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 Les truculentes et extravagantes aventures du pourceau d'Outremer [Terminée]

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Enguerrand l'Outremer
Humain
Enguerrand l'Outremer


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Personnage
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Âge :  34 ans
Taille
: 1m60
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MessageSujet: Les truculentes et extravagantes aventures du pourceau d'Outremer [Terminée]   Les truculentes et extravagantes aventures du pourceau d'Outremer [Terminée] I_icon_minitimeJeu 30 Juil 2020 - 9:39

Identité
Nom/Prénom : Enguerrand dit l'Outremer
Âge/Date de naissance : 34 ans (né en Karfias de l'an 983 du cycle précédent)
Sexe : Masculin
Race : Humain (Homo rapinus)
Faction : Péninsule
Alignement : Chaotique neutre
Liens notables : /

Particularité : Il est particulièrement chiant quand il a bu, ce qui arrive souvent !


Métier : Routier
Classe d'arme : Corps à corps / A distance


Possessions & Equipements :

Dire que l'Outremer possède bien peu est un doux euphémisme. En fait, la plupart des choses qu'il a acquises au court de sa vie ne lui appartenaient pas dans un premier temps. Ses pièces de protection ? "Trouvées" sur le champ de bataille, arrachées à un quelconque ennemi mourant, voire un allié à l'agonie. Même son épée n'est pas sienne, car elle fut extorquée à l'un de ses anciens comparses. La vieille carne qui lui sert de monture, Rosalinde, n'est que l'une des douze juments que lui et ses gars ont été voler de l'autre côté de la Sirilya un soir d'ivresse. Ce gredin peut tenter tout un jeu de parades et de calembredaines pour essayer de se faire bien voir, mais moi, Gontran de Chiard, ne suis pas dupe ! Tout ce que possède cet homme aux mœurs douteuses a auparavant appartenu à un malheureux précédent. Même sa femme, Raymonde, qu'il ravit des bras-même du chef des veilleurs du Verrin.

Même ce livre sur lequel je vous narre ses méfaits, cette plume avec laquelle je gratte avidement le papier de médiocre qualité. Et moi-même sans doute, embastillé que je suis dans son repaire, à lui composer ses propres louanges...

Apparence :

  • Taille : S'il n'est guère très grand du haut de son mètre soixante, il est large d'épaules et râblé, comme un lutteur visant les jambes et mordant les bourses.
  • Couleur des yeux : Certains pensent qu'on le nomme l'Outremer en raison de ses orbites d'un bleu scintillant et maritime. C'est complètement absurde. Ses yeux sont gris acier, et le regard qu'il vous lâche lorsqu'il est pris de réminiscences pourrait transpercer l'occiput d'un sanglier.


De tous les margoulins ayant perdu la grâce des dieux, je dois dire qu'Enguerrand est sans doute l'un des plus à-même à présenter l'expression "avoir la gueule de l'emploi". Sous son mézail se terre un minois à la barbe sèche et broussailleuse, cachant d'après Raymonde un menton volontaire. Ses yeux chafouins renvoient toute leur éclatante malice dans des œillades plissées de pattes d'oie rieuses, mais qui, lors d'une prise de commandement ou d'une échauffourée, deviennent aussi sombres et cruels que les engeances du Puy. Avec l'Outremer, il n'y a guère de demi-mesure, tour à tour enjoué puis grave, rieur puis mélancolique. Il frappe par ses airs lunatiques.

Cheveux châtains, gueule carrée, yeux gris fer et taille de lutteur : un routier par excellence, dont j'ai eu la mauvaise surprise de constater certains de ses atouts physiques. Bas du cul, mais fort des épaules, si vous me passez l'expression.

Personnalité :

J'ai souvent tenté de brosser un tableau complet de ce maroufle ingrat qui me tient captif dans ses quartiers. J'ai toujours échoué à trouver les mots justes, et plus encore, à comprendre chacune des réactions, parfois imprévisibles, de ce vieux grigou. Il est des hommes qui, au sortir de certaines batailles éprouvantes, sont changés à jamais par les voies d'Othar, le dieu de la guerre. J'ai été amené à supposer que les comportements changeants d'Enguerrand étaient bel et bien l'oeuvre des coups reçus sur sa tête, et qui continueraient métaphoriquement de lui fracasser le crâne. Un coup, le voici jovial et plaisantin avec ses hommes, un autre coup, le voici qu'il se met à fixer le lointain, comme s'il y voyait quelque chose que nul autre ne pouvait apercevoir. Parfois grandiloquent, parfois taciturne. En revanche, il boit souvent. Et les dieux savent à quel point il peut taper sur le système lorsqu'il a dépassé le verre du raisonnable.

