[Chateau] Rencontre avec le Comte

Un pas, puis deux, l’écho de chaque contact entre son soulier et le sol de marbre résonnait étrangement. Derrière elle, un homme en cape, l’odeur de sa chair putride effacée par quelques onguents, il cachait son visage à la joue creusée par la pourriture. Ses cheveux noirs, long, soyeux, dépassaient, pourtant un quelque chose dans son aura le rendait inhumain, lui qui marchait pourtant avec grâce a coté de la jeune femme. Lui qui avait tout d’un noble, semblait écraser de son aura de prestance la petite silhouette de celle qui marchait en tenant à demi la cape de son… maitre ?

Mais voila, l’ironie voulait que ce soit l’inverse, qu’elle soit la gardienne de la déesse de la mort et que son compagnon soit celui qui jadis était prince et aujourd’hui, protégeait de sa mort la vie de celle qu’il avait aimé en des temps ou les souvenirs paraissaient flous. Relevant son regard vide il murmura quelques mots avant de la délaisser derrière lui. Elle avait besoin d’information sur Miradelphia, et qui donc serait plus doué pour ça que lui… ?

Prenant son mal en patience elle recula un peu, cherchant de ses mains abimées et sales le premier mur ou elle pourrait prendre appui. Enfin sa main rencontre quelque chose, du tissu ? Non… la preuve, une main lui prend violement le poignet et la jette au sol.

« Sale mendiante, ne me touche pas ! Ton maitre ne t’a t’il pas enseigné à te tenir ?! »

Alors une nouvelle fois elle fait LA terrible erreur, elle lève son regard ambre sur l’homme. Il est prit d’un frisson glacé, il a peur sans doute, mais sa crainte se change en haine et il frappe le visage pour y aposer sa marque rouge.

« Créature de l’enfer… que les dieux aient pitié de toi. »

Et il s’écarte, laissant au passage son pied voler vers le flanc de la malheureuse. Les gardes qui tels deux chiens bien éduqués n’avaient pas quitté leurs place alors qu’un gentilhomme se présentait, se mirent à rire de manière grasse.

« Pour voir le comte il faut être attendu, prenez un peu de temps, nous viendrons vous faire chercher quand il pourra vous recevoir. »

Lentement elle sentait la présence d’une autre personne, elle fut défendu par un noble, au son de sa voix cela ne la trompait pas. Son parlé habile et tranchant comme une rapière effilée… bien trop longtemps qu’elle n’avait eu le plaisir d’entendre une tel voix. Elle n’avait pas des mains de noble, visiblement abimée, mais pourtant, ses doigts était long et fin… et loin de ne pas être entretenue. Avec toute la grâce d’une princesse, elle glissa sa main dans la sienne et marcha a son coté. Elle avait quelque chose de princier sans en avoir l’apparence. Prenant place avec grâce dans le fauteuil, elle avait un port princier, noble, nullement capable de tromper quand a sa vie passée.

« Merci messire, mais j’ai l’habitude de se genre de réaction… j’ai appris qu’en miradelphia les drows était une race haie, même si je ne porte que peu de leur sang, il est suffisant pour marquer a jamais mes yeux. Et rassurez vous, je ne suis pas diabolique, pas plus que tout être humain peu l’être… »

Elle ne pouvait pas voir ses réactions, d’ailleurs elle ne voyait rien depuis sa renaissance. Les yeux ambre posé sur lui, son regard terriblement vide, elle attendit qu’il prenne a nouveau la parole, chose qu’il fit plus vite qu’elle ne l’aurait cru.

« Oui j’ai un nom… Je suis la pri…. La… heu… »

Elle avait faillit trahir pour la énième fois son statue et son nom, alors qu’elle posa ses doigts sur ses lèvres, son visage toujours aussi neutre et insensible.

« Cyllian, juste Cyllian, la servante d’un prince d’un pays lointain. »

Dire qu’elle était la bas sa sœur, sa tendre petite sœur, mais aussi son âme sœur.

« Il avait besoin de savoir comment fonctionnait se pays, nous sommes donc venue présenter nos salutation a un noble de la ville. »

Dans son parlé on ne voyait pas la paysanne, mais plutôt la jeune noble, a l’éducation irréprochable, étrange ne trouvez vous pas ? Puis elle sembla souffrir de l’insistance du regard qu’elle sentait.

