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 [Libre] Dix ans déjà...

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Artiön Laergûl
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MessageSujet: [Libre] Dix ans déjà...   [Libre] Dix ans déjà... I_icon_minitimeVen 15 Mar 2024 - 22:34



5e ennéade de Bàrkios
21e année du Onzième Cycle
Tard le soir.




Ton départ de l’Île du Sanctuaire t’avait laissé visiblement bouleversé. Ainsi, aux yeux de Kaëlistravaë, les quelques jours ayant séparé ton retour de l’arrivée des premières neiges avaient paru une éternité. À elle, et à tout le reste de la Cité qu’elle avait mis dans la confidence. Quel ne fut donc pas son soulagement quand le soir venu, il lui fut donné de se blottir dans tes bras, et de fermer les yeux sur un ciel scintillant des premiers flocons de la saison. Demain serait le grand jour.



[Libre] Dix ans déjà... Szopar10



Le lendemain, au petit matin


- Elnoruì ! une bise contre tes lèvres et une caresse contre ta joue termine de t’arracher au sommeil Il est l’heure.

- Déjà ? tu poses tes lèvres dans le cou de ton épouse et la serre contre toi Tu es sûr qu’il ne nous reste même pas un tout petit peu de temps ?

- On pourrait rester encore un peu… elle se creuse une place contre ta poitrine ...mais ce serait dommage de ne pas profiter d’un temps pareil. Tu ne penses pas ?

Tu grognes un instant, faisant mine de la garder prisonnière tout contre toi, mais la fraîche brise matinale, soufflant à travers les larges fenêtres de votre chambre, te rappelle rapidement à l’ordre. Tu sens comme de minuscules perles glacées se poser sur ta peau. Et tu te souviens. Et tu la libères. Et tu te lèves.

- J’avais presque oublié. tu lèves le regard vers le ciel C’est vrai qu’on attendait de la neige cette année.

- Allez ! Kaëlistravaë se lève à son tour, et fuit en direction de votre salle d’eau Qu’est-ce que tu attends ?

Prendre le bain avec ton épouse. Lui confier ta chevelure pour qu’elle te la tresse. Tresser la sienne en retour. Tant de quotidiens plaisirs dont tu n’arriverais jamais à t’ennuyer. Pourtant aujourd’hui tout particulièrement, ces gestes semblent avoir une différente saveur. Le soin avec lequel elle t’aura peigné. Le temps qu’elle aura pris à nouer entre elles les mèches de ta tempe gauche, pour encore mieux s’assurer que les boucles libres du côté droit de ta chevelure retombent parfaitement là où elle le voulait. Les complexes structures florales qu’elle t’aura demandé de construire de ses tresses… il était évident qu’aujourd’hui n’était pas un jour comme les autres, mais tu ne dis rien, attendant patiemment que ton épouse te dévoile la surprise.

- J’ai un cadeau pour toi Elnoruì. elle glousse

- Quoi donc ?

- Tu verras quand les enfants seront prêts.



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Trois enfants excités te courent autour des pieds, se retenant autant qu’ils peuvent de trop en dire. Ils savent où leur mère vous emmène, ils savent ce qu’ils vont y trouver, et ils ne tiennent plus. Pas pu que toi – à les voir ainsi s’agiter – tu ne tiens.

- Vu la tête d’Elorëa on ne doit pas être bien loin.

- Juste ici !

Ton épouse frappe délicatement à la porte de l’une des intendantes, qui vous ouvre sans tarder, avec au moins autant d’entrain que celui de la marmaille qui s’engouffre chez elle. Pourquoi tant de facéties, tu n’auras pas eu à attendre longtemps pour le comprendre. Il aura suffi que s’ouvre une armoire, et tout prit sens.

- Ils sont d’Edraëla ? tu lèves un sourcil interloqué

- Pas exactement. elle sourit, espiègle

De bleu, de blanc et d’or, les habits qui te faisaient face avaient de quoi attirer l’œil. Qu’il s’agisse du costume qui t’était évidemment destiné, de la robe que tu penses être celle de Kaëlistravaë, ou de ce que tu devinais les habits des enfants, le riche tissu dont ils étaient faits avait quelque chose d’enchanteur. La manière dont il reflétait la lumière lui donnait un étrange scintillement, rendant les blancs et les bleus élusifs, incertains, changeants, à la manière des aurores lors des belles nuits d’hiver. Seulement, bien que tu reconnaisse dans ces jeux de couleurs et de textures la patte d’Edraëla, quelque chose dans la construction des vêtements, dans leurs silhouettes et leur motifs te paraissait étrange venant de la tisserande Lëandrine.

