Vallée chantante [Finesil Telemnar]

Sujet: Vallée chantante [Finesil Telemnar] Sam 17 Jan 2009 - 22:19

« Lune triste, Lune grise,
Une sombre fin est promise,
Lune ronde, Lune blonde,
Un heureux destin pour ce monde. »

Verte. L’étendue qui se tenait là depuis sans doute des centaines d’années était d’un vert pur, d’un vert forêt qui avait résisté au rude hiver de cette année. Les arbres avaient même progressé contre la roche de la falaise entourant la vallée sauvage, sillonnée par un serpentin d’eau claire brillante au peu de rayons de soleil qui parvenait à traverser l’épaisse couche nuageuse du ciel. La lumière était belle néanmoins, de loin la vue était splendide et faisait planer sur les lieux un calme sans pareil. Rares étaient ce genre d’endroit qui prévenait orage mais sur lequel ne s’abattrait jamais aucune pluie, c’était tout à fait étrange, comme si le temps était figé dans cet aspect irréel d’un paradis idéal. La vallée semblait inhabitée, vierge, inexplorée.

Assis sur le sol dur et poussiéreux comme une poudre de craie, quelqu’un était là. Seul. Au milieu de nulle part semblait-il, surplombant l’immensité verte de la forêt majestueuse et sauvage. Une douce brise caressait les monts des remparts naturels et ne cessait de tourmenter l’elfe qui tentait de se concentrer tant bien que mal. Elle ne parvenait pas à écouter. Quelque chose lui échappait, impatiente, elle ouvrit les yeux décroisa lentement les jambes avant de se relever d’un mouvement fluide. Ce n’était pas ici.

Elle reprit sa marche et partie en direction de la montagne qui surplombait tout ce qui l’entourait. Elle en voyait son sommet de là où elle était, il n’était plus enneigé ce qui était assez étrange. Se pelotonnant dans sa cape qui au fond ne lui procurait pas une grande chaleur, elle progressa rapidement et arriva au « pied » d’une paroi de roche raide et aux pointes de rochers tranchants. Elle sourit. Un peu d’escalade ne lui ferait pas de mal. Elle regarda le mur de haut en bas, visualisant rapidement si l'expédition était faisable avant d'agripper une première prise, roche tranchante à peine effleurée par les doigts de la fine silhouette qui progressait telle une ombre vers la fin du mur rocailleux. Une faille, une cavité, une convexité. Le mur était d’une facilité presque insultante tant il regorgeait de prises multiples et variées. Elle arriva au sommet, se hissa en haut, vacilla sous l’impact du vent beaucoup plus fort à cette altitude. Elle se posta au bord du pic, tendit les bras de chaque côté de son corps, ferma les yeux. Elle plia les jambes à nouveau, se mis en tailleur. Ecouta. Le vent parlait. Chantait. Il chantait l’éloge de la brise douce et plus clémente que lui, plus dur et fort. Moment de sérénité. Il l’avertissait. Une présence ? Elle ne paru pas perturbée et glissa doucement ses mains vers sa ceinture où étaient accrochées ses deux dagues. Simple réflexe.

Sujet: Re: Vallée chantante [Finesil Telemnar] Lun 19 Jan 2009 - 17:46

Le comté d'Eryndolen.
Vaste terre à l'est des terres elfiques, aujourd'hui dirigé par Ethelryth Eldreda, capitaine de l'armée du puissant peuple elfe. Immense territoire verdoyant, où les forêts effleuraient les versants des hautes montagnes. Les rivières chantantes et dansantes courraient à travers les vallées pour aller se déverser dans les lacs ou continuer leur chemin vers la vaste mer. La nature avait gardé ici tous ses droits, et le territoire semblait inviolé, comme si aucune des grandes races de Miradélphia n'avait jamais mit le pied ici. Les rares vestiges de bâtiments avaient semble t-il était réinvesties par les branchages et les feuillages.
Pourtant, parfois, les elfes venaient dans ces lieux paisibles afin de trouver la quiétudes, loin des conflits des intrigues. Et loin de la guerre qui étendait à nouveau ses doigts venimeux.
Il avait choisi de voyager un peu. De quitter sa chère forêt natale et d'explorer les contrées alentours. S'il avait certes voyagé par le passé, ces lieux lui restaient inconnus, car la guerre ne l'avait jamais vraiment mené de ce côté ci du territoire elfique.

