Racontards de taverne...

Dehors la nuit n'allait pas tarder a tomber, le ciel s'assombrissait et les fenêtres des maisons s'allumaient. Dilféam était arrivé en ville depuis quelques temps déjà, mais la peste elle était déjà présente. Il avait entendu parler de la Cité des Hommes par les voyageurs qu'il avait rencontré, et sa part d'être humain en lui avait toujours voulu voir la grandeur de son peuple. Mais quand il franchit les portes de la ville, il pensa qu'il eut mieux fait de garder les yeux clos. Ce qu'il vit le peina, il resta debout au milieu de la rue sans bouger pendant de longues minutes. Cette ville empestait la mort, il n'avait jamais sentit de chose pareille. Il craignait de fermer les yeux, ses sens entrait alors dans un état particulier ou il pouvait sentir les choses bien plus loin que les yeux ne pouvaient voir. Mais ses yeux lui montraient bien assez de désolation comme ça.

Mais après quelques jours et aussi atroce que ce soit, il s'était habitué aux charettes pleines de corps et aux fumées malodorantes qui montaient dans le ciel. Certains jours il avait même l'impression que le soleil disparaissait. Au fil des jours il appris a connaitre la ville, ce qui ne fut pas une mince affaire étant donné la taille extraordinaire de celle ci. Evidemment comparée a la Foret Anaëh ou il avait passé les seize dernières années, la ville ne représentait que peu de choses.

Dilféam depuis son arrivée avait eu une impression bizarre, sans rapport avec les morts ou la maladie. Avant de partir pour la Cascade de l'Eden, Dilféam s'était risqué a rejoindre le monde des hommes après avoir été banni de celui des elfes. Ses souvenirs sur cette période de sa vie sont loin d'être précis mais il avait le souvenir d'être allé dans une ville. Elle était bien plus petite que celle ci et moins éloignée de son village natal. Il avait alors pas tout a fait trente ans quand il fut chassé, sa famille ne voulant pas sa mort mais seulement qu'il s'en aille. Après quelques jours il était arrivé dans cette fameuse ville. Durant quelques temps il essaya de s'impliquer avec les autres habitants mais on lui fit vite comprendre qu'il n'était pas le bienvenue. C'est en réalité suite a ce nouveau rejet qu'il décida d'aller jusqu'a la Cascade et d'essayer de comprendre le Monde.

Quoi qu'il en fut, ce soir il était allé jusqu'a la taverne la plus proche dans le but d'en apprendre plus sur ce qui se passait dans la cité et que l'on n'affichait pas au grand jour. Dilféam alla s'asseoir un peu a l'écart, restant tout de même au comptoir pour ne rien manquer. La taverne était bondée ce soir, il apprendrait surement une chose ou deux qui lui seraient utiles.

Le tavernier semblait être celui qui en avait le plus a raconter, et il ne se gênait pas pour prendre les clients a témoin. Dilféam se focalisa donc sur lui, écoutant les flots de paroles qui sortaient de la bouche de l'homme a la moustache. Tous ceux qui étaient au comptoir en faisaient de même en réalité. Ceux qui avaient décidés de se mettre a une table discutaient entre eux, jouant avec les serveuses bien que celles ci n'aient rien de bien intéressant a offrir. Après quelques temps, Dilféam réalisa que les trois quart de ce que racontait le tavernier était inventé.

*C'est dans le mensonge que nait la vérité.* pensa-t-il alors que le tavernier continuait a parler.

Dilféam ne connaissait que trop bien ce proverbe, et bien que les honnes aient une imagination des plus fertile, ils ne peuvent pas tout inventer, il y a toujours une part de vérité dans leurs mensonges. Parfois elle est facile a déceler, parfois moins. Le druide savait ou chercher la vérité, et même si au petit jour il n'avait appris qu'une seule chose de vrai, il n'aurait pas perdu son temps.

Les conversations fusaient dans toute la taverne. Dilféam essayait d'en écouter la plupart mais il y avait beaucoup trop de monde et tous parlaient plus fort les uns que les autres. Le Druide appris que les maisons des familles mortes de la peste allaient être mises en vente une fois que les alchimistes en aurait acéni les murs et apparemment la spéculation allait bon train. Certains allaient se faire des fortunes grâce a la peste, pour peu qu'ils n'y succombent pas. Dilféam laissa cette conversation disparaître dans les flots de bruits et de sons qui emplissaient la taverne.