C'est un menteur invétéré, un pillard chevronné, et un vétéran endurci. Mais c'est aussi un homme dont les secrets les plus profonds restent, pour l'heure, une véritable énigme pour moi. Et je suis censé coucher ses mémoires sur papier. Vous voyez le souci ?

Capacités magiques :

Je dirais qu'Enguerrand est un grand magicien. Vous connaissez sans doute quelque charlatan capable de vous faire disparaître un pigeon ou une pièce de monnaie, mais l'Outremer lui, peut vous faire disparaître une ferme et ses habitants en un temps record. Le temps de faire un tour sur soi-même et de dire sa prière, il vous a déjà dépouillé de tout ce que vous possédiez. Un don pas si rare dans sa branche, mais assez impressionnant à observer pour que je vous en fasse part dans mes modestes écrits.

En revanche, si vous vous attendez à ce qu'il vous sorte une gigantesque boule de feu de son gosier ou qu'il ensorcelle votre belle-mère, force est de constater qu'en ces champs de magie-là, Enguerrand ne vaut pas un pet de lapin. Je pense même me souvenir que l'Art le met mal à l'aise...

Histoire

Le plus dur lorsqu'on commence une histoire, c'est de trouver un bon début. La naissance ? J'ai du mal à envisager décrire Enguerrand sous les traits d'un innocent poupon, qu'il fut comme nous tous néanmoins. L'enfance ? Je n'en connais que des bribes, arrachées à un homme ivre et désagréable, qui ne faisait que me confirmer qu'à cet âge il était déjà une petite terreur. Non, je ne tomberai pas dans le piège des conteurs sans talents. Je suis Gontran de Chiard après tout ! Érudit respecté, vilement retenu contre son gré, je représente sans doute le haut de la fourchette sur cet îlot boueux qu'ils osent encore appeler un comptoir commercial ! Mais je digresse... Ce n'est pas ma triste histoire qu'il me faut vous narrer, bien que j'aie prévu de le faire après en avoir terminé avec celle de mon geôlier.

Si je dois donner un début intéressant à mon histoire, c'est sans doute le moment où notre bon vieil Enguerrand s'est paré de sa peau d'homme, celle sur laquelle poussent les poils virils, la sueur s'écoule plus âcre et les muscles prennent une forme plus galbée. Natif de cette géhenne dégoûtante qu'est l'îlot d'Isgaard, il avait vécu toute sa vie en misérable et en forban. A l'aune de sa bienheureuse majorité, Enguerrand parvint un tour de force que l'on ne peut effectuer qu'une fois l'an sur cette île barbare : il a remporté le Tournoi du Pourceau, retrouvant la puante bête lâchée sur le domaine. Un exploit qui lui valut soudainement l'attention de toute la société dans laquelle il avait évolué dans le plus parfait anonymat. Disons-le platement : il avait de quoi prendre la grosse tête.

Paradant dans les rues comme s'il était un chevalier en goguette, le brave Enguerrand profita bien de sa notoriété fraîchement acquise pour devenir l'un des grigous les plus assidus des différents tripots de son patelin. Un grand buveur, et un lutteur redoutable lorsqu'une bagarre éclatait. C'est que le malandrin, pour survivre dans cet endroit sans perspectives d'avenir, s'improvisait parfois docker pour les pirates de passage. Il allait parfois accompagner les Vatan lorsque ceux-ci venaient se rappeler aux bons souvenirs des endettés. En une année, Enguerrand avait vécu toute une autre vie.