Ayant choisi de se poster un peu en hauteur, il avait gravi un petit piton rocheux, au pied d'une des plus hautes montagnes alentours, qui surplombait de toute sa majesté la vallée. L'affaire avait était plus simple que s'il avait conservé son armure: celle ci était trop encombrante, aussi s'était-il vêtu d'une simple tunique de cuir souple, permettant de ne pas encombrer ses mouvements. Sa lame restait en revanche avec lui, le long fourreau dépassant de son dos.
Pourtant, ce n'était pas dans ses habitudes, aussi éprouva t-il quelques difficultés à atteindre son objectif. Il n'était pas habitué à escalader ainsi les parois, lui qui avait toujours vécu en forêt. Or l'écorce des arbres étaient bien différents des roches des hautes montagnes.
Assis depuis maintenant quelques heures sur un petit promontoire, couvert de mousse et d'herbes basses, il avait écouté l'environnement s'étendant autour de lui. Mais les hauteurs semblaient dépeuplées d'êtres vivants, la brise répondant seul au long silence de ses terres.
Poussant un long soupir, il décida donc de reprendre sa marche. Gravissant quelques parois, jouant des pieds et des mains, profitant des anfractuosités de la roche, il finit par arriver en vue du sommet, où le vent semblait plus puissant que nul autre endroit.
Une présence. Il y avait déjà quelqu'un en ce lieu. Cela l'étonna grandement, il ne s'attendait pas à croiser le moindre être vivant ici. Il n'était pas en mesure de dégainer sa lame. Et si la créature était hostile? Il ne fallait jurer de rien, et la prudence était encore la meilleure conseillère en cette situation. Restant agrippé à la paroi, il attendit, l'esprit en alerte, le moindre mouvement de la présence au dessus de lui...

Sujet: Re: Vallée chantante [Finesil Telemnar] Lun 19 Jan 2009 - 20:31

C’était quand même un comble qu’après une longue absence, après s’être isolée, on finisse par aller chercher la sérénité dans la solitude de nouveau. Il n’y avait donc rien à y redire, une vie de solitaire errant là où bon lui semblait, renfermée et terriblement associable. Il lui était impossible de passer un long moment avec des elfes, des humains tout autre forme d’êtres pensants autre que pour un combat. Même lors de son enfance, elle avait toujours préféré des amis qu’elle seule pouvait comprendre apparemment. Jamais on avait voulu lui accorder le fait qu’elle pouvait se lier d’amitié avec une pierre, certes c’était passé avec le temps, le vent était un peu plus causant. De l’enfance à l’age adulte on ne changeait pas réellement, du moins c’est ce qui s’était produit dans son cas.

Elle avait basculé dans ses pensées. Mal. Elle devait se concentrer. Davantage maintenant que la respiration au préalable entendue se retenait, se faisait murmure. N’existait quasiment plus. Elle aurait bien voulut demander au vent de la mettre en veilleuse rien que deux petites secondes cependant c’était là son principal défaut, il ne s’arrêtait jamais de parler, un vrai moulin à parole. Elle se focalisa sur le plus infime son qu’elle aurait pu entendre. Plus rien. Elle attendit, la présence n’était pas derrière elle, un regard vers l’arrière l’en persuada ainsi que l’odeur toujours identique que lui portait le vent qui lui fonçait dans le dos. Il n’y avait pas trente-six solutions, notre cher intrus se trouvait cramponné quelques part sur le promontoire où elle était assise. Elle sourit, à moins d’être surhumain ( surelfique ? ), cette personne ne tiendrait pas longtemps avant de réajuster ses prises. Elle reprit son écoute approfondie des sons alors que le vent comme s’il avait été contre elle redoubla d’effort pour lui brouiller toute chance d’entendre le moindre éboulis de pierre.

Elle abandonna. Rien à faire elle ne percevrait pas plus l’identité de celui qui grimpait la grande montagne même si le vent se taisait totalement. C’était stupide de s’attacher à ce genre d’espoir insensé. Cependant, elle ne resta pas assise et se releva d’un seul mouvement sans émettre le moindre bruit. Elle se recula, le regard rivé vers le bord de la falaise. Quelque chose en elle la poussait à aller voir de plus près par l’endroit d’où elle venait, une autre lui criait de se mettre aussitôt sur la défensive. Cela ne ferait que la repousser dans cette non maîtrise d’elle même. Elle hocha la tête avant de revenir sur le plateau plus large du sommet de la montagne, se décala un peu sur le côté de sorte à voir le versant exposé au peu de soleil, mais surtout de sorte à voir le contrebas, ce qui était accroché à la paroi. Une silhouette se dégagea enfin, collée contre la roche comme si elle avait voulu se fondre en elle, devenir invisible. Elle lâcha ses lames. Il était inutile de se battre contre l’un des siens.

Envisageriez-vous de vous défaire de votre prise ou rester dos au vide pendant des heures telle une chauve souris vous amuse-t-il ?

