Prisonnière de brigands, quelle honte... (Pv) [Terminé]

Dernière édition par Loù Scalim le Dim 9 Nov 2008 - 14:25, édité 2 fois

On était en milieu d’après midi. Le temps était au beau fixe depuis ce matin. Tant mieux, c’était idéal pour commencer un nouveau départ. Le matin même, Loù avait été dans les écuries d’Alëandir pour s’acheter le bel étalon dont elle avait toujours rêvé, et sur lequel elle était installée au moment-même. Elle l’avait prénommé Tzigane, un nom dans lequel reflétait son envie de voyage et de découverte. Après le déjeuner, elle s’était décidée à partir pour Diantra. C’était la plus grande ville du royaume, là-bas elle trouverait sûrement du travail. Du moins, elle l’espérait.

Loù était donc en route pour la capitale des hommes. Elle était au pas sur un chemin peu fréquenté. Elle avait décidé de prendre son temps, il n’y avait rien qui la pressait. Le chemin était de terre, évidement, et la verdure l’immergeait de toute part. Autour d’elle s’étendaient des forêts de conifères. Le silence était reposant. Etrangement, Loù aperçut des ombres derrières elle. Le temps de se retourner et des hommes l’avaient poussée. Elle tomba de sa monture qui n’eut pas le temps de s’échapper, car déjà deux hommes contrôlaient l’étalon par des cordes. Loù voulut se relever mais un autre homme lui bloqua les bras derrière le dos et la conduisit un peu plus loin de la forêt, s’écartant de la route.

Tout s’était passé très vite, trop vite. Elle avait vaguement remarqué que Tzigane était nerveux, il gigotait, mais elle était trop occupée à penser à d’éventuels voyages pour y faire attention. Elle devra faire davantage preuve de prudence à l’avenir. Si avenir elle avait, maintenant prise au piège par… Qui était-ce, de plus ? L’homme qui l’avait forcé à avancer la laissa près d’un arbre, après lui avoir attaché pieds et poignets. Tzigane fut fixé près des autres montures de ces… hommes. Des brigands sûrement. Les compatriotes de l’homme qui l’avait attaché, qui semblait être le chef, arrivèrent bientôt. Il la dépouillère de sa dague, mais ne trouvèrent pas sa bourse, bien cachée dans la tenue de Loù.

Celle-ci reprit son esprit en main. Minutieusement, elle enregistra les moindres détails de l’endroit où elle se trouvait. Peut-être avait-elle un moyen de s’échapper. Il y avait 6 hommes, tous plus laids les uns que les autres. Des hors-la-loi, qui attaquaient les voyageurs. Et dire qu’elle avait du sang humain… Enfin, là n’était pas la question. Les hommes avaient fait un feu de camp, à quelques mètres d’elles. Leurs affaires étaient déchargées, et deux tentes installées. Deux d’entre eux partirent chasser, tandis que les quatre autres songeaient avec avidité aux femmes des rues qu’ils pourraient se payer avec l’argent de la revente de Tzigane. Puis, avec convoitise, ils s’approchèrent de Loù et commencèrent à la caresser en proférant des paroles grossières. La jeune fille se débattit avec fureur, malgré le peu de mouvements qu’elle pouvait faire, ainsi liée à un arbre. Les furent contraint de reculer. C’était déjà ça de gagné.

Les deux chasseurs revinrent bientôt, ayant attrapé 3 lièvres. Ils les cuirent sur le feu, et des effluves appétissantes envahirent le campement. Comme de bien entendu, Loù n’eut point droit à une part de viande. Son estomac criait famine. Elle dut supporter les rires des hommes jusqu’à la nuit, où, ne voyant aucun moyens pour s’échapper, elle n’eut d’autres solutions que d’essayer de dormir, ou du moins de se reposer.

Belegar sifflotait gaiement. Aujourd'hui, comme tant d'autres jours, il marchait le long de sentiers forestiers. Ah ! Qu'il aimait la forêt ! Bizarre chez un nain direz-vous... Mais il ne pouvait le nier, il aimait les forêts tout autant que son peuple aimait les montagnes.

Sa vie, il l'avait vouée aux autres. Depuis de longues années, il patrouillait le long des routes, protégeant les convois marchands, aidant les voyageurs, tuant les monstres tapis dans les ombres des arbres prêts à sauter à la gorge des personnes imprudentes qui s'aventuraient à leur portée. Cette vie, il ne l'avait pas choisit. Ses parents avaient été tués alors qu'il voyageaient avec un important convoi de marchand. Des monstres avaient attaqué, et à part Belegar qui était encore bébé, personne ne s'en était sortit. Il avait été elévé par un des seuls, voir l'unique, groupe de forestiers nains, qui avaient voué leur vie à défendre celle des autres. Lui même avait fait ce serment, pour éviter à quiconque le destin tragique de ses parents...

Ce jour ci, il voyageait sur un sentier peu emprunté, et donc propice aux embuscades de monstre. Au détour de la route, il put apercevoir son reflet dans une flaque d'eau claire. Il était plutôt de taille moyenne, du haut de ses 1m48. Pour un nain, il était plutôt svelte, voir maigre... Ce qui lui avait valut des regards en biais d'autres nains. Chez ce petit peuple, il était plutôt une curiosité : il vivait dans la forêt, était assez maigre, entretenait des relation plutôt courtoise avec de nombreux efles... Sous son armure de cuir marron, conçue dans le seul but de devenir quasi-invisible en forêt, il y avait un corps avec des muscles forgés par une entrainement qui se poursuivait depuis maintenant plus de 20 ans. Cela pouvait paraître long pour un humain, mais cela ne représentait qu'un tiers de la vie du nain, qui avait 63 ans bien sonnés. Pour un nain, c'était encore jeune !

Plus loin, sur le chemin, il put apercevoir un cavalier. Ou plutôt une cavalière. Par mesure de précaution, Belegar sortit de la route en rentra dans les fourrés le long du bas-côté. Ainsi, invisible, il pourrait voir de plus près cette mystérieuse femme. C'était rare de croiser des femmes sur les entiers peu fréquentés car dangereux, et c'était encore plus rare de les croiser seule ! Ce devait être une aventurière téméraire, ou encore une guerrière... Savait-elle quels dangers pouvait la guetter sur ses routes, ou était-elle simplement inconsciente ?

La cavalière approcha doucement, montée sur un beau cheval. Il put la voir plus en détail : c'était une belle jeune femme, mais Belegar ne parvenait pas à trouver sa race... Elle avait les traits fins et la grâce d'une elfe, aisni que sa finesse. Pourtant, alors que les elfes étaient plutôt... disons dépourvues de formes, elle avait des beaux atouts féminins d'une humaine... Une demie-elfe peut être ? Elle avait une peau claire, au teint brun rosé au niveau des joues. Des cheveux mi-longs bruns lui cascadaient sur les épaules. Elle passa juste à côté du nain, sans le voir bien sûr, et il put voir la couleur des ses yeux, qui étaient d'un ambre magnifique. Elle avait même des oreilles légèrement pointues, bien que ce ne soit pas aussi flagrant que chez d'autre elfe. A sa ceinture, il aperçut une longue dague, qui semblait d'ailleurs être la seule arme chez cette femme. Elle avait aussi un sac en bandoulière.

Belegar tendit l'oreille. Il entendait des gazouillis d'oiseaux... Rien d'anormal me diriez-vous, mais le nain sentait que quelque chose n'allait pas... Ces cris d'oiseaux lui semblait étranges... Et il put constater qu'il avait raison !

Plusieurs hommes sortirent des bois, des deux côtés de la route en même temps. Un des homme se précipita sur la cavalère, et la poussa assez fort pour la désarçonner, la précipitant à terre. Tout de suite après, il homme la maitrisa avant même que la jeune femme ne comprenne ce qui lui arrivait. Le cheval n'eut guère le droit à un meilleur traitement : des lassos improvisés volèrent autour de son cou et le forcèrent à s'immobiliser. Les hommes et leur "butin" quittèrent la route et s'enfoncèrent dans les sous bois. L'action n'avait pas durée plus d'une vingtaine de seconde tant l'organisation était précise...

