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 Visite en plein deuil [PV Brohan & Aaron]

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Louise de Fernel
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MessageSujet: Visite en plein deuil [PV Brohan & Aaron]   Visite en plein deuil [PV Brohan & Aaron] I_icon_minitimeSam 11 Avr 2020 - 22:58

Verimios
2ème jour de la première ennéade
An 17 du XIe cycle.




Ce fut un retour bien funeste.

Le refus du Duc de nous apporter son soutien était bien dérisoire en comparaison du malheur qui m’attendait à Fernel. Lorsque le château fut visible sur l’horizon, une émotion m’étreignit le cœur, d’une façon que je ne pus m’expliquer. Instinctivement, Lasgalen ralentit le pas et s’ébroua comme si lui aussi refusait d’avancer. Bien avant d’entrer dans la cour du château, je sus. Aux visages tristes dirigés vers le sol à notre passage, aux bonnets des paysans posés sur leur poitrine et aux draps noirs pendus depuis les fenêtres, voletant sous le vent léger, je sus. La foule de pensées totalement contradictoires qui me vint à l’esprit en ce moment précis où je compris que j’étais désormais seule au monde est absolument indescriptible. Lasgalen cessa d’avancer de sa propre volonté et je ne fis rien pour l’en empêcher. Comme un seul homme, mon escorte s’arrêta également, hormis mon plus vieux conseiller qui vint se ranger à mes côtés, sans dire un mot. Je ne lui dis rien non plus, me contentant d’observer ma demeure drapée de noir. La seule pensée qui revenait, comme un aiguillon empoisonné en plein cœur, est que Mère est morte seule. Elle est morte sans me revoir et avec l’espoir que je revienne avec une bonne nouvelle. Au moins ne devrai-je pas endormir sa méfiance avec quelque pieux mensonge. Je n’aurai pas non plus à lui dire la vérité. J’ai échoué. Doublement échoué. Il n’a servi à rien de galoper à bride abattue jusqu’à Fernel. Mère est morte.

Geoffroy se pencha vers moi et murmura, de sa vieille voix grave :

- Ma Dame, il est temps d’y aller.

Le ton employé a déjà changé. Toute son attitude a déjà changé. Tournant un instant le visage vers lui, je le regardai alors, cherchant un soutien, quelque chose, n’importe quoi qui pourrait m’aider en ce moment difficile. Geoffroy me regarda avant de s’incliner et de se mettre en retrait. Le message était on ne peut plus clair. Enfermant tous mes sentiments, les bons comme les mauvais dans un tiroir fermé à clé, je murmurai quelques mots tout en donnant une impulsion à mes jambes. Lasgalen se remit en route, tout comme ma suite. J’étais seule en tête, personne ne vint chevaucher à mes côtés, le temps de rejoindre le château.

Un silence de tombeau avait envahi les lieux tandis qu’une rangée de domestiques attendait dans la cour, les mains sagement nouées sur le devant. Ils avaient l’air tous profondément et sincèrement tristes par cet événement. Descendant de cheval avec toute la grâce et la dextérité requise, l’intendant vint à ma rencontre et s’inclina profondément avant de me précéder, m’invitant d’un geste de la main à gravir les marches menant au grand hall. Ici aussi, le silence est de mise. Plus de fleurs, plus de couleurs, plus rien. Les serviteurs évoluent en silence, en longeant les murs. Quant à moi, je sais très précisément où je dois me rendre et je redoute ce moment plus que tout autre. Je laisse le soin à Geoffroy de prendre en charge les membres de mon escorte et mon cheval. Je dois d’abord me rendre en ma chambre, prendre quelques soins urgents et me changer. Je ne peux décemment présenter mes respects vêtue comme un homme, les cheveux plein de poussières, les bottes pleine de boue.

Les serviteurs ont visiblement anticipé mes besoins. Une bassine d’eau encore fumante m’attend, déposée sur un trépied. Une demoiselle est là, sagement assise sur un tabouret, et se lève à mon entrée. Elle plonge immédiatement dans une révérence qui m’agace. Je lui réponds d’un petit signe de la tête, essayant de garder une attitude digne malgré mon envie de me jeter sur mon lit pour pleurer. Elle avance alors et effectue son office, toujours en silence. Cela prendra de longues minutes pendant lesquelles je la laisse prendre soin de moi, avant de m’aider à enfiler une robe noire sans aucune fioriture. Aucun galon n’agrémente le lourd velours de ténèbres qui tombe jusqu’à mes pieds, aucun bijou n’orne ma gorge hormis celui qui ne me quitte jamais. La servante s’affaire ensuite à relever mes cheveux en une coiffure simple mais élégante, retenue par de simples rubans de velours noirs, les mêmes que la robe. Enfin prête, je la remerciai et pris la direction de la chambre seigneuriale dans laquelle, dès le lendemain, je devrai emménager.

L’intendant et Geoffroy m’y attendaient.

Lorsqu’on m’ouvrit la porte, je vis les deux hommes s’incliner alors que je passai devant eux, me dirigeant vers le lit sur lequel repose le corps de ma mère. Elle n’a visiblement pas souffert. Même si ses traits ont pris cette teinte cireuse propre aux défunts, je devine qu’elle est partie paisiblement et sans souffrir. Après de longues minutes, l’intendant s’approcha et tendit les mains vers moi, des mains dans lesquelles s’étale un morceau de tissu pourpre. Et sur ce morceau de tissu, un anneau. Le sceau de Fernel : un chêne sous lequel se cabre un cheval stylisé. Sans trembler, je pris alors le sceau et le passai à mon index. Et pour la première fois, un bijou me parut lourd à porter.