Et ce fut la seule. Car l'année d'après, le cochon fut trouvé par quelqu'un d'autre, laissant soudainement notre brave jeune homme retomber dans l'anonymat. Le gouffre total. Du jour au lendemain, ses ardoises furent pointées du doigt dans les mêmes tripots qui l'acclamaient comme le Sire Pourceau. Ses amis réduisirent à peau de chagrin, et trouver du travail auprès des marins louches était devenu plus rude avec la concurrence. La situation se dégradant, Enguerrand n'avait guère le choix : il lui fallait au plus vite trouver une solution. Il dut se dire que faire concurrence avec les Vatan dans la rapine et la contrebande était bien trop dangereux, et connaissant ces messieurs, j'aurais été du même avis. Aussi, le cœur lourd, notre infortuné Isgaardien dut dire au revoir à sa terre natale pour aller trouver un meilleur endroit à aller enquiquiner.

Il s'enrôla sur un navire douteux, l'Amiral Brignoul, qui faisait passer des marchandises de contrebande entre le nord et le sud par le golfe du Médian. A peine fut-il sur le navire, me dit-il un jour, que tout partit de travers. Le ciel s'assombrit, les flots devinrent d'un noir d'encre, et les vents se déchaînèrent tant et si bien que le navire fut perdu. Un long mois terrible, au cours duquel Enguerrand crut réellement que la fin des temps était venue, parce qu'il avait tout simplement courroucé les dieux en quittant son pays. Le corniaud n'avait pas encore calculé qu'il vivait les événements du Voile. Il était persuadé qu'il en était la cause, et fit donc une ridicule promesse à Tyra pour sauver son âme des tourments du navire : il reviendrait un jour poser le pied sur sa terre natale. Pendant quatre-vingt-dix jours les marins crurent devenir fous, plus encore lorsque les rations diminuèrent et que leurs mornes regards s'abîmaient sur les plus faibles d'entre eux, ou quand l'eau de pluie ne suffisait plus. Enguerrand me raconta que cette traversée maudite resta à jamais marquée dans sa mémoire, mais il me semble qu'il ne m'aura pas tout dit sur cet événement énigmatique, et ô combien sinistre. Evidemment, quand le Voile prit fin, l'abruti le prit également comme un signe selon lequel la déesse de la mort l'avait épargné. Pour un jeune homme aussi impressionnable, cela allait de soi.

Il quitta l'Amiral pour accoster à Chiard, où il se fondit au sein de sociétés douteuses et groupuscules pas très commodes. La ville ne lui convenait guère cependant : trop bien gardée et trop populeuse. Il n'aimait pas la cohue des grands ensembles péninsulaires. Il décida donc de déménager ses projets de truanderie à la campagne. Heureusement pour lui, à l'époque, tous les regards en Missède étaient tournés vers l'endroit qu'il avait justement abandonné l'été précédent, et de nombreux hommes étaient mobilisés pour la création du futur comptoir commercial d'Isgaard. Ses premières rapines furent loin d'être glorieuses. S'associant avec un berger que nous appellerons Le Palu, pour plus de commodité, il se mit en tête de voler du bétail. La manœuvre tourna au vinaigre lorsque le seigneur local fit pendre Le Palu pour ses méfaits, laissant Enguerrand aux abois. Il fuit vers le nord, s'acoquinant à plusieurs bandes ancenoises concoctant des coups entre Berdes et Néris.

Je ne sais pas grand-chose des événements qui amenèrent Enguerrand à se faire élire chef de la bande. Toujours est-il que les famines dues au Voile gonflèrent les effectifs, et que les seigneurs locaux avaient bien de la peine à faire céder les brigands gonflés à la gueusaille. C'est à cette époque que notre homme se trouva un surnom, l'Outremer, car il venait d'Isgaard. Il était parvenu à se faire élire chef des Canailles, bandits amateurs qui tendaient des embuscades aux marchands dans les gorges ancenoises. Hélas, l'un de ces effroyables guet-apens tourna au vinaigre, dissolvant la bande aussi rapidement qu'elle s'était formée. L'Outremer ne tarda guère à en trouver une nouvelle, fédérant autour de lui les pires crapules promises à l'échafaud. Le gredin avait appris de ses erreurs passées, changeant souvent de coin, prenant parfois un ou deux mois de vacances forcées lorsque les seigneurs commençaient à en avoir marre des légions de paysans venant se plaindre pour le vol du bétail ou l'incendie de leur ferme, avant de revenir convoquer son ban de fripouilles une fois la pression retombée dans la marmite...

