Y'en a qui ont de la chance. Haize en particulier.[Terminé]

Y'en a qui ont de la chance. Haize en particulier.

Mais pour l'instant, faisons les choses dans le bon ordre.

On se souvient tous que notre magnifique pirate a fait la rencontre de la... euh... Xième* merveille du monde en la personne de Morgane Anarel, que ça plus ou moins bien passé en apparence, mais pas si catastrophique en y repensant. Mais bon, ils ont dû faire chemin à part, durant un moment. Et Haize s'est fait engager sur un bateau, comme voulu. Mais le départ n'est pas pour maintenant. Il en profite donc pour flamber une bonne part de sa dernière solde avant de monter à bord pour de bon. Nan, mais on est marin ou on ne l'est pas, hein ?

Bref, il est tard, très tard... ou très tôt, c'est selon, lorsqu'il sort d'un trou à rats de fond de cale. Il s'est payé du bon temps. Du très bon temps, avec... avec les rates et le rhum. Hum, oui, très marin, hein. En plus, s'était même pas son intention, mais il est siiiiiiii adorable... adorablement con que... bah ça s'est fait tout seul. En fait, il s'est poussé en catimini, parce que comme il a bien payé le tenancier, il a... hum. non, oubliez ça.

Il sort donc du trou à rat, passablement ivre, mais pas trop, parce que sinon, ça fait perdre la tête et surtout la coordination des mouvements et avec les rates, c'est mieux d'être un minimum coordonné si on veut pas de faire vider la bourse avec les autres.

L'air frais lui fait un bien fou, il commençait à être un peu trop étourdi. Il a peut-être un peu abusé. Enfin, il est calme et serein. Pas d'anicroche, pas de problèmes, juste une presque profonde satisfaction typiquement masculine. Presque.

Sa redingote sur l'épaule, sa lame dans son fourreau à la main, il n'a visiblement pas prit le temps de se rhabiller décemment avant de sortir. Mais bon, sur Meca, on a vu pire. Bien pire. Chemise à moitié ouverte, échevelé comme.. un lendemain de veille, il descend lentement les rues de Meca, jusqu'au bateau où on l'a engagé avec la ferme intention d'y dormir cette nuit. Enfin... jusqu'à plus tard.

On dit que la chance sourit aux lèves tôt. Mais que dire ce ceux qui ne ce sont pas couchés, il est tôt quand même. De fort bonne humeur, il sifflote une mélodie dont les paroles sont trop grivoise pour être dites à voix hautes. Mais bon, tout le monde sait que ça parle de marmotte et que c'est typiquement marin.

Il sifflote joyeusement, quand son souffle meurt en silence. Il se fige. Il cligne des yeux, voir si ça ne serait pas l'aube qui pointe qui lui joue des tours, mais non, la vision ne change pas. Ça manque un brin de couleur, un brin de roux dans la pénombre, mais il croit avoir le souvenir assez clair pour reconnaître la fine silhouette de sa première Merveille du Monde.

Une euphorie grisée par l'alcool, mais surtout par la vue de Morgane, il amorce une avancée chaotique vers elle, puis se prend les pieds dans... quelque chose et dans un " Aagh !" surpris, il se retrouve agenouillé à ses pieds. Tirant profit de la situation qui aurait pu être gênante avec quelque d'autre que Haize, il tend les bras vers elle, un sourire de ravissement aux effluves de rhum étampé sur le visage.

- Dites-moi que ce n'est pas une hallucination éthylique, implore-t-il à voix haute, sans aucun soupçon de trouble ou de gêne.

* Y a des Merveilles du monde, sur Miradelphia ? Tant pis, Morgane sera la première.

Il est tôt. Vraiment très tôt. Mais voilà , certaines personnes ont parfois du mal à fermer l'oeil , l'instant d'une nuit. Après s'être retournée , encore et encore dans ses draps , Morgane cède et se lève enfin. Debout devant son lit , elle se demande quoi faire. Avec un soupir , elle passe une main dans sa cascade cheveux roux. La jeune femme s'étire longuement , puis retombe dans son lit , faisant voleter les draps autour d'elle. Elle ne sait pas quoi faire. Tant pis. Morgane se redressa et s'avança vers la fenêtre de sa chambre. Avec un geste rapide , elle ouvre les volets. La jeune femme s'était attendue à des rayons brûlants qui seraient venus taper sur sa peau pâle. Mais il n'en est rien. A vrai dire , le jour se lève à peine. Morgane soupira. Elle laissa la fenêtre ouverte puis songea qu'elle devrait peut-être...s'habiller ? Oui , en effet. Parce que pour le moment , elle était en sous vêtements.Et sortir à moitié nue dans une cité pirate c'était carrément un appel au viol. Comme si les hommes avaient besoin de ça pour avoir envie de la violer. Merci , mais non merci. Morgane s'étira , puis elle ouvrit son armoire à vêtements. Ce jour là , la jeune femme revêtit une jupe un peu au dessus des genoux et une chemise légèrement bouffante , mettant légèremnet sa poitrine en valeur tout en ne la suggérant qu'à peine. Puis , pour en terminer avec cette partie , elle enfila ses bottes. Etant enfin habillée , la jeune femme descendit au salon , communiquant avec la cuisine. Déjeûner ? Oh , non... Elle n'avait vraiment pas faim.

Sans y faire attention , Morgane passa devant une corbeille de fruits , avant de ceindre son sabre à sa ceinture. Oui , elle allait sortir , pour se changer les idées une énième fois. Franchement , cela commençait à être assez lassant. Il fallait vraiment qu'elle se trouve une occupation... La jeune femme sursauta , lorsqu'un chax roux se glissa entre ses jambes , miaulant tout bas. Elle soupira , quelle idiote elle était pour avoir eu peur de ce gros chat là.

« Non , mais d'où tu sors encore , toi ? »

Morgane s'agenouilla quelques secones , juste histoire de caresser la boule de poils entre les oreilles. Morgane se redressa , puis elle ouvrit la porte. Vite , le félin se faufila entre ses jambes et se rua à l'extérieur de la maison. Vraiment , il fallait qu'elle comprenne comment cet animl arrivait à rentrer chez elle. Avec un soupir de contentement , elle sortit de chez elle , ferma la porte à clé. Déjà , un vent assez tiède soufflait. Morgane resta adossée à la porte de chez elle un instant , se demandant où aller. Morgane jetta un coup d'oeil en bas de la rue. Le port. La mer. La jeune femme inspira à fond , puis elle commença à dévaler la rue , marchant doucement , respirant l'air marin à pleins poumons. Elle avait besoin de ça pour se sentir heureuse , pour... Olà.

