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 Libre | Les maux de malelande

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Artiön Laergûl
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MessageSujet: Libre | Les maux de malelande   Libre | Les maux de malelande I_icon_minitimeDim 2 Oct 2022 - 18:16




<-- Précédemment

Début de la 5e ennéade de Karfias
20e année du Onzième Cycle
Sud de la Malelande



L’apparente générosité de la comtesse régente d’Odélian n’est probablement pas sans lui causer du tort. C’est ce que tu avais passé ton temps à penser du moins, durant ton voyage en compagnie de ses hommes. Te détestent-ils vraiment ou ont-ils peur de toi ? C’est vers cette seconde option que tu tends à pencher, et à cause de cela, voilà depuis le début de votre voyage que tu dors peu, et mal. Chaque fois que vient le moment de te reposer, l’idée de voir tes « compagnons » d’arme du moment succomber à leurs crainte et trahir l’allégeance qu’ils te doivent – quitte à trahir leur serment envers l’une des leurs – te force à conserver un œil entrouvert et le doigt sali de glyphes qui ne devraient pas être ; mais tu te rassures en te disant que tout cela est pour le mieux. Peut-être au sortir de cette aventure y auras-tu gagné la sympathie d’autres que Solange et Virgil.

À chaque ville, village ou bourgade traversée tu as un peu plus de peine à y croire. Car l’histoire y est chaque fois la même. La créature semble vous avoir précédé. Des bêtes disparues, d’autres affolées. Le souvenir d’oiseaux plus nombreux qu’à leur habitude en ces temps hivernaux. D’étranges bruits dans la nuit, que les miliciens ont systématiquement refusé d’investiguer. « C’est pas humain » qu’ils disaient. « Des bêtes sauvages probablement » qu’ils disaient. « Sert à rien de prendre le risque de se retrouver face à un Kerkand dans le noir » qu’ils rajoutaient parfois. « Ça arrive, on n’y peut rien » qu’ils se justifiaient. Et tu aurais tendance à leur donner raison… si tu n’avais pas désespérément eu besoin de témoins pour confirmer tes dires.
Oui, pour beaucoup ils reconnaissaient la présence des oiseaux. Oui, pour beaucoup ils reconnaissaient les cris déchirants que tu leur décrivais. Quand tu parlais aux villageois de la créature que tu poursuivais, ils n’avaient pas de mal à croire en son existence. Tous ces gens avaient connus – au moins en contes – ce genre d’histoires. Des histoires de monstres des temps passés, poursuivis par quelques chevaliers aguerris, dans l’espoir de libérer la populace de fléaux devenant de plus en plus grands au fur et à mesure que ces monstres se repaissaient de la chair des bêtes et de l’eau des rivières. Seulement, aussi rutilante soit ton armure, tu n’étais pas l’un de leurs chevaliers. La confiance que t’avait accordée Solange n’était pas partagée par le reste de la gente Nordienne. Et chaque jour passant, la méfiance des villageois grattait un peu plus du sens du devoir de tes accompagnants.

- Ils ont raison après tout ! Qui nous dit que c’est pas toi qui l’a amenée ici la bestiole que tu nous décrit hein ? Qui nous dit que t’es pas juste là pour nous la mettre à l’envers?

Par plusieurs fois le sentiment était remonté. Et malgré les efforts de l’interprète – apparemment seul de la petite troupe à t’accorder véritable crédit – pour le traduire en des mots plus doux, tu n’étais pas aveugle au ton et aux visages rougis des hommes te lançant le reproche. Mais chaque fois ta réponse était la même. Si tu avais voulu faire du mal aux gens de ces terres, tu l’aurais fait depuis longtemps déjà. Eux-mêmes étaient avec toi depuis des jours et des jours, et tu n’avais jamais fait que les écouter, les suivre, te plier à leurs ordres, et leur offrir tes conseils et ta protection. Tu aurais pu t’enfuir à n’importe quel moment, ou même leur livrer bataille à mort, et tant qu’il ne restait pas d’yeux pour trahir le secret, prétexter n’y être pour rien. Le sceau de la régente d’Odélian te protégeait après tout. Alors pourquoi se laisser contraindre plutôt que de jouir de la liberté qu’il t’offrait ?

- J’essaie juste d’aider.

Quelques mots qu’ils s’étaient d’autant plus forcés à croire lorsque vous aviez dû traverser la forêt d’Hedda. Personne ne traversait jamais la forêt d’Hedda, mais Sû tenait à ce que vous continuiez d’aller droit devant. Et toi tu ne t’en plaignais pas. Malgré le peu de temps passé sur les terres des Arïn, la forêt commençait à te manquer. Ça et puis… au moins ici tu pouvais chasser.
Cela allait contre le protocole. Seuls les Seigneurs avaient droit de chasse sur leurs terres, mais la forêt d’Hedda n’appartenait à personne. Du moins, si son territoire appartenait aux Seigneurs de ces lieux, aucun d’entre eux n’osait y plonger pour chasser. La forêt d’Hedda, aussi inoffensive puisse-t-elle te paraître, était leur Aduram. Une forêt maudite où l’on s’était vite perdu. Une forêt au sein de laquelle on avait vite fait de mystérieusement disparaître. Une forêt où se rejoignaient les sorciers et créatures sorceleuses, sorcefiées et sorcifères… l’endroit parfait pour un elfe.

Tu mentirais en disant ne pas t’être au moins un brin amusé de la pulsation de leurs cœurs battants alors que vous traversiez les brumes d’Hedda, ou de la manière dont leurs voix s’étranglaient lorsque plutôt que de les abandonner au brouillard tu ramenais des proies plus grosses que de raison à partager en rations pour la suite du voyage. Peut-être ces quelques jours sous les frondaisons péninsulaires auront-ils d’ailleurs été ceux ayant gagné ta brigade à ta cause. Ne fussent-ils pas les seuls où ce sont eux qui auront pris le risque de te suivre plutôt que le contraire ?

- Ton oiseau a pas l’air d’aimer la Malelande. l’un des miliciens rigole Faut dire qu’il y a jamais rien de bon qui vient de la Malelande

- C’est pas pour rien que ça s’appelle comme ça après tout

Les plaines enneigées que vous aviez quitté en entrant dans la forêt étaient ici remplacées par des tourbières à perte de vue. S’il on t’avait dit la Malelande maudite, tu l’aurais très certainement cru, car si tes sens ne te trompaient pas, c’était probablement le cas. Les marques de la Nécromancie pèsent sur l’éther. Votre cible n’est pas loin… et elle n’a que trop profité du temps que vous lui avez offert.

- Dans quelle direction est le village le plus proche ? Quelque part où demander des renseignements.

- Sternburg n’est pas bien loin. Une fois de retour sur la route on ne devrait y avoir que quelques heures de marche devant nous.

- Parfait.

Tu essaies de rester calme. Seulement, il faut bien te l’avouer, tu peines. Au-dessus de vous, le vol de l’Aigle géant qui t’accompagne est agité. Sû s’excite, comme il l’a fait à la sortie d’Anaëh. Et autour de vous… autour de vous, la Trame sent la mort.

Petit guilde des dialogues :

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Magnus de Terresang
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MessageSujet: Re: Libre | Les maux de malelande   Libre | Les maux de malelande I_icon_minitimeSam 8 Oct 2022 - 6:27

Magnus était parti de Terrefière peu après avoir décidé de retirer les terres provisoirement à son seigneur, Marc-Aurèle de Terrefière, qui était n’était plus que Chevalier Marc-Aurèle. Titre qu’il ne pouvait lui enlever … quoique, il pourrait en discuter avec le Père Tétuité ou un prêtre d’Othar. Qu’importe. La punition était suffisante pour le moment, briser le coeur de sa sœur et entacher la réputation de sa belle famille valait bien cela pour le moment. Il lui avait tout donné et il avait jeté l’opprobre sur son suzerain. Maudit connard. En tant que vassal, il aurait eu le droit de chevaucher aux côtés de son seigneur, mais en tant que simple chevalier sans terre désormais, il aurait pu être dans sa suite au minimum. Aux côtés des autres chevaliers et petits seigneurs … mais cela avait changé, lorsqu’il reçu la missive de sa sœur qui s’était arrêtée dans un couvent avant de partir pour Odélian. Il lui fit lire ce message de souhait d’une retraite et lui donna ordre de trotter aux côtés des fantassins et des chariots tout en observant les putains ainsi que les marchands se greffaient à la cohorte seigneuriale.

Cohorte Seigneuriale ? Oui, comme à son habitude lorsqu’il partait en voyage, Magnus de Terresang conviait l’ensemble de ses vassaux, grands et moyens avec assez d’influence, à ses côtés. Arétria était aujourd’hui encore une terre de régence dirigeait par son frère Thorus. Il avait peut être le peuple avec lui mais une petite partie des seigneurs n’avait qu’une envie : Lui décoller la tête. Seigneurs à la botte de son Altesse Marquisale Louis de St-Aimée ou même Seigneurs jaloux, qu’importe. Ils avaient tout de même obligation de le suivre.

Fort d’une escorte de 60 hommes personnels plus d’une quarantaine de seigneurs Arétans et de leur propre escorte, sans compter chariots et personnel civil, le convoi devait compter deux centaines de personnes. Une cohorte qui devait avancer longuement dans les prémices de l’hiver et dire que cela était ardue dans la Malelande serait un euphémisme. Fort heureusement, ils arrivèrent dans le Su, à la frontière sans grande difficulté mais une chose intrigua le comte. L’un de ses éclaireurs lui indiqua d’un groupe se trouvait non loin. Une dizaine d’homme au maximum. Armés pour la plupart.
Magnus observa Alain de Rimbert qui hocha la tête, seigneur du Sud aussi, il ne l’aimait guère mais il avait le respect de la fonction comtale, même si ce dernier l’avait viré illico presto dans ses terres au vu de sa loyauté avec l’ancien chancelier et qu’il l’avait remplacé par un de ses fidèles, il n’en restait pas moins un guerrier également. Le comte dégaina sa propre épée tandis que le seigneur en fit de même accompagné de trois autres nobliaux Arétans.

