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 A la conquête de mon dû | Part. II

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Gaël de Laval
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MessageSujet: A la conquête de mon dû | Part. II   A la conquête de mon dû | Part. II I_icon_minitimeSam 30 Déc 2023 - 2:36

Premier jour de la csixième ennéade du mois de Favriüs, premier mois de l’Automne de l’an XXI


L’astre était à son zénith, l’air frais et la terre sèche. La rosée du matin s’était depuis longtemps évaporée et à son image, les rues des villages et hameaux s’étaient faites silencieuses sur le passage d’une longue colonne carapacée et encadrée de centaines d’équidés arborant de chatoyantes couleurs. Les étendards et draperies semblaient vierges de toute sortie et le fer brillait sous les rayons. Le bruit des tambours battant la marche générale raisonnait à des lieues à la ronde et prévenait la populace de l’arrivée de l’ost. Vous marchiez à sa tête ton épouse et toi, tous deux juchés sur de belles bêtes eraçonnes. A vos côtés ton oncle par alliance et la duchesse de Langehack toute en beauté et drapée dans du bleu et du blanc, couverts de motifs d’or et d’argent.

Arriver jusqu’à Missède dans ces conditions aurait été bien trop beau. A peine la frontière traversée que des chevaliers vinrent à votre rencontre requérant une explication à ce qui avait tout l’air d’une invasion. La marquise assuma pleinement son rôle, annonçant que la Loi du Roy a été bafouée et que sa justice abattrait quiconque se mettra sur sa route. Elle n’alla plus loin. Il était inutile d’évoquer l’absence de serment de la part de l’usurpateur à sa personne. Les nobles repartirent comme ils étaient venus en direction de Missède. L’ost pu reprendre sa marche qui n’avait rien de tranquille. Les hommes semblaient prendre plaisir à ainsi renouer avec ce que la masculinité leur ordonnait. La plupart se persuadaient que le baron ne livrerait pas bataille au regard de l’écrasante supériorité qu’ils lui proposaient. De soldats et briscards, ils devinrent d’orgueilleux coqs chantant et foulant sévèrement le pavé du pied sans une once d’ambition guerrière. Curieux.

Arrivés dans les faubourgs vides, tu pouvais apercevoir au loin les portes des quelques fortifications ouvertes et devant elle, un homme, le bourgmestre, chef du conseil de gestion de la cité. Ni la marquise, ni toi, n’aviez le temps de souffler mot qu’il présenta les clés de la ville et implora la grâce de Prudence. Cette dernière leva la main et immédiatement deux hommes s’approchèrent de maître des lieux pour l’aider à se relever pour mieux l’encadrer.

_ Missède vous est fidèle Votre Excellence, nous avons écouté la raison de votre venue et je vous assure de toute ma coopération pour la mener à bien.

L’homme rejoignit le cortège qui traversa les quartiers un à un jusqu’à faire face au palais fortifié. Là encore, les portes étaient déjà ouvertes et les draperies de la maison de Langehack recouvraient les murs de part et d’autre de la porte en guise de soumission. Le château fut investi. L’ost s’agita dans tous les sens pour tenir les points stratégiques tandis que les chevaliers et la suite de la marquise dont tu faisais partie se dirigea vers la salle du trône. Ici se tenait l’élite de la société, de l’armée, de la noblesse et du clergé missédois. Devant eux, Archibald de Maizac à genoux, les chaînes aux poignets et la tête baissée. Les chevaliers vous accompagnant encerclèrent rapidement la salle pour se positionner tous les dix mètres et Prudence applaudit la scène. Lentement, ses mains claquèrent à un rythme affligeant et désagréable.

_ Il aura donc fallu de longs mois et une armée pour que les nobles et le clergé ne songent à faire respecter la Loi de notre bon Roy Bohémond sur ces terres. Un enfant a perdu la vie ici et tandis que son oncle, le régent, administrait son fief, ses gens et vos coffres, vous avez soutenu l’usurpation de terres détenues par feue sa sœur puis feu son neveu. Pourtant, il n’y a qu’un seul homme à genoux ici.