- Laissez-moi seule quelques instants, je vous prie.

Quand la porte fut fermée et que je fus totalement seule, je pris la main froide de ma mère et m’agenouillai à côté de son lit, cherchant dans ce glacial contact quelque chose, n’importe quoi qui aurait pu me réconforter mais il n’en fut rien. Elle est partie, elle a rejoint Père dans l’autre monde et jamais de ma vie je ne me suis sentie aussi seule, aussi petite et aussi misérable. Après des minutes qui me parurent des heures, je sortis de la pièce pour rejoindre ma chambre. J’avais des dispositions à prendre, des missives à envoyer. Lorsque tout fut écrit et signé de ma main, je fermai ma porte pour la journée et passai le reste de la nuit à pleurer comme jamais encore je n’ai pleuré.


Verimios
3eme jour de la première ennéade
An 17 du XIe cycle.



J’ai peu dormi. Au-delà de la douleur d’avoir perdu le dernier parent qu’il me reste en ce bas monde, mille questions demeurent sans réponse, des questions qui m’ont hantées toute la nuit. Que faire après la cérémonie ? Par quoi commencer ? Qui recevoir ? Qui éviter ? Quelle frontière sécuriser ?  Mes voisins respecteront-ils le temps du deuil ? Rien n’est moins certain, quand on connait leurs méthodes viles et abjectes afin de me forcer la main. Excédée par toutes ces pensées atroces, j’ai quitté mon lit au beau milieu de la nuit pour aller m’asseoir près de la fenêtre, les jambes repliées dans ma chemise de nuit, la tête posée sur mes genoux. Je me sens si seule. Tellement seule. J’ai n’ai pu me confier à personne de ce qui me hante, je sens tout mon entourage garder une distance distillée par le respect du deuil, par le respect de mon rang, et par le respect de ma qualité de dame. Que j’aurais aimé jeter tout cela aux orties pour une seule étreinte sincère et compatissante. Rien que pour cela. Mais…Il ne faut pas y compter.

Aux premières lueurs de l’aube, une demoiselle est entrée dans ma chambre afin de me préparer pour la cérémonie. Une robe un peu plus raffinée que celle que je portais la veille s’étale dans ses mains, une robe que j’enfile sans rien dire. Du velours noir brodé de fils d’argent sur les manches et sur le bas de la jupe. Un col haut sur lequel repose mon bijou. Une coiffure plus sophistiquée que la veille, rehaussée d’un simple diadème d’argent orné de petites feuilles de chêne et d’une seule et unique petite perle. Ma taille est ornée d’une ceinture aux galons représentant des chevaux cabrés, un ouvrage magnifique, transmis par les dames de Fernel à leurs enfants. Elle termine de me préparer en déposant sur mes épaules une cape de laine épaisse au large col de fourrure, afin de me prémunir du froid qui a recouvert nos terres pendant la nuit et qui s’est insinué dans les couloirs du château.

Les portes de ma chambre s’ouvrent alors, sur mon ordre, afin que chacun puisse me présenter ses condoléances. Chaque serviteur est reçu et écouté, j’ai un mot pour chacun d’entre eux, sans exception. Dehors, j’entends les bruits caractéristiques des chevaux, les équipages des personnes prévenues bien avant mon retour et qui sont venues présenter leurs respects à ma mère ainsi que la nouvelle Dame de Fernel. Mon intendant s’est occupé de cette tâche ingrate. Quand le dernier des serviteurs fut reçu, je quittai alors ma chambre sans me retourner et pris la direction de la chambre seigneuriale. Mère est allongée sur une grande planche de bois recouverte de fleurs de saison, habillée de sa plus jolie robe. A un geste de ma part, deux hommes prennent place devant, deux autres derrière et soulève la dépouille afin de la conduire vers sa dernière demeure. Je suis le corps, bien entendu, sans dire un mot, sous le regard de tous ces seigneurs et dames que je ne connais pas, en direction de la crypte familiale située dans les sous-sols du château. Aucun d’entre eux ne me suit dans cette descente vers la crypte, c’est un moment réservé et intime.

Lorsque le corps de Mère fut à jamais scellée sous une épaisse dalle de pierre taillée, une violente émotion m’étreignit la gorge. Les quatre porteurs me laissèrent seule un instant. Un instant qui me parut des heures. Je ne pouvais pas pleurer. Pas maintenant. Il y a là haut des tas de personnes venues parfois de loin afin de me rencontrer. Je ne peux décemment pas leur servir un visage défait et des yeux rougis. Prenant une profonde inspiration, je m’inclinai alors avant de tourner les talons et de rejoindre l’étage où m’attendent les invités. J’aurai largement le temps, cette nuit, de pleurer tout mon saoul.



Verimios
4eme jour de la première ennéade, peu avant midi
An 17 du XIe cycle.



