[demeure de Juliette] En étrange compagnie

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Juliette avait entraîné Zakeron à travers les rues de la cité, en silence, cachée sous sa cape.  Par sureté, elle ne passa pas par la grande porte. Elle longea le mur de pierre, qui était couvert de végétation, y glissant sa main, comme si elle cherchait quelque chose. Puis, enfin, elle s'arrêta, trouvant la porte cachée. C'était sa mère qui l'avait fait installer, pour ses amants...

Elle écarta les branches cachant la petite porte de fer forgé et sortit une clée. En ouvrant, la porte eut un grincement horrible, rouillée par les années de chômage. mais elle reprendrait bientôt du service. Elle y pénétra et invita l'homme à la suivre. Une fois dans ses jardins, elle sembla reprendre de l'assurance. Elle le guida vers une porte à l'arrière de la maison. Elle n'avait toujours pas parlée, semblant... inquiète.

Ils arrivèrent dans la grande salle de réception. Juliette appela alors une de ses servantes (visiblement humaine) et lui mit, entre les mains, sa cape. Puis elle l'avertit de ne laisser entrer personne. Vraiment personne. Puis elle lui dit d'avertir une autre servante pour qu'elle monte au boudoir.

La jeune femme entraîna ensuite Zakeron dans un grand escalier puis ouvrit la porte face à ceux-ci, pénétrant dans ses apartements. Un court couloir menait à quatre porte. Juliette l'entraîna dans celle la plus à gauche. Il s'agissait d'un petit boudoir, un salon un peu plus intime, n'ayant qu'une seule fenêtre. Juliette ferma celle-ci, la couvrit du rideau diaphane puis, enfin, sembla se détendre, redevenant celle avec qui Zakeron avait discuté la veille.

"J'aurais trouvé domage que l'on nous surprenne, déjà, alors que j'ai à peine eu le temps de commencer à vous connaître... ce aurait pu être ma mort ou.. pire, la vôtre. Ici, nous pourrons discuter sans crainte d'être vu ou surpris. "

Elle se défit de ses armes et les posa devant lui, sur la table basse, pour lui montrer qu'elle avait confiance. Puis elle rajouta:


"Pardon d'avoir été si froide... je ne voulais pas.... je voulais simplement m'assurer de rester alerte aux dangers..."

Et il la déconcentrait. Simplement là, maintenant, elle était plus détendue, perdue dans l'observation de cet homme. Elle espérait qu'il lui fasse confiance.

[précédemment]

Zakeron essayait de rester un mininum concentré en suivant Juliette. C'était de la folie que de faire confiance à une drow ! de la pure folie ! Il l'avait rencontré la veille, elle avait toutes les raisons du monde de voir le tuer et il la suivait docilement jusque chez elle... Zakeron, épée à la main, était sur ses gardes. Il devait jouer son rôle de garde du corps, bien sûr, mais il s'apprêtait également à tuer tout ceux qui oseraient les approcher de trop près.

Juliette le fit passer par un passage secret recouvert de végétation. Elle devait certainement sortir par là lorsqu'elle voulait un peu de liberté... Il songea qu'il n'avait aucune sortie de secours dans sa tanière. C'était très risqué, mais personne n'avait encore osé l'attaquer. Comment auraient-ils pu ? Il savait défendre son territoire à la manière d'un animal, avec sauvagerie. Sa maison, c'était sa maison, le symbole même de sa liberté.

Lorsque la jeune noble fut entrée, elle sembla soudain plus confiante. Zakeron fronça les sourcils. Il était sur son territoire, à présent. Il suffisait à la jeune fille de pousser un cri et il serait tué avant d'avoir pu se défendre. Son malaise personnel ne faisait qu'augmenter, il ne savait pas très bien comment réagir. S'il devait fuir, il n'irait pas bien loin. S'il était pris, il serait tué pour avoir eu l'impudence d'aller à ce niveau de la cité.

Ils traversèrent ce qui semblait être une grande salle de réception. C'était plus luxeux encore que chez son père. Zakeron n'était plus habitué au confort, il vivait à la dur, souvent dehors dans l'herbe, au coin d'un feu de bois... Juliette appela une servante, une humaine. Zakeron posa sur cette humain un regard méprisant. Au fond, il ne put s'empêcher de songer

* Jolies formes, belle tête, proie intéressante...*

Mais il se ressaisit rapidement. Juliette avait d'étranges servantes. Ca devait être une esclave, rien d'autre. Une petite esclave ramenée à la cité. Il posa son regard sur la jeune drow. L'humaine faisait tellement pâle figure à côté de sa maîtresse ! S'en était désolant pour elle... Un sourire espiègle passa sur son visage.

Juliette donna des ordres pour que personne ne les dérange. Zakeron se sentit frémir malgré lui. Pas de peur, non, mais d'excitation. Ils pourraient enfin parler tranquillement, sans risque de voir un drow arriver et les interrompre.

La jeune femme entraîna Zakeron à travers divers couloirs et escaliers. Son manoir était si grand ! S'en était impressionnant... Ils entrairent dans une petite pièce, Juliette alla fermer la seule fenêtre et tira le rideau... Zakeron eut un sourire. Elle n'avait vraiment plus peur de lui ! Jamais aucune femme n'aurait osée s'enfermer dans une pièce avec lui ! Elles avaient toutes si peur de lui... Mais Juliette était différente. Elle avait certainement eu peur, mais elle ne l'avait jamais montré. C'était ça, le courage.

Enfin, elle se tourna vers lui, laissant tomber son masque de froideur. Zakeron se détendit légèrement en la retrouvant ainsi.

"J'aurais trouvé domage que l'on nous surprenne, déjà, alors que j'ai à peine eu le temps de commencer à vous connaître... ce aurait pu être ma mort ou.. pire, la vôtre. Ici, nous pourrons discuter sans crainte d'être vu ou surpris. "

Elle considérait sa mort comme secondaire face à celle de Zakeron. Il ne put cacher sa surprise ! Quelqu'un plaçait sa vie après celle du sang-mêlé qu'il était ! C'était... incroyable, il n'en revenait pas. Il sentit un instant son coeur d'humain s'emballer. Mais il comprenait mieux son comportement. Juliette se défit de ses armes, elle ne le redoutait plus du tout.

"Pardon d'avoir été si froide... je ne voulais pas.... je voulais simplement m'assurer de rester alerte aux dangers..."

Zakeron la regardait, incapable de baisser les yeux, toujours surpris par ce qu'elle lui avait dit. Il sourit maladroitement et se redressa, défaisant une nouvelle fois sa lourde armure et posant ses armes. Mais contrairement à son comportement lorsqu'il était dans la ruelle, il préféra garder une épée à portée de main. C'était discret, bien sûr, il ne voulait pas lui donner l'impression qu'il n'avait pas confiance en elle. Car ce n'était pas le cas. Seulement, en territoire inconnu, il préférait avoir toujours une arme placée près de lui.

Zakeron l'observa un moment, son regard plongé dans le sien. C'était de la folie... Doucement, il vint s'asseoir à côté d'elle. Jamais de sa vie il n'avait eu une expression aussi douce dans le regard, mais il ne pouvait évidemment pas s'en rendre compte.

- Alors douce demoiselle, de quoi parlions-nous ? Je pourrai vous parler de ma vie de mercenaire si ça vous intéresse. Il y a beaucoup de choses à voir sur les routes.

La petite servante humaine avait remarqué le regard de l'homme sur elle. Mais elle savait que sa maîtresse la protégerait. Elle lui était, après tout, très utile... déguerpissant dans les cuisines, elle décida de s'occuper elle-même de ce visiteur. Or, là l'attendait un billet tout juste livré qui aurait bien pu mettre sa maîtresse en furie... Elle décida donc de vraiment, mais vraiment prendre son temps, quitte à négliger le "service".

Dans le boudoir régnait maintenant une atmosphère plutôt intime, alors que la lumière du jour était filtrée par les rideaux.

Juliette vit Zakeron se défaire de son armure. Ce fut avec une certaine satisfaction qu'elle constata qu'il lui faisait confiance. Oh bien sûr, elle remarqua qu'il ne s'éloignait pas trop de son épée. Mais pour un guerrier c'était, après tout, ce qu'il y avait de plus normal. Elle n'en faisait pas moins, ayant plusieurs petites armes dissimulées ici et là dans des endroits stratégiques de la pièce, sans compter le couteau accroché à sa hanche. Question de... sécurité.