En tout cas, cette mystérieuse humaine, ou elfe, ou quoi que se soit d'autre, semblait en danger. Connaissant un peu la mentalité des brigands, le nain ne doutait pas qu'ils puissent violer cette femme... En faites, il l'avait attaquée surement pour son cheval, elle n'était qu'une sorte de "bonus". Après s'être un peu amusé avec elle, ils la tueraient, ou peut être dans le meilleur des cas la vendraient-elle comme esclave... Sentant qu'il pourrait éviter un destin tragique à cette demoiselle, il suivit discrètement les bandits.

Ceux ci marchaient vite entre les arbres. En tête, il y avait un homme qui semblait être le chef et qui poussait la femme devant lui, tout en lui maintenant les bras fermement dans le dos. Belegar, grâce à son entrainement poussé, courait en évitant les arbres. Il était très entrainé de ce côté là, et pouvait courir pendant des heures sans se fatiguer. En plus, même s'il avait des jambes deux fois moins grandes que des humains ou des elfes, il courait presque aussi vite qu'eux !

Les hommes s'arretêrent dans une petite clairière qui semblait être leur camp. Il y avait là des restes de feu, ainsi que deux grandes tentes et des affaires étalées un peu partout. On attacha la femme non loin du feu, pour pouvoir garder un oeil sur elle. L'homme qui semblait être le chef lui attacha les mains derrière le dos, puis lia ses chevilles ensemble. Pour qu'il soit sûr qu'elle ne puisse s'échapper, il adossa à un arbre la demoiselle désormais impuissante, et fit passer une corde autour de son ventre, corde qu'il attacha ensuite tour de l'arbre. Les noeuds étaient même fait de telle sorte qu'elle ne puisse se libérer par ses propres moyens. Les bandits semblaient être expérimentés... Habitués à prendre des otages ?

La nuit tomba, pendant que deux des six hommes qui constituaient la bande étaient partis à la chasse. Les autres, assis autour du feu, parlaient de choses et d'autres. Leur discussion vira bien vite cependant aux filles de petite vertue qu'ils pourraient s'offrir avec la vente du cheval... Belegar restait, assis dans les buissons, à épier le campement, cherchant l'occasion qu'il cherchait pour sortir la femme de là...

Mais les hommes étaient en poste dans cette forêt depuis longtemps déjà, et la compagnie féminine manquait cruellement à ces coureurs de jupons... Si bien qu'ils s'approchèrent, la convoitise dans le regard, de leur prisonnière. Ils voulurent la caresser, voir même la pelloter... Mais la demoiselle était farouche, et bien que privée de ses mouvements, elle s'agita dans tous les sens pour les empecher de aire quoi que ce soit. Elle arriva même à mettre un coup de pieds, malgré qu'ils soient attachés ensemble, dans le ventre d'un des hommes, l'envoyant à terre. Les autres bougonnèrent. Ils devaient penser "Ah ! Cette donzelle sera beaucoup moins farouche après quelques jours sans manger !"

Les deux hommes partit chasser revinrent bientot avec des lièvres, qu'ils firent cuirent au feu. Evidence même, leur prisonnière n'eut le droit à rien, alors qu'elle regardait la viande cuite avec envie... Puis, après la viande, vint les boissons, alcoolisée bien sûr ! Si bien que les hommes s'ennivrèrent rapidement, pour fêter leur prise du jour. Des rires gras éclatèrent tant ils étaient ivres... Bientôt, quelques uns des hommes tombèrent comme des buches, ronflant bruyamment, tandis que d'autres somnolaient en regardant le feu d'un regard vide.

Non, un homme se leva. Il tituba sur les quelques mètres qui le séparait de la prisonnière... Il avait l'air fin saoûl. La jeune femme, qui s'était réveillée en l'entendant approcher, le regardait avec un air terrifié, enfin tout du moins Belegar l'imaginait... Un homme saoul comme ça était parfaitement capable de tout. Et si la companie féminine lui manquait vraiment... Ce ne serait pas quelques coups de pieds qui l'arreterait !

L'homme du prendre appuit sur l'arbre auquel était attachée la femme pour tenir debout. Il la regarda avec un air niais, mais plein d'envie... Alors, il posa une main sur les pieds attachés de la fille, pour lui maintenir les jambes le longs du sol, et commença à la caresser, tout en se penchant pour la couvrir de baisers baveux...

Le nain se releva. Il fallait faire vite pour éviter le pire ! Il se leva d'un coup, et contourna le campement, restant dans l'ombre du feu. Si seulement la demoiselle pourrait retenir l'homme une dizaine de secondes...

La nuit était tombée sur la forêt, et la petite clairière où était installé le camp était faiblement éclairée par les les restes du feu. Après avoir sorti et vider plusieurs bouteilles d’alcool, chanté faux et rit grossièrement, trois des brigands s’étaient endormit contre des troncs coupés et posés à terre qui leur servaient de banc autour du feu. Leurs ronflements berçaient deux autres hommes qui finissaient les fonds de bouteilles, adossés l’un contre l’autre pour se tenir à peu près droit, en contemplant les braises d’un regard vide. Le sixième homme parlait tout seul, gémissait, hoquetait, et riait silencieusement. Il se releva péniblement, et failli retomber aussitôt s’il ne s’était pas accroché au tronc le plus proche. D’un pas boiteux, il s’approcha de Loù, restée un peu à l'écart, mais assez près pour qu'on puisse la surveiller.

La jeune femme, fatiguée des rires et des chansons paillardes, n’avait pût se résoudre à dormir. Elle s’était fait petite et discrète pour qu’ils l’oublient, et avait réfléchi toute la soirée pour trouver un moyen de se libérer, mais s’était résolue à attendre la nuit. C’était le moment idéal pour s’échapper. Les brigands étaient bourrés ou endormis, leur sens et leur rapidité à courir s’étaient affaiblis grâce à l’alcool qu’ils avaient ingurgité et grâce à la nuit qui avait déposé son manteau sombre sur la forêt.

Mais voilà que l’un d’eux s’était souvenu de la présence de la jeune femme. Loù était effrayée. Elle savait de quoi était capable un homme ivre et ne voulait pas en être la victime. Le brigand, après quelques pas titubant, s’affala contre l’arbre et se laissa glisser le long du tronc pour se rapprocher de son otage, auquel il bloqua les jambes avec une main. Ce fou l’empêchait de se défendre… Il frôlait ses cuisses de sa main sale et rugueuse et plongea son nez contre le buste de la jeune femme, avec un sourir niait. Loù se débattait, mais cela n’était pas évident avec ses poignets et pieds liés, et son dos bloqué contre le tronc d’arbre à cause des cordes. Et puis, elle ne voulait pas crier, ce pas la peine d’attirer les autres hommes.

Il y avait bien un moyen de se détacher : Loù cachait dans une de ses bottes, attaché à son mollet, un canif. Petit, mais avec une lame assez aiguisée et solide pour couper des cordes. Pourquoi ne s’en être toujours pas servis alors ? Loù avait tenté, mais elle était attachée de façon à ce qu’elle ne puisse pas toucher ses pieds avec ses mains coincées dans son dos. Elle n’avait donc aucun moyen d’échapper à l’homme installé près d’elle. Sa résistance ne faisait qu’accroître le désir du brigand. Celui-ci posa sa main sur la poitrine de Loù… C’en était trop. Il était hors de question de se laisser faire. Jamais elle ne se ferait avoir de cette façon. Elle allait trouver un moyen, il fallait qu’elle trouve un moyen… Ne voyant pas d’autres solutions pour le moment, elle se laissa faire quelques secondes. C’était une ruse pour que le brigand s’avance vers elle… Ce qu’il fit, oubliant de bloquer les jambes de la jeune femme. Celle-ci réussi donc à frapper le bas-ventre de l’homme qui poussa un gémissement de douleur…

Un regard vers le feu… Non, c’était bon, les autres hommes s’étaient endormis eux aussi et n’avaient rien entendu. Voilà qui devrait le retenir encore quelques instants, mais il fallait vraiment qu’elle trouve autre chose, car déjà l’homme relevait la tête et ses yeux reflétaient la colère… Loù, terrifiée, détourna le regard et aperçut une ombre derrière les tentes. Etait-ce une illusion ou avait-elle vraiment vu quelqu'un ? Son cerveau lui jouait-il des tours, face à la peur ? ...

