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 Sur la ligne de crète [Na'Ri]

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MessageSujet: Sur la ligne de crète [Na'Ri]   Sur la ligne de crète [Na'Ri] I_icon_minitimeDim 7 Juin 2020 - 20:08




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« Néera reste, même pour ses plus fidèles serviteurs, une énigme. A la fois protectrice des démunis, mère bienveillante et pourvoyeuse du libre-arbitre, elle est aussi celle qui permet la création des lois dans les sociétés péninsulaires et veille à ce que les promesses faites restent tenues. Il a longtemps été débattu au sein de son Eglise la question de savoir quel attribut prévalait chez elle. L’énigme que constitue Néera a finalement divisé les croyants en deux zones géographiques distinctes sur Miradelphia, chacune dominée par l’un des attributs majeurs de la Bienveillante. Si les Péninsulaires articulent leur dogme autour de la notion de Souffle, les Estreventins sont plus proches par tradition de la notion de Choix. Si cette distinction peut sembler peu familière aux profanes, elle constitue aujourd’hui le point d’achoppement et d’incompréhension entre les Néerites de Péninsule et les Néerites de l’Estrevent. Ce débat, est d’une importance capitale pour comprendre les rivalités mais aussi les multiples facettes d’une déesse plus ambigüe qu’Arcam, qui au fond, n’est qu’un imitateur. Cette tradition d’herméneutique des textes est réservé à l’élite du clergé de Néera dans la Péninsule, ce qui permet une très bonne unification du Dogme et offre une base solide à l’établissement de sociétés dominées par des seigneurs de guerre et un clergé fort. En revanche, l’Estrevent, de par sa nature plus individualiste, pratique l’herméneutique des textes à tous les échelons du culte, culte loin d’être unifié … Au monolithe que constitue le clergé péninsulaire, porté sur les traditions et la notion de Souffle, s’adosse un clergé estreventin lâche, mais plus libre-penseur. La question est de savoir : quelle interprétation dominera les terres connues dans les prochaines années ? »

Jolistin le Charpentier - Prêtre de Néera du dispensaire de Sainte Iselda - Mémoires - 2/XI


__________________


« Damedieu, je vous en prie. Accompagnez-moi dans mes réussites comme dans mes échecs. Aidez-moi à récompenser le juste et à pardonner aux égarés. Offrez l’espoir dans le cœur de ceux qui sont privés du Choix et baignez de votre lumière les Souffles des êtres sous votre protection, quels qu’ils soient … »

Ses genoux lui faisaient mal au travers de sa robe bleue et sa gorge était sèche. Cela faisait maintenant quatre heures qu’elle priait dans la chapelle souterraine de Sainte-Iselda, devant la statuette de Néera qu’elle avait récupérée il y a quelques mois. Cette statue était tout ce qu’il restait du temple de Nelen. Le sieur Drystan la lui avait rapportée avant de disparaître mystérieusement dans les limbes de l’oubli. Cette petite statuette en pierre était un véritable trésor du culte de Néera et avait une valeur sentimentale inédite aux yeux de la haute-prêtresse : elle avait été le témoin muet de l’arrivée des dragons et de la disparition du temple de Nélen que Lucrétia avait fait bâtir. C’était l’un des objets avec lequel Lucrétia entretenait un rapport symbolique et affectif fort.

A la lumière des torches, cette statuette lui rappelait, à mesure que les prières se figeaient dans la roche souterraine et se muaient dans un silence assourdissant, que tout ce qu’elle avait entrepris jusqu’alors, que tout ce en quoi elle avait cru sur elle-même, étaient des impasses ou se perdaient dans les brumes de l’incertitude.

Si elle avait retrouvé un peu d’espoir après la chute de Nélen dans le projet du dispensaire de Sainte-Iselda, l’affaire était beaucoup plus compliquée qu’il n’y paraissait. Le dispensaire allait de mieux en mieux. En bonne santé financière et améliorant d’ennéades en ennéades la qualité des soins dispensés, il restait néanmoins beaucoup à faire … Et cela s’en ressentait sur le moral du clergé de Néera et des assistants journaliers. Le dispensaire grandissait de jours en jours et de nouvelles ailes avaient été ouvertes depuis son ascension au titre de haute-prêtresse, mais le prix à payer était lourd à supporter. La Péninsule avait refusé d’envoyer de l’aide durant l’hiver : le dragon sévissant dans les mers inquiétait à tort ou à raison ses voisins de l’ouest. Envoyer une délégation à Thaar était trop risquée en ce moment, si bien que Lucrétia avait dû composer avec ses ressources pour convoquer tous les apothicaires, alchimistes, guérisseurs et aides qu’elle connaissait à Thaar pour permettre le passage de l’hiver.

L’accumulation des malades, sans compter les problèmes des orphelinats, des mendiants du Nid et autres problèmes avaient ruiné le moral de ses employés. Il lui fallait plus de personnel … Mais les réserves de Thaar en médecins et en guérisseurs n’étaient pas infinies et la plupart s’étaient déjà faits une place au chaud dans les Soieries, auprès des grandes familles, laissant la population locale à la merci des épidémies. Tout le monde était dans un état de fatigue calamiteux. Au détour d’un couloir, elle avait cru voir Amélie et Tiphaine pleurer … les deux jeunes filles étaient à bouts de nerfs. L’ambiance était morose et le fait de savoir que la haute-prêtresse était à deux doigts de craquer nerveusement n’aidait en rien.

Les plus discrets dans cette affaire restaient le clergé de Néera en Estrevent. Les informations de la Péninsule étaient claires : Lucrétia était seule et devait s’organiser par elle-même. Elle ne recevrait plus d’aide de leur part jusqu’à nouvel ordre. Après tout, elle n’était que prêtresse aux yeux du clergé péninsulaire. Quant au clergé estreventin, difficile de trouver plus mystérieux et après des années à leur contact, Lucrétia ne comprenait toujours pas où ses entrevues avec eux la menaient. Le clergé estreventin ne fonctionnait pas comme celui de la Péninsule. Il était constitué d’un réseau lâche de petites communautés dirigées par un prêtre, qui occupait généralement une toute autre fonction au quotidien. Ces communautés ne se rassemblaient que pour discuter des évènements importants et la plupart du temps, la haute-prêtresse elle-même n’était pas conviée. Elle recevait par courrier les décisions de ceux qui l’avaient élue. Les Néerites de Thaar restaient très flous quant à leurs attentes vis-à-vis d’elle … chaque ennéade, elle rencontrait l’un d’entre eux et passait de longues heures à discuter de la même chose : « Quelles ont été les conséquences de vos choix sur les autres ? ». Elle se soumettait bien volontiers à ce rituel, bien qu’elle n’en comprenne pas l’intérêt et la régularité. Puis, une fois ce rituel terminait, elle discutait longuement de ses projets avec le représentant local, qui se contentaient de phrases plus sibyllines les unes que les autres. Elle s’était engagée, dès son élection au titre de haute-prêtresse, à mettre tout en œuvre pour construire un grand temple de Néera à Thaar. Mais étrangement, si les prêtres locaux avaient accepté sans broncher, elle semblait comprendre, à leurs sourires énigmatiques, que ce n’était pas ce qu’ils attendaient d’elle. Ce projet était-il une impasse pour eux ? Pourquoi ? Il y avait quelque chose qu’elle ne maîtrisait pas et elle se sentait prisonnière d’un jeu qui la dépassait. Pourquoi toutes ces cachotteries, ces questions incessantes sur sa foi ? Elle avait du mal à croire que c’était par simple curiosité pour la culture péninsulaire. Ces vieux birbes cherchaient à l’amener sur un sentier dont elle ne trouvait pas le début. Et questionner Amélie n’avait rien donné … Quelque chose se préparait et elle n’avait plus la force de s’y opposer ou de tenter de comprendre … Elle qui était si fatiguée.  

Sol’Dorn avait été un cauchemar diplomatique et humain pour Lucrétia. Non contente d’avoir survécu à la purge de Sol’Dorn, elle avait gardé de sérieuses séquelles de cette aventure. Son focaliseur s’était brisé et l’inspiration magique accordée par Néera était incontrôlable. Sa magie produisait des effets dangereux, aussi bien pour elle que pour les gens qu’elle soignait … et la perte de son focaliseur n’arrangeait rien. Néera l’avait abandonnée à Sol’Dorn, pour une raison qui lui échappait encore. Etait-ce une mise à l’épreuve ? Etait-ce parce qu’elle avait failli à sa mission de protéger les innocents ? Qu’avait-elle fait de mal ?

De ce massacre, elle n’avait pu sauver que quatre personnes … et un nourrisson drow : Ada, « île » en vieil olyian. C’est à ce moment que les cauchemars avaient commencé. Non contente d’avoir perdu le contrôle de sa magie, elle se réveillait en hurlant toutes les nuits, assaillie par des cauchemars où elle déambulait nue au milieu des âmes perdues de Sol’Dorn, abandonnée par la déesse et déchirée par des mains invisibles implorant qu’elle les sauve. Incapable de trouver le sommeil, elle était tombée dans les pommes plusieurs fois au cours des derniers mois. Son état de santé inquiétait ses proches, mais elle ne pouvait malheureusement pas quitter son poste. Qu’aurait-on pensé d’une haute-prêtresse incapable d’assumer ses fonctions ?

