[Lac] Amour fillial ?

RP non conforme au BG actuel

Ce Rp a été écrit à une époque ou le contexte de Miradelphia n'était pas le même qu'aujourd'hui. Il décrit des éléments d'univers, des personnages et/ou des évènements qui sont susceptibles d'avoir été modifiés par les refontes successives.
Nous le laissons à la disposition des lecteurs curieux. Vous pouvez y trouver de l'inspiration et quelques éléments à remanier à votre manière, mais les BG actuels et le jeu récent priment sur son contenu.

Date estimée : Barikios 995:X
Note : Alyryne, Haute Prêtresse d'Uriz, et son frère Brylyan, Karliik Glenn et futur roi du Puy, se retrouvent après dix ans de séparation et parlent de Rhyl'tana, fils de la Haute Prêtresse et du Maître Tacticien Ant'zar.

Les ténèbres...La noirceur présente en toutes âmes semblent s'être condensée dans les reflets sombre du lac...Nulles vies ne pouvaient s'y épanouir, c'était impossible et pourtant, une onde, parfois, crevait la surface. Etrange tout de même que cette petite étendue d'eau au coeur même du volcan...Mais les enfants drows aimaient s'y baigner de temps à autre. Son neveu était il se ceux là ? La bouche fine se tordis d'un demi sourire. Il y avait fort a parier que cela ne serait pas du goût d'Alyryne si son précieux bambin allait tremper ses petits pieds dans ces eaux sombres. Elle finirait par en faire un loque et ce n'était pas son compagnon qui pourrait y changer grand chose.

Baissant les yeux, il se vit en reflet déformé, silhouette d'ombre qui oscillait au rythme des vaguelettes, ombre ténébreuse que perçait le rougeoiement de deux perles de sang. Le sourire s'accentua, faisant naitre une très légère fossette sur sa joue. Il serait peut être temps d'être un peu plus présent dans la vie de sa soeur non ? Comme tout grand frère attentionné n'est ce pas ?

Lentement, son regard se détacha de son reflet, parcourut les contours abrupts de la grotte, écrin de pierre pour ce petit lac sans prétention, d'un geste absent, il caressait les formes rondes et meurtrière de sa dague. Pendue a sa ceinture de cuir, elle dormait, tachée de sang. Oui, pourquoi pas une petite visite de courtoisie ? Après tout, cela faisait quelques temps déjà qu'il n'avait pas vu Alyryne...Quelque temps... Une erreur, il en convenait, rien n'était plus important que la famille non ? Un léger rire accompagna cette pensée...Non, rien...

D'ailleurs, ce pas lent et léger, ce frottement soyeux...Ce parfum...Tournant le dos a l'arrivante, Brylyan sourit en fermant les yeux...Acte I, Scène I...

Brylyan... Quelle étrange coïncidence, quelle surprise alors qu'elle entrevoyait la silhouette de son frère près de l'étendue sombre. Ils avaient été très proches durant leur enfance. Il s'était fait son protecteur, sans jamais la couver de trop. Ils s'étaient lancés des défis, elle en avait remporté certains, perdu d'autres, mais toujours elle avait fait de son mieux pour le coiffer au poteau, pour lui prouver, que même plus jeune, elle était son égal!

Et aujourd'hui, où en étaient-ils? Elle, elle était Haute Prêtresse d'Uriz, sa voix... Elle était aussi puissante que Tebryn, elle avait un pouvoir immense. Et elle n'obéissait pas au dirigeant drow, juste à son Dieu, qui soutenait le chef pour le moment. Elle en avait fait du chemin la petite fille pauvre, issue d'un milieu plus que modeste. Elle avait prit sa revanche sur la vie. Elle savait que son frère avait encore plus mal vécu leur enfance misérable. Elle connaissait sa rage d'être le meilleur, de s'élever encore et encore dans la société.

Ils étaient fait du même bois : ambitieux, déterminés, arrivistes.

Mais les années les avaient quelque peu séparé, chacun suivant sa propre voie et s'éloignant de l'autre.

Elle s'avança avec grâce, sa robe vaporeuse, au décolleté profond, dévoilant une poitrine ronde et ferme flottant autour de son corps sensuel. Ss cheveux neigeux étaient laissés libres, retenus par une simple diadème. Ses yeux bleus semblaient inexpressifs.

- "Eh bien Brylyan, tu hésites à prendre un bain?"

