Observation nostalgique.{Vassili]'

Un regard, une larme, quoi de plus beau...'

Earwen observait silencieusement son reflet à travers l'eau bleue transparente', sous une lune aussi ronde et belle qu'une bille nacrée. La jeune femme était un tantinet nostalgique sous cette soirée dégagée, et elle revivait les instants passés avec les personnes qu'elle avait aimé. Certes, il n'y en avait pas eut beaucoup, et c'était ça qui, en ces soirs silencieux, lui faisait mal.

Tout d'abord, il y avait eut sa famille, ses parents. Jusqu'à ses 35 ans, elle avait pu en profiter pleinement, mais au final, que savait-elle d'eux ? Elle n'avait pas eut le temps de les connaîtres, pas eut le temps de vivre avec eux, pas eut le temps de se marier devant eux, pas eut le temps de faire beaucoup de chose. Elle se rendait compte peu à peu que le fait de les voir disparaître l'avait bien plus marquer qu'elle ne le disait. Et puis, ils n'étaient pas morts noblement, oh dieu que non. Assassiné par un Drows assoifé de sang, et bien, on ne pouvait pas rêver mieux, songea la belle, avec ironie.

Et puis, il y avait eut ce vieil elfe, qui l'avait récupérée et élevée tant qu'il en était encore temps. Et puis, il l'avait maintenue en vie quand elle s'était à son tour faite agressée. Et finalement, il était mort, empoisoné mais on ne sait qui, ne lui laissant qu'une lettre qu'elle conservait toujours sur elle, un cheval fidèle, et son corbeau. Son si doux Liseron qu'elle aimait tant.

La belle elfe toucha du bout de son doigt fin l'eau pure, et son reflet disparu, se mouvant doucement pour réaparaître quelques instants après. La soirée était paisible, calme, et on ne pouvait rêver mieux si on voulait être tranquille. Mais qui, de notre temps, était réellement tranquille ? Personne. Et où pouvait on être tranquille ? Nulle endroit offrait cette protexion dorénavent. Et pourtant, Earwen avait cru en Diantra, la si belle cité humaine qu'elle même avait déjà visité une fois, étant petite. Mais non, les Drows y avaient quand même introduit la peste, cette maladie qui avait tant tué.

La jeune elfe, dans ses pensées nostalgiques, se réinstalla sous un saule pleureur d'où elle pouvait observer la nuit noire, la lune blanche, et l'eau bleue transparente qui offrait une vision des plus magnifiques.

La belle elfe songeait, pensait à tout et à rien. Là, sous son saule, elle repensait au plus grand voyage qu'elle avait fait. C'était avec Dinendal, le vieil elfe qui l'avait recueillie, qu'elle avait découvert la terre de Miradelphia. Ils étaient partis un jour de printemps, un matin frais. Ils avaient tout d'abord chevauché jusqu'à Diantra, la belle cité humaine. La petite Earwen avait été ébahie par toutes les grandeurs qui vivaient là bas. Les hommes paraissaient tous grands, et les dames portaient des robes tous plus merveilleuses les unes que les autres. Si elle avait pensées que cent ans plus tard, elle répugnerait à mettre de si jolies choses...

Ils avaient ensuites continués leur chemin jusqu'Ydril, la petite ville portuaire qui sentait le poisson. Ce jour là, Earwen avait même dit à un marin qu'elle voulait monter sur son bâteau, et le marin avait rit. Il lui avait offert un grand poisson, et était reparti en haute mer. La petite en avait gardé bien des souvenirs, et c'est d'ailleurs à Ydril qu'elle avait bu sa première gorgée d'alcool. Dinendal s'était absenté un instant et la petite caide en avait profité pour voler une chope de bière. Elle s'était à moitié étouffée...

Ensuite, ils s'étaient dirigés vers les cités elfiques, et Earwen avait découvert la beauté de son peuple, du siens. Tout semblait magnifique, et tout l'éblouissait. Ils étaient restés assez longtemps dans la grande ville des elfes, Dinendal ayant des personnes à voir. Earwen avait même croisé un hybride, et trouvant qu'il ressemblait bien trop à un Drow à son goût, elle s'était réfugiée derrière la robe du grand mage Dinendal, oubliant toute dignité elfique.

Et puis, la petite avait découvert la merveilleuse cascade d'Eden, et cet endroit était devenu pour elle une véritable révélation. Depuis toute petite, elle s'était toujours sentie rassurée par cet endroit silencieux. La toute première fois, elle s'était approchée de l'eau, et...'

Flash Back' :

Earwen était fatiguée, il était tard, voilà maintenant quatre jours qu’ils avaient quittés la chaumière. Mais la petite était fascinée par cet endroit qui sentait la magie à plein nez. Elle qui pourtant n’aimait pas la magie…
Et le vieux Dinendal lui aussi était fasciné, non pas par la cascade, mais par le fait qu’il sentait que la jeune elfe reviendrait ici, plus tard, et qu’elle se sentirait toujours rassurée ici. Un sourire s’étira sur sa peau ridée.
La jeune elfette fronça les sourcils en voyant son reflet apparaître, avec à ses côtés sa mère, et son père, lui souriant. Elle posa alors un doigt sur l’eau, mais le reflet se brouilla et finit par disparaître :

-Ne partez pas…supplia la petite elfe.

