[Etude des Engeances] Le premier jour du reste de vos vies

5ème ennéade de Bàrkios, second mois de l’Automne – An XIX : XI
Non loin de la frontière entre le Brissalion, la Haute-Virnée et la Nérania.

Le mois de Favriüs avait été des plus chargés au Zagazorn. Harald, le Grand-Roi, avait donné des ordres clairs, bien que nombreux. Au Nord, à la capitale, il devait s’en retourner, patientant, jetant un œil sur le monde depuis son immense carte du continent taillée à même le roc du mur de la salle du conseil royal. Assis sur son trône, recevant les doléances de son peuple, le souverain élu parmi l’Althinkalan gardait un œil sur les corbeaux, attendant, patientant, tandis qu’en Péninsule se jouait le simulacre de justice qui devait sanctionner d’une manière ou d’une autre la lâcheté d’un Marquis.

A l’Est, à la frontière entre le Brissalion et les terres d’Anaëh, un Nain désormais légendaire avait été chargé par la couronne de dessiner les plans d’une forteresse destinée à recueillir scientifiques et militaires de deux peuples, des deux nations, dans le but commun d’étudier les créatures qui pullulent dans la Nérania : les Engeances de Brisséa. Créatures maudites, issues des ondes les plus sombres de ce monde, malédiction divine née de l’Ire du Père, tuant animaux et Nains sans distinction, semant la mort et la destruction partout sur les terres ancestrales des Nains. Cette étude devait avoir pour but de mieux les comprendre, afin de mieux les combattre… Ou les guérir. Car, dans la population Naine, nombreuses étaient les voix qui s’élevaient de ci de là, et qui mandaient la pitié, pensant – à tord ou à raison – que ceux qui furent jadis leurs parents, pouvaient être guéris de leur malédiction. Cette étude devait répondre à toutes les questions que se posaient poilus et bavettes… Ainsi que Harald.

Au Nord-Est, à la frontière entre le Brissalion, la Nérania et la Haute-Virnée, c’est là que le premier acte de ces études, et de la reprise des territoires perdus devait débuter. Là, jadis, se trouvait la loge du clan Crin-d’Acier. L’emplacement stratégique de cette loge explique à lui seul pourquoi elle fut établie comme le premier maillon de cette immense chaîne qu’est celle de la reconquête du Grand Nord. D’abord, des missions de reconnaissance furent établies : éclaireurs, géologues, topographes, se relayèrent afin de cartographier les lieux et d’établir la meilleure tactique, exploiter les avantages et éviter les défauts de ce terrain montagneux.

Aujourd’hui était le jour de l’assaut. Sous les ordres de Brynhild Odomar, liée du Grand-Roi, et candidate parfaite pour la succession de celui-ci au poste de Gazanundi, Thorald, fils de Harald, attendait l’ordre de l’assaut. Non loin de l’ancienne loge, ils s’étaient rassemblés, soldats lourds, légers, archers et autres fantassins aux hallebardes flamboyantes. Devançant une cohorte de scientifiques, de bâtisseurs, de maçons, de terrassiers, forgerons, éleveurs, et autres artisans, ils devaient prendre d’assaut la loge supposée déserte, et en sécuriser les alentours proximaux, puis, de là, établir un périmètre grandissant autour de la loge, afin de garantir la sécurité de tous.

Thorald n’en pouvait plus d’attendre. Digne fils du « Barbe-Sanglante », il avait suivi les traces de son paternel depuis le début de sa propre existence. Adorant se battre, préférant la guerre, il s’était enrôlé dans l’infanterie lourde, où il avait servi sous les ordres de son paternel en tant que simple soldat, devenant ensuite sergent, dirigeant ainsi plusieurs cognards au cœur de la mêlée. Blessé à de multiples reprises, ayant toujours été volontaire pour servir d’éclaireur durant les marches, faisant plus de rondes sur le mur lors de sa construction qu’aucun autre soldat avant lui, acceptant toutes les missions, que celles-ci soient contre les gobelins, les engeances, ou les Wandrais, le jeune Thorald possédait son lot d’expériences du combat et de cicatrices.

Blessé à maintes reprises, souffrant déjà des affres de certaines d’entre-elles, sa détermination n’a d’égal que son orgueil ; sa fougue n’a d’égal que son courage… Ou serait-ce de l’imprudence ?

En tout cas, sa hache était tirée, son armure de plate était luisante sous le soleil d’Automne, et ses mires, flamboyantes telle un immense brasier, dardaient un regard de braise sur ce qui devait être le futur champ de bataille de la reconquête du Nord.

Le printemps touché presque à sa fin. Les longues journées étaient de retour, apportant avec elle la douceur de l'air, les senteurs de la végétation naissante, l'eau fraiche des montagnes, ou encore le chant des oiseaux.
Le mois avait été si chargée, que la naine n'avait pu en profiter. Elle s'était contenter de se rappeler des printemps de son enfance. Les courses sur les blocs de glace dans la rivière, les couronnes de fleurs pour sa mère, la senteur des bouquets dans la cuisine, le souffle dans les pissenlits et l'envole des graines à venir. Beaucoup de souvenir heureux auprès de son frère et sa mère. Des souvenirs qu'elle espérait partager un jour prochain avec des baveux. Tout du moins l'espérait-elle.

Son esprit avait besoin de repos après tout ce mois. Entrainement le matin avec ses troupes, les après midi a honoré des rendez-vous pour planifier des entrepreneurs de leurs projets, les soirs à établir les plans de déplacement, de fortification et moultes autres soucis qui concernait leur expédition.
Pour le bien de son cerveau, il était enfin l'heure de mettre en œuvre  tout ce qui avait été pensé.

S'il y avait une chose dont elle avait plus hâte que de se battre, c'était de rejoindre un lit décent et prendre un bain. La Thane avait bu une bonne bière, s'était effondrée dans son lit et s'était levée au aurore pour se préparer. Un bon petit déjeuner constituer d'omelette avec des pommes de terre, du bacon grillé, du fromage frais sur un pain craquant, accompagné d'un lait chaud au miel.
Elle avait serrer les cordons de cuir de son armure, ajuster la position de chacun des éléments qui constituaient ses protections, aiguiser ses lames une dernière fois. Puis la guerrière avait prit le chemin de la tente de commandement quand elle aperçu Thorald, le fils d'Harald.

- Comment te sens-tu? Nous allons revoir rapidement notre plan d'attaque avant de marcher sur le village.

Les troupes étaient prêtes. Thorald, commandant d’une petite section de soldats, n’attendait plus que cela : en découdre. Le fils du « Barbe-Sanglante » avait déjà sa réputation malgré son jeune âge, et, d’une certaine manière, son orgueil commandait de tout faire pour la maintenir. Toute son attitude transpirait le combat et la violence. S’il ne possédait pas de surnom à proprement parler – du moins pas encore – sa section de frères et sœurs d’armes savait très bien que lorsque l’ordre serait donner, il serait le premier à avancer.