- Ils ont été réalisés dans son atelier et avec son aide. Mais c’est un artiste Daranovan qui les a dessinés et construits.

- Tigilidënya...

- Quitte à ce que la neige te suive jusqu’à Alëandir, je me suis dit que tu aimerais peut-être le fêter.



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- On dirait bien qu’on n'est pas les seuls à fêter les premières neiges. tu lèves un sourcil accusateur en direction de ton épouse À moins que ce ne soit une technique de camouflage ?

Alëandir ce matin était couverte d’un manteau blanc. Littéralement. Comme si la neige couvrant les toits, les rues et les feuilles légèrement jaunies des habituelles sempervirentes n’était pas assez, les Sylvains marchant à travers les rues étaient eux aussi tout de blanc et de bleu vêtus. Comme si se retrouver privés de l’éternel été régnant sur le cœur d’Anaëh les avait soudainement changés, les habitants avaient décidé de ne faire qu’un avec cette étrange saison qu’ils connaissaient si peu.

- Attends, tu n’as pas encore tout vu.

- Parce qu’il y a mieux ?

- Oui !

Non loin de l’amphithéâtre, d’autres complices de Kaëlistravaë se dévoilent. Et comme sachant leur rôle dans l’histoire, tes deux fils sautent presque de tes épaules pour aller trouver leurs bras. Mais en échange de tes enfants, Forvenion et sa compagne vous offrent quelque chose qu’en voyant les canaux du Teluïme, il te démangeait de retourner chercher au palais : vos patins.

- Ce n’est probablement pas aussi grandiose qu’à Daranovar, mais… joyeux bal du grand givre Elnoruì.

Et dès lors que ton épouse et toi furent debout sur vos lames, un instrument en emportant un autre. Et la musique fut. Que les Lëandrins fassent place. Aujourd’hui l’Aran est dans son élément.

Tenue Artiön:
Inspiration tenue Kaëlis:

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Dernière édition par Artiön Laergûl le Dim 24 Mar 2024 - 12:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Libre] Dix ans déjà...   [Libre] Dix ans déjà... I_icon_minitimeDim 24 Mar 2024 - 12:15



Une journée tranquille. Loin des obligations de la Couronne. Loin aussi – quelque part – de tes obligations en tant que parent. Une journée rythmée par les mélodies de mille-et-un musiciens, les parfums de mille-et-un plats, la tendresse de mille-et-un baisers, et l’éclat de mille-et-un flocons. Une journée de détente, dont tu n’auras pas eu à te saisir de force. Une journée que, pour autant, tu n’auras pas été triste de voir venir la fin, lorsque le soleil commença à décliner.

- Elnoruì ! Elorëa dans les bras, ton épouse t’invite à la suivre avec entrain Viens voir !

- Tigilidënya... tu ajustes la position des jumeaux endormis dans les tiens Tu es certaine qu’il ne vaudrait pas mieux rentrer ? Les enfants sont épuisés.

- C’est vrai. elle sourit tendrement Mais connaissant les jumeaux, je doute fort qu’un peu plus de temps dans les bras de leur Ada ne les dérange. Quant à Rhëa…

- Je veux voir pourquoi tous le monde va là-bas moi aussi. la petite bâille S’il te plaît ’Da

- C’est d’accord, mais on ne s’attarde pas trop.

L’amphithéâtre. Vous aviez tourné autour toute la journée durant, mais maintenant que le soleil n’en frappait plus aussi durement les murs, les elfes semblaient tous y être inexorablement attirés. Kaëlistravaë et Elorëa y compris. Kaëlistravaë, Elorëa, et toi y compris. Car tu ne peux le démentir, voir autant des tiens se diriger vers l’enclave de pierre avec autant d’entrain t’avait rendu curieux. Qu’est-ce que les prêtres du Beau-Seigneur vous réservent cette fois-ci ? Tu n’arrives pas à t’en faire la moindre idée. Car tu n’as jamais vu les tiens réagir de cette manière face à la promesse ni d’une pièce de théâtre, ni d’un ballet, ni d’une quelconque pièce musicale.

Lumière serait bientôt faite

Ou presque. Être grand a cela d’avantageux qu’il est bien peu de chose qui – même à travers la foule – échappent à ton regard. Ainsi à peine les grandes arches passées, que l’évidence de la situation te frappa. Là, depuis le centre de l’arène, un ami te saluait de la main. Cìryon était venu. À sa droite, une stoïque silhouette t’accueillait d’un regard rigoureux. Maltlin aussi s’était déplacé. Et parce qu’eux ne cherchaient pas de place dans les gradins, parce que les oeillades en ta direction se multipliaient, et parce que ton épouse dirigeait votre petite famille vers une place de choix en ces lieux, tu comprends que rien ne tenait de la coïncidence.