Sujet: Re: Vallée chantante [Finesil Telemnar] Mer 21 Jan 2009 - 21:52

Silencieux. Il ne fallait pas signaler sa présence. Il avait pourtant pensé être seul en ces lieux. Qui aurait crut qu'il croiserait une quelconque présence en un endroit si reculé. La situation de l'elfe était assez mauvaise. Si la créature plus haut était un adversaire, elle aurait tôt fait de le faire basculer dans le vide, tant la situation de l'elfe était précaire. Aussi valait-il mieux restait ainsi, sans mouvement, la respiration la plus lente possible, et attendre. Laisser vagabonder ses pensées pour ne pas troubler son calme, tout en restant concentrer. exercice difficile auquel il s'était entrainé maintes fois. Il constatait encore une fois que cela n'était pas aussi futile que certains voulaient le laisser croire.
Plus de bruit. Plus rien. La créature était-il à ce point douée pour se masquer? Finesil n'arrivait plus à déceler sa présence, ni son odeur, ni aucun bruit permettant d'attester de sa présence. Était-elle partie, ou essayait-elle de concurrencer l'elfe sur le temps? De toute évidence, il lui serait incapable de rester indéfiniment dans cette position. N'étant pas spécialiste d'escalade, il se donnait peut être une demi heure, étant donné sa musculature, après quoi il devrait vite trouver un lieu de repos.

Envisageriez-vous de vous défaire de votre prise ou rester dos au vide pendant des heures telle une chauve souris vous amuse-t-il ?

L'elfe fut à ce point surpris qu'il faillit lâcher ses prises. Mais sa concentration lui permit de tenir bon. La voix n'avait rien d'hostile. C'était une voix d'elfe, féminine à ne pas se tromper. Étrange qu'une autre elfe soit ici. Il avait également put identifier le bruit d'au moins une arme comportant une lame. Avait-elle elle aussi craint la venue d'une créature hostile? Sans doute. Mais que faisait-elle en un tel lieu? Venait-elle également se reposer? Ou était ce pour une autre raison? En tout les cas, il était malvenu de se renseigner sur ce point à cet instant précis.
Après avoir terminé son étude, Finesil se rendit compte à quel point sa situation l'embarrassait. Pire, il était ridicule, plaqué ainsi contre la paroi de pierre à ne rien attendre désormais. La comparaison avec l'animal qu'avait prononcée l'observatrice le mit davantage mal à l'aise qu'il ne l'était déjà, ce qui ne fut pas pour améliorer sa situation. Il répondit donc sur un ton gêné.

"Je vous demande de me pardonner de cette situation. Je n'aurais jamais crut qu'une elfe puisse être ici, aussi la méfiance m'a poussé à agir ainsi. Cependant, si cela ne vous gêne point, je pense que je vais envisager de monter vous rejoindre, ou bien de redescendre, comme bon vous semble. Mais je doute de tenir indéfiniment ainsi."

Sans attendre de réponse, il lança son bras un peu plus haut, vers une prise facile, afin de pouvoir reposer un temps soit peu ses muscles. L'elfe était toujours invisible pour lui, car il ne pouvait se permettre de mouvement brusque de la tête. Néanmoins, il percevait désormais parfaitement sa présence, ce qui était déjà une bonne chose. Il restait maintenant à attendre de savoir ce qu'elle allait choisir.. Mais il espérait que la réponse ne tarderait pas, car il n'aimait pas être livré ainsi à la première menace qui viendrait se présenter à lui... en espérant que cette menace ne viennent pas d'en haut.

Sujet: Re: Vallée chantante [Finesil Telemnar] Ven 23 Jan 2009 - 17:36

Elle sourit. Moment embarrassant pour l’un et comique pour l’autre. Elle observa la réaction de l’individu avec beaucoup d’attention. Il se décida à bouger, position bien inconfortable comme elle l’avait envisagé.

"Je vous demande de me pardonner de cette situation. Je n'aurais jamais crut qu'une elfe puisse être ici, aussi la méfiance m'a poussé à agir ainsi. Cependant, si cela ne vous gêne point, je pense que je vais envisager de monter vous rejoindre, ou bien de redescendre, comme bon vous semble. Mais je doute de tenir indéfiniment ainsi."

Elle jeta alors un coup d’œil rapide en contrebas. Une ascension était bien plus envisageable qu’une descente sur cette pente. Ses yeux se rivèrent sur la silhouette sombre de l’elfe toujours agrippé à la roche, évidemment. Si elle, le distinguait parfaitement, il ne semblait pas, quand à lui, apte à tenter ne serait-ce qu’un coup d’œil. Elle n’avait décelé sa présence que depuis quelques minutes mais Dieu sait depuis combien temps il attendait au fond. D’accroupie, elle se redressa lentement et s’approcha du bord du plateau. Puis elle détailla les paroles prononcées, curieux sens des priorités. Etrange de se promener sur ces terres vierges certes, mais pourquoi une race devait en dépendre plutôt qu’une autre ? Elle jugea ensuite de n’accorder aucune importance à cette réflexion qui n’avait pas lieu d’être.