La nuit fut brève. Les invités partis, il ne reste plus que le silence dans cette demeure. Un silence propice au travail. Alors que j’ai passé ma première nuit dans la chambre seigneuriale, incapable de songer à ma nouvelle situation sans éprouver une angoisse que j’ai du mal à contrôler, je me suis plongée, à la lueur des chandelles, dans l’examen des documents laissés par Mère. L’état du domaine. Les chiffres relatifs au commerce des chevaux, les doléances, les invitations, et encore d’autres documents dont la lecture en pleine nuit finit enfin par me procurer un sommeil lourd.

La demoiselle de la veille vient me réveiller en posant sa main sur mon épaule. Après une brève toilette, j’enfile la même tenue que la veille, sans le diadème, et elle me coiffe. Je reçois, à tour de rôle, ceux qui ont besoin de mon avis, d’une réponse à une question pressantes, mon conseiller, mon palefrenier…Le tout en étant plongée à dans des tas de documents disposés sur une table de bois sculpté, magnifique cadeau de mon grand-père à mon père. Il se passa de longues heures durant lesquelles je fus sans cesse interrompue. En pleine réunion avec mon conseiller j’entendis alors un bruit que je reconnaitrais entre mille, celui d’une petite troupe au galop, se dirigeant droit vers le château. Je me lève donc de ma chaise et m’avance vers la fenêtre afin de voir de qui il s’agit. Une dizaine de cavaliers. Et une bannière qui ne m’évoque rien. Geoffroy s’approche et hausse un sourcil avant de me regarder, surpris :

- Mh. Je ne comprends pas, ma Dame. Il aurait du être présent hier aux funérailles. Notre missive lui est sans doute parvenue trop tard.
- De qui s’agit-il ? Ces armoiries ne m’évoquent rien…


Geoffroy passa une main dans sa barbe avant de murmurer :

- Le Seigneur de Höginheim.
- Très bien. Je descends donc le recevoir.


Je notai au passage le besoin impérieux de reprendre quelques leçons quant à l’étude des armoiries des seigneuries de notre région tout en essayant de me rappeler de qui il s’agit au juste. Descendant le grand escalier menant au grand hall d’entrée, je vis alors entrer une dizaine de cavaliers menés par un homme que j’ai déjà aperçu sans vraiment le reconnaître. Est-ce lui ? A sa manière de se tenir et à la façon qu’ont les autres membres de la troupe d’agir respectueusement envers lui, je présume donc qu’il s’agit du Seigneur de Höginheim en personne. Gardant une raisonnable distance entre nous, je reste là, bien droite dans ma robe de deuil, à esquisser un sourire qui, à défaut d’être chaleureux, a le mérite d’être parfaitement courtois.

- Bienvenu à Fernel, Monseigneur. Je suis Louise de Fernel. Avez-vous fait bon voyage ?


Dernière édition par Louise de Fernel le Mer 6 Mai 2020 - 19:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Visite en plein deuil [PV Brohan & Aaron]   Visite en plein deuil [PV Brohan & Aaron] I_icon_minitimeDim 26 Avr 2020 - 15:55

Visite en plein deuil
Avec Louise de Fernel.

An 17 du Cycle XI, Verimios, Panahos de la première ennéade
Duché de Serramire, Seigneurie de Fernel


Les mauvaises nouvelles n'arrivent jamais seules. Lorsque la missive était arrivée à Oësgard, le Sénéchal était déjà en prise avec diverses affaires relevant de la sécurité de la baronnie, et ce sans compter les regrettables mésaventures essuyées tout au long des dernières ennéades de Bàrkios. Peut-être parce que l'homme aux multiples facettes avait fort à faire entre ses différentes prérogatives, ou peut-être parce que le chevalier s'était plus attaché qu'on ne l'aurait pensé à ces voisins de l'autre coté des Monts d'Or, toujours est il que la lecture de ce courrier a été comme un coup dur pour l'homme de givre, un flocon s'ajoutant à mille autres et fait ployer la branche.

Le Loup Herminé se souvint de l'homme qu'il avait rencontré quelques années plus tôt, alors que le chasseur menait sa campagne pour l'extermination des gobelins tout autour des Monts d'Or. C'est en allant apporter son aide que le seigneur de Högineim avait découvert Fernel, et c'est alors que l'atypique y avait trouvé de nombreux points communs avec ses propres terres. Toutes deux sont de petites seigneuries méconnues de tous, toutes deux sont recluses dans les montagnes, et toutes deux se peuplent de fiers gens d'honneur aux traditions biens ancrées. Des différences s'étaient évidemment révélées au cours des conversations entre les deux seigneurs, néanmoins les similitudes entre leurs visions du monde avait crée le début de ce qui aurait pu être un lien d'amitié. Les débuts, seulement, car quelques mois plus tard le souffle du seigneur de Fernel a rejoint le Royaume de Tyra. Alors en mission en Estrévant, le Höginois n'a pu se rendre à Fernel qu'après les funérailles de son seigneur. La seconde visite de l'oësgardien a donc été pour présenter ses condoléances à la famille du défunt Eudes, dont seule la veuve a peu être rencontrée. Et voilà que cette dernière venait-elle aussi de rendre le souffle, laissant Fernel une fois de plus en deuil de son dirigeant.