Ce fut Brynhild qui le tira de ses pensées. Le petit campement militaire se situait à quelques centaines de mètres de la l’ancienne loge des Crin-d’Acier. S’ils étaient techniquement non loin du Brissalion et de la triple frontière, et donc, en territoire plus ou moins sécurisé, les reconnaissances des dernières ennéades montrèrent que l’endroit était régulièrement un lieu de passage pour des créatures allant de la Haute-Virnée à la Nérania. Quelques Engeances de Brisséa furent observées, bien qu’elles préfèrent les régions plus montagneuses, et de petits groupes de Berserkers manquèrent de s’en prendre aux éléments de reconnaissance.

« Baruk Brynhild ! »Dit-il, frappant son plastron avec la fougue de la jeunesse et la rudesse de l’élite des forces lourdes. « Je suis prêt à faire honneur aux Brise-Os ! Et aux arts du Puissant ! La tente de commandement est là, je te suis ! »

Chemin faisant, Thorald et la liée de son paternel firent les quelques toises qui séparaient la troupe de la tente de commandement. Là, quelques officiers étaient déjà présents : commandant les éléments des régiments lourds, légers, de reconnaissances et de soutiens – logistiques et armes de jets – les officiers étaient penchés sur la carte de la région réalisée à l’échelle, avec de petites pièces de bois symbolisant les unités. Lorsque Brynhild se présenta, ce fut tout d’abord le capitaine du régiment de reconnaissance qui prit la parole.

« Baruk Barazrinn ! »Dit-il, frappant son plastron. « Voici la carte des environs. Les dernières ennéades de reconnaissances montrent que la région est le terrain de chasse d’une petite horde d’Engeances de Brisséa, environs 10 individus. Aussi, des traces prouvent que quelques Kobolds et Grobis traînent ici à la nuit tombée. Nous ne risquons pas de tomber sur des sauvageons ni des Berserkers, les lieux sont trop dangereux pour eux. Comment veux-tu procéder Barazrinn ? »

La naine allait prendre la parole lorsqu'elle entendit au loin de l'agitation, elle se retourna et vit Akkar arrivé, trônant fièrement sur un bélier en tête de fil. Il sourit et les salua de la meilleure des façon qu'il soit, annoncer qu'il avait amener des renforts, bien que cela était évidant au vu du nombres de dawis qui avaient fait leur apparition dans le campement.
Elle nota mentalement de demander aux civils, s'ils pouvaient monter la tente des nouveaux vu car ils n'auraient probablement pas le temps de le faire avant l'attaque.

- Qu'on apporte à boire et à manger à ses barbes!!

La thane les voulaient en forme pour l'offensive. Et vu qu'elle avait choisit les civils pour leur compétence, elle les vu apparaitre avec de quoi étancher soif et faim, mais sans les alourdir. Ils auraient de quoi festoyer dans le sang des culs verts aura coulé.

Brynhild s'approcha d'Akkar et le serra dans ses bras, avec force et respect, tapant sur son épaule pour lui témoigner son amitié.

-Akkar voilà une surprise qui fait plus que plaisir en cette matinée, nous allons retardé légèrement l'expédition afin que tes barbes reprennent leur souffles, se dégourdissent les jambes et aient l'estomac calé. Viens donc te joindre à nous dans la tente de commandement.

La thane ouvrit la marche, attrapant une miche de pain et une outre d'eau au passage pour les confier au thane. Venir en bélier depuis Lantes avait dû être épuisant. Les béliers étaient, certes, de brave et puissante bête en plaine, mais ils étaient en montagne, un environnement plus difficile d'accès. C'était une preuve de leur implication dans le projet, ce qui plaisait à la Barazrinn.
Akkar avait amener des archers, et ils en manquaient cruellement, leur venu leur simplifierait grandement la tâche et leur éviterait des pertes dawis.
Elle se tourna vers le capitaine de reconnaissance et lui dit:

- Reprends donc du début pour que Akkar puissent avoir la situation dans son ensemble.

Thorald regardait la petite carte annotée et à l’échelle, qui se trouvait sur une tablée rectangulaire au milieu de la tente de commandement autour de laquelle se trouvaient tous les officiers. Ici, Thorald était le moins haut gradé : simple sous-officier, il commandait une section et était sous l’autorité de plusieurs officiers supérieurs, dont, notamment, Akkar Hache-de-Bronze, le nouvel et dernier arrivé à cette réunion.

Lorsque ce dernier arriva, Thorald frappa son plastron et baissa la tête en signe de respect. Akkar était plus ancien, plus haut gradé, il possédait une histoire militaire à faire pâlir d’envie les jeunes poilus les plus ambitieux. Sa présence, ici, était ô combien plus logique que celle de Thorald : la sienne s’expliquait par le fait qu’il était le seul commandant d’une unité d’infanterie lourde impliquée dans les opérations – et par le fait qu’il était le fils du Grand-Roi.

Le capitaine du régiment de reconnaissance, lui aussi saluant l’Ongaraz !, reprit alors sa tirade dès lors que Brynhild lui intima l’ordre de reprendre pour tout réexpliquer au nouveau venu.

« Baruk Ongaraz ! » Dit-il, frappant à nouveau son plastron et dévoilant d’un geste de la pogne la grande carte présente sur la table. Il aurait aimé faire une maquette à l’échelle, mais cela aurait prit bien plus de temps encore et les opérations n’avaient que trop traînées. « Comme je le disais, les lieux sont régulièrement visités par une petite horde d’Engeances de Brisséa, comptant environs 10 individus. A la tombée du jour, des Kobolds et des Grobis traînent dans les parages mais disparaissent bien rapidement. » Reprit-il, faisant cette fois plus concis. « L’ancienne Grandloge du clan Crin-d’Acier est constituée de deux parties, de part et d’autre de l’Oliya. Initialement, les deux parties étaient reliées par un pont de pierre naturel, mais le Voile l’aura fait s’effondrer. Nous allons former deux fronts : un flanc droit et un flanc gauche. Les deux fronts seront commandés par le sergent Thorald Brise-Os, ici présent. Leur mission : repousser n’importe quelle menace jusqu’à une distance respectable où ils établiront des défenses avec l’aide des ingénieurs du génie militaire. Derrière les éléments d’infanterie lourde avanceront l’infanterie légère qui devront reconquérir la loge proprement parler. Une fois la zone sécurisée, les bâtisseurs devront construire un pont entre les deux rives pour permettre une communication entre les deux flancs, et la loge sera réhabilitée pour accueillir les futures engeances capturées avant qu’elle ne soient transportées jusqu’à la frontière avec le protectorat Elgi de Malereg. Aussi, une partie de la loge sera aménagée afin d’accueillir les troupes et les érudits. Nous avons réfléchi à ce plan depuis plusieurs ennéades, si vous êtes d’accord, c’est ainsi que nous procéderont. »

L'assemblé était enfin au complet. Il y en avait fallut des préparatifs pour que tout ce monde soit réunit en cette aube d'automne. Tout n'avait pas été de tout repos ces dernières énnéades, des accords et des disconvenances avaient pavés le chemin qui menait à l'ancienne loge des Crin d'Acier. Ils n'en avaient jamais été aussi proche, et tous ce temps passé serait récompensé au crépuscule.

