A Diantra, rien de nouveau (Farren)

(Ce RP se déroule bien avant Alonna et est réservé à Farren de Lockrive)

La journée commençait bien pour Malaurie. Une mission, une. Et pas n’importe laquelle. Il s’agissait ni plus ni moins que d’un exorcisme en plein coeur de la ville. Oh, rien à voir avec les pitoyables exorcismes plein de paillettes et de magie que pratiquent les charlatans pour distraire les badauds et leur subtiliser leur or. Non, ici, c’était du lourd, du sérieux.
Cette fois-ci, Malaurie allait devoir affronter la plaie du Multivers...un diable. Et pas n’importe quel diable ! C’était une créature retorse, diabolique et pilleuse, montrant sa malice et sa vilenie là où on l’attend pas. Une immonde créature rejetée des enfers, un bourreau d’enfants, un tyran des grand-mères.

Le diablotin.

Ses employeurs, une charmante famille bien sous tous rapports, avaient été attaqués par cet être diabolique et pervers il y a deux jours. La minuscule créature avait pris possession de la maison et fracassait les biens de la famille à grand renfort de ricanements. En bonne princesse, Malaurie avait accepté de leur débarasser de cet importun en échange d’un peu d’or. Et oui, il faut bien vivre...Mais le travail de Malaurie est toujours bien fait, sauf quand il s’agit de faire la cuisine, mais là c’est une autre histoire.

C’est donc armée de son seul courage...et accessoirement de la clef de la porte que Malaurie pénétra dans l’antre de la bête, une charmante petite maison mitoyenne à trois étages dans le plus simple style humain. La maison était de belle apparence, sa façade bien entretenue. On devinait un quartier aisé, mais habillé de simplicité, pas comme les hauteurs de la ville, aux constructions défiant l’imagination et le mauvais goût.

La clef tourna sans difficulté dans la serrure. La porte fut ouverte dans un grincement. La magicienne pénétra dans le repaire du diable....otin.
Une odeur immonde fouetta les narines de la magicienne au moment où elle entra dans le hall enténèbré. De l’oeuf pourri. Ce diablotin était prêt à tout !!! Au bruit que firent ses pas quand elle franchit le seuil, elle marchait sur de la gelée ou une autre matière visqueuse. C’était froid....Elle eut une mine dégoutée. Ses ballerines étaient trempées de cette matière.

*Toi, dès que je t’attrape tu vas passer un sale quart d’heure !*

Elle prononça le mot de commande de sa baguette de lumière éternelle et avança vers la cuisine. Un raffut pas possible s’y tramait. La bestiole devait sûrement être en train de faire ripaille. Les planches grincèrent sous les pas de la jeune femme. Puis tout se tut. Quelque chose se précipita dans la pièce à côté. Probablement lui. Elle se dirigea vers le salon.

*Dans cette armoire, j’en suis sûre*

Elle s’approcha lentement, très lentement, trop lentement. Sa main se déplaça vers la poignée de la porte entrouverte de l’armoire. Il y avait quelque chose à l’intérieur...ça respirait...

Encore loupé… Décidément Farren était mauvais au jeu… C’était un fait de la nature, comme le fait que les oiseaux volent, les poissons nagent, Farren échoue la plupart des choses qu’il entreprend. Cela étant, Farren, éternel maladroit se retrouva donc au prise avec quelques truands de basse extraction. Rien de bien méchant en soit, Farren ne peut pas payer, les autres veulent qui payent s’en suit une petite bagarre dans une de ces charmantes ruelles délabrées de Diantra… Pittoresque…



Une de ces journées banales et insipides dans la vie du marchant ambulant. Les esprits s’échauffent, les lames se dénudent, et un homme tombe, mort. Farren, l’épée poisseuse de sang venait de prendre sa première vie de la journée… Petit problème, en face du jeune homme esseulé, une horde de bandit armée jusqu’au orteils et enragés comme une meute de loup…



Seule solution honorable… La fuite !!!



Voilà donc plusieurs heures que Farren courait, fuyant une menace invisible mais bien réelle. Il ne cessait de déambulait entre les ruelles plus ou moins fréquentée ne sachant où aller, ne sachant même plus ou il était.

Complètement essoufflé, il s’accepta une mini-pause. Adossé contre un mur, il exultait. Pourquoi donc le sort s’acharnait-il contre sa misérable petite personne ? S’il n’avait pas eu de dignité, il en aurait presque pleuré. Et, alors qu’il désespérait dans son coin, il entendit le son agaçant mais terriblement familier de son moineau. Il leva la tête pour voir l’animal, terrible animal, qui chantait, tranquille, posé sur le rebord d’une fenêtre ouverte. C’était bien la première fois que l’animal se foutait de lui avec autant de véhémence, Farren se rappela que c’était la première fois de la journée qu’il le voyait, foutu piaf…



…Eh mais attendez, FENETRE OUVERTE !!!!



Sans vraiment réfléchir aux conséquences immédiates, il escalada la bordure de la fenêtre et pénétra à l’intérieur. Devant ses yeux ébahit s’offrait le spectacle d’une cuisine sans dessus-dessous, la nourriture gisait un peu partout. Farren qui mangeait peu depuis quelque temps, n’ayant pas d’argent pour acheter sa survie, se jeta sur ce don du ciel. Il s’empiffrait d’un morceau de lapin lorsque qu’un bruit stoppa son mouvement net. Un bruit de serrure…

Pris d’une folle panique, et la bouche pleine, il se précipita dans le sens opposé du bruit, un réflexe primaire et presque animal. Il se trouvait dans une chambre. Il ne prit pas la peine de vraiment voir la disposition de la pièce et se planqua dans une armoire comme un gamin fuyant une grand-mère trop collante.



Dans l’étroit espace de ténèbres, il essaya de calmer son souffle irrégulier, et attendait l’épée au clair. S’ils l’avaient retrouvé, si c’était eux, comment ? Aussi rapidement ? Tant pis, l’heure n’était plus au réflexions creuses. Tous les muscles tendus et le cœur battant, il attendait…



2 battements de cœurs…



Le bruit, légers pas, presque félin, sur le sol, approchait…



4 battements de cœurs… 8 battements de cœurs…

Malaurie déglutit. Sa main se posa sur la poignée de la porte. Une goutte de sueur perla sur son front. Quoi que ce puisse être dans l'armoire, ça respirait....ça respirait fort.

La scène sembla durer une éternité, la magicienne ne voulant pas ouvrir le battant de l'armoire de peur de déclencher le pire des cataclysmes. Les ténèbres du lieu s'amassaient autour du meuble de bois d'if, lui donnant un air maléfique.

*Fichu diablotin...je hais ces bestioles.*

Imperceptiblement, sa main tourna la poignée. Elle crut sentir la respiration de la chose s'arrêter. Malaurie hésitait. Nan, elle n'avait pas peur, quelle drole d'idée. Après tout, ce n'était qu'une petite bestiole...dotée de griffes acérées et pouvant lui faire passer de sales moments.
Pourquoi ne pas mettre le feu à l'armoire? Après tout, c'était plus simple. OH que oui, c'est tellement plus simple...Mais la bête n'attendait que ça. Oui, le diablotin était malin. Il voulait la forcer à commettre une erreur. Malaurie n'allait pas se laisser piéger. Combattre sa peur !!!! Crier sa volonté !!!

Sa main se crispa sur la poignée. Elle attrapa une de ses baguettes en bois d'ébène cerclée de métal et hurla :

"Géronimooooooooo !!!!"

Elle ouvrit grand le battant en hurlant.