Elle était consciente qu'en s'enfermant là, avec lui, il pouvait tout aussi bien faire ce qu'il voulait d'elle, et même aller jusqu'à la tuer. Mais elle savait aussi que si vraiment c'était ce qu'il aurait voulu faire, elle ne serait déjà plus en vie. Et sinon, elle mourrait en ayant tenté de trouver le bonheur.

Le regardant droit dans les yeux, elle le vit s'approcher d'elle. Mais il ne montrait que douceur et elle n'eut donc pas le réflexe de se méfier, comme elle aurait fait normalement. C'était différent des autres rencontres qu'elle avait eu dans ce boudoir. Parce que pour une fois, elle ne jouait pas une comédie apprise par coeur ayant un but précis. Pour une fois, elle était elle-même.

Il lui proposa de lui parler de sa vie, que lui avait eu la chance (selon Juliette) de vivre en dehors de la cité. Toutes ces histoires venant de l'extérieur du Puy d'Elda faisaient tant rêvasser Juliette...

Et pourtant, non, elle aurait voulu aller plus loin. Continuer la discussion de la veille. Du moins, ne pas rester en surface. Elle se résigna quand même à s'embarquer dans cette discussion, espérant que cela mènerait à nouveau à en apprendre sur lui.


"Oh oui... racontez-moi ce que vous avez vu sur les routes... ce que vous y avez vécu. Y voyagez-vous toujours seul?"

Elle lui souriait tendrement, observant, discrètement, sa physionomie, se perdant presque dans la contemplation de cette homme pour qui elle aurait prit tous les risques.

[hrp : vu l'heure à laquelle j'ai écris ma réponse, je ne garantie pas le résultat S'il faut changer des choses, envoie-moi un MP please]

Zakeron se détendait peu à peu, ce qui n'était pas peu dire. Il commença à lui parler de sa vie de mercenaire. Il avait rarement l'occasion de parler de lui, les mots lui venaient difficilement. Il raconta comment il avait créé son repère, comment il avait rencontré et affronté un mercenaire du nom de Mellenar... Il chassait pour se nourrir car les clients ne venaient pas, mais il avait traversé la forêt d'Anduram et les marais, il s'était même rendu à Diantra lorsque la peste touchait encore la ville. Il n'était pas vraiment entré dans la ville, les gardes l'avaient repoussé.

Après quelques minutes seulement, Zakeron se rendit compte qu'il avait fait le tour de ses aventures. Rien de bien palpitant, finalement. Il s'ennuyait la plupart du temps car tout le monde le fuyait et comme il ne trouvait pas de client il mourrait à moitié de faim. Evidemment, il évita de le dire à Juliette. Sang-mêlé... Même après avoir quitté la cité, il était toujours aussi dérangé par son sang impur, et ce quelque soit la race qu'il rencontrait.

Zakeron cessa finalement de parler, fixant Juliette dans les yeux. Il ne savait plus vraiment quoi dire. Seulement alors il réalisa à quel point sa vie était vide. Complètement vide. Il détourna le regard un instant, songeant à son horrible père qui devait boire quelque part pour oublier. Zakeron était le fils d'une esclave humaine et d'un vétéran drow. Sa naissance interdite avait provoqué la déchéance de son père et la mort de sa mère. Seule la loi de Tebryn sur les sang-mêlés lui avait sauvé la vie.

Juliette était la seule qui lui eu jamais accordé un peu d'affection. Elle lui souriait tendrement... La tendresse existait donc belle et bien ! Il n'aurait jamais cru pouvoir la voir se refléter dans les yeux d'une femme. Il posa sa main sur celle de Juliette, sans regarder la jeune fille dans les yeux. Puis il releva la tête. Il savait qu'il allait le payer cher... Mais il passa une main derrière la nuque de Juliette et l'embrassa tendrement.

Ce n'était peut-être pas respectueux, mais il en avait tellement envie qu'il n'avait pas pu résister. Elle risquait de le haïre, de vouloir sa mort, mais au final, ça lui était égal. Doucement, il s'écarta, sans la quitter des yeux. Il ne s'excuserait pas, car s'excuser était une marque de faiblesse et il ne regrettait rien, même s'il était surpris par son propre geste. Il attendit sa réaction, redoutant un peu d'être gifflé. Il l'aurait mérité, en fait.

Juliette l'avait écouté, sans un mot, admirant ce courage qu'il lui avait fallu pour voyager ainsi. Surtout en tant que Demi-Drow. Après tout, il n'avait probablement pas été accepté par les humains non plus s'il préférait vivre du coté de la cité Drow.

Puis il se tu. Juliette ne parla pas elle non plus, elle n'aurait pas su quoi dire sincèrement. Elle aurait certainement pu utiliser quelques formules de politesses, histoire d'entretenir artificiellement la conversation, mais elle n'en avait pas envi. Pas avec lui.

Sans vraiment qu'elle ne comprenne comment, ils s'embrassèrent. Lorsqu'il se détacha d'elle, elle vit, dans ses yeux, plus que ce que la plupart des hommes avaient pour elle normalement. Si la veille il l’aurait violé dans une ruelle, là, elle sentait qu’elle ne lui aurait pas même offert de résistance si c’était ce qu’il voulait.

En principe, elle aurait du faire comme elle faisait habituellement dans ce genre de situation: se relever, jouer la vierge effarouchée et tirer profit de la situation ainsi, comme si vraiment cela avait été une insulte qui demandait réparation. Mais elle n’en fit rien. Elle n’eut pas le temps d’agir.

Trois petits coups furent cognés à la porte. Puis la servante humaine entra, baissant la tête, posa un plateau sur la table. Sur le plateau, il y avait une carafe à vin ainsi que deux verres. Sous la carafe, un petit billet, écrit à la hâte, annonçant une visite. Mais Juliette n’en fit rien. Elle ne le vit même pas. La servante ressortit, priant qu’un malheur n’arrive pas…

La jeune femme se releva et fit quelque pas pour s’éloigner et lui tourner le dos. Elle avait baissé les yeux et, d’une voix tremblante et sans conviction, elle lui dit :

« Avez-vous seulement conscience que vous pourriez me faire tout perdre? Que bien des hommes pourraient vouloir votre mort?»

Mais sa tentative de le faire sentir coupable échoua. Elle n’en avait plus rien à faire de sa réputation. Là, chez elle, dans son manoir, qui pourrait voir ce qu’ils faisaient? Il était clair, dans sa voix, qu’elle ne disait cela que pour lutter contre un abandon trop facile. Mais elle voulait au moins être en paix avec sa conscience et se dire, qu’au moins, elle aurait tenté de résister.

Elle lui fit à nouveau face et il était clair que sa pensée était à l’opposée de ses mots.

Elle ne lui résista pas. Zakeron n'en avait pas l'habitude, il ne comprenait plus les règles du jeu mais il aimait y jouer. Ce jeu de la vie qu'il s'était toujours refusé... Le droit et la possibilité d'aimer... Il recula. Ses lèvres étaient si sucrées, si douces... Zakeron sentit son coeur s'emballer. Il voulait recommencer, la prendre dans ses bras... Mais il attendit simplement sa réaction. Qu'allait-il faire ? Elle n'avait pas détesté, car elle n'avait pas résisté. Son corps l'avait trahi, mais qui du corps ou de la raison l'emporterait ?

Elle allait réagir lorsque la porte s'ouvrit sur la servante. Zakeron ne savait pas s'il devait se sentir soulagé ou furieux, aussi resta-t-il immobile, sans quitter Juliette des yeux. L'humaine n'avait pour lui aucun intérêt, ce n'était qu'une femme de plus qui le regarderait avec peur. Juliette ne le regardait pas comme ça, elle ne l'avait jamais fait. Ni peur, ni supériorité...

La servante posa un plateau et sortit. Juliette se leva et s'éloigna, lui tournant le dos. Lorsqu'elle parla, sa voix tremblait. Elle parla mais sans la moindre conviction, comme si elle ne croyait pas ses propres mots. Elle risquait gros, lui risquait sa vie. Il n'avait pas envie qu'elle ait des ennuis, mais sa propre vie lui était égale pour l'instant.

Elle se retourna, son regard trahissait ses pensées. Zakeron se leva et s'approcha, l'enlaçant tendrement. Il approcha son visage.

