Rivalité des peuples, amitié des êtres. [Privé]

La forêt d'Aduram.
Grande forêt qui s'étend à l'ouest de Miradélphia. Une des rares zones encore neutres existantes. Mais hélas, elle n'en était pas pour autant à l'abri des dangers, car c'est là le lieu de résidence des brigands de tous poils, terrorisant les différents voyageurs, quelle que soit leur race, afin d'en
tirer quelque profits. Les incursions drows y étaient également fréquentes, ce qui n'en faisait en rien un lieu paisible. Pourtant, ces sentiers étaient fréquemment empruntés.

C'est sous ces hauts arbres teintés de vert et d'orangé que les pas de Finesil l'avait mené. Des récents rapports avaient fait état de troupes drows, mais le lieutenant se doutait que ses adversaires ne frapperaient en un lieu neutre, sans intérêt stratégique réel, si ce n'est couper les routes de commerce, ce qui risquait de provoquer un affrontement sur la durée. Or les drows n'étaient pas patients, aussi opteraient-ils pour une cible militaire importante. L'elfe se promenait sous les hauts arbres.
Ayant laissé son armure de métal et d'écailles utilisée pour la guerre, pour une simple armure de cuir facilitant ses mouvements, il avait également revêtu une tunique serrée d'un brun foncé qui se fondait avec le paysage, ainsi qu'une épaisse ceinture de cuir ceinte à sa taille. Sa grande épée, Maica Narë, dromait dans son fourreau, attaché dans son dos, car elle ne le quittant jamais. Sûr de ne rencontrer en ces lieux que de simples bandits qui ne trouveraient sur lui aucun objet de valeur, Finesil avait donc décidé de négliger quelque peu sa vigilance, étendant celle ci à seulement quelques mètres autour de lui. Il profitait du calme des lieux, calme apparent mas néanmoins bienfaiteur pour l'esprit. Le guerrier suivait d'anciens sentiers tracés, aujourd'hui abandonnés et à peine visibles, qui serpentaient entre les arbres, contournant les bosquets et les divers obstacles.

Il finit par déboucher sur une clairière, presque complètement couverte par les larges et épais feuillages des arbres adjacents. Au centre de celle ci, quelques rochers, ayant sans doute été amassés là par un ancien groupe de voyageurs, qui avait décidé de prendre du repos en ce lieu. Les nombreuses traces de pas sur le sol attestaient qu'il s'agissait d'un groupe d'humains, dont plusieurs semblaient monter des chevaux équipés pour la guerre, étant donné la présence de fers et l'enfoncement des traces de sabots. Sans doute était ce un détachement armé, en route pour renforcer l'une ou l'autre des garnison humaine. Finesil alla immédiatement s'asseoir sur le plus gros des rochers. Puis, posant les mains sur ses genoux, il ferma les yeux, et écouta chaque son l'entourant. Chaque être semblait lui parler dans sa propre lange, et pourtant l'ensemble formait un chant mélodieux, comme si la nature étendait ses bienfait par une douce musique envoutante. Captivé par ces sons, l'elfe ne remarqua pas l'étrange présence qui s'approchait de lui à pas feutrés...

De la magie! C'était la première impression qui avait effleuré l'esprit de Finesil. Il avait jadis prit quelques enseignements auprès d'une personne qui lui avait appris, sans raison apparente, à se familiariser avec la magie. Mais il n'avait pu en apprendre que les rudiments, un événement tragique venant interrompre son apprentissage. Néanmoins, l'une de ses très rares capacités était de reconnaitre lorsqu'un lanceur de sort s'approchait de lui, si toutefois l'elfe était concentré et dans un environnement relativement propice.
La seconde impression qui l'effleura fut une présence malveillante. Du moins le crut-il au début, mais bien vite il vint à douter lui même de ce sentiment, s'il n'était pas inventé par son propre esprit. Aussi préféra t-il se tenir prêt à réagir, laissant toutefois l'impression à celui ou celle qui s'approchait qu'il n'avait rien senti venir, afin que la surprise ne soit que plus prenante.
Les pas étaient légers, ne faisant presque aucun bruit, la présence était diffuse, quoique perceptible du fait de la puissance magique en émanant. S'il n'avait pas été entrainé à détecter ceux qui s'approchaient de lui, Finesil ne l'aurait sans doute jamais perçue. Une lame, froide, qui se pointe contre sa nuque. Il ne réagit pas, ne laissant paraitre ni peur, ni colère, ni aucun autre sentiment.