Peut être parut-elle renfrognée et fermée lorsque le capitaine du régiment de reconnaissance fit le récapitulatif du plan d'attaque, mais ce n'était point ce qui était en action dans son esprit. La naine revoyait le scénario de la bataille à venir dans son esprit, sentant l'odeur du sang ferreur, recevant la brise humide du vent en observant le champs de bataille après l'action, expérimentant la lourdeur de sa hache dans sa main et les courbatures du combat. La thane avait véçut de nombreux affrontements, cependant aucuns d'entre eux ne se déroulaient jamais de la même manière et aucunes tactiques n'étaient dénuées d'imprévu.

- ... si vous êtes d’accord, c’est ainsi que nous procéderont.

Brynhild observa les nains présent dans la tente. La tension était palpable, certains avaient l'habitude de gérer ces situations, ce qui n'était pas le cas pour les civils assistant à la réunion. Ils n'étaient pas courant qu'ils soient aussi proche des lignes de combats et leur rôle n'étaient habituellement pas aussi important. Les bâtisseurs devraient attendre que les guerriers sécurisent pour qu'ils puissent travailler.
La cheffe d'expédition avait passer beaucoup de temps avec les bâtisseurs pour pré-construire des structures pour le pont ainsi que des palissades.

Akkar prit la parole afin de mettre en exergue un point qu'aucuns des généraux n'avaient pensé, certes, mais sa présence et celle de ces barbes n'avaient été prévu.

- En effet Akkar, excellente suggestion intégrons là dans notre plan d'attaque. Mais avant cela... la naine attrapa une chopine de bière, du courage liquide, pour trinquer avec les autres dawis. Dawis, levez vos chopes!

Ainsi, les officiers dirigeants les éléments militaires mobilisés aujourd’hui se mirent tous d’accord. L’infanterie lourde, élite des armées Lantaises, devait être au centre, épaulée par les chevaucheurs de béliers, rapides, forts, capables de frapper loin dans les lignes ennemies et de revenir tout aussi rapidement. L’infanterie légère, elle, devait reprendre l’ancienne loge, la sécuriser d’une manière ou d’une autre, avant que n’entrent en scène les bâtisseurs et autres guerriers du génie. La première étape de la reconquête commencerait donc ici.

Quelques heures plus tard, le même jour.
En début d’après-midi.

Les officiers trinquèrent les uns les autres, éructant quelques mots de courage ou de bénédictions, invoquant les dieux, priant les anciens, les ancêtres et les guerriers légendaires qui peuplent les Derniers Halls et qui hantent les grandes sagas. Nul doute qu’aujourd’hui, le Mogankordum avait les portes grandes ouvertes, et que les dieux et les anciens regardaient depuis le Monde de Dessous, les actions de ceux qui, sur la terre, s’apprêtaient à combattre. Aujourd’hui, toutes leurs actions passées, leurs réussites et leurs actes, seraient jugés par Heidum le Fortuné afin qu’il décide si oui, ou non, les Braises-Vies qui tomberaient aujourd’hui seraient dignes de festoyer à la table du Père… Ou s’ils seraient condamnés aux châtiments éternels de Varri, noyés dans son puit.

Les troupes avancèrent selon l’ordre établi. Thorald était à la tête de sa section, et se trouvait sur la rive droite, accompagné par des éléments de chevaucheurs sous l’autorité d’Akkar – de toute manière tout le monde était sous son autorité aujourd’hui car il était la plus forte entité dirigeante. Derrière, l’infanterie légère avançait également, protégée par les éléments lourds. Ils bifurquèrent conformément au plan défini, et les troupes lourdes, elles, continuèrent sur une centaine de mètres environs, se préparant à faire face à la moindre menace.

Cent mètres… Deux cent mètres… Trois cent mètres… Et toujours rien. Pas d’adversaires, pas de créatures, rien que les paysages vallonnés et rocailleux devant et autour d’eux, courant encore sur des miles avant de grimper soudainement en de grandes montagnes entourant une vallée, celle de la Nérania. Lorsque Thorald ordonna l’arrêt des troupes, et de former une ligne, rien ne bougea non plus. Il ne semblait y avoir aucune menace sérieuse par ici.

Pour les troupes légères, la déconvenue fut toute similaire. L’intérieur de l’ancienne Grandloge et des anciennes échoppes était détruit, saccagé. Les restants de mobiliers étaient éparpillés ça et là, certains brûlés, d’autres brisés à la hache, à l’épée ou fouler aux pieds. Des étoffes étaient encore là également, ainsi que des fioles aux contenus inconnus, des herbes séchées, des pots cassés. Les lits étaient poussiéreux, les draperies étaient sales de suie, de sang, et de divers autres effluves qu’il vaut mieux ne pas connaître.

L’émotion fut toutefois grande et ô combien triste lorsqu’au détour d’un couloir, des cognards Lantais découvrent les cadavres momifiés d’une naine et de son marmot blotti tout contre. Etaient-ils des Crin-d’Acier ? Ou simplement de passage ? Ils sont morts là, voilà bien des lunes en tout cas, et s’il est impossible de déterminer qui les a tués, ou comment ils sont morts, le fait qu’ils soient parmi les derniers Nains à avoir vécus ici depuis le Voile étreint les cœurs de tous, même des plus valeureux soldats.

Un autre cadavre vous fait sourire cette fois : celui d’un Gobelin à moitié dévoré. Sa mort n’est pas récente non plus : le sang est sec, la poussière englobe la dépouille, et ses os sont presque tous blanchis par le temps.

Y’a-t-il réellement eu de la vie ici, après le Voile ? Êtes-vous réellement en danger ?

Consignes:

De toute les issues possible qu'avait imaginé la naine, aucune d'entre elle prenait en compte le fait que le village du clan soit vide. Que nul dawis ne vivent dans la carcasse du hameau était censé. Cependant les rapports faisaient part d'autres créatures logeant dans les environs. Mais rien, pas d'âmes ou non qui respirent.

