[Sp Viliam, Crin d'écume] Les chemins se recroisent souvent.

C'était un jour comme beaucoup d'autre au Crin d'écume. Eanwen Riba comme à son habitude veillait à ce que tout le monde soit à sa place et opérationnel. Elle dirigeait son établissement avec une main de fer et un gant de velours. Bien que dure par moment elle essayait tant bien que mal de rester juste et de ne jamais oublier d'où elle venait. Ainsi elle savait faire des reproches mais était également capable de compliment quand le travail était bien fait. De ce comportement non tyrannique elle recevait en retour une fidélité et une loyauté de ses employés qui était rare dans ce monde.
Alors qu'elle se promenait dans la salle de réception un peu avant l'heure du déjeuné son regard se posa sur l'espace vide au dessus du comptoir. Là ou se trouvait avant un magnifique portrait du feu prince de Baaz'Hima son mécène. Sans lui elle n'aurait jamais pu devenir la femme d'affaire qu'elle était aujourd'hui. Sans lui elle n'aurait jamais eu le cran de négocier comme elle le faisait aujourd'hui. Elle lui était éternellement reconnaissante mais n'avait pas pu garder ce portrait en place de par la signification politique qui en découlait. Elle tenait toujours à rester aussi loin que possible de ce monde remplit de complots et d'alliances pas toujours heureuses. Le monde du commerce était déjà suffisamment complexe sans qu'elle y ajoute de la politique. Alors qu'elle était prise d'un élan de nostalgie elle soupira. Il faudrait bien un jour remplacer ce portait par quelque chose. Mais elle ne voyait pas quoi ni qui ni comment combler se vide. Elle pris une grande inspiration et reparti ranger les chaises assorties aux tables et ajuster les pot de fleur séchés en centre de table.

Comme tous les jours tout devait être parfait on ne savait pas qui pouvait bien passer la porte du Crin d'écume. Quand elle eu finit de pinailler sur les détails qui faisaient aussi sa réputation elle se dirigea vers le comptoir ou elle attendait ses clients du déjeuné avec ses serveurs et serveuses. Elle portait une jolie robe verte en lin et était chaussé de ses éternel sabot de cuir si pratique pour le quotidien. Ses cheveux quand à eux étaient comme bien souvent tressés dans une natte à 5 brins qu'elle laissait tomber sur une de ses épaules. Elle en portait plus de tablier ce qui la différenciait de ses employés. On pouvait apercevoir un fin collier se nichant dans son décolleté l'habillant ainsi un peu plus. Elle n'était pas maquillée il faisait trop chaud pour cela et elle réservait ça aux occasions particulières.

Les premiers clients descendirent de leur chambre ou arrivèrent des écuries elle les accueillit avec un sourire laissant ses employés faire leur boulot pour les placer sur les tables en bois et prendre leur commande. En cuisine on commençait déjà à envoyer les premières assiettes du menu du jour.

fin 7ième énnéade de karfias 21:XI
Alentours de Thaar - Le Crin d'Ecume

Voilà quatre jours que Viliam voyageait, revenant enfin de son périple dans la lointaine Naëlis. Sans trop de raison, s’il en fallait une, ce jour-là le bandit se trouvait de fort bonne humeur, s’amusant même à siffloter un air populaire de la région à dos de son cheval dont les sabot battaient un rythme monotone sur le sol.

Le soleil se trouvait haut dans le ciel et tapait particulièrement fort depuis quelques heures. Malgré les zones d’ombre et la végétation parfois dense, due à la présence de long fleuves çà et là, il devenait difficile et dangereux de poursuivre sous la chaleur de plomb sans protections adéquate, sans parler d'eau potable. Viliam décida donc de s’arrêter un peu avant de terminer son chemin.

L’établissement devant lequel il arriva était pour le moins impressionnant et probablement d’un certain prestige. Par réflexe, le bandit resserra le foulard à son cou, un geste bien dérisoire pour passer inaperçu. Ses vêtements de voyage étaient maculés de poussière et une fine barbe était revenue manger ses joues durant le temps qu’avait duré son périple solitaire et il avait clairement plus l'air d'un vagabon que d'un client d'un établissement huppé. Il ne serait peut-être pas le bienvenu là-bas et n’aura pas vraiment de moyen de passer inaperçu en fonction de la clientèle potentielle. D’un autre côté, il avait encore du chemin à faire avant d’enfin retrouver son camp, et il ne comptait pas s’assommer sous les rayons brulants…Alors tant pis il faudrait faire avec, et dans le pire des cas, se disait-il si ça tournait mal il n’aura qu’à partir au galop.

Quelques clients étaient déjà installés çà et là lorsqu’il entra dans la grande salle principale, quelques serveurs s’affairant frénétiquement. Tranquillement, le semi-elfe chercha à s’installer près du comptoir, observant un peu le décor. L'espace d'un instant, il se demanda quel tableau il y avait pu avoir sur l'un des mur où l'on voyait encore son emprunte. Autant qu'il s'interrogeait un peu sur l'identité du propriétaire de ce lieux dont il ne lui semblait pas avoir entendu parler.

Parmi les nouveaux arrivant un homme qui avait l'air de voyager depuis plusieurs jours était entré. Il ne détonnait pas tant que ça après tout les voyageurs étaient encore nombreux à s'arrêter au crin d'écume pour un repas ou une nuit ou les deux. Non ce n'était donc pas cette allure qui avait attiré l'attention d'Eanwen sur le nouvel arrivant. Elle avait la sensation de l'avoir déjà vu quelque part mais impossible de remettre le doigt dessus. Elle fit signe à ses employés qu'elle s'en occupait personnellement. Elle sortit son plus beau sourire et s'avança toujours de son côté du comptoir vers le voyageur.