- Comment tu as fait ?

- Je me suis arrangé pour que tu sois trop occupé pour les remarquer.

Vitaliste de talent comme toi, ton épouse ne sait que trop bien la profondeur de votre lien avec le monde. Là où visage, voix et parfois parfums sont les souvenirs que la majorité gardent de ceux qu’ils ont rencontré, elle et toi reconnaissez la trace que laissent les vivants dans l’éther. Ainsi, savoir sans voir est à la fois une bénédiction et un mal, car il est devenu bien difficile aujourd’hui de vous surprendre… pour peu que votre esprit ne soit pas accaparé par quelques autres choses.

- Qu’est-ce qui se passe exactement ?

- Tu verras.

Vous vous asseyez. Ton épouse sourit. L’agitation se tasse. Un silence relatif prend possession de l’amphithéâtre. Le soleil couchant repeint les blanc murs d’un chaleureux mauve. Et finalement, d’une voix forte, Cìryon prend la parole.

- Dix ans déjà, Grawmìn. le forgeron se peint d’une moue taquine Si l’on m’avait dit six siècles plus tôt que le grand échalas avec lequel je passais mes journées à échafauder des plans de vie sur la comète deviendrait notre Aran… et bien en réalité, je pense que je n’aurais pas eu trop de mal à me le représenter. il rit Dix ans, à première vue ce n’est pas grand-chose, mais je pense que tous mes Frères présents ici, et probablement d’autres partout en Anaëh seront d’accord à dire que depuis le dernier Voile, chaque année semble comme un siècle. il baisse les yeux un instant, et adopte une posture plus solenelle Depuis le dernier Voile, Ir Iarwin n’a pas une seule seconde retiré la main de sur son Œuvre. La Sylve se transforme à toute vitesse, et nous ses gardiens sommes forcés de la poursuivre. Depuis le dernier Voile, les Protecteurs malgré leurs plus grands efforts se dressent et ploient l’échine l’un après l’autre. Dyarque lui-même, l’un des plus grands parmi nous, nous a trop rapidement été dérobé. Mais après dix ans, tu es toujours debout. son regard s’emplit de tendresse L’Anaëh voit tes efforts, Grawmìn, et elle t’en remercie. Nous, ta famille et tes amis d’enfance, qui connaissons ton cœur, voyons tes efforts, et nous t’en remercions. Mais sache que nous tous, ta famille, tes amis, et tout Anaëh, nous sommes là pour toi comme tu es là pour nous. Ne crains pas les jour où tu te sens choir, car nous te tiendrons toujours la main. il sourit, l’air grave malgré tout Ta bravoure nous a permis d’enfin marcher au devant d’Anaëh plutôt que de la poursuivre. Mais – après tout qui s’en étonne avec une poitrine pareille – il étouffe un rire plus grand encore que ta bravoure est ton cœur. Ton cœur a toujours guidé tes pas. Et si aujourd’hui, tes pas nous ont tiré au devant d’Anaëh, nous te tenons aussi la main pour qu’ils ne te mènent pas trop loin, et que tu ne te perdes pas. il reprend, avec solennité encore une fois Le peuple Taledhel te fait confiance, Grawmìn, tout comme il croit en la confiance que tu lui portes.

Certains se recueillent, les mains vers le ciel. D’autres applaudissent. Certains sifflent. D’autres hurlent. Toi, tu te contentes de retenir tes larmes de couler.
Traduction des surnoms:

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Norne Rasarphain
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MessageSujet: Re: [Libre] Dix ans déjà...   [Libre] Dix ans déjà... I_icon_minitimeMer 27 Mar 2024 - 12:48



Bien.
Prenant une profonde inspiration et se levant, Norne émergea soudainement de la foule, l'une de ses mains venant se poser sur son casque ailé pour le retirer. Elle tenta alors de replacer correctement sa chevelure fraîchement libérée, comme dans un dernier espoir de se rendre un tant soit peu présentable.

Elle se tenait à son tour au centre de l'arène, tous les regards la fixant petit à petit. Voilà bien un exercice dont elle n'avait guère l'habitude, un défi de par le manque d'expérience qu'elle avait en la matière qu'elle n'avait pu refuser. Et il ne s'agissait pas de l'audience mais plutôt, des mots qu'elle allait prononcer. S'ouvrir ainsi et face à tant de souffles, peu auraient pu imaginer la guerrière solitaire en pareil situation. Mais cette journée n'était pas une journée comme les autres. Alors, son heaume plaqué contre son armure dans une main et un verre dans l'autre, elle prit la parole.  