Les troupes firent le tour du bourg à de multiples reprisent afin d'être sûr que rien ne résidait ici afin d'appeler les bâtisseurs qui vinrent dans la crédulité la plus total au cœur de la Grandeloge. La première étape était de sécurisé les lieux, reconstruire les palissades, consolider ce qu'ils restaient, et rétablir le pont entre les deux parties du villages.
La thane mit à l'ouvrage la moitié des troupes afin d'aider les bâtisseurs à porter les structures pendant qu'ils les installaient.
Cela avait été une bonne idée que de préconstruire certains élèments de la reconstruction, ils avaient gagnés un temps fou, si bien qu'à la tombé de la nuit, l'essentiel de la sécurité était dressé.

Brynhild laissa a Akkar le soin de s'occuper des rondes et de la sécurisation militaire du campement pendant qu'elle gérait la logistique du village avec les chefs bâtisseurs. Il faudrait réhabilité les maisons au fur et à mesure, nettoyer les dégâts matériels et les corps restant. Elle préparait aussi un rite funéraire pour la naine en attendant l'arrivé de Dard, peut être saurait-il de qui il s'agissait.

Ils mirent près d'une ennéade à nettoyer le village, réparer les vieilles bicoques et reprendre possession des lieux. La guerrière avait eut de nombreuses questions sur du matériels rester là, des fioles à l'aspect bizarre, des jarres en formole et autres joyeusetés que devaient utilisé les alchimistes.
L'une des conditions de la collaboration avec les Crin d'Acier étaient de ne poser aucunes questions quant à leurs recherches.
La naine parcourait les rues de la bourgade, notant mentalement les dernières réparations à produire quand son fil de pensée fut interrompu pour l'arrivé de Dawis.

- Qui? On attends personnes avant encore une ennéade? La naine courra vers le guet, cherchant Akkar des yeux. Akkar!

- Mais qu’est ce que vous foutez là par Iktor ?!?! Vous vous rendez compte qu’on ne vous attendait pas avant au moins une ennéade ?? La naine était dans une colère noire. Elle n’appréciait pas les surprises de ce genre, surtout venant de civil. On ne se ramènent pas sur des mouvements militaires sans y avoir été invité ! On aurait pu vous brûler à distance !

Bien qu’elle connaissait le nain qui venait d’arriver avec un peu de manœuvre supplémentaires et que leurs présences seraient utiles, il n’en restait pas moins qu’ils n’étaient pas attendu ENCORE. Furieuse, elle attrapa le rouleau de parchemin pour lire en brisant le seau du thane. Certes Akkar était le plus gradé, mais elle avait le commandement de l’expédition et autorité directe du roi.

- Je vous aime bien Dardusorg, mais vous direz à votre thane qu’il a chié ! J’espère que vous avez rapporté des vivres !

La guerrière n’avait l’habitude d’un langage aussi grossier, mais depuis une ennéade de tension, elle ne pouvait se relâcher facilement. Elle tourna le dos pour marcher vers la maison principale et fit signe aux alchimistes de la suivre.

- En soi, vous tombez bien. Nous allions passer à la réfection de vos ateliers ainsi que l’aménagement des cellules. Vous nous serez bien pratique pour les travaux.Elle marchait d’un pas presser vers la loge principale afin de leur montrer leur quartier, quand soudain… Ah Dardusorg j’aimerai m’entretenir avec toi en privé…

La thane attira l’alchimiste en chef à l’écart pour avoir une conversation plus intime. La question était épineuse, fragile. Elle l’emmena dans la pièce où ils avait déposé la naine et son baveux qu’ils avaient trouvé.

- Lorsque nous sommes entrés dans le village il n’y avait rien, pas un kobold, pas âme qui vive. Juste un vieux croulant dévoré à moitié depuis des lustres… Et elle… Nous tenions à lui offrir des funérailles digne de ce nom mais… Qui est elle ? La connais tu ?

Elle était soucieuse et tentait de décrypter le visage de l’alchimiste pour avoir des réponses.

Elle s’appelait Brynea et son fils Thordrun. Il était à peine âgé de 10ans. Son histoire était déchirante et la thane ne manquerait pas de la raconter. Ses funérailles furent belle, douce et émouvante, comme la dawis qu’elle était, semblait-il. Dardusorg l’avait reconnu, mais il ne s’était pas epenché sur la bavette. Un de ses apprentis avait eu plus à dire à son sujet, elle était sa cousine après tout, mais il était tellement petit la dernière fois qu’il l’avait vu qu’il n’avait que des bribes de souvenirs. Mais au moins, on se rappelait d’elle. Elle n’était pas morte dans l’ignorance.

Une nouvelle ennéade se déroula sans encombre, stressant encore plus la thane Odomar. Les rapports annonçaient pourtant une grouillée de kobolds dans les environs, plusieurs engeances… Et a chaque jour où les escouades de repérage revenaient après être aller plus loin encore que la veille, elle se tendait. Elle présentait le pire. D’un autre côté, ce temps avait été mis à disposition pour ajouter de la sécurité en plus autour du village. Une muraille de pique en bois avait vu le jour une vingtaine de mètre en avant de la palissade, ainsi qu’une douve. Les points d’entrées étaient désormais à deux. La remonter depuis la berge était devenu impossible. Des pièges parsemait les alentours. Akkar et Bryn avait œuvré main dans la main
pour sécuriser le lieu. Peut être était elle paranoïaque mais son sentiment n’allait pas dans le sérénité. Quelques choses clochaient et tant qu’elle n’aurait pas vu de ses propres yeux les engeances dont parlaient les rapports, elle resterait ici.

Bien évidemment, elle restait active dans le bourg. La totalité des maisons avaient été réhabiliter, chacun avait son petit coin de répit. Les alchimistes avaient reprit possession de leur lieu de travail et améliorer les édifices avec les bâtisseurs.

7ème ennéade de Bàrkios, second mois de l’Automne – An XIX : XI

Mon cher Harald, Je me languis de ta présence à mes côtés, j’aimerai pouvoir te rejoindre le plus vite possible, malheureusement mon instinct me dit que quelque chose ne va pas ici. Je ne saurai comment t’expliquer ce sentiment qui me serre les entrailles lorsque je regarde l’horizon. Cela me glace l’échine rien que d’y penser. Tout les rapports que nous avons lu ont été désavoués. Mise à part ce cul vert à moitié digérer, rien. C’est trop calme. j’aime pas trop beaucoup ça. J’préfère quand c’est un peu trop plus moins calme.
Ton fils est d’une grande aide, et j’ose croire que nous avons développé une relation solide et qu’il m’apprécie. Malgré cela, la vie continue, la vie des troupes est bonne, ils semblent tous heureux bien que loin de leurs familles. Bon je dois y retourner, j’entends quelqu’un m’appeler. Sans doute Dardusorg veut il encore que j’aille lui collecter une champignon particulier qui ne pousse que sur les merdes de renards. Ou bien Akkar veut que l’on fasse une réunion…
A bientôt, Ta dévouée Bryn

La naine sortit de sa chambre, sa lettre dans la main afin de justifier qu’elle sorte et se dirige vers les corbeaux. La brise légère et froide frappa le visage de la naine. L’hiver avait prit ses quartiers et la neige de la nuit craquait sous les bottes.