Belegar jetait un coup d’œil de temps en temps vers la jeune femme tout en courant. Il en voyait assez pour savoir qu'elle tentait de se défendre, malgré le fait qu'elle soit attachée à un arbre. Une courageuse personne, à n'en pas douter... Mais ses tentatives désespérées pour repousser l'ivrogne tendaient plutôt à énerver le bandit à la fin, il n'hésiterait sans doute pas à la tuer, quitte à abuser d'elle une fois morte... Il fallait que le nain fasse vite !

Il était dans les fourrés, à quelques mètres de la jeune femme et de son agresseur. Il vit de plus près la prisonnière. A n’en pas douter, elle avait du sang elfe dans les veines. Pourtant le nain aurait mis sa main à couper qu’elle n’était pas elfe. Tout du moins pas complètement…

L'homme se remettait à peine de la ruade que sa victime lui avait infligé avec ses pieds. Sa grimace s'effaça et, avec un sourire sadique, il tira son couteau.

- Tu vas r'gretter ça, p'tite catin...

Belegar tressaillit. Bien que se soit une insulte courante chez les humains, il pensa que insulter une naine de catin valait une mort assurée... Les femmes de ce petit peuple avaient tendance à être bien farouches !

L'homme, le couteau à la main, s'approcha de la prisonnière de façon à se qu'elle ne puisse pas lui administré un nouveau coup de pied. Puis il lui empoigna les cheveux, tirant méchamment dessus de façon à ce que le visage de la femme soit en face de celui du bandit. Il posa la lame d'acier froid sur le coup de sa victime.

- Morte, tu t'défendras moins pas vrai ?

Il appuya, prêt à lui trancher la gorge... Puis tout à coup, son expression sur son visage se figea. Le couteau tomba des mains du malfrat, qui s'éloigna en titubant, un carreau d'arbalète planté avec une précision diabolique dans son cou. Le nain sortit des buissons, et s’approcha rapidement de la demie-elfe.

- Ca va ? murmura-t-il de sa voix grave.

Avant que la femme n’ait pu répondre, il tira son couteau et commença à trancher les liens qui la retenait à l’arbre. Il s’arrêta net quand il entendit un cri près de feu de camp. Damnation ! Les bandits venaient de se réveiller, et commençait à se saisir de leurs armes. Comment avaient-ils pu être réveillés ? La réponse lui apparut bien vite… L’homme auquel il avait envoyé un carreau dans le cou avait réussi à tituber sur quelques mètres avait de s’écrouler sur un de ses camarades endormis… Encore la chance !
Il abandonna son couteau, encore enfoncé dans les cordes qui retenaient Loù prisonnière, et tira sa hache à deux mains. Il n’aurait pas le temps de trancher les liens de la jeune femme qu’il venait de sauver. Il devrait se battre d’abord…

La discrète silhouette se déplaçait rapidement. Un autre bandit ? Un elfle ? Un personne assez saine d'esprit pour aider Loù ? Elle n'eut guère le temps de réfléchir davantage car le brigand face à elle, à peine remis du coup que Loù lui avait donné, furax, avait dégainé un couteau de sa ceinture. Il releva la tête de la jeune fille en la tirant en arrière par les cheveux. Loù ravalat un gémissement de douleur... Silencieuse, rester silencieuse, pour que les autres ne l'entendent pas... L'homme dit quelques mots, un sourire sadique sur les lèvres. Mais Loù ne fut pas à même de les comprendre : elle était complètement paralysée par la peur et n'entendait plus rien de ce qui se passait autour d'elle. Une sensation glaçée lui effleura le coup et la jeune demi-elfe réprima un frisson.

Elle finirait sa vie dans les bois, prisonnière et déshonorée, et personne ne s'en souciera. Personne... Qu'avait-elle fait de sa vie depuis la mort de son père ? Il fallait l'avouer : Loù avait évité tout contact. Elle s'était réfugiée dans sa peine, travaillant pour se nourir et dormir sous un toit. Que restait-il de l'adolescente joyeuse et inscouciante de son enfance ? Où étaient passés ses rêves d'aventurières ? Loù avait toujours fait preuve de courage... Comment en était-elle arrivée à ce qu'elle était aujourd'hui ? Une... individue parmis tant d'autres, essayant de survivre...?

Et puis, doucement, le froid sur son coup disparu. Les sons revînrent à l'esprit de Loù. Les forces que la bloquaient contre le tronc d'arbre avaient disparues. Elle cligna quelques instants des yeux. Un nain, venu d'elle ne savait où, tirait sur les brigands près du feu à l'aide d'une arbalète. Elle baissa les yeux, l'homme ivre avait disparu... Non il était un peu plus loin, allongé à même le sol, et une flaque rouge se formait sous sa nuque. Elle s'aperçut que les liens qui retenaient ses poignets, et une partie de ceux qui la tenaient à l'arbre avait été coupés. Elle s'emparra du couteau qui l'avait libérée et trancha toutes les cordes de son dos et de ses chevilles.

La silhouette dans les fourrés, c'était le nain ? C'est lui qui l'avait détachée, et qui avait tué l'ivrogne ? Comment les autres s'étaient-ils réveillés ? Pourquoi le nain mettait sa vie en danger pour la sauver ? Mais l'intuition de Loù devença toutes ces reflexions. Qu'elle souve sa peau, les questions viendraient après.

La jeune femme se releva et courut en direction des chevaux. Deux des hommes la suivirent, tandis que les trois autres combattaient avec le nain. Elle tira son canif d'une de ses bottes, le couteau du nain dans son autre main et lança un coup de pied bien plaçé qui fit trébucher l'un des hommes. Il resta étendu à terre tandis que l'autre coursait Loù. Elle se retourna vivement, ce qui surpris le brigand, mais celui-ci se repris et poussa un cris de guère en jettant sa hache sur Loù. La jeune fille ne put l'éviter entièrement. La hache avait coupé son vêtement et frôler la peau de Loù, laissant une coupure sur sa hanche. Sans s'attarder sur ces détails, Loù répondit à l'attaque. Par un maladroit mouvement de son combattant, elle eut le temps de planter ses deux lames dans le buste de son ennemi. Soulagée, elle détacha Tzigane par chance encore harnaché, coinça le couteau du nain à sa ceinture, son canif toujours à la main, et tallona son étalon pour éviter un coup de hache de l'homme qui s'était relevé de terre.

Elle repéra son sac en bandoulière, éspérant que toutes ses affaires y étaient encore, et dirrigea sa monture au galop pour le récupérer habilement. L'homme la suivait, une épée à la main. Le nain quand à lui avait tué deux des assaillants...

Alors que les hommes s'avançaient pour combattre, Belegar sursauta lorsque la jeune demi-elfe le depassa en trombe pour aller chercher son cheval. Alors deux des brigands déciderent de poursuivre leur prisonnière, tandis que les trois autres faisaient face au nain...

C'était un combat inégal. Encore, en possession de leur moyen les hommes auraient pu battre le forestier nain. Mais encore ensomeillés et ayant une belle gueule de bois, il avaient peu de chances. Il attendit que les hommes l'approchent, tenant sa lourde hache. Il avait une très bonne maitrise de la hache, et se battait presque aussi rapidement avec l'arme à deux mains qu'avec une épée...

