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 Du cœur à l'ouvrage | Gendry

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Louise de Fernel
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MessageSujet: Du cœur à l'ouvrage | Gendry   Du cœur à l'ouvrage | Gendry I_icon_minitimeLun 19 Avr 2021 - 12:37


Fernel, deuxième ennéade de Verimios, An XVIII, Cycle XI



C’est une journée magnifique qui voit la fine silhouette de Louise se déplacer dans les petites rues de son bourg. Elle est rentrée la veille d’Arétria et il lui faut bien admettre qu’elle préfère Fernel à la citadelle arétane dans laquelle elle a dernièrement résidé. Rien ne vaut le confort et les habitudes d’un endroit aimé et connu dans ses moindres recoins.

La châtelaine salue tout le monde, comme à son habitude, elle s’arrête un peu auprès d’un nouveau palefrenier arrivé il y a peu, elle répond à ses questions et s’enquiert de son installation, un peu comme elle est sur le point de le faire pour un autre des résidents permanents de la petite cité. Gendry Adkin.

Il faut dire que les événements des dernières ennéades ont pas mal bouleversé l’organisation du bourg tout autant que la vie de la châtelaine, des événements qui l'ont empêchées de se tenir informée de l'état de celui qui l'a alertée à propos de la présence de Khalinas Do'ath dans les Monts d'Or, et s’il apparaît que les soldats et gardes déployés le long des hourds sont moindres, on sent qu’il demeure tout de même, dans l’atmosphère, une certaine tension induite par la présence de nombreux hommes en armes et armures, par les conversations à voix basse et les regards par-dessus les épais remparts qui protègent les habitants. A son départ en compagnie du Seigneur de Terrefière et des vivres destinés à Arétria, la châtelaine a laissé son bourg entre les mains expertes d’Aymeric Atréis, le Capitaine de sa garde. Il s’est empressé de faire son rapport au retour de Louise, évidemment, un rapport qui ne mentionne aucun incident relatif à des Drows ou toute autre engeance issue de ces Noirelfes. La menace semble donc écartée pour l’instant mais Louise ne baissera pas totalement la garde. Si cela s’est produit, cela peut se reproduire et il n’est pas question d’être à nouveau surprise par ces créatures. Sous peu de nouvelles décisions parviendront donc à l’ensemble de la population du domaine, mais pour l’instant…

- Monsieur Adkin ?

Louise vient de frapper à la porte de la forge, en toute simplicité, vêtue d’une robe simple mais plutôt jolie, de laine bleue aux galons d’argent. Une petite cape légère, son arme à la ceinture, et ce cercle de métal ouvragé qu’elle porte si souvent pour embellir sa chevelure.

- Je viens m’enquérir de votre santé, je n’ai pas eu l’opportunité de vous revoir avant mon départ pour Arétria.

Elle entre, toujours souriante et polie, observant les lieux avec une certaine curiosité.

- Syllas m’a fait savoir que vous lui avez causé du souci en limitant les soins qu’il pouvait vous apporter pour vous remettre à l’ouvrage rapidement…Est-ce vrai ?

Louise a un large sourire. Non elle n’est pas là pour lui faire des remontrances, mais vraiment pour s’inquiéter de lui et de son installation. Finalement, elle trouve cela amusant que quelqu’un tienne tête au vieux Syllas qui est toujours à bougonner dans sa barbe…
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Gendry Adkin
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MessageSujet: Re: Du cœur à l'ouvrage | Gendry   Du cœur à l'ouvrage | Gendry I_icon_minitimeLun 19 Avr 2021 - 15:20


Bon sang, mais pourquoi dois-je toujours n'en faire qu'à ma tête et me croire plus fort et plus résistant que la moyenne. Le soigneur insistait pour que je reste alité encore une ennéade, mais j'ai estimé qu'avec un emménagement et une forge neuve à faire tourner, je ne pouvais m'offrir ce luxe. Alors que des moyens, j'en ai, vu que j'ai toujours la somme amassée pour m'acheter une forge. C'est que la Seigneure Louise de Fernel m'a offert la forge qu'elle avait fait bâtir en remerciement. En remerciement pour quoi ? Avoir survécu à un coup de dague donné par une haute prêtresse drow...

- Bordel !