- Akkar, que puis-je pour toi en cette belle matinée fraîche? La naine continuait son chemin dans la bourgade, son souffle se transformant en vapeur. J’envoie des nouvelles à Harald. Je ne sais pas ton sentiment sur la situation mais ça ne me plaît pas trop…

7ème ennéade de Bàrkios – Second mois de l’Automne.
An XIX | XI.

Le retour des alchimistes du clan au sein de leur antique Grandloge, abandonnée par la force des choses, ne se fait pas sans émotions, d’un côté comme de l’autre. Soldats, runistes, artisans, voient les membres du clan Crin-d’Acier déambuler dans l’antique loge clanique avec l’inquiétude dans les caboches. Après toutes ces années… Revenir ici devait être une épreuve difficile… Surtout après avoir retrouver les cadavres d’une bavette et de son enfant.

Vous vous organisez donc. La Grandloge est en travaux : l’ancien mobilier est jeté ou réutilisé, les alchimistes analysent leurs produits, élixirs, excipients qui furent abandonnées ces 18 dernières années… Et ainsi laissés aux affres des mouvements de terrains, des visites de Gobelins, de Kobolds, des Engeances… Et vous ne savez encore quelles autres saletés. Peut-être même la magie ? En tout cas, les premières analyses indiquent qu’effectivement, une magie aura réussie à souiller certains réactifs. De la magie « sauvage » dirait Dyuthil… Ou serait-ce une magie divine, maudite… La même que celle qui condamna les Engeances ?

Durant les ennéades suivantes du mois de Bàrkios – Second mois de l’Automne.
An XIX | XI.

Les préparatifs continuent. La Grandloge est prête à accueillir les premières Engeances de Brisséa : les murs sont épais, les barreaux également, et, par précaution, des runistes de l’immatériels auront gravées des runes d’anti-magie. L’avantage de ces runes : si une Engeance manoeuvrait une quelconque énergie éthérée, celle-ci serait éteinte. L’inconvénient : aucune magie ne fonctionne dans cette salle, dorénavant.

Les travaux pour les palissades avancent convenablement : le bois du Lörn et des contreforts du Septentrion est solide, et en approvisionnement continu. Les ponts construits par les soldats du génie sont en place et permettent de rejoindre les deux rives. Là encore, c’est du bois, des cordages et des nœuds. Le tout permet de traverser en sécurité, du moment que l’Oliya ne se déchaîne pas trop.

Les palissades placées au niveau des lignes éloignées tenues par les troupes lourdes Lantaises sont également en cours de construction. Jusqu’à-ce que la neige ne tombe.

Au cours de la 8ème ennéade, ce qui fut jusqu’ici des pluies verglacées cinglantes tombant par grappes au fur et à mesure des nuages se transforma en des flocons épais, compactes et qui s’accrochaient là où ils tombaient. Les Nains, habitués, ressentent tout de même l’arrivée de vents glaciaux : les températures chutent brutalement, et les travaux s’arrêtent. En une seule nuit, il tombe jusqu’à 1 mètre de neige ! Au lieu de poursuivre les travaux de palissades le long de la ligne de front, ce sont des travaux de déneigements qui sont entrepris, afin d’éviter aux soldats de s’enfoncer dans la neige…

L’Oliya commence également à déborder. Cela ne gène pour l’instant pas les accès à la Grandloge et aux anciennes échoppes, mais le pont construit est constamment verglacé, l’eau monte, le courant est fort, et vous êtes obligés de construire un petit muret pour éviter à l’eau d’entrer dans les bâtiments.

Quelques jours après que ces conditions climatiques ne se dégradent, les éclaireurs interpellent Akkar et Brynhild :

« Une gigantesque avalanche a été aperçue dans la Nérania. Elle s’est arrêtée dans la vallée, mais une congère de presque 100 toises de long s’est décrochée. Une partie de la falaise s’est également décrochée… Il doit y avoir de l’activité là-haut… »

De l’activité ? Quelle activité ? Des Engeances ? Beaucoup d’Engeances ? Une colonie de Gobelin ? Ou tout simplement un animal peu chanceux… Ou une instabilité liée à la neige fraîche ? De toute manière, les conditions climatiques vous empêchent de lancer une expédition quelconque, vous devez rester retranchés, alertes… Et réchauffés.

1er jour de la 2ème ennéade de Vérimios – Premier mois de l’Hiver.
An XIX | XI.

Quelques jours de soleil remettent un peu de baume au cœur. Il neige toujours, mais moins que durant les dernières ennéades. Le manteau neigeux se tasse, mais l’apport régulier de neige fraîche provoque encore quelques avalanches au loin, la plupart étant invisible pour vous qui êtes trop loin.

Vous profitez donc de ce redoux – façon de parler, les températures sont toujours aussi négatives et le froid est toujours mordant – pour penser enfin à une expédition de capture… Mais, visiblement, quelque chose s’est déroulé lorsque vous ne pouviez rien faire d’autre que de patienter… Sous la terre, et sur celle-ci, quelque chose s’était agité dans l’ombre…

Soudainement, un bruit sourd vous interpelle. Cela ressemble à nouveau à une énième avalanche, mais, au lieu que cette onde et ce bruit provienne de l’air et de loin, cette fois, cela se rapproche… Et vient de la terre… Et de bien plus près que d’ordinaire. La rive droite semble s’agiter, s’élever… S’éventrer…

Pour celles et ceux qui sont dans la Granloge ou les échoppes, les tremblements sont inquiétants. Les murs eux-mêmes se mettent à vibrer… Telle une caisse de résonnance, la vibration vous encercle et cela peut être légèrement désorientant.

Pour celles et ceux qui se trouvent sur la rive droite, au niveau des lignes tenues par l’infanterie lourde… C’est le branle bat de combat ! La neige, au loin, se soulève comme la poudreuse dans le vent, mais point d’intempérie pour l’instant. Quelque chose avance vers les lignes… De nombreuses choses… Et le grondement ne fait que s’accentuer…

Vous avez maximum 3 posts chacun pour réagir. A vous !