- Viens avec moi, quitte cet endroit que tu n'aimes pas. Qu'as-tu à perdre ? Un peu de confort ? Qu'as-tu à gagner ? Ta liberté ! Tu crois vraiment qu'un jour je vais cesser de t'aimer ?

Aimer... Quand avait-il prononcé ce mot ? C'était tellement vieux ! Non, en fait il ne l'avait jamais prononcé. Il fixa Juliette dans les yeux, puis il l'embrassa à nouveau, avec plus de fougue, plus de passion. Il la voulait, et quelque chose lui disait qu'elle ne le repousserait pas. Ou du moins pas par dégoût. Doucement, il descendit ses mains, lui caressant les bras, remontant pour lui caresser la taille.

Il l'aimait, il la voulait... Mais il la respectait aussi, et ça c'était nouveau. Il voulait qu'elle ait envie de lui, il voulait sa douceur et non sa colère. Qu'importe les conséquences ? Tant qu'elle ne le repoussait pas !

Il l'aimait... ce n'était pas nouveau qu'un homme lui dise cela. C'était bien souvent à ce point qu'elle tentait d'arriver avec les hommes. Ensuite, ceux-ci étaient bien plus faciles à manipuler. Or, jamais ces mots n'avaient jeté en elle autant de trouble et de bonheur. Elle aurait tout quitté pour lui, bien sûr, mais elle ne pouvait tout simplement pas. Préférant ne pas briser le moment, elle se contenta de lui répondre :

« Ma liberté c’est déjà de pouvoir t’aimer… »

C'était bien plus de confort qu'elle perdait en quittant sa vie. Mais elle voulait s'imaginer, quelques moments, que cela était possible. Elle aurait du l'arrêter, le repousser. Mais pour une fois, elle voulait aller par-dessus ses principes. Même si elle le regrettait déjà.

D’une main délicate et un peu tremblante, elle caressa son visage, le regardant droit dans les yeux, descendant ensuite le long de son torse. De son autre main, elle décrocha l’étui à sa hanche, sous sa jupe, où elle gardait un couteau. La dernière défense qu’elle avait encore tomba sur le sol, la laissant vulnérable dans ses bras. Jamais encore elle n’avait accepté de se retrouver ainsi devant un homme. Elle vint murmurer à son oreille :

« Fais ce que tu veux de moi, maintenant, je ne t’arrêterai pas…»

Elle alla chercher un baiser sur ses lèvres, se lovant totalement contre lui.

{Attention, à partir de maintenant, âmes sensibles s'abstenir ! xd}

Elle ne résista pas à ses caresses, bien au contraire, et préféra lui dire :

« Ma liberté c’est déjà de pouvoir t’aimer… »

Zakeron en trembla légèrement de bonheur. Elle l'aimait... Jamais personne ne l'avait aimé et il ne l'avait jamais rendu. Or voilà que du jour au lendemain il se retrouvait dans les bras d'une drow avec qui il partageait un sentiment des plus forts. C'était rapide, certes, mais elle lui avait plu très rapidement aussi. Que trouvait-elle chez lui ? Il l'ignorait, car lui-même ne s'aimait pas. Mais il avait besoin de sa présence à cet instant, de sentir sa douceur et son parfum.

Elle caressa son visage avec tendresse, même si sa main tremblait. Elle semblait déchirée entre son désir et ses responsabilités... Zakeron aurait pu se montrer très gentil en l'aidant à respecter ses engagements, mais il ne fallait pas trop lui en demander non plus. Deux personnes se désiraient, alors au diable les barrages politiques ! Il s'arrangerait pour qu'elle ne le regrette jamais.

Sa main descendit sur son torse, elle était toujours aussi douce. Puis, délicatement, elle détacha l'arme qu'elle cachait sous sa jupe. Ce geste fit sourire Zakeron. Elle avait donc gardé une arme au cas où... Jusque-là, elle avait tout de même continuer à jouer la prudence, tout comme lui. Et là, elle laissait tomber les armes, c'était une signification autant implicite qu'explicite. Elle approcha son visage pour lui susurrer, au creux de l'oreille :

« Fais ce que tu veux de moi, maintenant, je ne t’arrêterai pas…»

Elle l'embrassa, pressant son corps chaud contre le sien. Zakeron l'enlaça. si le paradis existait, il devait se trouvait dans ces bras sombres... Doucement, il l'écarta de lui, passant un doigt sur ses lèvres avant de l'embrasser à nouveau, caressant sa langue avec délice.

- Je ne veux pas prendre, je veux que nous partagions...

D'un geste plus brusque qu'il ne l'aurait voulu, il ôta sa tunique. Son excitation le trahissait et se lisait dans ses yeux. Il essaya de se calmer un instant en inspirant profondément, puis il posa ses mains sur les épaules de Juliette et, doucement, il fit glisser sa robe jusqu'à terre, rêvêlant ce corps magnifique dont il avait rêvé durant la nuit.

Doucement, il la prit dans ses bras, la soulevant tel un marié portant son jeune épouse. Il ne la quittait pas des yeux et il la regardait toujours lorsqu'il la déposa sur le canapé, s'allongeant doucement sur elle en prenant garde de ne pas l'écraser de son poids. Il reprit ses caresses et ses baisers, cherchant à lui procurer du plaisir, à l'exciter davantage. Il lui appartenait aussi, après tout... Jamais il ne s'était montré aussi vulnérable et il ne le regrettait pas.

Sa main commença à malaxer en douceur la poitrine de la jeune femme, tandis qu'il l'embrassait dans le cou, sa deuxième main caressant la hanche dénudée de Juliette.

En le regardant dans les yeux il lui semblait être prise de vertiges, tant tout ce qu'elle y lisait lui semblait immense. Ses mains, qui la veille auraient pu la tuer mais qui maintenant lui semblait si délicates, glissèrent sur ses épaules pour faire tomber sa robe. Le morceau de tissu alla rejoindre le couteau sur le sol. Et c'était tout ce que Juliette voulait.

Elle se retrouva nue face à lui, frissonnant au contact de ses doigts sur sa peau. Elle, elle posa ses mains sur son torse musclé, apercevant enfin ce qu'elle avait à peine osé imaginé sous l'armure. Puis il la souleva et elle eut un sourire amusé. Il alla la poser sur le sofa, s'allongeant sur elle. Le contact de sa peau sur la sienne la grisait. Jamais elle n'avait laissé un homme aller aussi loin avec elle et si elle n'avait pas été aussi attirée par lui, elle aurait probablement été terrifiée.

Elle savait qu'il était trop tard pour arrêter, mais de toute façon, elle n'avait plus envi de s'inquiéter de sa réputation. Elle s'offrait à l'homme qu'elle aimait sans rien attendre de lui. Et il la désirait. C'était tout ce qui lui importait maintenant.

Elle renversa la tête vers l'arrière, apréciant le contact de ses lèvres sur sa chair.Il se mit à caresser ses seins et elle ferma un moment les yeux, sentant une vague de plaisir la traverser. Elle écarta légèrement les hanches pour qu'il continue ses caresses à cet endroit, dépossédée de ses moyens.

Elle ferma les yeux un moment et sa respiration devint un peu plus sacadée, alors qu'elle caressait la peau de l'homme d'une main délicate, descendant vers le pantalon. Elle commença par passer une main par-dessus le tissu puis se glissa en-dessous, allant caresser son membre. Puis elle entreprit de lui retirer son pantalon, voulant qu'il soit à arme égale avec elle. Elle le posa contre sa hanche, si près de l'endroit qu'il convoitait, continuant de le caresser.

Il la sentait sous ses doigts. Ces doigts de mercenaire qui en général ne faisaient que du mal, ces doigts qui torturaient ou infligeaient des blessures innomables à ses victimes... Que de haine. D'aussi loin qu'il se souvienne, il n'avait jamais connu et appliqué que la haine. Mais depuis qu'il avait pris conscience qu'il existait un sentiment bien plus fort que la haine, ses doigts n'étaient plus que douceur. Il la protégerait jusqu'à sa mort. Cette femme au regard déterminé, cette femme à la fois intelligente, prudente et courageuse... Que de qualités pour cette magnifique jeune fille ! Quand il la regardait dans les yeux, il avait l'impression que plus rien n'existait hormis elle. Les violences, la haine, le passé, la rancoeur... tout s'envolait. Il s'empara de ses lèvres, de sa langue. Il la sentit frémir légèrement sous ses caresses.