C'est en ces diverses occasions qu'Enguerrand revint poser le pied en son pays, comme promis à la Voilée. Il y était toujours anonyme, mais avait à présent l'expérience pour se lancer dans des affaires douteuses. La récente reconversion des Vatan et les bras de fer entre les Odélians et les Missédois avaient laissé maintes possibilités aux brigands pour se reconvertir en corsaires et mercenaires. Au cours d'un de ses retours sur l'îlot boueux, l'Outremer eut l'occasion de se mettre au service du gouverneur, menant un petit détachement de vilains pour saboter la chaîne de l'Etau, ces maudites tours bloquant parfois l'accès à la Sirilya en amont. Sa nouvelle bande de coquins allèrent aussi voler des chevaux en Etherna, ou encore nettoyer la route des Sables par l'acier. Les troupes missédoises étaient bien peu nombreuses, et le gouverneur savait s'adapter en prenant sous son aile les vils coquins parsemant son domaine. C'est au cours de ces pérégrinations qu'Enguerrand découvrit le confort du mercenariat. Confort relatif cependant : car lorsqu'il n'avait plus de personne avec qui travailler, la mentalité de brigandage et de rapine reprenait le dessus dans sa cervelle d'écorcheur.

Je ne sais comment il s'y était pris, peut-être parce que les affaires en Ancenis étaient devenues moins lucratives, mais Enguerrand parvint à faire transférer une partie de ses comparses médians dans sa bande de coupe-jarrets en Isgaard, gonflant ses rangs. C'est au même moment qu'il eut des troubles avec les Vatan, qui voyaient d'un mauvais œil ces étrangers renforcer la position de cet homme de rien qu'était alors l'Outremer. Le gouverneur lui-même commençait à légèrement suspecter le mercenaire de vouloir s'arroger plus de pouvoir. Fort heureusement pour tout le monde, au tournant de l'an 6, la situation se décanta bien vite : les horribles Noirelfes, que leur nom soit à jamais damné et maudit, attaquaient le bastion de Naelis, alors aux mains d'autres mercenaires du nord. Le gouverneur suggéra à Enguerrand de s'acoquiner aux renforts alonnais et ydrilotes, qui envoyaient des renforts soutenir ce royaume étranger. Enguerrand avait accepté, à l'époque. Mais je sais à présent qu'il n'aurait peut-être pas dû se laisser tenter. Lui-même me l'avouera au cours d'une beuverie, il y a de cela quelques temps.

Ce que je sais de ce qu'il s'est passé durant l'échauffourée contre les Elfes noirs tient sur les doigts d'une main de lépreux. Aucun des compagnons actuels de l'Outremer n'était présent à la bataille, de laquelle d'ailleurs bien peu en revinrent. L'Outremer lui-même a déjà failli me mettre une châtaigne lorsque j'ai osé poser trop de questions. Néanmoins, j'ai trois certitudes : la première, c'est que l'Outremer fut présent au plus fort de la bataille, car nombre de ses camarades tombèrent sous les assauts drows ; la seconde, c'est que la bataille fut gagnée, car l'Outremer en revint vivant et sans être sévèrement blessé ; la troisième, c'est que dans le secret de cet escarmouche réside le changement de comportement d'Enguerrand. Après Naelis, l'Outremer n'était plus le même homme. Nombre de ses comparses, et même sa femme Raymonde, m'expliquèrent ces changements brutaux. Auparavant équilibré, jovial et même blagueur, l'Outremer devenait facilement irascible lors des soirées arrosées, fixait souvent le lointain avec mélancolie et tristesse, et se réveillait en pleine nuit, toujours selon sa femme, en poussant des hurlements porcins. En sus de toute cette agitation, l'Outremer était devenu plus violent dans ses exactions. Là où auparavant, l'incendie d'une ferme était considérée comme une bavure de sa part, Enguerrand avait à présent la torche facile. Meurtres, viols et rapines escaladèrent, le forçant à évacuer Isgaard devenue un terrain de jeu bien trop petit pour que le gouverneur le laisse en paix. Chassé de chez lui avec sa bande de routiers aux mœurs de plus en plus dissolues, le chef de guerre décida d'aller un peu enquiquiner les paysans etherniens délaissés par leur baron, avant de se faire à nouveau montrer la sortie par des seigneurs courroucés.