Morgane s'arrêta un moment , suprise qu'une homme se dirige vers elle en titubant. Franchement , elle eut un choc en reconaissant Haize derrière ces airs d'ivrogne. Choquée , elle le regarda arriver vers elle et... et se prendre les pieds dans une bouteille trainant dans le coin. Le pauvre s'étala lamentablement à ses pieds. Morgane pâlit brusquemment lorsqu'il tendit les bras vers elle en la suplliant presque de lui dire qu'elle n'était pas une illusion. Morgane haussa un sourcil , puis elle s'agenouilla en face d'Haize. Oui , elle doutait du fait qu'il puisse tenir debout. Il était complètement ivre apparemment. Il empestait le rhum. La jeune femme soupira , écartant doucement les bras d'Haize de son visage. Elle soupira de nouveau. Foutu rhum.

« Je ne suis pas une hallucination... Mais vous , vous êtes complètement ivre. »

Eh non, ce n'est pas une hallucination, parce qu'elle ne disparaît pas quand il lui touche, au contraire. Non seulement elle reste là, très là même, et en plus, elle se met à sa hauteur. Le regard ciel d'été d'Haize plonge le plus fixement possible dans celui d'émeraude de Morgane. Quel plaisir de la revoir ! Il glisserait bien ses doigts sur sa joue, question de s'assurer que ses souvenirs sont nettement inférieur à la réalité. Mais elle lui retient les mains.

- Je ne suis pas une hallucination...
- Dieux merci !
- Mais vous , vous êtes complètement ivre.

Il inspire pour répondre, joyeusement, avec enthousiasme, mais sur le coup, il ne trouve rien à dire. Un peu bête, la bouche entrouverte pour parler sans qu'aucun son ne sorte, il se contente de répondre une évidence.

- Oui ! Complètement ivre, clame-t-il, joyeusement.

Rarement on a vu un pirate si enthousiaste à répondre qu'il est parfaitement ivre. Mais bon, Morgane avait cet effet débilisant sur lui et par on ne sait quelle magie, ça lui plaisait très beaucoup. Comme elle lui retient les bras, il n'insiste pas, se contente de savourer son contact et la proximité, bien qu'il eut préféré moins de chemise entre le contact et davantage de proximité. Il soupire béatement.

- Je suis on ne peut plus ravi de vous revoir, Morgane.

Et même s'il ne l'avait pas dit, son regard et son sourire n'exprimait rien d'autre. Le rhum rendait cela juste un peu plus évident. Lors de leur première rencontre, il était pratiquement à jeun et c'était à peine moins retenu. La première fois, ça avait été juste un peu plus... décent. L'alcool aidant, c'était en ce moment une évidence flagrante. Le nier aurait été pareil à nier que l'eau mouille ou que le feu brûle. Voyez le genre ?

Dieux merci ? Non , les dieux , s'ils existaient n'avaient rien à voir là dedans. La seule chose qu'Haize pouvait remercier , c'était la sale nuit qu'avait passé Morgane. La jeune femme soupira , posant un regard désolé sur Haize qui sourait béatement. Qu'allait-elle faire de lui ? Elle ne pouait décemment pas le laisser dans cette rue , complètement ivre , incapable de tenir debout. La jeune femme se mordit les lèvres , non , elle ne peut pas le laisser là. Franchement , elle aurait eu du mal. Foutus sentiments. Et le pire dans tout cela , c'est qu'il semble ravi d'être ivre. Il souriait franchement , à tel point que Morgane se demandait si il souriait à cause du rhum , ou bien si il souriait pour une toute autre chose. Peut-être était-ce à cause de... sa présence ? Elle n'osait pas le croire... Peut-être lui plaisait-elle au fond ? A cette simple pensée , elle rougit , détournant ses yeux vert émeraude du pirate. Si tel était le cas , les choses ne s'arrangeraient pas au fil des minutes qui passaient. Et oui , un homme ivre est capable de dire toute sorte de choses plus ou moins... Plus ou moins jolies à entendre. Et puis , un homme ivre n'a aucune retenue , aussi petite soit-elle , dans ses propos. Morgane avec difficulté. Aie aie aie...

« Vous êtes bien le premier homme que je connais qui soit fier d'être ivre... »

Le teint toujours légèrement rosé , Morgane lâche ses bras. Sauf que visiblement , il ne semble pas capable de rester droit. Evidemment , il balance doucement et... et avant qu'il lui arrive quoi que ce soit , Morgane le retient par les épailes , histoire qu'il ne lui tombe pas dessus. La jeune femme le repoussa doucement , et il tomba assit sur le sol. Le relever. Il fallait qu'elle trouve un moyen de le relever. Sauf que bon , il devait être un peu plus lourd qu'elle. La jeune femme soupira , osant de nouveau poser ses yeux vert sur Haize. Bon sang , elle aurait peut-être dû rester chez elle à se retourner dans ses draps. Enfin voilà , c'est un peu trop tard pour changer d'avis. Et puis franchement , comme si elle , elle allait oser l'abandonner sur les pavés , avec autant de capacités qu'un nouveau né. Morgane fit un pas vers lui , s'étant relevée. Les mains sur les hanches , elle se demandait quoi faire. Avec un soupir résigné , elle s'agenouilla de nouveau près de lui. La jeune femme sourit doucement , tâchant de trouver une solution pour résoudre ce petit problème.