"Je me souviens d'une lointaine époque, je me souviens d'un jeune souffle parmi tant d'autres, avide de faire ses preuves, d'un grand dadais qu'on aurait eu bien du mal à imaginer soulever la moindre arme un peu trop massive. Si l'on m'avait dit alors qu'il s'agissait là de notre futur Aran..." Elle marqua une courte pause, son regard glissant jusqu'à la surface de son infusion au Leoras. Elle ne l'aurait sans doute pas cru à l'époque ou peut être juste pas entièrement. Étrange réflexion, car si l'âge et les expériences avaient assagi celui qui était autrefois peut être un peu trop provocateur et joueur, cette chaleur qu'il était prêt à donner en permanence pour les siens elle, il ne l'avait jamais perdu. Et dans ces folles années où se nouèrent les liens entre le jeune mage fier et la guerrière tête brûlée, il ne lui semblait étonnement pas si impossible de l'imaginer mener tout un peuple.

Le regard de Norne embrassa de nouveau la foule avant qu'elle ne reprenne. "Pour rien au monde je ne souhaiterai perdre les souvenirs du temps passé avec celui que je considère désormais faire partie de ma famille. Le devoir nous a séparé mais le temps aussi implacable puisse t-il être ne ternira jamais l'amour que j'éprouve à son égard." Sa voix se fit soudainement tonnante, ou plutôt, plus tonnante qu'auparavant. "Vous tous qui êtes rassemblés ici en ce jour, vous connaissez votre Aran et la Mère sait que je ne possède guère le talent d'orateur de certains d'entre vous, alors, je dirai simplement ceci."

Il était particulièrement aisé de retrouver Artiön parmi la foule, l'azur de la guerrière se fixant désormais à son regard. "Cintanno ! Je parle au nom de tous ceux qui ont eu la chance de survivre à l'une de tes étreintes. Nous savons quelle chaleur se cache sous ton épaisse poitrine, celle que tu partages en permanence avec les tiens, celle qui permet de faire passer tes doutes et tes craintes pour de l'assurance, celle que nous essayons de te rendre tant bien que mal, à notre façon. Alors, si jamais un jour le désespoir en vient à t'étreindre ou que la douleur s'essaie à fracturer ton souffle, n'oublie jamais tout ceux qui t'aiment et tout ceux qui t'ont aimé, que le brasier incandescent de leurs sentiments ne te laisse jamais sans la moindre lumière."

Elle tendit alors son verre dans sa direction d'un geste brusque, une partie du liquide tombant au sol. "À la tienne mon grand. Puisse ton règne être long et prospère. Et pourquoi pas, éternel !" Un large sourire avait envahi son visage lors de sa dernière phrase, la guerrière amenant son verre à ses lèvres. Elle le vida entièrement avant d'enfoncer à nouveau son casque sur son crâne et de regagner sa place parmi la foule.



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Lómion Ineinior
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MessageSujet: Re: [Libre] Dix ans déjà...   [Libre] Dix ans déjà... I_icon_minitimeMar 2 Avr 2024 - 21:44

Avec les autres lëandrins, nombreux furent les clercs, professeurs et acades à converger vers le grand Amphithéâtre. Le prétexte de fêter les premières neiges, à en voir les visages ravis des elfes sentant perler sur leurs joues les flocons y fondant, aurait été apprécié même sans autre intention. Le Doyen joignit sa joie à la liesse qui remontait des remparts aux quartiers des fontaines et, lorsqu’ils entrèrent sous les gradins, quelques couplets pour lesquelles toutes les voix s’étaient mêlées chantaient l’arrivée de cet hiver tôtif.

Lorsqu’il s’avança au milieu de l’amphithéâtre, après les hommages du Maître Forgeron et de la Dame-Protectrice daranovane, Lómion arborait un sourire que ceux qui ne l’avaient pas croisé ces dernières semaines à l’Académie n’avaient pas vu aussi sincère depuis de long mois. Prenant d’instinct un ton professoral qui porta loin dans le silence qu’on lui accorda, il s’adressa à Artiön, qui perçait les rangs de sa stature impressionnante, aux côtés de Kaëlistravaë.