"Bienvenu au Crin d'écume, Vous souhaitez peut être vous rafraichir ou manger un bout laisse moi vous installer je vous pris."

Puis elle passa de l'autre côté du comptoir toujours en souriant. Elle s'avança jusqu'à la table libre la plus proche. Plus elle regardait l'homme plus elle avait une sensation de déjà vu. Elle ne se souvenait pas de lui en tant que client mais elle voulait s'en assurer.

"C'est la première fois que je vous vois ici n'est ce pas ?"

Elle avait pris sa voix de commerçante à chaque fois qu'elle s'était adressée à l'homme. C'était une voix douce presque séductrice mais toujours professionnelle. Il y avait une certaine distance dans sa façon de s'adresser aux clients. Elle avait fait les frais une fois d'être trop proche d'un client il y a maintenant un petit moment, celà datait de l'époque ou l'auberge n'était qu'au balbutiement de ce qu'elle allait devenir. Elle n'avait jamais vraiment eu envie de recommencer ce genre d'erreur.

-Heu…Eh bien...

Le bandit cligna des yeux, visiblement perturbé par la vision de la jeune femme qui venait de l’aborder et le sortir de ses pensées. Il mit quelque secondes à répondre, comme cherchant à réarranger ses esprits. En réalité, il cherchait à identifier l'origine de cette violente impression d'avoir déjà vue cette femme. Pourtant, il était certain de n'être jamais venu ici...

-...Pardonnez-moi, ma mémoire me joue des tours ces derniers temps. Il lui adressa un sourire contrit.

Peut-être était-ce un autre de ces souvenirs étranges qui parcouraient parfois son esprit…Ceux qui appartenaient au Guetteur Al Cabir... Mais plus il réfléchissait, plus il lui semblait qu’il s’agissait bien d’un souvenir personnel. C’était simplement bien enfoui dans sa mémoire.
Et puis soudain, ça lui revint, comme une évidence et il ne put s’empêcher un bref rire, qui n’avait bien entendu rien de moqueur.

-Ah ! Effectivement, on ne s’est jamais croisés ici. Finit-il par répondre avec un air empli d’espièglerie.

Mais comment avait-il pu oublier cette crinière rousse et ce caractère bien trempé d’une frêle aubergiste un jour de trop forte chaleur… C’était il y avait bien un an, peut être plus, pas étonnant qu’elle ne se souvienne plus.

Alors qu’il s’était assis à la table qu’elle lui avait désignée, il posa son coude contre le bois, et son menton sur son poing fermé. Le coin de ses yeux se plissaient un peu alors qu’il semblait s’amuser de la situation.

-J’espère que vous maitrisez toujours aussi bien le harpon. Les routes sont toujours aussi peu fréquentables. Commenta-t-il, mine de rien, cherchant à tester si cela suffisait à rafraichir la mémoire de la tenancière.

Ce rire elle le connaissait aussi. Puis il mentionna le harpon et les routes dangereuses. Tout se remis en place dans la tête de la jeune femme. Elle ouvrit de grands yeux en rougissant se sentant bête de ne pas l'avoir reconnu. Elle rougit d'autant plus quand elle se souvint du comportement qu'elle avait eu. Puis elle secoua légèrement la tête pour essayer de reprendre un peu de contenance.

"Je euh... Oui."

C'est tout ce qu'elle trouva à répondre sur le moment. Il était vrai qu'elle maniait peu le harpon ses derniers temps mais il était possible qu'elle soit encore dangereuse lorsqu'elle en avait un dans les mains. Ce genre de choses ça ne s'oublie pas facilement. Elle lui sourit avant de faire une petite révérence et faire demi tour. Une fois de nouveau derrière le comptoir elle se frotta le visage se trouvant complétement nulle d'avoir perdue la face comme ça. Une des employé lui demanda si ça allait et ce qu'avait commandé le voyageur Eanwen ouvrit de nouveau de grands yeux. La commande mais oui elle avait oublié de prendre la commande. Elle soupira et se saisit d'une carafe de vin de petite taille pour l'apporter à l'homme avec qui elle bavardait quelques instants plus tôt.

"Tenez du vin, offert par la maison car la propriétaire vous ait reconnaissante de lui avoir sauvé les miches mais ne sait pas remercier les gens proprement apparement."

Elle eu un rire mi nerveux mi géné.

"Qu'est ce qui vous ferez plaisir à manger ? Nous avons du poisson frais de ce matin grillé avec une purée de pois-chiche ou alors un tajine de légumes aux épices."

Elle accompagna le tout d'un sourire tout aussi nerveux et géné que son petit rire.

-Oh…C’est gentil mais je vous assure que ce n’est pas nécessaire. Cette fois son sourire s’adoucit un peu. Bien que, rajouta-t-il toujours avec un léger rire, je vous le payerais avec plaisir ce vin, la route a été longue. Va pour le poisson d'ailleurs. Ça changera de la viande séchée.

Mais alors qu’il semblait particulièrement détendu, finalement en présence d’un visage connu et non hostile là où il craignait une nouvelle menace, ce ne semblait pas être son cas à elle. C’était pourquoi il s’était un peu adoucit, conservant un léger sourire. Il ne cherchait pas à la placer dans une situation inconfortable, bien qu'il ne comprenne pas tout à fait l'origine de sa réaction...