« Si vous voulez bien... tenter de vous relever , ce serait plutôt pas mal , Haize... Rester assit ici c'est loin d'être une bonne idée... »

En effet , c'était loin d'être une bonne idée. Pour le moment , il était tôt , peu de gens traînaient dans les rues , mais cela n'allait sûrement pas tarder. Et vu le nombre d'imbéciles et d'assassins qui se trouvaient sur Meca , Haize et Morgane seraient une cible amusante. Et oui , quoi de mieux qu'une femme et un homme soûl pour s'amuser ? Surtout une femme comme Morgane , "jolie" et peu tentée à l'idée de se battre. Oui , elle détestait de battre. Elle préférait... parler calmement ? Oui , quand elle le pouvait. Mais en général , elle n'avait pas le choix et devait se montrer sans pitié. Morgane était loin d'aimer faire couler le sang d'autrui , mais elle n'avait pas souvent le choix. C'état se battre ou mourir. Quoique certains traitements étaient bien pire que la mort si vous voyez ce que je veux dire... Enfin bon , là n'était pas le problème pour le moment. Là , il lui fallait relever Haize...

Morgane était toujours agenouillée devant le pirate , son esprit cherchant en vein une solution. Elle soupira. Qui ne tente rien n'a rien. Se demandant si c'était une bonne idée , Morgane passa ses bras sous les épaules d'Haize pour l'aider à se relever. Elle craint la chute , mais il n'en fut rien. Cette fois , elle soupira de soulagement. Quoique Haize était toujours un peu trop collée à elle. Mais Morgane craignait qu'il ne tombe , si elle s'écartait de lui...

« Je crois que vous n'avez... que vous n'avez plus besoin de moi pour tenir debout... je me trompe peut-être ? »

Et Morgane rougit, sans qu'il en connaisse la source. Il n'avait rien dit pour la faire rougir. Pas du tout, au contraire, elle aurait facilement pu se moquer de lui, plutôt, mais non, elle rougissait.

- Vous êtes bien le premier homme que je connais qui soit fier d'être ivre...
- Ah ? Ça c'est parce que qu'ils n'ass... n'assument pas ce qu'ils font.

Intéressé et diablement amusé, Haize sourit, toujours aussi béatement et laisse Morgane jouer avec son corps à lui. Oh, rien de très... indécent, mais Haize profitait de la vie, de toute la vie. Elle le déstabilise et il se retrouve assis sur le sol. Il soupire, euphorique.

- Si vous voulez bien... tenter de vous relever , ce serait plutôt pas mal , Haize... Rester assit ici c'est loin d'être une bonne idée...
- Vous croyez ?

Haize avait été saoul des dizaines, voir des centaines de fois, parfois même jusqu'à ramper dans les ruer pour retourner chez lui. Bon, il finissait souvent quelque part entre la taverne et chez lui et ne se relevait qu'au petit matin et il ne lui était jamais rien arrivé. Enfin, on lui avait déjà volé sa bourse, mais il ne se souvenait plus si on la lui avait volé avant ou après qu'il l'ait vidé lui-même.

Morgane était toujours agenouillée devant le pirate , ce qui pour Haize était le presque parfait bonheur. Il la laisse tourner autour de lui. Il l'aurait laissé faire bien des choses autour et sur lui d'ailleurs. Quand il se sent tiré vers le haut, il obéit docilement et s'aide un peu à se relever. Bah quoi, à lui tirer dessus comme ça, s'il ne s'aide pas, elle risque de se blesser. Alors il se relève et, quand même un peu étourdit, ça créé une agréable proximité qui est loin, mais très loin de lui déplaire. Et il est loin de faire quoique ce soit pour s'éloigner d'elle.

- Je crois que vous n'avez... que vous n'avez plus besoin de moi pour tenir debout... je me trompe peut-être ?

Le ciel d'été plonge dans les émeraudes. Il rigole, éthylique.

- Je suis pas certain. Menteur, il se savait parfaitement capable de se tenir debout, et même de marcher. Il le faisait d'ailleurs avant de s'étaler comme un imbécile devant Morgane. Mais on peut faire comme si c'était certain que je ne peux tenir debout.

Proposition tout à fait acceptable, non ?

Morgane continuait de soutenir Haize , hésitant à le laisser tentir debout par ses propres moyens. Patiente , elle attend qu'il lui réponde , tout en évitant de respirer à pleins poumons les effluves d'alcool. La jeune femme fut tout de même sacrément étonnée par sa réponse. Il n'était pas certain de pouvoir tenir debout et il préférait faire comme si i n'y arrivait pas. La jeune femme le regarda droit dans les yeux , tâchant de déceler la moindre trace de plaisanterie dans ses yeux. Elle fut profondément gênée de ne trouver aucune trace de jeu dans ses paroles. Mais que voulait-il vraiment ? Qu'attendait-il d'elle au fond ? Elle ne préférait pas le savoir en y repensant bien... Bon , point positif , il n'avait pas encore tenté quoi que ce soit sur sa personne. Un point pour lui.

« Dites moi , Haize , qu'attendez vous de moi au juste ? Vous voulez peut-être que je vous berce comme un bébé ? »

Est-ce qu'elle plaisante ? Un peu , mais pas vraiment en réalité. Cette soudaine proximité la gêne un peu , elle qui est de nature assez timide et solitaire. Morgane inspira à fond , souhaitant de tout son coeur que Haize ne commence pas à dire des insanités. Elle souhaitait aussi qu'il n'ait auun geste qui lui vaudrait une bonne paire de giffles. Giffler Haize et bien la dernière chose dont elle avait envie à ce moment là. Surtout qu'il était complètement soûl. Une giffle et le pauvre se retrouvait par terre. Après tout , elle ne l'avait pas relevé pour rien ! Alors tant qu'il restait dans la limite de l'acceptable , il n'y avait aucune raison pour qu'elle le remette à sa place. Quoique là , elle l'aurait bien repoussé gentiment. Mais elle a bien trop peur qu'il ne s'étale de nouveau à ses pieds. Elle chercha une solution en vain. D'autant plus que le pirate penchait dangereusement vers elle. Et elle espérait qu'il ne le faisait pas volontairement. Elle leva les yeux au ciel , avec un léger soupir. Vraiment , elle aurait dû rester coucher. Ou rester chez elle , avec cette boule de poils que l'on nomme couramment "chat". Mais cela aurait été trop facile. Morgane avait préféré sortir , prendre l'air. Quelle merveilleuse idée. Si elle n'était pas sortie , peut-être Haize ne se serait-il pas cassé la figure à ses pieds. Il serait peut-être arrive entier chez lui.
Quoique , c'était plus qu'incertain en fait...