Juliette renversa la tête en arrière, elle semblait heureuse et ce bonheur le comblait tout autant. Il prenait le temps de la préparer, se demandant si elle avait déjà connu d'autres hommes. Elle était si jeune... Peut-être que oui. Doucement, il la sentit écarter les jambes. Son pantalon vint se poser sur son intimité, elle pouvait déjà sentir la bosse de son excitation. Elle se livrait complètement à lui, à ses caresses. Il avait un peu peur de lui faire du mal, il ne voulait pas qu'elle ait mal... Jamais. Mais il n'avait appris qu'à blesser les autres.

Son excitation montait déjà en flèche tandis qu'il continuait à la caresser et à l'embrasser. Il sentit alors la main de Juliette descendre sur son pantalon, avant de s'y faufiler pour caresser son membre déjà durci par le désir. Il sourit. Si une seule autre femme avait osé le toucher ainsi, il l'aurait fait souffrir jusqu'à lui faire regretter d'être venue au monde. Mais la déferlante de plaisir qui s'écoula en lui à ce moment-là le fit frissonner de bonheur. Elle était la seule qu'il autoriserait jamais. Juliette était unique à ses yeux et c'était son doute son côté humain qui s'éveillait pour lui faire jurer un amour éternel, chose que les drows n'envisageaient jamais.

Elle défit son pantalon et il posa ses mains sur les siennes, se relevant légèrement pour l'y aider. Il fit passer les genoux et le retira complètement, se retrouvant aussi nu qu'elle. Il se sentait vulnérable, oui, car il n'avait jamais eu à ôter son pantalon lorsqu'il s'emparait de ses victimes. L'ouvrir suffisait amplement... Mais le contact de la peau douce de la jeune fille le grisait. Il voulait la sentir complètement, sous lui ou sur lui, du moment qu'il pouvait ensuite s'unir à elle de la manière la plus douce qui soit.

Son membre vint se poser sur la hanche de la jeune fille, sans que Juliette ne cesses ses caresses, durcissant davantage l'objet de son propre désir. Il l'embrassa à nouveau dans le cou, puis il commença à la lécher, descendant doucement sa langue jusqu'à sa poitrine. Avec beaucoup de douceur, pour ne pas la blesser, il mordilla légèrement l'un de ses tétons. La main qui caressait sa hanche descendit doucement, très doucement, jusqu'à l'entre-jambe de la jeune fille. Il commença à lui caresser l'intimité afin de lui faire comprendre ce qu'il allait faire. Puis, d'un doigt, il la pénétra lentement.

L'espace était étroit... Un frisson le parcourut. Elle devait très certainement être vierge. Elle lui offrait ses biens les plus précieux : son amour et son corps. C'était innestimable, surtout pour un sang-mêlé comme lui. Continuant sa caresse intime par de longs vas-et-vients, l'embrassant toujours avec douceur, il releva la tête pour capter son regard. Il n'aurait pas le culot de lui demander si elle voulait continuer. Il savait qu'ils en avaient tous les deux envie. Parler était inutile maintenant et ne pourrait que gâcher leur plaisir réciproque.

Après de lents mouvements, il retira son doigt et le porta à ses lèvres, goûtant le produit de l'excitation de Juliette. Il se redressa légèrement, sans la quitter des yeux. Cela signifiait, d'un simple regard "je vais continuer, sois prête." Un simple regard, une simple confirmation et il plongerait en elle, lui ôtant sa pureté à jamais.

Il n'hésita qu'un court instant. Se plaçant complètement sur elle, il la pénétra doucement, forçant légèrement pour briser la résistance de son intimité, sentant un frisson d'extase le parcourir. Il n'y avait rien de plus agréable que cet instant béni, le moment où cette petite résistance lui était offerte. Elle était chaude et douce à l'intérieur, il avait l'impression de visiter un espace inconnu, de découvrir sous ses caresses un univers qu'il ne connaissait pas.

C’était l’inconnu pour Juliette. Elle n’avait connu auparavant qu’un monde de froideur et de satisfaction personnelle, sans même pouvoir imaginer que l’on pouvait assez faire confiance à une personne pour se donner ainsi, sans rien attendre en retour. Et pour une fois, elle se sentait sincèrement aimée. Et tout ce qu’elle voulait tirer de cet amour qu’on lui portait, c’était d’aimer elle aussi. Jamais elle n’aurait laissé un homme la rendre aussi vulnérable, sous la griserie du plaisir. Il n’y avait que Zakeron qui semblait faire exception à la règle, parce qu’elle ne l’aurait empêché pour rien au monde.

Elle devait maintenant retenir ses gémissements alors qu’il caressait son intimité. Il était prêt à la prendre et, malgré une certaine angoisse, Juliette n’attendait que cela. Elle était consciente que de perdre sa virginité ainsi aux mains d’un demi-drow pouvait lui être regrettable. Mais elle aimait cent fois mieux la lui donner que de la perdre aux mains d’un homme qu’elle n’aimait pas.

Il lui semblait que son corps entier était plaisir et que plus rien d’autre n’existait. Il la pénétra de son doigt, là où jamais personne n’était allé. Mais elle attendait plus. Il faisait monter en elle le désir, jusqu’à le rendre insoutenable. Ses caresses ne suffisaient plus à la satisfaire, elle voulait qu'il aille plus loin, elle voulait qu'il la prenne.

Il s’arrêta. L’espace d’une seconde, elle craint qu’il n’aille pas plus loin. Mais le regard qu’il lui offrit acheva de la rassurer. Ils n'avaient plus besoin de mots, ils se comprenaient tout simplement dans ce moment de plaisir. Sans détourner les yeux de son regard, elle s'offrit à lui, sans aucune résisance. Elle songea que tout aurait pu être différent la veille dans la ruelle... mais que maintenant, tout était parfait.

Il la pénétra et brisa la dernière trace de sa pureté. La douleur la traversa en entier, lui arrachant un petit cri, rapidement remplacée par une onde de plaisir. Elle avait fermé les yeux et l'expression de douleur de ses traits devint rapidement l'image même du plaisr. Elle s’accrochait à lui, une main posée sur sa nuque de façon possessive, se cabrant pour le recevoir. De ses lèvres elle laissait échapper quelques gémissements, au rythme de son va-et-vient, tétanisée par le plaisir.

Zakeron sentait son plaisir déferler en lui. Elle était si chaude, si douce... Elle avait crié lorsqu'il l'avait pénétré. Rien de plus normal, et encore avait-il été très doux. Ce qui n'arrangeait rien pour une jeune vierge comme elle, c'était la taille de son membre. Zakeron n'était pas très futé, c'était un point négatif, mais il était très musculeux et tenait une vigueur des plus incroyables. Au grand malheur de ses victimes... Et pour une fois, il songea avec délice qu'il allait savourer un moment des plus agréables.

Juliette se cabra, agrippant sa nuque tout en se collant contre lui. Il pouvait lire le plaisir sur son visage et un sourire étira ses propres lèvres. Il commença doucement ses vas-et-vients, la couvrant de baisers dans le cou et sur les lèvres, la tenant fermement au niveau des omoplates pour la garder près de lui. Il ne voulait plus que ce contact ne se rompe. Il la voulait tout entière, il voulait qu'ils s'unissent à jamais. C'était peut-être stupide, mais tellement délicieux.

Il commença progressivement à accélérer ses mouvements. L'excitation, la passion brûlante le dévorait, il en voulait plus. Il voulait aller plus loin, il voulait chercher en elle... Il l'embrassa langoureusement, puis il posa ses mains de part et d'autre du corps de la jeune fille, intensifiant ses mouvements, poussant de légers soupirs de plaisir à chaque coup de hanches. Il la regardait, il cherchait toujours son regard pour s'assurer qu'il ne lui faisait aucun mal.

Son excitation montait encore, il se retenait pour ne pas se montrer plus violent, mais il avait bien du mal. Il fallait accélérer progressivement, malgré la passion qui le dévorait, malgré le désir qu'il ressentait. Il ne fallait pas brusquer les choses et la laisser s'habituer progressivement à ses vas-et-vients de plus en plus vigoureux.

Elle le sentait au fond d’elle, emmenant à chaque mouvement une onde de plaisir. Elle ne lâchait pas son regard sinon lorsque le plaisir était plus intense où alors ses yeux se fermaient pour apprécier encore plus le moment. Elle voulait attirer son corps entier à elle, serrant sans cesse l’emprise de ses bras.

