Peut être derrière un massif de roses ? ( libre)

Allons bon ! Cela faisait a peine quelques jours qu'elle était arrivée et elle se perdait déjà ! Malédiction ! Un petit pied fin sanglé dans des sandales a fines lanières vint heurter le sol dans un mouvement bien peu féminin. L'auteure de cette manifestation explicite d'énervement n'était autre que la fille bienaimé de Charles, Duc d'Erac, nouvelle Dame de Compagnie de la Reine...Otez vous l'idée d'une jeune femme posée et sereine, car en cette heure, elle n'était rien de tout cela. Non, sa bouche au reflets irisée était tordue en un rictus de contrariété et son regard, habituellement pétillant de rire, ne reflétait qu'énervement. Même la beauté éphémère d'un rosier ne put venir a bout de sa colère...bien peu sérieuse, vous en conviendrez. Elle ressemblait a tout, sauf a une noble Dame de la Cour à cette minute. En vérité, vous avez sous les yeux l'image même d'Astéride d'Erac lorsqu'elle ratait un sort ou une incantation. Certes, au fond, elle n'avait rien d'une gamine insolente et mal élevée, mais là, à l'abri, elle se sentait tout les droits ! Le moment d'être une jolie poupée de cire viendrait bien assez tôt comme ça, alors pourquoi ne pas se lâcher dans un...Joli florilège de jurons tous autant graveleux que les autres ? Cela dit, il est important de souligner qu'elle avait entendu ces mots de la bouche même de Mélisandre ! Vous remarquerez bien assez tôt que jamais, au grand jamais, elle ne désigne Mélisandre comme sa mère...Les mots maman et mère sont a tout jamais bannis de son vocabulaire...Il aurait été judicieux d'en bannir les quelques insanités qui venaient de sortir de sa bouche par la même occasion. Ceci dit, se croyant seule, avec, pour seul témoin, un rosier, elle ne s'était pas retenu. Astéride ne put retenir un léger coup d'oeil au alentours, prise par une petite appréhension, on ne savait jamais n'est ce pas ? Rassurée, car elle n'avait vu personne, elle se mit a soupirer tout en tripotant le pendentif qu'elle portait autour du cou, absolument pas consciente que le rosier lui cachait une grande partie de la vue.

Bien, bien, bien...Si elle ne se trompait pas, elle se trouvait dans les jardins de la ville...Ce qui voulait dire que le palais royal se trouvaient sur la gauche !...Ou...La droite ? Ou...Tout droit devant elle, par delà cette arche ? N'était ce pas lui qu'elle voyait au loin ? Sa poitrine se souleva encore une fois...Mais là, c'était un soupir de lassitude, d'après le soleil, cela faisait bien une heure qu'elle recherchait le chemin jusqu'au palais et, autant l'avouer, sa trop grande fierté l'avait dissuader de demander de l'aide aux gardes qu'elle avait put croiser...Maudite fierté ! Par pitié ! Un tit coup de pouce ?

Cela faisait maintenant des heures qu’Odilon Cyl-Amérith flânait dans les rues de la si belle et si célèbre capitale des hommes, Diantra. Toutes ses habitations chaleureuses, tous ces marchants ambulants, toute cette agitation ambiante, cela agissait comme un baume au cœur vide de l’elfe. Emportée par l’allégresse qui régnait en maître sur les ruelles de la cité, la jeune fille se laissa promener au son des différentes musiques qui venaient de part et d’autre des commerces, des tavernes, et de musiciens ambulants. Réprimant maintes fois l’envie de se joindre dans se tumulte artistique, elle cacha sa flûte en noisetier bien au fond de la sacoche qu’elle ne quittait jamais. Odilon ne voulait pas attirer l’intention, elle était ici en territoire inconnu, et sa priorité du moment était de trouver un endroit où passer la nuit, qui se terminait presque déjà. Ceylan et elle avaient voyagé pendant de longues heures auparavant, et ils s’étaient séparés à l’entrée de Diantra, où l’elfe avait laissé son étalon à de jeunes palefreniers, laissant ainsi chacun à son probablement triste sort, enfin surtout pour Ceylan.