Prenant un brin d'initiative , Morgane poussa Haize contre le mur d'une bâtisse située juste derrière eux. Une fois qu'ellle fut certaine que le mur soutiendrait un temps soit peu le pirate , elle s'éloigna un peu de lui. Franchement , l'alcool était vraiment une malédiction pour les hommes. Quel intérêt y avait-il à noyer sa peine dans l'alcool , si c'était pour la retrouver intacte ? Aucun. La réponse était aucun. L'alcool , le rhum , c'était juste le moyen d'oublier ses peines un petit moment , avant de s'y replonger la tête la première. Non , franchement , il n'y avait aucun intérêt à boire encore et encore.

« Moi qui pensais que tout les hommes n'étaient pas des ivrognes... Je suis déçue , Haize , vous releviez le niveau ! »

Cette fois ci , c'était purement ironique. Après tout , si l'alcool lui plaisait , ce n'était pas son problème ! Au moins elle , elle avait la conscience tranquille. Et Morgane était en pleine possession de ses moyens. Déjà qu'elle avait du mal à rester en vie en étant sobre , alors ivre ! Elle ne tiendrait pas une heure sur Meca en était soûle. Quel bonheur que d'être une femme à Meca... ! Non , vraiment , quelle conditions de vie agréables pour une dame sur cet île pirate... Mais bon , c'est comme tout , on finit par malheureusement être habituée à être en danger quotidiennement !

« Que comptez vous faire dans cet état ? »

Morgane le dévisage, comme si elle essayait de trouver quelque chose dans ses yeux à lui. Et décidément, elle ne trouve rien. C'était presque vexant. Ou alors, elle ne trouvait pas ce qu'elle cherchait exactement, ce qui impliquait donc qu'il pouvait y avoir autre chose. Là, c'était plus acceptable. Entre la nuit et le jour, comme ça, Haize avait tout son temps. Et même que, si Morgane le souhaitait, il pouvait s'arranger pour avoir l'éternité. Haize était du genre très malléable.

- Dites moi , Haize , qu'attendez vous de moi au juste ? Vous voulez peut-être que je vous berce comme un bébé ?

Il rigole.

- Naaaan, j'ai passé l'âge. De toute façon, vous ne seriez pas capable de me soulever.

Mais il la laisserait bien le bercer comme un homme. Mais à ce degré éthylique, le temps que ça se diffuse à travers les neurones, le délais était trop long et il perdait le fil de ses pensées. De toute façon, la seule pensée claire qu'il avait en ce moment se trouvait à quelque centimètres de lui et elle était rousse.

Elle lui fait faire un tour et l'accote contre un mur. Il a une vague pensée qu'elle aurait pu le faire avec un peu plus de proximité, ça ne lui aurait pas déplut. Mais bon, parce que l'équilibre lui manque, il se cogne la tête contre le mur. Rien de grave.

- Âââôw... se plaint-il en adressant un regard meurtrier au mur. Mais il laisse tomber l'affrontement à mains nue pour l'honneur. Les murs avaient la réputation d'être très... dur... et résistant. Oui, mesdames et messieurs, mêmes ceux de Meca. Il se contente de se frotter l'arrière de la tête.

- Moi qui pensais que tout les hommes n'étaient pas des ivrognes... Je suis déçue , Haize , vous releviez le niveau !

Il émet un petit reniflement et dévisage Morgane, l'air sérieux. Puis ça se change rapidement en pure contemplation et son sourire en coin réapparait.

- Je ne suis pas un ivrogne, Morgane, affirme-t-il d'un ton onctueux. Ce n'est pas parce que je me saoule dans une taverne que je suis nécessairement un ivrogne. Les ivrognes sont ceux qui ont perdu quelque chose, ceux qui sont malheureux. Moi, je n'ai rien perdu, parce que je n'ai rien, tranche-t-il avec une certaine fierté. Il tapote amoureusement sa lame dans son fourreau.
- Que comptez vous faire dans cet état ?
- Je comptes bien profiter des dernières heures d'euphorie qui me reste avant de m'embarquer pour un temps indéterminé. C'est un plaisir que je m'offre de temps en temps, dit-il en se laissant délicieusement glisser le long du mur, puis, comme un matou fier de lui, il s'étire paresseusement, avec toujours ce sourire béat sur les lèvres. Et vous, Morgane, que faites-vous de si bonne heure dans les rues de Meca ? À part venir à la rescousse des ivrognes je veux dire ?

Haize Sepiida était loin d'être un ivrogne. Les ivrognes était malheureux. Haize était loin d'être malheureux. Haize ne buvait pas pour oublier, il buvait pour le plaisir. Trop, sans doute, mais Haize avait très peu de limites.

Il a passé l'âge ? Elle sourit. Quelle drôle façon de lui dire que non , ce n'est pas la peine qu'elle le berce. Finalement , il n'est peut-être pas si soûl qu'il en a l'air. Ou alors il reste poli et courtois même ivre. Brusquemment , elle regretta ses paroles précédantes. Non , peut-être n'était-il pas un "vrai" ivrogne , ceux qui boient pour oublier leur misérable vie. D'ailleurs , il le lui explique bien assez lui même. Un peu honteuse de s'être ainsi emportée , elle baisse les yeux. Après tout , chacun son passe temps. Le sien , c'était marcher inlassablement sur la plage , sur le sable ou encore directement dans l'eau. C'était incroyable comme l'eau et l'air marin avaient des effets appaisants sur elle. Peut-être que le souffle de l'Océan d'Eris était pour elle un amant de remplacement , fidèle et doux , bien que colérique parfois. Morgane releva les yeux lorsqu'il avoua ne rien avoir à perdre. Elle est intriguée. Comment ça rien ? Morgane est perdue , elle ne comprend plus. Il a toujours sa mère , il n'est pas seul ! Mais qu'est ce qu'elle en sait au fond ? Rien , elle n'en sait rien.

