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Deejarah Sandrakis
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MessageSujet: Retour au bercail [libre]   Retour au bercail [libre] I_icon_minitimeVen 6 Nov 2020 - 21:39



2ème jour, première énéade de Karfias, second mois d’Hiver, 11ème cycle.

Je regardai les côtes se rapprocher, entourant un port qui avait été le berceau du Vol d’or. Je ne savais trop que ressentir, une certaine appréhension de revenir ici après tout ce temps ? Ou celle de leur présenter un oiseau blessé par la dernière intempérie subie ? Parce que je n’avais su éviter à ce navire que j’adorai plus que tout, de se faire quasiment démâter.

La tempête avait été puissante mais au premier abord, le navire n’avait montré aucun signe d’avarie. Ce n’est qu’ensuite que Jeb avait vu la fissure dans le bois. Aussitôt on avait fait venir le charpentier et le verdict de ce dernier avait été sans appel : il fallait remplacer la partie supérieure du mât d’artimon et les cercles de serrage qui assemblaient le tout.

Désormais on se retrouvait avec un dégât assez important pour ramener le navire dans le seul arsenal capable de réparer tout ça, celui-là même qui avait permis la naissance du Vol d’or. Il nous fallait donc les grues de levage de Thanor, ses forgerons pour nous forger de nouveaux cercles de serrage, et ….un tronc de chêne à l’âge assez avancé pour que son diamètre permette de remplacer la partie abimée du mât de misaine.

Meca possédait elle-aussi son arsenal, mais ils n’avaient pas le bois pouvant remplacer celui du Vol d’or, et la qualité de la main d’œuvre n’était pas la même. De toute façon sur ce point, il n’y avait pas à discuter avec Bran de Scie. Le nain était formel, il fallait faire réparer ça à Thanor et nulle part ailleurs, sinon nous allions devoir nous passer de ses services !

Oui bon c’étaient des paroles d’un nain borné comme d’habitude, pour autant nul n’avait eu envie de discuter ses choix et le capitaine encore moins. S’il y avait bien une parole à laquelle il fallait se fier concernant les réparations de ce navire, c’était celle de Bran de Scie.
Nous étions donc en approche du port quand pour ma part, je rejoignis Bran qui se tenait debout, à la proue du navire.

- Alors ? tu dois être heureux de revenir au pays, non ?

Même si là, il avait l’air plus inquiet, voir préoccupé qu’heureux de retourner chez lui.

- Oui, bien sûr, dit-il d’un ton manquant d'enthousiasme. Mais j’aurai préféré que ça soit dans de meilleures circonstances.

Hm, je comprenais. La dernière fois qu’il était revenu chez lui, c’était peu de temps après le voile. Il avait demandé une permission spéciale pour rejoindre sa famille, inquiet de ce qui avait pu arriver à son clan. Et il n’en avait pas ramené de très bonnes nouvelles. Et là c’était pour réparer le Vol d’or. Enfin rien d’aussi grave que ce qui s’était passé il y avait dix-huit ans de ça, mais….je comprenais ce qu’il ressentait. Il devait être celui, hormis moi qui tenait le plus à ce grand et fier navire. Et là il était privé d’une de ses ailes.

Quant à moi, ça faisait depuis son premier envol en l’an 980 du précédent cycle que je n’étais plus revenue ici. Et la dernière fois j’avais tout juste vingt-deux ans, encore une enfant pour la demi-elfe que j’étais. Largement impressionnable et émotive, à des lieues de celle que j’étais devenue aujourd’hui. Une enfant que Raegon Sandrakis emmenait partout avec lui pour me montrer à tous ses amis dont les nains qu’il avait payés rubis sur l’ongle pour créer cette petite merveille qu’il me destinait quand je serai en âge de commander un navire….

Je n’étais restée que deux énéades à Thanor. Pour autant, les quelques souvenirs que j’en avais gardé, me ramenaient à des personnes joyeuses et festives, gentilles, mais un peu grognons parfois. Moui un peu comme Bran quand il faisait sa tête de mule, mais c’était finalement ce qui le rendait attachant, à sa façon.

J’oubliai tout ça pour tenter de remonter le moral de notre charpentier.

- T’inquiète pas va, tes amis vont bien nous le réparer notre Vol d’or ! Après tout, tu as dit qu’ils étaient aussi doués que toi hm ?
Je réussis à arracher un léger rire à Bran.
- Ouais, voir même beaucoup plus pour les anciens. Tu te souviens des longues barbes ?
- Ohh oui comment les oublier ? La tienne est pas mal à présent, tu pourrais aussi devenir un… comment tu les appelles déjà ? un lang trami ?

Il rit à nouveau en se détournant des côtes pour me lancer un coup d’œil.

- Un langktrommi, mais non, je n’ai pas encore assez d’expérience pour prétendre à ce rang. Je suis plus…. Un altrommi, en quelque sorte.
- Oh ! Ben si tu veux ici, tu peux être un langktrommi, personne n’y verra rien à redire.
- Tsss ça ne fonctionne pas comme ça chez les nains.

Puis soudain je me souvins parmi les trèèèès nombreuses histoires qu’il m’avait contées sur son pays, des histoires que je lui avais demandé de me réciter encore et encore, quelques unes en particulier.

- Hey dit, on ira manger une raclette ? Il faut absolument que tu me fasses goûter, et … et y’aura une fête tu crois, comme la dernière fois ? Et….
- Oh, du calme, mademoiselle Dee, je ne suis pas sûr qu’on ait le temps pour ça, encore moins pour faire la fête.
- Je croyais que vous aimiez bien ça, les nains, faire la fête
- Je confirme, mais les dawis du nord ont un peu de mal avec les sang-mêlés.

Et il soupira en regardant à nouveau le port dont on se rapprochait. Je cessai donc de bavarder, mon enthousiasme un peu douché. Pourtant moi je les aimais bien les nains, mais apparemment ça ne suffirait pas pour me faire accepter. Mouais, c'était souvent comme ça quand on comprenait que je n'étais qu'une moitié d'elfe ou une moitié d'homme. Même si j'y pouvais pas grand chose....tant pis.

Je finis par lever les yeux vers les voiles. Elles étaient toutes gonflées de vent glacé, sauf celles du mât d’artimon qu’on avait laissé ferlées, pour ne pas mettre encore plus de pression sur le mât et risquer cette fois de le briser complètement. En attendant de le remplacer, Bran avait ajouté quelques planches tout autour, mais désormais il faudrait bien plus qu’un charpentier et des forgerons pour remplacer la partie haute du mât.

Enfin tout cela ne nous empêcherait pas d’en profiter un peu n’est-ce pas ?

Puis vint le temps des manœuvres d’accostage. Le vol d’or aborda les quais destinés aux navires étrangers, même si le Vol d’or était sans doute très connu ici, et reconnaissable entre tous, non seulement à cause de ses voiles d’un ocre doré mais grâce à son pavillon du renard bondissant. Du moins, c’est ce que je pensais. Mais Bran avait conseillé au capitaine d’en parler d’abord avec le responsable de la capitainerie pour lui évoquer notre problème de réparation, avant de diriger le Vol d’or vers leur arsenal. Ce serait plus prudent ainsi.

Et comme c’était un enfant du pays, le capitaine lui fit entièrement confiance sur la marche à suivre. Une passerelle fut rapidement hissée pour permettre aux gens de Thanor de monter à bord, et ce fut Bran suivi du capitaine et de Ballast qui se dirigèrent vers le dawi qui se présenta le premier. Ils échangèrent en Oliyan, même si Bran fit la truduction dans sa langue natale.