Là encore, je dois avouer ma relative ignorance de toute la vérité. Ce que l'on m'a rapporté de cette période de brigandage et de fuite en avant se contredit de récit en récit, faisant parfois mention de créatures mythiques et de bestioles pas jouasses, de licornes et autres vierges éplorées. Il me fut même raconté qu'Enguerrand avait épousé la duchesse de Soltariel. Non, franchement, les filous de l'Outremer ont très mal dosé leurs mensonges et leurs histoires, je vous le garantis. Pourtant, je sais qu'au cours de ses pérégrinations, l'Outremer est remonté dans l'Oësgard ravagé se mettre au service de seigneurs pas très regardant pour mater les factions adverses. Le foutoir politique oësgardien fut la poule aux oeufs d'or de l'Outremer, qui tour à tour servait un indépendantiste, pour ensuite tourner sa veste et le vendre aux troupes du maréchal de Clairssac. Son petit jeu fut rapidement découvert cependant, et nombre de portes lui furent soudain fermées. Et lorsque le nord fut envahi à nouveau de Noirelfes, ces fameuses portes fermées se rouvrirent comme si de rien n'était. Terrifié à l'idée d'affronter les Drows, l'Outremer fit rebrousser chemin à sa bande, au soulagement de tous, afin de se diriger vers un endroit bien plus lucratif et serein pour sa compagnie : le Médian.

Tout le monde voulait un bout du Médian, depuis la destruction de l'armée royale. Un hiver rude et le délaissement des populations avait créé un endroit propice aux jacqueries et aux brigandages. En fait, le terrain se prêtait si bien à la rapine que les dégâts que pouvait engendrer l'Outremer atteignirent leur pic durant cette guerre maudite qui secoua l'ensemble du royaume. Là où les routiers passaient, de nouvelles fermes brûlaient, des villages se vidaient. L'Outremer, avec ses rangs gonflés, prit même possession d'un petit château se trouvant naguère sur les terres du roi, amassant un petit butin, et se servant de ce nouveau repaire pour opérer des raids bien plus organisés et meurtriers. Période de pain béni, c'est au cours de ces douces années de guerre et de non-droit qu'il fit montre de toute l'étendue de sa sauvagerie. Ses exactions lui gagnèrent le respect de ses hommes et la crainte de la population. Je préfère vous passer sous silence la plupart de ses méfaits les plus horribles, comme le bon Pentien que je suis.

Toujours est-il que rien ne dure éternellement. Les Nordiens finirent par déferler sur le Médian, comme une tempête s'engouffrant dans un port. Les armées royalistes roulèrent comme une avalanche à flanc de montagne. Et lorsque l'ordre du jour fut à la reconstruction des territoires, l'Outremer était dans un sacré pétrin. Il détenait un fort sur lequel il n'avait aucun droit, et avait passé la guerre à piller les environs comme un vulgaire brigand. Sentant le vent tourner et se vicier, l'Outremer prit de lui-même l'initiative d'abandonner le château, avant qu'un noble courroucé ne vienne le faire à sa place. Mais tout le génie de sa démarche résida dans ce qu'il fit ensuite. Cela me peine de qualifier cette démarche de "géniale", et donc d'imputer à l'Outremer ne serait-ce qu'une seule qualité. Pourtant, je dois bien avouer que son audace sur ce coup-ci n'avait d'égale que sa malignité.

Car lorsqu'il quitta le fort, il décida de restituer ses clés à un représentant du roi. Pour sûr que ça devait couper le sifflet à pas mal de monde. Un seigneur fidèle au roi, après s'être emparé des clés, avait rapporté à un officier royal, qui lui-même l'avait annoncé à un autre, qui l'avait finalement lâché au chancelier, toute l'histoire imaginée par Enguerrand. L'Outremer, par un subtil mensonge, tout en jouant sur le fait que sa compagnie s'était donnée pour nom "Les Hommes du Roi", avait prétendu ravager le territoire de la Ligue notamment par fidélité envers le roi spolié. Inventif et plausible. Le mensonge était passé comme une gorgée de bière. Il ne fut donc guère inquiété pour les centaines de morts qu'il avait engendrées, ni pour le butin considérable qu'il avait pris soin de faire dissimuler dans une forêt. En réalité, la Couronne avait bien d'autres soucis à régler, et pour un roi sans armée propre, une bande de mercenaires soi-disant fidèle était du pain béni pour la suite de la guerre.