J'ai eu du mal à donner les ordres pour mon emménagement mais j'ai reçu bien plus d'aide qu'espéré et personne n'a exigé que je porte quoi que ce soit. Beaucoup de meubles m'ont été offerts qui plus est. J'ai un statut de héros. Je n'ai pas porté un coup, j'ai pris une dague dans le bide, j'ai rejoint à grand peine la cité pour prévenir du danger et je suis un héros. Je ne comprendrai jamais cette logique. Et face au monde, j'ai essayé de rester digne, de ne pas montrer que j'étais affaibli, mais sans y parvenir. Pas que c'était atrocement douloureux, disons que ça "picotait", mais parce que ça tirait. Recoudre, en surface, ça va encore, mais en profondeur, on le sent. Et en général, je n'ai été blessé que sur la surface. Ici, c'est une autre forme de blessure à apprivoiser.

L'emménagement m'a épuisé et j'ai reporté l'ouverture de la forge d'un jour. Je suis retourné à l'auberge pour y manger tranquillement et j'ai fait mes premiers achats de nourriture. Je supporte mieux la nourriture désormais. Prendre une dague dans le bide, ça n'aide pas à la digestion, semble-t-il. Je fonctionne vraiment au ralenti et les clients le comprennent. C'est avec l'aide d'une large ceinture de cuir que j'arrive à travailler quelques heures. J'ai fini ma création de voyage et j'ai retapé mes premières armes. Je l'ai fait avec d'autant plus de plaisir que je sais désormais combien une arme bien affutée peut faire des dégâts, et que j'espérais toujours qu'ils coincent celle qui m'a infligé cette blessure avec autant de perversité que de gratuité. Malheureusement, la drow n'a pas été retrouvée.

Je travaille au mieux et quand ça tire trop, je fais une pause, je m'allonge et j'attends que mes muscles ventraux décrispent avant de reprendre. Et j'étais allongé dans mon lit quand on a frappé à ma porte.

- Un instant !

J'ai cru reconnaître la voix mais ça ne peut pas être elle, elle est partie en voyage. Et pourtant, si...

- Dame Louise de Fernel ?

Décidément... Peut-être vient-elle me reprendre ma forge. Je tente d'avoir l'air le plus en forme possible, mais malgré la ceinture ventrale que j'ai serrée pire qu'un corset pour amincir une femme ventrue, je me doute que je reste pâle. Si on regarde autre chose que mon masque, bien sûr. Et elle vient s'enquérir de ma santé. Cela sent les remontrances. Quoi qu'avec le large sourire qui s'affiche, elle semble plus amusée qu'affectée que j'ai tenu tête à son soigneur.

- C'est que, ma Dame, le travail n'attend pas. Je ne suis pas encore en pleine possession de mes moyens, j'suis à 50% à peine, mais ça aide déjà pour réparer ou reforger des armes et finir mon "kit de voyage". Je vous l'apporte dans un instant, en guise de cadeau. J'ose espérer qu'en le voyant, vos alliés, vos visiteurs ou ceux qui seront vos hôtes souhaiteront avoir le même. C'est un cadeau intéressé, donc. Vous prendrez une tisane ?

J'ai ce qu'il faut pour moi, aucun plat digne d'une seigneurie, mais les tisanes, ça plait en général à tout le monde. J'en profite pour chercher le kit de voyage et le lui remettre avant de faire chauffer l'eau, au moins pour moi.

- Votre soigneur est très compétent j'imagine et je le remercie pour sa discrétion, mais j'ai trop vécu de soins dans mon enfance que pour supporter d'être réduit à l'impuissance ne serait-ce qu'une minute de trop ou pour me faire tripoter par d'autres mains que les miennes. Aussi, même s'il se débrouillera toujours mieux que moi, les soins que je pense pouvoir faire seul, je les fais seul. Et je paie mes médications, lotions et potions. Si je l'ai vexé, je m'en excuse. Je suis un patient docile tant que j'estime avoir besoin d'aide, mais après, je suis le pire patient qui soit.

Et si Louise sait lire entre les lignes, il semble clair qu'il ne changera plus sur ce plan. Puis il soulève un sourcil, surpris de la pensée qui lui a traversé l'esprit et hésite, renonce un premier temps pour servir les infusions. Seulement, Gendry est Gendry, les codes sociaux, il ne les a pas maîtrisés et il reste immature. Sa curiosité domine son bon sens.