Je veux bien croire que la surpopulation évidente de ces lieux vous surprenne, ça n’a pas l’air très fréquenté. Je vous en prie montez don …

Elle fut coupée dans sa phrase par un bruit dépassant le simple bruissement de feuille occasionné par le vent. Se retournant elle fixa le peu de verdure qui s’était attaquée au flan de la roche, des buissons assez imposants mais pas très hauts. Le bruit étranger s’était tu. Ce devait être son imagination qui lui avait joué un tour, la fatigue en aurait été la principale cause. Elle allait continuer de parler quand un bruit davantage prononcé parvint à ses oreilles. Une fois peut être, pas deux. Campant les jambes, elle réduit la distance qui la séparait du vide à néant et se glissa furtivement contre la paroi, se rattrapant aux prises proéminentes qui parsemaient la montagne. Quelles bêtes pouvaient venir rôder au sommet d’un mont perdu au milieu d’une forêt si dense ? Elle se retrouva alors quasiment nez à nez avec l’elfe qu’elle n’avait pas pu si bien apercevoir quelques minutes auparavant. Deux perles d’un gris pâle éclairé de fines stries bleutées éclairaient un visage pâle, fin, encadrés par de fines mèches claires elles aussi. Si ces traits physiques semblaient anodins et presque « normaux » pour des elfes, ils avaient néanmoins quelque chose qui la laissa sans voix, sentiments qu’elle se garda bien, comme toujours, de montrer.

Si j’aurais volontiers accepté votre compagnie là haut je doute que le nouveau propriétaire des lieux l’accepte lui. Les vieux solitaires perdus dans les montagnes depuis des lustres n’aime pas briser leurs vieilles habitudes.

Ré ajustant ses prises, elle tenta de penser à ce qui pouvait bien se trouver là haut, sans succès. Avec un peu de chance ce ne serait qu’un vulgaire gros chat … la chance n’avait malheureusement pas beaucoup l’habitude de sourire à la jeune elfe.

Sujet: Re: Vallée chantante [Finesil Telemnar] Dim 25 Jan 2009 - 17:35

L'amusement de l'elfe qui occupait la position haute était palpable dans ses pensées. Sans doute n'avait-elle pas jugé bon de le cacher, ce que Finesil jugea évident. A quoi bon masquer le fait que la situation soit drôle alors que le seul danger potentiel en cet instant est un des vôtres en position de faiblesse? Elle allait achever la phrase invitant le combattant à monter la rejoindre, lorsqu'elle s'interrompit quelques instants. Né décelant plus rien d'autre que sa présence pendant quelques instants, Finesil sentit ensuite un brusque mouvement du corps de l'elfe, suivit d'un saut vers le vide s'étendant à ses pieds, avant se s'agripper aux prises sans nul doute aisées pour elles. La situation était pour le moins étrange: en un instant, celle qui devait rire de la position du combattant et l'inviter non sans une touche de moquerie à la rejoindre se retrouvait à ses côtés, elle aussi plaquée contre l'épaisse paroi rocheuse, pour une raison qu'il lui échappait encore. Mais ses yeux purent au moins observer l'elfe à laquelle il s'adressait depuis plusieurs instants. Son corps, fin et très élancé, et quoique relativement musclé comme tous ceux de leur peuple, était à l'évidence davantage taillé pour la couse et l'agilité que pour l'endurance ou la force brute. Elle portait de simples vêtements, aucune pièce d'armure, simplement des vêtements proches du corps, sans doute pour ne point s'encombrer lorsqu'elle faisait appel à son agilité. Le visage d'une pâleur presque inconcevable pour un être vivant était ornée de deux yeux dont la couleur semblait être l'œuvre d'un artiste ayant cherché une nouvelle nuance, mélange de bleu et de violet, qui donnait à ce regard une nuance si particulière qu'il était dur de l'ignorer. Elle semblait à peine plus jeune que Finesil, et pourtant il pouvait lire une certaine expérience de la vie lorsqu'il l'observait.

Si j’aurais volontiers accepté votre compagnie là haut je doute que le nouveau propriétaire des lieux l’accepte lui. Les vieux solitaires perdus dans les montagnes depuis des lustres n’aime pas briser leurs vieilles habitudes.