-Ne soyez pas aussi gênée. Lui fit-il alors, tandis qu’il croisait ses mains derrière son crâne, se balançant légèrement sur sa chaise. Je ne suis pas ici pour vous demander un quelconque remerciement. Je sauve pas ''les miches" des gens pour ça. J’échappe juste à la chaleur. D’ailleurs,à vrai dire, peut être que ce serait à moi de m’excuser, je ne savais pas m’adresser à la propriétaire de cet endroit aujourd'hui ou la dernière fois…

Il n'avait pas grand chose à excuser en fait, mais c'était une façon d'engager la conversation d'une manière un peu plus informelle. Il était curieux. Dans ses souvenirs il se souvenait qu’elle avait tenté de lui dissimuler pas mal d’informations, chose bien normale et il en avait fait de même, et elle ne lui avait jamais mentionné plus que travailler au sein d’un établissement, pas qu'elle le possédait.

Le voyant s'adoucir Eanwen se détendit légèrement. Elle espérait qu'il n'aille pas raconter à qui veut l'entendre qu'il l'avait sauvé d'un guet-apens. Sa réputation de femme forte et indépendante en prendrait un coup elle en était persuadé. Elle s'était construit une image autour de ces qualités là et ne voulait pas vraiment la voir se ternir. Ainsi elle pensa qu'elle ferait mieux de garder cet individu dans sa poche. Alors elle continua à faire la conversation.

" Ce n'est pas une information que je partage en voyageant en général haha"

Revoilà le petit rire nerveux.

"Surtout à des inconnus rencontré sur une route malfamée"

Une idée lui vint, elle n'avait jamais demandé son nom ou alors elle ne s'en rappelait pas à ce voyageur. Si elle voulait lui faire des excuses convenables il serait peut être temps de le lui demander. Elle ne s'était jamais présenté non plus. En même temps pourquoi l'aurait elle fait. Après tout il s'étaient croisés sur une des portions de route des plus dangereuse de la région il y avait de quoi se méfier. Mais voilà là ils n'étaient en danger ni l'un ni l'autre alors il était peut être temps de rectifier ce manquement.

"Eanwen Riba, maitresse du Crin d'écume."

Elle sourit plus largement en tendant la main à l'homme en face d'elle pour qu'il la serre. Elle espérait qu'il comprendrait l'intention derrière cette présentation sommaire. Elle n'allait peut être pas non plus lui raconter l'entièreté de sa vie maintenant. Ca façon d'agir avait un peu l'air d'une déclaration de paix. Non pas qu'ils aient été en guerre ou en conflit d'une quelconque manière mais plus du fait que ce lieu se prétait moins à la méfiance que des routes désertiques.

-Viliam.

A la main qu’elle tendit, il répondit en s’en saisissant amicalement. Il ne lui donna pas de nom…tout simplement parce qu’il n’en avait pas et n’en avait jamais eu. Et il ne lui donna pas non plus de fonction ou de métier.
D’un côté, il était honnête et en paix avec lui-même. Il ne cachait pas qui il était, ni ne mentait lorsque l’on reconnaissait ses actes. C’était sans doute un peu stupide, trop naïf. Mais il se disait qu’il assumait parfaitement sa façon de penser, il n’en avait pas honte et il n’y aurait qu’ainsi qu’il pourrait potentiellement faire comprendre son point de vue aux gens qui l’entouraient. Et puis de toute façon, son visage était déjà connu ça et là…

Cependant de l’autre côté de ces bien jolies idées il y avait quand même un fond d’instinct de survie qui restait, et il ne pouvait pas non plus s’amuser à hurler au premier venu qu’il était recherché par une bonne partie de la garde de Thaar, et rêvé mort par une aussi bonne partie des puissants des Soieries… Autant éviter les embrouilles au bout de cinq minutes de conversation… C’était pour la même raison que sa broche à l’effigie d’un oiseau était sagement dissimulé dans un pli de son vêtement, et que la plume d’encre dans son cou était cachée par son foulard. D’autant qu’ils n’étaient pas seuls ici.

-Enchanté Eänwen Riba. Sourit-il malgré tout. Le destin nous joue un tour étrange aujourd'hui.

‘’Le crin d’écume’’…Son regard se perdit un très court instant dans le reflet brun rougeâtre du vin qu’elle avait apporté. Il n’y avait pas spécialement fait attention en entrant, se fichant bien du nom du refuge dans lequel il mettais les pieds, mais rapidement ce nom sonna comme un rappel désagréable. C’était l’un des fiefs de feu le prince de Baazh’ima. Un homme sordide, qui cochait bien des cases de ce que Viliam pouvait le plus détester dans ce monde. Il n’avait jamais rencontré l’homme en personne, mais il en avait bien assez entendu. C’était un être arrogant, mesquin, et dangereusement manipulateur. Il ne parlait même pas des Souffles forcés à le servir comme de simples outils… Sa mort avait été une surprise pour tous, mais pour l’Aile Blanche, elle avait été une sorte de victoire étrange et inattendue.

Il se demanda brièvement comment la jeune femme avait-elle vécue sa libération brutale de cette influence néfaste... Et la trace du soleil imprimant la trace d’un tableau disparu lui revint en mémoire et il ne put empêcher son regard d'y retourner.

Eanwen ne put s'empêcher d'avoir de nouveau un petit rire mais cette fois il n'était pas gêné mais amusé. Il avait entièrement raison le destin leur jouait un drôle de tour.