Pas un sursaut... Rien qui ne trahissait sa surprise d'entendre cette voix féminine et coupante. Il l'avait senti arriver. Comme toujours.
Elle était seule, son fils étant à la maison, avec la nourrice. Elle était plus que jamais la Haute Prêtresse du cuel et saglant Dieu de la Guerre.

-L'idée serait tentante...Bien qu'il fasse un peu froid.

Juste une réponse laconique, un ton trainant alors que, lentement, les cils se lèvent et laisse apparaître le sang. Un mouvement grâcieux malgré sa carrure, il se retourne pour faire face à sa soeur...Que pense-t-il alors qu'il la regarde, qu'il l'observe doucement, de la pointe de ses pieds sanglés au scintillement du diadème.

-Uriz est décidément bien chanceux...Tu es magnifique.

Magnifique oui, cruelle aussi, il le sait parfaitement...Une digne fille d'Uriz, le dieu de sang sait choisir ses lèvres.

Sa bouche prit un pli légèrement amusé, son regard se pare d'ironie.

-Ta joie a ma vue me transperce le coeur de bonheur, ma soeur.

Elle est comme lui, un peu, beaucoup. Ils se ressemblent trop par biens des côtés, mais c'est cela qui la rend si précieuse a ses yeux.

-Où donc est ton Diamant Noir ? Cela fait quelques années que je ne l'ai vu, il doit avoir grandit...

Son neveu...Peuh ! Quoiqu'il fasse, il ne pourrait jamais le considérer comme de son sang, non, cela était impossible, mais, prudent, il s'était bien gardé d'en laisser paraître la moindre pensée. Sa soeur pouvait devenir très dangereuse si l'on s'attaquait a son petit mouflet. Aussi avait il toujours soigneusement caché le mépris que lui inspirait l'enfant, se contentant d'une phrase à l'époque... » Le digne fils de sa mère »...Un pieux mensonge sous couvert de compliment.

Un fin sourire ourla les lèvres de la prêtresse.

- "Je ne te savais pas si timoré. Je suis décue, je pensais qu'un guerrier de ton acabit ne craignait pas le froid."

Il se retourna avec la grâce des grands félins, des prédateurs dangereux et son regard sanglat ne fait que renforcer cette impression. Il est beau ce frère guerrier et elle l'a toujours admiré pour la force qu'il dégageait. Brylyan était impitoyable et méprisait la faiblesse. C'était grâce à cela qu'Alyryne était devenue ce qu'elle était. En la poussant à être forte, toujours, maîtresse de son destin.

- "Uriz a bon goût."

Nouveau petit sourire en coin, qui s'accentua à son ironie.

- "Oh, ne me dis pas que tu voulais me voir me jeter dans tes bras en pleurant de bonheur, Brylyan?"

Elle s'approcha de lui, vipère ondulante, et passa une main sur sa joue avec un petit sourire qui en disait long.

- "Bon, je suis heureuse de te voir, ça te suffira?"

Il lui demanda alors des nouvelles de Rhyl'tana. Cette fois, son sourire s'aggrandit, franchement amusé.

- "Tu n'as qu'à venir voir par toi-même mon cher frère. Il connait à peine son oncle qui aurait pourtant bien des choses à lui apprendre."

C'était vrai. Alyryne éprouvait pour son frère une sorte d'adoration qui n'avait jamais réellement disparu. Elle le trouvait parfait. Fort, cruel, déterminé, sournois, ambitieux... Le drow idéal.

-Ce n'est pas le froid que je crains, loin de là...Ce sont les âmes damnées qui sommeillent en ce lieu.

Son rire résonna entre les parois de pierre. Alyryne ne s'étouffait pas de modestie, ceci dit, pourquoi faire ? Feindre de se trouver quelconque alors que le contraire rayonnait ? Il trouvait juste dommage qu'elle ne se serve pas plus de ce pouvoir si propre aux femmes pour assoir un peu plus sa position. Certes, Haute Prêtresse...ce n'était pas rien, personne ni même Tebryn n'avait de prise sur elle mais...Une couronne lui irait tellement mieux !

Il se pencha légèrement tandis qu'elle baisait sa joue, un geste maintes fois effectué, mais oublié dans le temps qui les avait séparé. L'éclat sanguin s'adoucit une fraction de seconde, le temps d'un battement de cil avant de revetir de nouveau l'habit insondable...