Alors à mon tour je m’approchai pour saluer ces braves gens d’un sourire chaleureux, en me frappant la poitrine, pas trop fort quand même.

- Baruk !! Baruk à tous, lançais-je avec entrain, me voyant aussitôt refroidir d'une expression lourde de reproche de la part de mon mentor. Il avait beau être aveugle, il savait vous foudroyer du regard, enfin façon de parler....

Et puis Bran m'avait dit que c'était ainsi qu'on se saluait ici !

…..
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MessageSujet: Re: Retour au bercail [libre]   Retour au bercail [libre] I_icon_minitimeSam 7 Nov 2020 - 13:42

Rodmar Sonne-Ecu, responsable de la capitainerie de Thanor, avait fait confiance à Kern. Ils ne se connaissaient pas, ainsi, Rodmar ne savait pas que Kern était un pirate, et qu’il n’était pas digne de confiance, du moins, selon les critères des Nains. Alors, Kern obtint l’accord de la capitainerie, la passerelle fut placée, et l’arsenal avait été prévenu : un navire avait besoin de réparations. Tout fut préparé, de telle sorte que, une fois présenté devant l’arsenal, la machinerie puisse se mettre en marche : le navire serait remorqué, les artisans étaient prêts, les forges chauffaient, les soufflets attisaient les flammes d’un foyer ardent, les charpentiers avaient sortis les outils, les planches… Tout le monde était prêt.

Rodmar, le capitaine du Vol d’Or, et Kern, échangèrent pendant plusieurs longues minutes. Tout d’abord, il y avait le règlement des diverses taxes : appontage, foule-sol, location d’arsenal… Il n’y avait, évidemment, aucune place à la négociation. Négocier avec un Nain n’était pas chose aisée, aussi, il fallut plusieurs minutes de négociations pour qu’enfin, les pirates cèdent, et paient les taxes.

Puis, Rodmar suivit Kern. Le Nain lui fit tout un topo intéressant sur le Vol d’Or. Bien-sûr, Rodmar savait déjà, rien qu’en voyant les voiles, les bois, les sculptures, l’agencement, les formes des pièces de métal, que ce navire était de manufacture Naine. Il ne pouvait évidemment pas dater l’époque de la création du navire, mais tout transpirait la fabrication Naine. Ne serait-ce que par les différentes structures d’acier et de fer qui, chez les hommes, ont souvent une forme circulaire, là où, chez les Nains, les formes sont beaucoup plus souvent carrées, rectangulaires, bref, bien plus anguleuses. Rodmar manifesta son accord quant à la tenue des réparations. Il ne fit même pas attention aux propos de Deejarah. C’était une sang-mêlé après tout, et les Nains de ces contrées n’étaient pas connus comme étant très compréhensifs, ni très tolérants.
- Bien. L’arsenal vous attends, allez-y, et faites vous remorquer. Et n’oubliez pas, maître Bran-De-Scie, les étrangers ne sont pas autorisés à sortir de l’Enclave. Les terres et les cités du Zagazorn sont interdites aux étrangers, et en tant que Nain, vous serez tenu pour responsable si cet interdit est bafoué. Au-revoir.

Puis, Rodmar quitta le navire, et retourna à son travail.
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Deejarah Sandrakis
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MessageSujet: Re: Retour au bercail [libre]   Retour au bercail [libre] I_icon_minitimeLun 9 Nov 2020 - 9:00




J’observai les visages des uns et des autres nains pendant cette conversation, tandis que Ballast lui, tendait l’oreille et sa magie vers ce qui se passait à quelques mètres de nous. Ce que je constatai d’abord, c’est que ce nain là, c’était pas un marrant, et que contrairement aux retrouvailles que j’avais imaginées, il n’y eut aucune accolade, aucune effusion, pas même de sourire pour mon pauvre Bran. Lui-même gardait le visage grave, concentré sur ce qui ressemblait à une négociation.

Et autant dire que mon propre salut à ce nain fit autant d’effet qu’une vache pissant dans un tonneau. Mouais, il m’ignora royalement et repartit comme il était venu, m’arrachant un soupir dépité.

- Tu ne croyais quand même pas qu’ils allaient te faire un accueil chaleureux ? ironisa Ballast, percevant parfaitement ma déception.

- Non, moi à la limite, j’ai l’habitude, tous ces peuples si fiers de leurs racines qui détestent les mélanges….j’ai compris depuis longtemps qu’on me juge avant tout sur mes apparences.

Je ne vis pas Ballast hausser un sourcil entre étonnement et amusement. Non, mon attention était concentrée sur Bran.

- Mais pour lui, après tout ce temps passé loin des siens, je pensai qu’ils lui réserveraient un bien meilleur accueil.

- Hm… peut-être que ce nain-là ne connait tout simplement pas Bran. Ce n’est pas parce qu’ils ont les mêmes origines que tous se connaissent.

Pas plus qu’il n’avait semblé reconnaître le vol d’or, même si Bran lui avait fait visiter. La seule chose qui avait été positive dans cet échange, c’est qu’on leur ouvrait les portes de l’arsenal. Bran vint leur transmettre ce qui avait été dit, et les ordres furent donné pour diriger le navire plus loin sur la côte, en direction d’un impressionnant arsenal. Là où le Vol d’or pourrait être réparé.

Quand ils furent solidement amarrés, Bran échangea avec les nains qui travaillaient sur ce chantier et certains reconnurent le navire qui était né ici il y avait trente huit ans de ça, quarante si on comptait le temps de construction. Et j’avais assisté à son premier envol, un des seuls souvenirs que je gardai, éblouie lorsque que la première fois, le Vol d’or avait déployé ses ailes.

Mais, désormais c’était l’agitation à bord, les hommes aidaient aux manœuvres, tandis que moi, j’avançai en direction de Bran.

- Alors ? Tout se passe comme tu le souhaites ?

Bran se tourna vers moi pour me sourire.

- Oui c’est parfait. Ils vont tout de suite s’en occuper. Par contre désolé mais, je ne peux pas vous accompagner dans la cité. J’ai beaucoup de travail ici et….

Je souris à mon tour, posant ma main sur son épaule.

- Je sais, tu dois veiller sur le Vol d’or ! Ne t’inquiète pas pour nous, on trouvera bien notre chemin.

Oui j’aurai dû m’en douter, Bran n’allait pas quitter cette petite merveille qu’il préférait surveiller, plutôt que de nous accompagner pour faire la fête. Euh, oui bon je m’étais sans doute emballée en pensant que nous pourrions nous amuser, étant donné la façon dont tous ici nous dévisageaient, nous les étrangers !

Je soupirai une fois de plus, parce que même si je savais qu’on ne me réservait pas souvent un bon accueil, j’avais espéré, après avoir écouté les milliers de récits de Bran de Scie sur son pays qu’ici, ça aurait pu être différent.



…..
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MessageSujet: Re: Retour au bercail [libre]   Retour au bercail [libre] I_icon_minitimeLun 9 Nov 2020 - 12:03

La formidable machinerie Naine d’artisanat et d’ingénierie, se mit en marche. Le premier verrou, le premier écrou, fut l’accord de Rodmar, qui ne fut pas bien difficile à obtenir. Cela aurait été une toute autre paire de manche si Kern n’avait pas été Nain. Une toute autre paire de manche, mais pas un travail titanesque non plus. Car l’ouverture économique du Zagazorn s’accompagnait d’un assouplissement des règles, des taxes et des obligations qui, jusqu’ici, faisaient reculer plus d’un étranger.