- Je sais que je suis un manant et vous une Dame et que je ne devrais même pas me poser cette question, mais... Voilà... Vous vous inquiétez de ma santé alors que vous pourriez n'en avoir rien à faire. Vous perdez du temps pour moi et je vous en remercie, même si cela me surprend. Vous n'êtes pas venue avec une commande. Et là, une question m'est venue à l'esprit. Quelqu'un s'inquiète-t-il de comment vous, vous allez ? Vous avez une personne de confiance à qui vous pouvez poser certaines questions qui sortent du cadre de votre mission de seigneur, même si j'y entends rien en mission de seigneur. j'ignore tout de votre boulot. Vous avez des soldats, des gens pour vous aider pour vos tenues, vos courriers, la diplomatie et tout ça. Mais vous avez quelqu'un à qui vous pouvez répondre "non" s'il vous demande si vous allez bien ? Parce que vous me paraissez soucieuse, mais différemment de quand je luttais pour vivre. je sais pas si c'est pour moi que vous vous faisiez du souci ou pour la drow, ou les deux, mais ici, j'sais pas, ça a l'air d'être autre chose. Faut m'excuser, mais petit, j'pouvais pas faire trop autre chose qu'observer. Ca veut pas dire que j'observe bien ou que je comprends les mimiques des visages, je sais juste dire si c'est différent, quoi.

Ferme ta bouche, Gendry !
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MessageSujet: Re: Du cœur à l'ouvrage | Gendry   Du cœur à l'ouvrage | Gendry I_icon_minitimeMar 20 Avr 2021 - 12:42


- J’ai bien l’impression que personne ne pourra jamais vous empêcher de travailler, Monsieur Adkin.

Louise est aimable, elle est réellement inquiète de la santé de son ferronnier, comme elle l’est de tous ceux qui résident à Fernel.

- Cela étant, Syllas est un guérisseur extrêmement compétent, je vous conseille de l’écouter si vous voulez vous rétablir rapidement et vous remettre au travail de manière efficace. Vous ne l’avez pas vexé, vous l’avez surpris, ce qui est assez rare pour être souligné.

Une recommandation et un conseil, rien de plus. Elle avance dans la forge, le nez en l’air, les mains nouées sur le devant.

- Je prendrai volontiers une tisane puisqu’il semble impossible de vous demander de garder le lit.

Une fois encore elle sourit mais cette fois en l’observant. Elle n’est pas ici pour recevoir quoi que ce soit ou pour passer une commande, elle est là parce qu’elle en a envie. Elle prend place sur une petite chaise de bois, affable et tranquille, le scrutant du regard et gardant pour elle tout commentaire sur son teint indiquant un manque évident de repos. Il semble savoir ce qu’il fait et se connait mieux qu’elle donc elle ne dit rien même si, bien évidemment, elle n’en pense pas moins.

Elle récupère l’ensemble de voyage préparé par Gendry, remerciant d’un signe de la tête, et l’observe alors qu’il est en train de préparer cette tisane. Du très bel ouvrage, ce qui l’amène à sourire plus encore en notant ici et là les détails d’une grande finesse. Louise est toujours à son observation de cet ensemble quand Gendry s’exprime et lui pose une question. Une question qu’elle n’a tellement pas prévue qu’elle cesse son inspection pour l’observer en haussant les sourcils.

- Je m’inquiète de tout le monde à Fernel, vous ne faites pas exception à la règle. Vous avez approché une créature honnie entre toutes et qui vous a blessée. Il était tout à fait logique que je vienne vous voir, ne serait-ce que pour vous remercier pour le fier service que vous avez rendu à Fernel ainsi qu’à la Péninsule. Je n’ai pas pu venir plus tôt, j’ai eu beaucoup d’affaires urgentes à régler. Ici et ailleurs.

Elle penche un instant la tête sur le côté pour l’observer, les deux avant-bras posés sur l’ensemble de voyage que vient de lui offrir Gendry. C’est une question que personne ne lui a jamais posée, en réalité. Louise est coupée de beaucoup de choses, de par son rang. Même si elle est entourée de serviteurs et de personnes qui la soutiennent dans sa gestion de Fernel, elle est seule. Tout le temps seule. Elle n’a absolument aucun ami ici et le seul à pouvoir se prévaloir de ce titre vient très rarement à Fernel. Il a sa vie, loin de la Péninsule, avec une dame dans son cœur et beaucoup de sang sur les mains, mais elle peut tout lui dire, une à deux fois l’an, et encore, très rapidement parce qu’il ne reste jamais longtemps au même endroit. Elle baisse la tête, un peu, peinée de devoir faire cette constatation difficile devant lui, à qui elle ne peut pourtant rien expliquer. Personne ne doit jamais rien savoir à propos de Dante qui est le seul en qui elle a confiance. Pour le reste…Non. Elle n’a aucun ami. Aucune amie. Rien qui ne s’approche d’une personne qui serait là pour elle, ici, à Fernel.
Elle inspire profondément et répond, d’une voix douce :

- En effet, vous ne devriez pas poser ce genre de questions à une personne que vous connaissez à peine. Je sais que c’est votre nature franche et directe qui veut cela…je vais vous répondre.