Se remémorant les discussions avec le sire de Fernel, le Höginois se souvient les regrets du serramirois de ne point avoir engendré plus de descendance. Tout vigoureux qu'il était de son vivant, l'homme n'eut de sa vie qu'une fille unique, qu'il aimait au demeurant plus que de raison. Ces souvenirs, tout peu nombreux qu'ils sont, firent intérieurement et tristement sourire l'homme au visage de marbre. Tout unijambiste qu'il était, l'aigreur de ce seigneur cachait bien des qualités que le höginois ne manqua pas de remarquer, l'ayant respecté pour son honneur et sa force plutôt que de se fier à sa jambe manquante. Les hommes bons partent toujours trop tôt. Et désormais que la veuve de Fernel s'en est allée rejoindre le royaume de Tyra, leur unique et encore jeune héritière se retrouve à la tête de la petite seigneurie. Combien de temps avant que la damoiselle ne se trouve emportée par les avalanches de l'impitoyable noblesse de Péninsule ? Combien de temps avant que les parvenus en quête d'un peu plus de pouvoir, ou les nobles en déclin, ne découvrent ce souffle esseulé et ne lui sautent dessus dans l'espoir de s'emparer de ses terres ? Dos contre le dossier de sa chaise, le chevalier réprime une grimace d'irritation. Quand bien même le höginois n'a passé que quelques jours en compagnie du défunt seigneur de Fernel, il ne puis laisser sa fille se débattre seul avec le monde qui l'attend.

Alors au plus tôt qu'il le put le Loup Herminé fit préparer son destrier, et les höginois se mirent en route. Voyageant léger pour ne point traîner, les cavaliers ne s'arrêtèrent que pour le repos et les repas. Deux escales ont toutefois été nécessaires pour contourner les Monts d'Or, et c'est en fin de matinée du premier panahos du mois que les cavaliers atteignirent leur destination.

"Alors c'est ici, Fernel ?" Demande un jeune homme chevauchant au coté du seigneur, ne tenant ses reines que d'une seule main.
"C'est ici." Répond le meneur, le regard porté vers le château qui se rapproche.
A les voir chevauchant l'un à coté de l'autre, leur maintien et la ressemblance de leurs visage rend évident le lien de parenté entre ces deux cavalier. Des yeux clairs comme la neige, des cheveux gris comme l'acier, il n'est aucun doute possible sur leurs origines communes. Pourtant si le plus âgé des deux ne mesure aps plus grand que la moyenne, étant même plus petit que la plupart de ses compatriotes, le plus jeune quand à lui a pris plus en taille des gènes nordiens.
"Ca a l'air... Charmant." Commente le jeune. "Mais je ne vois pas en quoi cela rappelle notre Höginheim."
"Vois au-delà des apparences. Apprends à les connaître comme je l'ai fait, et tu verras."
"Hum... Si tu le dis. Mais rappelle-moi pourquoi il a fallu que je vienne, déjà ?"
Le regard du plus âgé se tourne vers le plus jeune, réprobateur sans que son expression ne change, puis revient sur leur route.
"Il est grandement temps que tu apprennes à connaître les voisins de Höginheim et d'Oësgard, Harald. Des relations que nous entretenons avec eux dépendront les alliances et les inimités de notre patrie."
"Cela ne me dit pas pourquoi je dois t'accompagner dans un trou aussi perdu que celui-ci. Je ne la connaissais pas, cette Dame... Elisabeth ?"
"Pour apprendre, fils. Un jour tu me succèderas, et il te reviendra de préserver nos terres."
Et ce jour pourrais bien arriver plus tôt que tu ne le menses, mon fils. Songe le père pour lui-même.
"N'as-tu rien écouté de ce que ma soeur t'a enseigné ?"
"Maintenant que tu le dis, tante Sigrid m'a bien expliqué quelque chose comme ça, oui...."

Lorsque les voyageurs pénètrent le grand hall, ayant  préalablement laissé leurs montures aux soins des domestiques, c'est un accueil pour le moins simple qui leur est fait. Point de faste ni de simagrées ridicules, point d'étalage des richesses comme cela aurait été le cas dans le Sud, seulement quelques gens de cour et celle que le visiteur devine comme étant leur hôtesse avant même qu'elle ne prenne la parole.
"Aussi bon que l'hiver nous le permet." Répond le seigneur de l'autre coté de la montagne d'un ton qui ne trahit aucune émotion. "Nous sommes Brohan de Höginheim, notre fils Harald, et nos chevaliers. Vous nous voyez ravi de rencontrer la fille du feu sire Eudes de Fernel."
Le visiteur et son fils, imités par leur garde, exécutent une courte révérence du buste et du poignet avant de mettre pied à terre pour laisser leurs chevaux aux soins des serviteurs. S'approchant de la Damoiselle de Fernel sans outrepasser la bienséance, le Höginois se dresse tout aussi humblement que sa mine inexpressive puisse le montrer.
"Nous venons vous présenter nos condoléances en respect à votre défunte mère, dont la nouvelle nous attriste."
Suivant ces mots, les deux Wulfekiin font à nouveau une respectueuse révérence à la damoiselle endeuillée.