Quand Merval dut être soumise par les armes, Enguerrand et ses hommes n'étaient pas loin de la curée. Comme les loups affamés devant la brebis aux abois, ils avaient pris part à l'aventure comme nombre d'autres routiers. Et s'il ne participa qu'à la prise de la ville, il n'était sans doute pas innocent dans les incendies qui ravagèrent pour un temps la prospère cité pharétane. De son propre aveu, il semblerait que l'Outremer ait eu la main leste sur les bas-quartiers. Il me raconta même avoir pensé un temps chercher à se procurer du feu pharétan en profitant du chaos secouant la ville. Vous en conviendrez, cher lecteur, qu'une idée aussi sordide me donne bien des frissons. Imaginer un tel homme entrer en possession d'une arme si redoutable n'en fait que plus trembler ma plume. Je ne vous cacherai pas que l'humidité de ma prison dorée doit aussi y être pour quelque chose...

Pour en revenir à l'essentiel, les guerres péninsulaires permirent à l'Outremer de se bâtir une fortune considérable, disséminée dans différentes caches à travers le continent. Vous pouvez toujours essayer de les chercher, mais si j'étais à votre place, je ne tenterais pas trop de me mettre les Hommes du Roi à dos. La majorité d'entre eux sont des vétérans des précédentes guerres, aussi cinglés et violents que l'être humain peut le devenir. Les autres sont autant de brigands absouts, écorcheurs en vadrouille et rebuts de l'humanité que l'Outremer peut en accueillir à bras ouverts, comme un bon père de famille pardonnant ses turbulents fils. Beaucoup le surnomment Papa. Ou Papa d'Outremer. Mais ne vous y fiez pas : lorsque ses enfants désobéissent, ce n'est pas au ceinturon qu'il les corrige.

Malheureusement pour l'Outremer et ses ouailles, les années qui suivirent le sac de Merval furent bien trop calmes pour bénéficier du patronage d'un seigneur dans leur exercice de la guerre. La formation d'une nouvelle armée royale, le rétablissement de l'ordre et la paix civile fit que plus personne n'avait besoin des Hommes du Roi. Les routiers démobilisés se faisaient écorcheurs, mais la relative tranquillité des seigneuries nuisait beaucoup aux bandits, car l'attention des barons et autres seigneurs étaient à nouveau centrées sur leur domaine, et non celui du voisin. Il y eut bien des échauffourées à déplorer. L'Outremer perdit quelques hommes en combattant les chevaliers d'un seigneur eraçon, après le vol audacieux d'une vache ayant gagné un concours. Comme vous pouvez le constater, cher lecteur, les activités de mon geôlier périclitaient. Les marchands s'armaient, les seigneurs protégeaient enfin leurs gens, et les endroits pour se cacher devenaient de plus en plus difficiles à trouver. Poursuivi par quelques légats dans certains endroits précis de la Péninsule, l'Outremer reste cependant absout de ses précédentes canailleries grâce à ses bons services pour l'enfant-roi durant la dernière guerre. Malgré tout, ses multiples rapines attirent sur lui des yeux mauvais : le spectre de la justice semble le rattraper.

A la recherche d'un contrat juteux, et ayant entendu parler des troubles en Naelis, notre homme fut indécis quant à la direction à prendre. Il pouvait rester en Péninsule s'occuper des diverses caches à gobelins et risquer la cour de justice, ou tenter de...

Les prochaines lettres sont à peine visibles. C'est que l'encre coûte bougrement cher, et que la nouvelle livraison n'est pas encore arrivée...

HRP:


Dernière édition par Enguerrand l'Outremer le Lun 3 Aoû 2020 - 10:40, édité 4 fois
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Brohan Wulfekiin
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MessageSujet: Re: Les truculentes et extravagantes aventures du pourceau d'Outremer [Terminée]   Les truculentes et extravagantes aventures du pourceau d'Outremer [Terminée] I_icon_minitimeDim 2 Aoû 2020 - 15:13

Salut à toi, bougre de faquin !