« N’avez jamais vu de demi-drows ? Ou bien avez vous aussi peur… a moins bien sur que se soit le fait qu’une moins que rien vous parle… Je me fais finalement peut être des idées… »

Oui il pouvait tres bien ne pas l’observer, mais elle avait pourtant bel et bien l’impression qu’il l’observait avec une insistance toute propre aux nobles. Elle avait jadis connue ses regards quand elle avait été ramenée au palais après avoir été sauvée de l’attaque sur la route… tout ça était loin, si loin, que le floue qui encadrais se souvenir donnait l’impression d’un rêve lointain. Si lointain qu’elle ne pouvait même plus le toucher du bout des doigts…

Elle était assise, calme, sereine, le port princier. Ses yeux d’Ambre fixant le vide, dénuée de toute âme et de toute expression. Des yeux qui ne voyaient rien depuis plusieurs mois à présent, elle c’était faite plus ou moins à cette idée bien qu’elle fut difficile à assimiler. Il lui confiant sa peine, lié aux drows. La perte d’un être chère sans doute. Pourquoi haïr une race entière pour autre chose ?

Elle n’y répondit rien, gardant le silence, un silence religieux troublé par la seule voix du jeune noble. Il parlait avec la justesse et la précision d’une lame de voleur. L’imaginer richement vêtue ? Ho si il l’imaginait ainsi la voila bien. Elle qui portait des vêtements grossier, qui cachait son corps… corps jadis agréable mais aujourd’hui osseux. Le voyages avait été difficile, la nourriture pas toujours simple a se procurer et pire…

Elle et Alejandro avait fuit sans le sous. Ils avaient vendu sa robe et ses bijoux, ne lui laissant que ses gemmes incrusté dans sa chair et qui ne pourrait en aucun cas être arraché sans y lisser de profonde cicatrice. Ils avaient aussi coupé ses longs cheveux, avec une rapière… Inutile de dire que le prince n’avait jamais eu de cours pour couper convenablement des cheveux… alors il y avait des mèches de toute taille… Malgré tout il avait comprit un peu trop de chose, un excellent observateur. A moins bien sur que se soit elle qui soit aussi limpide que l’eau clair d’une rivière ?

Lentement elle releva son visage quand il rit, tentant un sourire à peine visible.

« Ce n’est pas parce qu’un vase est admirable que le métal d’ont il est fait est riche. Je ne suis qu’une simple souillon qui sert son maitre, rien de plus. »

Avait’ elle été suffisamment convainquant ? Difficile a dire, mais elle l’espérait. Puis il lui présenta un petit animal, inconnue bien sur. Sur les terres ou elle avait grandit, la faune et la flore étaient totalement différente.

« Enchantée Hydrak… »

Murmura-t-elle simplement quelque peu gênée.

« Mais… que venez vous faire ici ? Vous avez une requete a déposer devant un noble ? »

Cyllian, petite sotte qui parle avec le gout de l’aristocratie. N’as-tu donc pas remarquée qu’une servante n’emploie pas des mots aussi pompeux ? Ha… naïve enfant…

Vincent sourit à la remarque de la jeune demi-drow. Elle disait juste, ma la petite voix à l'intérieur de Vincent continuait de lui signaler que cette jeune femme cachait quelque chose. Revoyant son animal domestique dans un replis de sa cape, le jeune noble passant une main dans ses cheveux puis soupira avant de répondre à l'intérrogation de Cyllian.

-"Eh bien je suis venu demandé une audience au comte Silpheed pour lui offrir mes services mais il ne semble pas être présent au château et ces gentils portiers sont aussi bavard que les arbres d'Anaëh! Voilà donc comment je me suis retrouvé en votre agréable compagnie! Le comte est sûrement très occupé, mais je compte bien attendre jusqu'à la moindre brèche dans son horraire!"

Marquant un petite pause, Vincent enchaîna dans ses propos.

-"Vous m'avez dit que vous veniez d'arriver dans ces contrées. Mais d'où venez-vous exactement? J'ai longtemps voyagé à travers le monde et je connais peut-être votre royaume d'origine..."

Cyllian semblait vouloir éviter de parler de son passé mais Vincent passa directement à ce sujet grâce à cette question à laquelle il n'attendait pas nécessairement de réponse. La curiosité était certe un défaut mais Vincent détestait rester dans l'ignorance, surtout concernant une personne qui semblait avoir récamment vécu des moments difficiles.