 « Ulric Vît-en-Feu, Joren Point-d’Acier, Solen Panse-de-Fer avec nous. »

Trois reîtres eurent un sourire et haussèrent leurs propres armes tandis qu’au galop la petite troupe allait à la rencontre des intrus. Magnus avait besoin de ressentir cela, l’excitation, le vent dans ses cheveux. Cela faisait trop longtemps qu’il n’avait pas eu d’activité.

Au galop toujours, les cavaliers dépassèrent les piétons, Magnus put voir qu’un de ces hommes n’était pas normal, trop grand, même lui était petit en comparaison. Il fit un moulinet avec son épée et cette fois, les Arétans se dirigèrent vers eux et firent une ronde à bonne distance autour du groupe.

 « Au nom du Comte d’Arétria, seigneur de s’terres, déclinez votre identité. Malandrins ou Marchands ? »
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Artiön Laergûl
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MessageSujet: Re: Libre | Les maux de malelande   Libre | Les maux de malelande I_icon_minitimeSam 8 Oct 2022 - 18:32


Le danger n’est pas bien loin. Il ne peut littéralement pas l’être, mais il l’est juste assez pour que tes sens se trouvent dans l’impossibilité de le localiser. Les traces de la magie de la créature s’étendent largement à travers ces terres. Assez pour que le battement de ton coeur se ralentisse, et que silencieusement, tu commences à craindre l’immédiateté d’un danger que tu n’es pas encore capable de mesurer. La Bête aurait-elle eu une pareille influence en Anaëh si les Ëalas ne l’avaient pas contenue ? Probablement. Kÿria soit louée, les tiens avaient la chance d’être protégés par la Prime Œuvre.

- Quelque chose approche.

Tes oreilles se collent contre le métal de ton masque pour mieux en cueillir la vibration. Tu perçois un grondement lointain. C’est une incroyable masse qui se dirige vers vous. Une masse au pas lourd.

- De par là. Quelque chose de gros.

Tu pointes du doigt la route, et par automatisme, les yeux de tes accompagnateurs – même ceux ne comprenant pas ce que tu dis – suivent ton mouvement. Les sourcils s’arquent et les moues s’agacent. Ils ne voient ni n’entendent rien. Toi cependant, tu défourailles ton focaliseur, toujours attentif au son qui se rapproche, les yeux guettant le moment où ils pourraient y poser une image.

- C’est quoi son problème au juste ?

- Il a entendu quelque chose venant de par-là.

- Il doit débloquer l’elfe, vous voyez bien qu’il y a que de la neige et de la boue !

- Peut-être que c’est juste nous qui ne pouvons pas entendre. Après tout j’imagine qu’ils n’ont pas d’aussi grandes oreilles pour rien.

- Et vu qu’il est taillé comme une tour de guet j’imagine que de là-haut il verra avant nous aussi !

Tu fermes les yeux un instant, faisant de ton mieux pour ignorer les rires gras des miliciens et rester concentré sur l’autre son. Le grondement trouve finalement un rythme, une logique, puis un timbre. Le bruit de la terre battue émoussé par la neige. Le crissement du bois contre le bois. Et enfin, tu te rends compte de ce que tu entends. Un convoi. Un grand convoi.

- Là, regardez.

Tu suis du bout de l’index la direction de quelques clapotis s’éloignant de la masse. L’un d’entre eux s’est éloigné et avance vers vous. Tu ne devrais pas tarder à le voir, et s’il continuait dans la même direction, tes accompagnateurs non plus.

- Il ouvre le chemin pour un convoi.

- Si ce n’est que ça ce n’est pas bien grave, autant reprendre notre chemin.

Tu hoches la tête et à la suite de l’interprète, reprends la marche. Ton attention reste en partie happée par le son de la marche lointaine, et par le galop des chevaux isolés. Tu souris, t’essayant à deviner les mouvements du groupement sans les voir, habitué que tu es à diriger des mouvements du même genre… et c’est pour cette raison que rapidement, tu finis par ralentir le pas, et à inviter les miliciens à faire de même.

- Ils viennent vers nous. Pas tous, juste quelques uns.

- Il vaut mieux s’arrêter, je crois qu’on a attiré l’attention.

Tu m’étonnes.

Agacé, mains conscient d’y être obligé, le milicien s’arrête et attend. Jusqu’à ce que le galop des chevaux parvienne à ses oreilles aussi bien qu’aux tiennes, et que les silhouettes montées ne deviennent discernables. Les postures se redressèrent, se voulant se donner fière allure face à leurs comparses. Les Arétans sont réputés être aussi bourrus que leurs territoires, alors mieux valait donner le change.
Quand vous furent hélés, l’interprète prit le temps de te traduire la demande – non sans te demander au passage de rester calme – avant de s’avancer en direction de celui qui semblait commander au petit groupe.

- Aucun des deux ! sa voix déclare avec aplomb Nous sommes des miliciens d’Odélian. Nous enquêtons sur les dégâts faits dans les fermes et les villages de notre comté par ce qui semble être une vile créature. Et la rumeur voudrait qu’elle se soit dirigé vers le Nord. Nous voulions nous renseigner auprès des habitants de Sternburg.

Le regard de l’un des miliciens va chercher celui de l’interprète, et l’attirer sur toi. Dans cette affaire, aux yeux de ceux qui ne savaient pas, tu restais le plus grand mystère.

- Quant à lui... l’interprète te désigne d’une paume ouverte ...il poursuit la créature depuis Anaëh. La comtesse régente d’Odélian nous a confié la tâche de l’accompagner. il se tourne vers toi Vous devriez enlever votre masque.

Tu t’exécutes, et dévoiles ton visage aux Arétans. À cela tu ajoutes de silencieuses salutations, t’inclinant légèrement en direction de celui qui semble leur commander, geste auquel semble répondre Sû, qui quittant ses rondes au-dessus de vous, vient se poser à ta droite.

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MessageSujet: Re: Libre | Les maux de malelande   Libre | Les maux de malelande I_icon_minitimeDim 9 Oct 2022 - 6:31

Odélian ? Qu’est ce que foutaient des fantassins d’Odélian en Arétria avec ça, ce truc qui servait de colonne de décoration ? Magnus stabilisa sa monture tandis qu’il fit arrêter d’un geste de la main la ronde que ses hommes effectuaient encore. Ils s’arrêtèrent alors, armes au poing prêt à trancher dans le lard de ces suppôts de Prademont.

Il observa alors l’homme qui avait enlevé son casque. Ça, traquait une créature qui avait attaqué les fermes et villages d’Odélian, et elle s’attaquait maintenant à ceux d’Arétria… il n’avait pas encore entendu parler de cela. Il fixa l’homme qui parlait à la place du groupe.

 « Ne savez vous pas que depuis l’hiver dernier, Arétria et Odélian sont dans une fragile trêve ? Et jusqu’à ce qu’le comte ait un traité d’paix à signer, toute pénétration du territoire de l’un et de l’autre peut être considéré comme un acte d’guerre ? »

On remerciera Magnus et Gaubert pour cette entente « cordiale » ce qui a failli s’appeler la « Guerre des Schnock » et depuis la mort de ce cher Prademont, rien n’avait encore été fait pour s’accorder sur une paix, c’était aussi pour cela que Magnus avait envoyé Alicia auprès de Solange pour s’en occuper, mais pour le moment, ce n’était pas encore officiel.

 « Je devrais vous amener devant Tyra pour pareille traîtrise. Qui ne me dit pas que c’est vous qui êtes derrière ces attaques comme tant d’bandits que j’ai décapité ? Déclinez votre identité. »

Il fixa son regard sur l’homme qui avait enlevé son casque, tandis qu’un aigle géant se posa sur lui … bordel ! Un nain ?! Non, trop grand ! Un Elfe ? Il pointa son épée vers lui.

 « Vous accompagnez un Elfe sur mes terres ? Odélian est en camaraderie avec les Elfes, désormais ?! Qu’est cette traîtrise ! Que fait ce Pigeonnier géant, ici ?! »
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MessageSujet: Re: Libre | Les maux de malelande   Libre | Les maux de malelande I_icon_minitimeDim 9 Oct 2022 - 11:45


Votre traducteur serre les dents, tandis que vos soldats roulent des yeux pour certains et les baissent pour d’autres. Le premier – de par son rôle – avait une petite idée des affaires agitant la noblesse ; les autres cependant en étaient tout juste trop éloignés pour s’y intéresser de plus près que ce que leur laissaient savoir les ordres qui leur étaient donnés.
Face aux velléités de celui qui lui fait face, l’homme de lettres cherche en vain ses mots. Face au silence de l’homme de lettres, l’un des soldats, ayant perdu patience, finit par s’emporter et par prendre la parole.

- Mais qu’est-ce qu’on est censé savoir de ce qui est un acte de guerre ou pas nous ? Ils sont bien drôles les nobliaux mais nous on fait que suivre nos ordres c’est tout!

Les sourcils de l’interprète se soulèvent au point de lui échapper du front quand il se retourne vers le soldat. Des mains il lui fait désespérément signe de s’arrêter, mais la colère a pris le dessus. Quant à toi, tu ne comprends pas un traître mot de ce qu’il se dit autour de toi. Tu essaies de recoller ensemble des sons qui auraient pu t’être plus ou moins familiers après ton séjour chez Virgile, tu essaies d’associer des expressions verbales à des expressions du visage, histoire d’au moins comprendre quel est le ton de la discussion ; mais si tu vois bien que la tension monte, tu serais bien incapable de dire pourquoi. Ton regard est un poids de plus sur les épaules du traducteur, qui peu à peu continue de perdre pied.