Odilon frappa à toutes les portes qu’elle croisa, et la réponse était toujours la même, « Désolé, nous n’avons plus de place ici. » ou encore « Nous ne tenons pas une auberge ! Hors d’ici ! ».
La peste était belle et bien finie, et les habitants de la capitale des hommes ne pensaient qu’à fêter ce retour à la normal. De nombreux étrangers affluaient pour voir les vestiges de la cité mythique, ayant maintenant résisté à l’un de pire cataclysme.

L’elfe se résigna à trouver un endroit à l’abri, mais à l’extérieur. Au bout de la rue où elle se trouvait, elle aperçut une masse verte et fleurie, cela devait être un parc, et à cette heure-ci, personne ne devrait s’y trouver, c’est là qu’elle décida de s’installer pour dormir. La végétation était luxuriante, bien que l’endroit assez petit, ce parc lui rappelait la cité elfique où elle vivait avant de s’exiler. Se croyant seule, Odilon se mit à chantonner un air très connu et très populaire auprès des Elfes Sylvains. Elle commença aussi à danser en sautillant, se baladant au milieu de toutes ces magnifiques fleurs et plantes, et au détour d’une grande haie parsemée de roses d’une couleur éclatante, elle se retrouva face à une sublime jeune femme, une humaine probablement, avec un certain maintien qui en disait long sur ses origines et son statut. Ses yeux noirs ne la foudroyaient pas, comme l’aurait pensé Odilon, la belle semblait perdue, comme l’était l’elfe.

- Heu.. Bonsoir ... Lui lança doucement Odilon en se courbant légèrement, de peur de ne pas se comporter comme il le foudrait avec quelqu'un du rang de la demoiselle.

Hein !? Elle n'était pas seule ?!!! Damned ! Vite, enfilons ce costume tant de fois étrenné a la cour de sa mère ! Celui qui terne son regard, celui qui pare son visage de cire, celui qui étouffe ce qu'elle est...Eteint, son regard se leva sur la personne qui venait de lui adresser la parole. Un...Un...Elfe ?!! Oublier l'attitude hautaine et froide ! Oublier les années d'instruction ! Astéride n'en croyait pas ses yeux, un elfe ! Un vrai ! Pas de doute ! ces oreilles en pointe, ce visage fin et empli de majesté, cette silhouette svelte et déliée ! Un vrai de vrai !

Faut il préciser que la jeune fille n'avait jamais vu d'elfe de sa vie ? Non, pas vraiment, son air ahuri et légèrement idiot parlait pour elle. Oh, elle en avait entendu parler, oui, elle savait sans l'ombre d'un doute que ce peuple fier et majestueux existait, mais...De là a en voir un en chair et en os ! C'était une autre paire de manche ! Les récits qu'elle avait lu ne savait rendre justice a ce mélange de grace et de beauté qu'elle avait devant les yeux.

-C'est pas vrai...

L'oeil fixé sur son interlocutrice, Astéride n'avait pas conscience que son attitude pouvait être impolie non, elle avait murmuré comme prise dans ses pensées...Dans sa surprise plutôt ! Si bien qu'elle n'avait même pas fait attention a la petite révérence que lui avait adressée l'elfe. Si elle ne s'était retenue, elle aurait tripoté les oreilles pour être sûre. Cela dit, ces bonnes manières étaient bien ancrées en elle aussi épargna-t-elle a l'elfe l'humiliation d'un tripotage intempestif...

Finalement, la jeune femme se secoua, allons ! Elle n'allait pas resté comme deux ronds de flanc ! C'était une chance incroyable qui s'offrait à elle ! un peu de dignité que diable !

-Hum...Bonsoir !

Réussit elle a dire avec une certaine assurance. A son tour, elle inclina la tête, l'oeil pétillant. Si sa mère la regardait en cette heure, nuls doutes qu'elle se serait retrouver enfermé a double tour dans sa chambre.

-Dites...Ma question va vous paraitre...comment dire..Etrange mais...Etes vous une elfe ?!

Faut il souligner l'absence flagrante de subtilité dans cette question ou vous aviez deviner tout seul ? Mais avouons que là n'était pas une injure, juste l'expression d'une surprise magnifique.

Devant l’expression ahurie et tellement empreinte de curiosité de son interlocutrice, un petit et timide sourire se dessina sur son visage fin. Ne voulait toujours pas heurter la jeune femme, Odilon choisit avec précaution ses mots, afin de répondre à la question de la belle.