Finesil eut un sourire à peine dissimulé à ce quelques paroles. Ainsi, un nouveau protagoniste, inconnu celui ci, faisait son entrée en scène. Et quelle créature pouvait donc apparaitre en un si haut lieu?

"Hé bien, si nous sommes tous deux parvenus en ce point, il fallait se douter que nous ne serions pas les seuls. cependant, je doute qu'il s'agisse cette fois ci d'un ou d'une des nôtres, autrement sa présence aurait été soit plus évidente, soit plus discrète. Aussi, espérons que ce qui se trouve la haut n'en veuille pas à notre existence, car vous pouvez le constater désormais, puisque vous partagez ma position, ce n'est en rien un endroit plaisant ou réconfortant, et la vulnérabilité de nos êtres me fait craindre le pire en cas de présence hostile."

Il chercha alors à se concentrer afin de capter les mouvements ou les sons de la créature. Mais hélas, c'était là une chose pour laquelle il avait besoin de force et de repos, or ces deux atouts étaient déjà nécessaires pour qu'il puisse se maintenir le mieux possible à la paroi, tout en évitant une fatigue rapide. Aussi n'entendit-il rien.

"Je crains hélas être incapable de déterminer ce qui se terre là haut. Aussi, voici sans doute nos deux choix: nous pouvons remonter, en espérant soit que la présence n'ait rien d'hostile, soit que nous soyons en meilleur posture avant de la recontrer, ou redescendre, mais auquel cas préparons nous à une entreprise difficile, car si la montée fut peu aisée, la descente n'e sera que plus périlleuse..."

Sujet: Re: Vallée chantante [Finesil Telemnar] Jeu 29 Jan 2009 - 20:27

Descendre pour se priver de la vue et du calme du sommet ? Non ce n’était pas une option à proposer. Monter à nouveau en affrontant sans con aître l’identité de la bestiole qui se terrait là-haut était audacieux, peut être un peu trop. Même à deux, les bêtes des montagnes n’étaient pas réputées pour être petites et pacifistes. En effet, les hautes altitudes n’étaient en général fréquentées que par des prédateurs et quelques oiseaux résistant au froid et au vent des sommets. Les muscles s’engourdissaient rapidement dans cette position et il serait dur d’y rester éternellement. Si la créature voulait bien sortir de son buisson, les deux elfes seraient fixés sur ce qu’il fallait faire, là ils étaient contraints d’attendre. Elle ignorait si le plus judicieux était d’attendre ou d’aller surprendre cette bestiole par l’arrière au risque de l’énerver davantage.

Remonter c’est une certitude. Cette descente est inenvisageable même pour des grimpeurs parfaitement expérimentés. Maintenant de quelle manière … C'est autre chose.

Les buissons bruissèrent à nouveau de manière plus prononcée cette fois. L’animal était sorti de sa cachette, enfin. Il faisait alors bien du bruit pour quelque chose qui avait été si silencieuse auparavant. Quand elle fut certaine que l’animal ne se trouvait pas juste au-dessus elle poussa sur ses avant-bras pour hisser son regard au niveau du plateau. Furtif. Elle eu un hoquet de surprise avant de se dissimuler à nouveau. La créature avait une allure féline, mais n’avait rien d’un félin connu en apparence. Ses crocs dépassaient de ses babines, aiguisés, ils trancheraient la nuque d’un loup sans grande difficulté. Si ses crocs avaient retenu son attention, sa taille aurait pu en faire de même. A peine plus petit qu’un cheval cabré, lorsqu’il tendait le cou. C’était à se demander comment il avait fait pour se dissimuler derrière ces feuillages. Enfin les griffes qui ornaient ses pattes démesurées auraient tranché la gorge de n’importe qui sans pitié. C’était un animal inconnu à l’elfe, mais cela ne l’empêchait pas de savoir que c’était sans nul doute un adversaire redoutable.

J’ai comme le pressentiment que ce gros chat se fera un plaisir de jouer avec nous. Que l’on soit en vie ou non.

Humour noir. Elle réajusta à nouveau ses prises et jura mentalement. Cette position d’infériorité n’aidait pas le moins du monde. Pouvait-on espérer que cette créature se lasse d’attendre se qui ne venait pas et qu’elle passe son chemin ? C’était comme miser sur un cheval boiteux. De plus, comme tous les félins, et celui-ci ne devait pas en être dépourvu, son odorat développé les flairerait n’importe où. A l’abris de la roche, ils en étaient au moins à l’abris. Jusqu’à ce que ce gros chaton vienne voir ce qui se passe au bord de la falaise.

Mais il serait inutile de le laisser faire. Prudence et assurance ou effet de surprise et pur hasard ?

