Adal Ingel, Baron d'Olyssea

Particularité ~ De ce que l'on sait, Adal est venu au monde sans en distinguer ni les contours ni les couleurs. Depuis ses tous premiers jours, il ne " voit " qu'une ombre constante d'où rien ne se détache ; un chaos infini, une bulle vide aussi bien de sens que de nuances. Un bien drôle de sort pour l'unique et noble descendant de l'une des familles les plus respectables de la haute aristocratie. Un terrible coup du destin dont il a toujours minimiser l'importance auprès de ses proches. Aujourd'hui, Adal perçoit le monde qui l'entoure à sa propre manière, par les essences, les intonations, les textures ou encore les saveurs, rendant son expérience du vivant bien lointaine de celle du commun des mortels.

Équipement ~ Héritage de la famille Ingel, Adal possède pour seule arme une dague à la pointe si acérée qu'on raconte que le tranchant de l'air y serait scellé. La lame est faite de deux tiges de métal entrelacées étroitement, l'une de teinte argentée, l'autre violacée, jusqu'à la pointe sculptée en forme d'aiguille. Une garde en argent pure se détache de la poignée par quatre branches - une pour chacun des points cardinaux - tournant ensuite en spirale autour de la lame jusqu'à un cercle en argent au quart de la longueur de cette dernière. La poignée est quant à elle constituée de deux filigranes, l'un en cuire noircit, l'autre en argent, qui se torsadent de tout son long jusqu'au pommeau triangulaire où un saphir d'un bleu océan trône en maître. Cette dague a pour nom, Ilwinë, et serait entré en possession de la famille Ingel, sous le baron Céleròn Ingel, l'arrière arrière grand-père d'Adal, d'après les registres conservés dans les bibliothèques d'Olyssea. C'est d'ailleurs lui qui en fit un des symboles de la baronnie après qu'elle eut tranché le cou d'un assassin au beau milieu de la nuit. Depuis ce jour, Ilwinë n'a jamais quitté l'avant-bras droit des barons d'Olyssea, car c'est bien là qu'elle attend, silencieuse et tapit sous les pans de leur manche, sa prochaine proie.

Description physique ~ Adal se distingue premièrement par son importante stature. Haut d'un bon mètre quatre-vingt dix pour soixante quinze kilos, il étonne par son corps puissant et élancé, comparable à celui d'un félin aux muscles subtilement dessinés. Ce qui se ressent inévitablement dans sa marche leste et agile à la fois. Ses longs cheveux sont aussi blonds que les épis de blé en bout de mèche et déteignent vers un blond beaucoup plus pâle en se rapprochant des racines. Habituellement, Adal les laisse, en partie, tomber sur son visage ou sur ses épaules quand ils sont détachés, mais il lui arrive de nouer certaines de ses mèches en longues tresses qui viennent se confondre avec le restant de sa longue crinière. De son visage émane un profond sentiment de pureté et de délicatesse que les traits de ses puissantes mâchoires et de ses fines lèvres viennent appuyer avec une insistance troublante. De part et d'autres de son nez fin et un semblant aquilin, deux yeux en forme d'amande clouent l'harmonie de cet être tout entier par un regard sans vie, et terne de nature. Atteint de cécité depuis sa naissance, Adal possède en effet des pupilles grisâtres à l'intérieur desquels jamais rien ne se reflète. Le plus clair du temps, ses paupières sont d'ailleurs à demi closes, de manière à ne pas révéler la faiblesse de ce regard perdu dans un abyme sans fin.

En ce qui concerne son torse, Adal l'a sculpté au prix de nombreux efforts écoulés dans la sueur et les exercices physiques à n'en plus finir auprès du maître d'armes de la famille. Aujourd'hui, le haut de son torse est ponctué par l'ossature de ses clavicules qui viennent se rejoindre en un creux visible au bas de son cou. Ses pectoraux, agréablement dessinés, n'en sont pour autant hyper développés ; sa masse musculaire n'entrant en rien dans l'excès qu'on pourrait connaître chez certains guerriers. Ses abdominaux entrent également dans cette configuration et se contentent d'être tout juste légèrement bombés sous sa peau de velours. Du côté des bras, Adal possède des biceps aux contours bien dessinés et des avant-bras minces terminés par des mains légères, aux doigts longs et fins. Tout ceci faisant de sa gestuelle, un moyen d'expression corporelle toujours gracile et harmonieux, à l'image de la plénitude et du calme qu'il dégage. Pour ce qui est du code vestimentaire, le baron aime à se promener dans de longues et soyeuses étoffes pendantes aux couleurs blanches et ornés d'un peu d'orangé ( couleurs des armoiries de sa famille ). Il ne raffole guère des armures et les laisses volontiers aux nécessiteux, préférant sans aucune équivoque la légèreté d'une cape et de vêtements en soie ou encore en fourrure à une armure d'acier qui réduirait considérablement sa vitesse d’action.