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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: Visite en plein deuil [PV Brohan & Aaron]   Visite en plein deuil [PV Brohan & Aaron] I_icon_minitimeMer 29 Avr 2020 - 20:33


Le père et son fils. C’est d’une criante évidence. Ils ont le même regard, les mêmes cheveux, la même attitude pleine de retenue et de dignité et même une étrange similitude dans cette façon de s’incliner pour témoigner leurs respects même si l’un d’entre eux est plus grand que l’autre. D’un petit mouvement de la main, j’invitai les deux nobles cavaliers à se redresser avant de dire, d’une voix douce :

- Je vous remercie pour votre sollicitude, Messeigneurs. Soyez assurés qu’en ces temps de tristesse, chaque témoignage d’amitié prend une valeur inestimable à mes yeux. Soyez donc remerciés pour cela.

J’ai un regard pour la petite troupe qui reste bien droite et immobile derrière le père et son fils avant de faire un geste de la tête à l’un de mes palefreniers.

- Mes gens vont s’occuper de vos chevaux comme s’ils s’agissaient des leurs. Quant à vos hommes, ils seront les bienvenus dans la salle d’armes où on leur servira de quoi boire et de quoi manger. J’imagine que la route a du être difficile, vous souffrirez donc de vous joindre à moi dans la grande salle pour un échange informel devant une bonne flambée qui nous réchauffera tous.

C’est un exercice encore nouveau pour moi, de recevoir les seigneurs d’autres terres. Personne ne m’a donné d’indications ou de code à respecter donc je suis à la lettre tout ce à quoi j’ai pu assister dans mon enfance. Soigner les chevaux, réchauffer les cœurs et les membres, donner à manger aux voyageurs, surtout compte tenu des conditions saisonnières actuelles, me semblent être la plus élémentaire des courtoisies. Je tendis un bras en direction d’une lourde double porte grande ouverte menant à une salle dite de « réception ». Elle est à la semblance du château de Fernel. De hauts murs de pierre sur lesquels s’étalent des trophées de chasse, des bannières et des armes. Une tapisserie remarquable couvre tout un pan de mur, mettant en scène de nombreux chevaux harnachés pour partir en guerre, mise en lumière par un immense âtre dont les linteaux de pierre taillée apportent une dignité et noblesse rude, stricte, à l’ensemble. Une apaisante chaleur s’en dégage tandis que de hautes flammes issues de bûches craquant sans cesse éclairent la pièce. Si les hautes fenêtres là bas sont garnies de croisillons de plomb, apportant un soupçon de fantaisie, il n’en reste pas moins que la pierre, le bois et le métal règnent en maître dans cette pièce tout entière dédiée au confort élémentaire auquel sont habitués les hommes de guerre.  De hautes chaises en bois sculpté sont disposées devant les flammes, je propose au père et à son fils d’y prendre place, attendant qu’ils soient assis pour m’installer à mon tour, sur le siège que j’occupe toujours.

- Vous pardonnerez, Messeigneurs, le manque de faste qui aurait du accompagner votre accueil mais…je rentre d’un très long voyage depuis Serramire et Mère nous a quitté alors que j’étais sur les routes, au galop. Je n’ai pas été là pour l’accompagner et la cérémonie d’hommages a du se faire dans un délai assez court, par respect pour sa dépouille. J’espère toutefois que vous trouverez notre vin épicé à votre goût.

Quelques serviteurs apportaient d’ailleurs une petite table devant les invités, sur laquelle ils s’empressèrent de disposer une carafe de vin et une cruche d’eau, deux verres épais et sans aucune fioriture, ainsi qu’un plateau garni comprenant des pommes, des poires, quelques belles tranches de pain et un peu de viande cuite, ainsi que deux assiettes de métal poli. Tout est rustique, simple, rude, mais proposé avec élégance. Je me contente d’un verre de vin aux épices, apporté par un serviteur, un verre que je lève, quand les serviteurs auront rempli les coupes des invités du breuvage de leur choix, en disant, d’une voix toujours douce :

- A votre venue. Puisse ce jour sceller le début d’une nouvelle amitié.

Après avoir bu une petite gorgée de vin, je dépose le verre sur la table et croise mes mains sur mes genoux, bien droite sur ma chaise, posant un regard fatigué mais digne sur mes deux convives avant de se fixer, sans ciller, sur celui de Brohan :

- Puis-je considérer que vous resterez ici le temps de vous remettre de votre voyage et de vous permettre de rentrer chez vous dans de bonnes conditions ? Le château de Fernel dispose de tout le nécessaire pour ce faire, vous n’avez qu’un mot à dire, Monseigneur.
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Aaron Kolhe
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MessageSujet: Re: Visite en plein deuil [PV Brohan & Aaron]   Visite en plein deuil [PV Brohan & Aaron] I_icon_minitimeMer 6 Mai 2020 - 19:32


Aaron évoluait dans les couloirs du château, l'épée toujours au côté et le regard doux. Maintenant qu'il était là, il comprenait pourquoi les "prétendants" de la jeune Louise s'attaquaient à ses terres plutôt qu'à elle directement. Il faudrait une petite armée pour parvenir à prendre cet endroit d'assaut. Elle avait certes suffisamment d'hommes pour en assurer la défense mais pas assez pour couvrir le reste de son territoire. Rien n'était à prévoir ici, à part peut-être quelques aménagements qui permettraient de réduire les effectifs au château -sans pour autant baisser le niveau de sécurité- et créer une petite troupe capable de s'opposer aux importuns.
Avant d'aller chercher de l'aide ailleurs, c'était la piste qu'Efren et lui allaient étudier.