Quelques secondes passèrent avant que tous ne se jetèrent à terre, le menton baissé et le cuir chevelu bien en évidence. Les premières excuses fusèrent et les premières justifications également.

_ Assez. Ce n’est pas à moi de vous excuser. Il y a eu usurpation, c’est à celui qui fut lésé que votre félonie doit être présentée et seulement à lui que revient le droit de la pardonner.

Elle recule d’un pas, tu avances de deux. Le regard fixe, l’air fermé, tu attends. C’est un religieux qui fit le premier pas, se désignant comme inapte de professer, lui qui n’a été capable de préserver les intérêts de la Dame Linaëlle de Laval, pourtant sa sœur dans la Foi. Puis ce fut au tour d’un noble chevalier de s’alourdir les épaules en évoquant sa lâcheté malgré un serment datant de sept ans déjà qui pourtant vous liait.
Quand le brouhahah des excuses se fit insupportable, tu avanças silencieusement en direction du principal intéressé.

_ Je n’ai que faire de belles paroles, tâchez de laver votre nom à présent. Aidez cet homme à se relever.

Tu t’avanças jusqu’au trône derrière eux et t’assieds dessus. De l’autre côté de la pièce, Prudence de Langehack reprit.

_ Gaël de Laval, fils d’Arnaut de Laval, je vous reconnais comme baron légitime de Missède et seigneur de Chiard. Puissiez-vous demeurer loyal envers votre suzerain, bon envers vos sujets et pieux à l’égard des Dieux.

L’assemblée posa un genou un sol, puis se releva, à ton tour tu les imitas.

_ Prudence de Langehack, marquise de Langehack, moi, Gaël de Laval, baron de Missède et seigneur de Chiard, vous prête serment de vassalité. Je jure de vous défendre, de vous être loyal et de toujours préserver vos intérêts que je fais miens. Puissiez-vous pardonner à Missède ses récents écarts.

La marquise hocha la tête et tous se relevèrent.

_ Il est temps de juger l’homme qui se croyait au-dessus des lois des hommes et des Dieux.

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MessageSujet: Re: A la conquête de mon dû | Part. II   A la conquête de mon dû | Part. II I_icon_minitimeMar 2 Jan 2024 - 3:22

La dignité caractérisait l’homme enchaîné malgré lui de bon matin. Il se tenait droit, le regard appuyé et le visage stoïque, visiblement conscient de l’événement qui se déroulait aujourd’hui. Seuls ses atours pouvaient laisser imaginer qu’hier encore, Archibald de Maizac était baron. Tu souhaitais régler l’affaire sur-le-champs afin d’imposer ton autorité au plus vite sur ces récalcitrants à la fidélité chancelante. Dans cette salle du trône en présence de la marquise et de la haute noblesse missédoise, avec une armée de plus de dix mille hommes dehors, tu dominais le coupable du haut de ton promontoire sur lequel était installé une assise en chêne devant une grande cheminée et d’imposantes tapisseries aux couleurs vives.

_ Archibal de Maizac, peu après le décès de mon neveu, feu le baron de Missède, vous avez ignoré toutes les lois humaines et divines pour vous accaparer un bien auquel nul ici ne peut prétendre. Par cette avidité déplacée, vous avez traîné Missède au même prestige que ces comtés et duchés acquis par des usurpateurs par le biais du poison, de la traîtrise ou de la malice. Il semble que tous ici avez oublié pourquoi les de Laval, de Missède, de Courcelles, d’Ethin et d’Ybaen ont le privilège et la lourde charge de gouverner ces terres travaillées par des générations de Missédois. Il y a des siècles, la Péninsule fut conquise par les Médianais et ceux-ci apportèrent la Foi dans le cœur des Pharétans de toutes nations. Notre Mère se révéla aux grands noms de cette conquête : aux justes, aux forts et aux audacieux. Nos familles furent bénies par sa main dans le seul but de mener les hommes à l’abondance.