Habile manipulateur, acteur accompli, il se fendit d'un sourire un brin rêveur lorsqu'elle évoqua Rhyl'tana. Fils de Haute Prêtresse...Il sourit en coin, affectueux soudain, une facette qu'il peignait sur son visage, comme a chaque fois que l'on parlait de son neveu...

-Dix ans déjà...Je ne me trompe pas n'est ce pas ? Dix ans, un homme bientôt...

Il soupira et caressa doucement une mèche volage des cheveux de sa soeur.

-Quel avenir vois tu pour lui ? Quelle vision Uriz te donne de ton fils, Haute Prêtresse ?

Une question loin d'être anodine, bien loin d'être futile...

- "Les âmes damnées ne peuvent rien te faire..."

Alyryne écarta les bras et tourna doucement sur elle-même, humant l'air, y charchant ces âmes qui effarouchaient son frère dans l'air. Elle était prêtresse, elle n'avait sans doute pas la même conception que lui de l'âme et de la mort. Elle se sentait bien dans ce lieu désolé. Elle était en paix. Elle l'était depuis qu'elle était Haute Prêtresse, depuis qu'elle avait donné la vie. Elle avait toujours la rage de vivre et de dominer, mais elle était plus serine et posée. Mais non moins dangereuse!

Son frère se pencha pour la laisser lui embrasser la joue. Il était plus grand qu'elle. Il l'avait presque toujours été, sauf durant la période précédant l'adolescence. Là, ils avaient fait la même taille, avant qu'il ne se mette à grandir plus vite qu'elle. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas embrassé son frère adoré. Il n'y avait qu'elle qui pouvait susciter dans son regard rubis autre chose que de la cruauté ou du détachement. Il n'y avait qu'elle qui faisait naître l'affection.

- "Oui 10 ans. Il grandit trop vite et bientôt, il ne sera plus à moi."

Sa bonne humeur semblait s'en être allée devant ce constat. Pourtant, elle savait qu'il devait en être ainsi. Son éducation devrait être faite par des hommes, pour le forger comme une arme affutée. Elle alla s'asseoir au bord de l'eau et retira ses sandales pour y tremper un pied, le regard au loin.

- "Uriz ne m'a pas encore parlé de lui. Uriz est penché sur Tebryn. Je ne vois rien pour Rhyl'tana si ce n'est ma propre ambition à son égard. Il deviendra quelqu'un Brylyan, il ne saurait en être autrement, j'ai travaillé trop dur pour qu'il ne soit qu'un anonyme. Je ferais ce qu'il faut pour que son nom résonne à travers les siècles."

Elle leva les yeux vers son frère et reprit doucement :

- "J'aimerais qu'il ai ton aplomb et ta ruse."

Une idée lui traversa la tête et elle parla sans réflechir :

- "Crois-tu que l'amour que l'on donne à un enfant le conditionne pour son caractère d'adulte Brylyan? Crois-tu qu'à trop l'aimer, on le protège trop? Ou qu'à trop le délaisser, il cultive une certaine faiblesse? Quel est le juste milieu? Père et mère se sont occupés de nous commes ils pouvaient et je pense qu'ils ont au moins réussi à faire de nous des adultes solides... Au fait les as-tu revu?"

Le sourire continu d'être alors que dans ses yeux se dévoile ce qu'il n'avait qu'a peine esquissé. Uriz reste muet face au destin de son neveu et le contraire serait étonnant, qu'a-t-on a espérer d'un faible ? Mais comme toujours, ses pensées sont cachées, dissimulées aux songes de la Haute Prêtresse.

Il la regarde, assise, sereine, les pieds nageant dans les eaux sombres du lac. D'un geste famillier, il caresse sa dague, une caresse absente puisque reflexe, puis, il se meut. Dans le silence, doucement...Ses jambes fléchissent alors qu'il s'accroupit aux côtés de sa soeur...Le regard rouge est plongé dans les méandres nébuleux des eaux et il dit :

-Devenir quelqu'un ? Bien sur qu'il le sera, comment peut il en être autrement ? Il est de ton sang...Son nom sera cité sur des générations comme l'égal d'un dieu...

" Ou d'un Maître pantin"...Achève-t-il en silence. Oui, pourquoi pas ? Un être maléable a condition...

Les propos de sa soeur réveille en lui une vieille rancune, une rage jamais éteinte...