A plus d'une occasion, Aaron avait tenté de s'approcher de la nouvelle Dame de Fernel mais sans succès. Elle avait été très prise avec les funérailles et les condoléances de ses gens mais aussi des seigneurs voisins. Il avait tenté sa chance un soir, se présentant à sa chambre avec dans l'idée de toquer à sa porte, mais il n'avait entendu aucun bruit à l'intérieur et avait renoncé, de peur de la réveiller. Il avait conscience qu'elle devait se sentir bien seule avec son chagrin mais il n'avait toujours pas trouvé le moyen de lui faire savoir que seule, elle ne l'était pas.

De son côté, lui aussi avait été plutôt occupé. Malgré tout, Louise avait pris le temps de faire passer ses consignes le concernant. Lui mais aussi son fils. Tous deux avaient été installés dans des chambres mitoyennes dignes de nobles. Aaron était identifié auprès de tous comme le nouveau conseiller de leur Dame, venu pour l'épauler en cette période difficile. Le quarantenaire avait du mal à réaliser qu'on lui ait attribué une telle fonction. Ce n'était certes qu'une petite seigneurie, mais il n'en demeurant tout de même le bras droit d'un noble. Jamais encore il ne s'était retrouvé dans une position comme celle-ci. Les serviteurs se rendaient disponibles au moindre mot, les soldats lui prêtaient une oreille attentive. Il avait certes encore à faire ses preuves à son poste mais on lui accordait au minimum le crédit dû à son titre, bien que provisoire.

Alors qu'il en était à son troisième jour sur place, le quarantenaire laissa Efren tout à son travail déjà entamé et partit en quête de la jeune suzeraine afin de la tenir informée de leurs idées mais, surtout, de prendre de ses nouvelles. Questionnant une servante, elle l'informa que Louise se trouvait dans la salle de réception. S'il n'était pas encore très familier des lieux, il avait néanmoins pu repérer cette vaste salle avec les visites de la veille. Il s'y rendit alors et, une fois sur place, il s'arrêta sur le pas de la porte. L'employée de maison aurait pu lui dire que sa maîtresse n'était pas seule... Ce n'était pas le genre de détails que l'on omettait. Il les observa lever leurs coupes et trinquer et se décida à reporter une fois de plus son premier entretien avec la Dame de Fernel. Il commença donc à pivoter sur lui-même pour vers demi-tour et repartir vers d'autres tâches qui l'attendaient encore.
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Brohan Wulfekiin
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MessageSujet: Re: Visite en plein deuil [PV Brohan & Aaron]   Visite en plein deuil [PV Brohan & Aaron] I_icon_minitimeDim 10 Mai 2020 - 14:02


Une jeune femme bien polie que cette Louise de Fernel, et dotée d'un certain charme qui ajoute à sa beauté naturelle. Le charme et la politesse, deux aspects dont le diplomate se méfie, car ils sont autant d'armes utilisés par la noblesse pour tromper et trahir. Et les dieux savent que les nordiens détestent la trahison, celui-là plus encore à l'heure actuelle. Toutefois ces inquiétudes ne concernent que peu la visite actuelle, et le seigneur höginois y décèle plutôt les conséquences de l'éducation d'un homme autrefois connu comme d'honneur. Le loup herminé a donc grand espoir de retrouver au moins ce trait chez l'enfant de cet homme, qu'il aurait apprécié connaître plus longtemps.

Les visiteurs sont guidés par l'hôtesse, et le plus remarquable est la décoration modeste pour un château pour le moins ordinaire, ce qui ne manque pas de rappeler au Chasseur de Bêtes sa propre demeure. Le regard du père comme celui du fils s'attardent sur les trophées de chasse, et les höginois ne manquent pas de mentalement les comparer aux leurs. Si les espèces des trophées du Fernel sont bien moins variées que celles du Höginheim, certains d'entre eux n'en sont pas moins impressionnants. En témoigne par exemple la tête d'un ours qui devait bien faire deux fois la taille du trentenaire, et qui rappelle à son jeune fils celui qu'il a lui-même affronté à la dague et à la hache lors d'une chasse en montagne, selon ses dires. Une salle au confort sommaire, une décoration au goût martial, une cheminée au feu dansant : voilà qui créé une ambiance semblable à ce que le jeune Harald a connu le plus clair de son enfance, ce qui ne manque pas de rendre le jeune chevalier nostalgique alors qu'il prend place au coté de son père. Face à leur hôtesse pour faciliter les échanges, le prudent nordien se place par habitude de manière à garder la porte de la salle dans son champ de vision.

"L'accueil qui nous est fait suffit à la visite impromptue que nous vous faisons, Damoiselle Louise."
Imitant leur hôtesse, les deux hommes lèvent à leur tour leur verre de vin.
"Que le souffle de votre mère soit recueilli par Tyra, et que l'héritage de vos défunts parents perdure à travers vous."
Les oësgardiens ne portent le brevage à leur lèvres qu'après leur hôtesse, une habitude gagnée de diplomate au cours de ses visites en estrévant et transmise à son fils pour diverses raisons. Puis le seigneur de Höginheim avale deux bonnes gorgées du breuvage sans que la moindre émotion ne traverse son visage, tandis que les lèvres du plus jeune échappent un léger rictus après la première gorgée. L'âpreté du vin convient moins aux papilles du jeune Höginois que les saveurs de la bière d'Oësgard à laquelle elles sont habituées, pourtant le nordien n'en dira rien. Non pas par politesse ni à cause d'une quelconque règle de bienséance, mais seulement car la présence de son indéchiffrable de père à cet échange formel lui est en certain point intimidante. Le décevoir pour une histoire de vin serait d'un ridicule, après tout.