Ainsi donc, les choses s’organisèrent. Le navire fut remorqué jusqu’au cœur de l’arsenal, quittant, pour la première fois depuis des lustres, l’eau salée de l’océan. Le port de Thanor avait beau être creusé sous la montagne, la hauteur sous plafond était immense, ce qui permettait ce genre de prouesses d’ingénieries. Dès lors, les premiers coups de marteaux résonnèrent dans l’antre de l’arsenal, car les maîtres timoniers eurent tôt fait d’indiquer aux autres artisans, les références, dimensions, et autres informations importantes qui permettraient de refaire un nouveau mât. Le concert, réglé au millimètre prêt, s’était mit en œuvre. Mais on annonça tout de même quelques jours de travaux car, si tout le reste pouvait être prêt en quelques temps, la partie boisée du mât, nécessitait des travaux supplémentaires.

Les Nains qui croisèrent la route de Deejarah et de Ballast, dévisagèrent l’étrange duo pour plusieurs raisons : les yeux de Ballast trahissaient sa condition d’aveugle, et indiquaient une fausse fragilité et faiblesse qui, à n’en point douter, trahirait quiconque penserait qu’être aveugle rendrait Ballast impotent et incapable. Deejah, ensuite, attirait les regards, par sa condition de sang-mêlé. Beaucoup de choses avaient beau changer chez les Nains, leur tolérance, et leur capacité d’acceptation des différences, elles, n’étaient pas sujette à l’amélioration. Toutefois, Deejarah pouvait s’estimer heureuse : elle était mi-humaine, mi Elfe, ce qui n’était pas le mélange le plus repoussant aux yeux des Nains du Nord. Si, toutefois, elle avait été d’un sang à moitié Nain, elle serait décriée, et sans doute violentée, les Nains du Zagazorn ne tolérant sous aucun prétexte, que leur sang soit mélangé à celui des Humains. Puis, enfin, si elle avait eu une part de sang Eldéen… Elle aurait tout simplement été expulsée, au mieux, emprisonnée, peut-être… Exécutée, au pire.

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MessageSujet: Re: Retour au bercail [libre]   Retour au bercail [libre] I_icon_minitimeMer 11 Nov 2020 - 19:47



On déambulait lentement à travers les rues de Thanor, mon regard explorant tout ce qui s’offrait à mes yeux curieux, des maisons, autres bâtiments publics, tavernes, boutiques, la vie qu’on devinait derrière les fenêtres, celle qui créait l’agitation autour de nous, va et viens constant d’un peuple dont la majeur partie était des dawis. Alors autant dire que par ma taille et celle de Ballast qui même s’il se tenait légèrement voûté, n’en dépassait pas moins largement celle des habitants de la cité, nous dénotions drôlement dans le paysage habituel.

Il avait glissé comme souvent, sa main sous mon bras et je le guidai, ou plutôt faisais mine de le guider, distraite par le spectacle de cette ville que je n’avais visité qu’une fois, il y avait trop longtemps de ça pour que je me souvienne, et surtout de façon trop brève. Mon regard finit pourtant par revenir un instant sur mon mentor :

- Alors que fait-on à présent ?

Le reste de l’équipage, y compris le capitaine, étaient restés pour veiller sur la mise en route des travaux. Sans doute nous rejoindraient-ils plus tard, par quart.

- Il nous faut trouver une auberge où nous installer.

- D’accord ! Et… t’en connais une en particulier ? Celle où vous êtes descendu la dernière fois ?
Ballast ricana.
- Pas sûr qu’elle existe encore après tout ce temps, la ville a sûrement beaucoup changé, grandi, prospéré ! ...Peut-être ajouta-t-il d’un ton plus mesuré.

Il sembla se perdre un instant dans ses pensées, avant de revenir dans un sursaut.

- Le mieux ce serait de demander à quelqu’un.

Il me fit un signe, me poussant à exécuter sa requête.

- Ok, et après…. On troue un endroit pour se restaurer ou … pour trinquer à notre retour dans le Zagazorn ? lançais-je, tentant malgré tout de remettre une étincelle de bonne humeur dans tout ça.

Et peut-être que j’allais enfin pouvoir la goûter cette fameuse raclette ! Nom d’un renard !

- Monsieur ? Bonjour, lançais-je cette fois en oliyan, espérant que ça suffirait pour me faire comprendre. Auriez-vous une …auberge à nous conseiller pour d’humbles visiteurs étrangers ?

Ouais bon, je n’avais vraiment besoin de préciser pour le côté étranger, c’était évident. Mais c’était surtout une façon de me montrer polie. Et avant qu’il ne me réponde, j’ajoutai dans un élan soudain.

- Et… sauriez-vous où nous pourrions déguster de la raclette ? dis-je le visage s’illuminant d’intérêt.
En espérant que ça ne serait pas réservé aux indigènes, ou … qu’on essayerait pas de nous faire manger n’importe quoi en nous faisant croire que c’était de la raclette, sous prétexte que nous n’étions pas des experts en la matière.

Toute à ma gourmandise, me pourléchant déjà les babines à l’idée d’en manger enfin, je ne prêtais aucune attention au chariot qui déboula sur le haut de la ruelle.....
.
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MessageSujet: Re: Retour au bercail [libre]   Retour au bercail [libre] I_icon_minitimeJeu 12 Nov 2020 - 10:33

Gormünd Barbe-Braise, était connu dans presque toute la cité de Thanor. Surnommé « Ventre-à-terre » grâce à sa capacité illustre, innée dit-on, de manger et boire comme un dragon, au point que même sa ceinture de cuir ne puisse plus retenir sa panse qui choie au sol, amortissant ensuite le corps du Barbe-Braise qui, ainsi, ne peux plus faire autre chose que cuver sa bière en telle position. Il ne faisait pas partie de ce groupe à la réputation grandissante, les Ventres-De-Fer, ces Nains d’exception qui terrorisaient les aubergistes Nains tout en leur garantissant monts et merveilles. Ils étaient d’insatiables clients, de redoutables mangeurs, d’inépuisables goinfres, qui mettaient souvent les capacités des cuisines Naines à rude épreuve… Et qui emplissaient les caisses des auberges et des tavernes.

Gormünd était le maître d’une des auberges de l’Enclave commerciale de Thanor. Aussi, lorsqu’il fut alpagué par une sang-mêlé alors qu’il faisait ses emplettes pour préparer les menus de ce soir, il manqua de rougir de colère lorsqu’on lui demande conseil pour une auberge ! Et puis, l’appeler « Monsieur » ? Qui était-elle, pour ne pas savoir qu’appeler un Nain monsieur était semblable à une insulte ? On nomme les Nains « Maître Nain », ou « Maître » suivi de la profession ! Ou encore poilus, barbe, cognard… Mais « Monsieur » ? Ah ça non !

Toutefois, la reprise de la sang-mêlé apaisa l’esprit de Gormünd : une raclette. Non seulement ce plat était infiniment apprécié ici, mais en plus, le maître tavernier et aubergiste peinait à choisir son menu groupé de ce soir. Il avait cherché tant et tant, que l’évidence ne lui était même pas apparue !
- Teh ! Par les fourneaux d’Girdon ! S’exclama-t-il d’une voix rendue rauque par tant de décennies d’alcool et pas les soirées de cris et de rires. Une raclette ! Que ma barbe s’fasse flamber dans l’graisse d’Beärog pour pas y avoir pensé ! Ah ! Eh, sang-mêlé ! T’viens d’me donner une idée qu’elle est bonne ! C’soir, chez moi, c’s’ra raclette en boustifaille de groupe ! Vient donc par chez moi, la meilleure taverne d’toute l’Enclave ! Laisse moi juste finir mes emplettes.