La guerrière avait trouvé sa routine quotidienne. Chaque matin, elle se réveillait peu avant le lever du soleil, s’habillait chaudement et grimpait à l’échelle du toit de la maison longue principale. De là, elle pouvait observer l’arrivée des premiers rayons du soleil sur le village, leurs réflexions dans les stalactites de glace dans les arbres. L’odeur des premier feu de bois embaumait l’air, puis venait les premières senteurs du petit déjeuner.
La bise du matin lui rougissait les joues et lui ouvrait l’appétit. Elle pensait à Harald, au fait qu’elle aurait apprécié contempler ce panoramique avec lui, en buvant une tasse de boisson chaude et un encas préparé pour l'occasion.

D’un point de vue plus pragmatique, ce lieu et sa bonne vue lui donnaient l’avantage d’étudier les déplacements qu’il y avait eu durant la nuit. Ainsi, quand une trace lui semblait suspecte, elle en parlait avec Akkar et dépêchait un groupe pour aller vérifier. La plupart du temps, il ne s’agissait que de gibier, qui, une fois traqué, leur servait de nourriture le soir même.
Ils craignaient toujours l’arrivée de quelque chose mais que aucuns signes de vie autres que la leur et mère nature n’apparaissaient dans le paysage. La naine avait pris l’habitude d’être dans l’attente constante que quelque chose se passe. Elle s’ennuyait même ferme depuis que les travaux étaient bouclés.
Dardusorg passait son temps avec ses apprentis, il apparaissait et disparaissait en l'espace de quelques minutes. Il y en avait au moins un qui ne chômait pas.
Akkar, quant à lui, semblait avoir trouver son rythme, mais ils ne se croisaient que durant les repas et n'évoquaient que leur crainte et les rapports qu'ils recevaient de leur troupe. La météo c'était dégradée drastiquement ses derniers jours, envoyer des expéditions étaient devenu impossible sans risquer la vie des barbes qu'ils enverraient. Il fallait attendre que les conditions climatiques leurs soit plus favorable, la boule au ventre, ne sachant pas ce qui avait provoqué le dernier retour qu'ils avaient eut.

« Une gigantesque avalanche a été aperçue dans la Nérania. Elle s’est arrêtée dans la vallée, mais une congère de presque 100 toises de long s’est décrochée. Une partie de la falaise s’est également décrochée… Il doit y avoir de l’activité là-haut… »

L'attente fût longue jusqu'au retour du soleil. Si le terme beau temps était le bon pour un hiver ici. Il faisait un froid glacial, des tempêtes de neiges quotidiennes provoquaient des avalanges au loin et il était désormais compliqué de se déplacer.
La guerrière avait profiter d'une accalmie dans les chutes de neige pour monter sur le toit et observer les environs. Elle avait une désagréable sensation. Pourquoi aucun oiseaux ne survolaient les environs? Pas un bruit ne les entouraient. Les tripes de la naine se serrèrent d'un coup. Définitivement, quelques choses n'allaient pas. Elle était sur le point de descendre quand un bruit sourd fit trembler les villages.
Elle tomba a genou sous la vibration du bâtiment sous ses jambes. Qu'est ce qui pouvait produire ce tremblement? Ce n'était certainement pas des culs verts, ils ne pouvaient construire une technologie pareil. La naine scruta l'horizon. De la neige volaient dans tout les sens, des arbres aussi, des projections de roches et de terres semblaient être propulser des centaines de mètre plus loin. Le sol se dérobait sous la neige provoquant des avalanches.

- BARBES A VOS ARMES!!! REVENEZ SUR LA RIVE GAUCHE!!!

La naine se laissa glisser sur le toit pour retrouver la terre ferme.

- AKKAR???

Il en fallait beaucoup pour surprendre la naine, d'autant plus pour la décontenancer. Mais elle était face à une situation qu'elle n'avait pas véçu depuis plusieurs années. La dernière fois, elle était avec Hardrek, le précédent roi du Zagazorn, et ils s'en étaient tous sortit de justesse. Allait-il en être de même ici?
Des centaines de questions se bousculaient dans sa tête, mais que peu sur des sujets personnels. Est-ce la raison pour laquelle ils n'avaient rien trouver en arrivant ici? De quoi s'agissait-il? Des recherches qu'elle avait faite, une engeance ne pouvait pas produire un tel remue menage, plusieurs non plus, ou tout du moins il en faudrait des centaines, peut être des milliers. Même si les culs verts avaient réussient à créer une arme quelconques, ils devraient être des milliers pour l'actionner. C'était quelques choses de gros. Qu'est ce qui pouvait être aussi gros?

*Non... ne me dites pas que... mais qu'est ce qui a pu l'éveiller??*

- Je ne sais pas Akkar, mais au vu de la taille, je dirais... La naine s'écarta à l'arrivée d'une projection de neige. Un dragon?

La guerrière s'activa dans le campement, elle n'avait pas ses armes sur elle et devrait rentrer dans la maison principale. Dangereux mais nécessaire.

- Ah Thorald! veille à ce que les alchimistes soient en sécurité dans les tunnels. Je te met en charge de leur protection. Et avant que tu râle, oui, je sais, blablabla je veux me battre, blablabla, pour l'honneur, blablabla, c'est un ordre! Tu protège les alchimistes et les civils. S'il m'arrive quelque chose, ton père t'aura toujours.

Oui, elle prévoyait le pire. Harald avait déjà perdu une première liée, voudrait-il en perdre une deuxième? Il ne valait mieux pas y penser, mais la question planait dans l'esprit de la guerrière.
Elle regarda Thorald partir d'un air renfrogné vers l'entrée des tunnels, interpellant les derniers civils qui courraient pour s'y rendre.
Un petit tour sur elle même, lui suffit pour contrôler l'état du village autour d'elle, les maisons résistaient, cependant la neige des toits étaient toutes tombés. Elle s'arrêta devant une porte de la demeure et se tourna vers Akkar qui l'a suivait.

- Fait vérifier sous les tas de neige que l'on est personne, sait-on jamais. A ton des éclaireurs de l'autre côté? Un autre point de vue serait le bienvenu en cet instant... Et je reviens dans trois minutes, une petite course à faire.

La naine se jeta à l'intérieur de la maison malgré les tremblements, elle se faufila jusqu'à sa chambre pour attraper ses armes, son bouclier et une petite amulette qu'Harald lui avait sculpté dans un morceau de bois afin de lui tenir chance.
Dans un fracas immense, une poutre s'effondra devant la porte de la chambre. La structure du bâtiment aurait pu supporter quelques secousses, mais pas autant. La sortie était bouchée, elle regarda autour d'elle rapidement. La fenêtre fermée pour l'hiver.
Se saisissant de sa hache, elle assena de coup la planche pour la brisée, une dizaine avant qu'elle ne cède. Il fallait passer à la deuxième. Des débris tombaient du plafond dans tout les sens, poussières, morceaux de bois, de planches, de pailles, ce qui constituaient une maison naine.
Son cœur battait dans ses oreilles, le bruit en était assourdissant, elle frappait la planche en pensant à Harald, son sourire, son contact, puis ses neveux et sa nièce qu'elle aimait tant, leurs éclats de rire qui emplissaient la maison qui était si froide dans sa propre enfance. Sa poigne se raffermit sur le manche de sa hache, et un hurlement sortie de sa gorge alors qu'elle frappait une dernière fois la planche qui vola en éclat.
Le plafond s'effondra sur la chambre alors qu'elle sortit in extrémis de pour la fenêtre, poussant la neige pour finir de s'extirper.