Description mentale ~ Complexe. Voila un mot qui résume parfaitement l'état d'esprit du baron d'Olyssea. Pour ses amis, ses invités, ses proches, Adal montre toujours une bienveillance et une sagesse à toute épreuve. Quel que soit l'ampleur de la situation, il pèse toujours intimement ses mots, les mûris au besoin, avant de les prononcer. C'est ce qui lui vaut cette réputation d'homme noble aussi bien de rang, que d'âme et d'esprit. Un autre qualificatif qui colle parfaitement à la peau d'Adal lorsqu'on le découvre pour la première fois est sans nul doute mystérieux. Une certaine délicatesse naturelle s'ajoute à ce qualificatif pour le moins troublant. Une sorte d'attitude qu'il s'efforce de toujours tenir entre lui et ses différents interlocuteurs. En clair, une personnalité complexe certes, mais régit, le plus clair du temps, par son calme naturel. Il demeure toutefois un trait de sa personnalité que personne ne saurait contredire : l'énigme qu'il laisse peser sur ses propres sentiments. Peu expressif à ce sujet, Adal ne s'est, pour ainsi dire, jamais confié à qui que ce soit. Il n'en reste pas moins attentionné et souriant, toujours de bonne compagnie que vous soyez en pleine forme ou dans votre plus mauvais moment.

Peu importe la situation, il reste quelqu'un de fidèle en ses valeurs. Intérieurement parlant, Adal est un homme perpétuellement préoccupé. Il pense et réfléchit sans cesse. On raconte même qu'il ne dort que très peu. Il aime se tenir au courant de tout pour servir aux mieux les intérêts de ses sujets, et ne voyage que très peu en dehors d'Olyssea. Ce qui est certain, c'est qu'il ne ressemble en rien aux nobles qui se jouent de leur titre pour arriver à leur fin. Bienveillant, aimant, et sage, il ressemble en tout point à la longue lignée de barons et de chevaliers dont il est issu. Le sang empli d'honneur et de courage d'Hélios Ingel coule dans ses veines ; car comme tous ses aïeux, il sert corps et âme les intérêts du roi.

Histoire des Ingel / Baronnie d'Olyssea ~ La rumeur colporte que la famille Ingel a toujours tenu les rênes d'Olyssea mais la véritable histoire est quelque peu différente. En réalité, le premier baron de la famille fut Céleròn Ingel. Son père, Hélios Ingel, était de son vivant l'un des meilleurs chevaliers du royaume, membre de la garde rapprochée du roi. Au cours d'une campagne militaire dans le nord, il donna sa vie pour protéger le roi d'une embuscade. Agonisant sur son lit de mort, il reçut de ce dernier, en dette de son acte héroïque, une dernière volonté qu'il jura d'exaucer dans la mesure du possible. Noble de coeur, Hélios demanda au roi de veiller sur sa femme et son fils, et de leur accorder un terrain où ils pourraient vivre heureux, avant de s'éteindre dans un dernier soupire.

Au retour de campagne, le roi se pencha sur le dernier voeu de son chevalier. La baronnie d'Olyssea, située dans le marquisat de Sainte-Berthilde, était alors jeune et privée d'un dirigeant digne de ce nom ( le dernier baron ayant trouvé la mort dans le confort de sa demeure, loin des tracas de son peuple, et sans héritier ni femme ). La famille d'Hélios vivait d'ailleurs dans la châtellenie de Némia, sous la tutelle de la dîtes baronnie. Dans un éclair de génie, le roi fit préparer une lettre de noblesse au nom de la famille du défunt, assurant le titre de baron à son seul fils dès lors qu'il aurait atteint la majorité. Bien évidemment, il fit venir la femme et l'enfant d'Hélios à Diantra pour que ce dernier y suive les cours des meilleurs érudits du royaume.