"Je reviens dans quelques instants"

Elle partit dire aux cuisines le plat qu'avait commandé. Elle en profita pour se servir un verre de vin. Elle le but tranquillement en attendant que l'on lui donne l'assiette à apporter. Quand le poisson et la purée furent servit elle les apporta à Viliam tout en gardant son verre de vin.

"Je vous souhaite un bon appétit Viliam."

Elle hésita une seconde puis se lança.

"Je suis désolée si celà vous dérange mais je peux pas m'empêcher de penser que si le destin nous a fait nous recroiser aujourd'hui c'est pour nous donner une occasion de mieux se connaitre vous ne pensez pas ?"

Elle espérait que le voyageur n'était pas trop fatigué et apprécierait sa compagnie pour pouvoir continuer à bavarder un peu. Il y avait quelque chose chez cet homme qui l'intriguait à commencer par le fait qu'il n'avait apparemment pas de nom de famille ou alors qu'il ne voulait pas le donner. Puis cette deuxième rencontre confirmait un peu ce qu'avait pensait la rouquine quand elle s'en était séparée la première fois : Sous ses airs de voyou au premier abord il a l'air d'un fort gentil homme. Du moins le peu d'échange qu'ils avaient eu il était sympathique. Peut être était il issu d'une famille saine comme il est rare d'en croiser ? Dans tout les cas elle en apprendrait plus si seulement il accepte sa proposition de se joindre à lui.

Le bandit sembla surpris l’espace d’un instant, mais il continua d’afficher un sourire affable, et désigna la chaise en face de lui.

-La place est libre, je vous en prie. Accepta-t-il sans hésiter. Il vint même entrechoquer doucement son verre à celui de la tenancière. Santé ! Et il en but une gorgée. Je ne sais pas ce que le destin avait en tête, mais moi aussi je suis curieux.

Il appréciait le caractère qu’affichait la jeune femme, derrière sa gène apparente il décelait malgré tout un certain courage, tout le monde n’aurait pas pris la liberté de chercher ainsi le contact. Et puis ça faisait du bien de croiser des visages amicaux hors de ses compagnon d’armes.Il espérait simplement ne pas avoir à donner certaines réponses risquant de refroidir un peu trop le contact. Mais l'occasion valait sans doute le risque.

-Alors dites-moi. Une fois de plus, des petites crevasses se creusèrent au coin de ses yeux dans une expression rieuse. Comment devient-on maitresse de renommé "Crin d’Écume" ?

Eanwen s'assit en face du voyageur. Elle bu une petite gorgée de vin après que Viliam ait trinquer doucement sur son verre. Elle n'était pas à son aise et le précieux liquide lui donnait un peu de contenance enfin elle l'espérait. elle répondait à son sourire par un autre sourire. Avant qu'il ne pose sa question.

"Oula c'est une bien longue histoire je vous épargne les détails mais avec un peu de hasard du bon poisson beaucoup de travail et avoir la chance de croiser les bonnes personnes au bon moment je pense. "

Elle prit une gorgée supplémentaire de vin.

" Vous savez il n'y a pas si longtemps que ça c'était une toute petite auberge où nous étions 3 à travailler et j'allais pécher tous les matins ou presque le poisson accompagné de la vieille mule que vous connaisse déjà."

Elle avait dit celà sur le ton de la confidence comme si personne d'autre ne devait l'entendre alors qu'elle n'avait pas parler si doucement que celà et qu'elle était plutôt fière de son passé qui l'avait mené jusqu'ici. Il y avait même presque un brin de nostalgie dans ce qu'elle racontait là. Elle ne regrettait pas de ne plus avoir à se lever aux aurores pour faire de la brioche et aller chercher du poisson frais mais les choses étaient plus simple à cette époque. Aujourd'hui elle avait plus d'humains à charge que ce soit les clients ou le personnel et c'était une autre forme d'épuisement qui venait là. Elle soupira avant de nouveau s'adresser au voyageur.

"Et vous pourquoi donc avez vous passer la porte de cet établissemet aujourd'hui ?"

Son visage était souriant et sa voix douce elle avait envie d'entendre le récit de cet homme.

-Eh bien, parce qu’il faisait trop chaud.

Viliam répondit comme s’il s’agissait de la plus pure des évidences, parfaitement conscient qu’il ne s’agissait pas vraiment de la réponse attendue. Il se plut à laisser passer quelques secondes, gouttant quelques gorgées de vins, et une bouchée de poisson avant de finalement daigner donner un peu plus de réponse à son interlocutrice.

-Non, plus sérieusement, j’avais des amis à contacter dans le nord de l’Itrhivaan. J'ai passé quelques jours chez eux. Maintenant je rentre simplement chez moi. La route est encore longue jusqu'à Thaar et il semblait faire frais ici. Il haussa les épaules. Je ne fais que terminer mon voyage.

Bien entendu il y avait nombres non-dit dans ses explications, mais il devait garder en tête malgré l’attrait du jeu et de la conversation agréable qu’il se mettait en danger lui et elle avait en en disant trop. Il lui fallait un peu ménager son interlocutrice, l'air de rien.

-En tout cas, si comme vous le dites, cela ne fait pas si longtemps que vous en êtes là, vous devriez vous féliciter d’être arrivé à un établissement comme celui que vous tenez. Sourit-il. J’ai eu de suffisamment proches amis dans ce genre de métier pour savoir que c’est un boulot plus que difficile.