A l'invitation de la Fernel, le perçant regard gris du höginois soutient celui de la jeune femme, dont les traits du visage trahissent une compréhensible fatigue.
"Nous vous remercions et acceptons votre invitation, et vous prions de nous pardonner ce dérangement. Que cela ne vous empêche pas cependant de vous occuper de vos autres invités ni à répondre à vos responsabilités, Vôtre Damoiselle. Soyez assurée que nous nous satisferons du temps que vous saurez nous accorder."
Le Höginois ne manque pas de remarquer la présence à la porte entrouverte dont il ne fait, pour l'instant, aucun cas, et ajoute avant de reporter le verre à ses lèvres :
"Et si notre présence peut vous aider en quelque manière, n'ayez crainte à nous en faire part. Nous devinons votre situation peu confortable et gageons que vous disposez déjà de toute l'aide dont pourriez avoir besoin. Toutefois nous avons bon souvenir de notre visite en Fernel, voilà quelques années, afin d'aider votre défunt père à résorber les attaques gebelines. Aussi, en souvenir de la camaraderie qui en est née, nous proposons humblement notre aide et notre expérience si toutefois la fille de l'honorable Sire Eude en montre le désir."
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MessageSujet: Re: Visite en plein deuil [PV Brohan & Aaron]   Visite en plein deuil [PV Brohan & Aaron] I_icon_minitimeVen 15 Mai 2020 - 17:15


Un mouvement par-delà l’épaule du seigneur de Höginheim attire mon attention. Une silhouette que je n’ai pas eu le temps de croiser ces dernières heures se manifeste dans l’encadrement de la double porte, sur le point de filer sans dire un mot, par peur sans aucun doute de déranger. Je lève la main et l’interpelle avec douceur :

- Aaron, ne vous en allez pas, joignez-vous à nous, je vous en prie.

Je laisse le temps à mon conseiller de nous rejoindre, tandis qu’un serviteur apporte un nouveau siège pour lui. Aimable, je présente donc Aaron aux deux seigneurs, avec un gentil sourire :

- Messeigneurs, je vous présente l’un de mes deux conseillers, Aaron Kohle. Aaron, voici Brohan de Höginheim et son fils, Harald.

Je laisse les hommes se saluer selon les usages en vigueur avant de reporter mon attention sur le seigneur de Höginheim.

- Vous ne me dérangez aucunement, Monseigneur, si cela était le cas, je ne vous aurais pas proposé de demeurer sous mon toit. Mes serviteurs seront à votre service, n’hésitez pas à demander, ils feront leur possible pour vous apporter satisfaction.

La plus élémentaire des élégances et la plus discrète des courtoisies décrivent parfaitement mon attitude. Je profite d’un léger temps de silence pour observer mes deux invités du jour. Il se dégage de leurs deux personnes quelque chose de distant, de froid, d’imperturbable qui m’intrigue très fortement. L’un comme l’autre est ici pour présenter leurs condoléances et pourtant aucune chaleur ne semble se dégager de ces deux personnes, un peu comme si elles en étaient privées. C’est un peu déroutant, mais pas tout à fait inhabituel. Peut-être est-ce là la façon traditionnelle de se comporter par-delà les montagnes, après tout. Je ne m’en offusque pas le moins du monde, je me contente de les observer, en silence, avant de reprendre :

- Cette proposition est toute à votre honneur, Monseigneur. Et est tout à fait appréciable, d’autant plus qu’il n’est pas impossible que je doive solliciter de l’aide à plus ou moins bref délai, quand j’aurai épuisé toutes les solutions qui sont à ma portée.

Je jette un regard discret à Aaron. Je sais qu’il s’en ira quand il estimera sa mission accomplie. C’est curieux à dire mais…je n’ai pas envie qu’il s’en aille. Le savoir à mes côtés m’apporte un apaisement considérable, un apaisement dont j’ai besoin en ces jours difficiles.

- Mes ambitieux voisins lorgnent mes terres de manière avide, et sont prêts à tout pour s’en emparer. Je m’attelle donc à les repousser autant que faire se peut, sans le concours du Duc. Fernel n’est pas un immense territoire mais il est situé à un endroit stratégique, pile sur la route de Serramire et du Duché quand on traverse les montagnes. Vous savez, tout comme moi, à quel point ce genre de position peut être de premier ordre en temps de conflit. Même si nous vivons des temps de paix…

« Rien n’indique que cela sera toujours le cas », dis-je en pensée. Je prends une nouvelle gorgée de vin avant de dissiper ce sujet d’un sourire et de m’intéresser plus encore à mes invités.

- Quoiqu’il en soit, j’ai bon espoir de pouvoir régler ceci quand le temps du deuil sera écoulé. Pour l’instant, ils se tiennent tranquilles. Ils ont au moins cette décence-là. A moins que l’hiver ne les empêche de faire ce qu’ils désirent, ce qui n’est pas impossible non plus.