Manifestement, l'elfe qui lui faisait face était dotée d'une force et d'une agilité surprenante, ainsi que d'un puissant pouvoir de déduction. Une adversaire rude, mais une alliée sûre. Forçant sur ses bras, elle se hissa sur le haut de la falaise. Quelques secondes d'attente, puis elle redescendit tout aussi promptement. Manifestement, il s'agissait là d'un grand prédateur, félin comme elle le disait, donc doué de sens très développés. Nul doute que la furtivité des deux elfes était plus que précaire: il fallait agir vite sans pour autant que cela soit inconsidéré. La dernière question fit sourire Finesil. Il n'était point rôdeur ni assassin. Il ne connaissait que bien peu de choses aux animaux des montagnes, et devait se fier aux dires de sa partenaire improvisée. La surprise, il ne l'utilisait que quand il avait le temps de mettre en œuvre une embuscade digne de ce nom. Or il ne disposait ni du temps, ni du lieu, ni de la situation propice à cela. Un sourire se dessina sur son visage

"J'avoue que l'effet de surprise n'est pas tellement mon fort. Aussi jouerai je volontiers de la prudence et de l'assurance. Peut être que notre bon gros chaton se laisserait impressionner par la présence de deux elfes pleins d'assurance face à lui?"

Il défigura un instant celle qui lui faisait face. Il ne savait pas qui elle était. Ses manières de penser lui étaient fermées. Elle pourrait appartenir à un ordre de rôdeur elfique, auquel cas la solution choisit lui déplairait peut être, encore que ceux ci aiment également faire preuve de prudence. En tout cas, une chose était sûre: elle n'avait rien d'un soldat de l'armée elfique "régulière". Cela rassura un peu Finesil. car deux combattants côte à côte dans une telle situation aurait été quel que peu fâcheux. C'était la combinaison de compétences et de talents variés mais complémentaires qui permettaient de se sortir le mieux des pires situations. Et les deux elfes n'avaient assurément pas les mêmes méthodes, ni le même registre pour agir.
Sans attendre davantage de temps, il força d'un coup sur ses avant bras, et se hissa du mieux possible au sommet de la falaise. Si l'absence de son armure rendait la manœuvre plus aisée, la présence de sa lame ne la facilitait pas, aussi mit-il quelques secondes avant de parvenir à poser un genou sur le sommet. Mais il porta dans le même geste la main à sa garde, afin de prévenir d'une éventuelle attaque du félin. Celui ci, pourtant, sembla quel que peu surpris de cette présence, encore qu'il l'eut très certainement senti depuis longtemps. L'odorat était un sens très développé chez les félins, et ce gros matou ne devait pas déroger à la règle. Cependant, l'audace de sa proie avait de quoi peut être le dérouter, tout du moins l'intriguer. Il ne bougea donc pas, toisant l'être qui lui faisait face, montrant parfois des dents sans pour autant attaquer. Finesil, lui, était assez intimidé. ce qui avait été décrit comme un gros chat était en réalité une machine à déchiqueter. Sa taille impressionnante, ses griffes telles des poignards, ses dents aiguisés comme des lames, en faisaient un adversaire redoutable. Étouffant un hoquet de surprise et d'angoisse, il tourna légèrement la tête vers l'aplomb rocheux, et s'adressant à l'elfe encore suspendue dans le vide, il lui adressa quelques paroles d'un ton peu rassuré, et pourtant empli d'humour des plus noir, comme s'il jouait au même jeu qu'elle.

"J'ai l'impression que le gros matou semble se délecter de la vue de son futur déjeuner, aussi serait-il bon que vous me rejoigniez, avant qu'il ne décide que l'appel de son estomac ne soit plus fort que l'envie de contemplation..."

Non pas que l’idée de faire face directement au gros chat l’importunât mais le fait de se dévoiler directement comme une proie facile l’embêtait. En effet, ses principes étaient plutôt basés autour de l’approche dissimulée, lente, imprévue et enfin la frappe au bon endroit au bon moment. Tels étaient là ses acquis pour devenir une simple éclaireuse de l’armée elfique qu’elle évitait de trop fréquenter depuis son arrivée, peut être même envisagerait-elle de quitter son poste tout bêtement. Soit. Ce n’était pas le moment de songer à cela. Quand elle se ressaisit, l’autre elfe était déjà en haut en train de lui parler. Elle saisit la phrase en cours de route et acquiesça de la tête. Seulement, elle ne monterait pas là et aller garder pour elle son effet de surprise, libre à son nouvel allié de faire ce qu’il lui plaisait. S’agrippant à une nouvelle prise longue comme une sorte de bordure, elle progressa rapidement sur le côté ne voulant pas laisser l’elfe seul trop longtemps (simple normalité). Ses bras engourdis et meurtris par la contraction très prolongée lui hurlait de bien vouloir lâcher ce rebord et de s’étendre un peu, elle grimaça avant d’appuyer ses pieds sur la roche pour se pousser vers le ciel et ainsi atterrir enfin sur la terre ferme. Le félin regardait droit devant lui : son attaquant plus direct, au bord de la falaise. Surpris de voir quelqu’un survenir sur son côté, il détourna la tête vers une nouvelle proie potentielle séparée de lui d’à peine quelques mètres. Là était une position bien dangereuse mais l’effet de surprise avait marché, le prédateur avait lâcher son premier « repas » pour jeter son dévolus sur un second.