C’était là une forme d’opiniâtreté Naine : aller jusqu’au bout d’une pensée – pas forcément belliqueuse ni chauvine donc – sans prendre en compte les désirs d’autrui. Peut-être Deejarah et son compagnon ne voulaient pas suivre Gormünd dans ses emplettes ? En tout cas, ils n’avaient visiblement plus le choix, et le maître aubergiste menait la cadence.

Il se rendit donc à un stand tout à fait Nain, qui vendait des champignons bien connus du pays : des Frongols. Ces champignons étaient très grands et très épais, très nourrissants, poussant incroyablement facilement et rapidement dans les cavernes humides et sombres. Ils étaient utilisés partout : grands et petits plats, cuisine raffinée ou tambouille de campagne, et même par les explorateurs et expéditeurs du Grand Septentrion, qui en emportaient de raisonnables quantité avant chaque départ pour des ennéades et des ennéades. Quelques pousses de ce champignon suffisaient à rassasier un nain dans la force de l’âge. Il en acheta un plein cabas en osier, avant de se rendre sur un autre stand, celui d’un fromager. Là, la négociation fut toute autre : le stand était à la fois tenu par un Nain, et un Humain, deux commerçants ayant décidés de s’associer. Le Nain préparait ses propres fromages, ou faisait venir ceux de certains producteurs et éleveurs du Brissalion, terre connue comme étant le « Grenier du Zagazorn ». L’humain, lui, ne possédait pas ici de quoi faire son propre fromage, mais négociait directement avec la Péninsule pour en importer, et Gormünd avait trouvé que le mélange des deux fromages – et leur utilisation à part évidemment – produisait une fameuse mixture fromagère, idéale pour accompagner les pommes-de-terre. Etant un bon client, ayant maintes fois dévalisé le stand, on ne négocia point cette fois en écus ni souverains sonnants et trébuchant, mais en bonne négociation Naine. Une négociation basée sur le confiance, et l’esprit communautaire.
- Teh Gormündazul ! Comment c’porte ta couenne ? T’as eu froid c’t’hiver ! Alors, qu’est-ce donc t’as b’soin d’frais aujourd’hui ? Demanda le commerçant Nain, assisté de son homologue Humain qui, bien qu’en confiance, restait tout de même de côté.
- Baruk ami ! J’ai eu bin’ chaud l’hiver, grâce à tes frometons ! Et j’vais avoir besoin d’remplir mes réserves qui ont été bien entamées par l’dernier passage des Ventre-De-Fer de Glumtol ! J’dois faire une fameuse raclette en repas de groupe pour ce soir ! J’ai b’soin d’tout le frometon que tu pourras m’filer ! Dit ensuite Gormünd, un sourire constant sur son visage qui, s’il était invisible par sa barbe, devenait visible par ses pommettes rondelettes et rougeaudes.
- Ooooh ! Eh bah Girdon t’as bin’ inspiré de v’nir par ici ! J’ai r’çu c’matin un plein chargement de nos frères Lantais ! Du fameux fromage, oh oui bien fameux ! J’en ai goûté un bout bien frais, et par ma barbe, ils sont à s’fendre l’gosier en deux ! Teh, goûte ! Et tes deux traînes poussières aussi ! L’artisan fromager offrit donc deux morceaux à Deejarah et Ballast, aussi épais que leurs fines pognes à eux. Gormünd prit son morceau, le mit en bouche et le savoura au rythme d’une danse improvisée par ses deux mains virevoltant dans les airs dans une chorégraphie digitale, et culinaire.
- Par les golems d’Heidum ! Que l’Fortuné t’inonde d’or ! C’fromage est bin’ fameux ! J’vais t’en prendre un plein chargement, d’quoi remplir c’te charrette là ! Et aussi c’qui t’reste d’fromage d’Estrévent ! Avec une pointe d’miel, il était succulent, les Ventre-De-Fer l’ont achevé sans aucune pitié l’autre fois ! Combien que j’vous dois ?
- Neh Gormündazul ! Point d’facture d’c’te sorte pour un tel ami que toi ! Parle de nos fromages à tes clients et tes Ventre-De-Fer, et permet nous d’assister à leur prochain r’pas afin qu’nous ventions nos mérites, et toute ta commande s’ra à toi !
- Ainsi as-tu parlé mon ami ! Reviens chez moi dans 12 jours, les Ventre-De-Fer f’ront leur repas d’ennéade par chez moi, t’auras toute la scène pour toi et j’suis sûr qu’t’auras une tripotée de commandes !

Et voilà comment s’était passée la négociation. De la confiance, de la diligence, peu ou proue de finesse, mais énormément de simplicité. Il faut dire toutefois que Gormünd aura dépensé plus qu’une bourse de cuir sur l’étale du fromager. Mais offrir autant de fromages en négociant une présence durant un repas gargantuesque, c’était assurer à l’artisan de futurs gigantesques futures commandes. Les bras chargés, sa charrette débordant de fromages, de champignons et de pommes-de-terre, Gormünd fit signe à Deejarah et Ballast de le suivre, en direction de son auberge.
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MessageSujet: Re: Retour au bercail [libre]   Retour au bercail [libre] I_icon_minitimeSam 14 Nov 2020 - 14:19




Trop occupée à interroger ce cher monsieur à la crinière et à la barbe de feu, je ne vis pas derrière moi, Ballast afficher un sourire narquois, tout comme je ne vis qu’au dernier instant le charriot duquel Ballast m’écarta, m’évitant ainsi d’être renversée en me tirant sur le côté. J’avais commis une erreur mais je n’en avais pas conscience, non seulement vis-à-vis de la politesse naine mais oubliant de prêter attention à mon environnement. Le chariot guidé par un nain qui passant devant nous, nous lança un regard furieux, poursuivit son chemin, sans même nous frôler.

J’oubliais très vite ce petit incident, d’autant plus que le nain que j’avais abordé fit un excellent accueil à ma question. Et je trouvais sa façon de parler si amusante que je ne m’offusquai pas un seul instant de ce nom qu’il me donna. De toute façon, c’était ce que j’étais ! Une sang-mêlée. Et je fus encore plus enchantée quand il nous proposa de venir manger à sa table. Une table de taverne. N’était-ce pas exactement ce dont nous avions besoin, Ballast et moi ? Et non seulement nous allions manger de la raclette, mais en plus, il nous conviait à participer à une bouffe en groupe. De quoi égayer cette soirée, j’en trépignais d’impatience !

- Oh ce serait avec grand plaisir m…AIE !! Ballast me frappa le tibia de son bâton, coupant aussitôt mon élan. Je le foudroyai du regard et il s’avança pour terminer à ma place.

- Ce serait un grand honneur que de manger à votre table, Maître tavernier. Et pour vous remercier de cette très aimable invitation, permettez que Deejarah vous aide dans vos emplettes.
- Hein ? oh euh oui bien sûr !! Avec joie !!

Ouais, je voulais bien porter tous les achats qu’il aurait à faire, surtout si au bout, y’avait un repas dans la plus pure tradition du zagazorn ! Han il fallait que je prévienne les autres ! et Bran en particulier et…. Bon d’abord, nous allions suivre ce nain fort sympathique et voir comment je pouvais l’aider au mieux.