« Rien ? Comment ça , rien ? »

Morgane baissa de nouveau rapidement les yeux , se rendant compte qu'Haize la regardait. Il la regardait avec un certain regard , regard qu'elle ne comprend que trop bien. Elle rougit , horriblement gênée. C'est vrai , cela fait longtemps qu'on ne l'a pas regardée ainsi. Le dernier homme qui l'avait regardée ainsi , elle n'avait qu'une envie , le tuer. Autant dire qu'il y avait beaucoup plus joyeux ettendre comme souvenirs. Elle chassa ceux là de sa tête. Ce n'était vraiment pas le moment de penser à ce genre de choses. Elle y songeait bien assez d'habitude , pas la peine d'en remettre une couche. Pas la peine de remuer le couteau dans la plaie. Mais de toute façon , cette plaie finirait bien par cicatriser un jour , n'est ce pas ? Avec un bon remède , cela finirait par guérir. Vous me dirait , elle aurait aussi pu tenter d'oublier , mais elle avait déja essayé et sans grand succès malheureusement. Elle continuait de souffrir et pour quelque chose de passé , de révolu , d'inaffaçable. Alors à quoi bon y repenser sans cesse ? Cela n'y changerait rien , strictement rien.

Elle soupira. Elle écouta Haize parler , attentive quoiqu'un peu gênée. Elle était toujours gênée... Quelques heures d'euphorie ? Décidément , à chacun sa vision des dommages de l'alcool. Enfin , si cela lui permettait de désoûler , alors pourquoi pas... Morgane le regarda glisser le long du mur , haussant un sourcil. Et voilà , c'était bien ce qu'elle pensait , elle l'avait relevé pour rien , Haize était de nouveau par terre. Elle leva les yeux au ciel , soupirant.

« Et dire que je venais de vous relever... Si j'avais su ! »

Morgane détourna bien vite le regard lorsqu'il lui posa une question. Question redoutée. Que faisait-elle là , si tôt dans les rues de Meca ? Elle grimaça. Si seulement elle le savait ! Ah mais... elle le savait. Elle fuyait sa solitude amoureuse , son lit si vide... Elle n'était plus vraiment seule , il y avait Eldis maintenant. Bien sûr , elle tenait à lui comme à un frère. Mais il restait toujours une place vide , tellement vide dans son coeur. Allez , soyons optimiste , elle trouverait bien quelqu'un pour combler le vide dans son coeur battant.

« Ce... ce que je fais dehors si tôt ? Je... La vérité c'est que je... je fuis la solitude je crois. »

Nan, Haize ne possédait rien, sauf ce qu'il portait en ce moment. À part ses autres lames, soigneusement déjà embarqué sur son navire d'adoption. Et ses lames, il en prenait grand soin. Oui, il ne possédait que ça. Le reste, c'était que de l'emprunt, du partage. Il n'avait pas besoin du reste. Haize donnait beaucoup. C'était facile de donner quand on avait rien. Donner de soi, c'était ce qu'il faisait le mieux.

- Ce... ce que je fais dehors si tôt ? Je... La vérité c'est que je... je fuis la solitude je crois.

Haize hoche la tête, compréhensif. Mais un brin profiteur aussi. Il n'avait pas vraiment de scrupules à cet égard de toute façon. C'était rien de bien méchant.

- Alors vous n'avez pas grand choses à faire pour les prochaines minutes.

C'était une évidence, non ? Qui ne risque rien n'a rien et le pire qui pourrait se passer, c'est un refus de sa part. Un invitant sourire sur les lèvres, il tapote une potentielle place près de lui.

- On dit que je suis d'agréable compagnie, affirme-t-il. Mais la plupart sont des ivrognes et l'affirment quand je paie une tournée. Il fouille dans une poche de sa redingote et en sort une flasque et la tend à Morgane. J'en ai assez pour une petite tournée.

Invitation au vice éthylique, reste à savoir si elle acceptera. Il n'a vraiment pas grand chose à perdre, puisqu'il ne possède rien.

Morgane croisa les bras , haussa un sourcil , regardant Haize , toujours assit par terre , adossé contre le mur. Elle soupira , songeant vraiment qu'elle l'avait relevé pour rien , puisqu'il était de nouveau par terre. Mais bon , tant pis , ce qui est fait est fait. Se rendant compte qu'ils sont en plein milieu de la rue , Morgane jette un coup d'oeil derrière elle. C'est qui commençait à y avoir du monde. Et... Oh , non ! Pourquoi fallait-il qu'il y ait toujours un abruti prêt à la regarder pour n'importe quoi ? Sa tenue était pourtant loin d'être indécente ! Elle lui jette un regard noir , et à son plus grand soulagement , il s'éloigne , non sans avoir poussé un sifflement admiratif. Ou bien pervers , au choix. Elle jura , se retournant de nouveau vers le pirate , toujours au sol.

« En effet , je n'ai rien à faire pendant un bon moment... »

Cependant , elle est plus qu'étonnée lorsqu'il tapotte une place à côté de lui. Elle secoue la tête. Ah non , elle n'allait pas s'asseoir par terre aux yeux de tous. Peut-être était-il d'une compagnie agréable , mais ce serait certainement mieux ailleurs qu'en plein milieu de cette rue. Malgré le sourire de Haize , Morgane hésite. Comme à son habitude , elle une main dans ses cheveux roux , cherchant quelque chose , de vrai si possible , à lui répondre. Elle détourne le regard , songeuse. De toute évidence , la jeune femme n'est pas douée pour mentir. A quoi bon de toute façon ? Cela n'a jamais servit à rien de mentir , sauf à empirer une situation déjà assez embarrasante. On a rarement vu des mensonges bénéfiques. Voire jamais. Morgane sourit à Haize , timidement.

« Votre compagnie est peut-être des plus agréable , mais je vous rappelle tout de même que vous êtes par terre , au beau milieu de la rue... C'est loin d'être le meilleur endroit pour me tenir compagnie , vous savez. »

Elle avisa en suite la flasque qu'il lui tendait. Avec un sourire presque moqueur , elle s'agenouille en face de lui et repousse son bras doucement. Non , vraiment , Morgane n'était pas d'humeur à boire ce matin là. Oh bien sûr , elle aurait eu de très bonnes excuses. Sa solitude , ses peurs , ses déceptions... Mais boire n'arrangerait pas sa situation , elle le savait. Noyer son chagrin dans l'alcool était loin d'être un de ses principes. Mais bon , chacun ses idéaux. Ce n'étaient pas les siens et ça , bon nombre d'hommes avaient été déçus de l'apprendre. Et oui , une femme sobre est beaucoup moins facile à avoir qu'une femme ayant bu du rhum , ou autre chose , toute une soirée. Ce genre de femmes étaient très facile à convaincre d'aller passer un peu de temps dans une chambre. Quoique certaines n'avaient pas besoin d'être ivre pour accepter ces propositions peu srupuleuses. Enfin bon , c'était ça , la vie sur l'île de Meca.