Déjà une heure qu'il était la et a part les mauvaises blagues du patron, les roucoulades de trois maris adultères, et les lamentations d'une fille de joie, Dilféam n'avait rien appris qui eut le moindre intérêt. Apparemment personne n'avait la moindre idée d'ou venait cette peste et surtout de comment l'éradiquer. Le Druide pensa alors a aller les voir les mages royaux, mais très vite il se rendit compte qu'ils devaient être enfermé dans une partie du château avec pour seul but de trouver un remède tout en évitant soigneusement les possibles contaminations. Les rencontrer serait donc impossible, et Dilféam ne pouvait pas courir le risque d'infester le château.

Mais la nuit n'était pas terminée, et avec un peu de chance il trouverait quelqu'un avec des réponses. Ou au moins avec des débuts de réponses. Dilféam ne comptait pas réussir a endiguer la maladie, mais avec plus d'informations il pourrait peut être réussir a guerir les plus vigoureux des malades.

Quoi qu'il en soit, la taverne n'était pas le bon endroit pour trouver des informations, sauf si par chance on tombait sur un Capitaine de la Garde Royale qui avait tendance a avoir la langue leste une fois quelques bières passées. Mais ce soir aucun uniforme en vue, aucune armure scintillante, Dilféam n'avait pas eu de chance. Alors qu'il voulu partir, il sentit entrer une personne. Elle sentait la peste si fort que le Druide pensa pendant un moment qu'elle en était atteinte. Il la suivit des yeux jusqu'au comptoir, l'écouta échanger quelques mots avec le tavernier puis avec la femme de se dernier. Dilféam vit alors qu'elle n'était pas atteinte par la maladie, elle devait donc travailler avec les malades.

Dilféam décida de s'approcher, elle aurait surement quelque chose d'utile a lui apprendre. Et s'il voulait connaître ce quelque chose, il ne pouvait que lui parler, étant donné qu'elle ne semblait pas vouloir discuter avec quiconque. S'asseyant a côté de la femme, Dilféam s'adressa a elle avec un sourire.

"- Mon nom est Dilféam. J'ai cru comprendre que vous travaillez a guérir les malades..."

Il n'ajouta rien, si elle voulait lui parler elle le ferait mais il ne pouvait pas lui forcer la main, surtout au sujet de quelque chose d'aussi grave.

[Désolé si c'est court, ça ira mieux une fois la conversation mieux entamé :) ]

La prêtresse de Néera ne se rendit pas compte en premier lieu qu’une personne s’était assis proche d’elle, absorbée par ses pensées. À sa grande surprise un homme d’origine qui s’apparente à l’homme s’adressa même à elle. Fatiguée et buvant lentement un thé qui lui redonnait légèrement le rose au joue elle le regarda puis lui sourit avec douceur en retour. Le sourire de celui-ci lui faisait bien du bien même s’il était inconnu ce genre d’expression se faisait si rare en ses temps dur on voyait plutôt le ravage de la tristesse et de la détresse creuser de profonds sillon dans les visages. Humectant un peu ses lèvres elle s’adresse calmement à son interlocuteur.

-Oui en effet je m’évertue quotidiennement à essayer de soigner les malades de Diantra.

Elle marqua une pause se frottant un peu un œil, fatiguée.

-Je me nomme Eleonor Luvieh, je suis prêtresse de Néera. Ravie de faire vôtre connaissance messire Dilféam.

Elle soupira un peu regardant le fond de sa tasse puis se retourna à nouveau vers lui.

-Vous ne faites aucunement erreur dans vôtre jugement je soigne les pestiféré du mieux que la déesse me le permet mais je n’ai aucun mérite cependant. Ceci est la tâche de tout prêtre et prêtresse qui on le moindre jugement devraient faire. On a besoins de nous pour des tâche que l’on qualifierait ingrate ou dégoutante pourtant elles sont les plus importantes, donner la paix à un esprit avant son trépas est essentiel.

Elle lâcha sa tasse et pivota complètement vers lui l’observant silencieusement et respectueusement de ses yeux violacé d’un étrange couleur zinzolin.

-J’avoue que je ne comprends pas vôtre attraction envers ce sujet. Habituellement les gens qui apprendraient que je côtoie des pestiférés préfèreraient rester loin de moi de peur d’être infecté mais vous au contraire vous êtes venu à ma rencontre.

Elle joignit les miens et les déposa devant elle sur ses genoux dans une position confortable mais pieuse. Puis elle dit avec amabilité en le regardant :

-Puis-je vous aider en quelque chose? Qu’est ce qui vous rend curieux ainsi de la peste ou de la guérison de ceux-ci?

Eleonor attendit alors sans le presser la réponse avec son habituel regard bienveillant.