Rongée par la culpabilité de ne pas avoir pu sauver plus de monde, Lucrétia sentait le lien qu’elle avait avec Néera péricliter, tout comme sa croyance dans les règles strictes du Dogme avait vacillé suite à sa rencontre avec Aerianna Hiisi. Qu’est-ce que la déesse attendait d’elle exactement ? Incapable d’utiliser la magie sans un nouveau focaliseur – désormais remplacé par un nouveau saphir – la demoiselle avait réussi à se purger partiellement des contrecoups liés à l’utilisation de la magie.

Une partie de ses cheveux bouclés avaient perdu leur éclat doré et repris leur belle couleur brune, même si de larges mèches avaient encore cette couleur étrangement opalescente. Les parties de sa peau recouvertes par la poussière dorée s’étaient peu à peu résorbées : elle n’en gardait que quelques-unes sur son corps, toujours aussi sensibles. Quant à ses yeux, ils avaient repris leur belle couleur olive, mais on pouvait constater que quelques filaments dorés s’étaient incrustés de manière permanente.

Depuis que le mercenaire aux cicatrices était venu lui demander des soins, elle n’avait plus utilisé la magie pour soigner la moindre personne. Son seul objectif était de parvenir à la maîtriser à nouveau en retissant le lien qu’elle entretenait avec Néera et elle passait le plus clair de son temps à s’entrainer à canaliser la magie.

Mais au-delà de la volonté de reprendre le contrôle sur ses pouvoirs, Lucrétia était déchirée entre deux allégeances. D’un côté, il y avait le Dogme : les préceptes péninsulaires du culte de la Damedieu, des règles strictes mais justes, qui assuraient la bonne marche du clergé et de la société. Le Dogme était un rempart contre le doute, une lumière dressée face à l’obscurité. Il suffisait de l’apprendre, de le répéter inlassablement et de l’appliquer. Lucrétia avait été élevée dans cette matrice pour en être la plus parfaite des représentantes : une prêtresse obéissante, douce et pure, capable de diffuser les enseignements de la Damedieu partout où ils faisaient défauts. Elle avait été élevée en missionnaire, sûre et certaine de sa foi, dévouée à sa déesse avec qui elle s’imaginait une affinité toute particulière. Et les prêtres du temple de Pharembourg ne l’avaient pas dissuadé d’y croire : une jeune fille aussi belle et aussi pieuse, soucieuse du bien d’autrui et dotée de pouvoirs magiques guérisseurs … comment ne pas penser un seul instant que cette demoiselle n’entretenait pas un lien tout particulier avec la déesse ?!

Et de l’autre côté, il y avait la vie et les résultats de ses choix. Son arrivée à Thaar avait été marquée par une acculturation progressive à la culture vaanie. Elle se remémorait de sa pudeur de l’époque, quand les femmes du dispensaire avaient tenté de lui faire essayer cette belle robe azur qui laissait apparaître ses avant-bras. Pour une femme élevée en Péninsule, même dans le Sud … c’était déjà d’une indécence rare ! Mais petit à petit, elle avait cédé, et avait appris les rites, les coutumes et les gestes des Estreventins, jusqu’à pouvoir se fondre dans le paysage. Comment oublier cette sensation de délivrance qui avait suivi l’essai de cette robe aux voiles azuréens, qui épousait ses formes sans les contraindre ? Et ces sandales à talons dont elle n’arrivait plus à se passer … Elle aurait dû refuser en bloc à cette époque ! Arcam dressait déjà sur sa route de multiples fils visant à la faire trébucher. Et pourtant … le frôlement du tissu sur sa poitrine et la courbure que ces sandales donnaient à ses pieds …

Son aventure interdite avec Aerianna Hiisi lui avait fait découvrir une facette de sa personnalité que le carcan du temple avait presque réussi à maîtriser : une volonté de prendre l’ascendant sur ses partenaires, de les contrôler, de veiller sur eux et de les faire obéir. La haute-prêtresse avait pris peur de cette découverte, quand bien même elle avait certainement sauvé la vie de la princesse-marchande. Elle s’était inventée des excuses : c’était la faute d’Arcam, qui la tentait ! Et elle avait plongé la tête la première dedans, … dans un instant de faiblesse … Mais pourtant … comment oublier cette sensation grisante, terriblement semblable à la déférence dont faisaient preuve les fidèles envers elle ? Ce sentiment de pouvoir priver temporairement ses partenaires de leur Choix, tout en leur laissant l’illusion qu’ils le possédaient encore était inédit. Il y avait quelque chose dans les tréfonds de sa personnalité, cachée sous la couche épaisse de la dévotion, qui instillait du doute à petites doses dans ce qu’elle avait appris dans la cathédrale de Pharembourg.

Son périple à Sol’Dorn lui avait fait découvrir le sentiment de culpabilité, mêlé à celui de l’abandon, du désespoir et de la résignation. Elle n’avait pas pu sauver ces gens … mais elle était heureuse d’être en vie. Et cette pensée la terrifiait. Comment pouvait-elle se réjouir de sa propre survie quand tant de gens réclamaient la vie sauve ? Les discussions avec le mercenaire n’avaient rien arrangé. Elle aurait dû se repentir, comme l’exigeait le Dogme … mais quelque chose sonnait faux. Heureuse d’être en vie, malheureuse de ne pas avoir eu le pouvoir de changer les choses, tout en se disant en son for intérieur que c’était sa vie ou la leur … Lucrétia ne savait plus où donner de la tête.

Elle s’était trop écartée du Dogme. Il lui fallait se replonger dans les écritures, refaire corps avec elle et oublier ses doutes. Ne penser qu’à son lien avec la déesse. Oublier le plaisir qu’elle avait eu avec Aerianna, oublier l’absence de remord quand elle eut ôté la vie de ce drow, oublier les questions incessantes des prêtres estreventins, oublier tout … et redevenir le prisme par lequel les enseignements péninsulaires de la Damedieu se diffusaient. Elle devait retourner à sa place … ne plus faire de vague. Elle n’était qu’un instrument, au service de la déesse. C’était tout ce qu’elle avait besoin d’être. Oublier son individualité, oublier le tempérament de feu qui coulait dans ses veines de Suderonne et ne rester que le visage impassible que l’on attendait d’elle : un modèle de bienveillance et de douceur. Une haute-prêtresse parfaite, lisse et brillante comme la statuette qui se tenait devant elle. Ses doutes n’étaient que temporaires ! Elle devait s’en persuader, noyer toutes ses expériences dans l’obéissance aux règles du culte. Elle avait été tentée par Arcam, il n’y avait pas d’autres explications possibles, car cela était dit dans les saintes écritures.

Mais la réponse était-elle vraiment dans les tomes du Dogme ? … Et si … Et si en fait … le clergé avait … mal interprété l’idée du Choix … et qu’en fait … ?

Lucrétia chassa immédiatement cette pensée ! Hérésie ! Comment le clergé aurait-il pu se tromper puisque c’était Néera elle-même qui leur avait transmis sa sainte parole ! La haute-prêtresse se mordit la lèvre et se pinça ! Bougre d’idiote, de telles pensées éloignent le pénitent de la voie. Joins tes mains et prie plus fort ! C’est ta seule chance de salut, Lucrétia de Valjoyeux.

« Damedieu, je vous en prie … Répondez à mon appel … Moi, Lucrétia, votre humble servante, je me tiens devant vous implorant votre pardon. J’ai été tentée par Arcam et j’ai failli à ma mission. J’ai abusé du Souffle que vous m’avez offert et je m’en repends. Je suis complètement perdue. Que dois-je faire pour vous sentir à nouveau auprès de moi ? Envoyez-moi un signe je vous en prie. »
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Na'ri Yisfi
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MessageSujet: Re: Sur la ligne de crète [Na'Ri]   Sur la ligne de crète [Na'Ri] I_icon_minitimeLun 8 Juin 2020 - 0:50


Ilm'Ryn l'avait déjà prévenu. Elle faisait peur. Habillée de ses multiples couches de tissus juste drapés, le tout recouverte du manteau de Viconia, son turban et une écharpe qui recouvrait son masque sacré, Na'ri savait qu'elle ne ressemblait à rien. Un cylindre à la rigueur avec juste une fente pour les yeux. Mais cela lui était égal. Elle n'avait pas froid aux yeux et elle frappa au dispensaire de Nééra.

Elle avait beaucoup de curiosité pour ce culte. Les prêtres de Kiran, lui avait expliqué qu'ici des gens pouvaient venir pour se soigner. Des humains. Puis qu'elle s'était présentée aux cultes des sombres, pourquoi pas également à celui des humains. Ils avaient une mission commune à défaut de vénérer les mêmes panthéons et de partager un génome commun.

Trois coups furent portés. Brefs mais sonores.

La porte s'ouvrit pour la laisser entrer. Mais quand la portière fit que c'était une drow, elle lui barra le chemin. La prêtresse n'entendit pas vraiment ce qu'elle lui dit. La femme était fatiguée, presque au bord de l'épuisement.