Elle s’éclaircit un peu la voix pour évacuer cette boule qui s’est brièvement installée dans sa gorge.

- Je suis fille unique. Héritière d’une seigneurie. Noble Dame. Cela laisse peu de place pour une amitié sincère. Il existe pourtant en ce monde une personne dont je m’inquiète et j’ose croire qu’elle s’inquiète un peu de moi également. Je ne la vois presque jamais mais…je sais qu’elle est là pour moi. C’est tout.

Voilà. Une réponse sobre, qui dit tout sans en dévoiler trop.

- Je vous parais donc si soucieuse, Monsieur Adkin ?

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MessageSujet: Re: Du cœur à l'ouvrage | Gendry   Du cœur à l'ouvrage | Gendry I_icon_minitimeMar 20 Avr 2021 - 16:24

- Oui, vous me paraissez soucieuse, dame de Fernel

dit-il en s'asseyant précautionneusement. S'accroupir pour ramasser le kit de voyage n'a pas fait travailler ses abdominaux, pas plus que faire chauffer l'eau ou en verser dans la tisane. Mais s'asseoir l'oblige à se plier et à trouver une position qui évite que la plaie tire de trop. Mais il évite de grimacer, faisant preuve, sans doute, d'une tolérance forte à la douleur.

- J'ai cru un moment que nous parlions de monstre à monstre, entre la mienne, physique, et la vôtre, sociétale. J'ai cru un instant que la drow et moi pourrions nous comprendre sur cette même base qui fait que ce qui nous lie, c'est qu'il nous faut supporter une différence. Puis, bon, aussi bizarre que vous soyez, j'crois qu'j'vous aime bien.

Du côté des choses à ne pas dire, c'est sans doute la pire, surtout si cette déclaration peut contenir une quelconque ambiguité. Mais la suite devrait rassurer la noble.

- Et c'est moche. Parce que d'ordinaire, je cause pas aux gens. D'ordinaire, je ne m'y intéresse même pas. J'ai dû renoncer à tellement de choses, de l'amour de mes parents à toute ambition de vie sociale. Puis j'ai réalisé que j'avais renoncé sans le savoir à toute vie sentimentale aussi. Fuir mon lieu de vie était devenu facile, car je n'y avais plus rien, plus aucun plaisir. Mais, et je vous souhaite que vous n'ayez jamais à vous en rendre compte, quand on voit la mort en face, on dresse un bilan. Et le mien n'était pas brillant.

Elle voulait savoir comment il va, elle va l'apprendre de façon violente, parce que là, il a fait sauter les barrages.

- J'ai réalisé que rien ne me manquerait, sauf peut-être le plaisir de la traque et le plaisir de faire chanter le fer, deux plaisirs bien dérisoires n'est-il pas ? Et que je ne manquerais à personne, ce qui était une bonne chose. J'ai envie de croire que vous êtes une bonne personne, réellement soucieuse des autres, et que vous ne faites pas ça juste parce qu'une doctrine vous l'impose ou que la solitude vous pèse. Mais j'ai pas l'habitude qu'on s'inquiète pour moi ainsi. J'ai pas l'habitude qu'on reste à mon chevet. J'ai pas l'habitude qu'on s'intéresse à moi. Et c'est passablement déroutant. C'est même cruel. Parce que vous m'offrez un soupçon d'espoir. Je me dis que, peut-être, je pourrai avoir une amie. Je ne songe même pas plus loin que ça. Juste une amie. Quelqu'un à qui je pourrais demander sincèrement si ça va. Je l'ai fait d'ailleurs.

Son débit s'accélère, sa voix se fait un peu plus puissante, sans qu'il le réalise vraiment.

- J'ai jamais demandé à être perçu comme un héros. J'ai rien d'un héros. J'ai pris une lame dans le bide et je suis rentré dans l'espoir de ne pas crever, parce que chaque être vivant, chaque animal, face à la mort, retrouve cet instinct. J'ai rien fait d'autre. Et on m'offre des meubles, on me salue avec respect, on ne râle pas parce que je travaille à la moitié de mes capacités. On est gentil. J'aime pas la gentillesse, elle m'indispose autant que la pitié. Et j'aime pas qu'on m'aime, parce que ça me donne de l'espoir. Et qu'il va bientôt que je refasse le deuil d'un tas de choses et que la première fois déjà, c'était douloureux. Alors...