Viliam était donc un simple voyageur de passage. Il se rendait à Thaar comme beaucoup des clients du Crin d'Ecumes. Eanwen l'écoutait attentivement en lui souriant, buvant de temps à autre une gorgée de vin. Puis il la complimenta sur ce qu'elle avait accompli. L'aubergiste eu un bref coup d'oeuil là ou se trouvait le tableau d'Ethirëlon des mois plus tôt. Elle lui devait tellement. Elle soupira ele savait qu'il n'était pas bon ton de l'évoquer de manière générale au vu des circonstances de sa mort. Enfin du moins c'est ce qu'elle pensait alors elle ne l'évoqua pas et décida de raconter un autre bout de sa vie d'aubergiste à ce voyageur prêt à l'écouter.

"Pour tout vous avouer j'ai grandit ici c'est un héritage de mes parents qui l'avaient eux même hérité d'un riche marchand qui s'était pris d'affection pour notre famille et qui n'en avait pas."

Elle bu une gorgée de vin et balaya la salle du regard.

"Ca ne ressemblait en rien à ça avant les travaux d'agrandissement mais je suis fière de ce que c'est devenu. "

Elle replongea son regard dans celui de l'homme qui lui faisait face.

"Vos amis ont raison ce n'est pas un métier facile. Il est difficile de construire une vie en dehors de ça. Je n'ai ni famille ni ami... enfin si des amis d'enfance qui sont aussi mes employés. Et nous ne prenons presque plus le temps de nous voir en dehors du travail. Vous avez de la chance de pouvoir partir voir des amis et y rester quelques jours. Vous les connaissez depuis longtemps ? "

Celà était peut être une question trop intime mais elle était déjà posé tant pis. S'il ne voulait pas répondre il ne répondrait pas elle lui faisait confiance pour celà. Il avait tout à fait l'air d'un honnête homme. Elle n'éprouvait aucune difficulté à lui parler ce qui était quelque chose de plus en plus rare tant Eanwen se cachait derrière son rôle de femme d'affaire. La plus part des contact qu'elle a ce sont soit des clients soit des partenaires commerciaux et même lors d'évènements mondain qu'elle aime organiser elle reste professionnelle. Ce Viliam avait quelque chose de rassurant pour la rouquine qui du coup se confiait sans réfléchir.

-Pas vraiment. Ce sont surtout de lointaines connaissances Le sourire du bandit s’attrista un peu.

Les vrais amis, c’était quelque chose de terriblement rare. Oui il avait Ren et Clarisse, ses meilleurs amis, ses frères, ses piliers à qui il devait tout. Oui il avait Tom, son compagnon, qu’il aimait avec sincérité. Et il y avait ses frères d’armes sur lesquels il savait se reposer. Mais tous appartenaient à ce petit monde illégal et en un jeu d'équilibre constant.
Parfois, Viliam rêvait d’une vie plus simple. Une vie de simple aubergiste comme la sienne, ou même simplement à s’occuper de quelques bêtes dans un coin perdu de l'Itrhi'Vaan. Un travail difficile mais honnête, pour lequel personne ne viendrait lui chercher des noises. C’était un doux rêve qui lui semblait terriblement lointain. Un doux rêve qui ne serait jamais.

Quand à voyager par simple plaisir…Si seulement… Non, malheureusement, les "amis" qu’il était allé voir n’étaient autre que les gouvernants de Naëlis, dans l’espoir d’une aide qui ne viendrait finalement pas. Mais cela non plus, il ne pouvait le confier à la jeune femme.

-Vous savez, vous devriez prendre du temps pour vous, un de ces jours. Lui lança-t-il sur le ton de la conversation, laissant de coté ses pensées moroses. Vos employés ne vous en voudraient certainement pas et ça ne peut pas vous faire de mal. C'est une liberté plus précieuse qu'on ne le pense.

Il aurait presque aimé lui proposer de passer une soirée ensembles un de ces jours, en toute amitié bien entendu, puisqu’ils semblaient plutôt bien s’entendre en relativement peu de temps. Mais Viliam avait peur qu’il ne s’agisse que d’une très mauvaise idée. Il ne pourrait pas cacher être un fugitif et cela l’attristait de devoir couper aussi vite un semblant de bonne amitié et de convivialité dont ils semblaient tout deux ne pas avoir souvent l’occasion.

Lorsqu'il lui répondit que ce n'était que de lointaines connaissances elle haussa un sourcil pour en savoir plus mais il ne lui donna pas plus d'explications. Il sembla un instant triste et perdu dans ses pensées Eanwen se demanda si elle avait dit ou fait quelque chose pour créer cette situation de tristesse ou si seulement c'était le fil de la conversation qui avait emmener celà. Il enchaina sur le fait qu'elle devrait prendre du temps pour elle un de ses jours. Elle eu un petit rire nerveux en faisant non de la tête. Il était inenvisageable de laisser l'auberge pour autre chose que du commerce. Ce serait du temps et de l'argent perdu non ? pensait elle. Puis elle regarda encore ce portrait absent. Il s'accordait bien de temps en temps des loisirs et ça ne l'empêchait pas d'être un Prince Marchand reconnu de tous. Elle pouvait prendre encore exemple sur lui pour ça non ? Bon peut être pas vraiment exemple exemple ça serait bête de finir dans le même etat.

"Vous avez raison... à la saison prochaine j'irai visiter un endroit que je ne connais pas juste pour le plaisir... vous avez des recommandations ?"

Elle se permit de se resservir un peu de vin après tout elle avait offert le pichet. Puis elle regarda l'assiette du voyageur.