" Dites moi, serait il possible de rencontrer la personne qui dirige ses lieux ? Je voudrais savoir si une collaboration entre les cultes était possible… " Son accent était à couper au couteau. Elle n'avait pas encore tout le vocabulaire Olyan et encore moins celui dédié aux cultes humains. Mais, qui ne tentait rien, n'avait rien.

C'était encore un refus. Elle devait sortir et puis c'était tout. La portière était maintenant furieuse.

Na'ri recula donc. Bien que cela n'émane pas du responsable des lieux, un échange était peu probable. Tandis qu'elle descendit la rue, elle crut entendre un appel. Il provenait d'une jeune fille habillée de bleue.

" M'dame. Si vous voulez bien attendre à l'arrière du dispensaire, je vais parler à la Haute Prêtresse." Avant que la sombre n'ait eût le temps de répondre, la damoiselle était repartie comme un papillon. Il y avait bien des mystères et des secrets dans ce temple.

Etrangement, Na'ri mit du temps à trouver la porte dernière le dispensaire. Faute à son sens de l'orientation déplorable ? Surement. Elle attendit, un peu avant d'avoir des nouvelles par la même jeune fille.

"Revenez ce soir M'dame. La Haute Prêtresse vous recevra."

***


Le soir était plus froid encore que la journée. Na'ri se présenta une nouvelle fois au dispensaire où elle pu entrer. On la fit traversé des couloirs. Dans les salles, il s'échappait plus souvent des râles ou des toux que des rires et des chansons. Dans leur ensemble, les patients semblaient être calmes. S'ils étaient comme les leurs, ce serait à la mi-nuit que les peurs les rattraperont.

Après avoir demandé son nom, on la fit attendre dans une antichambre où elle enleva ses premières couches qu'elle plia avec soin. Ses cheveux de neige étaient noués par une simple pique. Elle portait un masque de tissus sur le bas de son visage, mais blanc, comme sa robe qui se devinait sous le manteau qu'elle avait gardé.
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Lucrétia
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MessageSujet: Re: Sur la ligne de crète [Na'Ri]   Sur la ligne de crète [Na'Ri] I_icon_minitimeMar 9 Juin 2020 - 0:07


Les yeux recouverts de cernes profonds et rougis par la fatigue, la haute-prêtresse de Néera se présenta dans l’antichambre sans se faire annoncer. De toute façon, le décorum n’était plus de mise … plus personne ne souhaitait s’y conformer tellement la fatigue s’était installée au sein du personnel. Tout le monde dormait profondément et les rares encore actifs somnolaient au chevet des patients. Ressortie du sanctuaire secret, Lucrétia s’était enfermée dans ses appartements pour s’occuper d’Ada. Le nourrisson pleurait souvent, et chaque chagrin brisait le cœur de la haute-prêtresse. Elle était au bout du rouleau et cet enfant avait urgemment besoin d’une vraie nourrice et pas d’un échec comme elle.

C’est donc à deux doigts de la crise de nerfs qu’elle ouvrit la porte de l’antichambre. D’ordinaire, elle aurait renvoyé la personne qui la demandait : on ne dérangeait pas la haute-prêtresse en pleine nuit. Mais Lucrétia et son personnel ne savaient plus vraiment différencier la nuit du jour. Seuls les gémissements des patients donnaient l’heure. Elle-même était dans un état second. Depuis combien de temps n’avait-elle pas eu une vraie nuit digne de ce nom ? Entre les pleurs du nourrisson, les cauchemars et les patients, elle arrivait à peine à fermer l’œil.

« Bonsoir … je suis la haute-prêtresse Lucrétia. Que puis-je faire pour vous ? »

Elle n’avait même pas jeté un seul regard à l’invitée. Son ton était monocorde, automatique. Elle répétait les mêmes phrases qu’elle avait apprise au sanctuaire de Pharembourg. Dire bonsoir, décliner son titre, décliner son nom … être polie. Entre deux battements de paupières, elle crut apercevoir les traits de l’invitée. C’était une étrange demoiselle à la peau d’ébène et aux cheveux de neige. Encore … encore une Drow … mais cela n’arrêtera donc jamais ? Elle les attirait comme des mouches avec du miel. Par pitié … mais qu’ils la laissent tranquille.

Sa vision se brouillait. La fatigue l’emportait sur ses dernières forces. Douce Néera, faites que cet entretien soit simple et clair … Discrètement, elle se pinça pour tenter de se tenir éveillée. Elle avait appris ce tour lors des longues séances de méditation dans le sanctuaire qui l’avait vue grandir. Cela permettait de donner le change.

« Si vous pouviez faire vite … je … j’ai eu une dure journée. »

Ses yeux embués par la fatigue distinguait à peine l'invitée. C'était très certainement une Drow ... mais impossible pour elle d'en détailler les contours du visage. Elle n'avait devant les yeux qu'une forme blanche et noire, qui lui rappela étrangement les cheveux de jais et la robe immaculée d'Aerianna Hiisi. Elle eut un sourire triste à cette pensée.
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MessageSujet: Re: Sur la ligne de crète [Na'Ri]   Sur la ligne de crète [Na'Ri] I_icon_minitimeMar 9 Juin 2020 - 23:22




Les oreilles de la drows bougèrent légèrement quand le pas feutrée de son hôtesse entra dans la pièce en se présentant. Na'ri ne répondit pas tout de suite. Elle réfléchissait au vocabulaire utilisé. "Haute"… cela voulait dire quoi déjà… Le bout d'une oreille tressautait. Est-ce que c'était celle qui recevait ? D'un certain côté cela semblait assez logique, puisqu'elle, une sombre était reçue par elle en ce moment même.

La pauvre. C'était peut être pour cela qu'elle semblait si épuisée. Si elle devait recevoir tout le monde et répondre à tout leurs désirs, ce n'était surement pas une place enviable. D'ailleurs, quels étaient les désirs des humains ? mis à part fuir le Puy… Plutôt quand ils sont dans leur habitat naturel.

" Bonsoir et merci de m'accueillir. Na'ri Yisfi. Je suis Grande Prêtresse de Kiran à Sol'Dorn. Cela veut dire que je suis une servante de notre déesse des médecins. "

Elle avait fait mieux comme présentation, mais elle ne savait pas quelles étaient les connaissances de la culture eldéenne de sa vis-à-vis. D'une main elle présenta un canapé pour que la Haute Prêtresse puisse s'y assoir. Elle-même resta debout.

" Permettez moi de vous offrir ceci." La médecin sorti de son manteau un sachet de biscuits au citron qu'elle tendit avec cérémonie à Lucrétia.

" Je venais pour savoir s'il y avait une possibilité d'échange de connaissances médicales entre vous et nous. Mais il se fait tard. Je peux revenir une autre fois ou… vous écrire à ce sujet ? " Ecrire… Elle avait dit écrire ? Bon… Si elle voulait vraiment écrire, il fallait qu'elle demande une traduction à Shyn'taë car si elle arrivait à parler l'Olyian, le lire et l'écrire était une autre paire de manche.

" Je tenais à vous dire que si vous le voulez, vous ou vos… médecins êtes les bienvenue à Sol'Dorn. Vous serez accueilli comme je l'ai été aujourd'hui, par vous." En fait, non pas tout à fait, la prêtresse avait dans l'idée de les accueillir un peu mieux : de jour et par la grande porte. Mais elle ne se plaignait pas, elle était même très contente de son entrevue. Dans le contexte actuel, c'était même surprenant.

" Et si ce soir, vous avez besoin de mes… connaissances, n'hésitez pas, si ça peut vous soulager." Son regard se portait sur l'état de la femme. Dans la lumière blafarde des lunes, avec sa robe bleue diaphane, la hôte semblait avoir un pied sur une pente assez dangereuse pour ne pas dire létale. C'était idiot, mais Na'ri s'inquiétait pour elle.


Les paroles en italique sont en Olyian.
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MessageSujet: Re: Sur la ligne de crète [Na'Ri]   Sur la ligne de crète [Na'Ri] I_icon_minitimeMer 10 Juin 2020 - 0:23




Faisait-elle pitié à ce point pour qu’une Eldéenne lui offre des biscuits comme à une enfant ? La haute-prêtresse sentit une boule se former dans son ventre. Elle n’avait pas la force de s’opposer à la … qu’était-elle déjà ? Grande-prêtresse de qui ? Assise sur le canapé, le petit paquet de biscuit trônant fièrement sur ses genoux, la haute-prêtresse était dans un brouillard tellement épais qu’elle était incapable de prêter la moindre attention à ce que disait l’Eldéenne. Elle acquiesçait mollement, comme une poupée de chiffon, se laissant bercer par l’accent étrange de son vis-à-vis.

Avait-elle pris la peine de la remercier pour le sachet de biscuit ? …

C’est alors que sans crier gare … un mot transperça la gangue dans laquelle elle était engluée. Le nom de CETTE ville. Cet endroit maudit où elle avait dû tuer pour survivre, arracher à ses gardiens un nourrisson enfermé dans un coffre et abandonner des dizaines de personnes à une mort certaine dans les égouts. Elle revit les visages accusateurs des gens qui étaient restés sur la rive, de ceux qui avaient placé tous leurs espoirs en elle et qu’elle avait été incapable de sauver. Elle revit les cadavres des enfants, transpercés par les lances des Drows, les maisons pillées et la terreur des survivants, obligés de se cacher dans des souterrains, terrifiés … abandonnés par la déesse.