« Hé bien voilà une chose rare c’est temps si ! Un elfe seul au milieu de la forêt d’Aduram…»

Une drow! C'était une femelle, à n'en pas douter. Et l'elfe avait enfin saisit qui elle était. Elle appartenait à cette race qu'il avait toujours haï, qu'il n'avait jamais pu tolérer et à qui il n'avait jamais pardonné leurs méfaits. Une colère commença à lentement l'envahir, et il réussit tant bien que mal à se contenir. Lentement ses mains se décolèrent de ses genoux, se déplacèrent comme désignant les arbres, avant de s'arrêter, suspendues un instant dans l'air. L'elfe respira, contrôlant chacun de ses mouvements du mieux qu'il pu. Il ne devait pas perdre de temps, car il avait face à lui la pire créature que ces terres eut put porter pour lui: une drow magicienne.

"Je puis vous dire la même chose, quoique je crains que cela ne dure pas..."

D'un geste vif, il dégagea la dague de sa main gauche, bloquant par la même occasion le poignet de la drow, de sa main droite, il saisit la garde de son épée, et la dégaina de la manière la plus vive qu'il put. maica Narë sembla alors se réveiller, et comme embrasée d'un feu d'argent, attendait l'instant où le sang noir coulerait sur son tranchant. Souple et rapide, car il ne portait pas son armure de campagne, il se retourna, faisant siffler sa lame. La drow n'eut sans doute pas le temps de réagir, à moins que ce ne fut qu'une feinte. En tout cas, en moins d'une poignée de seconde, la situation avait changée du tout au tout. Retenant toujours le poignet de son adversaire, Finesil l'avait forcée contre le tronc d'un arbre. Sa lame fusa dans l'air, et finit sa course à moins d'un pouce du coup de la drow. Curieusement, Finesil fut aussi satisfait que troublé par ce qui venait de se passer. Il tenait en son pouvoir une drow mage, de la même trempe que ceux qui avaient connus l'irréparable dans sa vie. L'envie de tuer ne manquait pas, et étant soldat, ce n'était pas la peur du sang ou de la mort qui retenait son bras. Même si sa haine semblait occuper tout son esprit, un petit morceau de lui ne pouvait se résoudre à la tuer. Il la sentait... différente des autres de sa race. Pourquoi? Il ne sut le dire. Était ce une erreur? Impossible à prédire. En tout cas sa lame se tenait là, prête et pourtant encore immaculé de toute trace de sang. Un sourire mauvais étira les lèvres de l'elfe lorsqu'il s'adressa de nouveau à la drow.

"Je peux te dire que tu as de la chance. Je ne comprends pas moi même ce qui a put retenir mon bras de te couper purement et simplement la gorge quand j'en avais l'occasion. Cependant, ne te méprend pas, drow. Donne moi une seule bonne raison de ne pas poursuivre mon geste, ne pas mettre fin à ton existence, et ainsi débarrasser cette terre de ta présence."

Confiante. C'était ainsi que l'on pouvait définir =l'attitude de la drow. Après avoir dégagé son poignet d'un mouvementvif et brusque, elle croisa les bras sur son opulente poitrine. Manifestement, elle faisait confiance en sa magie. Mais ce qu'elle ignorait sans doute, c'est que Finesil haïssait ses semblables. Qu'il avait fait de leur traque sa spécialité, tant dans les batailles que dans les escarmouches. Aussi ignorait-elle que la lame pourrait mettre un terme à ses jours avant même que la moindre parcelle de magie n'émane de son corps.

« Vous n’oseriez pas tomber aussi bas que ma race, frapper à mort une personne désarmée et sans défense… Je ne savais pas les elfes capables de se genre de besogne vous qui êtes si fier de votre manière de penser. Vous n’êtes pas comme moi ! »

Cette phrase amusa beaucoup l'elfe. Manifestement elle ignorait beaucoup de son peuple, et encore plus de celui qu'elle avait en face de lui. Il rapprocha alors davantage son visage de celui de la drow, jusqu'à arriver au niveau de son oreille droite, et murmura.