C'est une belle fiche que j'ai pris plaisir à lire Les truculentes et extravagantes aventures du pourceau d'Outremer [Terminée] 1728150167
Originale et bien construite, au final il n'y a pas grand chose à corriger  Les truculentes et extravagantes aventures du pourceau d'Outremer [Terminée] 2513694891

Image
Peux-tu mettre une image dans ta fiche ? La même que pour ton avatar convient très bien.

Age
La modification n'est pas nécessaire, toutefois je rappelle que nous sommes au tout début de l'an 18:XI. C'est effectivement l'année de ses 34 ans, toutefois, en fonction de son jour de naissance, il ne les a peut-être pas encore. Ce n'est qu'une remarque au cas où ça puisse te servir en jeu.

Race
Je te demanderai de tout de même noter Humain pour la race, tu peux garder ton trait d'humour entre parenthèse  Les truculentes et extravagantes aventures du pourceau d'Outremer [Terminée] 657689250

Apparence
Enguerrand l'Outremer a écrit:
S'il n'est guère très grand, il est large d'épaules et râblé, comme un lutteur visant les jambes et mordant les bourses.
La taille moyenne du nordien avoisinant 1m80 et celle d'un humain Péninsulaire "ordinaire" les 1m70, peux-tu donner au moins un ordre d'idée de sa taille stp ?

Par ailleurs, la taille et la couleur des yeux ressortent car ce sont des informations qu'il est agréable de retrouver rapidement. Nous souhaitons tout de même une description physique plus complète de ton personnage, ne serait-ce que pour connaître sa corpulence, sa couleur de peau et de cheveux ou encore son apparence globale.

Magie
Un petite dose d'humour ne fait pas de mal  Les truculentes et extravagantes aventures du pourceau d'Outremer [Terminée] 657689250 Toutefois l'une des utilités des fiches de personnage est de retrouver rapidement certaines informations, et la magie en fait partie (car sur Mira la magie existe). Sans forcément supprimer ton texte humoristique, pourrais-tu tout de même préciser qu'il ne sait pas réellement user de la magie (au sens de la magie de Mira) stp ?

Histoire
Enguerrand l'Outremer a écrit:
et connaissant les apôtres
Enguerrand l'Outremer a écrit:
la mentalité de brigandage et de rapine reprenait le dessus dans sa cervelle de pécheur
Ces deux termes, bien qu'entrés dans le langage courant, sont des termes se référant à une religion irl qui n'existe pas sur Mira. Pour cela, nous préférons l'usage de synonymes "neutres", ou parfois de mots inventés dérivés de religions miradelphiennes. pourrais tu changer ces termes stp ?

Comme je l'ai mentionné, de simples détails à changer (mis à part la description à ajouter)  Les truculentes et extravagantes aventures du pourceau d'Outremer [Terminée] 1728150167
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MessageSujet: Re: Les truculentes et extravagantes aventures du pourceau d'Outremer [Terminée]   Les truculentes et extravagantes aventures du pourceau d'Outremer [Terminée] I_icon_minitimeDim 2 Aoû 2020 - 15:54

Modifications apportées, sénéchal !
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Gaël de Laval
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MessageSujet: Re: Les truculentes et extravagantes aventures du pourceau d'Outremer [Terminée]   Les truculentes et extravagantes aventures du pourceau d'Outremer [Terminée] I_icon_minitimeLun 3 Aoû 2020 - 11:39

Les truculentes et extravagantes aventures du pourceau d'Outremer [Terminée] Tampon13

Félicitations, belle fiche et bienvenue dans le jeu des trônes au coeur de la géopolitique péninsulaire !
Je te souhaite un bon jeu !


Code:
[Métier] : Routier

[Sexe] : Masculin

[Classe d'arme] : Corps à corps / A distance

[Alignement] : Chaotique neutre

Foire au RP ~ Pour tout ce qui est recherche de compagnons RP. En bref, que du bonheur !
Journal de bord ~ Pour archiver tes liens de RP qui content l'histoire de ton personnage {Vivement conseillé}.
Et enfin, si tu as des question, n'hésite surtout pas à demander l'aide d'un parrain, ou à tout simplement poser tes questions dans la partie créée à cet effet.
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