A l’évocation de Sol’Dorn, la demoiselle dont la tête dodelinait mollement se figea. Son sang s’était glacé, ses entrailles grouillaient sous sa peau, ses mains tremblaient. C’était comme si quelque chose cherchait à pénétrer son corps d’un seul coup, sans se soucier de s’il était capable de tenir dans un corps aussi frêle. Elle sentir une vague de froid la remplir et s’échapper aussitôt, comme un puissant soufflet.

D’un geste, elle essuya la sueur qui perlait de son visage fatigué et elle tenta de reprendre une certaine contenance. Elle voulut lui demander de répéter. Elle n’était pas certaine d’avoir bien compris. Lui avait-elle demandé son nom avant ou après l’avoir remercié pour les biscuits ?

« Excusez-moi, madame, je … »

Tient … du sang … le sachet de biscuits en était couvert. Interloquée, la haute-prêtresse pencha la tête pour comprendre. Elle mit un temps certain à comprendre que c’était bel et bien le sien, qui coulait de son nez. Les yeux dans le vague, effleurant à peine la silhouette qui se tenait devant elle, elle connecta lentement les points pour analyser la situation.

L’évocation de Sol’Dorn lui avait fait inconsciemment canaliser la magie de manière violente à travers son propre corps. Le sang qui tombait à grosses gouttes sur le sachet de biscuit en était la preuve. Hébétée et tachant aussi bien le délicieux présent de l’Eldéenne que sa propre robe, Lucrétia bafouilla une sorte d’excuse incompréhensible tandis que le goût du sang délivrait une sensation amère sur sa langue.

Les larmes lui montèrent aux yeux tandis que la panique l’envahissait. Elle voulut appeler à l’aide, mais la canalisation imprévue et non contrôlée l’avait vidée de ses dernières forces. Tout ce qui la maintenait encore dans un état de semi-conscience, c’était son propre corps qui lui envoyait des signaux d’alerte. Elle avait malencontreusement trop tiré sur la corde. Déboussolée et paniquée, elle tenta de focaliser son attention sur l’Eldéenne dont elle n’avait même pas compris le nom, ni la divinité. Incapable de prononcer le moindre mot ressemblant à un appel à l’aide, elle espéra que le sang qui lui coulait du nez serait un signal suffisant pour que son interlocutrice et comprenne l’urgence de la situation.

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MessageSujet: Re: Sur la ligne de crète [Na'Ri]   Sur la ligne de crète [Na'Ri] I_icon_minitimeVen 12 Juin 2020 - 23:34




Le papier du sac s'ornait d'une première pastille rouge. Rapidement s'en suivit une seconde puis une troisième. A la quatrième ce n'était plus des pois, mais une masse étrange. Maintenant le liquide carmin et épais s'était regroupé dans un plis.

Ploc.

Il déborda. Comme la femme qui hagard regarda le paquet de biscuits. Le sang, son sang lui coulait sur les mains, maculant la blancheur bleutée de sa robe.

Na'ri s'était tue. Lucrétia pris la parole. Sa voix était inaudible. Et ce fut au tour de l'humaine de déborder. Dans la clarté étouffée de la pièce, les cheveux bruns prirent des reflets dorés. La sombre fit un pas vers la prêtresse et croisa son regard.

Un regard de détresse. L'or lumineux de ses yeux se noyait dans leur eau.  
Un regard criant tellement que la daëdhelle l'entendait résonner dans son cœur.

Vivement, elle s'agenouilla. Doucement elle lui prit les mains. Le visage sombre s'assombrit. Sous ses doigts, elle sentit le toucher si particulier de la magie.

" Pas une bonne idée, ça… " L'olyian était frustrant. Ses connaissances dans cette langue étaient frustrantes. Elle n'arrivait pas à dire tout ce qu'elle voulait comme elle le souhaitait.

" Je ne veux vous faire aucun mal. Vous dormirez un peu. Je reste là. D'accord ?" Il fallait arrêter la magie. Cela aurait été une novice, elle se serait prit une taloche derrière la tête. Mais c'était son hôte. C'était une prêtresse. C'était une humaine. Elle devait être plus fragile.

Sans vraiment attendre le consentement, Na'ri traça son sort sur le dos des mains de Lucrétia. Elle doutait qu'elle soit vraiment en mesure de le donner. Sous les doigts de basaltes, la peau ambrée semblait bien plus claire que ce qu'elle n'était en réalité.

Si le sort prit quelque longues secondes, l'endormissement fut plus lent. Sans rompre le contact, Na'ri en profita pour chercher des soucis allant de ci et de là. Il n'y en avait pas réellement, mais c'était surtout des dérèglements. Partout.

Fallait qu'elle commence par quoi ? Fallait il qu'elle utilise son Art sur une humaine ? Cela ne déranger pas Na'ri, mais sa patiente peut être. Est-ce qu'elle accepterait un bienfait venant d'une autre déesse que la sienne ? Est-ce que cela n'était il pas contraire à sa fois ? Mais si elle ne le faisait pas, si elle laissait la jeune femme comme ça, c'était… presque criminel. Les patients en bas dépendaient de la Pretresse d'Azure. Elle comptait pour sa communauté. Même si celle-ci ne semblait pas en mesure de prendre soin d'elle.

Palier au plus urgent. Le sommeil. C'était fait, tant que la sombre maintenait son sort. Et après… L'aider à se sentir moins fatiguée, au moins un temps. C'était peut être un compromis acceptable. Et après tout, elle n'était pas obligée d'en parler… Plus tard. Elle verrait plus tard. Alors elle se remit à tisser un nouvel enchantement : puisa en elle des organites qu'il manquait à l'humaine. Juste les déposer. Le corps ferait bien ce qu'il en voudrait.

Sur le paquet, le sang avait fini de gouter. La nature avait fait son œuvre.
Après un temps, qu'elle était incapable d'estimer, Na'ri mis fin à ses caresses. Sur ses épaules, le manteau pourtant fourré n'était plus suffisent pour tenir en respect la chape de froid qui s'était abattue. La magie avait toujours un coût. Mais elle n'avait pas encore finit. Elle récupéra les biscuits des mains de la prêtresse, puis, avec douceur, elle l'allongea sur le divan. Cela la réveillerait peut être, mais qu'importe, elle sera bien mieux installée allonger que dodelinant de la tête comme présentement.
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MessageSujet: Re: Sur la ligne de crète [Na'Ri]   Sur la ligne de crète [Na'Ri] I_icon_minitimeDim 14 Juin 2020 - 0:34




Enveloppée dans une gangue de coton, la haute prêtresse avait été incapable de résister au sortilège de l’Eldéenne. Les gestes de la prêtresse étaient précis, semblables à ceux qu’elle pratiquait sur ses patients, mais avec une douceur sans pareille. Elle se sentit comme déposée sur un nuage tandis que son corps se détendait et se laisser aller à la magie étrangère qui parcourait son corps.

La drow la fit basculer avec aisance sur le divan et elle se recroquevilla sur le tissu de velours sombre. Un sourire discret se dessina sur son visage. Les yeux fermés, elle sentit la magie déposer dans son corps de quoi l’aider à tenir le coup et à la soulager de son stress. La tête posée sur un coussin moelleux, elle se laissa porter par le courant. La fatigue était toujours présente … mais supportable, du moins un temps.

Mais le plus important dans tout cela, c’était que la magie avait cessé d’affluer de manière intempestive dans son corps. Elle sentait la pression se relâcher et ne pouvait que soupirer d’aise. Canaliser la magie sans crier gare était l’une des choses les plus dangereuses qu’elle pouvait faire … encore plus dans son état de fatigue. Si elle devenait à terme incapable de contrôler ses canalisations, elle risquait de subir des dommages plus graves qu’un simple saignement de nez et même les meilleurs guérisseurs du monde ne pourraient pas la ramener parmi les vivants.

Ses cheveux avaient gardé les traces de l’afflux d’énergie magique. Ils tombaient en une belle cascade brune et dorée sur ses épaules. Seuls ses yeux avaient repris leur couleur olive. Elle ne risquait plus rien pour l’instant … du moins jusqu’à la prochaine erreur de sa part.

D’un geste las, Lucrétia pinça les plis de la robe blanche de sa guérisseuse. Elle frémit. Ce tissu était aussi doux que les gestes de son médecin. Ses doigts tirèrent mollement le vêtement vers elle, tandis qu’elle sentait le sommeil peser sur elle. Elle lui murmura alors à voix basse :

« Pouvez-vous … rester … s’il vous plait ? »
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MessageSujet: Re: Sur la ligne de crète [Na'Ri]   Sur la ligne de crète [Na'Ri] I_icon_minitimeDim 14 Juin 2020 - 21:55




Debout, Na'ri regardait l'humaine récupérer ses esprits. Un réveil pouvait en dire long sur l'état du patient. La jeune femme était assez léthargique mais elle ne paniquait pas. Seuls, les reflets dorés dans la chevelure persistait. Etonnée devant cet étrange phénomène la drow se posait mille et une question tout tant s'étirant le dos et les épaules.
Est-ce cette étrange divinité qui marquait ses adeptes ? Après tout, les eldéens portaient tous la marque de Natha. Mais pourquoi des reflets ? Pourquoi doré ? Parce que comme l'or, ils était mous et malléables ? Comme l'or, ils conduisaient extrêmement bien la chaleur ? Ou parce qu'ils étaient précieux ?
Peut être… mais c'était étrange. Au moins maintenant elle était au courant.