- Si vous voulez tellement savoir nos noms, bah moi c’est Thomas, la mauviette d’interprète c’est Leoric et lui c’est Jean, lui c’est... le soldat l’un après l’autre désigne chacun de ses collègues par son prénom, sa voix se faisant de plus en plus agacée alors qu’il avançait ...et on est de pauvres soldats d’Odélian qu’en ont marre de voir du bétail disparaître la nuit. Quant à l’autre kerkand dans son armure qui brille, bah j’aime pas plus que vous l’idée d’accompagner un elfe, mais jusque-là il se tient à carreaux, alors vu que j’ai pas trop envie d’avoir de problèmes avec la comtesse régente, bah je fais mon travail. il peste contre le ciel avant de reprendre Puis vous pensez vraiment qu’on se baladerait tranquillement en plein milieu de la route avec un géant doré et son char volant si on était des bandits ? Vous trouvez pas que ça manque de discrétion ? Enfin, à moins qu’en plus d’être des bandits on en soit de très mauvais alors !

Pendant la tirade de son camarade, Leoric s’approche de toi et prend le temps de te faire un sommaire résumé de ce qui était en train de se dire. Tu soupires, consterné à ton tour, mais quelque part, tu les comprends. Après tout, les tiens aussi sont méfiants face aux inconnus. Tu oses juste te dire que vous avez un peu plus de raisons de l’être que les Péninsulaires. Dans les rapports compliqués que vous avez toujours eu avec les humains, vous n’aviez finalement jamais été les agresseurs.
Tu fais quelques pas en avant, coupant par la même occasion la parole au soldat dont la tirade avait fini par se transformer en d’interminables radotages sur le manque de respect des nobles envers sa condition de soldat et enfin, tu parles, Leoric traduisant à ta suite.

- Je ne cherche pas à causer le moindre souci. La créature que je poursuis a souillé notre forêt, tu clignes lentement des yeux et si elle est capable de faire autant de dégâts à l’Anaëh, j’ai peur qu’en temps et en heure, elle ne devienne non seulement un véritable fléau chez vous… mais une menace pour le continent entier. Ta main se pose contre le flanc de l’Aigle Géant Si mon aide vous incommode à ce point, mais que vous me garantissez être capables de gérer vous-mêmes la menace, je m’en irai. Seulement, pour votre bien et celui des miens, je pense qu’il est plus sage que je reste vous offrir mon soutien. Mon peuple est plus habitué à gérer ce genre de choses que le vôtre, je saurai me rendre utile.

D’un pas lent, tu t’avances vers le porte-parole de vos « assaillants ». Une fois à portée, tu tends une large paume ouverte.

- Artiön.

Te donnera-t-il la main ou l’épée ? Quoi qu’il en soit tu étais prêt.

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MessageSujet: Re: Libre | Les maux de malelande   Libre | Les maux de malelande I_icon_minitimeDim 9 Oct 2022 - 18:42

Magnus arqua un sourcil lorsque le dénommé Thomas commença à l’invectiver et limite à sortir un discours anti-nobiliaire. Il regarda ses camarades dont l’un avait commencé à sortir une flèche de son carquois dorsal. L’homme allait sentir le fer d’Arétria s’il continuait sa tirade. Le comte lui fit un signe de ne rien faire tandis que l’Elfe commença son propre monologue.

Une créature. Qui avait souillé la forêt elfique et qui allait peut être mettre le continent à feu et à sang, oui bien sûr. Il se mit à rire doucement tandis qu’il fut imité par ses hommes. Son cheval recula lorsque la créature humanoïde s’avança tout en levant sa main vers lui. Il essayait d’être amical, là ? Et il disait son nom, ah ! Il croyait vraiment qu’il allait sympathiser avec l’ennemi elfique ?

Il cracha un glaviot au sol tout en énonçant son propre nom.

 « Magnus, Seigneur de Terresang et Comte de ses terres. » Il ne prit pas la peine de lui prendre sa main en signe de paix tandis qu’il reporta son regard sur le soldat Odélian.  « Je m’occuperais de ta trogne avant que l’Hiver ne le fasse, petit merdillon de bas étage. Quant à toi, Elfe. » Magnus porta un regard noir sur l’homme. «J’ai suffisamment soupé d’oiseau d’mauvais augure qui me prédisait la fin d’toute chose. Tu n’es qu’une créature qui ose prendre d’haut not’ peuple en pensant qu’il n’est capable d’buriner. J’ne ferais rien avec toi, je t’envoie donc des hommes mais uniquement pour surveiller vos agissements dans m’terres. »

Sans crier gare, il tira les rênes de sa monture et fit demi tour avec l’ensemble de ses cavaliers jusqu’au convoi.

***

Le convoi s’était arrêté lorsque Magnus était parti à la rencontre du groupe. Les seigneurs discutaient entre eux tandis qu’à l’arrière vers les chariots, les reîtres en profitaient pour dépenser leur argent auprès des nombreux marchands qui s’étaient greffé à la cohorte ou tenter de réserver leur tour et une nuit avec une des putains les accompagnant.

Un homme de Terresang, un reître du nom de Gaspard Petit-Doigt, qui dirigeait un groupe de cinq autres reîtres, s’était approché de Marc-Aurèle avec une gourde de vin. Il se mit à sourire à son encontre.

 « Alors, q’ça fait d’êt’ une p’tite boniche à l’arrière, Terrefière ? Plus d’terres ? Plus d’ordre à d’nner ? » Demanda un autre reître avec une cicatrice sous l’oeil qui se mit à ricaner avec un autre bonhomme encore plus laid.

Gaspard se tourna vers ses hommes avec un demi sourire. Le bougre était connu pour être un fidèle soutien à Terresang depuis des années, il était certes un petit mercenaire, un reître mais sa loyauté n’était plus à démontrer envers la seigneurie. Il était connu pour être peu bavard mais cinglant quand il le fallait. Il se tourna une fois de plus vers Marc-Aurèle.

 « Il a pas tort. T’aurais dû t’faire reître au lieu d’cirer les pompes d’un seigneur même ceux d’Magnus, y paye bien. »

Magnus dépassa alors au même moment l’arrière garde pour revenir aux côtés des seigneurs de l’avant garde.

 « Seigneurs de Wenden, Rimbert et Pierouge, prenez six hommes et le chevalier Marc-Aurèle puis rejoignez les rangs de la troupe d’Odélian pour traquer la soi-disant créature qui arpente les terres d’la Péninsule. Rejoignez nous ensuite en route.»

Rotharg, le rival de Magnus, le regardait de travers. Le jeune impudent n’aimait pas les ordres de son suzerain, étant donné qu’il les prenait surtout du Marquis de Saint-Aimé. Il pointa son épée sur lui avec un grand sourire.

 « Osez me dire non, j’vous ferais moi même sourire. Ça serait dommage, si proche de votre niche. »

Rotharg soupira et parti bride abattu vers le groupe de soldats d’Odélian avec deux de ses hommes tandis que Rimbert se mit à sourire pour le suivre en compagnie du seigneur Pierouge et des hommes désignés. Il fit un signe de tête à Marc-Aurèle et sans aucun ménagement il reprit la tête du convoi en ordonnant le départ.
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MessageSujet: Re: Libre | Les maux de malelande   Libre | Les maux de malelande I_icon_minitimeLun 10 Oct 2022 - 1:19

Déchéance… Décadence… Déclin… Déception… Délivrance également, car, toute cette chute en avant était née d’une décision indiscutable, née dans le cœur de Marc-Aurèle. Seigneur de Terrefière, chevalier Arétan, Premier-Conseiller du Conseil d’Arétria, Régent dudit Comté… Et marié à la propre sœur de son suzerain, de force. Un mariage qui, s’il eut été possible qu’il se déroule sous de bons hospices, s’est vite montré décadent, lui aussi. Une décadence qui s’est déroulée bien malgré lui… Mais qui provoqua tant de malheur pour lui, pour elle… Qu’il lui fallait prendre la fameuse et tragique décision : faire annuler le mariage.

Et de cette annulation, laquelle fut autorisée tant par le clergé que par le suzerain, découla d’autres annulations, et une cascade de décadence d’une violence inouïe. Marc-Aurèle fut privé de titres et de terres. Relayé au rang de simple chevalier, les terres de son père, du père de son père, et du père encore avant eux, lui furent retirées, et ainsi l’opprobre fut jeté sur la lignée des De Terrefière, lignée qui, jusqu’ici… C’était montrée irréprochable, fidèle et pieuse.

Et tout cela, à cause de Marc-Aurèle. Et le seigneur qui, autrefois, était fort et fier, plein d’honneur, de fidélité, et dont l’aura avait parcouru tout Arétria sous les meilleurs traits… N’était plus que l’ombre de lui-même. Ses cheveux étaient longs et sales, épais, sans soins, car cela faisait des jours et des jours qu’il était sur les routes sinueuses de l’hiver Nordien. Sa barbe avait poussé, et n’était plus aussi bien entretenue que par le passé. On le regardait avec une certaine forme de dédain, quand cela n’était tout simplement pas de la moquerie, de la honte… Ou de la colère. Relayé au plus loin de la cohorte Comtale, Marc-Aurèle avait déployé tant d’efforts afin de ne pas regarder les prostituées qui se déhanchées sur les côtés de la cohorte, de ne point céder à l’emportement d’aucune manière que ce soit.