Quand il eut la majorité, Céleròn prit officiellement le titre de baron d'Olyssea. A partir de là et jusqu'à la fin des ses jours, il oeuvra corps et âme pour le bien de ses sujets. Il fit d'Olyssea, une véritable capitale pour la baronnie, profita de son emplacement géographique pour l'agrandir, et développa les deux châtellenies de Némia et Phobia. A sa mort, se fut son fils, Darog, qui prit le flambeau. Darog Ingel, dit le Resplendissant, fut celui qui attira les érudits à Olyssea. Professeurs de tous domaines, philosophes, écrivains, et architectes, nombreux furent ceux qui s'arrêtèrent à la table du baron. Il en fit des amis fidèles ; des amis qui ne le quittèrent jamais et établirent même de grandes écoles libres au sein du village où ils inculquèrent leur valeur aux jeunes générations.

Darog mourut jeune d'une mystérieuse maladie, trop jeune d'après ses amis, quarante ans tout juste. Sa femme, la baronne Albina, prit la régence en attendant la majorité de l'aîné de ses deux fils, Duban. C'est elle qui donna naissance à l'architecture si particulière d'Olyssea. En effet, sous sa régence, les premiers architectes sortit de l'école fondé par son époux battirent les maisons de pierres blanches qui aujourd'hui font toute la beauté de cette baronnie. Les façades des écoles furent embellis et agrandit sur la hauteur ... les tours d'Olyssea venaient de naître.

Quand Duban eut la majorité, il prit le titre de baron et sous les conseils de sa mère, fit construire de grands lieux de culte en hommage aux dieux. Parallèlement, il éleva la première milice d'Olyssea, dont le rôle était de surveiller la grande route commerciale qui passait en plein coeur du domaine telle une artère nourrissant la population toute entière. Duban fit de cette artère, une grande rue marchande où de nombreux artisans venu de tous les horizons établirent leur commerce. Dès lors, l'économie de la baronnie grimpa en flèche et le nombre d'habitants avec, la châtellenie d'Elessa, sur le bord de la mer Olienne, vit le jour. A sa mort, Duban demanda à ses enfants de faire perdurer l'esprit de leurs aïeux dans la pierre blanche du village.

Poussée par le dernier voeu de son père, Ellia, l'aînée, introduisit l'art dans le village. Des ateliers de peinture, de musique, mais aussi de tissage, fleurirent un peu partout et les architectes, transportés par le talent brut de la belle - architecte elle aussi - établirent de grandes places pavées au milieu desquelles de grandes fontaines en pierres blanches se dressaient noblement comme des sculptures d'écumes. Faedan, son frère et baron, lança la construction du petit palais central. On dit que les plans de l'édifice étaient si riches de détails en tout genre que Faedan ne vécut assez longtemps pour le voir s'élever de ses propres yeux. Il est une autre chose qu'il n'eut le temps de voir grandir : son fils, Adal.

Aujourd'hui, environ 850 habitants vivent à Olyssea, la cité d'écume, tel quelle est ainsi surnommée. La construction du petit palais central est terminée et celui-ci s'élève désormais comme un dôme de lumière au milieu du village. Bordé de fontaines et d'autres systèmes de cours d'eau, il accueille les conseillers, amis, et servantes du baron. Autour de l'édifice, s'étend les petites tours qui accueillent les écoles et autres ateliers. Au-delà de ces tours, on découvre l'artère principale où tous les marchands ( notamment d'étoffes ), taverniers, aubergistes, sont réunis, puis en périphérie les exploitations agricoles des paysans et les pâturages des éleveurs. Olyssea possède trois châtellenies : Némia ( 210 Habitants ) Phobia ( 150 Habitants ), et Elessa ( 40 Habitants ) et est désormais réputée pour son architecture, ses nombreuses carrières de pierres blanches, et ses écoles.