Perdue dans ses considérations, Na'ri sentit que l'on tirait sur sa jupe. Portant son regard de grenat sur la prêtresse, elle lui répondit d'une voix douce.

" Oui je vais rester. "

Alors elle s'assit par terre. Au sol le tapis était moelleux. Intérieurement, elle en remercia chaleureusement son hôtesse. Elle n'aurait pas pu supporter plus de froid encore. La main sombre prit délicatement la main d'ambre dans la sienne. Les doigts effilés se posèrent à l'intérieur du poignet. Etre rassurant et suivre les changements. Rien de plus.

" Quand ça ira mieux, je vous dirigerez vers votre chambre. Je vous aiderai à vous laver pour vous… " L'eldéenne chercha à nouveau son mot. Cela avait un rapport avec le froid. Mais ce n'était pas refroidir. Une toilette ne refroidissait pas… sauf si on restait trop longtemps dévêtu. Mais ce n'était pas là la question. Pourtant elle l'avait sur le bout de la langue… " pour vous sentir mieux. Et vous changerez votre robe pour la nuit. Ce sera plus agréable. "

Tandis qu'elle cherchait son mot mystérieux, les engrenages de sa mémoire s'activèrent. Curieusement, elle avait connu un état de fatigue similaire il y avait quelques mois… C'était cette année et pourtant.

" Pardonnez ma curiosité mais… avez-vous échoué à soigner un Zurthan ? Un homme ou une femme du désert. Ils sont plutôt de petite taille avec une peau tannée par le soleil et le sel. Ils parlent avec un accent pas trop éloigné du mien. "

Dans sa poitrine, le cœur sombre tambourinait d'angoisse. Elle ne voulait pas que cela soit ça. Elle ne voulait pas que ce soit encore eux. Elle ne voulait pas… Pas maintenant.

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MessageSujet: Re: Sur la ligne de crète [Na'Ri]   Sur la ligne de crète [Na'Ri] I_icon_minitimeMar 16 Juin 2020 - 18:44


Lucrétia pressa avec le peu de force qu’elle avait les doigts effilés de l’Eldénne pour lui signifier qu’elle appréciait le geste et sa présence à ses côtés. Bien que sa vision soit encore un peu flou, elle voyait clairement se détacher l’ébène et l’ivoire de sa silhouette ainsi que les deux rubis qui l’observaient attentivement. Si cette apparition pouvait paraitre inquiétante aux yeux de la Péninsulaire, la douceur des gestes de la prêtresse de Kiran l’apaisait.

Elle replia ses jambes afin de se lover dans le canapé. Sa vision commençait à se faire plus nette, à mesure que les sortilèges de la prêtresse de Kiran se diffusaient dans son organisme. Elle répondit à sa proposition de l’accompagner jusqu’à ses appartements par un « mmmmh » entendu. Elle n’avait de toute façon pas la force de s’opposer à quelqu’un d’aussi doux.

C’est alors que son invitée la questionna. Un Zurthan ? Pas qu’elle sache … Ces derniers ne venaient jamais dans le dispensaire. Il existait une forme de méfiance des Zurthans vis-à-vis de Néera, qu’elle n’avait jamais véritablement comprise.

« Je suis désolée … mais je n’ai pas connaissance d’un quelconque Zurthan que j’aurai pu soigner. Mes blessures sont … dues à une erreur de ma part. J’en paye malheureusement les conséquences. »

Sa voix restait faible. Au vu de son état de fatigue, qu’elle parvienne à articuler des phrases complètes relevait du miracle.

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MessageSujet: Re: Sur la ligne de crète [Na'Ri]   Sur la ligne de crète [Na'Ri] I_icon_minitimeMer 17 Juin 2020 - 13:32




Les mots de Lucrétia arrivaient difficilement, ils trébuchèrent sur les lèvres pâles plus qu'ils ne les franchirent.  Soufflés, essoufflés à peine murmurés, ils moururent dans les sombres oreilles au son des battements de tambours. Le rythme si particulier donnait une importance toute autre, rendant ces mots plus précieux qu'ils étaient.

La servante des sombres dieux se détendit un peu. Une erreur. Le regard de grenat se posa sur l'humaine. Il n'y avait surement pas qu'une seule erreur. Mais peut importait, elle n'était pas bien à cause de cela. Des erreurs pouvaient naitre réussites et victoires. Parce qu'on pouvait apprendre, parce qu'on pouvait mieux se préparer, parce qu'on avait osé. Parce qu'on était vivant.

Epuisée, l'humaine s'était recroquevillée. Elle ressemblait tant à une enfant. Les lèvres d'encre s'étirèrent d'un léger sourire. Lentement, la prêtresse se leva, caressant du bout des doigts le fin poignet. Deux pas, un bras tendu et elle récupéra ses biens.
Pourtant, elle avait promis. Promis de rester. Promis de s'occuper de la soignante. Elle avait à faire pourtant, à des lieux de là. D'autres dépendaient d'elle. D'autres… Qu'ils aillent au Pleiks puisse qu'ils nous y condamnaient.

D'un geste assuré, Na'ri dégrafa son manteau et le plaça sur la femme. Puis elle se rassit et se couvrit de ses étoffes supplémentaires. Sans brusquerie, elle posa sa tête sur le divan et tira le rideau neigeux de ses cils sur la braise de ses prunelles.

Dehors il faisait froid.
Dehors des conflits se préparaient.
Dehors était loin.

Là, à l'intérieur des murs, main dans la main, dans la lueur rougeoyante du feu, Grande et Haute prêtresses offraient un spectacle bien étrange.

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MessageSujet: Re: Sur la ligne de crète [Na'Ri]   Sur la ligne de crète [Na'Ri] I_icon_minitimeSam 20 Juin 2020 - 13:18



Les quelques braises mourantes du feu de cheminée tentaient désespérément de reprendre quelque consistance quand la haute-prêtresse repris connaissance. L’aube n’était pas encore parvenue au travers des fenêtres, mais on pouvait distinguer, au travers des fenêtres, que la neige tombait dru sur la ville de Thaar. Les jambes repliées et emmitouflée sous le manteau de la demoiselle, Lucrétia était encore enveloppée dans un cocon tiède où elle aurait pu vouloir rester encore quelques heures.

Elle mit quelques minutes à se rendre compte de la présence de l’Eldéenne. Ce fut sa main, qui n’avait pas laché la sienne, qui lui rappela qu’elle n’était pas seule. La demoiselle ne l’avait pas quittée et sa tête aux cheveux de neige reposait sur l’étoffe du sofa. Il y avait quelque chose de doux en elle, une douceur qu’elle n’avait jamais rencontré auparavant au contact du peuple drow. C’était cette douceur qui l’intriguait et lui mettait en même temps du baume au cœur. Personne, jusqu’à présent, n’avait été aussi délicat avec elle et aussi prévenant. Peut être était-ce cela que ses patients venaient chercher auprès d’elle dans le dispensaire … non pas des soins, mais le simple fait de se savoir pris en charge et dorlotés.

De sa main libre, elle remonta le manteau sur son visage et laissa ses yeux vagabonder sur la grande-prêtresse de Kiran. Celle-ci dormait à poings fermés. Elle n’avait jamais vu de drow dormir … Après tout, ses seules rencontres avec le peuple sombre s’étaient soldées par des expériences peu agréables. Mais cette Eldéenne semblait … dormir paisiblement … Se pouvait-il que les drows ne soient pas tous des êtres agressifs et rancuniers ?

La main qui reposait dans le creux de la sienne se mut. De son pouce, elle caressa la peau d’encre de la main de la prêtresse. La sensation était à la fois douce et chaude, pleine de vie endormie. Elle espérait avoir été assez discrète pour ne pas l’avoir réveillée. Lucrétia remua un peu sur le sofa et posa sa tête contre celle de l’Eldéenne, enfouissant son visage dans sa chevelure. Ce contact était peut-être l’une des choses les plus agréables qu’elle ait ressenti ces derniers temps. Elle aurait voulu à nouveau se rendormir et rester comme ça, jusqu’à la tombée de la nuit.

Elle ferma à nouveau les yeux et se demanda si cette action imprudente n’allait pas lui attirer les foudres de la prêtresse … Elle espérait sincèrement que cette douceur n’était pas passagère.
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MessageSujet: Re: Sur la ligne de crète [Na'Ri]   Sur la ligne de crète [Na'Ri] I_icon_minitimeLun 22 Juin 2020 - 0:32




Sa patiente bougea. Les oreilles effilées également. Na'ri écoutait, attentive. Mais pas de râles. Alors elle garda les paupières closes.