"Sache, femme drow, que notre manière de penser est bien dissimulée aux yeux des autres, si je puis dire. Nous tuons si besoin est, et ne devons pas forcément considérer l'honneur ni la fierté à en retirer. Tout ce qui compte est notre survie, ainsi que celle de ceux que nous chérissons, la protection de ce que nous aimons et la paix de chacun. Chose que vous autres, drow, versés dans le meurtre et la dévastation, ne devait sans doute pas saisir. Surtout lorsque l'on est mage comme toi. Ne me prends pas pour un idiot. Tu n'es ni désarmée, ni sans défense. Et ne vas pas croire que je te laisserai ne serait ce que tenter de formuler une incantation de la sorte..."

La drow sembla alors tenter une toute autre approche. Prenant une pose plus décontractée, elle prononça quelques mots rassurant, avant de poser sa main sur le visage de Finesil, le caressant doucement. Sans doute espérait-elle tenter de le séduire? Il fallait avouer que les femelles drow avait un certain charme... Elles aimaient jouer avec leurs proies, leurs offrir mille plaisirs et délicatesses, avant de les supprimer proprement, une fois leurs désirs assouvis et leur faim calmée...
Mais malheureusement, elle était tombé sur la mauvaise personne. Finesil ne connaissait pas l'amour tel qu'il était conté dans bien des récits, et de quelque forme que se soit. C'était l'un des rares sentiments dont il ignorait tout. Et le frisson qui le parcouru ne fut en rien du plaisir ou du bien être. C'était sa rage qu'il avait peine à contenir. Il ferma un instant les yeux. Et lorsque ses paupières se réouvrirent, c'était une flamme d'argent que l'on pouvait voir briller dans ses yeux. D'un geste souple et rapide, il tourna sa lame à la verticale, et appuya un peu plus contre la peau de la drow.

"Ne te moque pas de moi! Je n'ai nulle envie de jouer à ce petit jeu là. Tu n'es qu'une sorcière drow. Ce sont des êtres répugnants comme toi qui ont causé mes malheurs de jadis. Jamais je ne pardonnerait aux tiens, tu m'entends! Et ne tente pas de me séduire de quelque manière que je sois. Crois tu que je sois ignorant? Je connais vos méthodes. Mais tu ne m'auras pas ainsi. Si je ne t'ai pas encore tué, c'est davantage par erreur que par pitié. Car tu m'inspire plus de dégout que de pitié. Les tiens ont causé mon malheur. Continue ainsi, et je serais à l'origine du tien!"

Si la main qui tenait la lame était ferme et solide, l'esprit de l'elfe commencait à vaciller. Pourquoi hésitait-il donc? Pourquoi n'arrivait-il donc pas à assouvir son envie?

De la douceur, la drow passa rapidement à la haine, comprenant que l'elfe qu'elle avait en face d'elle ne ressentait rien d'autre pour son peuple que haine et rancœur. Plantant les ongles d'une de ses mains dans l'écorce de l'arbre contre lequel elle était appuyé, elle la déchiqueta violemment. Puis, appuyant sa peau contre Maica Narë, elle alla jusqu'à s'infliger elle même une blessure, de laquelle son sang se mit, lentement, à couler sur sa peau, mélange de noir et de rouge sombre.

« Mon peuple vous vous à fait du mal…Ceci est la conséquence des actes de vos propre ancêtre. Combien d’entre nous son mort par votre faute à vous et au peuple humain ? Devrions-nous nous laisser tuer sans réagir ? A vos yeux je ne qu’une simple vermine de plus, mais que savez vous de moi en faite ! A part le mal qu’on pu vous faire mes semblables. Rien absolument rien. »

Puis, reprenant le regard fier des siens, et l'attitude hautaine qui leur était si caractéristique, elle s'éloigna de la lame, et marquant une bref pause, écarta ensuite l'elfe de son chemin, comme pour marquer la fin de cette discussion. Mais Finesil n'était pas en accord avec cela: pour lui l'échange n'était pas terminé. Attrapant la drow par le bras, il l'obligea à se mettre de profil, afin qu'elle puisse observer celui qui lui parlait.