Et pourtant, son caractère aussi était en train de changer. L’homme avait croisé le chemin d’une bouteille d’alcool fort maturée on-ne-sait comment, par on-ne-sait quelle personne dans des conditions point du tout légales, sans aucun doute. Mais il n’empêche que le pauvre homme s’était épris de la boisson… Et alors commença le début d’une dépendance qui ne demandait qu’à grandir encore et encore…

Il aurait bien refait le portrait de ce reitre sans honneur… Mais lui non plus, n’en avait plus, d’honneur. Fort heureusement – pour le reitre – le passage du Comte força l’apaisement, et Marc-Aurèle ne fit rien de ses intentions belliqueuses. Suivant la cohorte désignée pour aller surveiller ceux d’Odélian, Marc-Aurèle ne prêta aucune attention à ceux avec qui il était, et moins encore à ceux qu’il allait rejoindre.

Lorsqu’il se rendit compte que le géant était un Elfe et non point un Humain, l’ancien seigneur arqua un sourcil. Il ne dit rien, mais il savait : tout ceci ne lui disait rien qui vaille.
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MessageSujet: Re: Libre | Les maux de malelande   Libre | Les maux de malelande I_icon_minitimeLun 10 Oct 2022 - 22:39



- Bah voilà! Vous voyez ! Grâce à mes impeccables dons de négociant on a gagné de la compagnie.

- Dis plutôt que tu as de la chance de toujours avoir ta langue.

C’est avec sévérité que Leoric prononce ces mots, mais c’est avec le sourire aux lèvres qu’il tourne le dos à celui qui refusait de mâcher ses mots, et relance la marche. Il ne mesure pas la chance qu’il a, et le traducteur se dit qu’au final… c’est peut-être une bonne chose. Qu’il reste des Souffles en ce monde encore assez naïfs pour se penser posséder la moindre liberté était une bonne chose. Que des Hommes continuent de se penser libre était la preuve que l’égocentrisme nobiliaire n’avait pas terminé de suffoquer l’esprit du culte de leur Mère.

- Si on ne perd pas de temps, on devrait arriver au couchant.


Libre | Les maux de malelande Szopar10


Ainsi fut-il. La silhouette des bâtisses rustiques de Garlied se détachait de l’horizon orangé du soir d’hiver. Une bourgade de plus. D’autres villageois à qui il faudrait expliquer les raisons de votre présence. D’autres villageois qu’il faudrait rassurer devant ta présence. D’autres villageois que vous interrogeriez sur les phénomènes qui vous inquiétaient... plus tard. Parce que pour l’instant, ton escorte n’avait pas la moindre envie de travailler. Epuisés par le voyage à travers l’Hedda, épuisés de cette rencontre fortuite avec le comte, et épuisés à l’idée de ce qui – si tu ne mentais pas – les attendrait au bout du compte dans cette aventure, ils avaient juste envie d’une journée de pause. Et tu les comprenais. Oh, pour sûr qu’ils parleraient de tout ça avec les badauds du village, mais ils n’en parleraient qu’après un bon bain et autour d’un bon pain, d’une bonne viande et surtout, d’une bonne bière.

Depuis ton passage par Odélian et ta rencontre avec la comtesse régente tu avais découvert ce que c’était qu’avoir de l’argent. Et grâce à la généreuse bourse confiée à tes accompagnateurs tu n’avais pas eu l’occasion de redécouvrir la misère du premier jour. Plus de nuits à passer couché dans le foin auprès des chevaux, vous pouviez largement vous permettre l’auberge. Seulement, il n’y avait bien que pour eux que cela eut été plus confortable.
Cette fois-ci encore ce fut le même manège. D’abord il y eut les regards estomaqués, méfiants, alors qu’une épaule crampée après l’autre, tu avais passé la porte de l’auberge. Puis il y avait eu les murmures, des murmures que tu entendais trop distinctement, fort de tes longues oreilles, sans pour autant pouvoir les comprendre. Puis il y avait eu les explications de Leoric. Toujours exactement les mêmes, au mot près, la cadence travaillée. Puis il y avait le tintement des pièces d’or, et c’est là, ce n’est que seulement là, après que l’argument de la monnaie ait été posé sur la table, qu’arrivait une forme d’acceptation.

Ici comme en Ithri’Vaan, l’argent excuse tout. C’est le constat que tu te faisais en contemplant silencieusement la chambre que tu partagerais ce soir avec quelques-uns de tes compères de fortune. Une chambre à taille humaine. À la taille d’humains modeste. Trop étriquée. Le plafond trop bas pour que tu puisses te dresser de toute ta hauteur. Les murs serrés les uns sur les autres. L’antithèse de vos forêts. L’antithèse de vos cités. Une étouffante boîte de bois et de chaux que tu ne partageais avec ces gens que parce que c’était là le seul moyen de leur prouver ta bonne foi.
Ici comme en Ithri’Vaan, l’argent excuse tout, mais contrairement à ce que l’on voit dans les terres de l’Est, ici l’argent n’achète pas tout… le vêtement que t’avait fait faire Solange en était la preuve. De « larges » pantalons qui en réalité te serraient les mollets plus que de raison, une tunique quelconque dont le tissu rêche t’était plus désagréable contre la peau que ta combinaison sale et un pourpoint d’aussi mauvais goût qu’il était mal taillé. Les Péninsulaires n’avaient aucun sens de la silhouette, et avaient encore moins de respect pour le confort des gens qu’ils habillent que même les plus hardis des artistes-couturiers Lëandrins. C’est dire ! Alors une fois de plus, après avoir quitté ton attirail militaire et t’être débarbouillé, tu t’étais contenté de passer les pantalons, et tu avais traîné ta carcasse recroquevillée dans la salle à manger où tu t’assiérais sur un tabouret trop petit, seul à une table trop petite alors que les Arïn se rassemblaient en commentant tes moindres faits et gestes avec une discrétion de façade.

- Regardez comme il mange ! Je vous parie qu’il s’arrête pas avant d’avoir avalé autant que nous tous réunis ce morfale !

- Par la Grande Bergère ! Et vous savez à quoi ça ressemble quand il est fait ?

- Pas le moins du monde ! Et c’est pas faute d’essayer pourtant ! Mais le bougre boit nos bières comme si c’était de l’eau. Ou alors qui sait ? Peut-être qu’il est juste aussi chiant fait que sobre !

Comme d’habitude, tu entends les rires gras dans ton dos et tu soupires, te contentant d’étouffer le spleen du moment dans l’alcool léger, le pain, et la pulsation d’une trame secouée par une étrange nécromancie.

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MessageSujet: Re: Libre | Les maux de malelande   Libre | Les maux de malelande I_icon_minitimeMer 12 Oct 2022 - 9:24


La journée avait été aussi désagréable que les précédentes. Et la soirée, bien qu’arrosée, ne semblait point différente de celles qui refroidissent le Souffle de Marc-Aurèle depuis plusieurs ennéades. L’ex seigneur s’était d’ailleurs isolé, à l’instar de l’Elfe avec lequel tout le monde se déplaçait depuis des jours, mais que le chevalier ne connaissait que depuis quelques heures à peine. Si lui s’isolait par différences raciales, et par rejet des reitres et autres soldats, Marc-Aurèle, lui, s’isolait par colère mais aussi par tristesse. Savoureux mélange que celui-ci, qui pousse le plus honorifique des hommes à renier tout serment, plonger dans l’alcool, et faire bande à part.

On lui donna un bol de cette soupe peu ragoutante, un bout de pain et dans cette soupe, on lui lança un morceau d’une viande filandreuse sans goût aucun. Marc-Aurèle mangea d’ailleurs sans réel appétit, boulottant sa tambouille pour éviter le malaise, donner un peu de carburant à son organisme. Ce sur quoi il se jeta, toutefois, fut la bière qui se trouvait en quantité dans cette auberge. Deux grandes pintes furent d’ores-et-déjà avalées par l’ancien régent Comtal… Et une troisième suivrait dans les secondes à venir, assurément.

Là où les autres se moquaient du géant aux traits presque féminins, ils se moquaient de la décadence de l’ancien petit seigneur, et de sa réputation qui, depuis l’annulation du mariage, semblait le précéder et enfler à mesure que les ragots s’alimentent eux-mêmes. Zyeutant le géant, Marc-Aurèle lui offre un signe de tête. Est-ce un soutien ? Une moquerie ? Ni l’un, ni l’autre… Plutôt un partage d’une situation très désagréable.

Situation qu’il tenta d’étouffer alors dans une grande goulée de bière.
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MessageSujet: Re: Libre | Les maux de malelande   Libre | Les maux de malelande I_icon_minitimeDim 16 Oct 2022 - 12:37


À celui qui vit la même solitude que toi tu réciproques la « politesse ». Par automatisme plus que par sympathie. Avec eux, tu l’es en corps, mais ton esprit est loin, très loin d’ici. Les frissonnement de tes oreilles ne répondent pas à leurs voix à eux, mais aux bruissements agitant la nuit, là dehors. Et ta respiration ne se fait pas au rythme des chants grivois et des conversations enivrées, mais à celle de la pulsation impie animant l’éther en ces lieux. Le geste menant nourriture et boisson à ton gosier se ralentit. L’appréhension te gagne. Tu attends que la bulle éclate.

Un cri

Le cri dément d’un animal. Un cochon probablement, hurlant à la mort comme s’il était mené à l’abattoir. Le soudain réveil en fanfare un poulailler sous la face de la Lune. Tout cela tes convives n’en ont rien à cirer, ou peut-être ne l’entendent-ils simplement pas, trop distraits par la cacophonie de leur repas. Bientôt… bientôt ni toi ni eux ne pourront l’ignorer. Une boucle est nouée dans l’éther. Les hurlements du mammifère redoublent d’intensité. Silence est fait chez les oiseaux. Maintenant tu en es certain, c’est bien elle.