Elle continua alors de profiter du doux état entre le sommeil et l'éveil. Tout était engourdit. Le monde qui les entourait était à la fois si minuscule et si vaste. Il y avait le sol, le tapis, la baquette, son matelas moelleux, son velours doux. Et plus loin, il y avait l'odeur douceâtre du bois consumé dans la cheminée. Et après ? Il pouvait tout y avoir ! Comme rien. C'était calme. Reposant. Doucement, elle glissa à nouveau dans le sommeil.

Une caresse.

Elle sursauta mais ne se déroba pas. Le contact était chaud. Le pouce de la Haute Prêtresse glissa sur la peau de son poignet. Puis ce fut son crâne.

Un câlin.

Mais que connaissait elle en la matière ? En réalité pas grand-chose. Oui, elle connaissait les gestes tendres de son amant, et les bras tendus d'un enfant. Mais depuis peu et pas avec des inconnus. Na'ri… Elle était particulière chez les eldéens. Elle qui connaissait les corps presque par cœur, elle qui avait besoin de toucher pour guérir, elle refusait aux autres les contacts. Que craignait elle ? De s'attacher ? D'être vulnérable ? De se sentir bien ? Elle ne savait pas… Vraiment. Elle ne savait pas comment elle devait réagir à ce geste innocent de la Haute Prêtresse. Était-ce normal dans la culture humaine ? Fallait il faire quelque chose en particulier ? Que ne fallait-il pas faire ? Cette femme était comme une enfant, allait elle bien ?

Mille questions se bousculaient dans le crâne encore étourdit des songes. Mille questions qui furent balayées par une bulle. Une bulle éclatante. Et si. Et si cette tête brune n'était pas celle de une femme, mais celle de son fils ? Et si elle était à nouveau avec lui ?

Les lèvres d'ébène s'étirèrent dans un sourire. Une larme perla au coin des yeux.

Avec le temps qui s'égrainait, la soignante dû admettre que, malgré sa gêne, ce n'était pas si désagréable. Mais quand même… elle était une eldéenne. Et si les autres prêtres les retrouvaient ainsi ? Qu'en diront ils ?

" Bien le bon jour, Hôte Prêtresse. " murmura t'elle à sa prestigieuse patiente. " Allez vous mieux ? " Pourtant, elle n'avait pas bougé. Seuls ses yeux, scrutaient la pénombre de la pièce.
 
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MessageSujet: Re: Sur la ligne de crète [Na'Ri]   Sur la ligne de crète [Na'Ri] I_icon_minitimeVen 26 Juin 2020 - 23:09

La haute-prêtresse sursauta quand elle entendit le son de la voix de la grande prêtresse de Kiran. Elle remua de sorte à ne pas rester plus longtemps en contact avec son invitée, de peur de la froisser. Fallait-il faire comme si de rien n’était ?

« Bonjour … Grande prêtresse. »

Allait-elle mieux ? Lucrétia fit un rapide bilan de sa nuit et évalua sa situation. Objectivement, elle allait mieux. Moins de fatigue, moins de stress … et elle ne ressentait plus la magie parcourir son corps. C’était quand même une nette amélioration par rapport à il y a quelques heures. Les soins magiques de la grande prêtresse avaient fait des merveilles. Bien que cet état fut temporaire, elle sentait que si elle continuait à prendre du repos, elle remonterait bientôt la pente.

Sa main toujours dans la sienne, elle serra un peu plus fort la main de Na’Ri … et sa peau si tiède.

« Je vais mieux … merci … merci d’avoir veillé sur moi »

Elle appuya un peu plus fort sur sa main et retira sa tête de sa chevelure pour se repositionner sur le canapé.

« … Que puis-je faire pour vous remercier ? »

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MessageSujet: Re: Sur la ligne de crète [Na'Ri]   Sur la ligne de crète [Na'Ri] I_icon_minitimeSam 27 Juin 2020 - 13:38



Les murmures avaient éveillé le chant de la voix de Lucrécia. La voix de l'humaine était douce et bienveillante. Le sommeil s'entendait légèrement encore. Il en valut peut pour que ce bon jour soit vraiment ensoleillée, comme la promesse d'un bon jour.

L'étreinte de sa main se poursuivait. Na'ri la laissa. Un sourire se dessina sur ses lèvres au remerciement. Ses yeux s'écarquillèrent à la demande.

" Je… " Presque à regret, elle sentit que son hôte s'éloignait d'elle. Na'ri ne répondit pas immédiatement pour fouiller dans son cœur ce qu'elle pouvait demander à la prêtresse. Et il fallait que cela soit quelque chose de juste : ne pas en demander trop, ni pas assez. A son tour, elle leva la tête de l'assise velouté. Ses cheveux blancs éparses glissèrent comme autant de fil de soie dans le vent.

" Je…" A ses oreilles sa voix n'était pas tout à fait comme elle l'aurait dû. Et finalement elle se rendit compte qu'elle avait parlé en noirelfe. " Pardon, j'ai pas parlé en Oligan. Je souhaiterai pourvoir discuter à cœur ouvert avec vous… Si vous me le permettez. "

Toujours assise au sol, à présent, elle se tenait droite. Dans ses yeux de grenat, elle y avait placé tout l'espoir de pouvoir trouver une personne capable de répondre à ses interrogations. Intérieurement, elle savait que les Dieux riaient d'elle. Mais elle n'en avait cure, qu'ils continuent à faire de son chemin une voie escarpée et abrupte. Cela ne la changerai pas d'habitude.

Elle aurait pu exiger de la Haute Prêtresse d'établir une passerelle entrer leur deux institutions. Elle aurait pu exiger du savoir médical, pharmacopée. Elle aurait pu… Mais elle avait juste demandé si elle pouvait poser des questions. Comme une enfant demandant l'autorisation de parler alors que les adultes étaient en grande discussion.

Si Lucrécia acceptait cette demande incongrue, sa première question portera sur Nééra. Qui était elle ? Quelle était son essence ? Qu'attendait ses croyants ?

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MessageSujet: Re: Sur la ligne de crète [Na'Ri]   Sur la ligne de crète [Na'Ri] I_icon_minitimeDim 28 Juin 2020 - 15:41


Le visage de la haute-prêtresse s’éclaira quelque peu et un mince sourire se dessina sur ses lèvres. C’était le moins qu’elle pouvait faire pour la grande prêtresse de Kiran. Après tout, elle lui avait peut-être sauvé la vie.

La jeune femme se redressa complètement et passa ses mains sur sa robe pour la lisser. C’était totalement inutile, mais nous étions le matin … beaucoup de gestes n’avaient pas de sens. Elle profita de l’occasion pour masser ses mains et s’étirer tel un chat.

Ses étirements terminés, elle posa à nouveau son regard sur la grande prêtresse et s’agenouilla face à elle, sur le tapis. Il n’y avait aucune raison pour qu’elle la domine de toute sa hauteur. Et puis … le tapis était confortable, presque plus que le sofa. Se laissant glisser sur le sol, elle posa ses mains sur les genoux de Na’Ri et plongea son regard dans le sien.

« Je vous écoute. Posez-moi toutes vos questions. »


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MessageSujet: Re: Sur la ligne de crète [Na'Ri]   Sur la ligne de crète [Na'Ri] I_icon_minitimeLun 13 Juil 2020 - 2:17




La demande avait fini de réveillé la Hôte Prêtresse. Si au départ, Na'ri voulait en savoir plus sur la déesse humaine, maintenant que son hôtesse se mouvait, une foule de questions retrouvèrent les autres.

Pas encore de réponses de la part de Lucrétia. Celle-ci s'étirait gracieusement tel un chat : souplement et indifférente au regard de grenat.

Comment vivait on une vie d'humain ? Quels étaient les avantages à avoir une vie si fragile ? Quelles étaient leurs peurs ? Quelles sont leurs aspirations ? Est-ce que tout les humains se ressemblent ils vraiment ?

Dans la mémoire fragile de la sombre médecin, deux visages lui revinrent. Le premier, était féminin. Il y avait de la douleur qui, grâce à la maternité fut remplacée par la douceur. Si les traces visibles d'une torture abjecte avait pu être supprimé par un peu de magie, il restait surement encore les cicatrices mentales laissées par la lame. Il fallait que le temps fasse son office. La vie d'une humaine serait elle suffisante ? Grâce à Viconia, elle avait pu rejoindre la surface et peut être vivre sa vie, plus heureuse. Était elle avec le petit X'Ianxin ? Comment son petit avait il grandit ? Son nom c'était bien Sincère ? Était elle au courant pour la mort de l'ex Triumvir ? Était elle enfin heureuse ? Patience, que tout mes vœux vous accompagnent.
Le second était celui d'un jeune homme, presque encore enfant, tout en blondeur et rougissant au moindre contact. Son enthousiasme éclairait comme l'astre d'Uriz. Il était touchant, presque attendrissant. Qu'était il devenu sous les griffes acérées d' El Renor ? A-t-il sombré dans les profondeurs du volcan ? Avait il pu revoir un champs de blé ondulait sous le vent ? Avait il pu revoir la mer ? Sa mère et ses frères et sœurs ? Grey… ou quelque chose dans ce goût là, où que tu te trouves, que son souffle soit en paix et  que tes yeux se posent encore sur milles merveilles.