« Navrée , je n'ai pas vraiment envie de me soûler ce matin...»

Il se doutait bien que c'était pas pour rien qu'elle se retrouvait dehors à cette heure. Et seule. Et dans cet état d'esprit, on ne prévoyait faire quelque chose que lorsqu'il était temps d'aller dormir. Bref, le sifflement d'un passant lui tire un autre sourire. Il n'en pensait pas moins, mais lui, il le disait ouvertement, pas en sifflant. Elle ne semblait pas apprécier. Il se demandait bien pourquoi. Sans doute qu'elle avait passé plus de temps sur Meca qu'en mer.

À l'invitation, elle secoue la tête. Un refus ? Elle lui refuse ça ? Argl !

- Votre compagnie est peut-être des plus agréable , mais je vous rappelle tout de même que vous êtes par terre , au beau milieu de la rue... C'est loin d'être le meilleur endroit pour me tenir compagnie , vous savez.
- Y'aurait bien d'autre endroits, mais vous allez me traiter de débauché.

C'était pas faux, d'un certain sens. Elle s'agenouille devant lui. Lui, il la regarde, les yeux brillants. Elle repousse la flasque.

- Navrée , je n'ai pas vraiment envie de me soûler ce matin...

Il hausse les épaules, sans se priver d'en prendre une gorgée au passage, puis il la rebouche et la range dans la poche de sa redingote.

- Y'en a pas assez pour se saouler de toute façon, même vous, affirme-t-il, candide.

Puis il se fige, tandis que les premiers rayons de soleils s'insinuent entre les bâtiments. Il la regarde, admiratif, jusqu'à ce qu'un rayon de soleil vienne l'éblouir. Il cligne des yeux et penche la tête, pour se retrouver dans l'ombre de Morgane. Le rayon créé une auréole enflammée derrière morgane, accentuée par la couleur de ses cheveux. Tout pour lui plaire, j'vous assure. Il garde son sourire, puis il rigole.

- Vous venez de vous embrasez. J'avais jamais vu ça, dit-il, la voix rauque. Enfin si, une fois, mais avec l'odeur et la fumée, c'était beaucoup moins sublime comme spectacle. Un autre sourire. Il fixe Morgane avec admiration. Mon invitation tient toujours, dit-il en tapotant la place à côté de lui. La voyant hésiter, il insiste. Qu'est-ce que vous avez à perdre, hein ? À part du temps ? Vous avez dit que vous en aviez à tuer. Allez, vous ne pouvez pas me refuser ça. J'vous ai sauvé la vie et j'en ai même pas profiter, lance-t-il, un brin profiteur.

Bah quoi, hein ?

Le traiter de débauché ? Soudain , Morgane a plusieurs lieux en tête , mais nous n'en citerons aucun pour rester courtois et un minimum... un minimum correctes. Quoiqu'il en soit , Morgane ne peut pas s'empêcher de sourire à Haize. Un sourire timide , mais un sourire tout de même. Et un joli , en plus.

« Si les autres endroits sont à l'air libre et loin de la ville... Alors je ne dit pas non , Haize... »

Morgane ne perd pas son sourire , lorsqu'il boit , lui , alors qu'elle vient de refuser son invitation à la boisson. Il boit pour elle , en quelque sorte. Enfin bref , la jeune femme sourit , et c'est trop rare. Et c'est d'autant plus rare que c'est un homme totalement ivre qui la fait sourire. Elle quand il dit que même elle ne pourrait pas se soûler avec ça , elle éclate de rire. Vraiment , ça fait longtemps qu'elle n'a pas rit autant. Il faut dire que Haize avait tout pour la faire rire. Ivre comme on ne sait quoi , assit par terre , à la complimenter dès qu'il le peut. C'est vraiment drôle. Mais là , elle se sent presque bien. Et puis... Elle n'est plus seule. Et ça , ça vallait bien un de ses sourires ! Et puis...

Morgane se demande pourquoi Haize penche la tête comme ça , soudainement. Les effets de l'alcool peut-être ? Sans doute... Et là , il commence à la complimenter. Morgane devient vraiment , vraiment toute rouge. Elle n'est vraiment pas habotuée à être ainsi complimentée. Elle détourne le regard , horriblement gênée par ce genre de paroles. Elle soupire , lorsqu'il tapotte la place vide à côté de lui. Elle sourit , avec un léger rire qui suit.

« Pourquoi pas , après tout... mais pas par terre , allons ailleurs... »

Elle lui tend la main , en espérant qu'il ait la présence d'esprit de la saisir pour se relever. Si il détache ses yeux d'elle , ce qui ne la dérangerait pas vraiment , tant elle est gênée par son regard. Non elle n'a pas l'habitude d'être regardée... ainsi.

[ HJ : désolée , aucune motivation aujourd'hui.....]

Morgane lui sourit. Un tout léger sourire, mais Haize se demande si c'est pas la chose la plus magnifique qu'il lui a été possible de voir. Un sourire de Morgane, c'est comme voir le bateau ennemi couler, c'est comme sortir le coffre de terre, c'est comme le soleil qui embrase l'aurore. C'est quelque chose à savourer comme une victoire.

- Si les autres endroits sont à l'air libre et loin de la ville... Alors je ne dit pas non , Haize...

Il ira où elle le veut bien.

- Où vous voudrez, murmure-t-il.

Et elle rougit lorsqu'il commente son embrasement. Il aurait pu trouver plus romantique, ou fleur bleu, mais il était pas vraiment en état de réfléchir. Et d'ailleurs, Haize réfléchissait que de temps en temps avant de parler.

- Pourquoi pas , après tout... mais pas par terre , allons ailleurs...
- Aller ailleurs ? Par terre ailleurs ? C'est pas bien ici ? Il la détaille un moment, puis lui sourit (de plus bel, parce qu'il sourit déjà..) D'accord, tout c'que vous voudrez, Morgane.

