvait donc se laisser à aller a un peu de tendresse et de douceur. S’assaillant à coté d’elle, enleva par la même occasion pour glisser ses pieds dans l’eau. C’était agréable de sentir l’eau fraiche de la mer sur son corps. L’eau, la mer lui manquait, trop longtemps a terre, trop longtemps loin de Triss et de l’équipage. Elle avait su se faire obéir, admise parmi les hommes qui plus une seule fois depuis cette « incident » n’avait osés la toucher.

Bref, Isabaut écoutait les dires de Morgane, elle n’attendait personne ?! Oui oui c’est cela, trompe toi toi-même Morgane. Hélas pour toi Isabaut aussi était une femme et combien de fois était t’elle venue ici, inquiète et morte de peur a l’idée de ne jamais voir le fossoyeur rentrer au port ? Isa se contenta de sourire aux paroles trompeuse mais peu importe. Morgane pouvait bien se mentir a elle-même cela ne changerait rien non ? La suite par contre énervait un peu la seconde du fossoyeur. Elle prit le temps de lui répondre clairement, pour que Morgane ne se trompe pas sur ses attentions.

« Morgane, si tu prends froid tu devras rester a terre et tu monopoliseras surement l’attention d’une bonne femme de marin qui n’as rien demandée elle ! Tu sais, je te comprend bien Morgane, mais ne te laisse pas aller. On doit êtres forte, d’autant plus parce que nous sommes des femmes dans un monde ou seul les hommes ont normalement tout les droits. Mais tu es fille de capitaine, alors tu ne peux te résoudre sans doute à servir de ciel de lit pour un matelot de passage. Ce que je comprends tout a fait. Mais ne te laisse pas non plus aller Morgane, ici en cet instant je ne dirais rien de ton état, alors laisse toi aller. Mais quand le Soleil se pointera je redeviendrais Isabaut, le bosco. »

Le bosco… Du masculin pour tout ce qui la décrivait. Le bosco, le second, le maitre de quartier… mais La conseillère de Triss, sa douce amie... ça au moins on ne pourrait jamais lui retirer. Alors qu’Isabaut se perdait dans ses pensées, le rire de morgane la tira de ses tourments. Tout son être était tourné vers la belle serveuse qui se mit à jurer et pleurer ?! Tien, elle n’était donc pas la seule à être faible au point de pleurer a l’abri des regards ? Les mots qu’elle cracha tel des armes tranchantes et purulentes d’un poison que l’on nomme solitude, lui firent un effet des plus désagréables.

La jolie Morgane lui demandait ce qui n’allait pas chez elle, ce qui clochait pour qu’elle n’attire que les marins de passage. Ressemblait ’ elle tant a une putain ? Non, bien sur que non. Morgane était une femme belle, trop belle sans doute. Isa sourit a cette pensée, elle se trouvait l’aide avec ce qu’elle cachait a tous et toutes. Doucement, elle lui sourit et lui avoua sans mal.

« Non Isa, tu n’es pas une catin et tu n’y ressemble pas vraiment. Tu es belle, rien e plus. La plupart des hommes sont des porcs, crois en ma longue expérience sur les bateaux. Aucun marin n’est autre chose qu’une bête. Tu sais, le matelotage ne est surement la plus grande preuve… Enfin, tout ça pour te dire que si quelque chose clochait en toi, il ne te verrait même pas. Puis, je crois que tu te plaint a la mauvaise personne. Tu oublie que je vie avec Triss, oui c’est un homme, mais je suis toujours une femme seule alors que je devrais fonder une famille, avoir des enfants… Vivre. Mais tu vois, certaine chose font qu’aucun homme ici ne peux m’accepter. Aucun à part Triss… »

Doucement elle enleva son bandeau, libérant à la fois ses cheveux et ses oreilles déformé par son métissage lointain.

« Tu vois… j’ai du sang elfe. C’est horrible non ? Pourtant je dois vivre avec ça. »

Bien sur qu’Isabaut souffrait elle aussi de la solitude, de n’être pas mère alors que la roue du temps tournait de plus en plus vite. Comme elle aurait adorée pouvoir avoir la longévité des elfes. Soudain elle sentit les larmes lui monter aux yeux et l’envie soudaine d’hurler sa peine, son désespoir et sa colère envers Triss. Mais rien, finalement elle n’était pas si forte que ça. Elle était même faible, beaucoup trop faible. Voila la Morgane qui s’excusait, c’est alors qu’Isa éclatât de rire, chassant toute pensée lugubre. Un de ses rires clair et rayonnant qui mettait du baume au cœur a tout l’équipage.

« Ne t’excuse pas Morgane, nous sommes des femmes, nous avons le droit d’être mal de temps en temps non ? Et puis tant que ça reste entre nous, aucun souci. »

Elle sourit encore plus jusqu’as ce qu’Isa sente une présence. Arg ! Voila Kanah ! Rapidement elle rattacha a l’arrache son bandeau, marchant a nouveau ses oreilles pas spécialement longue mais surtout pointu. Puis se tournant vers Kanah la salua de la main en l’écoutant. Oui, elle avait raison, les deux jeunes femmes n’allait pas très fort mais peu importe. D’une voix qu’elle voulait joyeuse, le plus possible, elle lui dit.

« Tu bois toujours comme un troue Kanah ! Alors c’est sans doute la première possibilité ! »

Un rire de la belle et voila que le Bosco reprend.

« Ne t’en fait pas Kanah, se soir c’était l’heure de la tristesse que le ponton. Sans doute un ange mesquin qui a décidé de se jouer de Moi et Morgane en nous rappelant notre âge et nos espoirs passé, ainsi que nos regrets présent. En bref, nous aurions bien besoin de toi pour nous remonter le Moral. »

Trois vielles amies, trois jeunes femmes assez fortes dans un monde ou seul les hommes ont leur mot.