« – Je ne peux pas me réclamer ami plus cher que Heru Cìryon, ni proche camarade que Heri Norne, Artiön. Mon hommage ne sera pas plus touchant que les leurs et je ne pourrais pas révéler un surnom qu’en secret je t’affuble… Au moins aurais-je appris grâce à eux que, dans tes étreintes autant que dans ton Art, tu fais preuve d’une spontanéité… parfois brutale !

Nous nous sommes assez côtoyés ces dernières années pour que chacun puisse prendre la mesure de l’autre. Tu m’as accordé le temps que je te demandais, accepté de répondre à mes questions et de te soumettre à nos protocoles parfois… assommants. J’ai été un témoin de tes efforts, faits avec le souci constant de trouver pour notre peuple un nouvel Equilibre alors que tout, depuis les dernières lueurs du dernier Cycles, est mouvant. Pour ça, Artiön, merci. En mon nom, en celui des mages de l’Académie d’Alëandir et en celui de tous ceux qui reconnaissent tes sacrifices, merci. Accepte, s’il te plaît, cette petite célébration.
»

L’Archimage leva les bras et appela les mages de l’Académie, qui, essaimés dans les gradins, se levèrent. La Trame eut un soubresaut alors que mages élémentalistes et luminomanciens convoquaient lumière et glace. L’Ambre pesa sur les Flux et Lómion attrapa au vol ce sursaut des magies, auxquelles il imposa son ordre. Quelques mysticistes l’épaulèrent et ils orchestrèrent ensemble un ballet d’éclats d’eau gelée et de lueurs prismatiques, qui prenait comme décor la pluie de flocons dans le crépuscule hivernal. Les cristaux incandescents émergèrent de la foule et s’élevèrent jusqu’à un pied plus haut que le dernier gradin. De là, elles s’agencèrent en une grande structure en étoile qui pulsait, de son centre à ses branches, d’une lumière bleutée. Le Doyen balaya le ciel d’un bras et la glace devint chaos, pour finir par s’agencer un tapis uniforme parcouru par ces ondes de la même lumière. Ordre devint chaos puis redevint ordre, jusqu’à ce que tous les éclats ne se figent parfaitement. Après un temps d’arrêt, tous convergèrent vers le centre de l’arène et le nexus ainsi formé explosa en une myriade de particules flamboyantes, qui s’évanouirent au-dessus de l’amphithéâtre.


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MessageSujet: Re: [Libre] Dix ans déjà...   [Libre] Dix ans déjà... I_icon_minitimeJeu 4 Avr 2024 - 14:55


Sous l’éclat des arcanes, les deux Guides vous épaulant depuis la naissance de votre première vous approchent. Des sourires complices sont échangés. Et puis Kaëlistravaë se lève, te regarde, et t’invites du bout du nez à la suivre vers ce qui te paraît soudainement le centre de l’univers. Tu la suis, un peu hagard, le visage encore embrumé par l’émotion, alors que se mettent à gronder les applaudissements de tes Frères et Sœurs.
Le tableau est beau. Certainement assez pour qu’au moins quelqu’un dans l’assistance le peigne en sa mémoire, et t’offre plus tard de le voir à travers ses yeux. Maltlin. Cìryon. Norne. Forvenion. Môr. Ton épouse. Tes enfants. Et toi. La voilà, la raison pour laquelle ni les Hrònmectar ni les Laergûl n’ont pris la parole aujourd’hui. Car ils n’ont rien de plus à te dire, ni rien de plus à te prouver, toi qui possède leur sang. N’est-il pas plus important pour toi de constater comme elle est belle, aussi, cette part de famille qu’à la force du temps, tu t’es construite ?

- Je… il est rare que les mots te manquent, mais aujourd’hui est l’un de ces occasions ...je ne sais pas quoi dire, si ce n’est… merci. tu souris tendrement Merci de votre bienveillance à tous, et surtout, de votre patience. Parce que je sais que je peux parfois être… pesant...

- C’est rien de le dire ! Cìryon arrache un rire à l’assistance

- Mais j’ai de la chance de vous avoir, vous tous, qui prenez le temps de me conseiller, de m’écouter, de me guider, et qui me faites confiance, même au travers des paris risqués que j’ai pu faire durant ces dix dernières années. tu baisses les yeux J’ai beaucoup de chance. tes pupilles glissent en direction de ton épouse Non seulement de vous avoir vous, mais aussi d’avoir mon épouse à mes côtés. tes narines soufflent un rire chaud Je ne l’apprends à personne, mais je n’aurais jamais pu y arriver sans Kaëlistravaë, dont la dévotion envers la Sylve est un pilier sans lequel je m’écroulerais bien trop facilement. tu te redresses, bombes le torse, et déclame avec un peu plus d’aplomb Aujourd’hui nous fêtons autant ma première décennie en tant qu’Aran que la sienne en tant que Rin Berith.