Maintenant l'hôtesse lui faisait face. Les mains douces se posèrent sur ses mains. Elles étaient aussi légères qu'un oiseau. Une mèche brune tomba nonchalamment et barra le visage de la femme de foi. Un instant, aussi bref qu'un battement de cils, la sombre voulu la glisser avec les autres dernière l'oreille. Seulement, son regard fut capturé par celui de l'humaine. Sous le rideau brun et soyeux des cils gracieux, les prunelles de vert et d'or plongèrent dans les prunelles rouges pailletées d'argent, simplement souligné de blanc.

Elles étaient si contraires. Elles étaient si distantes. Et sur le moelleux du tapis, elles étaient là, ensembles et unies.

L'humaine intriquait l'eldéenne du plus haut point.  Qui es tu ?

Après une courte inspiration, le souffle passa enfin les lèvres d'encre.

- " Qu'est ce que l'amour ? "

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MessageSujet: Re: Sur la ligne de crète [Na'Ri]   Sur la ligne de crète [Na'Ri] I_icon_minitimeSam 18 Juil 2020 - 10:44

« Je n’en ai pas la moindre idée »

La réponse avait été soigneusement pesée par la haute-prêtresse. Et pour le coup, elle ne savait pas. Enfin … il était plus juste de dire qu’elle ne savait plus. L’avantage du Dogme était qu’il fournissait des réponses à toutes les questions existentielles que pouvaient se poser les fidèles de la DameDieu. L’amour ne se questionnait pas car l’amour était. Plus encore, l’amour de la déesse était inconditionnel et s’appliquait à tout le monde, tout le temps. Il était. Et c’était tout. Il suffisait de dire à un fidèle que la déesse l’aimait de tout son cœur et cela suffisait à l’emplir de joie pendant plusieurs jours. Le problème, c’est qu’au-delà des formules ecclésiastiques, le contenu en lui-même de l’amour de Néera était vide. Il s’agissait plus d’une coquille dans laquelle chacun mettait ce qu’il voulait. Il en résultait que l’amour était plus … la manière dont les individus considéraient eux-mêmes l’amour et que leur foi en Néera – et l’assentiment des prêtres – validaient.

Lucrétia se retrouvait donc bien en peine à devoir expliquer à son homologue sombre ce qu’était l’amour … Généralement, les gens venaient d’eux-mêmes avec la réponse et elle se contentait de valider la chose de manière entendue, en creusant un peu dans leur psyché et en réutilisant leurs mots pour qu’ils se sentent dans le vrai.

Mais là …

Lucrétia n’avait pas sillé. Elle n’avait peut-être pas la moindre idée de ce qu’était l’amour à cet instant, ni du contenu que cela pouvait avoir, mais elle ne pouvait détourner le regard des prunelles rougeoyantes de la grande prêtresse. Elle essaya de se remémorer les moments où elle avait cru pouvoir saisir concrètement ce que ce concept recouvrait : les moments avec ses parents ? ses premières nuits dans le lit d’un homme ? … Cela avait l’air pourtant beaucoup plus complexe … Plus elle essayait de le définir et plus cela lui échappait. L’amour comme concept débordait des cadres qu’elle essayait de fixer.

Elle aurait bien voulu faire un trait d’humour ou un trait d’esprit, mais cela lui était impossible. Elle s’avouait totalement impuissante à expliquer ce que pouvait être l’amour à une inconnue.

« Je suis désolée … Je ne pense pas être la bonne personne pour répondre à cette question … Mais … Pourquoi cette question ? Votre dieu n'a-t-il pas déjà répondu à vos sollicitations ? »
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MessageSujet: Re: Sur la ligne de crète [Na'Ri]   Sur la ligne de crète [Na'Ri] I_icon_minitimeMar 21 Juil 2020 - 15:41




« Je n’en ai pas la moindre idée »

La réponse laissa la grande prêtresse perplexe. Était-elle déçue ? Si seulement… si seulement elle pouvait comprendre ce mot. Amour. Mais dans l'immédiat, c'était Moindre. Moindre, qu'elle pouvait être cette chose ? Qu'est-ce que cela voulait dire ?

Moindre…
Voyons voir, à quoi phonétiquement car elle n'avait pas l'écrit, ce mot pouvait lui évoquer. Moindre... Poindre !

Poindre. Elle connaissait, ce verbe. C'est le soleil quand il se lève à l'horizon. Bien que la prononciation était barbare, Na'ri aimait bien le verbe Olyan "poindre". Il avait une certaine consonance ésotérique nimbée de mysticisme. Elle l'aimait bien car il lui évoquait Uriz avant l'éblouissement, avant l'ardeur des combats, avant la chape de chaleur. A l'horizon, le soleil illuminait le monde des premiers rayons. Il était chaleureux sans être écrasant et réveillait les merveilles et les dangers du monde.
Moindre. Si le matin, le soleil point, est ce qu'il moint le soir ? Possible.

Contexte : « moindre idée »
Le soir, le soleil se couche. Inexorablement il retrouve l'horizon, gorgé d'or et de rubis. Bien que ses rayons aient perdu de leur flamboyance, la chaleur de la journée entourait encore et toujours les fidèles comme les ignorants. L'environnement changeait et sous la lumière adoucie, les ombres se révélaient.  
« Moindre idée »
C'était assez joli ce rapprochement assez vaanie qu'une idée puisse être comme un soleil. Na'ri avait déjà entendu l'expression "Attend ! Je sens poindre une idée.". L'idée comme le soleil pouvait apporter un regard nouveau sur les choses, et parfois même du réconfort. Il y avait bien des gens qui brulaient pour des idées. C'était une analogie qu'elle avait apprécié. Si une idée pouvait poindre, elle pouvait donc moindre.

Une idée qui moint… Serait-ce ce moment où l'idée se meurt ? Est-ce que c'est ainsi que dans l'ombre naissent les doutes ? L'idée était encore là, persistée, mais à présent que la pensée avait fait du chemin, les risques avaient été évalués et les bienfaits mesurés. Est-ce ce moment si particulier où on se demande encore si c'est une bonne idée ?
L'amour serait-il une bonne idée ?

Dans une société qui prône le dépassement de soi, la résilience et la force, l'Amour est-il une bonne idée ? D'un mouvement de tête, la Grande Prêtresse chassa la question. Elle n'avait pas quitté des yeux Lucrécia.

« Je n’en ai pas la moindre idée »

La Haute Prêtresse voulait donc elle dire que ses idées n'étaient pas encore arrêtées sur cette question ?

« Je suis désolée … » Un sourcil de neige se leva. «Je ne pense pas être la bonne personne pour répondre à cette question … » Sur le front de basalte, les rides se marquèrent. Ici, les prêtres n'était pas guide pour les autres ? Pourquoi ne serait-elle pas la bonne personne ? Des questions. Encore et toujours. Elles se bousculaient dans la lumière blafarde du petit matin.

« Pourquoi cette question ? Votre dieu n'a-t-il pas déjà répondu à vos sollicitations ? » Des questions. C'était à son tour d'y répondre. Elles étaient justes. Elles étaient fausses.

" Pourquoi l'Amour ? Parce qu'il me semblait que c'était une chose d'humains. " C'était idiot, la façon dont elle avait construit ce préjugé. En effet, à la fin du livre de cuisine que lui avait offert Shyn'taë, il y avait une page qui ne contenait qu'une phrase. " En cuisine comme en amour, il faut goûter à tout pour savoir ce qui est bon." Il fallait dire que la cuisine eldéenne n'était pas ce celle qui franchement variée et raffinée, alors, puisqu'il y avait tant de chose dans ce livre, les humains devaient bien à avoir goûter à tant d'amour.

La question suivante, n'était pas particulièrement difficile. Mais ce n'était pas simple d'y répondre pour autant. Alors, elle tabla sur la franchise. C'était ce qu'elle avait demandé plus tôt.
"Notre société, nos Dieux, ne sont pas basés sur l'Amour. On nous demande d'être fort, d'œuvrer pour le commun. Nos croyances font qu'il faut en majorité craindre nos Dieux. Dans le pire des cas, on évite de s'attirer Leur regard. Il n'y a que pour la Vengeance, la Naissance et l'Ambition que nous pouvons vraiment Les solliciter. Quant à ma Déesse, il ne faut pas oublier qu'elle est à nos côtés pour nous mettre à l'épreuve. Si les premiers ont réussi à vaincre les Vermines et les Maladies, il est de notre devoir de continuer. Mon don est une arme. "

Les mains de basaltes avaient quitté celles de cuivre. Elles étaient à nouveau entrelacées.

"Mais je ne veux pas tuer. Je ne veux que la vie. Est-ce de l'Amour ? Mais si c'est cela l'Amour, n'est-ce pas condamner l'autre à souffrir avec soi ?"