Tu te lèves d’un bond, sceptre en main, et dans une démarche rendue quelque peu ridicule par le manque d’espace, tu t’extirpes de l’auberge en catastrophe, et te diriges à grands pas vers l’endroit que tes sens reconnaissent comme le locus de la magie à l’œuvre. Sur ton chemin des villageois désemparés font le chemin inverse, espérant trouver là d’où tu viens quelque aventurier courageux qui veuille bien leur venir en aide, leurs yeux déjà mouillés à l’idée d’arriver trop tard parmi ces mercenaires ivrognes pour pouvoir décemment attendre d’eux le moindre haut-fait.

- Les oiseaux! un jeune garçon essoufflé et en pleurs hurle à l’entrée de la taverne, pointant désespérément l’extérieur Les oiseaux !

Les oiseaux cherchent d’autres oiseaux. Le tourbillon de cadavres volants attire à lui tout ce qui possède des plumes. Canards, poules, et oies voient leurs regards se vitrifier avant de commencer leur marche vers le vortex, rapidement rejoints par les passereaux nichant dans les quelques arbres et sous les toits des masures. Ce qui se jouait devant toi n’avait rien à voir avec ce que tu avais vu en Anaëh. La Chose avait pris en force. La Chose avait profité de se liberté pour se nourrir de la malelande. Et maintenant… maintenant tu n’es plus certain d’être de taille à l’arrêter seul.
Entre tes doigts ton focaliseur ne fait qu’un tour. Les effluves arcaniques courent à travers les veines de pierre de Yutar. Une brillance dorée court à travers l’arme, se concentre dans l’écaille de dragon qui y est attachée et trouve son miroir dans les écailles d’Or te parsemant le dos. Tu forces ta volonté aux cadavres volant, pour les empêcher de se rassembler, pour les détruire, pour les démanteler, mais le vortex à plume ne fait que redoubler d’intensité. Les oiseaux que tu essaies de faire poussière se réapproprient leurs cendres chaque fois que tu arrives à leur en arracher. Les bêtes qui n’en font qu’Une ne trouvent pas la force de t’attaquer, mais tu ne trouves pas la force de les vaincre. Tu es piégé. Forcé d’observer, impuissant, alors que la Créature des premiers jours se construit – du corps de ses victimes ailées – une apparence plus terrible encore que celle que tu lui as connue.

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MessageSujet: Re: Libre | Les maux de malelande   Libre | Les maux de malelande I_icon_minitimeLun 17 Oct 2022 - 3:40

Quelle cruauté… Si ses sœurs et son ancien précepteur le voyaient, ils auraient honte de lui, assurément… Et si ses parents le voyaient… Par Othar, quelle honte… Quel désagrément… Quelle horreur… Et pourtant… Pourtant, Marc-Aurèle avait beau se voir dans quelques miroirs qui se trouvaient dans cette auberge, il n’avait plus réellement la force de combattre contre lui-même. Lui qui, autrefois, appréciait ce rituel de soins des cheveux et de sa barbe… Lui qui, autrefois, était heureux de ne porter qu’un humble pourpoint, ou une simple armure de cuir, alors qu’il allait travailler dans les champs… Ne faisait plus rien de tout cela. Ses cheveux étaient sales, noués, poussiéreux et sa barbe n’avait plus rien d’appréciable, ni à la vue ni au toucher. Son armure, quant à elle… Était incrustée de saleté.

Il mangeait sans réel appétit. Il lui fallait de quoi reprendre des forces, de quoi alimenter la machine. La bière atténuait déjà ses sens, d’une certaine manière, et alimentait son agressivité. Heureusement pour tous ces reitres, il appréciait sa tranquillité solitaire plus que l’idée de voir ces hommes baigner dans leur sang. Aussi ne fit-il rien face à leurs moqueries…

Le gigantesque Elfe n’était pas mieux loti. Mais, malheureusement, de trop grandes différences culturelles enterraient là les quelques jeunes pousses de compassion de l’ancien seigneur pour le représentant du peuple sylvestre. Jusqu’à-ce que…

Jusqu’à-ce que tout s’accélère. Des cris. De la panique. De jeunes enfants et des femmes, vieillard, qui courent dans tous les sens, rejoignant l’auberge en quête de quelques courageux soldats qui ne soient point trop saoul pour pouvoir encore tenir une lame. Face à ce spectacle, et au départ précipité de celui qui dépassait tout le monde d’au moins 5 têtes, Marc-Aurèle, au début, ne réagit point. Seul à sa tablée, il continue de manger son repas peu ragoutant, descendant sa bière d’un trait avant d’en redemander une autre.

Finalement, c’est un jeune garçon désespéré, apeuré, qui lui fait lever la tête. Malgré toutes les choses qui lui arrivent, toutes les difficultés qu’il vit, tout le déshonneur qu’il ressent, toutes les peines qui détruisent son cœur encore et encore depuis plusieurs jours et ennéades… Ne pas venir en aide à ce garçon, et ne pas assumer son serment de chevalier… Serait la goutte de trop. L’alcool aidant, le chevalier se relève, prend son arme, et sort de l’auberge.

Le spectacle qui s’offre devant lui est à la fois désolant, effrayant et… Impressionnant. Une tornade de magie qui, même pour le guerrier complètement ignorant des us éthérés, semble être faite par la mort, et alimentée par celle-ci. Le grand elfe, avec son sceptre, semble… Désemparer. Il reste là, les oreilles presque baissées, le regard bas… Par La Mère, qu’attendait-il pour faire valoir son rôle ici ?! Marc-Aurèle devait-il le tuer ici, maintenant, pour avoir menti à son suzerain ?!

Mais la menace semble ailleurs. Marc-Aurèle ne sait rien faire d’autre que combattre, quoi qu’il arrive. Dégainant sa longue et lourde claymore, le chevalier s’en saisit à deux mains. Baissant la tête, il fit une ultime prière à Néera… Et manda le pardon d’Alicia et de ses sœurs, encore une fois… Avant de charger l’immense tornade de mort. Devant lui, tranchant les cadavres, il avançait, hurlant toute sa haine et son désespoir…
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MessageSujet: Re: Libre | Les maux de malelande   Libre | Les maux de malelande I_icon_minitimeLun 17 Oct 2022 - 15:20


Enfin.

De l’aide, enfin. Le cri d’un des Arïn arracha ses semblables à leur ivre torpeur. Une lame s’abattit sur l’un des cadavres que tu peinait à maintenir en place face à vous, à portée d’épées, de masses et de flèches. La créature démantelée chût mollement au sol, avant que ses parts ne commencent une écœurante reptation, espérant se jumeler à nouveau.

Hors de question

Tu t’obliges à abandonner un peu de ton emprise sur le vortex pour te diriger vers ce membre esseulé de la nuée. Ton sceptre fait un tour, les volutes arcaniques s’abattent sur le cadavre au sol, et il en est fait ce qu’il t’est impossible à infliger aux autres. Ses chairs se séparent, son sang s’assèche, ses os se dilacèrent. Le cadavre vieillit plus vite que de raison pour être fait cendre sur le champs.

Lui d’abord, les autres ensuite

La magie intimide les guerriers nordiens. Ils feignent de la détester, mais la réalité est qu’ils en ont peur. Alors ils refusent d’approcher, pendant un temps. Les mouvements de ton focaliseur se calquent sur le rythme des assauts de l’unique chevalier s’étant fait ton soutien. Chaque fois qu’il tranche, tu désagrèges. Chaque fois qu’il brise le construct nécromantique, tu offres le salut d’une seconde mort. Les secondes passent, lentes comme des heures, et face aux soldats paralysés la logique du geste se construit. Ils comprennent – à leur niveau au moins – ce qui se passe. Ils comprennent que pour cette fois, tes arcanes ont besoin de leur fer, alors enfin comme d’ivres béliers ils se jettent dans la mêlée.
Pour la première fois depuis longtemps te voilà forcé de manier le sceptre à deux mains. Forcé d’imposer à ton focaliseur rotation continue, de tisser sans discontinuer un sortilège maintes fois répété, pour qu’aucun de leurs coups d’épée ne soit porté en vain. Bientôt tes bras sont endoloris. Bientôt tes épaules te brûlent. Mais guerrière béatitude te le fait oublier. Les douleurs n’existent qu’après le combat. C’est ce qu’il en coûte de vaincre.

- Ils s’échappent!

Le vortex ne converge plus au-dessus de vous. Vous êtes devenus une force destructrice trop grande. La créature comprend qu’elle ne pourra pas prendre corps ici. Alors la nuée fuit. La nuée fuit à tire d’aile plus rapidement que vous ne pouvez la suivre. Tu cours pourtant, tu cours à sa poursuite, mais elle te distance, inévitablement. Et tes jambes s’épuisent en même temps que ton intelligence te dicte qu’il est trop tard, qu’il te faut te reposer, que le combat reprendra demain.

Et là tu t’effondres sur tes genoux, le poing serré, rageur, et tes écailles toujours parcourues des effluves mystiques qui alimentaient tes sorts.


- C’est contre ça qu’on se bat alors?! une voix maladroite, marquée par la boisson intervient Bah j’espère que ça f’ra pas pire parce que je vous préviens, moi j’ai pas signé pour ça hein. C’est quand qu’on recommence les guerres à l’ancienne plutôt ?

Des mots qui trouvent en pensées un écho chez les uns, du mépris chez les autres. Sont-ils véritablement prêts à mourir ? Se battent-ils pour l’honneur, l’argent ou pour le bien des leurs ? Ils se poseront la question plus tard, quand leurs pensées auront retrouvé de l’ordre. Mais pour l’instant ils se demandent surtout : faut-il finalement écouter l’Elfe ?