Il prend son inspiration, visiblement, même les vannes ouvertes, certains bouchons ont du mal à sortir.

- Alors oubliez que je suis humain. Oubliez que j'ai eu un quelconque courage. Si j'avais vraiment du courage, chaque fois que je suis en haut d'une falaise me demandant si je regretterais d'avoir sauté avant de toucher le sol sans oser le faire, ben je sauterais et j'aurais la réponse. Parce que j'avais trouvé un semblant d'équilibre. Et que cet équilibre, vous l'avez brisé. Et qu'il va falloir que je me reconstruise. Oubliez l'humain, revoyez le monstre. Venez voir l'artisan si vous avez besoin d'une casserole, d'une dague ou d'une statue en fer. Si vous comprenez ce sentiment-là, respectez ma demande. Et si vous ne comprenez pas ce sentiment, respectez d'autant plus ma demande.

Une profonde inspiration, puis un soupir.

- Beaucoup seront ravis de vos attentions. Moi, elles me font souffrir. Rien que par votre position et la mienne, nous ne pouvons être amis. Ne vous positionnez plus en amie. Vous êtes ma Dame et ma première source de revenus et c'est très bien ainsi. Mais n'agissez plus avec moi comme avec les autres membres de votre peuple. Je ne suis pas les autres. C'est pas que votre faute, tout serait plus simple si je vous appréciais pas. Mais j'arrive pas à vous détester. J'sais pas pourquoi.

Il souffle sur sa tisane et la boit. Il a tout dit. Il ignore si elle vient le voir par pitié ou si elle est vraiment arrivée à faire fi de ce qu'il est. Il se demande même si elle le sait, finalement. Mais s'il a fui son soigneur, c'est parce que ce dernier a vu ses cicatrices. Et il ne voit pas pourquoi il n'aurait pas glisser à sa Seigneure que Gendry avait un aspect monstrueux. il repartirait bien vers sa forge pour faire chanter le fer, mais ça tire vraiment fort. Le monde, ça le rend tendu. Même si ce "monde" se résume à une personne.
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MessageSujet: Re: Du cœur à l'ouvrage | Gendry   Du cœur à l'ouvrage | Gendry I_icon_minitimeMer 21 Avr 2021 - 19:34


Les mains posées sur le cadeau qu’il vient de lui offrir, Louise écoute, parce que c’est ce qu’elle fait de mieux. Elle écoute et plus il parle, moins elle sait où il veut en venir. D’ordinaire, les gens ne se confient pas de la sorte à leur seigneur. Ils restent assez vagues et il est très rare qu’ils offrent un tel niveau de confidence. La châtelaine est désarçonnée, interloquée par cette attitude et par ses propos.

Il a eu une vie difficile, une vie compliquée, comme tant d’autres personnes en ce monde et pourtant il est toujours là. Il est là et il parle. Sans s’arrêter. Comme si sa question avait somme toute ouvert la voie à tout un flot de pensées inarrêtables et difficiles, qu’il lance sur le sol dans une grande envolée de phrases douloureuses. Parce qu’elle est là, la douleur, elle la sent en chacun de ses mots, elle la devine et elle la voit aussi à son attitude, son maintien, son teint pâle et son regard posé sur elle, un regard difficile, à la fois compatissant et plein de reproches.

Plus il parle et moins elle se sent à l’aise.

Plus il parle et plus elle regrette d’être venue ici, pour sincèrement s’enquérir de sa santé.

Est-ce vrai ? Est-ce donner de l’espoir cruel que de s’inquiéter d’une personne qui n’a reçu que peu d’affection dans sa vie ? Elle remet tout en perspective, alors qu’il parle. Est-elle trop familière ? Est-ce donc perçu comme cela, ses visites régulières au peuple ? Comme une…comme une charité ? On lui a toujours appris à prendre soin de son peuple, parce que c’est son devoir. Cela dit, là où Eudes de Fernel s’acquittait de cette tâche par pur obligation et sentiment protocolaire, Louise, elle, est curieuse de chaque personne qu’elle rencontre. Il en a toujours été ainsi et il en sera toujours de même. Elle a cet élan qui la pousse vers les autres, à les comprendre, à les connaître, pas nécessairement pour s’en faire des amis mais parce qu’elle sait que la force est dans l’union des différences et qu’on peut appendre quelque chose de tout le monde, que ce soit un Duc, un assassin ou un ferronnier.