"Tu parles comme si tu en savais tant de moi et de mes ancêtres. Mais ne te méprend pas la dessus. Et ne cherche pas à disculper les tiens des maux qu'ils répandent.Tu cherche à faire apparaitre ton peuple comme les victimes, mais comment expliques-tu alors les tortures qu'ils utilisent sans raison? Je ne parle pas de tuer. Ceci est dans la nature de chaque être, encore que les tiens soient passer maîtres dans cet art. Mais je parle bien de cruauté. Jamais je n'envisagerai torturer un prisonnier, fut ce pour en soutirer une information vitale. Les tiens n'hésitent pas à le faire pour leur propre plaisir. "

Tenant fermement le bras de la drow, il s'attendait à ce qu'elle résiste, aussi resserra t-il sa prise, sans pour autant lui faire de mal. Sa lame toujours dans son autre main se baissa lentement, mais la main qui la tenait était toujours sûre et prête à frapper si le moindre signe de violence transparaissait.

"Cependant, une partie de tes paroles m'empêche de t'achever sans en savoir plus. Tu dis que je ne sais rien de toi. C'est vrai, pas plus que tu ne me connais ni ce que j'ai vécu. Aussi vais je te donner une chance de te défendre, en me prouvant que tu n'es pas aussi cruelle et irréfléchie que les tiens. Cependant, prend garde à tes paroles, car je ne tolère que l'on parle de moi ni des miens sans véritablement en savoir davantage. Alors prend garde!"

Il lâcha alors la drow avec un peu de mépris, et s'asseyant sur une souche proche, attendit sa réaction. Cependant, la flamme qui bruliat un instant auparavant avait quitté ses yeux, remplacée par un voile noir d'amertume et de regrets...

Le gout du sang fut appartement le plus fort pour la drow, qui se délecta de son propre liquide de vie. Voilà bien une autre chose que Finesil reprochait aux drows. Le gout du sang et de la tuerie. Lui n'aimait pas cela. S'il s'était engagé, c'était pour les siens. Par devoir, pour son honneur et la survie des elfes, plus que par pure envie. S'il avait pu créer la paix, sans doute l'aurait-il fait. Mais maintenant cela n'avait plus de sens, pluisque l'espoir de paix s'était depuis longtemps envolé.
Il observa la drow quelques instants. Elle était comme les siens. Meurtre, tuerie, sang, flammes, désir, luxure. Tous ces mots les définissaient bien, et il ne doutait pas qu'elle eu déjà été à bonne école pour pouvoir se comporter comme une "digne drow". Cependant, un petit quelque chose faisait qu'elle était moins impulsive. Peut être était ce pour cela que l'elfe n'avait pas encore décidé de décharger toute sa haine sur elle. Se pouvait-il que...
L'elfe secoua vivement la tête. Non, c'était impossible, bien sûr. Il les avaient vu maintes fois sur les champs de batailles, dans les forêts ou les villes. Tuant, ravageant, égorgeant. Mais elle... Il poussa un soupir de désarroi. Était ce la un nouveau test? S'il avait un jour pu croire qu'il converserait avec une drow. l'idée lui était étrange, quoique pas si déplaisante, sachant que ladite drow était en face de lui, et qu'il commençait à mieux la cerner. Les elfes étaient des êtres perspicaces: s'ils savaient cacher leurs pensées et leurs sentiments, ils pouvaient cerner rapidement le comportement général d'une personne. Aussi savait-il que, pour l'instant, il n'y avait à priori aucun risque de conflit.

"Si on l'apprend, tu l'as bien dis, drow. Le tout étant que quelqu'un l'apprenne, ce que je doute. Il n'y a en ce lieu personne excepté toi et moi, et si tu en doute, ce qui est probable, inspecte ce lieu par toi même. Ta magie doit te le permettre, non? Enfin, tu n'as pas a craindre que quelqu'un d'autre soit ici, et personne ne t'égorgera, si ce n'est moi si tu m'y forces. Maintenant, cesse de me prendre de haut, veux tu. Si j'ai toujours eu un profond dégout à la simple vue d'un des tiens, bizarrement, et sans que je puisse me l'expliquer, tu n'es pas tout a fait comme eux. Tu semble peu porté sur le meurtre, apparemment. Aussi pourrait-on cesser ces hostilités un moment? Autrement, j'ai peur qu'il ne faille achevé cette discussion par le fil de ma lame..."