Dix ans de règne, pour vous, c’était aussi dix ans de mariage. Tout cela était si près de te sembler un rêve éveillé. Ta vie a tant changé en si peu de temps. Tu as changé tant de vies en si peu de temps. Et dire que tout cela n’était qu’un début…

- Jamais je n’aurais cru possible que ma main se retrouverait éternellement tressée à celle d’un guerrier. Kaëlistravaë se rapproche de toi, et laisse tomber sa tête contre ton bras Mais il t’aura suffi d’ouvrir les yeux, il y a trois siècles déjà, pour que je reconsidère ma position. elle rougit, tu rougis Tu sais le mal que j’ai toujours à voir des nôtres verser le sang et risquer leurs vies, mais croiser ton regard ce jour-là m’a aidé à la comprendre, la profondeur de l’amour qui peut se retrouver derrière des gestes aussi durs. Même à l’époque, quand tu ne l’avais pas encore sur la main, tu avais déjà le cœur dans le regard.

Ton épouse cherche tes yeux, et les attire comme si vous n’étiez plus que vous deux. Rapidement, Forvenion et Môr viennent vous alléger de vos bambins assoupis, avec la promesse de les ramener à leur lits. Puis alors qu’ils s’échappent, les mains de ta dulcinée viennent chercher les tiennes, et son sourire appelle tes lèvres sans te donner le droit de les y poser.

- Elnoruì, m’accorderais-tu cette danse ?

Et la musique fut. Un air dont tu te souviens comme hier, car il flottait dans les airs au jour de vos épousailles, au moment où vous fuyiez votre propre suite. Un air dont tu te souviens comme hier, car à tes oreilles, il est rythmé par le battement de son cœur.

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Aegden Orian
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MessageSujet: Re: [Libre] Dix ans déjà...   [Libre] Dix ans déjà... I_icon_minitimeDim 7 Avr 2024 - 9:33


-Je crois que le petit est en train de s’endormir.

Le couple s’échangea un regard amusé. Sur l’épaule de son père, l’intéressé battait des cils, l’air de lutter contre le sommeil. La journée avait été intense pour le petit bout d’elfe. Après tout, ce jour-là, plus que jours de festivité, ça avait été surtout pour lui l’occasion d’une découverte d’importance : C’était la première fois que l’enfant découvrait le givre et la neige des rudes hivers. En temps normal cela n’existait que dans les monts lointains de Daranovar et ce phénomène lui était encore totalement inconnu jusqu’alors.

Il avait passé la journée à crapahuter et courir après les flocons, découvrant la sensation de ses petits pieds dans la poudreuse envahissant les pavés déjà blancs de sa cité natale. Et ses parents d’être les témoins attendris de ses rires et de ses surprises d’une nature nouvelle.

Mais le soir tombant, les émotions fortes semblaient avoir eu raison de l’énergie pourtant semblant insatiable de l’enfant. Il dodelinait, épuisé mais ravit.

-Non ! pépia-t-il malgré tout avec ses dernières forces. Je veut pas dormir... Protestât-il dans sa lutte aussi enfantine que vaine.

Arrivés de justesse dans l’amphithéâtre déjà bondé, ils s’étaient à peine installés que les discours avaient débutés. L’enfant avait finit pas céder et s’était endormit. Même l’éclat de la magie des académiciens, qu’il semblait tant apprécier ne put le soustraire aux bras de Maurquimellë qui l’attiraient trop fort.

Aegden observa les quelques elfes défiler et exprimer ce qu’ils avaient sur le cœur vis à vis de, pour certains, un ami d’enfance, d’autre un frère d’arme. Lui aussi avait ses propres mots à adresser à l’Aran. Mais le soldat n’était pas un grand adepte des longs discours, et il ne souhaitait certainement pas le faire de la sorte, devant une foule envieuse de bons mots et de jolies phrases. Il préférait attendre une meilleure occasion. D’autant qu’il n’avait pas très envie de déranger son fils.

Le couple royal lança finalement un autre acte de la soirée et Sirthaliel ne put s’empêcher un doux rire à la tête que devait faire son mari.

-Voudrais-tu danser ? Demanda-t-elle, une étincelle de malice caractéristique dans son regard clair.

Comment résister ?
L’enfant endormis fut alors délicatement confié aux soin de Celëvoniel et le couple s’en fut rejoindre quelques autres duos déjà lancés au son des quelques notes.