Histoire d'Adal ~ Adal vit le jour à Olyssea. Fruit de l'amour de Faedan Ingel et d'Hilda Neolis, il vint au monde sans pouvoir le distinguer. Accablés par la cécité de leur fils, Hilda et Faedan se jurèrent de lui offrir le meilleur cadre de vie possible aussi longtemps qu'ils vivraient. Alors que les enfants de la noblesse étaient habituellement gardés par des nourrisses agrées, Adal, lui, fut à la place élevé par sa mère. D'aussi loin qu'il puisse se souvenir, elle lui consacra tout son temps, toute sa vie à vrai dire. Son père, occupé à d'importantes affaires politiques, ne se montra que peu présent, à regret, car il trouva la mort alors que la petite tête blonde n'avait que 4 ans. Courageuse, comme peu l'était, Hilda prit la régence de la baronnie mais refusa de se séparer de son fils. Dans tous ses déplacements, toutes ses réunions, il la suivit. On dit que c'est d'ailleurs à cause de cette raison qu'Adal se montre, aujourd'hui, si diplomate quelle que soit les circonstances ; les ficelles du métier lui ayant été inculqués très tôt dans son existence.

De 4 à 12 ans, le futur baron reçut les cours des meilleurs érudits présents dans le village. Très jeune, il s'attacha plus particulièrement au domaine de l'art plutôt qu'à celui de la guerre. Il s'éprit de musique et de sculpture mais porta un intérêt plus grand encore à l'architecture que sa lointaine parente, Albina, femme de son arrière grand père, avait eut tant de mal à introduire dans la baronnie. Aveugle, il aimait par dessus tout le contact de la pierre polie autant qu'il appréciait la douceur des étoffes les plus précieuses du royaume. Sensible au bien être de son fils unique, Hilda les firent importer du marquisat de Sainte-Berthilde. Depuis elles ne quittèrent plus jamais les épaules du jeune homme.

L'anniversaire de ses 12 ans marqua un pas décisif dans son histoire, car c'est à cet âge là qu'il fut envoyer en école militaire pour y recevoir la connaissance que tout homme se devait de connaître en matière d'armes et de stratégies. Sa cécité ne l'aida guère dans sa première année, tout autant que son rang. Chahuté par ses camarades, il perdit pied et s'enfuit de l'école, par une nuit d'hiver. Il fut retrouvé par la milice du village et ramené auprès de sa mère dans un bien piètre état. Indignée, Hilda refusa de renvoyer son fils à l'école militaire et fit quérir son père, un vieil homme considérer par beaucoup comme un terrible " sorcier " ( les rumeurs racontaient même qu'il avait envoûté le coeur du baron Faedan pour qu'il tombe amoureux de sa fille aînée ).

En réalité, son grand père du côté maternel, Yvan Neolis de son vrai nom, s'avéra être le meilleur tuteur qu'Adal vint à connaître au long de son existence. Philosophe et mage, il est celui qui inculqua les principales valeurs connues du baron aujourd'hui : le respect, la bienveillance, la patience et le pardon. C'est également lui qui le tourna vers la magie, plus particulièrement encore vers la magie de l'air. De 12 à 18 ans, Adal passa le plus clair de son temps en sa compagnie, aussi bien dans la demeure familiale ( le petit palais n'étant pas encore tout à fait terminée ) que dans la forêt d'Aduram. Durant ces six ans, il apprit à manipuler la magie que pouvait contenir son corps et en fit son " arme " personnelle.

A l'age de 18 ans, il devint émissaire d'Olyssea pendant deux longues années au cours desquels il affûta ses connaissances en politique extérieure et en économie. Il voyagea, accompagné de ses futurs conseillers, et prit contact avec la quasi totalité de la noblesse du royaume. En revenant à Olyssea, à l'age de 20 ans, il prit enfin le titre de baron et mit fin aux innombrables efforts de sa mère. Avec amour et tendresse, il veilla à son tour sur elle et fit terminé la construction du petit palais à son 24ème anniversaire. Il lui y dédia une suite d'appartements pour qu'elle y coule des jours paisibles mais Hilda mourut d'une fièvre, alors qu'Adal atteignait sa 26ème année de vie. Désormais seul à la tête de la baronnie, Adal Ingel s'efforce d'être à la hauteur de ses aïeux mais le ciel s'assombrit au loin. Plongé dans le noir d'une vie, le jeune baron réussira-t-il à en essuyer les ravages ?