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MessageSujet: Re: Libre | Les maux de malelande   Libre | Les maux de malelande I_icon_minitimeJeu 20 Oct 2022 - 7:39

Les cris du guerrier résonnaient comme le foudre frappant au loin dans une plaine ouverte. Dévalant la terre à toute vitesse, grandissant à mesure qu’arrivent les vibrations d’un sol meurtri par la puissance d’une détonation, les cris de Marc-Aurèle trahirent toute sa colère et sa frustration, sa peine et sa quête vengeresse. L’épaisse lame au clair renvoyait quelques rayons lumineux, alors que, seul, il frappait l’engeance magique qui manquait d’annihiler le monde.

En son esprit, une myriade de questions. Qu’allait-il faire à cela ? Comment l’acier pouvait-il combattre la magie ? Comment annihiler quelque chose fait par la mort ? Pour un guerrier déchu, bercé par les arts d’Othar, une seule chose comptait : la force des bras et la morsure de l’acier. Aussi s’était-il abandonné tout entier à cette menace qui semblait invincible… A l’instant, mourir semblait être la meilleure solution…

Lorsqu’enfin, d’autres soldats se mirent à rejoindre la mêlée, l’ancien seigneur… Fut presque déçu. A droite et à gauche, l’on tranchait les cadavres réanimés comme l’on fauche les blés, aidés qu’ils étaient par le grand malabar aux oreilles pointues qui, à l’aide de son sceptre bizarre, semblait empêcher la tornade de reprendre forme. Lui qui n’était pourtant point magicien, ni même seulement initié aux arts des arcanes, pouvait ressentir toute la force mortifère s’amoindrir à mesure que l’acier frappait, et que la magie oblitérait. Si cela était rondement satisfaisant, la déception de l’ancien régent Comtal ne faisait que grandir…

Espérait-il mourir ce soir ? Espérait-il être le seul guerrier à combattre cette créature maléfique, afin de retrouver un semblant d’honneur ? De retrouver une place perdue ? Sans doute lui-même ne savait point réellement ce qui le décevait tant… Ou alors ne voulait-il point se l’avouer.

Lorsque la créature, entropie destructrice, s’envola enfin, battant en retraite, Marc-Aurèle la regarda un temps, reprenant son souffle. Lame toujours en main, le rustre guerrier se retourna, faisant face à la fois à l’Elfe et aux autres soldats, dont les visages pâles trahissaient à la fois la stupeur et la crainte. Bien que nettement moins grand que celui qui était le souverain des cités Elfiques, mais qui s’était présenté comme un simple représentant du peuple sylvestre, Marc-Aurèle demeurait plus grand et nettement plus épais et fort que les êtres humains l’entourant ce jour-là. Lorsqu’il passa un tissu sur sa lame, et qu’il la rangea, l’on aurait pu croire qu’il s’en irait retourner à sa pinte…

Mais les mots d’un des soldats – qu’il soit Malelandois ou Odélian – provoquèrent un changement de comportement. Fatigué, déçu – on-ne-sait par quoi – sans doute saoul, l’ancien seigneur de Terrefière s’avança avec l’air déterminé de celui désireux de satisfaire à ses pulsions. Armant un poing ganté, il l’asséna avec tant de violence sur la caboche de celui qui, depuis plusieurs heures déjà, se plaignait de son sort. Ce dernier tomba raide, et, alors que les autres hésitaient soudainement entre la simple réaction d’incompréhension, et le retour au combat contre un électron libre, Marc-Aurèle prit la parole :
« Fermez vos grandes gueules ! Arrêtez de vous plaindre, par Othar ! Nous avons une mission, et nous allons la terminer ! Le prochain qui se plaint se prendra la même sentence ! »

Puis, sans attendre la moindre réaction, Marc-Aurèle retourna à l’auberge où il demande à nouveau une dose d’alcool…
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MessageSujet: Re: Libre | Les maux de malelande   Libre | Les maux de malelande I_icon_minitimeDim 23 Oct 2022 - 15:48



Lendemain de l’affrontement
Matin





Les Arïn avaient eu du mal à se lever. Les excès du soir pesaient encore sur leurs fronts et beaucoup avaient la panse douloureuse. Les quelques Souffles encore vaillants avaient dû arracher les autres de leur couche, parfois presque de force, mais le souvenir de la veille avait été suffisant – une fois les pensées arrachées au brouillard nocturne – pour que la compagnie se décide à se prendre en main. Vous aviez fait le plein de vivres. Vous vous étiez reposés – ou du moins vous auriez dû. Vous aviez eu un avant-goût de ce qu’était l’ennemi. Vous saviez donc ce pourquoi vous vous battiez.

Et tu étais pressé.

Tu avais renfilé l’armure. La bataille te paraissait proche. L’empreinte de la Créature sur les arcanes était encore palpable. Étouffante même. Comme un sortilège n’attendant que d’être déclenché. Chaque pas te donnait l’impression de marcher sur un piège que tu ne pouvais désamorcer, mais tu te forçais à passer outre, et à mettre un pied devant l’autre, dissimulant ton inconfort derrière le masque qui couvrait à nouveau ton visage.
Après votre départ de la bourgade, votre avancée dans la malelande s’était faite en dehors de routes et chemin, et à travers les plaines boueuses heureusement couvertes par la neige en cette période de l’année. Tu n’avais donné à Leoric que très peu de mots à rapporter. Quelques indications de direction, tout au plus, que la compagnie suivait sans réelle motivation. Tu suivais les lignes tracées dans la trame par La Bête. Tu suivais la direction dans laquelle semblait être attiré Sû, dont le vol trahissait son agitation. Tu suivais des traces qu’ils ne pouvaient pas voir, et tu étais très honnêtement étonné de voir avec quelle diligence ils t’emboîtaient le pas.

- On s’arrête ici.

- Pourquoi ?

À la question de Leoric tu réponds en pointant le ciel. L’aigle géant tourne en rond autour du point précis où tu te trouves depuis de longues minutes déjà. Quelque chose ici le gêne, et tu penses savoir quoi. Vous vous trouvez debout sur un locus de puissance. Le centre de ce que vous mages appelleriez un glyphe, une marque dans la trame prête à répondre à la commande de celui qui saura correctement en délier les fils. Cet endroit, d’une manière ou d’une autre est probablement important pour la Créature, et tu comptes bien tenter d’en profiter.

- Sû!

L’Aigle quitte son observatoire aérien pour venir se poser à tes côtés. Son regard passe frénétiquement de toi au reste de la compagnie puis à l’horizon, loin du grand calme dont il fait habituellement preuve. Il ne cherche ni à te disputer ni à jouer. S’il se rapproche et s’appuie contre toi cette fois, c’est pour que tu le rassures, et d’une main contre son flanc, c’est ce que tu essaies de faire.

- Reste calme et fais-moi confiance l’ami, d’accord?

Tu souffles, tes doigts courant autour du manche de ton sceptre. Tu guides l’éther au travers des plumes de l’Aigle, puis au travers de ses muscles. Tu en abolis les tensions, l’aide à se détendre, tu le tires vers l’endormissement. Sû se laisse faire, clignant lourdement des yeux sans totalement sombrer, et là ton cœur commence à battre la chamade. Tu frappes le sol de ton focaliseur, faisant trembler la trame autour de vous. De toutes tes forces tu tires sur les fils tressés sous tes pieds, les arrangeant en un signe semblable à celui tressé autour de ton compagnon ailé. Poussé par un cruel désespoir… ou serait-ce plutôt du courage ? Tu écris la fausse fatigue de Sû dans la trame, et tu attends qu’Il soit tenté.

Le temps passe lentement. Trop lentement. Mais tout vient à point à qui sait attendre. Car au loin, loin dans le ciel de midi, la nuée s’assemble. La Créature se dévoile dans toute son horreur. Ton cœur manque un battement. Silencieusement, tu as peur. Mais au même moment, l’excitation te gagne. Voilà quelques temps que tu n’as pas combattu d’aussi rudes batailles que celle à venir.

La tronche de la bestiasse:

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Marc-Aurèle de Terrefière
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MessageSujet: Re: Libre | Les maux de malelande   Libre | Les maux de malelande I_icon_minitimeMer 26 Oct 2022 - 21:04

Le réveil n’avait point été des plus faciles… Mais, depuis quelques ennéades maintenant, aucun des réveils de l’ancien seigneur de Terrefière n’était ni agréables, ni faciles. L’alcool appesantissait ses pensées, alourdissait son corps, détruisait sa motivation. Les entrailles se tortillaient sous les coups de l’alcool frelaté ingéré en grande quantité depuis des ennéades et des ennéades… Pour sûr, si Magnus le voyait, il le tuerait… Par pitié. Si Auguste et ses sœurs voyaient ce que l’ancien régent était devenu, ils le pleureraient… Et le plaindrait sans doute…

Les regards assassins de l’homme rendu inconscient par un vieux et violent coup de poing de la veille, n’aidaient pas à créer une ambiance agréable. Au contraire, la chose semblait entendue : il y’avait l’Elfe, Marc-Aurèle… Et les autres. Nul doute que si les chose devaient changer, si, demain, l’animosité devait être encore plus grande, si le désespoir devait vaincre les cœurs et les esprits… Ces gens se retourneraient contre l’Elfe et contre l’ancien Régent…

Lorsque l’Elfe intime l’ordre de s’arrêter ici, Marc-Aurèle ne rétorque rien. Il s’exécute, et attend. Quoi que ce dernier soit en train de faire, l’homme n’y comprends rien, et regarde autour de lui. Il apparaît évident maintenant, que l’hominoïde géant ressent des choses que le commun des mortels ne pourrait ne serait-ce qu’approximer… Serait-ce cela l’éther ? La magie ? Quoi que ce nom soit, il était évident que la chose avait cours…