Le caractère divin du pouvoir est central à tes yeux, il justifie tout e sa disparition entrainerait de profond désagrément et la fin de l’ordre comme il en fut le cas partout en Péninsule. Soltariel change de lignée comme de bas, les Nordiens s’étripent entre eux, des nobles puissants s’imaginent Roy à la place du Roy et de petits seigneurs outrepassent tous leurs serments dans la seule quête de pouvoir. Si le caractère sacré du pouvoir s’effile, c’est la porte ouverte au chaos et à ses variantes.

_ Aurais-je failli à ce devoir ? N’ai-je pas toujours répondu présent à vos sollicitations ? Aurais-je été un mauvais régent durant toutes ces années ? Dix ans. Dix années durant lesquelles Linaëlle et moi avons veillé sur Missède et presque autant sur le Langecin dans sa globalité. Ai-je une fois été tyrannique ? Malicieux ? Malhonnête ? Cruel ? Je vous pose la question en toute bonne foi mes seigneurs.

Aucun bruit, pas un mot. Le regard de la marquise ne te quittait plus, la plupart des sujets en revanche, avait déjà le menton baissé.

_ Malgré ce silence, aucun n’a trouvé les mots pour ramener messire de Maizac à la raison, à calmer ses ardeurs et l’écarter de sa folle entreprise. Mais il y a plus grave à mes yeux que ce désir du pouvoir… Dans cette histoire, un enfant est décédé. Personne ici ne me fera croire à un accident alors une enquête sera ouverte et j’encourage une totale collaboration. Dans le cas contraire, je peux d’ores et déjà vous annoncer une mort lente, douloureuse et un destin bien plus funeste pour le reste de vos familles, de vos biens et de votre nom. Entendez-moi bien. Je peux être un homme magnanime mais je n’éprouverai aucune honte à briser des lignées en cas de mensonge et d’omission.

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MessageSujet: Re: A la conquête de mon dû | Part. II   A la conquête de mon dû | Part. II I_icon_minitimeJeu 4 Jan 2024 - 2:10

Jamais n’avais-tu propagé pareille terreur dans le cœur de tes courtisans. La plupart entretenais l’image de l’enfant adoubé et bien incapable d’imposer quoi que ce soit à une société missédoise riche et bien implantée sur ses terres et auprès de ses gens. Pourtant plus de dix ans passèrent depuis l’abdication de Cécilie sur Beaurivages. Entre temps, Chiard et Beaurivages se mirent à déborder de richesses, tenant fermement les exportations missédoises entre les quatre planches de leurs navires, tu épousas une duchesse qui te propulsa quelques temps à la tête d’un des fiefs les plus riches du royaume et permis d’entretenir des relations privilégiées avec les nobles de Lancrais et de Léliande. Puis il y a eu ton approche de la succession de ton épouse au profit du sire de Sorault, un habile retrait de ta part afin d’apaiser les relations avec les nouveaux maîtres du marquisat qui paye aujourd’hui. Enfin il y a cette longue régence de Missède t’ayant permis de côtoyer le noble, le marchand et le soldat, d’agir en leur intérêt et d’instaurer une légitimité. Enfin, il y a le nom, sans Cécilie, ni Ernest, tu es le chef d’une des trois Maisons fondatrices existantes et en tire le prestige qui y correspond. Tous ici étaient conscients que toute noblesse qu’ils représentaient, jamais un Ybaen ou un Ethin ne se lèverait pour la moindre de leurs revendications. Il en était ainsi, la marche entre les Maisons originelles et les autres étaient trop hautes et elle était entretenue par celles-ci. Dans cette salle silencieuse où la honte de beaucoup ternissait le courage d’un futur condamné, des gardes et des huissiers de Langehack traversèrent les portes en bois pour se porter au-devant de la marquise qui ne manqua pas d’en profiter.

_ Il a été décidé en accord avec le baron que l’ensemble des courtisans et des responsables religieux et militaires de Missède seront interrogés afin de déterminer leur implication, leur loyauté ou leur passivité durant l’année écoulée. Le château sera placé sous la garde du capitaine de Lancrais jusqu’à ce qu’un jugement soit rendu. Toute entrée sera contrôlée et toute sortie vous est dorénavant interdite.