La première musique qui s’envola était une valse et ils se plurent à tournoyer tous les deux, parmi les autres couples. Si la musique était certainement conçue en l’honneur du couple royal, Aegden ne put malgré tout penser, lui, à son propre mariage et à la danse qu’il avait partagé avec celle qui était alors devenue sa femme ce jour-là.
D’ailleurs en plus de sa longue robe aux volants pâles, elle portait encore le diadème qu’il lui avait offert le jour de leur fiançailles. Elle avait simplement abandonnée pour danser la lourde cape dont elle se servait jusqu'alors pour se réchauffer. Lui ne portait comme bijoux qu’un bracelet et la bague d’or à son pouce ainsi qu’une broche qui relevaient avec élégance ses cheveux roux en arrière. Pour le reste de ses vêtements, il était vêtu d’un pantalon haut par-dessus une lâche chemise dont le col plongeant était entouré de motifs subtils de végétation argentée comme prise par le gel de l’atmosphère hivernale.

La valse changea de ton, l’humeur des musiciens semblant changer autant. Une Soliste s’ajouta au chœur de cordes.

Un sourire nouveau naquit alors sur les lèvres du danseur qui trouva là l’occasion d’improviser un peu. Aussi la valse devint peu à peu jeu de force et d’équilibre. S’éloignant tout deux d’un pas, les gestes devinrent soudain miroir plutôt que compléments. Leurs bras et leurs jambes se répondirent en parfaite synchronicité. Elle fit une boucle et les bras de son partenaire revinrent soutenir ses mouvements. Il recula et la fit s’élever une seconde dans l’air. Retouchant terre, elle fuit une seconde. Une pirouette, il la rattrapa et revint la valse. Ils se sourient. Quelques pas, nouveau porté. Elle dansa dans l’air, lui la soutint. Séparé encore une fois terre touché, ce fut à lui d’exécuter quelques figures solitaires avant qu’elle ne revienne chercher son étreinte.

Ainsi fut-il de leur jeu de fuite et d’étreinte, enchainant valse et figures complexes que leur complicité et leur expérience semblait rendre simple. Puis peu à peu, au bout de quelques minutes les notes réduisirent en intensité, avant que la voix seule n’entame une douce vocalise. Le couple de danseur, aveugle au reste du bal termina par une étreinte qui dura bien après la fin de la chanson.

Alors qu’il se laissa aller à cette étreinte, les oreilles du danseur finirent par se hausser un peu. Du coup de l’œil il avait remarqué celui pour qui tout cela était réellement fait.

-Meleth…
-Allons-y. l’interrompt-elle avec amusement, n’ayant pas besoin de grand-chose pour deviner ses pensées. Elle se contenta d’une caresse sur son visage et d’un sourire avant de mettre elle-même fin à leur moment suspendu.
Et le couple de s’approcher du roi et de la reine un peu à l’écart du bal qu’il avaient tout à l’heure entamé.

-Artiön. Kaëlis. Les salua-t-il.

Sirthaliel eut un salut, mais resta moins vocale que son mari, moins familière du couple qu’il ne l’était lui.

-Je n’ai pas le talent des grands discours. Adressa-t-il a l’Aran. Mais je tiens aussi à te remercier comme il se doit. Comme par réflexe sa main était venue se poser contre sa poitrine, comme une parodie de ce salut militaire dont il avait tant l'habitude dans les temps solennels. Tu sais déjà tout ce que je te dois, mon ami, aussi récente notre amitié soit-elle.

L'espace d'un très bref instant son regard revint trouver celui de sa femme et on put alors y lire une tendresse infinie pour cette autrefois étrangère, aujourd'hui des leurs. Quel aurait été sa vie à présent, sans ce voyage vers le lointain...?
Le bijou qu’il portait au poignet brilla d’un reflet causé par les diverses lueurs éclairant l’endroit. Aegden retourna son attention aux deux autres et en ôta la chainette qui venait s’enrouler sur son bras et était surmontée d’un pendentif et la tendit au roi.

-Il y a dix ans tu m’a donné ça.

L’objet qu’il lui tendait représentait peu ou prou l’égide de Daranovar tel qu'il le lui avait autrefois confié. Mais, symbole qui n’existait pas alors, le tout était désormais ceint d’une étoile à sept branches, ajouté à l’argent fin.