Les hommes semblaient quand même assez futés. Il cherchèrent à l'encercler dés le début. Mais a peine eussent-ils commencer leur manoeuvre que le nain se jetta sur eux...

La lourde hache décrivit un arc de cercle mortel, que le premier bandit para, tandis que l'autre l'attaquait sur le flanc. Belegar esquiva souplement, dégagea son arme, et envoya au passage le manche de la hache dans les dents de celui qui tentait de l'attaquer par derriere, propulsant le malheureux par terre. Dans le même mouvement, il fit un tour sur lui même à une vitesse incroyable, la hache au bout des bras... Avec un bruit écoeurant, l'acier acérée vint se planter dans le sternum d'un des bandits, brisant ses côtes et perforant littéralement ses poumons. L'homme mourut sur le coup.

Une douleur l'élança dans l'épaule. Profitant de cette ample attaque, le dernier bandit venait de lui planter une dague dans l'épaule. Grognant sous la douleur, il lacha sa hache pour prendre le col de l'homme, approchant son visage du sien avant de lui coller un coup de tête magistral, qui fit éclater le nez du pauvre homme sur le coup. Il s'écroula en gémissant. Avant qu'il n'ait pu se relever, un cheval le pietina, lui enfonçant les sabots dans la tête... C'était le cheval de la jeune femme que le nain avait sauvée. Il se doutait bien qu'elle ne l'ait pas fait exprès. Elle ne s'en était peu être même pas rendu compte. En effet, elle était poursuivie de très près par un bandit à cheval. Où était passer l'autre bandit qui la poursuivait au début ? A la vue du couteau ésanglanté qu'elle tenait, il avait du mourir.

D'ailleurs, où était le troisième malfrat que Belegar affrontait. Il se souvenait lui avoir envoyé le manche de son arme dans les dents... Et après ? Il s'approcha du corps de l'homme. Le manche l'avait heurté tellement fort à la bouche que la majorité de ses dents avaient sautés sur le coup... Le nain n'osait même pas imaginer sa douleur...

- P... Pitié... dit-il, la bouche pleine de sang.

Le forestier savait très bien que si leurs places avaient été inversées, le bandit n'aurait pas hésité à l'achevé. Puis, s'il le laissait là, le pauvre homme mourrait d'une infection la semaine d'après. De toute façon, personne ne le regretterait, ce n'était qu'une racaille. Il s'approcha, récupéra sa hache et puis dit.

- Pas de pitié pour les bandits...

Et d'un geste, il planta sa hache dans son torse, mettant fin à ses souffrances. Il s'éloigna un peu, confronté maintenant à un autre problème... Mais où était donc passé cette demie-elfe et son poursuivant ?

Loù ne put analyser plus longtemps la situation dans laquelle se trouvait le nain car alors qu'elle récupérait son sac, laissé près d'une des tentes entres autres affaires, le brigand qui la poursuivait s'était emparé d'un des chevaux et fonçait vers elle, une épée à la main. La jeune demi-elfe n'eut qu'une seule solution : fuir. Elle tallona sa monture, traversa en trombe la clairière et s'enfui dans la forêt obscure, mais le brigand la poursuivait sans trop de mal malgré la nuit. Alors elle choisit la dernière des possibilités : combattre à cheval.

Elle ne se souvenait que trop bien des leçons de combat apprises auprès de son père, durant son enfance. Sa mémoire avait gardé le moindre des conseils, mais elle n'avait guère eut l'occasion de les appliquer au cours des deux dernières années de sa vie. Elle ré-entendait la voix de son père... "Revers et... Feinte ! Esquive ! Non, Loù ! Tu dois t'assouplir davantage si tu veux pourvoir éviter la lame... Ré-essais !" Pourvu que son corps ait gardé les vieux réflexes qui plus d'une fois l'avait sauvée...

Le combat entre Loù et le brigand fut tendu, et après de nombreuses esquives, Loù parvînt à s'en débarrasser en plantant le couteau du nain dans la nuque du bandit, qui tomba à terre et mourut rapidement. Sa monture se sauva sans un regard en arrière dans la forêt. La jeune femme repris son soufle. Ca y était, elle était saine et sauve. Le silence avait repris son droit dans la nuit claire. Seuls quelques oiseaux nocturnes au loin faisait entendre leur hululement. Tzigane laissa échapper un soupir de soulagement. Loù le rassura, elle tendit son esprit vers son compagnon. Elle sentit qu'il avait été effrayé par les bruits du choc des lames les unes contres les autres et des cris poussés lors des combats, mais avait participé à la défense de la jeune fille tant qu'il l'avait pu. Cet étalon était vraiment de bonne qualité, Loù pouvait avoir une totale confiance en lui.

La jeune femme essuya les lames du couteau et de son canif contre sa tunique, déchirée sur le côté. On voyait sur sa hanche la passage d'une lame. La plaie était sale mais peu profonde. Elle tira de son sac une gourde d'eau et étencha sa soif, puis nettoya rapidement la blessure avec le reste du précieux liquide. Puis, presque sans réfléchir, elle retourna au campement, suivant les traces toutes fraîches qu'avait laissé le combat à cheval. Au pas, calmement, elle revînt à la petite clairière. Une des tentes avait été déchirée, l'autre restait intact. Les braises avait été rallumées, sûrement par le nain qui l'avait sauvée et le petit feu éclairait la lugubre scène. Les corps des cinq brigands restant étaient resté étendus à terres, des tâches de sangs les entourant. Le nain, debout parmis les décombre, fouillant dans les affaires des malfrats. Loù déscendit silencieusement de Tzigane et s'approcha doucement. Le nain se retourna.

Je... Elle baissa la tête pour cacher un petit sourire... Elle ne trouvait pas ses mots. Je ne sais pas comment te remercier... Je te serais éternellement reconnaissante, sans toi, je ne sais pas comment j'aurais fait... Elle frissonna à l'idée de se qui aurait pû se passer...

L'elfe s'était enfuie, poursuivie pas un bandit. Le nain à pied ne pourrait pas rattraper un cheval au galop, et donc il n'avait pas essayer. Si elle avait un peu de bon sens, elle reviendrait au camp, sinon... Tant pis pour elle ! Dans l'état actuel, il ne pouvait rien pour elle.

Il se décida à attendre la demie-elfe dans l'espoir qu'elle revienne sur ses pas, qu'elle se soit debarrassée ou non du son poursuivant. Il ralluma le feu a moitié éteint, et décida d'occuper son temps "libre". Il fouilla les cadavres, esperant tiré une bourse bien remplie ou une arme d'une quelconque valeur. Oui, ce n'était pas une pratique très noble ! Mais il fallait bien vivre. D'autant plus qu'on ne le payait pas pour ce qu'il faisait, sauf si les nains entraient en guerre, ce qui n'était pas encore le cas. Le forestier vivait de l'argent qu'il trouvait sur les bandits qu'il attrapait, ou des généreux dons des personnes qu'il sauvait, ce qui était très rare en passant...

Il trouva trouva quelques pièces d'or dans les bourses, ainsi qu'une dague. Il examina l'arme. C'était une dague de manufacture elfe, de bonne qualité. D'un oeil expert, Belegar evalua son prix... Bien au dessus des moyens d'un bandit ! Alors le nain se souvint que l'arme appartenait à la jeune femme qui avait été prisonnière ici. Il la rangea à la ceinture, espèrant pouvoir un jour la rendre à son propriètaire.

Tout à coup, une douleur l'élança dans l'épaule, et l'image d'un couteau se plantant dans son omoplate lui revint à l'esprit. Il avait été blessé pendant le combat. Il enleva son armure, se retrouvant torse-nu, et examina sa blessure. Fort heureusement sa blessure n'était pas grave. Il aurait une cicatrice, une de plus à ajouter à une liste qui se rallongeait chaque jour.