Elle aurait voulu que le monde s’arrête de tourner pour rester avec lui, le garder avec elle, encore des siècles et des siècles. Tant pis pour le reste du monde. Dans sa tête il n’était plus question de noblesse ou de demi-drow, ils s’aimaient tout simplement, comme un homme et une femme. Entre ses bras, elle n’était plus rien et se perdait entre les vagues de plaisir.

Ses mouvements se firent plus rapides et Juliette resserra ses hanches autour de lui. Elle voulait qu’il continue, qu’il soit plus violent, il lui fallait encore plus. Elle voyait dans ses yeux que c’était ce qu’il voulait. Et elle le voulait aussi. Dans un gémissement elle murmura :

« Prends moi plus fort… »

De ses ongles, elle griffa légèrement son dos, se cabrant pour l’emmener plus loin en elle. Elle sentait l’extase si près, le plaisir qui montait toujours plus haut et ses sens qui s’entremêlaient pour qu’elle ressente encore plus de sensations. Ses gémissements se mêlaient de cris où le nom de son amant résonnait.

Zakeron n'avait jamais ressenti un tel plaisir, une sensation aussi intense. Amoureux... C'était donc ça, de faire l'amour à celle qu'on aimait ? C'était donc ça, d'aimer ? Cette sensation de ne faire qu'un, d'être unis par la tendresse et les caresses... Les gémissements de plaisir de Juliette l'excitaient davantage. Sa propre passion le rendait brûlant, le faisant légèrement transpirer. Oh ce n'était pas de la fatigue, loin de là, mais vraiment le désir charnelle de ce corps parfait, de cette femme parfaite. Parfaite à ses yeux, car elle était la seule qui en ait jamais valu la peine. La seule à n'avoir jamais baissé les yeux devant lui. La seule à l'avoir accepté pour ce qu'il était, sans le mépriser.

La caresse intime était vraiment délicieuse. Ses mouvements restaient cependant retenus, il refusait de la blesser, il voulait rester tendre, mais se contrôler devenait difficile, prit comme il était par l'ivresse de la passion.

Juliette resserra ses hanches autour de lui alors qu'il entrait plus profondément et plus rapidement en elle. Dans un gémissement, elle lui murmura de se laisser aller à des mouvements plus puissants... Il ne fallait pas le lui demander deux fois. Elle n'avait donc pas mal, elle voulait également que leur instant soit des plus intenses. Comme pour le lui confirmer, elle lui griffa légèrement le dos. Il ressentit le sang couler doucement, augmentant son excitation et gonflant davantage son membre. Elle se cabra, lui présentant ainsi sa poitrine parfaite. D'un mouvement de la tête, il plongea entre ses seins, passant sa langue sur les monts sauvages qu'ils représentaient, remontant doucement pour lui lécher le cou, les lèvres, terminant par un baiser des plus brûlants. Elle gémissait et criait son nom. Zakeron se crispa un instant de bonheur, puis il descendit ses mains et caressa les cuisses de sa bienaimée, la conduisant à enserrer sa taille de ses jambes si fines.

Lorsqu'elle le tint ainsi complètement serré contre lui, il lui agrippa les fesses avec vigueur. Il se redressa ensuite légèrement, puis il donna un coup de hanche plus puissant, et encore un autre, allant au plus profond d'elle, grognant de plaisir. Il accéléra les mouvements, la prenant avec la force dont il rêvait, grognant de plaisir sous leur étreinte, entremêlant parfois ses échanges de baisers enflammés.

Leur échange dura un long moment, un moment rare, unique qui sembla durer de longues heures. Peut-être était-ce le cas ? Toujours est-il que son excitation atteignit bientôt son apogée... Il se libéra en elle en poussant un cri rauque sous le plaisir qu'il ressentit. Le souffle court, il se pencha sur elle pour l'embrasser dans le cou et sur les lèvres, il alla lui mordiller l'oreille, toujours en elle.

Doucement, il se retira, la regarda dans les yeux et lui sourit avec dans le regard un amour des plus grands. Ils s'aimaient, c'était ce qui comptait le plus au monde. Il avait enfin trouvé une personne qui lui donnait une raison de vivre. Il s'allongea doucement sur elle en prenant garde une fois de plus de ne pas l'écraser de sa masse, posant son membre vidé sur son intimité. Il l'embrassa à nouveau, jouant avec sa langue, prolongeant les caresses sur la poitrine de Juliette.

- Je te protègerai toujours, j'en fais le serment.

La parole d'un mercenaire valait de l'or. Peut-être n'était-il pas en contrat, mais pour lui il venait d'en signer un, à l'instant même. Celui de tout faire pour la voir heureuse, pour la voir souriante. De préférence à ses côtés, bien sûr. Il était follement épris d'elle, mais pas au point d'accepter de la laisser à un autre sans se battre. Il se battrait jusqu'à la mort pour la tenir dans ses bras.

Il eut un petit rire puis il saisit Juliette par la taille et se retourna avec elle, la plaçant sur lui. Il passa ensuite ses mains dans le dos de la jeune fille et l'amena à s'allonger sur lui, afin qu'il puisse lui caresser les cheveux et l'enlacer en douceur sans crainte de l'écraser.

Ses mots semblèrent avoir l’effet d’une bombe. Alors que de sa langue il éveillait de douces sensations sur sa peau, il l’agrippa de ses mains, déjà prêt à se faire plus brusque. Le premier coup de rein plus violent la surpris et fit déferler en elle encore plus de plaisir. Elle eut un cri mêlant plaisir et douleur, se crispant quelques secondes et resserrant encore l’étreinte de ses hanches.

Lorsqu’il continua à la prendre avec violence elle ferma les yeux un moment puis ramena son regard à celui de l’homme, ne voulant pas perdre de vue son plaisir à lui. Elle s’agrippait toujours à lui, le griffant légèrement lorsque sa main glissait, l’intimant toujours à rester près d’elle. Il était maintenant celui qui comptait le plus pour elle, le seul à qui elle aurait donné sa vie entière. Et si c’était pour qu’il la tue, tant pis, elle accepterait. Simplement pour qu’il l’aime encore un peu. L’éternité passa sous leurs étreintes, et ni la veille ni le lendemain lui semblaient réels. Il n’y avait qu’elle et Zakeron, quelque part dans l’espace-temps, à s’aimer sans rien demander de plus.

Le temps sembla s’arrêter alors que d’un dernier coup de rein il l’emmenait au summum de son plaisir. Elle ferma les yeux et eut un long gémissement, rejetant la tête en arrière. Elle se cabra un peu puis laissa son corps extenué reposer sur le sofa, sous les dernières caresses de son amant. Il se retira finalement d’elle mais resta étendu à ses côtés.

Elle, se sentant heureuse mais vidée de toute énergie, caressant simplement son visage, observant les traits de l’homme dans la semi obscurité qui était arrivée. Combien de temps cette union avait-elle durée? Elle n’aurait pas pu le dire.

Sa voix perça le silence qui s’était installé.

-Je te protègerai toujours, j'en fais le serment.

Elle sourit et murmura :

« Tu veux que je sois ta princesse, comme dans les contes de fées? »

Il la retourna pour qu’elle se retrouve au-dessus de lui. Ses boucles blanches étaient libérées du fragile chignon fait en début de journée et semblaient recouvrir, comme la neige, sa peau dénudée. Elle ferma les yeux pour se reposer un moment, écoutant les battements du cœur de son amant. Elle profitait de la tendresse que l’homme avait à lui offrir, jouant, du bout des doigts, à parcourir la peau de son torse. Elle continua, au bout d’un moment, d’une voix inquiète :

« Tu reviendras me voir? Tu ne m’oublieras pas une fois que tu sortiras d’ici, enh? »

Elle avait une peur horrible et irrationnelle qu’il se lasse d’elle aussi rapidement. Peut-être parce que beaucoup d’autres avant lui l’avaient abandonné. C’était vrai qu’elle n’était jamais allée aussi loin avec d’autre. Mais cela ne faisait que nourrir son angoisse.

Sur la table basse, la carafe était encore pleine, les verres toujours vides. Et le petit billet annonçant la visite d’un homme restait ignoré.