-Nos parents n'étaient qu'esclave...De leur condition est née notre ambition. Regarde toi ! Serais tu devenue la bouche d'Uriz si je t'avais choyé et couvé tel un petit poussin maigrelet ? Si je t'avais épargné les coups et les vices ? Serais tu aujourd'hui cette Haute Prêtresse crainte et écoutée ? Père et Mère n'ont pas, n'aurons jamais la tête haute et c'est grâce a cela que nous sommes ce que nous sommes. Je ne les ai pas revu non et je n'en ressens pas l'envie. ma famille c'est toi et ton Diamant Noir, le reste n'est que...néant.

Subitement, il fixe les yeux de sa soeur, se voit en reflet dans les lueurs bleutées.

-Quant a ton fils, il est temps pour lui de commencer son apprentissage. Tu es une mère protectrice et aimante, mais tu le dis toi même, il t'échappera un jour, alors arme le contre les siens, car sa position est enviable et jalousée. Fils de Haute Prêtresse, ce n'est pas être mendiant loqueteux.

Elle l'entendit approcher, ou plutôt, le sentit, puisque son frère ne faisait pas un bruit, magnifique félin aux pattes de velours, nimbé d'ombres. Elle tourna le visage vers lui alors qu'il c'accroupissait à ses côtés, mettant un terme à la distance qui s'était réinstallée entre eux.

- "Il est de mon sang oui, mais le sang ne fait pas tout... L'ambition n'a jamais coulé dans les veines de nos parents."

Elle avait sentit la rage l'nimanat à l'évocation de leurs géniteurs. La rage... et le mépris. Bien plus qu'elle, il avait tiré une croix sur son passé et avait une rancune tenace envers leurs parents qui s'étaient contentés de leur petite vie miséreuse sans broncher. Il lâcha sa hargne et ses ressentiments, il revint sur sa façon de traiter sa petite soeur quand ils étaient enfants. Il l'avait prise sous son aile, oui, mais il ne lui avait pas fait de cadeau, il avait au contraire aiguisé son instinct de survie... D'une certaine façon, il l'avait modelée.

Mais il la regarda suitement en lui annonçant qu'elle devait commencer l'entraînement de l'enfant. Elle n'arrivait pas à s'y résoudre... Ce n'était encore qu'un enfant après tout. Mais c'était ainsi qu'on devenait un homme. Ant'zar n'avait-il pas parlé de commencer également à fortifier l'enfant encore chétif? Elle lança un regard dur à Brylyan alors qu'il terminait sur la position jalousée de Rhyl'tana.

- "Tu as raison. Ce monde n'est pas fait pour les faibles. Si je t'ai parlé ainsi, c'est jutement parce que je crains de l'étouffer... Ant'zar et toi vous rejoigniez sur ce point : je dois lâcher du leste et le laisser commencer à devenir un homme..."

Elle soupira, visiblement peu ravie par cette optique. Puis, elle le regarda de nouveau et demanda avec un petit sourire :

- "T'en chargeras-tu de temps à autres Brylyan? Je sais que tu n'es pas quelqu'un de très porté sur la famille et à quel point tu peux être dur... Mais je pense que Rhyl'tana aura besoin de cette dureté justement. Toi, il ne saura pas t'amadouer."

Puis, taquine, elle reprit, sachant bien que ce sujet ne plaisait pas à son frère :

- "Quand est-ce que tu vas me donner un neveu?"

Son regard pétillait maintenant. Elle ne savait que trop bien que ce sujet allait énerver son frère. Mais en toute bonne petite soeur qui se respecte, ça l'amusait de le mettre en boule.

Il hocha doucement la tête. Non, leur parents n'avaient jamais rêvé de liberté et de pouvoir. Alyryne et lui s'étaient élévés au delà de leur naissance porté par la rage et la fierté.

Un vent joueur vint s'engouffrer dans ses mèches, l'une d'elle plus téméraire, dissimula une seconde l'éclat de ses prunelles sans qu'il ne songe a la chasser, parant son visage d'une ombre terrifiante. Il sourit à demi a l'évocation des craintes de sa soeur. Une mère restait une mère, même si celle ci était la plus terrible des Prêtresses. Avait elle parfois conscience de cette faiblesse ornant son flanc ? Peut être se pensait elle assez puissante pour la cacher, et peut être l'était elle mais...

Il ne cacha pas un rictus ironique a la mention d'Ant'zar. Un noblieau sans envergure qui aimait étaler ses conquêtes, féminine comme masculine. Brylyan n'avait jamais comprit l'interet que sa soeur lui avait porté, mais n'était jamais intervenu dans leur relation, après tout, Alyryne avait grandi et il était le premier a reconnaitre qu'une femme avait ses propres besoins.