Nous nous approchâmes en premier d’un stand débordant de champignons énormes comme je n’en avais jamais vu auparavant. Curieuse j’assistai à l’échange en langue commune, teintée de cet accent rocailleux et de cet argot qui rendait l’échange encore plus pittoresque. Ballast nous suivait tranquillement, ne ratant rien lui-même de la conversation.

- Permettez ? dis-je en lui proposant d’un geste de porter son cabas d’osier rempli de champignons.

Nous étions donc tombés sur …un maître tavernier ? Et il avait l’air de s’y connaître en bonne cuisine, réveillant à chaque instant un peu plus mon appétit. Puis j’assistai à un nouvel échange haut en couleur entre ce nain et deux autres commerçants qui fit pétiller mes yeux vert d’ambre d’un éclat de joie. Voilà qui était encore mieux qu’un récit de Bran. Mon sourire s’étira plus encore quand le commerçant face à lui, celui qui s’apprêtait à lui vendre ses meules de fromage aussi énormes que… qu’un écu de combat, ou presque, nous proposa de goûter à son fromage, non sans nous traiter de traîne poussière. Ce fut à mon tour de rire, intérieurement tout du moins de la déconvenue de Ballast. Lui qui aimait passer pour quelqu’un d’important, ce nain nous reléguait au rang de traîne poussière. C’était tellement cocasse.

Mais je me concentrai très vite sur cette dégustation et sur le morceau de fromage que j’avalais gloutonnement, tout en manifestant mon approbation.

- Hmm ché délichiiieux !
dis-je en langue commune.

Ce qui arracha un soupir désapprobateur à mon maître qui bien sûr, ne manquerait pas de critiquer plus tard mon manque de manière. Mais les nains ne semblaient pas en faire tant que ça ! Ce qui était tout à fait pour me plaire !

- En effet, c’est le meilleur fromage que j’aie jamais mangé, approuva à son tour Ballast en prenant le soin, lui, d’avaler sa bouchée de fromage avant de parler.

Puis la transaction entre ces trois-là s’acheva et je promis à mon tour :

- Moi aussi, je vanterai la qualité de vos fromages à tous mes amis,
dis-je à l’intention du fromager, non sans lui faire un signe de la main tandis que nous nous éloignons suivant les pas du maître tavernier.

Et tandis que je me retrouvais bientôt lestée de tout un tas de marchandises destinées à la cuisine, je calquai mon pas sur celui du nain et lui demandai avec enthousiasme.

- Qui sont les ventres de fer dont vous parliez tout à l’heure ? Bran de Scie m’a raconté tout un tas d’histoires sur votre beau pays, mais je ne crois pas me souvenir d’une histoire de ventre de fer.

Et tout en avançant, je m’efforçai de répartir au mieux le poids entre mes deux mains et bras, de toutes ces victuailles et de ces cabas.

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MessageSujet: Re: Retour au bercail [libre]   Retour au bercail [libre] I_icon_minitimeSam 14 Nov 2020 - 17:55

Gormünd était bien heureux de cette journée au marché de l’Enclave. D’ordinaire, vagabonder ainsi entre les échoppes n’était pas aussi agréable. Il y avait tant de crieurs, tant de bruits, tant de senteurs, que le fin gourmet s’en trouvait parfois dégoûté. Surtout lorsqu’il s’agissait de certaines senteurs associées aux odeurs émanant du port, telles que les odeurs de forges et de cuirs. Mais aujourd’hui, il avait fait de belles affaires, et il en était très satisfait. Les questions de la Sang-mêlée le firent rire d’un rire légèrement forcé et gras.
- Ha ! Thanor vit beaucoup d’changements d’puis quelques années ! On a une nouvelle Voix qui dirige la ville : Glumtol Barbe-De-Fer. C’t’un des plus gros goinfres de tout le pays ! Et il est entouré d’une ventripotée de Nains tout aussi goinfres, qui s’nomment les Ventre-De-Fer. Et quand ils passent dans une taverne, Girdon lui-même prie pour qu’les stocks soient suffisants ! J’sais pas combien d’temps vous s’rez là, mais p’t’être qu’vous les verrez un d’ces quatre !

Le Maître tavernier arriva enfin sur le palier de sa précieuse auberge. A l’intérieur, tout était authentique et rustique. Déjà, plusieurs clients étaient attablés, commandant principalement des bières et d’immenses plateaux de charcuterie, et quelques venaisons pour les plus affamés, bien que l’heure du repas soit encore bien éloignée. Gormünd fut accueillit par des membres de son clan, qui dévisagèrent les deux étrangers. Mais connaissant la propension du maître au nez rouge, à se faire de nouveaux amis, et surtout, à être imprévisible… Ils n’en tirent pas rigueur bien longtemps. Au contraire, ils prirent les denrées et la nourriture avec hâte, et les placèrent dans le saloir, et une petite salle rendue réfrigérée par d’immenses blocs de glaces, mais aussi – mais cela demeurait secret sauf peut-être pour le magicien qui en sentirait l’aura – par la présence de runes élémentaires produisant du froid, permettant de garder les aliments dans de merveilleuses conditions.
- Rev’nez c’soir. Sauf si vous voulez profiter d’c’te taverne, mais les après-midi sont souvent peu mouvementées. C’soir, par contre, ça va être une ripaille digne de Girdon !

Et puis lui-même avait beaucoup de préparatifs. Il fallait préparer suffisamment de choses en avance pour que les repas soient prêts assez rapidement ce midi, et ce soir.

Retour au bercail [libre] Szopar10

Un peu plus tard dans la journée, alors que le service du soir s’apprête à commencer.

Gormünd avait passé une partie de la journée avec ses fils, et plusieurs cousins de son clan avec qui il gérait cette taverne. Ils furent heureux, et se léchaient déjà les babines, alors qu’ils reçurent un sanglier du Brissalion abattu le matin même, vidé, et découpé de sorte à ce que les quartiers de viandes soient prêts à être servis. Les senteurs des bouillons, des poêlées, et des viandes placées sur des grills, rendaient à l’atmosphère de la taverne, l’impression de l’arrivée d’un banquet digne du demi-dieu Ripailleur.
- Que Girdon festoie avec nous en cet instant ! Chers clients, préparez-vous à voir vos panses remplies de notre délicieuse cuisine ! La première tournée est pour nous ! Faites moi voir vos écus, préparez-vous à célébrer Girdon !

Les Nains de l’auberge hissèrent leurs chopes dans les airs, renversant un peu de bière un peu partout, dans de grands cris gras, rauques et dépareillés, bientôt rejoints par des Humains qui suivirent le mouvement des natifs du royaume.

La soirée était lancée.

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MessageSujet: Re: Retour au bercail [libre]   Retour au bercail [libre] I_icon_minitimeMar 17 Nov 2020 - 21:09



Glumtol, Barbe de fer. L’image était si évocatrice qu’elle étira un peu plus mon sourire et fit pétiller mon regard, autant que son commentaire sur le fait que monsieur, enfin pardon, maître Barbe de fer était un goinfre !  Et donc Maître barbe de fer, était un goinfre et il n’était pas le seul, d’où le surnom de ventre de fer. C’était à se demander ce qui n’était pas en fer chez ce nain ! Mais bien sûr, je me gardai de poser la question. Il y avait des moments où je savais encore faire preuve de tact.

Quand il suggéra que je les rencontrerai peut-être, mon regard s’éclaira.

- Oh j’en serai ravie !
Dis-je avant de préciser en jetant un coup d’œil vers Ballast, parce que nous n’avions que brièvement évoqué le sujet de la durée des travaux. J’ignore pour le moment, combien de temps exactement nous allons rester, le temps que vos amis les maitres charpentiers et forgerons réparent le Vol d’or. Peut-être en avez-vous entendu parler ? Dis-je avec un regard d’espoir et un brin de fierté dans le regard.