Ils s'étaient aimés, ils s'étaient unis corps et âme. Avait-il jamais ressenti quelque chose d'aussi fort ? Ressentirait-il jamais un tel bonheur ? Il lui appartenait, à présent. Il voulait l'enlever, la conduire sur les routes, passer le reste de sa vie à la tenir dans ses bras. Elle était une noble, sans doute ne pourrait-elle jamais accepter de tout laisser pour lui. Peut-être, mais il ne lui en voudrait pas. En fait, en tant que mercenaire, il lui suffisait de vendre ses services à son amante. Ainsi, il resterait à ses côtés et personne ne pourrait rien dire. Ca impliquait de rester dans la cité, mais il s'y habituerait si c'était pour elle. Lorsqu'elle poussa un long gémissement de plaisir, il l'accompagna avec délice, sentant son énergie le quitter en même temps.

« Tu veux que je sois ta princesse, comme dans les contes de fées ? »

Zakeron sourit mais ne répondit pas tout de suite. Il la plaça sur elle, l'enlaçant avec amour, les magnifiques cheveux de son aimée se mêlant devant son visage telle une caresse blanche. Il pouvait sentir son coeur, sa chaleur, sa douceur. Elle était devenue sa raison de vivre, à tout jamais.

- Si nous ne vivons pas un conte de fées, ça y ressemble beaucoup. Je n'ai rien d'un prince charmant, mais tu as tout d'une princesse. Tu seras toujours ma princesse...

Elle promena son doigt sur son torse, le châtouillant légèrement, lui arrachant un sourire amusé et attendri. Il resserra doucement son étreinte pour la garder pressée contre lui.

* Puisse les secondes durer l'éternité... *

« Tu reviendras me voir? Tu ne m’oublieras pas une fois que tu sortiras d’ici, enh? »

Zakeron frémit. Elle avait peur de le perdre... C'est vrai que les drows n'étaient pas connus pour leur fidélité... Un sourire étira ses lèvres et il souleva doucement le visage de son amante pour la regarder dans les yeux.

- Je t'aime, Juliette. Ma partie humaine me poussera à te rester fidèle jusqu'à ma mort. Comment pourrais-je oublier la seule personne qui compte à mes yeux ? Tu es la seule que j'ai aimé, la seule à m'avoir aimé. Je reviendrai te voir tous les jours si je peux ! Pour toi je m'installerai même à la cité. Ma Juliette....

Il approcha son visage et l'embrassa avec douceur, prolongeant le baiser sur sa joue en lui caressant le cou. Son coeur battait si fort...

- Engage-moi comme ton garde-du-corps ! Je ne serai tranquille que si je peux te protéger ici-même ! Je ne veux pas te quitter. Ou viens vivre avec moi, mon amour...

Il se demandait ce qui pouvait la retenir. Elle se sentait seule, elle détestait sa mère... Lui-même avait préféré partir pour se reconstruire une vie ailleurs. Mais il était prêt à tout abandonner pour elle.

Elle frissona alors qu'il lui disait qu'il l'aimait. C'était si agréable de sentir que pour une fois, on ne voulait pas se servir d'elle. Que pour une fois, on était sincère envers elle. Cependant, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle jouait avec le feu en l'aimant. S'il fallait que ce qu'ils venaient de faire se sache, qui sait ce qui pourrait arriver?

- Engage-moi comme ton garde-du-corps ! Je ne serai tranquille que si je peux te protéger ici-même ! Je ne veux pas te quitter. Ou viens vivre avec moi, mon amour...

Il revenait encore avec cette idée de l’emmener loin d’ici. Mais elle ne pouvait tout simplement pas. C’était inutile d’y penser. Elle était enchaînée à cet endroit qui lui déplaisait par les promesses faites à son père et l’honneur de la famille. Ce qui l’attendait c’était probablement un petit mariage de convenance avec un homme dont elle ne voudrait même pas, une vie très calme où elle aurait quelques enfants…

Elle préféra se relever pour ne pas qu’il voit la tristesse dans ses yeux. Après ce qu’elle venait de vivre avec lui, il lui semblait tout simplement impossible qu’elle puisse laisser un autre homme la prendre. Du moins, un homme pour qui elle ne ressentirait pas d’attirance. Elle fit quelques pas dans la pièce, s’approchant un peu de la fenêtre pour constater que le jour ne tarderait pas à disparaître. En bas, dans les cuisines, on s’affairait à préparer le repas du soir

« Ce serait si doux de partir avec toi. Mais pour le moment, c’est totalement impossible. Pas… tout de suite. Si vraiment j’avais pu partir, il y a deux ans que je l’aurais fait. Là, il est trop tard. Ou trop tôt, je ne saurais le dire. Cependant… »

Elle empoigna une petite chaîne au bout de laquelle pendait une clé et lui tendit. Elle voila son regard d’une triste froideur pour ne pas qu’il voit sa souffrance. Elle aurait tant voulu partir avec lui…

« Je veux bien te revoir ici, aussi souvent qu’il te plaira. Si les gens te posent des questions, tu leur diras que tu es mon garde du corps. Tu auras toujours une place dans mon lit, quand tu en auras envi. Je t’aime mais à défaut de partir avec toi, je te garderai près de moi, aussi longtemps que tu le voudras bien. Et le jour où tu t’en lasseras, tu n’auras qu’à laisser la clé et partir. Je ne t’enchaîne à rien. Toi tu es libre et il serait injuste que tu partages mes chaînes. »

Elle revint vers lui, un léger sourire sur les lèvres.

« Je voudrais n’être qu’à toi, mais je ne sais même pas ce qui m’attend. Je ne sais pas ce que l’on souhaite faire de moi, ni ce à quoi il me faudra faire face. Mais si je peux t’aimer, alors au moins je pourrai connaître un peu la liberté dans tes bras»


C'est en voulant prendre la carafe qu'elle remarqua enfin le billet. Elle se précipita aussitôt sur sa robe, encore au sol, pour la remettre, intimant à Zakeron, avec une certaine inquiétude dans la voix, de se rhabiller. Si ses estimations étaient bonnes, il arriverait d'une minute à l'autre...

La maison qu’il avait si souvent vue lui revenait en mémoire. Lorsqu’il
s,y engouffra, celle-ci lui sembla plutot vide. Peut-être que Juliette était
parti faire une course? Autant l’attendre au boudoir. Et pourquoi diable la
domestique venait-elle le voir d’un pas précipité?

-Tassez vous donc Lauriel! Vous gênez ma procession!

Qu’est-ce qu’elle a cette humaine tout un coup? Elle ne semblait pas si agité à
l’habitude.

-Non monsieur, n’y allé pas!

-Pourquoi donc? Qu’avez-vous à vous reprochez?

Il continua donc à marcher vers la porte. Mais voila l’humaine qui lui barra de
nouveau la route.

-Ne m’obligez pas! Ne savez-vous donc pas ce qui est arrivé aux trois autres
avant vous?

Il exagerait, il y en avait que deux et la dernière fois c’était un accident. Il
ouvris la porte, sans plus de chichi de la part de la bonne. Qu’est-ce que cet
homme faisait dans la maison?

-JEUNE FILLE! Que fait ce sang impur dans la demeure de votre père?

Et Lauriel était au courant depuis ce temps. Il devait en avoir des bonnes à
raconter pour venir souiller les sophas des Lorsange

[PS : J’ai le droit de poster ici, les arrangements préalable ont été
effectué avec Juliette. L’ordre de post devient donc : Vioras, Juliette et
Zakeron, selon les demandes de Juliette]

Au moins, elle aurait essayé. Lauriel se résigna à laisser Vioras monter au boudoir, non sans le suivre. Peut-être aurait-on besoin d'elle. Ne serait-ce que pour annoncer que le repas du soir était prêt.

La porte s'ouvrit sur Vioras. Juliette, qui heureusement avait vu le petit mot au dernier moment, avait au moins eu le temps de se rhabiller. Mais ses cheveux étaient dépegnés et elle n'avait pas l'allure aussi soignée qu'à l'habitude. S'avançant vers Vioras, elle tournait ainsi le dos à Zakeron, priant pour qu'il reste derrière elle. Et n'intervienne pas violement.

-JEUNE FILLE! Que fait ce sang impur dans la demeure de votre père?