- Elle était fraiche celle là! dit-elle en secouant sa tête pour retirer le neige qui l'incommodait dans le cou. Bien, Akkar, des nouvelles?

Le paysage avait changer autour d'elle, quelques maisons s'étaient effondrer sur elle même. Des projectiles parcouraient le ciel comme une pluie de météorite.

- Essayons de tous nous rassembler dans le calme, je vais à la tour pour expédier un message d'alerte au village le plus proche et à Harald, tâchons de survivre jusque là.

La naine laissa à Akkar le soin de réunir les troupes alors qu'elle courra comme elle le pu jusqu'à la tour de guai où était le corbeau. Enfin l'espérait-elle qu'il soit toujours là, leur survit en dépendait.

1er jour de la 2nd ennéade de Vérimios – Premier mois de l’Hiver.
Année XIX | cycle XI.

C’est le branle-bat-de-combat. Le monde autour de vous gronde comme la gorge d’un animal en colère, faisant trembler les murs, vibrer le sol, assourdir l’air et se mouvoir la neige au loin devant vous. Lorsque les militaires décident de prendre les choses en main, les ordres sont simples : Akkar Hache-de-Bronze se dirige vers les premières lignes tenues sur la rive droite de l’Oliya, suivi par les derniers éléments lourds qui, au départ, se trouvaient sur la rive gauche et qui tentent de rejoindre les lignes du flanc Est.

Brynhild Odomar, quand à elle, court droit vers la tour des corbeaux dans le but d’envoyer deux missives : l’une au hameau Nain le plus proche, quémandant des renforts ; une seconde à Harald, à la capitale, indiquant que quelque chose de grave est sur le point de se produire, et que des renforts sont nécessaires.

Dardusorg Crin-d’Acier, lui, se dirige vers les caves de l’ancienne Grandloge, avec les civils, protégés par Thorald Brise-Os, fils de Harald, et trois autres soldats de l’infanterie lourde.

Déroulé du RP:

Le monde autour d'eux tremblait au milieu des gerbes de neiges, des maisons s'écroulèrent, pendant que d'autres penchaient dangereusement. Le hameau qu'ils avaient restaurer des jours durant n'était de nouveau que l'ombre de lui même, emprisonnés sous la poudreuse épaisse.
La guerrière courrait jusqu'à la tour des corbeaux. Elle pensait déjà à ce qu'elle coucherait à l'encre. Il fallait un message efficace, clair et concis afin que des renforts arrivent le plus rapidement possible. Brynhild escalada la tour en vitesse et fût heureuse de trouver un corbeau. Elle se saisit d'un parchemin et d'une plume et écrivit en vitesse.

"Attaque au hameau Crin d'Acier, demande de renfort immédiat. Ne connait pas l'ennemi, ni le nombre.
Transmettre missive au haut roi.
Brynhild Odomar"







"Harald, nous sommes attaqué, nous avons besoin de renfort, on ne connait pas l'ennemi ni le nombre,
prit au milieu d'une tempête, besoin de renfort immédiat.
Civils dans les tunnels, barbes au front.
Je reviendrai avec Thorald je t'en fais la promesse.
Brynhild"

Elle inscrivit les noms des destinataires sur les lettres et inséra celle d'Harald, estampillé Harald Barbe-Sanglante, haut-Roi du Zagazorn, à l'intérieur de la missive du hameau voisin. Elle l'attacha à la patte du corbeau, et se saisissant du volatile, elle le lâcha dans les airs et le vu s'envoyer vers leur possible espoir.

De son haut perchoir, la naine avait une vue panoramique sur les évènements. Elle essaya de repéré des silhouettes, des indices lui permettant de déterminé qui était l'ennemi qui les assaillait. Fort heureusement pour elle, aucune menace ne venait du flanc Ouest et Sud. Seul l'est se voyait attaquer. Malheureusement pour elle, il n'y avait que peu de visibilité dans cette tempête, elle n'arrivait à distinguer les lignes de front. Elle apercevait ses barbes et Akkar de manière flou.
Se lançant sur l'échelle, elle descendit aussi vite que ses membres lui accordaient. Le problème n'était pas tant ses membres, mais l'épaisseur de la naine qu'elle perçait pour rejoindre Akkar sur l'autre rive de L'Oliya. Bien qu'ils s'attelaient chaque jour à déblayer les chutes de la nuit, les tremblements et la tempêtes avaient répandu l'épaisse couche des toits sur le sol.
La guerrière arriva tant bien que mal jusqu'au pont qu'elle traversa à la hâte. Elle voyait toujours Akkar mais ne voyait guère plus loin.

Alors qu'elle arrivait à la hauteur des premières barbes, elle aperçut une première ligne de gobelins courir à leur rencontre. Elle accrocha son bouclier dans le dos et se saisit de ses haches, prête à assener les premiers coups.

- Cognar, préparez vous à la collision!

Un bruit de fracas envahit les oreilles de la naine qui s'était inséré dans la deuxième ligne in-extremis. Du coin de l'œil elle vit Akkar et l'entendit donner ses ordres. La première bastonnade tomba sur les gobelins suivit d'autres.
Il était impossible de savoir combien ils étaient, la visibilité n'était que des quelques mètres.

- Arbalétriers! Tirer à vu!

Les carreaux sifflaient dans les airs, abbattant des gobelins qui arrivaient à peine dans leur champ de vision. Les quelques uns qui réussissaient encore à passé se faisait écraser par les boucliers et les haches des deux premières lignes.
En même temps que l'afflux diminuait, Akkar prit la parole afin de galvanisé les troupes. Les nouvelles vagues d'ennemi étaient en vue, d'ici quelques secondes, ils seraient sur eux. Brynhild poussa un cri de rage et frappa les nouveaux venus avec vigueur et force. Cela faisait une éternité qu'elle attendait de se défouler, ses ennéades d'ennuis se rependait dans les coups qu'elle flanquait à ses culs verts.
Certains se mirent à fuir pour échapper au carnage, laissant le champ libre à des grondements encore plus fort que les précédents.
Ils virent déboulés des gobelins à peaux rouges. Il manquait plus que ça... pensa la naine en faisant rouler le manche de sa hache dans sa main. Une cinquantaine de berserkers couraient vers eux en hurlant. Ils foncèrent à corps perdu dans les boucliers nains avec une violence et une puissance qui causa trois brèches dans la ligne.