Même comme ça, torse nu dans la nuit, il n'avait pas froid. Son peuple était une race robuste. Profitant de la lueur dansante des flammes, il examina ses quelques dernières cicatrices. On pouvait noter une énorme cicatrice qui lui barrait le torse en cinq longues lignes. Il sourit en la voyant. C'était un cogianth qui lui avait infligé ça, alors qu'il campait de nuit avec une jeune humaine rencontrée par la divine providence quelques temps auparavant. Que de souvenir... Chez sa race, ceux qui avait beaucoup de cicatrices étaient traités avec beaucoup de respect. Cela attestait en général le fait que l'homme, ou plutôt le nain, était un grand guerrier. Il se demandait ce qu'on penserait de lui s'il retournait dans les villes souterraines avec ses cicatrices... Il fit jouer ses muscles, s'amusant à regarder les flammes creuser les ombres de ses muscles par un fabuleux jeux de lumière. Ses années de patrouilles en forêt avait fait de lui un vrai combattant, bien musclé. Pour son métier, il vallait mieux ! Il retourna a sa fouille.

Tout à coup, un bruit parvint derrière lui. Il posa la main sur sa hache et se retourna, pour voir la jeune demie-elfe. Finalement, elle avait dû tuer ou semer son poursuivant. C'était une bonne chose...

Je... Je ne sais pas comment te remercier... Je te serais éternellement reconnaissante, sans toi, je ne sais pas comment j'aurais fait...

Le nain la regarda. C'était bien une demie-elfe, qui l'avait echappé belle se soir là...

- Me remercier pas, je fais que mon métier... Dit-il d'une voix profonde et grave, roulant légèrement les "r".

Il tira de sa ceinture la dague qu'il présumait être à la jeune femme

- Je pense que ceci est à vous, ma Dame

Il avait appris que cette dernière marque de politesse était très employée chez les humains et un peu chez les elfes. Il tendit la dague à la femme, puis alla fouiller dans son sac. Il en tira deux fioles et du bandage. Depuis quelque temps, il portait toujours dans son sac de quoi se soigner... C'est Etheldred, jeune herboriste humaine, qui lui avait appris à faire une petite mixture pour se soigner. Il transportait toujours au moins une fiole contenant cette mixture. Dans l'autre fiole, il y avait de l'alcool fort pour désinfecter. Méthodiquement, il appliqua de l'alcool directement sur le plaie, ce qui le fit grogner, puis appliqua la mixture. Enfin, il entoura son omoplate d'un peu de bandage. Certes, la blessure n'était pas grave, mais inutile de prendre des risques qu'elle s'infecte ou autre... Il fit un peu jouer son épaule, toujours torse nu, vérifiant que le bandage tiendrait. Puis il tourna son regard vers la demie-elfe, qu'il avait un peu oublié en se concentrant sur ses soins.

- Je me nomme Belegar, je suis un forestier.

Ah, ce nain... Toujours aussi peu bavard...

Le nain la regarda longuement, droit dans les yeux. Loù s'aperçut qu'il était torse nu, et qu'une toute récente blessure lui marquait l'épaule. Il avait un torse musclé, et était étonament mince pour un nain. Mais ces muscles n'étaient pas ceux d'un forgeron. Il avait d'autres cicatrices, plus grandes. Cet inconnu attirait la curiosité de la jeune fille. Une voix profonde résonna dans la clairière quand il répondit :

Me remercier pas, je fais que mon métier... Il avait un légé accent, roulant très légèrement les "r", et la jeune fille ne parvenait pas à distinguer de quelles régions il venait. Le nain baissa sa main pour tirer de sa ceinture une arme. C'était la dague de Loù. Il avait dû la retrouver en fouillant dans les affaires des brigands.

Je pense que ceci est à vous, ma Dame.
Sans réfléchir plus à la politesse qu'employait le nain (elle y était tellement habituée... Alors qu'elle, elle ne pouvait s'empêcher d'employer le tutoiement...) Loù pris sa dague. Elle lui avait manqué cruellement durant le conbat... Un couteau et un canif n'étaient pas aussi redoutables que l'arme forgée par les Elfes. La lame était réstée intacte, comme toujours.

Le nain s'éloigna pour trouver son sac, et en sortit deux fioles et du bandage. Il appliqua ce qui devait être de l'alcool car il poussa un petit soupir de douleur, puis une mixture inconnue sur la plaie de son omoplate. Loù l'observait, silencieuse. Il était très méticuleux. On aurait dit qu'il avait fait ça toute sa vie, soigner des blessures... elle se demandait où est-ce qu'il se procurait ces fioles. Il banda soigneusement son épaule.

Une brise fraîche traversa la clairière, et Loù frissona. Elle sortit de son sac un châle assez épais qu'elle entoura sur ses épaules pour se réchauffer, et s'assit près du feu tandis que le nain, toujours torses nu, vérifiait que son bandage tenait.

Je me nomme Belegar, je suis un forestier. décalra t-il tout d'un coup.

Enchantée, répondit-elle en souriant. Je suis Loù Scalim, messagère. Tu devrais mettre un vêtement, tu vas attraper la crève...

* Un forestier ? ...Nain ? *

Je ne voudrais pas être impolie mais... C'est rare de croiser un nain forestier... Qui plus est ne voulant pas être remercier d'avoir risquer sa vie pour sauver une parfaite inconnue. Et j'avoue que tu as piqué à vif ma curiosité...

Enchantée, lui répondit-elle en souriant. Je suis Loù Scalim, messagère. Tu devrais mettre un vêtement, tu vas attraper la crève...

Il la devisagea. Elle s'inquiètait pour lui ? Surtout pour quelque chose de si trivial... Peut être était-ce le premier nain avec qui elle faisait connaissance. Il dit alors d'un ton un peu bourru.

- Les nains ont peu souvent froid. La seule fois où j'ai eu froid fut quand je me suis retrouvé en caleçon dans la neige...

Il s'abstint de dire comment il s'était retrouvé en sous vêtements dans la neige. Une histoire stupide, un pari lancé alors que lui et ses compagnons étaient complètement ivre... N'empêche que ce jour là, il avait vraiment eu froid ! Ce souvenir lui tira un sourire qui s'étira sous sa barbe brune.

Je ne voudrais pas être impolie mais... C'est rare de croiser un nain forestier... Qui plus est ne voulant pas être remercier d'avoir risquer sa vie pour sauver une parfaite inconnue. Et j'avoue que tu as piqué à vif ma curiosité...

Il réfléchit un petit moment. Effectivement, il devait être l'unique nain ayant choisi de vivre en forêt. C'était une drôle d'idée, pour un nain ! Dans son peuple, il était assez connu, mais seulement comme une curiosité... Il se rappela ses tuteurs, les vieux nains forestiers qui lui avaient enseigné le métier. Il devaient être morts, ou bien partis dans une sorte de retraite.

- Effectivement, c'est rare. J'crois bien que je suis le seul d'ailleurs...

Il tira de sa poche une longue pipe, faite de sa main, ainsi que du tabac. Quelques instant après, il soufflait des voluptes de fumée d'un bleu fantaisiste, brilant légèrement dans la noirceur de la nuit. Comme pour amuser sa jeune interlocutrice, il fit des cercles parfaits de fumée, qui se dissipaient rapidement... Il faisait ça car a vrai dire, il ne savait pas quoi dire. Les nains étaient en général moins bavard que les autres races miradelphiennes, mais celui là était un véritable cas, comme un aveugle au milieu de malvoyant... Belegar parlait peu, et ce n'était pas pratique pour lier connaissance avec d'autres personnes. Quelle banalité pourrait-il bien sortir pour parler un peu ?

- Et... hem... Que fait donc une jeune personne comme vous sur ces routes ?

Autant se couper la langue...

Effectivement, c'est rare. J'crois bien que je suis le seul d'ailleurs...

Belegar sortit de sa poche une pipe assez usée et du tabac. Il se mit à recracher des cercles de fumée d'un étonnant bleu qui ressortait dans le ciel obscur. Il ne semblait pas très bavard et assez embarrassé du silence qui s'installait.