Et qu’apprend-t-elle aujourd’hui ? Que sa visite le fait souffrir ? Qu’elle a brisé son équilibre ? Juste en se montrant gentille et courtoise ? C’est dur à entendre. Très dur pour Louise qui est constamment repoussée dans ses affections et dont les visites au peuple sont les seules façons pour elle de se rappeler qu’elle n’est pas rien et qu’elle a de l’importance pour tous ces gens. Toute l’affection qu’elle ne peut donner à personne en privé, elle la disperse ici et là, à Fernel, en prenant soin des gens, en apportant ici une couverture, là-bas un sac de grains, ailleurs une oreille pour écouter les grands malheurs et les petits bonheurs…Cela l’apaise et cela lui fait du bien tout en apportant du soulagement à ceux qui en ont besoin.

Lui dire que sa visite est potentiellement une mascarade et donc quelque chose de joué, de faux, une chose à laquelle elle s’astreint par devoir, c’est terrible. Et elle accuse pourtant le coup, déglutissant avec peine, avant de regarder ailleurs.

- Je ne me positionnais pas en amie, je m’inquiétais réellement de votre santé, ainsi que je m’inquiète de tous ceux qui résident en mes murs…

Elle se lève, droite, digne, le petit cadeau entre ses bras et dit, d’une voix blanche :

- …et je constate que vous allez très bien, ce qui me remplit de joie. J’espère que vous pourrez retrouver rapidement l’ensemble de vos forces. Nous allons avoir besoin de vous sous peu.

Elle esquisse un sourire puis baisse la tête un instant.

- Je ne vous importunerai plus. Je comprends vos paroles et respecterai votre demande. Je vous souhaite une belle journée, Monsieur Adkin.

Sur ces paroles, elle s’éloigne déjà, toujours digne.
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MessageSujet: Re: Du cœur à l'ouvrage | Gendry   Du cœur à l'ouvrage | Gendry I_icon_minitimeVen 23 Avr 2021 - 6:33

Il y a des moments où on aimerait partir avec un arc et quelques flèches en forêt. Ou des moments où on aimerait avoir un talent magique pour se transformer en souris et se cacher dans un petit trou. Ce moment, c'est maintenant ! Je vois bien que je l'ai blessée à la difficulté qu'elle a de déglutir puis elle se drape dans sa dignité et je serai le plus bas des hommes que de le lui faire remarquer. Quand elle se sent de lui dire que son inquiétude pour lui, de même que pour les autres membres de son peuple, était réel, il évite de lui sourire mais lui dit avec simplicité :

- Je vous crois sans peine et si je vous ai vexée sur ce point, je vous présente mes excuses. Ce n'était pas le but.

Quand elle ajoute qu'elle aura besoin de lui sous peu et qu'il faut qu'il recouvre la plénitude de ces moyens, il se serait bien militairement mis au garde-à-vous pour marquer le coup, mais il a ce tiraillement au niveau du ventre qui le bloque.

- Je serai prêt. Mon marteau et mon arc sont vôtres.

Ce n'est pas le plus grand guerrier que le monde ait connu, ni le plus courageux, ni le mieux entraîné, loin de là. Mais un arc peut toujours servir. Et quelqu'un qui combat au marteau, ça peut impressionner. Elle le quitte et il ne la retiendra pas. Forcément, puisqu'il lui a demandé de ne plus venir pour s'inquiéter pour lui.

- Merci... D'avoir compris ma demande... Que votre journée soit agréable, ma Dame.

Une fois cette dernière partie, il émet un soupir. Certaines choses sont compliquées à dire, et certaines demandes difficiles à formuler. Mais c'était nécessaire. Il retire sa ceinture et émet un autre soupir, plus douloureux, puis il s'allonge avant de jeter un oeil à la plaie. Il ne devancera pas le conseil du soigneur et ne retirera les points que dans 4 jours. Apparemment, il n'a pas trop fait d'erreur, la cicatrice n'a ni gonflé ni rougi. Il ferme les yeux, s'octroyant une "sieste" qui ne durera qu'une heure, au maximum. Puis il reprendra le travail à sa forge, pressé de reprendre une vie normale. Après cela, il faudra manger, ce qui ne le réjouit que partiellement.
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