Même si la seule fierté que je pouvais me targuer d’avoir, c’était d’en être l’heureuse propriétaire. Enfin de ça, peu étaient au courant. Ce qui ne m’empêchait pas d’en être fière, autant que Bran de Scie était fier de son œuvre, ou tut du moins d’avoir participé à sa construction.

- Quoiqu’il en soit, je serai enchantée de faire la connaissance de ce maître Glumtol Barbe de fer !

Et c’est sur ces mots que nous parvînmes à ce qui était la taverne promise par ce nain au nom étrange de Gormündazul. Mon appétit fut aussitôt aiguisé par la vue des plats de charcuterie et les odeurs de venaison. L’ambiance était chaleureuse, hormis quelques regards méfiants sur nous autres, les traînes-poussières. Mais mon attention revint rapidement au maître tavernier et à ses gens qui me délestèrent rapidement des « petites » emplettes, me permettant ainsi de me délier les bras un peu engourdis par le poids des cabas drôlement lestés.

Je ne manquai pas au passage de les remercier avec un chaleureux sourire, tandis que Ballast se tenait à seulement quelque pas en retrait.

Et alors que je pensais que nous allions prendre place à une de ces tables, le maître des lieux nous congédia. Ah ben oui, même si nous arrivions tout juste d’un long voyage en mer, l’heure du repas, ici n’avait pas encore sonné. Je retrouvai très vite le sourire face aux gentilles paroles du maître tavernier puisque nous étions conviés à revenir plus tard.

- Tant mieuxdis-je avec entrain. Encore merci à vous pour cette délicieuse invitation, maître Gormündazul, dis-je en tentant d’imiter plus ou moins l’accent de celui qui s’était adressé à lui un peu plus tôt. Nous repasserons donc plus tard, moi et quelques amis. Oh pas de quoi faire concurrence à vos ventres de fer, mais je parie qu’ils seront quand même grandement affamés.

Oui, six ou sept traîne-poussières ,  pas de quoi concurrencer ces nains voraces, même si je me sentais d’humeur à dévorer un bœuf. Enfin façon de parler bien sûr, puisque nous allions manger de la raclette.
En attendant, il ne nous restait plus qu’à aller réserver une chambre à l’auberge. Les autres se débrouilleraient pour trouver logis pour le séjour à venir.


…..


C’est ainsi que notre joyeuse équipe, six en tout finalement, revînmes à la taverne de Gormündazul, aussitôt accueillis dans un tonnerre de voix et de chopes de bière dressées en l’honneur de Girdon sur qui j’avais heureusement pris soin de me renseigner auprès de Ballast avant de venir. Et bien sûr, je me joignis moi et mes compagnons à la levée générale de chopines pour trinquer dans cette ambiance très prometteuse, n’était-ce que les odeurs qui envahissaient toute la salle.

J’espérai bien faire honneur à la cuisine de ce dawi et surtout à sa raclette ! En tout cas, j’avais une faim de loup et je n’étais pas la seule !

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MessageSujet: Re: Retour au bercail [libre]   Retour au bercail [libre] I_icon_minitimeMar 17 Nov 2020 - 22:17

Glumtol était heureux ! Comme à chaque fois que lui et sa joyeuse bande arrive à mettre à genoux une taverne, même si l’exploit est difficile à faire, car souvent la rumeur de leurs venus faits faire un large stock au propriétaire de la taverne, mais  celui si avait été un peu trop avare !

« Je n’ai plus rien maître barbe-de-fer » avait il dit « je vous prie de m’excuser, mais vous et vos amis panse de fer avez tous mangé » qu’il avait dit se bon tavernier ce à quoi Glumtol avait répondu : « Et bien soit ! Nous allons donc devoir finir notre repas ailleurs…. J’ose espérer que tu prendras les mesures nécessaire tavernier, car si le bruit court que tu laisses tes clients repartirent la panses presque vide cela sent mauvais pour toi ! »

Glumtol était parti dans un grand rire suivit par son groupe, dont les ventre bedonnant et taché de gras était secoué par la franche rigolade, Glumtol avait parler sur un ton faussement autoritaire, car il n’était pas le premier à qui cela arrivait et nul taverne n’avait fermé à cause de cela, mais cela faisait beaucoup rire Glumtol surtout depuis qu’il était devenu voix ! Cela était encore plus amusant !

Il paya l’addition pour se * début * de soirée et ils sortirent, où aller maintenant, l’un d’eux était ivre mort et deux d’entre eux durent le porter chez lui, deux autres n’avait pas eu le temps de faire de sieste et était fatigué tandis qu’un autre entendait déjà l’amour de sa vie hurler, car il allait ronfler ce soir….

Ainsi donc il ne restait que six nains pour suivre Glumtol, quand l’un d’entre eux proposât : et si nous allions chez Barbe-braise ? Lui faire une ‘visite de contrôle’…. Histoire d’être sûr qu’il est compétent pour notre repas d’ennéades ? »

Tous se mirent de nouveau à rire quand Glumtol ajoutât « Tu à raison ! Conscience professionnelle évidemment ! On ne laisse pas ce genre de chose au hasard ! »

Un autre voulut surenchérir « Professionnel bien sûr ! Ce n'est pas po… BRUUUU » il laissât échapper un énorme rôt qui aurait fait dégriser n’importe quel nain ivre.

Tous partirent donc en riant vers la fameuse taverne de Barbe-braise, Glumtol ouvrit la porte comme à son habitude par un grand coup de ventre et se mit alors à beugler à travers la salle

« INSPECTION DE LA TAVERNE !!!! Nous venons ici pour vérifier que toute la nourriture servit soit de bonne qualité ! »

Un autre gueula par-dessus l’épaule de Glumtol : «  Et l’alcool aussi hein, il faudrait pas mourir de se soif ! »

L’hilarité fut général et les six compères se trouvèrent une * petite * place pour manger….
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MessageSujet: Re: Retour au bercail [libre]   Retour au bercail [libre] I_icon_minitimeMer 18 Nov 2020 - 19:24

De toutes les choses qui parvinrent à franchir les frontières opaques et pourtant étanches du Zagazorn, il en était une qui fut rapidement oubliée, ou alors, largement déformées. Il était de notoriété publique que les Nains étaient d’excellents artisans, de parfaits architectes, de puissants guerriers, de sublimes runistes… Et de grands buveurs et mangeurs. Mais leurs soirées, qu’en était-il ?

Deejarah allait pouvoir s’en rendre compte. Gormünd avait lancé les hostilités, en réalisant le discours du tenancier. Cela n’était évidemment pas une appellation officielle, chaque taverne avait sa façon de faire. Mais la chose était connue dans tout le Zagazorn : chaque banquet était inauguré et lancé par celui qui l’organisait, ou celui à qui appartenait l’établissement. Gormünd n’étant pas adepte des grands discours, il avait fait rapide et succinct.

Tout d’abord, un des employés – enfin, plutôt un cousin de Gormünd – passa de tablée en tablée, collectant les écus et les bourses qui furent déposées. Cela fonctionnait comme ça lorsque les tavernes réalisaient des soirées de groupes. L’on payait pour entrer, et pour pouvoir participer au repas prévu. Et l’on repayait plus tard, pour toutes les choses commandées en-dehors de la formule initiale. Puis vinrent les entrées : de sublimes pommes-de-terre rissolées, assorties de lardons, d’épices, de grandes et larges tranches de lards grillé, et du frongol poêlé. Une assiette qui, pour les Nains, mettait en appétit. Mais pour un Humain, ou un Sang-Mêlé, cette assiette aurait presque de quoi rassasier un estomac non préparé.