Mais le reflet disparut, bien malgré elle. Et une larme coula sur sa joue, une seule, qui se fondit dans l’imensité de la cascade.
Elle sentit une main se poser sur son épaule, et elle entendit la voix du vieil elfe qui lui disait :

-Sache, ma petite, que cette eau te sera toujours bénéfique, elle te fera toujours comprendre que revoir le passé ne sert à rien, que le passé blesse.

Fin du Flash Back’.

Elle se souvenait comme si c’était hier de ce moment si instance qu’elle avait partagée avec quelqu’un qui l’avait aimée comme sa propre fille. Si seulement il était encore là, mais comme il lui avait fait comprendre, ce qui est fait est fait, et on y peut rien changer.

Soudain, la jeune elfe aperçut une silhouette à quelques mètres devant elle, et elle lut sur le visage de cette silhouette une profonde tristesse, des regrets. C’était un homme, un humain probablement, car il n’avait ni la taille d’un nain ni les oreilles d’un elfe. Et sa peau était pure, l’elfe le sentait. Il n’était en aucun cas un Drow. Earwen décida donc de s’approcher le plus silencieusement possible. Derrière le jeune homme, elle put voir ce à quoi il pensait, où plutôt, ce à quoi l’eau le faisait penser. Cette eau était si magnifique, mais si destructrice. Elle faisait remonter des souvenirs plus que douloureux. Alors, la belle elfe posa une main sur l’épaule du jeune homme, et lui souffla comme on le lui avait dit :

-Sache, bel homme, que ce n’est pas le passé qu’il faut voir, mais l’avenir…

L’homme ne tressaillit même pas lorsque Earwen posa sa main sur son épaule. Le destin ? La belle ne savait pas s’il fallait y croire où non. Parfois, des choses tellement inattendues arrivaient, et on ne pouvait pas appeler ça le destin. Alors, disons simplement que Earwen préfère la logique au destin. Elle sait bien qu’un jour, il y aura une grande confrontation, comme tout le monde, et qu’un des deux clans périra. Elle le sait, comme tout le monde, mais ce n’est pas le destin. Le destin, c’est tellement vague, tellement abstrait, et Earwen ne supporte pas ce qui est brouillé. Non, elle n’apprécie que ce qui est écrit noir sur blanc, ce qui crève les yeux, et ce qui est clair, net, et précis.

Si la belle avait su ce que cet homme pensait à ce moment là, elle lui aurait simplement lancé qu’il vaut mieux qu’on répète les compliments plutôt qu’on ne les dise pas du tout. Même si franchement, à son avis en tout cas, le regard des autres n’est que superstition. L’entourage ne voit que ce que nous ne voulons laisser voir, selon la concernée. Donc, on peut bien se ‘moquer’ d’elle, ce n’est pas ce qui la blessera, ou en tout cas pas directement. D’abord, on agis, après, on se remet en question, sinon, on finit par crouler sous le désespoir.

« A quoi cela servirait ? L’avenir, c’est tellement…loin. Il faut profiter du jour présent, sans jamais se retourner. »


Et en ce qui concerne le présent, le passé, et le futur, Earwen leur donne trois définitions différentes. Le passé, c’est quelque chose qu’il faut tenter de songer révolu, qu’il faut dirait-elle presque oublier. Non pas oublier totalement, parce qu’on ne peut oublier les bonnes choses, mais oublier ce qui a été mauvais, néfaste. Même si c’est dur. Après, le présent, c’est quelque chose de tellement éphémère, et qui ne dure jamais. Non, car il faut réfléchir à l’avenir en étant dans le présent. Ces deux choses là sont étroitement liées, même si ça ne parait pas forcément.

Le présent n’existe pas, ou seulement pour un instant très court, et bien que chaque moment mérite d’être vécu, simplement parce qu’on vit, il ne faut jamais perdre à l’esprit qu’il faut avancer. Et donc, voir le futur, l’avenir.

L’homme finit par se retourner, et Earwen lâcha son épaule. Il était petit. Non, on ne pouvait quand même pas le confondre avec un nain, quand même pas, mais pour un humain, il était…petit. D’ailleurs, Earwen n’avait jamais vu d’homme si petit. Mais de toute façon, songea la belle, ces êtres sont d’une mixité tellement étrange et tellement vaste. L’elfe n’avait jamais vu deux hommes pareils, et ça l’étonnait toujours. Eux, les elfes, peuvent être différent, mais leurs oreilles sont tous les mêmes, grandes. Evidement, elle causait question physique, parce que mentale, dieu sait que chacun est différent.
En tout cas, ce jeune homme avait vraiment de drôles de cheveux. D’habitude, les humains mâles étaient tous coupés court. Lui avait de drôles de mèches qui lui tombaient devant les yeux. Des yeux d’un vert magique. Troublant, conclut mentalement la jeune femme.

Bref, lui retourna, elle pu alors lui adresser un sourire, et lui répondre.

-Le futur nous rattrape bien souvent, sans qu’on est pris conscience qu’il est déjà là. Mais je suis d’accord sur le fait qu’il faut profiter de chaque moment.

Et c’était malheureusement, ou heureusement, vrais…