-Ainsi tu as présenté le fils a son père ? Ces paroles m'étonnes d'Ant'zar, mais a croire qu'un peu d'intelligence vit dans sa tête bien faite.

Il caressa des yeux le visage magnifique de sa soeur, songeur soudain, cachant soigneusement la jubilation qui l'étreignait. Avoir Rylt'ana en élève...Quelle merveilleuse idée ! Une petite poupée de glaise a modelée, a faconnée...Cependant, il s'abstint de toute précipitation, une trop grande joie serait suspicieuse aussi prit il bien le temps de répondre. Affectant un air pensif, il croisa le regard d'Alyryne.

-Il est exact que je ne suis pas très famille, pour preuve les anniversaires manqués...L'instruction demande beaucoup de temps et d'efforts...Ah !

Il soupira, comme vaincu soudain.

-Tu es une vile manipulatrice le sais tu ? Qui suis je pour refuser la requête de la Haute Prêtresse d'Uriz ? Si cela t'agréais, je veux bien m'occuper de ton fils mais j'aime autant te prévenir. Tout comme toi, nul cadeau ne lui sera fait, sa position ne lui offrira pas la clémence. L'élève se doit se surpasser le maître, tu en es un exemple parfait.

finit il sur une note moqueuse. Oui, a bien des égards, Alyryne avait dépasser ses limites, même devancer son frère ! Sa bouche se tordi d'une grimace lorsqu'elle lui parla d'enfants, pas n'importe lesquels, les siens...

-Qui sait, peut être existent-il quelques petits bâtards de part le monde, mais pour le moment...Je n'ai pas désir d'enfanter et surtout pas de m'encombrer d'une jouvencelle en mal d'hommes ! Ah, Alyryne, si elles étaient toute comme toi...

soupira-t-il l'oeil rieur.

La Prêtresse Drow remarqua l'éclat ironique dans le regard de son frère alors qu'elle parlait d'Ant'zar. Elle savait pertinamment ce qu'en pensait son frère, mais cela ne lui faisait ni chaud, ni froid. Il n'avait pas à se mêler de sa vie privée (ce qu'il avait compris) et elle faisait de même avec lui. Bien qu'elle dut admettre qu'il n'avait pas une réputation très sulfureuse. Elle non plus d'ailleurs, elle avait autre chose à faire que de coucher à droite et à gauche. Elle n'avait pas besoin de cela.

- "Que tu es persifleur cher frère. Tu juges sans connaître, juste par ce que tu sais d'un homme que tu n'as sans doute jamais rencontré. je te croyais plus malin que cela... Il faut se méfier des rumeurs et des jugements hâtifs."

Elle lui avait demandé de participer à l'éducation de son fils. Pourquoi? Parce qu'elle admirait sincèrement son frère et qu'elle voulait que Rhyl'tana hérite de certains traits de caractère de Brylyan. Mais aussi admirative soit-elle, la Haute Prêtresse n'en était pas pour autant naïve. Elle savait comme il était manipulateur et comme il profitait de chaque chose.

Il fit mine de réflechir, avant de jouer la comédie. Alyryne savait pertinamment que s'il acceptait, c'était parce qu'il y voyait un intêret pour lui. Lequel, elle ne savait pas exactement, mais il ne faisait rien par pure charité.

- "Et toi, tu n'es qu'un vil flatteur doublé d'un comédien. Très mauvais au passage. Mais il est évident que si je te le confie, c'est pour que tu l'élèves comme tu m'a élevée. Je n'ai pas à m'en plaindre. Mais je ne t'ai pas surpassé Brylyan. De cela, je suis certaine."

Il parla alors de possibles bâtards, mais il n'avait pas envie de s'encombrer d'une femme. Puis, il se moqua d'elle. Le regard de la prêtresse lança des éclairs :

- "Et ça veut dire quoi ça?"

Elle prit une inspiration et reprit d'une voix plus douce :

- "Tu n'as donc pas d'envies à assouvir? L'armée serait-elle la seule compagne capable de te faire vibrer?"

-Je ne suis pas perfide, ma douce, il se trouve juste que je sais laisser trainer mes oreilles, les rumeurs ont toutes un fonds de vérité, et tu le sais parfaitement. Si je ne m'abuse, c'est bien ces soit disant murmures diffamatoires qui ont porté ton attention sur celui là ?...