Et... hem... Que fait donc une jeune personne comme vous sur ces routes ? demanda t-il maladroitement pour meubler la conversation.

Comme je te l'ai dit, je suis messagère et j'ai entendu parler d'un nouveau service : les Plumes Vertueuses, qui engagerait les messagers. J'ai appris également que la responsable se trouvait à Diantra. J'étais à Alëandir, et me voilà en route pour la capitale des hommes.

Un vent frais la coupa dans son élan et elle frissona. Les cadavres commençaient à empester, on entendait quelques cris de charognard qui attendaient à l'écart dans les bois avant de se régaler. Loù ne se sentait pas très bien, et elle voulait trouver un coin paisible pour finir sa nuit. Le combat l'avait épuisée, et elle avait une longue route demain. Elle se releva et s'approcha de Tzigane qui broutait à la limite de la clairière.

Mais assez parler de moi. Dis-moi plûtot si tu connais un endroit où je pourrais passer le reste de la nuit ? Je ne tient pas à dormir ici... Et je sens mes forces s'enfuir à l'idée de voyager de nuit jusqu'au prochain village.

Loù ne connaissait que très peu voire pas du tout les nains, ni leurs habitudes. Elle ne savait dans quel millieu ils vivaient, s'ils avaient des maisons et d'autres habitation, où s'ils dormaient en pleine nature. Elle éspérait qu'il lui trouve un endroit assez confortable et à l'abris du vent pour dormir, ou du moins se reposer jusqu'au matin.

Et... En chemin, tu pourrais me raconter comment tu es devenu forestier ? J'ai toujours adoré écouter les histoires des voyageurs... termina t-elle dans un sourire.

Comme je te l'ai dit, je suis messagère et j'ai entendu parler d'un nouveau service : les Plumes Vertueuses, qui engagerait les messagers. J'ai appris également que la responsable se trouvait à Diantra. J'étais à Alëandir, et me voilà en route pour la capitale des hommes.

Il vit la jeune femme frissoner. Elle regardait les cadavres avec un air byzarre, et semblait affectée par l'odeur de pourriture ambiante. Déjà, à l'orée de la petite clairière, on entendait les bruits de charognards qui s'approchaient en vue du festin. Oh ! Il n'y avait rien a craindre. La plupart des charognards étaient très peureux, et ne mangeaient que des cadavres. Mais pas tous...

Il la vit se lever pour s'approcher de son cheval. Belegar n'avait jamais vraiment aimer ces bestioles. Les nains, quand il faisaient de l'équitation, pouvait tout juste monter un poney. Monter un cheval c'était bien sur déjà vu chez sa race, mais c'était très dangereux pour leur taille ! Belegar lui n'avait jamais monter. Il préferait la marche à pied pour sa part...

Mais assez parler de moi. Dis-moi plûtot si tu connais un endroit où je pourrais passer le reste de la nuit ? Je ne tient pas à dormir ici... Et je sens mes forces s'enfuir à l'idée de voyager de nuit jusqu'au prochain village.

Passer la nuit ? En forêt ? La nuit... ? Qu'elle drôle d'idée ! Surtout si on ne voulait pas se faire dévorer par un quelconque prédateur. Le nain connaissait bien quelques endroits, mais aucun n'était à une distance raisonnable. Sauf un...

- Je connais un endroit. Montez votre cheval, je vous guiderai.

Il aida la demie-elfe à monter sur sa selle, et pris la bride pour mener le cheval sur le bon chemin. Avant de partir, il remit son armure et récupera son sac, ainsi que les quelques affaires qu'il avait pris sur les bandits.

Et... En chemin, tu pourrais me raconter comment tu es devenu forestier ? J'ai toujours adoré écouter les histoires des voyageurs...

Le nain n'avait jamais apprécier raconter sa vie. Surtout à quelqu'un qu'il connaissait à peine ! Il fit mine de ne pas avoir entendu, et la jeune femme n'insista pas. Mais alors, comme une chape de plomb, un silence pesant s'abbatit sur eux... Belegar était toujours gêné lorsqu'il était avec quelqu'un et qu'ils ne parlaient pas. Alors, il remplit le souhait de la femme, c'est à dire raconter son histoire

- Je suis né en forêt, ma mère, une marchande, ayant accouchée lors d'un voyage. Quelques jours après ma naissance, le convoi c'est fait attaqué par une bande de monstres. Les nains ont tous étés tués, sauf moi. Un groupe d'éclaireurs nains m'ont recueilli avant que je finisse dans un estomac, et ils m'ont enseigné le métier de forestier. J'ai fait le serment de protéger les voyageurs pour qu'ils ne connaissent pas le même destin que mes parents, et me voilà...

Il avait battu un record. L'histoire de toute une vie, 63 longues années, en à peine quelques phrases. Consterné par son propre record, il replongea dans son mutisme habituel, attendant que la jeune cavalière lui parle. Cela faisait maintenant une dizaine de minutes qu'il menait le destrier par la bride, et ils étaient presque arrivés. Mais arrivés où... ?

Je connais un endroit. Montez votre cheval, je vous guiderai.

Oh joie, elle allait pouvoir dormir à l'abri ! Enfin, elle l'éspérait... Belegar aida la jeune fille à remonter sur Tzigane, puis lui prit les rènes et la guida. Il ne voulait pas se joindre à elle, pour aller plus vite ? Qu'il fasse comme il lui convenait, s'il était plus à l'aise à terre... Loù se laissa faire, ne sachant où et quand ils arriveraient. Il prit en passant les quelques affaires qu'il avait récupérer au camp. Il passa devant elle et ils sortirent de la clairière, sans un regard en arrière. On entendit quelques battements d'ailes derrières eux, les charognards commençaient leur ignoble tâche.

Loù, curieuse comme toujours, et essayant de sortir les images des cadavres de ses pensées, demanda à Belegar de lui conter son histoire. Il ne répondit pas de suite. Peut-être préférait-il garder sa vie pour lui. Et puis, comme si le silence l'avait convaincu, Belegar débita :

Je suis né en forêt, ma mère, une marchande, ayant accouchée lors d'un voyage. Quelques jours après ma naissance, le convoi c'est fait attaqué par une bande de monstres. Les nains ont tous étés tués, sauf moi. Un groupe d'éclaireurs nains m'ont recueilli avant que je finisse dans un estomac, et ils m'ont enseigné le métier de forestier. J'ai fait le serment de protéger les voyageurs pour qu'ils ne connaissent pas le même destin que mes parents, et me voilà...

Il était donc orphelin, tout comme Loù. La guerre n'épargnait personne, les animaux sauvages non plus. Une chance que les nains éclaireurs l'ait retrouvé... Et cela expliquait sa vie en forêt et son dévouement pour les voyageurs. Touchée, Loù resta un moment silencieuse, puis elle n put s'empêcher de rajouter quelques mots, d'une voie très basse :

Je te remercie encore une fois Belegar... Ce que tu as fait pour moi, et pour tous les autres voyageurs, est admirable. Tu es un cadeau du ciel en temps de guerre. Les personnes ayant la même bonté et générosité que toi se font de plus en plus rare...

Belegar resta silencieux, encore une fois. Mais Loù ne s'en formalisa pas, respectant le choix du nain. Les deux compagnont avaient avançé dans les bois une bonne dizaine de minutes quand ils débouchèrent dans une clairière. Loù admira l'endroit : il était baigné de magie. Elle même n'avait aucun don pour la magie, mais cela ne l'empêchait pas de sentir cette aura qui les entouraient. L'endroit faisait un peu plus d'une trentaine de mètres diamètre. En son centre se dressait à la verticale une immense pierre noire, striée de lignes blanches. Etrangement, Lou n'eut plus froid. La température était des plus agréables. Une brisée légère effleura les bras nus de la jeune femme, alors que son regard était capté pour une chose encore plus étonnante : à la surface de l'herbe haute voletait des petites lumières d'un vert claire attirant, pareilles à des feux follets... L'harmonie régnait dans ce mystérieux endroit. Où se trouvaient-ils ?