Les entrées furent à peine servies, dans de grandes et profondes assiettes de terre cuite, que la porte ouvrit avec fracas, imposant le silence : Glumtol Barbe-De-Fer et six Ventres-De-Fer, entrèrent dans un vacarme assourdissant. Inutile d’être Nain pour comprendre que ces gens là étaient importants, et que certains étaient ronds comme des queues de pelles.

Gormünd resta sur place, pendant une ou deux secondes, la bouche ouverte, avalant les mouches. Et lorsque l’information arriva enfin à sa caboche, il éclata de joie. Ouvrant grands les bras, il ria de bon cœur, de très bon cœur, lorsqu’un ventru fit sa blague derrière les propos de Glumtol. Il s’avança ensuite, et gratifia Glumtol d’une franche accolade et d’une tape sur l’épaule. Immédiatement, il le plaça lui, et ses comparses, au centre de la taverne sur une tablée qui était en train d’être ajoutée en toute hâte. Gormünd savait que Glumtol et les siens seraient une attraction à part entière, aussi était-il important qu’ils soient visibles de tous. La table à peine montée, les ventrus s’y affalèrent, déposant nombres d’écus dorés dans l’écuelle de terre cuite qui servait à ça. On leur apporta immédiatement aussi de grandes assiettes pour leurs entrées, et sept tonnelets de bières tout juste mis en perce. Et, pour l’animation, l’on entendit un grondement sourd qui pourrait inquiéter les oreilles non habituées de Deejarah et des Humains.

On faisait en faite rouler un grand et lourd tonneau. Il s’agissait d’une bière un peu spéciale, maturée pendant exactement 18 ans. Une bière préparée dans les heures qui précédèrent le Voile. Gormünd l’avait goûtée : elle était succulente ! D’un arôme rare ! Houblonnée à souhait, épicée par des copeaux de frongols, maturée dans un un fût fait non pas dans du bois, mais dans une roche magmatique issue des entrailles des terres d’Arkham. Devant le fût, qui fut soulevé par tous les cousins de Gormünd et son propre fils, pour le poser sur une table arrondie – construite à cet effet – qui permet d’accueillir le fut sans jamais lui donner le risque de rouler sur lui-même, fut déposé une petite table, sur laquelle trônèrent plusieurs grandes chopes propres, contenant 2,5L de bières chacune.

Gormünd s’empara d’un marteau, et devant tout le monde réclama le silence, en mettant son index sur sa bouche. Toute la taverne devint silencieuse, comme si personne n’en n’avait jamais troublé l’atmosphère. Doucement, Gomünd plaça la partie métallique, pointue et biseautée du robinet, contre l’emplacement délimité pour le mettre en perce. On fit place nette devant lui… Il se prépara… Arma son bras… Et avec un geste parfaitement maîtrisé, frappa le robinet sur la petite cale de bois prévue pour amortir le choc. Le bruit typique du bois percé, provoqua un soulevé général : Nains et Naines s’étaient levés de leurs tablées d’un bond d’un seul. Cette soudaineté manqua de faire se renverser plusieurs tables, et plusieurs assiettes furent renversées et échouèrent au sol. Les cris furent si forts, que l’on cru un instant se trouver au milieu de la plus grande arène du monde. Et lorsqu’il y eut un moment où l’acclamation générale perdit en vigueur et en sonorité, Gormünd avait fini de remplir une chope de 2,5L, qu’il porta haut au-dessus de lui, ravivant les cris. Puis, il posa la chope devant Glumtol, et demanda le silence, à nouveau.
- Mes chers frères, mes chères sœurs ! Fiers poilus et dignes bavettes ! C’te fût qu’j’ai là, renferme une bière bin’ spéciale ! C’t’une bière d’mon clan, qu’mon propre paternel à mit en fût, que’que jours avant l’Voile. L’pauvre est aujourd’hui au Mogankordum, et c’fût, est l’dernier qu’il a jamais préparé. Aujourd’hui, alors qu’not’ bon Zagazorn est r’mis de l’ire de Mogar, et sous l’égide de Girdon, et d’notre Voix d’Thanor, j’ai l’honneur d’rendre un dernier hommage à mon paternel, d’vant cette sublime assemblée, et nos amis étrangers ! J’suis sûr que d’puis les Derniers Halls, en compagnie d’Girdon lui-même, il nous r’garde et il est fier d’voir son œuvre partagée entre nous tous ! Mon fils ! Sert donc à tout l’monde une chope pleine d’c’te bonheur !

Gormünd ne le cachait pas : il avait la larme au bord des paupières. Et lorsqu’il laissa la scène à son fils, qui s’était aussitôt occupé à faire passer les nombreuses chopes sous le flot de bière continue du robinet qui n’était pas prêt d’être refermé, le maître brasseur et tavernier posa une pogne ferme sur l’épaule de Glumtol, tout en baissant son visage, en direction des Dernier Halls. Une épaisse larme s’échappa finalement, coulant sur sa joue dodue et terminant dans sa barbe, alors qu’il venait de rendre un vibrant et poignant hommage à son papa, disparut à cause du Voile. N’y avait-il pas plus grand honneur pour un brasseur, que de laisser en héritage une bière d’une immense qualité, qui serait ainsi dégustée par son propre fils, avec une telle illustre compagnie ?

Nains et Naines étaient restés debout, attendant leur chope contenant le breuvage mit à l’honneur. Il fallut du temps pour servir la cinquantaine de Nains, des Naines et d’étrangers, mais tous reçurent leur chope de 2,5L de bière. Et lorsque ce fut le cas – Glumtol avait déjà la sienne, la première qui fut tirée par Gormünd après qu’il ait mit le fût en perce – Gormünd prit sa propre chope. En silence, tous exécutèrent le geste d’honneur : ils levèrent leur chope, la gardèrent en l’air devant eux pendant trois longues secondes, puis la baissèrent en direction du sol – les Nains provenant du monde du Dessous et y retournant à leur mort au sein des Derniers Halls – pendant cinq secondes cette fois, après quoi, ils portèrent enfin la chope à leurs lèvres, et procédèrent… A un cul sec.
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Deejarah Sandrakis
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MessageSujet: Re: Retour au bercail [libre]   Retour au bercail [libre] I_icon_minitimeJeu 19 Nov 2020 - 12:21



A peine le discours du tavernier prononcé qu’on nous servit de généreuses assiettes dont le parfum qui vint me chatouiller le nez et dont la vue me firent presque saliver. J’avais soudain l’impression de ne plus rien avoir mangé de chaud et de consistant depuis une éternité ! Enfin je ne voulais pas non plus déprécier ce que nous préparait notre maître coq, mais là…. Là franchement, c’était quelque chose de rare, de spécial, d’extraordinairement unique pour moi. Ca me donnait presque le sentiment de venir pour la première fois dans cette fière patrie, même si c’était en fait la seconde. Mais j’étais alors bien trop jeune pour réaliser et surtout pour apprécier tout ça à sa juste valeur.

Ce qui n’était plus du tout le cas aujourd’hui, et j’essayai de mémoriser tout ça, les odeurs, le goût de la première fourchette et surtout cette ambiance si festive qu’elle semait des étoiles de plaisir dans mes yeux, autant que je manifestai mon approbation par des hmm, et des grondements de pure gourmandise. Oui, soudain je me découvrais bien plus gourmande que nul n’aurait pu le deviner, et mes onomatopées appréciatives finirent par provoquer un éclat de rire à notre tablée, rire auquel même Ballast se joignit.