Elle fut piquée au vif par la remarque. La demeure de son père? mais il était mort! et depuis, c'était sa demeure. Gardant son calme, elle s'approcha de lui en croisant les bras, n'ayant pas l'air d'une jeune fille mais plutôt d'une jeune femme. Elle voulait lui tenir tête, ne serait-ce que pour avoir le plaisir d'enrager un peu le nouveau venu.

"Bonjour Vioras, moi aussi je suis heureuse de vous revoir. Ce... sang impur comme vous dites, eh bien je l'ai engagé comme garde du corps. Et je l'ai invité dans ma demeure parce que je voulais discuter avec lui."

Elle avait insisté sur le fait qu'elle était chez elle et non chez son père. Tant qu'elle n'aurait pas atteint l'âge de raison, les choses étaient à son nom, bien sûr, mais Vioras était responsable d'elle et de ses biens. Il devait veiller à ce qu'elle se conduise bien. Ce qui, jusqu'à présent, n'avait pas été vraiment compliqué. Sauf peut-être que maintenant, tout allait devenir complexe. Car bien sûr, il était évident qu'elle ne s'en était pas tenu aux simples paroles. Son aparence en témoignait malheureusement. Elle se mit à espérer qu'il ne remarque pas, qu'il ne le souligne pas...

Elle avait eu le temps, en vitesse, d'ouvrir une lampe à l'huile, pour lutter contre la nuit qui s'installait progressivement. Maintenant, à la lueur de cette petite flamme, la pièce prenait un air mystérieux. Et inquiétant. Surtout parce que Juliette ne savait pas comment réagirait Vioras. Et si il sortait les armes? elle l'arrêterait. Elle était dans sa demeure, elle ne laisserait pas un duel se déclarer.


[Vioras, j'ai mis tes paroles en Bleu. Tu peux continuer ca dans tes posts ou les garder sans couleur. C'est simplement plus facile à lire ainsi^^]

Zakeron essayait de lui proposer diverses solutions pour qu'ils puissent rester ensemble, mais il comprit rapidement à son regard que leurs chemins resteraient séparés à jamais. L'étincelle de ses yeux s'éteignit lentement. Il se battrait pour elle, il n'abandonnerait pas comme ça ! Mais elle était une drow. Si lui accordait son amour une cette jeune femme, l'inverse serait-il toujours vrai ? Il ne la laisserait pas à un homme qu'elle n'aimait pas ! Jamais !

« Ce serait si doux de partir avec toi. Mais pour le moment, c’est totalement impossible. Pas… tout de suite. Si vraiment j’avais pu partir, il y a deux ans que je l’aurais fait. Là, il est trop tard. Ou trop tôt, je ne saurais le dire. Cependant… »

Pas tout de suite... Ces simples mots lui rendirent l'espoir. "Pas tout de suite", signifiait "plus tard". Il aviserait le moment venu. De toute façon il n'avait pas encore les moyens de l'entretenir, il n'avait même pas assez d'argent pour se nourrir lui-même. Comment pourrait-il subvenir au bonheur de son amante s'il n'était même pas capable de subvenir à ses besoins vitaux ? Il lui faudrait avant tout stabiliser sa situation.

Juliette lui tendit une clé. La clé de quoi ? Zakeron la saisit, intrigué. Il avait l'impression que la suite n'allait pas lui plaire... Juliette se fit froide, distante. Elle allait encore lui parler avec indifférence. Le prenait-elle pour un enfant capricieux ? Oubliait-elle comment ils s'étaient rencontrés ? Elle tenait toujours sa vie entre ses mains.

« Je veux bien te revoir ici, aussi souvent qu’il te plaira. Si les gens te posent des questions, tu leur diras que tu es mon garde du corps. Tu auras toujours une place dans mon lit, quand tu en auras envi. Je t’aime mais à défaut de partir avec toi, je te garderai près de moi, aussi longtemps que tu le voudras bien. Et le jour où tu t’en lasseras, tu n’auras qu’à laisser la clé et partir. Je ne t’enchaîne à rien. Toi tu es libre et il serait injuste que tu partages mes chaînes. »

Zakeron regarda la clé. La clé de sa chambre... Il resserra ses doigts. Elle acceptait donc de le prendre comme garde du corps. A partir de cet instant, il se battrait pour une bonne raison autre que son orgueil. Elle l'aimait et lui offrait son lit. A défaut de pouvoir vivre seul avec elle, c'était déjà beaucoup. Il n'avait pas de chaînes... avant de la rencontrer. A présent il s'était enchaîner à elle de la plus belle manière qui soit. Cette clé était symbolique, mais personne ne devait la voir. Zakeron, toujours nu, l'attacha à son poignet.

- Qu'il en soit ainsi. Aimons-nous dans le secret. Je resterai à tes côtés aussi longtemps que tu voudras de moi.

* Un demi-drow vieilli plus vite, le temps nous est malheureusement compté ma douce. Puissions-nous être heureux pendant les quelques 200 ans qui nous reste à partager... *

Juliette revint vers lui, un léger sourire aux lèvres. Il l'attira contre lui pour la prendre dans ses bras et lui caresser les cheveux. Il n'aimait pas quand elle prenait ce regard froid, surtout après ce qu'ils venaient de partager.

« Je voudrais n’être qu’à toi, mais je ne sais même pas ce qui m’attend. Je ne sais pas ce que l’on souhaite faire de moi, ni ce à quoi il me faudra faire face. Mais si je peux t’aimer, alors au moins je pourrai connaître un peu la liberté dans tes bras»

- Aime-moi alors, je ne te demande pas plus, Juliette. Si tu ne peux pas te libérer de tes chaînes, c'est que tu dois avoir tes raisons. La noblesse n'importe peu pour ma part. A quoi bon vivre pour l'honneur si c'est pour ne pas vivre heureux ? A quoi bon respecter des ancêtres qui n'ont que faire de ce que tu deviens ? Mais c'est mon point de vu, je n'ai pas vraiment eu une éducation des plus nobles.

Juliette voulut prendre la carafe et elle prit un morceau de papier dans la main. son teint pâlit... Aussitôt, elle sembla comme prise de panique. Se précipitant pour s'habiller, elle enjoignit Zakeron à en faire autant. Le mercenaire fronça les sourcils tout en s'exécutant. Ca n'annonçait rien de bon tout ça !

Il enfila pantalon, tunique et bottes et reprit sa lourde armure. D'un certain côté, il était heureux de retrouver ses armes. Il se sentait moins vulnérable. Beaucoup moins vulnérable... son regard changea. Il était prêt à accueillir le visiteur. Bien sûr, il était à présent le garde-du-corps de Juliette, il se devait de respecter ses visiteurs. Mais qu'il essaye seulement de lever la main sur elle et il le payerait cher !

Ce fut un homme qui entra, un homme dont l'âge apparent approchait le sien. Par conséquent, il était plus vieux et sans doute plus entraîné que lui. Ca n'annonçait rien de bon.

-JEUNE FILLE! Que fait ce sang impur dans la demeure de votre père?

Zakeron frémit de colère, portant la main à ses épaes bâtardes, prêt à dégainer au moindre geste brusque. Il vit au regard de Juliette que cette dernière n'aimait pas du tout le comportement. Le contraire l'eût étonné. Comment osait-il parler ainsi ? D'ailleurs, l'appellation de "sang impur", il préférait la réserver lorsqu'il parlait de lui. Mais pour Juliette, il contint sa colère.

Juliette s'approcha de lui, les bras croisés, le regard fier. C'était ainsi que Zakeron l'avait connu, c'était ainsi qu'il l'aimait : fière et courageuse !

"Bonjour Vioras, moi aussi je suis heureuse de vous revoir. Ce... sang impur comme vous dites, eh bien je l'ai engagé comme garde du corps. Et je l'ai invité dans ma demeure parce que je voulais discuter avec lui."

Zakeron fit un pas latéral pour se placer à côté de Juliette, légèrement derrière elle. Toujours les mains sur ses armes et le regard méfiant, il inclina poliment la tête en un salut militaire et alerte, montrant qu'il n'était pas un débutant en la matière. Le mercenaire ne paressait ni essoufflé ni fatigué. Même s'il regrettait d'avoir à le confirmer, il était habituer à violer les femmes après et avant les combats. Son endurance n'était un secret pour personne.

Il jeta un léger coup d'oeil à Juliette. Les choses allaient bien changer, à présent. Bien sûr, jamais personne ne devrait comprendre qu'il était amoureux. Pour un drow, même pour un sang mêlé comme lui, ce serait une honte surprême, un ridicule qui lui ferait perdre sa réputation de tueur sans coeur et sans pitié, cette réputation de bâtard sans foi ni lois.