Comme pour faire comprendre que cela n'avait rien d'une plaisanterie, la main de Finesil de porta lentement à se garde, prêt à dégainer. La drow avait vu qu'il pouvait frapper vite et fort. Aussi espérait-il qu'elle aurait un brin de jugeote: chose rare chez les drow. Mais ne semblait-elle pas différente des siens?

La drow semblait peu encline à partir. cela fut satisfaisant aux yeux de Finesil, qui lâcha la garde de son arme. Elle se mit alors à caresser doucement un morceau de terre, jusqu'à ce qu'un gobelin apparaisse. Loin de se ruer sur lui, l'elfe l'observa de manière curieuse. Il semblait qu'il réponde à la drow, aussi devait-il s'agir d'un sort d'invocation, puisqu'il alla aussitôt inspecter les alentours, et l'elfe ne doutait pas qu'il s'agissait là de "sa" volonté.
Cette dernière, désormais plus décontractée, ota sa cape, répandant ainsi sa peau à la douce chaleur du soleil, et par la même occasion dévoila ses courbes à l'elfe. Mais celui ci ne trésaillit point. S'il ne jugeait pas les drow laides, il n'aimait cependant pas leur anatomie. Trop prononcées à son goût. Et ses goûts justement étaient des plus difficiles, ce qui expliquait partiellement qu'il ait toujours, jusqu'ici, vécu seul, sans compagne d'aucune race que ce soit. Mais cela ne lui manquait pas le moins du monde.
Reprenant le jeu de la charmeuse, la drow s'avanca à nouveau vers l'elfe, le plus près possible, et reprenant ses poses suggestives, elle chercha sans aucun doute à faire fléchir l'esprit de Finesil, mais celui ci resta de marbre.
Vint alors une curieuse réplique accompagnée d'un reproche bien étrange. la drow n'aimait pas qu'on la nomme ainsi. Elle jugeait sans doute cela trop insultant: chose étrange, puisqu'elle semblait fière d'être ce qu'elle était.
La première réponse de l'elfe fut un haussement de sourcil. La seconde ne tarda pas.

"Que le fait que je n'utilise pas de formules très élégante dérange, je le concois. Le fait en revanche que j'utilise lappelation drow et que cela gène, j'en suis étonné. N'as tu pas dis que tu était fière de ce que tu étais? Pourquoi renier son peuple, auquel cas? A moins bien sûr que tu ne sois pas aussi engagée que tu le prétend... Ensuite, tu ne m'a en aucun cas donné de nom ou d'appelation par laquelle je puisse te désigner, aussi ne te plains pas que je n'utilise la seule encore utilisable, et ce en dépit du mépris que j'ai pour les tiens. Je soupconne d'ailleurs qu'il ne s'agisse pas là du véritable nom, que ceui de Lis. Ce n'est pas une consonnance drow, et à moins que ce ne soit encore une ruse de la part des tiens, ce n'est certainement pas le véritable nom. Aussi, donne moi le tien, et j'envisagerai de te fournir mon nom. Je n'ai aucun interêt à le cacher: je ne suis en aucun cas renommé, ni parmi les tiens, ni pari les miens, aussi je gage que mon nom ne te dise rien..."

La drow à quelques centmètres de son visage, l'elfe se sentait mal à l'aise. Non que la présence d'un être féminin le dérange, mais d'une drow, c'était tout autre chose. Aussi recula t-il ton visage de quelques centimètres.

"J'aimerai également éviter rop de proximité. Je ne suis pas encore habitué à l'idée de ctoyer une drow, mage de surcrois, sans en vouloir immédiatement à sa vie, aussi serait-il bon de garder un petit peu de distance. Dautant que vos pauses ne changeront rien à la donne... Je crains que vos efforts dans le domaine ne soient vains."