Monsieur aurait-il les yeux plus gros que le ventre ?

Réflexes rapides et spontanés, la faim devait le tenailler pour qu’il fonce si vite sur l’elfe. Jayla avait entre temps dégainé ses lames et s’était solidement campée sur ses jambes, prête à sauter quand la bestiole chargerait. C’était la première partie de ce qu’elle avait prévu : l’envoyer courir de bord à bord sans lui laisser la possibilité de sortir la griffe pour faire jaillir le sang de la jeune femme, au mieux il tomberait sous sa masse colossale en oubliant de planter ses griffes au sol pour arrêter sa course. Si ce n’était pas le cas, Jay irait rejoindre son compagnon d’armes. Au final, elle préférait reposer tout sur ses épaules, non pas par volonté de se montrer supérieure, mais plutôt par peur que, sous ses yeux, quelqu’un soit blessé à sa place qui plus est l’un des siens même si son appartenance au « clan » elfique était discutable. Dans un des cas, l’elfe n’aurait même pas à bouger sauf de son plein gré.
La bête chargea, Jayla sauta sur son dos. Déséquilibrée, elle attrapa la fourrure d’une main pour ainsi reprendre un appui stable et repasser de l’autre côté. Le félin se stoppa dans un nuage de poussière. Il grogna avant de se jeter à nouveau sur sa jeune proie qu’il voyait déjà dans son assiette. Le manège recommença une fois de plus, l’animal s’énervait. Plus il ratait ses coups, plus il était animé d’une rage folle handicapant ses réflexes de survie, augmenter sa haine envers la bipède qui continuait de le faire tourner en bourrique.

Jayla rejoignit l’elfe. A aucun moment le félin n’avait dérapé et faillit plonger dans l’abîme de la montagne. C’est qu’il tenait sans doute à son déjeuner.

Loin de moi l’idée de vous piquer la vedette ou de vous ôter le plaisir de jouer de votre lame. Veuillez m’excuser, j’avais comme une extrême envie de me dégourdir les jambes après être restée suspendue trop longtemps. A vous l’honneur.

Comme si lui ne l’était pas resté plus longtemps qu’elle maintenu contre cette paroi rocheuse ! Elle le laissait désormais libre de soit déclencher un combat avec le gros matou qui semblait avoir un début d’essoufflement ou alors continuer ces mouvements de va et viens entre le vide et la terre. C’était à vous en donner le tournis cette manœuvre, mais tuer un animal même si l’envie de vous tuer lui prenait ne l’enchantait pas, il restait un animal, et y toucher serait contraire à l’enseignement que l’on lui avait inculqué.

Sujet: Re: Vallée chantante [Finesil Telemnar] Mar 17 Mar 2009 - 20:11

Tuer pour survivre ou mourir. C'était, encore et toujours, la loi du plus fort. Une loi que l'elfe n'aimait pas. Pourquoi l'instinct poussait-il toujours à l'affrontement? Certes, ce gros chat devait avoir un appétit au moins aussi gros que lui, voir plus, et il fallait sans cesse satisfaire sa faim grandissante. La faim justifie les moyens, c'était ainsi que l'on pouvait tout résumer pour cette bête sauvage. Mais elle n'en restait pas moins un être vivant, et si sa tolérance restait très limitée et son intelligence quelque peu au deçà de celles de ses deux "proies", elle ne méritait pas pour autant une mort pure et simple d'une lame froide plongée dans sa chair.
L'autre elfe avait détournée l'attention de la bête, avant d'entamer un curieux petit manège, entre sol et vide. cette manœuvre avait-elle pour but d'épuiser la bête, ou espérait-elle la faire chuter dans le vide? A moins qu'il ne s'agisse là que d'un jeu visant à se changer de cette intenable position sur la paroi rocheuse? Toujours était-il que après de nombreux va et vient, l'elfe se tourna vers Finesil.

Loin de moi l’idée de vous piquer la vedette ou de vous ôter le plaisir de jouer de votre lame. Veuillez m’excuser, j’avais comme une extrême envie de me dégourdir les jambes après être restée suspendue trop longtemps. A vous l’honneur.