"J'espère que le repas est à votre goût et que je ne vous empêche pas d'en profiter. Surtout n'hésitez pas à me chasser si je vous gêne."

Elle espérait grandement qu'il accepte qu'elle reste encore un peu. Celà lui faisait du bien de parler d'autre chose que du boulot pour une fois et avec quelqu'un de charmant à la conversation plutôt facile. Elle espérait aussi qu'il lui parlerait des merveilles du monde à voir et à découvrir. Elle avait le sentiment que c'était le genre de personne qui avait voyagé partout et avait tout vu ou presque. Qulque part elle enviait le sentiment de liberté qu'elle projetait sur Viliam. Elle était heureuse de sa vie mais elle se demandait toujours qu'est ce qu'il se serait passé si elle avait fait d'autres choix que de celui de transformer sa maison en auberge. Est ce que elle aussi voyagerait à travers tout le pays peut être pour y vendre du poisson ou alors elle se serait marié et aurait déjà des enfants. Cette dée l'enchantait un peu moins que celle de voyager il fallait le dire. Trouver l'amour était très secondaire pour Eanwen Riba et avoir des enfants n'était même pas envisageable pour le moment.

-Vous ne me gênez pas détendez-vous. Le bandit se mit à rire. Je n’ai pas eu l’occasion de parler à autre chose que les troupeaux d’ibaks sauvages et à mon cheval depuis bien quatre jours, vous me faites un immense cadeau que d’accepter de tenir la conversation à l’ours que je suis certainement devenu.

Et puis il eut soudain une idée. Puis qu’il avait terminé son plat, il le repoussa un peu, levant un doigt, avant de se lever. Il se dirigea vers la cheminée, bien évidement éteinte, et se contenta de récupérer un morceau de cendre assez fin pour le manipuler entre ses doigts. Dans un même temps il avait récupéré un vieux morceau de parchemin gribouillé dans sa sacoche. Il vérifia que ce qui y était écrit n’était pas important et qu’aucun nom n’y était identifiable avant de le retourner, en se réinstallant à sa place.

-Pour être honnête je pense que vous connaissez bien plus d’endroits agréables que moi. Mais au cas où, j’ai une ou deux suggestions.

Sa main était venue griffonner le parchemin, y traçant des formes et des ombres avec une habileté remarquable. L’homme semblait avoir un certain talent pour le dessin.
-Je suis meilleur portraitiste et cartographe mais je pense que ça fera quand même l’affaire.

Au fur et à mesure sous le crayon de cendre se dessinait une petite place qui ne payait pas de mine à première vue, voir semblait même plutôt abimée puisqu’il y dessinait quelques crevasses, et des pierres en mauvais état, mais auquel il ajouta aussi des taches çà et là, prenant petit à petit l’air de végétation luxuriante, prenant le pas sur les vieilles pierres des quelques bâtiments et ajoutant un charme pittoresque à l'endroit. Ce n’était pas le style des grands palais des princes, mais ça avait un certain attrait plus intimiste.

-Souvent les gens pensent aux Soieries lorsqu’ils cherchent à visiter Thaar. Expliqua-t-il en continuant sa petite œuvre improvisée, s’arrêtant par instant pour se remémorer l’original. Alors qu’on ne se doute pas de la beauté de la Basse-Ville, lorsque les habitants n’ont que leurs mains pour trouver un habitat. D’ailleurs, vous y trouverez un établissement de bain qui tire sa source d’un bras de fleuve qui passe par là. Le propriétaire est un Souffle d’une rare bonté. Il y a aussi une petite auberge, pas aussi luxueuse que celle-ci mais on y mange bien. Un rictus amusé. Si vous dites que vous venez de ma part, il y a des chances pour que la gérante ne vous laisse plus partir tant qu'elle ne sera pas sûre que vous soyez rassasiée et reposée. Je lui ait sauvée la mise une ou deux fois... Enfin bref, les gens là-bas n’ont rien, mais n’hésiterons pas à vous donner ce qu’ils ont malgré tout. Ce sont des choses aussi rares que précieuses dans ce bas monde.[/justify]

inspiration libre pour l'esprit (= imaginer ça en moins riche et plus petit) :

Eanwen fut d'abord surprise par l'initiative de Viliam puis elle fut plus qu'attentive à ce qu'il dessinait. Il magnait de la braise éteinte avec précision ce qui donnait un spectacle fascinant à regarder. Eanwen n'avait aucun talent artistique mais admirait toujours les artistes qui passait par le Crn d'Ecume et en faisait une démonstration.
Pour ce qui est de l'explication elle fut un peu déçu mais ne le montra pas trop occupé à regarder les détails s'jouter les uns aux autres sur le parchemin. En effet elle espérait une autre destination que Thaar qu'elle connaissait déjà. Mais il lui parlait là de la basse ville qu'elle avait jusque là évité au maximum mis à part le quartier des lanterne où elle avait fait affaire pour y sauver une jeune femme et son bébé en devenir qui travaille toujours au crin d'écume, la jeune femme pas le bébé. Mais celà n'avait strictement rien avoir avec ce qu'elle avait déjà vu ou entendu de ces quartier là. Le tableau dépeint par le voyageur faisait envie. Hors elel n'avait jamais eu envie de s'y promener. Etait ce celà qu'elle attendait pour voyager ? Une description sympathique de gens tout aussi sympathiques avec des lieux qui ne font pas tant rêver que ça mais ou la chaleur humaine est bien présente ? Etait ce celà qu'elle recherchait pour quitter le Crin d'Ecume quelque jour ? Elle n'en était pas sûre mais celà vallait peut être le coup de prolonger son prochain séjour pour affaire à Thaar et voir si ces bains sont agréable et si cette auberge est aussi bonne qu'il le dit.