La drow semblait fortement vexée de la réaction de Finesil. Aussi se leva t-elle brusquement,et se drapant de sa cape, renvoya le gobelin d'où il provenait, une fois sa tâche accomplie. Puis, incantant dans sa langue, elle fit apparaitre une boule de feu. L'elfe n'eut pas le temps de réagir que le projectile enflammé s'écrasa non loin de lui. Il sortit vivement son épée, croyant à une attaque de la part de la drow. Pourtant, celle ci alla se dissimuler dans les buissons, et attendit. Ce qui surpris l'elfe: que pouvait-elle ainsi attendre? Les flammes toujours ardentes étaient une curieuse chose, cet acte en était une autre.
Un bruit de galop. Un être arrivait à grande allure. Finesil eut le temps de se jeter de côté, et il sentit son bras gauche effleurer une grande chaleur, ce qui provoqua un rictus de douleur sur son visage. Il dû mettre un genou à terre, avant de constater que tout son avant bras gauche était légèrement brulé. Il pouvait encore s'en servir, mais le maniement de Maica Narë serait plus difficile désormais. Fort heureusement, il avait appris à l'utiliser d'une seule main.
Il prit alors le temps d'observer la créature qui était arriver ainsi. Un grand étalon noir, aussi sombre que celle qui désormais s'avérait être sa maitresse, le regardait avec hargne, faisant claquer sa mâchoire épaisse garnie de dents redoutables. l'elfe comprit alors d'où provenait la source de chaleur, et quel était l'intérêt de cette boule embrasée, car il s'agissait là d'un élémentaire de feu. Et la drow le contrôlait, en répondait le fait qu'elle se trouvait déjà proche celui ci, encore qu'il fut curieux qu'elle ne ressente point sa chaleur.

« Pour vous je n’ai pas de nom et jen’existe même pas. Vous ne me voyez pas autrement que ce de votre race…
je ne suis personne, je suis une ombre, dans votre mémoire. Oubliez-moi ! »

Le rictus de Finesil se transforma en sourire

"C'est là que tu te trompe. Je considère toujours les drows comme mes ennemis, et cela ne changera probablement jamais. Cependant, je ne considère pas comme les autres de ton peuple. Tu es... différente. Comme si l'envie de sang et de meurtre, de tuerie et de torture ne t'envenimaient pas. Je pensais pouvoir enfin profiter d'une discussion qui m'en apprendrait beaucoup, et en échange pouvoir, peut être, t'apprendre ce que je serais en mesure de narrer et qui puisse avoir un intérêt pour toi. Mais tu ne sembles pas le vouloir. Cependant, je te le dis: tu n'es pas aussi ombre pour moi que tu ne souhaite le croire."

Il se leva doucement, s'aidant de sa lame, puis s'écartant un peu, il pointa Maica Narë vers la drow et son étrange monture.

"Cela aurait pu être l'occasion de mieux nous connaitre, et j'aurais aimé que ce fut le cas. Car j'en ai conscience, sans savoir pourquoi: tu es sans doute la seule de ta race envers qui je ne souhaite pas la mort. Mais si tu tiens tant que cela à partir, fais ce que bon te semble. J ne te retiendrais pas. Laisse moi te dire simplement ceci: je crains que notre prochaine rencontre ne se déroule sous les horreurs de la guerre. Aussi aurais je aimé pouvoir n savoir davantage, afin d'éviter que ma lame ne s'égare alors dans la chair de celle qui sans doute ne souhaite pas davantage voir la mort, que se fut la sienne ou celle d'un autre. A toi de choisir désormais..."

Ainsi la drow avait choisi de tourner le dos à l'elfe. Elle s'accrochait à ses origines, refusant de reconnaitre qu'il pouvait y avoir un espoir. Finesil baissa sa lame, déçu de la décision d'une drow qu'il avait cru plus raisonnée. Elle s'éloignait déjà, sur son étrange monture lancée à bride abattue, et bientôt elle disparaitrait à jamais, à moins de la rencontrer de nouveau sur un champ de bataille, avant que la mort ne prenne. Il lança donc ces quelques paroles de sorte à ce qu'elles les perçoivent parmi les claquement des sabots de la monture élémentaire

"Vous pensez donc qu'aucune autre issue que l'extermination d'un peuple n'est possible. Je vous croyais plus raisonnée que cela. En réalité vous ne valez pas mieux que vos frères et sœurs. Pire, vous êtes une lâche, fuyant devant un elfe comme une enfant apeurée. Vous n'êtes certes pas combattante, mais je pensais qu'un autre sang coulait en vous. Manifestement, la couardise vous etouffe..."