Et il lui prend la main, mais pas vraiment pour prendre appui. Il prend plutôt appui sur le mur pour se relever. Mais bon, il est de coutume de prendre la main tendue, surtout si c'est celle de Morgane. Et il ne compte pas la lâcher. Face à Morgane, il doit cependant la relâcher, ne serait-ce que pour prendre sa lame et sa redingote. Bah oui, on est pirate ou on ne l'est pas. Un pirate de classe comme Haize ne pars jamais sans sa lame et sa redingote. Ça fait parti du personnage.

Redingote retenue par le pouce, le fourreau de sa lame perchée sur son épaule, toujours aussi débraillé qu'au tout départ, même plus si c'est possible, c'est à sont tour de lui tendre la main. Ou plutôt le bras. Rare acte de galanterie à Meca. La coutume sur Meca veut qu'on lui mette la main aux fesses, mais Haize sait que c'est pas du tout le genre de Morgane.

- Je suis à votre entière disposition, dit-il, avec un sourire, mais nul doute qu'il est très sérieux dans sa proposition.

Où elle voudra ? Morgane réfléchit un instant , mais elle a un peu de mal à imaginer où ils pourraient aller. Et si possible à un endroit où il ne trainerait pas un ivrogne tout les trois mètres. Paradoxal , non , puisqu'Haize se truove être actuellement complètement ivre. Mais il l'a dit lui même , il n'est pas ivrogne. Allons bon... Morgane est de bonne humeur , alors elle décide de le croire. Après tout , elle n'y perd et n'y gagne rien , alors pourquoi pas...

« Oui , Haize , ailleurs... Navrée de vous l'apprendre , mais ce n'est pas du tout mon genre de m'asseoir par terre , en plein milieu d'une rue... M'asseoir par terre , pourquoi pas , mais certainement pas contre un mur dans une de ces rues ! »

Morgane haussa un sourcil. Elle se demandait si il n'avait pas mal à force de sourire comme ça. Au bout d'un moment , cela devait bien finir par être douloureux , vous ne croyez pas ? Quoiqu'il en soit , la jeune femme est assez intriguée par son sourire , bien qu'elle pensa en être... la cause ?

« Pourquoi souriez vous ainsi ? »

Puis il prend sa main , mais bizarrement , il ne s'en sert pas pour se relever et lui préfère le mur. Légèrement offusquée , Morgane se demande si il ne profite pas un peu de la situation. Non , réctification. Il profite de la situation. Elle allait retirer brusquemment sa main , mais il a la présence d'esprit de la lâcher avant. A peine l'a-t-il lâchée , que déjà Morgane croise les bras , les sourcils froncés.

Morgane ne bouge pas d'un pouce lorsqu'il lui tend le bras. A quoi s'attendait-il ? Non , elle ne prendra pas son bras tant qu'elle ne saura pas exactement à quoi il joue avec elle. Franchement , si c'est une tactique quelconque de séduction , il peut revoir ses plans , tous de la lettre A à la lettre Z !

« Bon sang , à quel jeu tentez vous de jouer avec moi , Haize ?! »

Haize jette un coup d'oeil à Morgane, ne saisissant pas vraiment le sens de sa question. À jeun, peut-être que ça aurait été plus clair... mais étrangement, il en doute.

- Les gens ont l'habitude de sourire quand ils sont heureux, Morgane, informe-t-il, l'air grave. Je ne suis pas comme les autres, mais je ne suis pas si différent non plus, répond-il en souriant à nouveau.

Déception, elle ne prend pas son bras. Et en plus, elle lui demande à quel jeu il joue. Étrangement, cette question le trouble plus qu'il n'aurait dû. Son sourire s'efface et, sur le coup, il ne semble même pas avoir comprit la question.

- Quoi ? questionne-t-il d'une voix éteinte.

Il a soudain l'air d'un gamin à qui ont demande " Qui a mangé les biscuits ? " mais qui sait que c'est pas lui, parce qu'il fouillait à ce moment là dans la penderie de sa mère à la recherche des bijoux (Haize a toujours su qu'il découvrirait des trésors cachés). Un air coupable avec à la fois un air parfaitement innocent.

- Je suis désolé, j'ai fait quelque chose pour vous froisser ? À part être un ivrogne et m'assoir par terre je veux dire...

Bon, Haize ne se considérait pas comme un ivrogne. Mais oui, il s'assoyait volontiers par terre quand la situation s'y prêtait. Pourquoi pas ?

Morgane est un peu perdue , elle ne sait que penser. Comme les autres ? Peu d'autre personnes appréçiaient de s'adosser à un mur pour désoûler... Quoique non , attendez. Nous sommes à Meca , n'importe qui est capable de faire n'importe quoi. Mais si il y a bien un point sur lequel Haize se trompe , c'est le sourire. Personne ne sourit à Meca. Ivrognes mis à part bien entendu. Mais ce n'est pas le même sourire du tout.

« Vous vous trompez , personne n'a l'habitude de sourire à Meca. Ailleurs , peut-être , mais ici , plus personne ne sourit. »

Par la suite , Haize ressemble soudainement à un gosse qui aurait été pris la main dans le sac. Le pire , c'est que Morgane n'aurait su dire si il était coupable ou innocent. Son air été un parfait mélange des deux. Morgane ne sait vraiment pas quoi penser tout d'un coup. Joue-t-il avec elle , ou n'est-il même pas conscient que sa piètre tentative de séduction est en train déchouer ?

« Oh et puis non , laissez tombez... C'est moi qui m'imagine n'importe quoi... »

Pendant un moment , quelques secondes en réalité , elle le regarde étrangement , ne sâchant que penser réellement du personnage. C'est étrange , il s'est traité d'ivrogne alors qu'il prétendait fortement le contraire jusque là. Morgane est embarassée. Brusquemment , elle se demande si elle ne devrait pas rentrer chez elle , plutôt que de rester là à se comporter comme une véritable idiote avec Haize.

« Je...je devrais m'en aller , plutôt que de dire des sottises , je suis désolée , je... je vais vous laisser , je crois... »

Pourtant, Haize n'avait rien dit de si déroutant. Il avait parfaitement raison. Ni pire, ni moins pire que les autres, ils souriant quand il était heureux. Pas sa faute si la plupart des habitants de Meca n'étaient pas heureux. En parlant de tout le monde, il parlait de toute le monde en général, pas que de Meca.