Le combattant eut un sourire amer. Jouer de sa lame? Oui il aimer jouer de la lame... Quand la vie d'une autre créature n'était pas en jeu! Beaucoup pensaient que les guerriers tuaient par plaisir. Lui le faisait par nécessité et par devoir, non par pure envie de voir la chaire déchiquetée par l'acier froid. Certes, il avait des ennemis qu'il voulait voir abattus. Mais il n'aimait pas le meurtre pur et simple, moins encore s'il y avait une autre solution. Se tournant vers celle qui l'avait ainsi interpelé, il reprit

"Ne vous méprenez pas. Je ne tiens pas à tuer cette bête, sauf si la nécessité m'y pousse. Je ne tue que lorsque je n'ai pas d'autre choix. Aussi, si vous avez une autre solution je suis toute ouïe. Autrement, je devrais certes blesser cette créature, car je n'ai nul autre recours que ma lame dans cette situation, mais j'éviterai autant que faire se peut de mettre fin à ses jours et ferait en sorte que ses chances de survie soient les meilleures..."

Attendant une quelconque réaction, Finesil se mit alors en garde, toisant le félin. Sa patience semblait atteindre ses limites, et sans doute n'attendrait-il pas longtemps avant de revenir à la charge...

L’âme n’y était pas non plus à vrai dire, mais le temps pour trouver l’idée lumineuse qui allait mettre tout le monde d’accord n’était pas bien grand et la moindre inattention serait coûteuse. L’elfe se mit soudainement à croiser les bras et réfléchit. Elle en vint même à s’asseoir au sol avec un calme paisible tandis que la bête qui leur faisait face se faisait rouge de colère, prête à charger ses « adversaires ». Elle ferma les yeux, écouta réfléchi et oublia tout autour d’elle pour se concentrer sur l’ami qui n’était en fait pas un ami. Blesser l’animal était irraisonné, il était un être qui n’avait rien demandé d’autre qu’un peu à manger. L’animal grognait, impatient, c’est fou comme une bête mentalement peu développée manquait de patience !

Une idée apparu soudainement à elle au moment où le félin s’apprêtait à sauter sur ses assaillants, elle se redressa d’un tour de main et chercha rapidement dans une poche à l’intérieur de sa cape. Quelques flacons glissèrent entre ses doigts avant qu’elle en saisisse un. Un seul. La substance au fond du verre émettait une douce chaleur et cela dans n’importe qu’elle circonstance. C’était une poudre d’un vert clair, une couleur faussement réelle. Elle en pris une petite poignée et se lança vers l’animal qui s’était apparemment déjà détourné de la deuxième proie possible, il la chargeait et elle entrait à sa rencontre. Comme auparavant, elle sauta par-dessus le dos de l’animal. * Ça n’a pas non plus grande mémoire * pensait-elle. Elle se stoppa derrière l’animal qui dérapa pour faire à nouveau volte-face.

Allez ! Vient là. Tu meurs d’envie de ne faire qu’une bouchée de moi !

Elle lui fit signe de se rapprocher, comme s’il comprenait ce langage manuel. Il grogna encore et sauta sur elle, plus prompte, elle s’écarta sur le côté et jeta la poudre dans les yeux grands ouverts de ce cher animal qui s’était fait prendre tout cru dans la gueule du loup. Il glapissait et les jappements qui sortaient de sa gueule ressemblaient à des pleurs de chien.

Elle se tourna vers l’elfe resté au bout du rocher.

Par contre, il vaudrait mieux ne pas s’impatienter ici, ce gros chat risquera réellement de nous dévorer une fois sa vue totalement retrouvée. Il serait dommage de finir en amuse-gueule pour grand matou, vous ne croyez pas ?

Trêve de plaisanteries. En indiquant de la tête la base du promontoire, elle se dirigea rapidement vers l’endroit qu’elle gravissait à peine il y a quelques minutes. La descente serait ardue de ce côté-là, elle marcha un peu plus loin et découvrit une pente un peu plus avenante sur laquelle la descente serait plus simple étant donné les rochers qui formaient comme un escaliers, il suffirait de sauter de rocher en rocher et de ne pas rater son coup. Il suffirait alors de se cacher simplement derrière un rocher et laisser la bête courir, effrontée, par devant, ses sens masqué par la rage qui la tenaillait de plus en plus. Ou courir plus vite qu’elle en espérant qu’elle lâcherait la piste un jour ou l’autre. Au choix.

» Finesil telemnar [Lieutenant guerrier]
» Une vallée de larmes [FIN]
» Valandil Telemnar [Guerrier]
» Quand s'en vont les dernières lueurs du jour [PV: Finesil]

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