- Si c’est ça la raclette, je veux bien en manger tous les jours !

Ouais ce truc, ce fromage fondu, ces lardons, c’était un véritable paradis pour les papilles ! Mais Bran qui nous accompagnait, se chargea de me ramener aux réalités naines.

- Ah non Deejah, ça ce n’est que l’entrée, rien à voir avec la raclette !


Je le regardai tellement avec des yeux ronds que les autres se mirent de nouveau à rire. Même si eux aussi découvraient hein ? Ils faisaient les malins, mais rirait bien qui rirait le dernier ! Bon pour quand même j’avoue que c’était drôle et je ris bientôt avec eux, avant de tous nous interrompre tout soudain quand la porte de la taverne s’ouvrit à la volée sur un bien étrange défilé !

Mes yeux curieux et avides de nouveauté, étudièrent les nains qui firent leur entrée comme un troubadour entrant en scène. Et autant dire que l’effet était des plus réussis ! Il n’y avait plus nul autre son que le ramdam provoqué par cette singulière équipée ! Et moi je n’en ratai pas une miette, laissant ma fourchette en suspension, à mi-chemin entre l’assiette et ma bouche.

Bientôt une nouvelle agitation fit trembler la taverne, afin d’installer en deux temps trois mouvements une nouvelle table en plein milieu de la taverne, sous mes yeux qui s’arrondissaient de plus en plus de surprise. Une inspection de la taverne, vraiment ? J’hésitai encore à me faire un avis sur la question. Était-ce un véritable métier chez les nains ? Ou juste une blague. Mais pas le temps d’interroger Bran et surtout, il n’était point question d’interrompre de nos voix de traîne poussière, le rituel qui avait débuté.

Une chose était sûre, tout le monde se connaissait et le tavernier réserva un accueil digne de ce nom à ces inspecteurs très particuliers. Je souris en les voyant faire, sensible à la chaleur qui se dégageait de tous ces échanges. Bran n’avait en rien exagéré ses récits quand il me parlait de ses amis.

Puis soudain un son étrange me parvint et je guettai aussitôt la réaction de Ballast qui concentré, avait froncé les sourcils. Je me tournai alors vers Bran et me penchai pour murmurer.

- Qu’est-ce qui se passe ?

Ballast me fit aussitôt signe de me taire, me faisant me renfrogner un instant, pour me tourner vers ce qui créait cette étrange vibration. Un tonneau ? C’était un tonneau énorme qu’on fit rouler pour l’exposer aux regards de tous, et s’en suivit un silence quasi religieux. J’observai tout ça de plus en plus intriguée, voyant le tavernier se préparer à percer le tonneau, de bière de toute évidence et quand il accomplit le geste final, la taverne toute entière s’anima brusquement d’une explosion de joie et de cris qui déteignirent aussitôt sur notre équipage. Tandis que moi je me contentais de sourire d’un air béat.

Quel spectacle !! Et je compris pourquoi quand Gormundazul fit son discours. Son émotion était telle et l’histoire si émouvante que j’en eus moi-même les larmes aux yeux. Tout ça vibrait si fort dans cette taverne, l’amour des anciens, du passé, la tristesse pour ceux qu’on avait perdus, des êtres qu’on avait aimé tendrement. Je ne pouvais qu’y être très sensible, même si je n’étais qu’une étrangère parmi eux, je comprenais à la fois leur peine et leur fierté, l’amour du labeur bien fait et tant d’autres choses encore.

Je ne me remis de mes émotions que quand un nain déposa devant moi une chope d’une taille comme je n’en avais jamais vue et quand je vis les autres autour de moi se lever pour se mettre à avaler tout ça d’une seule traite, je lançai un regard alarmé à Bran. Si j’essayai de faire pareil, j’allais finir par me noyer ! Rien que l’idée de boire tout ça réveilla en moi une envie pressante. Et pourtant, j’avais le sentiment que si je ne tentais pas de relever le défi, j’allais finir clouée au pilori pour n’avoir pas réussi à faire honneur à cette fameuse bière venant du dernier fût brassé par le papa de ce formidable tavernier.

Je me levai donc et commençai à boire, bien plus lentement que les autres, mes joues virant immédiatement au rouge parce que NOM d’un cachalot, cette bière était sacrément puissante en arômes. Je finis par cesser le massacre quand les gouttes commencèrent à déborder de ma chope, coulant sur mon menton, dans mes cheveux et sur mes vêtements.

J’essuyai ma bouche du revers de la main en déposant l’énorme chope que je peinai du reste à tenir droite, avant de voir tout ça se renverser par terre, tout en guettant la réaction des nains. J'espérai qu’ils étaient bien trop occupés à boire eux-mêmes pour me prêter attention. A Bran, je glissai en essayant de dominer le bruit des conversations qui peu à peu reprenaient:

- Euh je préfère prendre le temps de boire tout ça tranquillement. Ce serait gâcher que d’en renverser une seule goute ! Et j’eus un rire un peu jaune, étant donné que j’en avais déjà laisser couler quelques unes sur moi.

Puis je toussai le plus discrètement possible derrière ma main, pour cacher combien le goût de cette bière était fort, mettant mes papilles sans dessus dessous.

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Glumtol Barbe-de-fer
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MessageSujet: Re: Retour au bercail [libre]   Retour au bercail [libre] I_icon_minitimeSam 21 Nov 2020 - 12:55

Glumtol était très émus, de part le goût succulent de cette bière et surtout de par son histoire, Barbe-braise lui avait fait un immense honneur de le servir en premier, et il avait senti toute l’émotion du tavernier quand celui si avait poser sa main sur son épaule…..

Son père avait été apporté par le voile mais son art et son savoir eux était encore vivant à travers cette bière, et aussi à travers sa ligné qui perpétuait se savoir et se talent qu’est celui de brasser la bière et de cuisiner, des enseignement de Girdon lui-même et qui aux yeux de Glumtol était parmi les plus importants, car peu importe où l’on vivait et les malheurs qui pouvait vous accablez une bonne bière et un bon repas était essentiel pour vivre et aller de l’avant.

Aller de l’avant toujours, c’est se que faisait les nains, le voile les avait frappé durement, mais il s’était relevé, il avait repris leurs vies en mains et n’avait rien lâché, les mineurs étaient retournés fouiller les entrailles de la terre, les guerriers avaient protégé leurs frères et sœurs, les maçons avait continuer de bâtir et le plus important les taverniers avait continuer de nourrir les nains et de brasser une bière d’exception pour un peuple lui aussi d’exception !

La fierté et l’honneur du peuple nain étaient dans cette bière, dans se liquide qui ravirait Girdon lui-même cela Glumtol en était sur, car bien que n’étend pas prêtre de Girdon il suivait ses enseignements de façon assidue et se considérait comme très proche de son demi-dieu titulaire dans son cœur.

La vue de tous ses nains et naine heureux et en paix lui fit chaud au cœur, nul n’avait à avoir peur du lendemain, tous vivaient en lieux sur, les frontières était solidement gardé, la flotte de guerre de Thanor ainsi que ses défenses enverrais par le fond n’importe qu’elle flotte hostile.


Glumtol était heureux, ce moment était des plus agréables à vivre, il posa sa main sur celle de Gormünd et le regarda, il n’y avait pas besoin de mots tous deux savait que ce moment était terriblement beau et précieux, il fallait le savourer comme cette bière avait été savouré.
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