Répliqua-t-il doucement a la critique de sa soeur. Elle ne pouvait honnetement pas défendre l'honneur outragé de Ant' avec les rumeurs, toutes fondées pour la plupart, qui couraient sur ce Casanova. Il espérait juste qu'Alyryne possède assez de jugeotte pour se l'aliéner durablement...Il eut un geste vague de la main, comme pour repousser un insecte gênant.

-Mais cela n'est que futilité, le choix de tes amants ne regarde que toi, de plus, je ne trouve pas qu'Ant' fait un sujet de conversation durable...

ajouta-t-il laconique, comme si il parlait de la pluie et du beau temps. Un sourire en coin orna son visage lorsqu'elle le qualifia de vil flatteur. Elle le connaissait décidement bien, peut être de trop, mais là était aussi le piège.

-Tu sais que je suis parfaitement capable de l'armer contre son propre père. Notre race n'est pas amour et tendresse et, malgré ton soutiens ou celui d'Ant', il n'est pas à l'abri.

Il caressa rêveusement une mèche des cheveux de sa soeur, laissa son regard étinceller de malice alors qu'elle plongeait ses yeux, outragée dans les siens.

-Allons...tss...tsss...Ne prend pas la mouche ainsi, surtout lorsqu'il s'agit d'un compliment, ma douce. Toutes les femelles que j'ai pu croisé ces derniers temps, n'ont pas, ne serait ce qu'une once de ta force...Que veux tu, je n'aime pas les serpillères.

Tout autre que lui aurait pu rougir et envoyer balader sa soeur trop curieuse, mais Brylyan n'avait pour ainsi dire, aucuns tabous. Aussi, à la question de la Haute Prêtresse, il répondit :

-Les catins sont faites pour cela, ainsi que quelque dames de la noblesse rêvant de s'encanailler...Mais j'avoue que je ne suis pas de ceux qui se prélasse au fond d'une couche de soie, quelque soit la créature qui la hante. Une femme est une faiblesse par bien des côtés, et, avant que tu ne monte sur tes grands chevaux, laisse moi te dire qu'un homme trop friand des joies de la chair se retrouvera vite en laisse...

- "Justement, tu t'abuses Brylyan. Les rumeurs sur son compte n'avaient rien à voir avec notre relation d'alors."

Rien du tout. Elle avait entendu parler de lui, vaguement, mais lorsqu'il l'avait invité à danser, elle ne savait pas qui il était, et c'était le jeune homme qui l'avait séduite, pas l'amant. C'était son esprit, son charme, son audace... Après, bien sûr, dans le temple d'Uriz, elle n'avait pas boudé son plaisir et elle s'était entichée de lui. Un brin vexée par les paroles de son frère, elle répliqua un peu sèchement :

- "C'est vrai, ne parlons plus de lui alors, je pense que je n'arriverais jamais à te faire changer d'avis, tant tu es empli de préjugés."

Alyryne était quelqu'un de diplomate et posé, mais elle pouvait aussi avoir des crises de colères sanguinaires et incontrôlables. Et elle perdait plus facilement le contrôle avec son satané frère qui la faisait tourner en bourrique qu'avec des inconnus...

- "Je sais... Mais Brylyan, dois-je conclure que tu n'éprouves aucune tendresse ou aucun amour pour personne? Même pas pour moi?"

Elle le taquinait, mais elle se demandait ce qu'il allait répondre à sa question la concernant. Qu'éprouvait-il pour sa soeur? Et elle? Savait-elle seulement quels sentiments l'animait vis à vis de lui? De l'amour, de la tendresse, de l'affection, de l'admiration? C'était son frère, ils étaient liés par le sang, liés par l'ambition... Elle tenait à lui, bien évidemment...

Il s'amusa de la voir prendre la mouche et reprit de pluis belle. Elle lui laça un regard suspicieux et répliqua, méfiante :

- "Avec toi, on ne sait jamais si c'est du lard ou du cochon. Je me méfie de ton ironie mordante."

A ses questions indiscrètes, il répondit sincèrement que les putes faisaient l'affaire. Elle eut un petit sourire :

- "Ah Brylyan... Je ne parle pas de passer sa vie dans les bras d'une femme, mais d'assouvir simplement un besoin primaire, surtout pour un homme... Mais aucune ne saura te retenir et t'attacher à elle n'est-ce pas?"