Et bien vite, Marc-Aurèle eu raison. Car déjà dans le ciel apparaissait une créature abominable. Symbole de mort, d’apparence pestilentielle, tourbillon macabre qui s’élève dans le ciel dans des dimensions abracadabrantesques et que d’aucun surnommerait apocalyptiques… La voici, la créature.
« Par les cinq... » Dit-il, plus pour lui-même que pour les autres, alors que ses mires renvoyaient à un son cerveau une image que sa raison ne voulait prendre pour réelle. « Qu’est-ce donc que cette… ça… » Répétait-il, encore pour lui-même. Se retournant face à l’Elfe, il lui cria. « Et maintenant ? On fait quoi ? » Il se retourna encore, regardant à nouveau la créature au-dessus d’eux. « Puisse Othar armer mon bras… Et Néera veiller sur mon Souffle… »
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MessageSujet: Re: Libre | Les maux de malelande   Libre | Les maux de malelande I_icon_minitimeMar 8 Nov 2022 - 21:28



Un cri éraillé secoue l’atmosphère, et les lourds battements de quatre ailes te font vriller les tympans. Tu t’avances d’un pas, ton sceptre te tournant entre les doigts comme s’il fut le rayon d’une roue de carrosse. L’éther illumine ton focaliseur, tes pupilles se couvrent d’étoiles, les lueurs suivant la course du bâton se referment en un cercle plein. Tu t’ancres dans le sol, défiant du regard la créature impie plongeant vers vous. Tu ne regardes pas en arrière. Tu n’en as pas besoin. Le battement de leurs coeurs résonne à travers la trame. La vie comme la non-vie te sont d’assez grandes évidences – une fois ton Souffle offert aux énergies régissant ce monde, pour que tu perçoives leur peur, leur indécision, leur immobilité. Ils ne savent pas quoi faire, et pour l’instant, tu ne sais pas non plus quel ordre donner.

L’air est comme aspiré par la créature. Elle continue son inexorable descente, son bec denté te beuglant un défi que tu as déjà relevé. Elle accélère, tirée vers la terre par par son incommensurable masse. Elle accélère, droit vers toi. Tu ne recules pas. Tu attends ton moment, tu rassembles tes forces. L’impact est imminent, le bâtiment mort est droit face à toi.

Tu tranches l’air de ton sceptre.

L’éther lèche la bête comme le ferait une flamme
 
Une part de la nuée condensée fuit son vaisseau mère

Le premier assaut est déjoué, la créature remonte au ciel


La poitrine gonflée, tu souffles. Tu fais un pas de recul, encore bas sur tes appuis. Tu as la sensation d’avoir compris quelque chose. Là-haut les plumes arrachées au monstrueux volatile regagnent sa carcasse. Ici-bas, vous avez maintenant l’ersatz d’une stratégie d’assaut… s’ils veulent bien t’aider.

- Je vais essayer de le tenir, vous, occupez-vous de trancher tout ce que vous pouvez!

Au combat, l’elfique te revient naturellement. Tu oublies que ceux qui t’accompagnent ne te comprennent pas, et tu oublies que tu ne les comprends pas non plus. Tu les ressens pulser. Voilà qui te suffit. Tu sens leurs cœurs battre et le sang leur couler dans les veines. Tu sens leurs poumons se gonfler et leurs muscles se tendre.


Tu frappes le sol de ton sceptre.

Les lueurs caressent la peau des hommes en armes


Leurs yeux s’ouvrent plus grand, leurs sang accroche plus d’air, leurs muscles oublient la fatigue et leurs pensées s’éclaircissent. S’ils osent se battre, tu leur en donnes les moyens.

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MessageSujet: Re: Libre | Les maux de malelande   Libre | Les maux de malelande I_icon_minitimeLun 14 Nov 2022 - 22:02


Ce qu’il se passait était à la fois incroyable… Et incompréhensible. Marc-Aurèle était un chevalier accomplit, ayant affronté bien des adversaires, défaits bien des ennemis, fait face à bien des dangers… Mais cette menace-ci, au-dessus de sa tête, faite d’un tourbillon de morts, d’une essence macabre… S’en était trop.

Ses mires rendaient à son cerveau une image que sa raison de guerrier ne pouvait réellement comprendre, ni même croire. La magie était abhorrée par la plupart des Péninsulaires, pour ne point dire la totalité des Nordiens. Symbole d’assujettissement à une force qui ne relève point du divin, ou de l’humain, pouvoir effrayant qui échappe au contrôle de l’Humain, d’une certaine manière… Aucun des Péninsulaires présents dans la cohorte de combattants autour de l’Elfe, n’avait jamais vu de magie, ni même approché un magicien d’aucune sorte.

Alors que faire ? Que dire ? Quoi tenter ? Quoi comprendre ?

L’instinct du chevalier lui commanderait presque d’assassiner là l’Elfe, hauteur de cette félonie qu’est la magie honnie. Mais la menace au-dessus d’eux semblait bien plus dangereuse encore. Si, à l’évidence, le représentant du peuple Sylvain semblait capable de maîtriser cette essence mystique, la chose dans les cieux, elle… Semblait en être totalement fabriquée.

Soudainement, une étrange sensation étreint les cœurs, les poumons et les bras des combattants. Un mélange de froideur mêlé à cette chaleur typique des baumes que l’on applique pour faciliter la reconstruction musculaire. Une froideur ambiante qui fit hérisser les poils. Une chaleur qui, au contraire, semblait étouffer les douleurs musculaires des efforts faits par ceux qui portent leurs armures et soulèvent leurs épaisses lames d’acier. Chaque respiration leur semblait à la fois plus puissante, plus profonde, et ô combien plus enivrante ! Les cœurs palpitaient avec une force à en faire creuser les poitrails. Soudainement, toute fatigue avait disparue… Les efforts semblaient inexistants… Comme si tout disparaissait autour d’eux.

Marc-Aurèle semblait s’abandonner aux sensations à la fois exaltantes et à la fois inquiétantes de ce qui, dorénavant, était associé à la magie. S’il n’en ressentait rien en ses entrailles, il pouvait en deviner les effets maintenant.

Alors, il prit sa grande et épaisse lame. Animé d’un courage renouvelé, et gonflé par cette aide inestimable dont il tairait le nom, car trop gêné par le fait d’en profiter, il se jeta dans la bataille, aux côtés de ceux qui, hier encore, jetaient l’opprobre sur son nom de famille…
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MessageSujet: Re: Libre | Les maux de malelande   Libre | Les maux de malelande I_icon_minitimeMar 6 Déc 2022 - 19:07



Un pas de côté, un autre, tes foulées s’allongent. Tu t’éloignes des Arïn, la paume dirigée vers eux en signe de ne pas essayer de te suivre. Pas de trop près en tout cas. Tu veux vérifier si la bête te suit. Si elle te veut toi ou si elle n’a que faire de qui parmi ses agresseurs elle pourra détruire le premier. Un battement des ailes de jais redirige son énorme bec dans ta direction. Derrière ton masque tu souris. C’est bien ce que tu pensais. Elle t’a identifié comme la cible à abattre. Ta magie – ou du moins, ta manière de faire usage de ta magie – est l’antithèse de la sienne. Tu es un danger qu’elle ne peut plus se permettre d’ignorer.

Parfait.

Elle plonge à nouveau, toutes serres en avant. Tu attends, immobile, bas sur tes appuis. Tu défies la créature du regard auquel elle n’a pas accès. Tu comptes les interminables secondes te séparant de l’impact… et tu te jettes au sol. Tu roules, observant avec le calme dont seuls sont capables les vétérans les immenses serres labourer la terre là où tu te trouvais juste avant. Les aurores s’emmêlent autour de toi. Tu fermes le poing, et ton regard va aux mercenaires non loin.

- Maintenant!

Au départ ils ne comprennent pas. Et puis le premier battement d’aile de la Créature au sol dit les choses à ta place. Ses pattes, brillantes des éclats opalins de tes arcanes, bougent à peine. Elle est clouée ici, loin du ciel, tenue au sol par ton poing fermé. Pour combien de temps exactement ? Pas assez longtemps pour que cela suffise. Mais ce serait un début.
Les cris de rage et de dégoût se côtoient à la recherche d’un peu de courage. Les lames s’enfoncent dans les chairs putréfiées de la Créature temporairement immobilisée. La gorge de l’engeance se gonfle, un cri rauque et aigu retentit jusqu’à des lieues autour de vous. La pulsation parcourant le corps de la Chose non-morte manque de t’assommer.

Elle a eu mal.

La Créature a eu mal. L’animal a eu mal. Cette chose a beau être faite de mort, elle vit. Elle vit et peut donc être tuée…

- Ecartez-vous!

Tes forces lâchent pour cette fois. L’engourdissement quitte les membres du monstre, et ceux qui y étaient restés accrochés en paient le prix. Quelques mercenaires sont envoyés valser vers le sol. La bête te charge au galop. Aussi vite que tu le peux, tu tisses un nouveau sortilège. Et lorsqu’à ta rencontre vient la créature, tu plonges entre ses pattes, refusant d’être intimidé par le ventre qui te surplombes, et cette fois, c’est vers le haut que tu tends le pieds de ton sceptre. Les cadavres d’oiseaux que saignent les plaies taillées par les Arïn sont frappés d’une déflagration d’éther et brûlent, leurs chairs dévorées par la magie. Et la Bête claudique, meurtrie, hurle, et plutôt que de se retourner vers toi s’envole à nouveau.

La trajectoire des cercles qu’elle décrit dans le ciel change à nouveau. Tu n’es plus la cible.