A nouveau je jette un regard à Aaron. Et dire que je n’ai même pas encore eu le temps de débattre de ce sujet là avec lui…

- Je connais mal votre seigneurie et je voudrais en apprendre davantage sur vous… Pardonnez ma franchise, je manque parfois de tact mais tout ceci, ces honneurs, ces cérémonies, ces réceptions, tout ce qui conditionne la vie seigneuriale, tout cela est nouveau pour moi. J’essaye de faire honneur à mon titre, à mon domaine et à mes ancêtres, mais j’ai des lacunes, que je comble du mieux que je peux. Je vous prie de m’excuser si je commets un impair, cela ne sera jamais volontaire, j’ai trop à cœur de garder une entente cordiale avec les seigneurs de bonne volonté.

Autant jouer carte sur table dès le départ. Le seigneur Brohan sait que mon père est mort, ma mère l’a rejoint, je n’ai donc plus que mes deux conseillers pour me guider. Ma jeunesse est évidemment un élément à mon désavantage et je ne le sais que trop bien. J’espère juste qu’il se montrera indulgent. Il n’y a, après tout, aucun mal à chercher des conseils et des avis, auprès de seigneurs aguerris et chevronnés. Aussi gratifie-je Brohan d’un sourire doux et tranquille. Je connais mes faiblesses, j’essaye de m’améliorer. Je pose donc une question, regardant cette fois Harald :

- Quelle a été votre première impression de Fernel ? Est-ce semblable à votre territoire ? Dites-m’en plus sur Höginheim, je serais ravie d’entendre des nouvelles de vos contrées.

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MessageSujet: Re: Visite en plein deuil [PV Brohan & Aaron]   Visite en plein deuil [PV Brohan & Aaron] I_icon_minitimeMar 19 Mai 2020 - 20:51


L'interpellé s'arrêta dans son mouvement et se tourna à nouveau vers la Dame et ses invités, la main toujours sur le chambranle de la porte. Lui qui ne voulait pas déranger, il avait échoué. Cependant, s'il pouvait apporter son concours à Louise, il s'en ferait une joie. Il lui avait proposé ses services dans ce but et n'avait toujours pas eu l'occasion d'honorer son nouveau poste auprès d'elle. Il était donc ravi qu'elle fasse appel à lui.

Aaron s'avança en direction du petit groupe. Il ne salua pas Louise outre mesure, donnant l'illusion de l'avoir déjà vue ce jour, mais il s'inclina respectueusement en direction de leurs hôtes. Il usa des formules de politesse adéquates, comme s'il maîtrisait déjà le sujet alors que sa tenue, bien que propre et plutôt soignée, laissait facilement entendre qu'il n'était pas noble. Les usages achevés, il se tourna vers le siège que l'on avait avancé pour lui -non sans remercier le serviteur d'un signe de tête- et s'y installa après avoir détaché son fourreau de sa ceinture. Il posa son arme contre son fauteuil et écouta la conversation qu'il reprenait en cours de route.
Il était aisé de deviner la teneur de leurs échanges jusqu'à présent. Une invitation, la réponse polie pour être certain de ne pas déranger... Qui que soit ces deux hommes, selon toute vraisemblance, ils venaient à peine d'arriver. Louise poursuivit toutefois en évoquant les difficultés qui étaient les siennes et se tourna brièvement vers lui. Il hocha la tête dans sa direction avant d'ajouter quelques mots à l'attention de leurs visiteurs.

-Nous tâchons de mettre ce temps à profit pour nous préparer à leur retour, si tant est que nous ne soyons pas parvenu à obtenir le soutien dont nous avons besoin pour calmer leur audace.

Il n'y avait pas cent mille façon de se défaire d'un importun : Le vaincre ou le dissuader de continuer. Avec la neige, Fernel jouissait de plusieurs ennéades de répit qu'ils avaient bien l'intention d'exploiter au maximum. L'une des solutions privilégiées étaient bien évidemment l'alliance avec une seigneurie disposant d'une force armée suffisante pour protéger les deux territoires. L'accord pourrait être conclu assez vite et la problème serait réglé. La seconde option qui était d'apprendre à se défendre avec les moyens du bord serait un tantinet plus longue à mettre en oeuvre et la saison hivernale n'y suffirait peut-être pas.
En évoquant ces points-là, Aaron n'apprenait encore rien à Louise car c'était ni plus ni moins que les possibilités qu'il avait évoqué juste avant de lui offrir son aide. Ce qu'ils n'avaient pas encore pu partager ensemble, c'était ses avancées sur l'une ou l'autre de ces questions.

La jeune femme poursuivit ensuite sur leurs territoires respectifs, demandant d'une part à mieux connaître ses voisins et d'autre part à obtenir l'avis d'un nouvel arrivant à propos de ses propres terres. Aaron ignorait pourquoi elle interrogeait le fils et non le père mais il lui était facile d'imaginer que Brohan était peut-être déjà venu. Face à ses questions déjà nombreuses, le conseiller se contenta d'attendre et de prêter une oreille attentive aux réponses des deux invités. Il avait encore du mal à visualiser où se trouvait Höginheim. Au nom, il aurait été tenté de dire : en Oësgard. Mais il connaissait bien mal cette région, évitant d'y mettre trop les pieds pour des raisons qu'il croyait être le seul dans cette pièce à connaître.
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