-Tu parlais d’unité ce jour-là, comme tu en parlais la première fois que nous nous sommes parlés. Nous pensions à nos armée en premier lieu. Aujourd'hui j'’aimerais te le rendre, quoi qu'un peu différent de ce qu'il était. Parce que l’unité dont tu avait l'air de rêver par ce geste, tu l’as construite, autrement et sans qu’on ait besoin de bannière supplémentaire. Aujourd'hui plus que l'armée, c'est un peuple qui te suis et qui avance. Je réitère les paroles de mes camarades : Tu as notre soutient et notre confiance Artiön, non pas comme Mainyth Daranovan, mais en temps qu’Heru Aran. Il sourit et inclina la tête. Et pour cela au delà de l'ami qui sait déja ce que je lui doit, je remercie aussi à mon tour notre souverain pour ces dix dernières années. Que ton règne soit long Artiön.

idée non contractuelle de la choré (en gros vous avez l'idée):
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MessageSujet: Re: [Libre] Dix ans déjà...   [Libre] Dix ans déjà... I_icon_minitimeLun 8 Avr 2024 - 21:23


Sans les lames de tes patins pour te porter, tes lacunes en tant que danseur deviennent rapidement évidentes. Être précis dans tes gestes ne t’est pourtant pas étranger, et ton immense carcasse n’est pas bien moins souple que celle de n’importe lequel de tes Frères. Pourtant, il y a quelque chose dans la forme d’expression qu’est la danse qui te reste encore aujourd’hui complètement insaisissable. La pratique n’est pas faite pour toi, voilà tout. Le lien entre geste et musique ne t’est pas évident, et ne te le seras probablement jamais. Heureusement as-tu la chance d’avoir un excellent maître à danser et guide pour épouse, et heureusement pour elle, la rigueur inculquée par la milice a fait de toi un excellent suiveur à défaut d’un bon élève.

Pas pataud, mais perpétuellement indécis, dans une éternelle attente d’un geste qui appellerait l’un des tiens, tu offres à Alëandir entière le spectacle d’un Aran exécutant à la quasi perfection l’intégralité de ses figures, mais dont les figures trop propres sont sans véritable beauté. Souvent à observer votre couple aux talents aussi inégaux que vos corpulences, le chaland se fendait d’un sourire, ou peut-être étais-cent vraiment vos sourires qui inspiraient les leurs. Car ni Kaëlistravaë ni toi n’aviez cure de la disparité de votre duo. Danser lui faisait plaisir, et danser avec elle te fait plaisir. Puis s’il arrivait quelque fois à Kaëlistravaë de souhaiter que tu fûs plus talentueux, elle trouvait en ces passepieds à deux douce vengeances devant les heures passées à être propulsée à une vitesse indécente sur la glace.

En même temps que la lumière du Soleil est remplacée par le cortège des étoiles et des lueurs, ton épouse et toi quittez les danses pour picorer aux tables levées à gauche à droite au sein de l’amphithéâtre. Un verre en devient deux, et un amuse-bouche en appelle un autre, si bien que sans tarder, vous finissez assis à l’une des-dites tables, à attendre que vous soit servi un véritable repas.

- Aegden, Si...rthaliel !

Tu réponds aux salutations du lancier d’une main levée, presque trop familière en comparaison de la rigueur militaire qu’il continue d’afficher.

- Venez, asseyez-vous.

Le couple vous rejoint, et c’est un bond en arrière de dix ans que tu fais soudainement face à l’elfe roux. C’est vrai. Tu l’avais presque oubliée. L’envie que tu avais eu autrefois de réunir les armées protectorales sous un seul symbole, espérant naïvement que ce-faisant, leur coopération dans les tâches qu’elles partageaient aujourd’hui leur tombent plus facilement sous le sens.
Accéder au trône t’avait permis de voir les choses autrement. Ce symbole, vous l’aviez déjà, en la bannière de l’armée royale. Certainement la fierté Daranovane était-elle en partie derrière tout cela, mais durant des siècles, tu avais sous-estimé le pouvoir fédérateur qu’avait déjà la milice royale. Et voilà qu’aujourd’hui elle était l’un de tes outils favoris. Celimë, la protection de l’Annon, le rassemblement des Citadins, la défense de Naëlis, les rencontres inter-protectorales… du côté des armes aussi, tu avais aussi beaucoup forcé les rapprochements. Tu n’en es pas mécontent.

- Merci Aegden. tu lèves un sourcil Par contre… un sourcil espiègle se dessine sur le coin de tes lèvres ...je veux bien que tu me rappelles ce que tu me dois. J’ai comme un trou de mémoire.

Tu attrapes un nouvel amuse-bouche et le gobe pour ne pas rire. Restait maintenant à voir si votre très cher rouquin s’était dégourdi avec le temps, ou s’il était encore aussi facilement piqué.

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