Trois ennéades furent suffisantes pour conclure l’affaire. Les magistrats arrivèrent à la conclusion que de Maizac prémédita son coup d’Etat et qu’il fut soutenue par une poignée de fidèles et profita de l’intérêt de la majorité. Une majorité innocente donc mais passive, attentive, à l’affût de qui saura acheter leur soutien. Enfin, quelques-uns bien connus qui t’alertèrent des événements se déroulant au cœur de la baronnie et qui quittèrent la ville par crainte de représailles ou par réelle loyauté. Tu étais seul à rendre justice en ton nom et au nom de Prudence de Langehack, retournée en son fief à l’issue de la conquête de la ville. Les peines furent prononcées sans flancher. Les complices du coup d’Etat sont déchus de leurs titres, de leurs terres, de leurs biens et bannis à vie du marquisat (avec accord préalablement donné par la marquise). Archibald de Maizac sera envoyé aux galères pour dix ans puis rejoindra l’entièreté de sa famille dans les couvents et les monastères pour expier ses péchés. Les passifs sont traités au cas par cas, certains sont bannis de la cour et déchus de leurs titres de robe, d’autres sont poussés à la retraite et certains, enfin, sont pardonnés. La loyauté fut récompensée des titres et honneurs des félons et aucune condamnation à mort ne fut prononcée. Tu conclues cette affaire judiciaire par ces mots.

_ Je me félicite qu’aucune âme missédoise ne rejoigne le Royaume de Tyra. Notre Mère nous encourage à préserver les Souffles de nos amis et de nos ennemis. Tous ici sommes responsables de nos actes et nous aurons toute notre vie pour en jouir ou nous rattraper. Je laisse à chacun le droit de fouler cette terre afin de se confronter aux conséquences de ses décisions.

Ainsi penses-tu avoir été juste et fait honneur à ton épouse, servante de Néera. Une peine trop peu sévère aux yeux des pairs du royaume certainement. Tu gardes en mémoire les racontards sur le duc de Soltariel ou encore les traînées de sang en Arétria. Le temps dira si ton jugement fut le bon, si la paix s'installe et que les coupables se cantonnent à leur nouvelle vie. Pourtant, après cette histoire, un décès n'a pas été élucidé. Pas un seul ne se positionna sur la disparition de Maël. Aucune dénonciation évidemment, mais ils allèrent plus loin en jurant qu'ils ignoraient tout excepté l'annonce de l'accident et du décès. Tu fermas les yeux pour entamer ta dernière tirade.

_ Aucune preuve n’a permis de déceler un lien entre le coup d’Etat et le décès de mon neveu. Pour le moment. Soyez assurés que si l’avenir m’apporte la preuve que l’un d’entre vous a menti à ce sujet et s’est couvert du meurtre, du parjure et de la trahison, croyez bien que la loi des Hommes sera impitoyable à votre égard, à celui de votre famille, jusqu’à votre nom.

Ainsi se termina le jugement des félons qui furent traînés hors de la salle du trône par la soldatesque. Les courtisans se retirèrent à leur tour jusqu'à ce que les lourdes portes en chêne ne se closent te laissant seul en compagnie de quelques gardes et de ton épouse. Vos regards se croisent, elle se lève de son siège et vient s'asseoir sur tes genoux pour t'enlacer. Ton visage s'enfouit dans son cou et vos larmes se mirent à rouler sur vos joues sans qu'un frémissement ne vienne rompre le silence des lieux. Votre respiration est lente et votre étreinte puissante comme s'il était là, lové entre vos corps, bien obligé de subir ce calin avant de recouvrer la liberté de vagabonder dans les jardins et jouer aux chevaliers avec ses amis. Vous auriez pu sentir son souffle, si léger qu'il semblait imperceptible, pourtant on jurerait entendre "je vous aime".
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