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MessageSujet: Re: Sur la ligne de crète [Na'Ri]   Sur la ligne de crète [Na'Ri] I_icon_minitimeDim 2 Aoû 2020 - 14:48



La haute-prêtresse resta interdite. C’était bien la première fois que quelqu’un lui sortait pareille tirade. L’amour, une chose spécifiquement humaine ? Lucrétia avait beau avoir une conception de l’amour quelque peu floue mais elle était persuadée que même les animaux pouvaient ressentir de l’amour … A moins que cela ne soit un réflexe lié à leur nature et à leur envie de perpétuer leur espèce que les animaux s’attachaient à leur progéniture ? Mais les êtres humains, comme les races immortelles ou « pas-si-mortelles » étaient-il si différents du règne animal ?

Intuitivement, Lucrétia comprenait que l’amour, quel qu’en soit sa définition, n’était pas qu’une chose humaine. Que les dieux des anciennes races n’en fassent pas leurs valeurs cardinales ne devait pas empêcher les immortels de le ressentir.

Ne pas vouloir tuer quelqu’un, était-ce de l’amour ? Elle avait beau retourner cette question dans sa tête, il y avait bien trop de contre-exemples … On achevait bien les blessés sur le champ de bataille pour leur éviter d’inutiles souffrances. Mais là … devait-on parler de miséricorde ? La miséricorde était-elle une forme d’amour ? Lucrétia avait l’impression que ce dont dont parlait la grande-prêtresse se déclinait en une multitude de facettes : miséricorde, volonté de mettre à l’épreuve, de se dépasser, de ne pas vouloir prendre la vie d’autrui mais en même temps, d’accorder de la valeur à la sienne. Et après tout, si les divinités drows n’aimaient pas leur progéniture … pourquoi les mettraient-ils à l’épreuve ? Il aurait été plus commode de concevoir une autre race, sans libre-arbitre et sans états d’âmes. Or, les immortels à peau d’ébène n’étaient pas des automates animés. Le fait même que la grande-prêtresse de Kiran soit devant-elle à exposer ses doutes était une preuve du contraire.

Mais toutes ces réflexions l’éloignaient du sujet … Lucrétia sentait que cette recherche de « l’amour » était une fausse piste. C’était comme si la grande-prêtresse se jetait à corps perdu dans une quête impossible alors qu’en fait, son problème était beaucoup plus concret.

La haute-prêtresse accompagna sa réponse d’une main dans sa chevelure brune, repoussant les mèches qui lui barraient son visage fatigué. En fait … à bien y réfléchir, ce n’était pas l’Amour que la Sombre cherchait. A bien l’écouter, une autre question transparaissait en filigrane de ses mots doux.

« En fait … ce n’est pas l’Amour que vous cherchez … vous cherchez une porte de sortie. Un moyen d’échapper aux desseins de vos dieux et au rôle qu’ils vous ont confié ... Ai-je bon ? »  

Une idée germa dans l’esprit de la haute-prêtresse … Une idée un peu folle … mais qui dépendrait de la réponse de la demoiselle à la chevelure de neige.
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MessageSujet: Re: Sur la ligne de crète [Na'Ri]   Sur la ligne de crète [Na'Ri] I_icon_minitimeLun 10 Aoû 2020 - 19:36



En fait…

Une paire d'oreille effilée se redressèrent. Attentives, elles voulaient tout entendre. Du plus petit mot, à chaque respiration en passant par les silences. Elles voulaient tout entendre ces oreilles. Tout. Vraiment. Pour se souvenir de tout. Pour graver ce sublime secret.

Ce n'est pas l'Amour que vous cherchez…

Interrogatives, l'une des oreilles s'affaissa pour mieux se redresser. Comment ça ? La bouche avait bien parlé d'Amour. Et finalement ce n'était pas ça ? Comment cela ?

Vous cherchez une porte de sortie. Un moyen d’échapper aux desseins de vos dieux et au rôle qu’ils vous ont confié …

Alors là… non. Elles n'étaient pas prêtes à ça. Les oreilles se plaquèrent contre les doux cheveux de neige. Eux, impassibles, ne bougeaient pas. Ou si peu. Juste parce que les oreilles ne savaient pas tenir leur langue. Les traits du visage ne trahissaient que la même curiosité qu'au début. Comme si… comme si l'information n'avait pas encore fait le chemin des oreilles jusqu'au cerveau et que le cerveau n'avait pas imprimé sa marque sur le visage de l'immortelle.

Ai-je bon ?

Alors que le silence s'installait dans la pièce comme un chat repus et satisfait, les oreilles reprirent lentement leur place originale. A nouveau, les quelques mèches neigeuses s'écartèrent, agacées par ces mouvements intempestifs. Les traits n'avaient toujours pas bougé. Ni même frémis. Rien. Juste un masque de marbre noir.

" Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Mais, il faut bien avouer que vous avez éveillé ma curiosité. " Et comment ne pas l'être, quand une hôtesse vous annonce que l'Amour n'est pas une histoire d'êtres mais une histoire de divins. Elle, du haut de son ignorance aurait juré de l'inverse pas pourquoi pas après tout.

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MessageSujet: Re: Sur la ligne de crète [Na'Ri]   Sur la ligne de crète [Na'Ri] I_icon_minitimeMar 25 Aoû 2020 - 23:20



La haute-prêtresse continua sur sa lancée, mais les bons mots lui manquaient. Elle improvisait au fur et à mesure … essayant de se convaincre elle-même de ce qu’elle avançait. Autant dire que ce n’était pas gagné. Elle espérait au moins ne pas dire d’énormes âneries à la Grande-Prêtresse.

« Je veux dire … j’ai l’impression qu’à la fois vous respectez sincèrement vos dieux, mais qu’en même temps … vous vous questionnez sur certains aspects de leurs enseignements.»


Elle marqua une légère pause. Une métaphore lui venait en tête.

« Prenons par exemple un enfant au seuil de sa vie d’adulte. Généralement, cet enfant commence à se rebeller contre l’autorité parentale, comme s’il cherchait à affirmer son existence et son individualité par rapport au cocon familial. Je fais peut-être une erreur, mais j’ai l’impression que vous êtes tiraillée entre votre respect pour vos dieux et votre volonté d’être autre chose que leur outil …

Vous ne souhaitez pas tuer … je le conçois et c’est tout à votre honneur. Vos dieux veulent peut-être être craints, mais vous m’avez confié qu’ils récompensaient l’Ambition. N’est-ce pas une belle preuve d’ambition que de vouloir plus que ce qu’ils vous ont offert ? Peut-être que l’amour que vous porte vos dieux … c’est justement cet espoir que vous parveniez à surmonter leurs épreuves pour être plus que de simples serviteurs de leur volonté … Ils cherchent peut-être de cette manière à tirer le meilleur de vous. »


Elle baissa les yeux, un peu confuse. Elle n’était vraiment pas douée pour filer une pensée à peine naissante. Elle se demanda même un instant si elle ne parlait pas d’elle-même en prononçant ces mots. Dans un souffle, elle présenta platement ses excuses à la Drow pour son absence de trait d’esprit.

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MessageSujet: Re: Sur la ligne de crète [Na'Ri]   Sur la ligne de crète [Na'Ri] I_icon_minitimeSam 12 Sep 2020 - 1:46




Les oreilles restèrent tendues un moment tandis que les lèvres d'encre restèrent scellées. Les mots, même murmurés s'étaient étouffés dans le silence de la sombre. Les Dieux pouvaient aimer ?
Le Père ? Si seulement… il était resté dans cette prison de glace. Seuls les défis et sa soif de vengeance pouvaient réchauffer son cœur toujours prisonnier.
La Mère ? Possible, mais que pour les êtres parfaits.
La Belle Dame ? Comme si elle pouvait vraiment s'en satisfaire…  
La Dame Pestilence ? Et puis quoi encore ?
La Mère des Parasites ? Oui… c'est elle qui aimait. Elle était sans grâce, mais elle au moins aimait. Et… c'était aussi "sa" Déesse.

" Merci." Finalement le visage sérieux se fendit d'un sourire." J'avais oublié… " Était-ce par manque de vocabulaire ou pour avoir perdu le fils de ses pensées que Na'ri ne finit pas sa phrase ? Peut importe, elle poursuivit.
"Ce n'est pas tout à fait vrai, mais ce n'est pas complètement faux. Les Dieux cherchent à nous pousser à être meilleurs. Pour nous, le mérite et le talent sont récompensés. Et nos vies sont parsemées d'épreuves. C'est que… Comment vous le traduisez déjà… justice. C'est que la Justice ne peut être faite que comme ça : en étant forts et implacables. Seulement dans cette quête, il est bien plus simple de haïr. Qui aime ses bourreaux ?"
A la dernière phrase, la sombre avait haussé les épaules et la paume de ses mains étaient tournée vers le plafond en signe de fatalité.

"Cependant je suis libre aussi. Par conséquence, je peux faire ce que je veux… comme aimer. Et même si je ne sais pas qui, si je ne sais pas comment, je peux… " Cette pensée la laissa légèrement rêveuse. Finalement, elle était comme une de ces adolescentes.

" Et vous ? Comment sont vos Dieux ?  Aimez-vous ? Racontez moi !" A présent, Na'ri avait planté son coude sur une cuisse et son visage était enfouie dans sa main. Son regard était pétillant de curiosité ou de malice. En tout cas, elle avait trouvé satisfaction dans les mots de la Haute Prêtresse.

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