- En effet, mademoiselle. Je suis bien, une Elfe, et je me nomme Odilon, Odilon Cyl-Amérith. Dit-elle en s’inclinant de plus belle. Je me trouve en ce moment à Diantra car je compte retourner d’ici peu au Royaume des êtres de mon sang, afin d’y retrouver ma famille et les miens, que j’ai quitté il y a maintenant de bien et tristes nombreuses années.

La situation était relativement impayable mais aussi assez tendue. Les deux femmes se tenaient l’une face à l’autre, se toisant du regard, non sans admiration, et tout cela sans faire ou presque le moindre geste. Un bref silence s’installa, que l’elfe brisa aussi vite qu’il était arrivé.


- Je devine, que vous êtes de sang royal ? Demanda Odilon avec un tact certain mais une aisance à revoir. L’elfe savait, en général, reconnaître les gens réellement importants et de haut rang.
A qui ai-je donc l’honneur ?

J'espère être proche de la vérité si ce n'est pas le cas..
{ Edit de Lilianna : fais attention à ta sign , elle déforme le forum ! Réduis la s'il te plait }

La voix mélodieuse de l'apparition lui répondit et, un large sourire illumina le visage de la jeune noble, transfigurant ainsi une beauté terne en une rose immaculée. Elle ne s'était pas trompée ! C'était impressionnant tout de même ! Il lui avait fallut se perdre dans la capitale humaine pour tomber sur une elfe ! Astéride en aurait sauté de joie si sa bonne éducation n'avait pas froncé les sourcils.

-Odilon ? C'est très joli comme prénom. Jamais je n'aurais penser rencontrer un elfe sylvain dans les rues de Diantra ! Imaginez ma surprise ! J'espère que je ne vous ai pas fait mauvaise impression tout à l'heure. Mais voyez vous, j'ai une bonne excuse ! Je suis..Perdue !

Volubile, la jeune femme parlait tout en faisant danser ses mains dans l'air, elle n'avait plus rien de la fille de Duc empreintée et froide. Tout a son enthousiasme, elle oubliait des années d'éducations et, c'est cela qui, faisait tout son charme. La dessus, Odilon enchaina sur son..sang. Astéride secoua quelque peu la tête et le mouvement provoqua la libération d'une boucle brune de la résille perlée qui lui couvrait la tête.

-Où donc ais je la tête !

S'exclama-t-elle lorsque son interlocutrice lui demanda son nom, pour un peu elle se serait frapper le front du plat de la main. Finalement, elle reprit contenance et s'inclina légèrement.

-Je m'appelle Astéride, Astéride d'Erac. Enchantée ! Ceci dit, je ne suis pas de sang royal, je suis juste la fille cadette du Duc d'Erac, un grand ami de feu notre roi, le père de sa majesté actuelle Ultuant. Et cela ne m'empeche pas de me perdre bêtement.

Finit elle dans un soupir blasé.

L’elfe ne pu que sourire de plus belles aux paroles de la douce noble qui se tenait tout près d’elle.


- Je pense que vu l’immensité de Diantra, tout le monde peut et doit s’y perdre. Tout est tellement majestueux ici, il est normal de se sentir un peu déboussolé, tout petit, face à tant de grandeur.


Les manières d’Astéride se confrontaient avec les opinions toutes faites, déjà établies, et franchement bornées d’Odilon. Pour elle tous les nobles n’était que des snobs vantards, près de leurs biens, de leur paraître, et de tout ce qu’ils pouvaient toucher. Ce n’était pas des êtres dotés d’une
raison, d’une conscience, encore moins d’un cœur et d’une âme, de sentiments. Et pourtant en regardant la jeune duchesse, l’elfe du admettre qu’elle avait soit complètement tord, ce dont elle doutait, soit qu’Astéride était plus qu’une exception, mais une étoile au milieu d’un espace si sombre et si renfermé sur lui-même.


- Sachez que je suis aussi ravie que vous l’êtes de faire votre connaissance, bien que mon sang semble impressionner, me donner quelconque statut sur cette terre, et j’en passe, pour moi, rencontrer un être noble, est aussi un très grand honneur, mademoiselle. Lui dit-elle en courbant une nouvelle fois l’échine.