Finesil espérait que ces paroles auraient un effet des plus rapide. Il ne tenait pas à laisser s'enfuir ainsi cette drow, partagé entre l'envie de se débarrasser d'elle une bonne fois pour toute et de poursuivre cette discussion. Même s'il avait toujours haït les drow, quel qu'ils soient, il avait trouvé en cette femelle une chose différente de ce dont à quoi il s'attendait. Comme un sentiment d'espoir dans une race qu'il croyait pervertie jusqu'au bout. Cet espoir était sur le point de disparaitre, e il regrettait de ne pouvoir en apprendre plus. Car il voulait apprendre, coute que coute. Mais avant toute chose, il fallait la faire revenir, si toutefois elle y consentait.
Afin d'accroitre cette envie, l'elfe fit mine de tourner le dos à la drow, et rengainant son épée, commença à se diriger vers l'orée opposée de l clairière. Mais en son fort intérieur, il se tenait prêt à voir revenir celle qui un instant plus tôt le toisait de haut, et se tenait préparé à ce que ce retour ne soit pas des plus courtois...

La réponse ne tarda pas. Faisant faire volte face à sa monture, la drow revint à bride abattu. Le flux de la magie parcourut alors ses doigts. Un premier sort fit sortir de terres quatre petites créatures goblenoïdes. Dévouées à leur maitresse et avide de sang, elle n'attendait qu'un ordre pour charger. Le second sort fut celui qu'une flamme dansante dans les doigts de la sorcière, qui bien vite prirent la forme d'une boule de feu.
Elle le sermonnait. Sur ses ancêtres, sur les raisons de cette guerre... mais il savait déjà une grand part de tout cela. Les drow n'étaient en effet pas des êtres qui se laissaient faire, mais elle oubliaient que s'ils massacraient les elfes, ils n'en épargnaient pas moins les autres races...
La réaction du jeune lieutenant fut un grand rire; Il s'appuya sur la souche, et se releva, son rire résonnant comme le son claire d'une note musicale. Il riait, et le faisait de bon cœur.

"Décidément vous avez bel et bien le sang de votre peuple dans les veines.
Voyez! Il y a quelques instants, vous parliez de partir. Une simple phrase et vous voilà de nouveau devant moi. Ne vous disais je pas que vous ne partiriez pas si aisément? Vous autres drow êtes trop sensibles à ce qui touche ce que vous appelez votre fierté. Aussi, je vous demanderai pour une fois de la garder en vous. Je n'ai pas fais cela par plaisir mais bien pour vous faire revenir, et j'y ai réussi. Quant à vous craindre..."

Il observa un instants la sorcière puis sa monture et les quatre petites créatures. les gobelins, il pouvait les renvoyer dans le trépas d'un simple mouvement de lame. La sorcière ne semblait pas trop dangereuse, mais il répugnait encore à la tuer, aussi bizarre que cela paraisse. La monture restait bien l'adversaire le plus coriace. Mais il ne désirait pas le combat.

"Éteignez votre sort, et renvoyez donc vos créatures. Vous avez beau être dangereuse, je le sais, je peux l'être encore plus, surtout face à vous. Vous représentez tout ce que je hais dans ce monde, et la mort de vos semblables, j'en ai fais ma spécialité. Revenez plutôt vous asseoir, nous avons encore beaucoup de choses à nous dire. Je vous promets de ne plus vous importuner, et de n'énoncer que des faits, si vous en promettez tout autant... Car si vous croyez en savoir beaucoup, vous ignorez certaines choses, tout comme j'en ignore également. Alors cessons de nous chamailler comme des enfants voulez vous? Je suis aussi fautif que vous, dans cette situation."

Il se rassit, et posant sa lame sur ses genoux, garda une main sur la garde, et porta l'autre sur le rebord de la souche mort. Caressant un instant le bois, il releva les yeux et adressa un regard interrogateur à la drow.

"Alors, acceptez vous, ou devrons nous nous affronter dans un combat dénué de sens?"

[désolé du retard, mais bon avec mes accès internet réduis, dur dur... bisous]

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