Quand il eu finit de dessiner elle prit le bout de parchemin dans ces mains pour le regarder de plus près.

"Dans la basse ville vous dites ? Mais ce n'est pas trop dangereux ces quartiers là quand on ne les connait pas ? Il vaut mieux y être accompagner non ? "

Puis elle baissa le parchemin pour de nouveau plonger son regard dans celui de son camarade de parlote.

" En tout cas vous avez un talent certain pour le dessin."

Puis elle eu un petit rire.

"Une aubergiste à qui vous avez sauvé la mise plusieurs fois. C'est devenu un sport chez vous de sauver les aubergistes haha, dessinateur et sauveur d'aubergiste en voilà un joli portrait. "

Elle prit une gorgée de vin en reposant sur la table le dessin. Puis elle se leva pour débarrasser le plat dont il ne restait presque rien si ce n'est les arrêtes du poisson grillé. Puis elle revint s'installer à sa place.

"Est ce que vous prendrez quelque chose de sucré pour finir ce repas ?"

Si c'était le cas elle ferait emmener une part de brioche au miel par un de ces employés. En attendant elle espérait avoir un peu plus de récit de ce voyageur.

-ça ira je vous remercie. Il lança un coup d’œil vers l’extérieur. Je vais probablement devoir repartir, je ne peux pas m’attarder indéfiniment.

Cependant il pouvait tout de même terminer la conversation et il ne fit donc pas mine de chercher à partir de suite. Il n’était pas à quelques minutes près et à vrais dire il n’avait pas tellement hâte de repartir affronter les rayons terribles du soleil…

-Oui j’en convient la Basse-ville est dangereuse, enchaina-t-il alors, mais quel endroit ne l'est pas à Thaar ? Si vous voulez un avis légèrement biaisé, j’aurais tendance à dire que les Soieries le sont tout autant. Seulement là-bas tout est juste camouflé sous la poudre et le parfum. Il prit une dernière gorgée de vin, histoire de faire passer l’amertume qui venait toujours avec ce constat. Il n’était pas là pour se lancer dans de grand discours sur la noirceur du monde d’en haut après tout. Et puis j’ai de bonnes raisons de croire que mal en prenne à celui qui viendra vous chercher. Un coup de harpon dans le museau ça calme en général.Plaisantât-il. Mais si vous voulez je peux vous guider. Il haussa les épaules. Je pense y avoir suffisamment vécu et survécu pour pouvoir m’en sortir dans la Basse-Ville. Et à nouveau un air espiègle alors qu’il sembla presque faire une confidence. C’est un peu mon métier d’aider les gens disons.

Il avait un peu baissé la voix, mine de rien, alors qu’il n’en disait pourtant pas beaucoup et déjà sans doute un peu trop. Il ne perdait pas conscience des clients tout autours. Même s’ils n’en avaient pas l’air, Viliam connaissait bien la tendance des créatures pensantes à laisser trainer leurs oreilles.

Eanwen acquiesça quand il expliqua qu'il devait bientôt reprendre la route. Puis elle l'écouta attentivement et compris qu'il n'était pas vraiment un riche voyageur aventureux mais un habitant des quartier populaire de Thaar au grand coeur puisque son coeur de métier était de sauver les gens. Etait il médecin ou bien garde ? Elle n'allait pas poser la question il ne semblait pas vouloir en dire plus sur son métier et elle respectait celà. Alors qu'elle avait envie d'en savoir plus elle se contenta d'accepter son offre de guide au travers de la basse ville.

" Je serais ravie de vous avoir pour guide, si seulement vous me promettait de revenir me voir et que je vous serve de guide à mon tour. Il y a pas loin d'ici des paysage magnifique en bord de mer que je serais ravie de vous montrer comme vous me montrerai les joyaux de la basse ville celà vous irait ?"

Puis elle pensa qu'elle n'avait pas de moyen de le contacter los de son prochain voyage à Thaar. Devrait elle s'annoncer quelque part ou bien envoyer un courrier pour annoncer sa venue peut être?

"Comment puis je vous contacter lors de ma prochaine visite à Thaar ? "

Elle lui souriait sincèrement cette fois. On pouvait lire dans ses yeux qu'elle avait apprécié ce moment légèrement hors du temps pour l'aubergiste qui prenait rarement le temps de bavarder avec les clients. L'alcool aidant peut être aussi à gommer ce masque professionnel qu'elle enfilait quotidiennement. Masque qu'elle portait si souvent qu'il en devenait presque son vrai visage et ça c'était quelque chose qui la dérangeait. Mais heureusement des moment come celui ci autour d'une conversation lui rappelait qui elle était en dehors de son commerce.

-Marché conclu ! Joyeux, il se fendit à nouveau d’un rire franc, chose qui semblait définitivement aisé chez lui.

Mais pour le retrouver à coup sûr dans les ruelles de Thaar… Voilà plus difficile alors que le bandit cherchait au contraire à ne pas être rattrapé. Il hésita un long moment, rivant son regard sur le tableau absent, réfléchissant.

Il lui aurait bien donné l’adresse de sa taverne…si celle-ci n’avait pas sombré dans les flammes.