Elle posa ses mains sur les épaules de son frère.

- "Indomptable Brylyan qui méprise la faiblesse chez les autres et n'en possède aucune... mais est-ce vrai? Tout le monde a son talon d'achille, même toi, j'en suis certaine."

-Ce ne sont pas des préjugés, il me suffit d'ouvrir l'oeil pour voir sa tueuse se vautrer dans son lit, sans compter toutes les autres qui rêvent de le faire. Les femmes sont d'incorrigibles bavardes. Remarque, peut être les épuise-t-il assez pour qu'elles ne formantent pas de coups pendables...

Il enfonçait le bouchon et le savait très bien. Un genre de test, il avait touché un point sensible, il le devinait. Restait a savoir si cela était un bien ou un mal. Le rubis de ses prunelles pétillait d'amusement alors qu'Alyryne renvoyait le sujet Ant'zar au placard. Sa soeur avait sa fierté et quoi qu'elle en dise, il n'était pas sur qu'elle apprécie la valse amoureuse de son "ex" amant...Enfin, le temps lui apprendrait ce qu'il désirait savoir.

-Mmmh...Il me semble avoir déjà répondu a cette question il y a quelques minutes a peine, ma douce.

répondit il a la soudaine question de sa soeur, un air moqueur sur le visage. Il n'était pas du genre a déclamer de grand discours, ni même a exprimer ce qu'il pouvait ressentir. Il agissait autrement, à elle de voir.

-C'est tout ce qui fait mon charme et c'est grace a cela que j'en suis arrivé là.

Là dessus, elle mit le doigt sur un sujet sensible, entre guillemets, mais décidant de continuer sur son chemin, il répliqua avec calme.

-Crois tu ? Regarde, tu l'a bien fait toi.

Un léger pli au coin de la bouche pour souligner l'amusement que cette phrase provoquait en lui, avant qu'il ne soupire légèrement. Sa faiblesse ?

-Je méprise la faiblesse oui, la mienne est une force par bien des côtés, ma soeur.N'importe qui s'en servirait contre moi et cela est intolérable aussi...Disons que c'est un secret entre Uriz et moi.

Finit il par dire, songeur avant d'avancer un clin d'oeil complice a sa soeur.

Alyryne ferma les yeux alors que Brylyan s'amusait à lui suggérer les frasques d'Ant'zar. Il savait très bien que cela allait énerver la prêtresse et il faisait tout pour la pousser à bout. Mais elle ne rentrerait pas dans son jeu, elle ne lui ferait plus ce plaisir.

- "Peut-être, c'est une façon comme une autre d'avoir la paix point de vue complots en tous genres. Dommage que rien ne t'épuise au point de te faire cesser de réflechir."

Voilà, elle était déjà plus neutre et plus digne, elle ne devait pas offrir son flanc blessé à son frère, c'était une grave erreur! Elle sourit donc quand il lui répondit qu'elle avait déjà sa réponse.

- "Ah, toujours des mots flous... Jamais de déclaration directe quand on touche aux sentiments autres que la haine... et là encore, tu te montres prudent..."

Elle haussa une épaule et émit un petit rire clair de jeune fille quand il lui répondit sans se démonter que c'était son ironie qui faisait son charme.

- "Oui, ajoute à cela ton arrogance et ton air de toujours te foutre de tout le monde et nous avons un cocktail détonnant."

Elle lui lança un regard pétillant de malice quand il lui fit remarquer qu'elle, elle avait bien su se l'attacher.

- "C'est vrai... Pourtant, jamais je ne saurais te faire plier à mes exigences."

A nouveau, il répondit par énigme concernant sa faiblesse. Sa dernière phrase la fit rire de nouveau et elle prit un air faussement boudeur :

- "Eh bien, si vous vous mettez à me faire des cachotteries tous les deux..."

Elle se demandait si elle n'avait pas mal interpréter les paroles de son frère... mais d'après ce qu'elle avait saisi, c'était elle sa faiblesse... Cela l'étonnait. Elle savait qu'il s'était toujours sentit un devoir de la protéger, mais pas qu'elle puisse constituer une réelle faille chez lui. Elle s'approcha encore et l'enlaca par derrière, alors qu'elle murmurait :

- "Je ne laisserais personne t'atteindre par moi Yan... Je ne suis plus une enfant et je sais me protéger, même si tu ne me crois pas."