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MessageSujet: Re: Libre | Les maux de malelande   Libre | Les maux de malelande I_icon_minitimeDim 11 Déc 2022 - 5:29

L’ancien seigneur Nordien était un combattant rustre, dur, et formé à une certaine élite. Durant toute sa jeunesse, son paternel l’avait formé à user de toutes les lames, qu’elles soient longues ou courtes, courbes ou droites, afin de pouvoir toujours en tirer le meilleur dans une situation de combat. Que celui-ci soit un combat rangé, dans de grandes batailles où s’affrontent cavalerie et fantassins, armes de sièges et armes de jets, ou tout simplement dans des duels pour l’honneur, ou la justice, Marc-Aurèle s’était toujours montré plus fort, plus rusé, ou tout simplement mieux formé.

Mais aujourd’hui, son adversaire semblait autrement plus violent. Autrement plus fort. Autrement plus… Invincible. Comment combattre la mort, lorsqu’elle-même forme la moindre parcelle de cette menace qui vole au-dessus de vous ? Comment combattre ce qui ne peut être tué ? Comment anéantir… Ce qui ne vit pas ?

Par la magie, de toute évidence. Par cette puissance incompréhensible pour la plupart des Humains, mais que tant d’autres peuplades maîtrisent à la perfection. Par cette force qui réside dans les arcanes, et qui ne se maîtrise que grâce à un entraînement particulier, dans des lieux dédiés. Des lieux dont le Nord semble dépourvu… Des lieux, et des forces qui sont bannies, honnies dans les territoires Nordiens qui privilégient la force rustre et la violence des armes. Et pourtant…

Et pourtant, sans cet apport magique, sans cette force que seul l’Elfe pouvait réaliser et produire… L’heure de ce combat serait l’heure de la mort de tous les soldats ici présents. L’heure de leur retour auprès de la Damedieu. L’heure de leurs derniers souffles…

Attaquant par le dessous de ce qui semblait être une gorge, Marc-Aurèle plia le genou alors que la bête s’agitait sous la douleur. Armant ses deux bras, il déploya toute sa force et, tel un ressort, fit un bond d’une force nouvelle et d’une puissance décuplée. La lame s’enfonça par l’estoc, produisant une plaie béante d’où s’échappa un liquide noirâtre et une odeur nauséabonde.

Mais voilà, la bête n’en avait pas terminé. Elle rua avec une force démentielle, projetant plusieurs soldats au sol… Dont Marc-Aurèle. Les dimensions ahurissantes de la créature lui donnaient une force incroyable et le coup de patte donnée dans le plastron du jeune seigneur l’envoya en arrière sur plusieurs mètres, dans une violente chute. Percé, le plastron laissa s’échapper un liquide chaud et carmin, qui ruisselait en un mince filet continu.

Choqué, contusionné, l’ancien seigneur de Terrefière resta là, au sol. La chute sur le dos avait fait s’échapper l’air de ses poumons, et, durant une seconde – laquelle parut durer des heures – il n’y eut plus le moindre air dans le corps du soldat. Lorsqu’enfin il pu reprendre sa respiration, ce fut dans un bruit tel, que l’on aurait cru l’homme né à nouveau. Une profonde inspiration, bruyante, et faite d’un borborygme inquiétant. Il crachat alors ce qui lui remontait dans la gorge avec la vitesse d’un torrent épais : du sang. Un sang rouge, colorant sa salive…

C’est alors qu’une étrange chose arriva. L’espace d’un instant, Marc-Aurèle n’était plus là. Il était de nouveau dans son fief natal. Sous un soleil doux, il travaillait dans les champs de Terrefière, cultivant quelques céréales sous un ciel bleu ponctué de nuages aux formes poétiques. Une douce brise aux senteurs d’été lui passait sous les narines, et les rayons du soleil réchauffaient sa peau avec une douceur incroyable. L’odeur de la terre, de la bonne terre, emplissait les lieux et le seigneur se plaisait à passer ses doigts dans ce terreau fertile qu’il appréciait tant…

La brutale réalité lui revint dans un râle crépitant et dans une nouvelle gerbe de sang. Ses doigts spasmés passaient le long de son plastron de plate pour découvrir trois trous aux rebord tranchants, desquels s’échappait une douleur cuisante et un liquide épais qu’il reconnaissait très bien. Il était blessé, mais ne devait point être le seul… Non… Il ne devait point être le seul.

Alors, puisqu’il ne voyait plus la bête autour de lui, ni au-dessus de lui, le chevalier tenta de se relever. Roulant sur son flanc gauche, il s’appuya de toutes ses forces pour pouvoir se relever, poussant sur ses bras afin de se mettre en trépied. Là, il vit la créature rejoindre à nouveau les airs, fuyant la menace du sol, sans pour autant totalement la quitter… Allait-elle revenir ?

Marc-Aurèle essaierait d’être prêt à nouveau.
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MessageSujet: Re: Libre | Les maux de malelande   Libre | Les maux de malelande I_icon_minitimeDim 11 Déc 2022 - 21:24


Erreur de jugement peut-être, ton attention est happée par la Créature. Usant de sens qui te sont propres, tu cherches l’endroit. Tu cherches ce que « l’animal » a choisi de faire son point vital. Mais tu peines à le trouver. Les arcanes corrompues tissées par la Bête masquent sa pulsation naturelle… ou peut-être la transforment-t-elles ?

- Tshh…

Comment as-tu pu autant te fourvoyer ? Quel sens y avait-il à chercher un organe vital chez un Non-Mort ? Même aussi proche ait-il réussi à se rendre du vivant. La Bête est entre deux. Ni totalement mûe par la magie, ni totalement mûe par le travail de ses chairs. Elle opère autour d’un nexus. Un point névralgique où chairs et flux s’entremêlent. Un cœur qui – de la même manière que l’est votre corps à vous, mages – lui sert à mettre en place les rituels qui l’autorisent à se mouvoir. Un cœur qu’elle ne peut souffrir de voir mis à mal sans que…

Tu soupires. Un frémissement parcourt ton échine. Tu ressens une douleur qui n’est pas tienne, et là tu es ramené à la situation dans son ensemble. Des blessés. Il y a des blessés. Rien de trop grave, heureusement. Rien qui ne soit mortel, pour peu que l’on ne laisse pas les choses à elles mêmes. Dans le sens des aiguilles d’une montre, ton sceptre tourne. L’écaille de dragon semble tinter, et les marques sur ton dos lui répondent. Les arcanes que tu dirigeais jusqu’alors vers votre assaillant se délient pour envelopper ceux parmi tes alliés dont la pulse faiblit. Une caresse traverse leurs armures pour se déposer sur leurs peaux. Leurs chairs se reconstituent, et – parfois avec la douleur des écorchures se mêlant aux tissus – leurs plaies se ferment.
Il leur faudrait certainement passer voir des guérisseurs qui prendraient plus le temps de les choyer. Qui ne forcent pas la peau à se régénérer quitte à fusionner avec la laine de leurs tuniques, et qui ne forcent pas leurs entrailles à s’affoler. Il leur faudrait certainement du repos, après avoir été maintenus au combat par Enda’Otha, mais au moins pour l’instant restaient-ils entiers. Et l’on n’a pas besoin de plus que cela pour combattre.

Ton attention retourne à la Bête, mais le temps te fait défaut. Elle plonge à nouveau, et tu n’as pas le temps de plus chercher. Leurs vies en dépendent, car ils sont ses cibles à présent. Tu inspires profondément, te saisis de la poignée de ton sceptre, pied vers l’avant. Minuit. Tu diriges la pointe de ta fausse-lame vers la Créature alors que les mercenaires se dispersent, et tu tranches dans la Trame en hurlant à la mort.
Tu arraches l’animal à son vol, et alors qu’il s’écrase mollement, tu t’élances à grands pas vers le premier des soldats Arïn à ta portée. Tu te saisis de lui comme tu le peux, et sans plus d’explication…

- Accroches-toi!

...de toutes tes forces tu le lances contre le flanc de la créature, espérant qu’il y tienne bon. Un angle d’attaque de plus… un que tu penses sincèrement être si ce n’est le bon, au moins meilleur que celui que vous avez depuis le sol.

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MessageSujet: Re: Libre | Les maux de malelande   Libre | Les maux de malelande I_icon_minitimeMar 20 Déc 2022 - 15:54

L’étrange sensation venait de reprendre, encore. Une nouvelle fois Marc-Aurèle ressentie une chaleur non naturelle et une force vivace qui lui arrachait quelques douleurs jamais ressenties jusqu’ici. Il pouvait l’entendre, via des crépitements affreux, et le ressentir, via une myriade de piqures sur les lieux de ses blessures. Il pouvait sentir sa peau grandir et se réparer, s’accrochant à la moindre parcelle de tissus ou de métal qui se trouvait là… Et l’armure devint une part de lui-même…

Il se releva néanmoins, avant d’être ensuite projeté par l’Elfe à la force dantesque. Tel un maigre fœtus de paille, telle une feuille dont le poids ne pouvait qu’être oublié, insoupçonné… L’ancien seigneur déchu se retrouvait projeté jusque sur la créature… Et contre la créature.

L’odeur était insoutenable… Le bruit de cette mort ambulante, pouvait créer des cauchemars au plus vil des nécromanciens. Et pourtant, il était là… Il était tout contre cette créature, accroché comme il le pouvait tout prêt de sa gueule… Alors, il fit ce que tout guerrier savait faire dans pareille situation de combat. Il prit sa lame, et l’enfonça droit dans ce qui était le haut de la cage thoracique de celle-ci… Il visait un cœur, bien-sûr… Mais surtout, il tentait de se faire un chemin, oscillant la lame comme le ferait la boulanger en coupant une baguette trop épaisse.
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