-J’ai une idée, mais promettez moi de la garder pour vous. Grimaça-t-il. Je n’ai pas que des amis, j’aimerais éviter quelques désagréments pour ceux qui le sont.

Pourtant, il lui faisait confiance. Elle semblait sincère, et il lui en avait fallu – mal lui en avait pris certes- bien moins que ça pour confier certaines informations du même genre à Zaahrian l'autre fois. Il fallait bien tenter le coup parfois.

Dans un coin dans son croquis il dessina alors un plan simple de quelques ruelles de Thaar. Indiquant çà et là des lieux qui selon lui sauteraient aux yeux de la jeune femme. Et puis il finit par gribouiller une petite croix à un endroit et l’entourât.

-D’ici pour arriver à Thaar, s’expliqua-t-il à voix basse, vous passerez certainement par la porte nord-ouest, qu’il indiqua en même temps. Continuez droit devant vous jusqu’à voir un bâtiment brulé, là tournez sur votre droite, longez le canal, vous allez finir par tomber sur une petite échoppe de tissus avec une mériale en guise de devanture. Il signa le morceau de parchemin, d'un petit V accompagné d'une vague qui pouvait faire penser à une aile d'oiseau stylisée. Normalement c'est un homme assez âgé qui devrait vous accueillir. Grand, le teint pale, les mains tordues, vous le reconnaitrez vite. Donnez lui le papier et il trouvera le moyen de me faire rappliquer si je traine dans le coin. Pour la visite promise, ou bien si vous avez des ennuis, n'hésitez pas.

Il ne pouvait pas tellement lui promettre d'être présent instantanément. Il n'avait pas le loisir de réellement savoir où il serait le jour où elle se déciderait à passer. A nouveau il faudra sans doute un peu faire confiance au destin. Si toutes ces demies vérités ne l'effrayaient pas...

Quand il lui demanda de promettre elle hocha vivement la tête. Elle se rendit compte qu'elle lui avait peut être fait confiance un peu vite mais elle décida de se fier à son instinct. Après tout il l'avait bien aidé la première fois qu'ils s'étaient rencontré. Il l'avait aidé sans la connaitre elle pouvait bien lui rendre la pareille en ne parlant pas du peu de chose qu'elle savait. Puis il lui expliqua comment le retrouver. C'était un peu alambiqué et ce qui accentua les questions qu'elle se posait.

"échoppe de tissu avec une mériale c'est noté"

puis il continua en décrivant un vieil homme.

"Vieil homme aux mains tordu encore noté."

Elle espérait ne pas avoir a le contacter pour des ennuis. Elle tenait à son image de femme indépendante et faire appel à un homme croisé deux fois n'était pas tout à fait bon pour cette image. Du moins elle essayait de garder cette conviction qu'elle était capable de se débrouiller seule.

"Merci pour ça. Je vais maintenant vous laisser tranquille avant que vous ne repartiez. Vous pouvez régler le repas au comptoir si celà vous va"

Puis elle se leva en lui souriant récupérant le parchemin qu'elle fit attention à ne pas frotter sur lui même pour ne pas effacer les dessin se demandant comment ils tiendraient jusqu'à Thaar. Puis elle haussa les épaules et se dirigea derrière le comptoir vérifiant que tout fonctionnait correctement. Ses employés étaient rodés et savaient pertinemment fonctionner sans sa présence mais le besoin de contrôle d'Eanwen état quand même quelque chose de grand. Elle ne dit pas un mot elle n'en eu pas besoin tout allait bien la machine était bien huilé. Elle souriait heureuse d'avoir pu échanger avec Viliam sans que celà n'est d'impact sur le service. Il avait raison elle avait le droit de prendre du temps pour elle et elle comptait s'y mettre prochainement.

Lorsqu’elle se leva et retourna à ses affaires, Viliam resta quelques instants de plus sans faire mine de s’en aller, contemplant un peu ce qui venait d’arriver. C’était plutôt nouveau… Mais assez agréable. Il se demanda un instant si cette jeune femme allait vraiment tenter de le recroiser à Thaar. Quelque part, ça lui ferait plaisir. Il espérait juste qu'elle ne découvre pas trop vite qui il était vraiment, ou du moins, pas d'une manière qui le dépeindrait faussement comme la pire des ordures que le guet dépeignait parfois à dessein.

Enfin…Il verrait bien.

D’un haussement d’épaule mental, il avait malgré tout finit par se décider à se lever et reprendre la route. Par… « inadvertance » il laissa d’ailleurs quelques pièces de trop, gagnées à une partie de cartes dans une taverne naëlisienne, à l’employé auprès duquel il dû payer son repas. Il ignora si ce dernier ne s’en rendit pas de suite compte ou s’il n’osa pas intervenir, mais le bandit se garda bien de trainer d’avantage, histoire de ne pas avoir à insister. C'était cadeau pour ces quelques instant de flottement hors des préoccupations quotidiennes.

Bientôt le voyage un peu monotone repris sous le rythme des sabots équins et d'un air vaani sifflé, peut-être un peu plus tranquille maintenant qu’il savait exister un lieu un peu hors de son monde où quelques personnes ne connaissaient de lui qu’un jour positif. Lorsqu'il finit par retrouver ses frères d'arme au sein de leur cache perdue au creux des roches rouges, il ne parla pas vraiment de ce contretemps. Pas qu'il voulait absolument le cacher, mais c'était un évènement qui lui appartenait d'une manière personnelle et d'autres sujets passaient en priorité pour l'avenir de l'Aile blanche.

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