- Celui qui en tuera le plus aura le droit à un baril de bière rien qu'à lui une fois à la maison!

Les barbes tentèrent de juguler les brèches, frappant avec encore plus d'ardeur que par avant, pendant que d'autres s'affairaient à redresser les barbes tomber par la violence de l. Impacte. Le sang tachaient la neige, les cadavres s'empilaient et la ferveur de la naine ne faisait que grandir. Akkar hurlait des ordres pour réorganiser les troupes, arbalétriers tirant tout ce qu'ils pouvaient pour permettre de refermer colmater les trous. Jusqu'au moment fatidique, une explosion souffla une partie des lignes. La naine tourna la tête tentant de comprendre ce qui venait de se produire. Elle dénombra une vingtaine de berserkers encore debout.
La tempête retombait, la visibilité se faisait plus nette, le vacarme assourdissant des cris gobelins avaient disparu.

- On les encercles! Fermer les rangs sur eux! Arbalétriers surveiller les positions!

Les derniers berserkers furent éradiqués non pas sans mal. Leur allongé et leur force étaient supérieur à celle d'un simple gobelins. Un nain même dans sa forme devait asséner plusieurs coups pour venir à bout du cul rouge. Se jetant sur le nain le plus proche d'eux, ce ne fût que des coups de haches et de marteaux de grande violence qui s'abattaient sur les survivants berserkers.

- Plus rien en vu Ongaraz, cheffe Brynhild !

La visibilité était restauré, le vacarme fit place au silence. Les derniers assaillants rendirent leur derniers soupires.
Haletante, la guerrière regarda autour d'elle. Des cadavres par centaines, une marre de sang qui se propageait au contact de la neige. La brise balaya le vallonné, emportant avec lui l'immonde odeur des dépouilles. Trois nains avaient perdu la vie et 9 blessés. C'était une perte raisonnable pour l'attaque subit. Combien étaient-ils ? Sûrement 150 ou 200. Comment allaient les civils ? Thorald et Dardusorg étaient dans les tunnels.

- Akkar ! Je te laisse t'occuper de ça, je vais voir comment vont les civils !

Brynhild partit a petite foulé vers l'entrée des souterrains, appelant quelques unes de ses haches. Elle passa le pont et vit sortir en courant les civils, certains criant, l'un tombant sur le sol, ils semblaient fuir quelque chose. Que se passait-il ? Était ce une autre offensive ? Si vite ?

- Des kerkands ! Il... Il y a quatre kerkands en bas !

Thorald fut sa première pensée. Elle avait promis à Harald de protéger son fils coûte que coûte. Il était en bas avec quatre soldats et tout les civils. Bien qu'elle avait ordonner des cours d'armes pour les alchimistes, ce n'était pas suffisant pour venir à bout de créatures tel que des kerkands. Attiré par les cris et l'odeur de sang à la surface, la naine regarda horrifié deux kerkands sortir des entrailles du village.

- Vous trois ! Allez attraper de quoi les fumées ! Allez vous réfugier dans les échoppes ! Akkar ? Akkar ! On a un problème !

Alerté par le bruit, des haches avaient commencé à traverser le pont quand ils entendirent les ordres de la naine en charge de la mission. L'un d'eux attrapa son bouclier et commença à taper dessus, suivit d'un deuxième et d'un troisième. Au fur et à mesures de l'arrivée des soldats, ils les entouraient en frappant leur bouclier.

Brynhild avait fait signe à ses trois barbes de la suivre. Ils courraient vers l'entrée sud.

- Akkar attendez mon signal avant de lancer les incendiaires sur eux ! Je vais vérifier que personnes ne soient encore en bas !

Thorald. Elle ne l'avait pas vu ressortir des tunnels. Ni aucun de ses soldats. Elle craignait le pire mais ne voulait pas y croire. Limitant le bruit qu'elle pouvait faire, la naine descendit la volée de marche à pas de loup, entendant le vacarme des boucliers, mais aucuns bruits de défense.
Un corps était à moitié déchiqueté sur le sol, l'un de soldat de son escouade.
*Et merde* pensa-elle avant d'être distraite par l'agitation d'un nain prit dans un éboulis qui demandait de l'aide.
Elle le vu. Un kerkand se tourna dans la direction de la naine et rebroussa chemin.

- Eh bien sac à merde ! Vient donc voir maman, tu vas avoir un gros câlin !

Sa tactique fonctionnait, il l'a suivit jusqu'à l'extérieur des tunnels. Elle émettait des petits sifflements pour garder son attention fixé sur elle. Cela marchait étonnamment bien.
D'un coup d'œil sur la pièce elle aperçut les corps de ses barbes... Thorald n'était plus. Il avait fléchit devant les kerkands. Quatre, confiné dans une pièce, laissant fuir les civils. La dépouille d'un des kerkands traînait là dans un coin de la pièce. Au moins ils en avaient eut un avant de mourir en brave.
Elle remontait lentement les marches, gardant une distance raisonnable entre elle et la bête. Mais à peine eut-elle poser le pied dehors qu'il l'a saisit, enfonçant ses griffes dans ses flans. Son corps fut soulever du sol, perçant profondément et de chaque côtés la naine. Le sang coulait de ses blessures se mélangeant à celui des gobelins tués plus tôt. Sous l'emprise de l'adrénaline, elle frappa le kerkand à la gueule, lui fracassant le crâne.
Le monde tournait autour d'elle, ses yeux se voilèrent alors qu'elle entendait les trois nains frapper le kerkand jusqu'à enfin le tuer. Elle tomba sur le sol en même temps que le corps inerte de la créature. Non sans mal, la naine s'était redressée et avancés de quelques pas.

- Contrôler les blessées et faites un état des lieux des dégâts subit et faite en sorte de mettre les civils à l'oeuvre pour tout sécu... Brynhild sentit l'adrénaline retombé et lui donner le tournis. Sécurisé pour la nuit à ve... venir.

Elle s'effondra de tout son long, le sang s'échappant de ses blessures. Elle resta consciente quelques instants, suffisamment longtemps pour les entendre hurler et mourir par les flammes. Les larmes roulaient sur sa joue, creusant des sillons dans le sang, elle appelait Thorald. Cela ne se pouvait, il ne pouvait être mort. Harald lui en voudrait de ne pas avoir tenue sa promesse.
Ses paupières devinrent lourde, si lourde, elle sentait son cœur battre dans sa tête et le néant l'aspirer dans la pénombre.