* C'est... Incomparable... * pensait Loù, mais elle ne dit rien, préférant conserver toute la magie de la clairière. Elle attendit la réaction de Belegar.

Je te remercie encore une fois Belegar... Ce que tu as fait pour moi, et pour tous les autres voyageurs, est admirable. Tu es un cadeau du ciel en temps de guerre. Les personnes ayant la même bonté et générosité que toi se font de plus en plus rare...

Belegar ne dit rien. Beaucoup de gens lui disait ce genre de chose, ceux qu'il sauvait en tout cas. Et dire qu'il n'était même pas payé pour ce travail. Travail qu'il devrait d'ailleurs arreter quand l'armée naine entrerait en guerre car il faisait partit des éclaireurs de l'armée. Mais pour l'instant, la situation n'avait pas changé, et les nains restaient cloitrés dans leurs citadelles montagnardes... Ses frères lui faisaient honte de si peu réagir...

Ils arrivèrent à la clairière aux fées. C'était effectivement un endroit de toute beauté. Toute la clairière était éclairée d'une lumière douce et tamisée produite par des globes d'un vert lumineux qui semblait danser au dessus de l'herbe rase. Même si le forestier était un nain, il ressentait clairement la mgie à l'oeuvre en ces lieux. dés qu'ils sortirent des arbres pour entrer dans le cercle parfait de la clairière, l'air se réchauffa. Il faisait toujours chaud ici...

Il vit de l'émerveillement dans les yeux de la demie-elfe qu'il guidait.

- Ne vous fiez pas aux apparences. C'est un lieu dangereux. C'est le domaine de fées...

Il laissa sa phrase en suspens. Très peu de gens conaissaient véritablement les fées.

- Ce ne sont pas les gentils personnages des contes. Ce sont de véritables diablesses capable de prendre le contrôle de votre corps pour s'amuser un peu...

Il aida la jeune femme à descendre de cheval.

- Mais je préfère prendre le risque de tomber sur une fée que d'être sûr de croiser une meute de prédateur, alors nous dormirons ici...

Loù semblait fatiguée... Il la força à s'asseoir puis à s'allonger, tandis qu'il lui disait tout bas :

- Dormez et n'ayez crainte, je monte la garde...

Belegar observait Loù, et elle sentie qu'il en savait plus qu'elle. Quand son emerveillement était à son comble, le nain lui confia une chose que jamais elle n'aurait pû imaginer...

Ne vous fiez pas aux apparences. C'est un lieu dangereux. C'est le domaine de fées... Ce ne sont pas les gentils personnages des contes. Ce sont de véritables diablesses capable de prendre le contrôle de votre corps pour s'amuser un peu...

Loù descendit doucement de Tzigane, l'esprit ailleurs. Belegar l'aida prudament, mais en touchant terre, la jeune fille ressentit une petite douleur sourde sur la blessure qu'elle avait à sa hanche. Ça passera... Elle avait d'autres choses à penser pour le moment. Elle avança de quelques aps dans la clairière, Belegar à ses côtés, Tzigane préférant goûter l'apetissante herbe à ses pieds. Des fées ? Elle en avait bien entendu parler dans les contes pour enfants, dans les chansons des ménestrelles, ou encore dans quelques superstitions. Mais jamais elle n'avait eut l'occasion d'en rencontrer, et jusque là, elle croyait qu'elle n'existait pas réellement. Alors les légendes seraient vraies... ?

Mais je préfère prendre le risque de tomber sur une fée que d'être sûr de croiser une meute de prédateur, alors nous dormirons ici...

Le risque ? Comment de si petites créatures (car aux souvenirs d'enfances de Loù, dans les contes, elle ne mesuraient pas plus de 10 cm) pouvaient être un danger pour deux aventuriers ? Mais la jeune fille resta prudente, Belegar lui avait conseillé de ne pas se fier aux apparences. Celui-ci semblait bien renseigné d'ailleurs. Avait-il l'habitude des fées ? En cotôyait-il souvent, en tant que forestier ?

Dormez et n'ayez crainte, je monte la garde...

Belegar se montrait confiant. Loù était curieuse, mais assez fatiguée pour ne pas discuter ces propos. Elle retourna à Tzigane, qu'elle desséla. Elle fit passer une fine corde, mais solide, autour de la tête de l'étalon, sans trop serrer, tel un licol, comme son père lui avait appris bien des années auparavant, puis attacha la corde à une branche, laissant une longe assez confortable pour que Tzigane puisse brouter sans problèmes. Elle déposa le harnachement et ses fontes près d'un arbre à la lisière de la forêt, ansi que son sac. Malheureusement, elle n'avait plus de réserve de nourriture : les brigands lui avaient volé les quelques fruits qu'elle avait emporté, car elle avait espéré arriver au village le plus proche, y dormir et se restaurer là-bas, et donc n'avait pas emmené autre chose que des fruits. Elle n'avait plus d'eau non plus. Ce soir, il faudrait faire sans.

Loù sortit de son sac une mince couverture qu'elle étala entre l'endroit où elle avait déposé ses affaires et la grande pierre noire. Elle enleva ses bottes et sa ceinture, déposant sa dague à portée de main, puis s'assit en tailleur sur la couverture. Ce n'était pas la peine de faire du feu, il faisait assez bon grâce à la magie innondant la clairière, et ils n'avaient aucune viande à faire cuire, donc pas de bois à aller chercher.

Le silence régnait. Le ciel était clair. La calirière était légèrement éclairée par les petites lumières vertes qui voletaient paisiblement dans l'herbe haute. À voix basse, Loù sonda son compagnon :

Belegar... Peux-tu m'en dire un peu plus sur ces petites créatures... ?

Elle éspérait autant en apprendre plus des fées que du nain en lui-même.

Alors que Loù préparait ses affaires pour dormir, le nain se remit à fumer tranquillement. Il fallait mieux qu'il reste éveillé se soir, car une fée leur tombant dessus pendant leur sommeil serait un véritable calvaire... Et puis, il n'allait pas demander à la jeune femme de le relayer en pleine nuit et organiser un tour de garde... La pauvre avait l'air épuisée... Ce qui n'était pas vraiment le cas du nain. En plus, ils n'étaient pas très loin d'un petit village où il avait des amis, il pourrait aller s'y reposer durant la journée...

Belegar... Peux-tu m'en dire un peu plus sur ces petites créatures... ?

Le nain se retourna. Il croyait qu'elle s'était déjà endormie... Elle aurait du. Les chemins qu'elle allait emprunter n'était pas des plus calmes, elle devait être reposer pour le lendemain. Il observa un instant les douces lumières vertes qui follâtraient dans la clairière, puis dit :

- Ce sont de créatures qui ressemblent à des femmes miniatures avec des ailes de papillons dans le dos. Elles ont de pouvoirs magiques, et s'en servent pour envoûter les voyageurs pour les obliger à jouer... Personnes n'a jamais su ce qu'il se passait après parce qu'une fois envoûtés, les gens ne survivent pas...

Il y eut quelques minutes de silence, puis Belegar ajouta :

- Vous devriez dormir maintenant, vous devez être en forme demain...

Il la vit fermer les yeux. Peut être ne dormait-elle pas encore, il ne savait pas. Il passa plusieurs heures à regarder, assis dans l'herbe duveuteuse, les spectacle féérique offert par cette clairière. Bien que ce soit un des lieux les plus dangereux pour des personnes non-averties, c'était égalemment un des plus beau. Et Belegar savait de quoi il parlait, car il avait vu tout les endroits à voir sur les terres de Miradelphia ! Il était même aller une fois dans les terres drows et, même s'il n'était pas aller jusqu'à la cité des sombres, avait vu de nombreuses choses... Un avantages de la vie de forestier !