- Pas ma faute si les gens de Meca ne sont pas heureux. Et puis, même ça, c'est pas totalement vrai. J'en vois des tas de gens rire, moi. Y a des tas de gens heureux sur Meca.

Laisser tomber ? Lui laisser tomber ? Haize Sepiida laisser tomber ? HA HA ! La meilleure ! Même ivre mort, Haize restait tenace. Et en ce moment, il était pas ivre mort. Juste ivre. Alors il restait d'autant plus tenace.

- Peut-être est-ce parce que vous ne regardez pas assez les gens, dit-il d'un ton neutre.

Et en plus elle essaie de se pousser ? Ah non, ça par exemple, ça ne se passera pas comme ça. Elle aura beau essayer de se pousser rapidement, elle n'aura pas le temps de faire deux pas que la main de Haize se referme sur son bras et la retient fermement. Une poigne étonnamment ferme pour quelqu'un qui semble aussi ivre. Il l'attire vers lui et l'approche, tout près. S'il est moins ivre qu'on ne le croit, il a bu, ça c'est certain. Le regard bleu, dans la lumière du matin est la même couleur que le ciel. Un bleu, délavé.

- Peut-être aussi que vous vous croyez si malheureuse que vous ne voyez par le bonheur des autres. C'est presque un reproche. C'est presque lourd de menace. Il semble s'adoucir un peu, relâche sa poigne, mais sans la relâcher totalement. Vous savez, tout le monde s'en fout pas mal qu'on soit assis dans la rue, à moins de bloquer le chemin. Quoique même là, ils risquent de vous roules dessus avec leur charrette. Il fronce les sourcils. C'est étrange, vous êtes si égocentrique, mais en même temps si concernée par ce que les gens pourraient penser de vous, dit-il, comme s'il constatait. Mais vous me plaisez terriblement, avoue-t-il en lui plaquant un baiser sur les lèvres.

Puis il la relâche aussi brusquement qu'il l'a saisit. Son sourire en coin revient, visiblement satisfait de son coup.

Morgane fut soudain d'une pâleur cadavérique. Elle était pessimiste , bien trop pessimiste. Oui , des gens souriaient à Meca... rarement , mais il souriaient... Mais pourquoi était-elle si pessimiste ? Elle n'en savait rien , rien du tout. Mais bon , elle n'avait pas vraiment le temps de se pencher sur la question. Et puis de toute façon , elle n'avait vraiment pas envie de s'y pencher maintenant. Elle n'avait pas vraiment envie de se perdre dans de grandes pensées philosophiques. Pour le moment du moins...

« Si je ne regarde pas les autres , c'est parce qu'eux font bien trop attention à moi. Personne n'aime être regardé comme un jouet ou un animal en cage. Alors par pitié , pas de jolies théories toutes faites. »

Elle lâcha un cri stupéfait lorsque Haize l'attrappa par le bras. Elle tenta en vain de se libérer , mais n'y parvenant pas , elle se contenta de lui lancer un regard noir. Comment osait-il... comment osait-il la toucher de cette façon. Avec un juron , elle tenta encore de se dégager , sans plus de succès , hélas.

« Lâchez moi , tout de suite ! »

Loin de la lâcher , il lui fait la morale. Dans une colère noire , elle l'écoute. Comme si elle ne le savait pas , que les gens se moquaient bien des autres. Vraiment , il vient de la mettre dans une rage folle. Et encore plus lorsqu'il l'embrasse avant de la relâcher. Morgane écarquilla les yeux , surprise à un point inimaginable. Comment a-t-il osé faire ça ? Comment ?! Et le pire , c'est qu'il continue à sourire. Sans vraiment réfléchir , elle le giffle.

« Ne refaites jamais ça , Haize ! Jamais ! »

En colère et attristée , elle s'éloigne , les poings serrés fermement. Elle aurait dû rester chez elle...

La gifle sur sa joue brûle, un peu comme le feu de la victoire. Sans perdre son sourire, il porte ses doigts sur sa joue, tout en regardant Morgane, furieuse.

- Ne refaites jamais ça , Haize ! Jamais !

Oh que si il le refera, s'il en a la possibilité. S'il a la moindre chance de le faire, il le fera et le refera encore. D'ailleurs, son sourire l'exprime clairement. Haize est un marin... un pirate. Il pille, il incendie, il vole, il dérobe... entre autres choses. C'est un adepte de la liberté utopique que provoque la Haute Mer. Non seulement, il a un sourire sur le visage, mais il arrive à le faire paraître aussi dans sa voix.

- Je pars en mer au courant de la journée pour un temps indéterminé. J'y laisserai peut-être ma peau. Je vous ai sauvé la vie, selon vos propres paroles. Vous me deviez au moins ça, lance-t-il tandis qu'elle s'éloigne. Ce baiser volé sera dans quelque heures mon seul regret de quitter la terre.

Haize sincère ? Ravi et sincère, à ne pas en douter. Haize avait ce quelque chose de déroutant qui fait toujours douter un brin. Il était indéniablement un naïf et un candide. Il n'avait pas l'air de faire la moindre chose avec une intention mauvaise. Il agissait parce que ça lui passait par la tête et parce qu'il était du genre ludique.

Il avait froissé Morgane, il le savait. Mais il restait persuadé que c'était la surprise et qu'elle ne lui en voulait pas vraiment. Sourire admiratif sur les lèvres, il se passe une main dans les cheveux. Puis jette un coup d'oeil en direction du port.

- Océan, me voilà.

Haize était satisfait. Son séjour sur terre se terminait de merveilleuse. Il se mordille la lèvre inférieure, essayant de se rappeler de son odeur, de la douceur de ses lèvres.. et d'en fantasmer une grande partie. De quoi agrémenter les longues nuits en haute mer.

Une grande inspiration, Haize dégrise lentement. Et il se met lui aussi en marche.

» Un puzzle bien particulier à assembler
» [Mariage - Hotel particulier éraçon] Réception
» Un Haize peut en cacher un autre .. (PV)
» Attaque de pirates | Haize & Ange
» Retour aux sources | Joshua & Haize

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Recherche avancée