Vous devriez dormir maintenant, vous devez être en forme demain... lui conseilla Belegar, mais déjà Loù fermait les yeux après avoir laché un grand baillement, non d'ennui mais d'épuisement. Elle tira sur la couverture et sombra rapidement dans un sommeil profond, malgré la douleur sourde de sa blessure sur la hanche. Ses rêves sont agités. La jeune femme repense à sa journée, aux brigands surtout, puis à ce nain, apparut d'on ne sait où. Comment aurait terminée l'histoire s'il n'était pas arrivé à temps, ou pire, si personne n'était venu ? Triste question que les songes de Loù préfèrent éviter.

Des lumières danses. Elles se rapprochent. Elles sont douces, envoutantes... Loù ne peut en détourner son regard. Un frisson glaçé parcours son dos, mais elle n'y prête pas attention. Elle est attirée par ces petits feux follets. Sans s'en aperçevoir, elle se lève doucement et va à leur recontre. Un pas après l'autre, elle avance vers ces étranges lueurs. Les petites étoiles vertes l'entourent, la frôle... Cela chatouille ! Qu'est-ce que c'est apaisant ! Encore, toujours plus... Une lumière, plus brillante que les autres, voltige vers son visage. Qu'est-ce donc ? On dirait des ailes... Elles ont l'air si fines qu'on pourrait les briser rien qu'en les touchant ! La lumière s'approche encore, hypnotisante...

Une fée ! Loù reprend soudain ses esprit. Elle est dans la clairière. Le soleil n'est pas encore arrivé, mais la nuit est presque partie. Une voix grave lui parle dans son dos, mais Loù ne comprend pas très bien... Si : ce sont des paroles inquiètes. Belegar. Il lui déconseille fortement d'aller plus loin. Les fées devant Loù sont joyeuses mais cachotières. Comment Loù est-elle arrivée là ? Encore une crise de sommnambulisme. La jeune femme n'en fait que rarement, mais depuis toute petite. Plusieurs fois elle s'est réveillée dans des situations périlleuses...

D'instinct, Loù recule quelque peu, et, ne sachant que faire d'autre, se positionne en retrait du nain. Le sourire apaisant des fées devient tout d'un coup cruel. Elles sont déçues de ne pas avoir attrapé leur proie aussi facilement... Loù jette un coup d'oeil à Belegar, dans lequel elle envoit tout son espoir. Jamais elle n'avait rencontrée de pareilles créature, et elle ne savait comment réagir pour sortir de ce pétrain...

La nuit s'était déroulée calmement. Aucune fée n'était venue les voir, et tant mieux... Les premières lumières de l'aurore éclairaient doucement la clairière, se mêlant aux lumières vives des feux follet dans un véritable ballet de lumière. C'était un spectacle magnifique. Mais aussi dangereux... C'est lors de la journée, plus précisement à l'aurore et au coucher du soleil, où la puissance des fées est redoutable. Il réveillerait bientôt Loù, et ils quitteraient la clairière. Belegar estimait qu'ils avaient encore quelques minutes devant eux...

Puis, tout à coup, la jeune demie-elfe se leva sans un mot, et vint se joindre au voletage des feux follets. Que faisait-elle ?

- Loù ?

Elle ne lui répondit pas. Quelque chose clochait... Et puis, au beau milieu des petites étoiles vertes, il vit une lumière plus vive. Une fée ! C'était bien leur veine ! Et elle semblait déjà avoir envoûté la jeune femme, qui marchait vers elle, sa volonté propre eclipsée par la puissance de la fée.

- Loù, n'avancez plus ! averti le nain d'une voix inquiète

Il sortit sa hache de son fourreau. C'était une arme bien pathétique contre les petites fées... Seuls la magie pouvait vraiment faire peur a ces petites créatures, et encore ! Tout à coup, Loù recula vivement et vint se placer derrière le nain. C'était encore à lui de faire le boulot...

La fée qui leur faisait faces avait de petites ailes de couleur verte. C'était un bon point : plus la couleur des ailes était froide, moins elles étaient puissantes. Par contre une fée aux couleurs vives et chaudes, comme le rouge, étaient très puissante. Là, la fée qui leur faisait face ne devait pas être très puissante.

Elle tenta, de sa voix infantile, d'envoûter le nain tout en usant de ses sortilèges. La dernière fois que belegar avait eu affaire à des fées, c'était lors d'une quête. La fée, aux ailes rouges, avait failli prendre le contrôle de son esprit. Seule sa volonté de fer et sa résistance naturelle aux sortilèges l'avaient sauvé. Mais là, face à cette fée peu puissante, il repoussa l'envoutement sans sourciller. La fée sursauta, puis le regarda avec de petits yeux perçants. Elle avait affaire à un gros parti avec ce nain... Elle lui envoya une onde magique, qui plia le nain en deux au lieu de l'envoyer valdinguer en l'air. Le forestier se redressa et adressa un sourire à la petite créature.

- C'est tout ce que tu peux faire ? grogna-t-il

Il attaqua avec sa hache. Aussitôt, la fée s'entoura d'un bouclier psychique déstiné à parer les attaques physiques. Mais Belegar savait parfaitement qu'elle se protégerait, et avait frappé avec le plat de la hache. Ainsi, telle un club qui tape dans une balle de golf, la fée fut propulsée quelques mètres plus loin. Après une dernière grimace à l'adresse des deux voyageurs, elle disparut dans les arbres.

Le nain se retourna vers la demie-elfe :

- Nous avons eu de la chance, c'était une débutante. Partons avant que ses amies arrivent !

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Rapidement, Loù fut contrainte de rassembler ses affaires et le forestier la guida vers le village la plus proche. Une fois arrivé, il se retourna vers sa "protégée" :

- C'est maintenant que nos chemins se séparent, ma dame. Si vous voulez me contacter par lettre, adresser la à l'auberge du "polochon enchanté" à Ydril. Continuer votre chemin et prenez garde ! Au revoir chère amie...

Et sur ce il se détourna et partit. Certes c'était rapide, mais Belegar n'aimait pas beaucoup les "au revoir" qui s'éternisait. Et puis, bizzarement, il savait que leurs destinées se croiseraient un jour prochain...

HJ : Voilà, c'est fini pour Belegar ! Désolé pour la brutalité de la fin, mais je pars se soir en vacances et comme je pense ce rp presque finit, j'ai preféré faire sortir mon belegar...

Loù assista à un court duel magique entre Belegar et la fée aux ailes vertes. Elle n'en avait jamais vu et préféré ne pas s'interposer, concluant rapidement que son compagnon avait le dessus, ce qui sembla ^detre vrai car la petite créature s'enfuit dans les bois.

Nous avons eu de la chance, c'était une débutante. Partons avant que ses amies arrivent !

Tout en rangeant ses affaires, Loù remercia encore Belegar, tout en s'excusant de sa maladresse, dû au fait qu'elle était sommnabule. Le forestier lui proposa de l'emmener au village le plus proche, et Loù accepta. Plus vite elle sera à l'abri de cette forêt, mieux ce sera. Arrivée au village, qui, au premier coup d'oeil, était constitué en grande partie d'être humains, Belegar se retourna vers Loù.

C'est maintenant que nos chemins se séparent, ma dame. Si vous voulez me contacter par lettre, adresser la à l'auberge du "polochon enchanté" à Ydril. Continuer votre chemin et prenez garde ! Au revoir chère amie...

Après quoi il se détourna et repartit en direction de la forêt. Loù n'eut même pas le temps de le remercier encore une fois. Mais cela valait peut-être mieux, elle avait compris que le nain n'était pas d'une nature très causante, bien qu'au fond de lui se cache un bon et généreux coeur. Et puis, il lui avait donné une adresse où le joindre, elle pourrait donc le revoir un jour.

Aurevoir, Belegar...

Sur ce, elle reprit son chemin vers Diantra, éspérant que les ennuis se termineraient ici et ne la suivraient pas...

Hj : Rp terminé pour moi aussi =)

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