Juliette arrosa la pièce de la douce lumière d'une lampe. Ils étaient restés un long moment dans la pièce... Il n'avait pas vu le temps passer. Le mercenaire ne regardait plus l'intrus dans les yeux. Il s'agissait d'un noble, apparemment. Le regarder dans les yeux correspondait à le défier et Zakeron n'en avait pas l'intention. Il continuait cependant de l'observer discrètement, surveillant surtout ses mains. Le moindre geste suspect... Le moindre... Zakeron était prêt à bondir.

-JEUNE FILLE! Que fait ce sang impur dans la demeure de votre père?

L’homme dit impur alla se placé aux côté de la jeune femme. Il commença à douter de la véracité du garde du corps lorsqu’il examina les mains.

Un garde du corps! Et quoi encore? Et d’ailleurs, celui-ci semble un peu trop suspicieux à mon égard. Pourquoi fixe-t-il mes mains? Pour un garde du corps, il ne semble pas connaître les invités de la maison. Et cette maison, n’y a-t-il pas déjà une humaine, une gamine et maintenant un mêlé.

-Un garde du corps! Qu’il en soit donc ainsi, dit-il sur un ton festif avant d’enchainer, mais nous devrons lui apprendre son métier à ce jeune homme. Je vous pourrai vous tuer et lui n’aurai le temps que de vous vengez. Il a visité la maison? Vous êtes allé lui présenter vos jardins non? Et qu’il arrête de me fixer, c’est dérangeant à la fin!

Il semblerait qu’un zoo ce soit installé en ville. Et comme foire aux monstres Juliette semble disposé à y être exposé, quel coiffure inapte à recevoir des invités. De plus elle semble fatiguée et lui un peu nerveux.

Il guetta les réactions de Juliette. Sur ce il mit ses mains dans son dos. De quoi mélangez l’autre. La bonne s’en retourna par où elle était venue afin de faire les taches ingrates qui lui servaient d’occupation. Il était maintenant deux et demi dans la pièce. La haine qu’il portait aux sangs mêlés devait attendre, il ne tuerait pas un garde du corps.

Tient les coussins du sofa sont fripés. Et qu’est-ce qu’il lui prend à tenir ses épées. Des simples épées bâtardes de plus. Un garde du corps si simplement armé. N’est-ce pas là un escroc? Ou encore…

Naturellement il voulait en savoir plus sur ce teint pâle. Un garde du corps pour quelqu'un allant à la guerre. Quelle idée saugrenu. Sur un ton sans réponse il ordonna à Lauriel de disposer.

-Juliette, dites à ce jeune homme d’effectuer des parades. Et qu’il déclame son nom si toutefois il n’en a pas honte.

Juliette aurait tout donné pour simplement retourner dans les bras de Zakeron. Il était près d'elle, si près, et elle se devait de rester impassible. Elle n'avait pas envi de discuter avec Vioras. Pas aujourd'hui. Surtout pas dans l'état où elle était. Il se doutait peut-être déja qu'Elle avait... non, non, probablement pas. Sinon, il serait déjà en furi. Quoiqu'il n'était aps bien loin de la colère..

Il doutait visiblement que Zakeron fut réellement son garde du corps. Après tout, l'orgueil avait toujours empeché Juliette d'en prendre un. Et elle était toujours capable de se défendre seule. C'était probablement un coup de folie ou une fantaisie, pourrait-on croire.

-Un garde du corps! Qu’il en soit donc ainsi, dit-il sur un ton festif avant d’enchainer, mais nous devrons lui apprendre son métier à ce jeune homme. Je vous pourrai vous tuer et lui n’aurai le temps que de vous vengez. Il a visité la maison? Vous êtes allé lui présenter vos jardins non? Et qu’il arrête de me fixer, c’est dérangeant à la fin!

Elle se retourna légerement vers Zakeron et lui offrit un sourire pour l'intimer à se calmer.

"Vioras est un ami. C'est... celui qui est responsable de moi jusqu'à ce que j'ai atteint l'âge de la majorité. Il n'y a rien à craindre."

Elle se retourna, soupira et tenta d'etouffer dans l'oeuf les soupçons de Vioras. Elle se radoucit et lui dit:

"Vioras, soyez clément, il débute. J'avais justement l'intention de lui faire visiter ma demeure. S'il vous surveille, c'est qu'en débarquant ainsi chez moi, il y a de quoi s'inquiéter. Après tout, c'est vrai, vous pouriez me tuer parce que je vous fais trop confiance. Mais je sais aussi que vous ne le feriez pas. Pas plus que je ne m'essaierais."

Elle n'aimait pas la facon dont il observait la pièce. Il devait bien se douter de quelque chose. Il congédia Lauriel. La petite humaine jeta un coup d'oeil à sa maîtresse pour s'assurer que c'était correct. Juliette lui fit signe de partir, sans impatience ni colère. Lauriel était, après tout, sa servante la plus importante et, bien qu'elle fut humaine, Juliette avait des raisons de bien s'occuper d'elle...


-Juliette, dites à ce jeune homme d’effectuer des parades. Et qu’il déclame son nom si toutefois il n’en a pas honte.


"Vous pouvez lui parler directement, il ne fait pas parti des meubles. Et oubliez donc les parades, je n'en ai pas envi ce soir"

Tentant de l'attendrir et de porter son attention sur autre chose, elle vint le serrer dans ses bras, semblant redevenir une petite fille se jetant au cou d'un oncle ou d'un frère, dans l'insouciance la plus totale. Prenant un ton amical, elle lui dit:

"Vous vous inquietez pour moi, Vioras? vous êtes charmant. Mais il ne faut pas. Je suis capable de m'occuper de moi-même. vous devriez plutôt penser à vous et vous trouver une femme pour prendre soin de vous, ca vous ferait du bien. Alors, dites moi, pourquoi vouliez-vous me voir aujourd'hui?"

Visiblement, elle n'Avait pas lu le petit mot jusqu'au bout. Parce qu'il lui avait bien dit qu'il revenait de voyage. Une étourderie peut-être grave de sa part...

L'homme nommé Vioras lui était visiblement hostile. Il semblait détester les sang-mêler, on pouvait le voir rien qu'à son regard. Un regard qui avait poussé Zakeron à tuer plus d'une personne... Il doutait de ses capacités de garde du corps. Etait-il un parfait imbécile ou tout simplement un débutant ? Zakeron avait plusieurs dizaines d'années d'expériences des armes, il savait très bien comment protéger des gens, c'était son travail le plus courant pour un mercenaire. Il le prenait vraiment pour un idiot, ce qui n'atténua pas sa propre hostilité. Il pourrait tuer Juliette sans qu'il n'intervienne ? Qu'il essaye seulement ! Les mains sur ses armes favorites, il gardait son épée à demain attachée dans le dos. Force de frappe rapide et force de frappe brute. Qu'il essaye seulement de menacer sa Juliette et il lui trancherait la gorge sans plus de manière ! Noblesse ou pas !

Juliette se tourna vers Zakeron et lui sourit. Le mercenaire se détendit légèrement. Si Juliette souriait, c'était qu'il n'y avait aucun danger. Gardant sa main droite sur son arme, il laissa tomber l'autre le long de sa hanche.

"Vioras est un ami. C'est... celui qui est responsable de moi jusqu'à ce que j'ai atteint l'âge de la majorité. Il n'y a rien à craindre."

Son tuteur... Mais où était sa fameuse mère, alors ? Un tuteur... Voilà qui n'annonçait rien de bon. S'il découvrait qu'un sang-mêlé avec dépucelé sa pupille, Vioras risquait de devenir enragé. Zakeon risquait sa vie, mais Juliette y jouait son honneur. Juliette expliqua que Zakeron était un débutant, ce qui fit légèrement grimacer le mercenaire. Visiter la maison pouvait en effet se montrer utile. Et bien malgré lui, il faudrait qu'il aille signer le réglement de la cité, car apparemment il resterait un petit moment.

Vioras ne lui parlait pas, il l'ignorait. C'était très désagréable et Juliette le lui fit remarquer. Il voulait lui montrer ses talents ? Ce serait avec plaisir ! Un petit sourire sadique éclaira son visage un bref instant, mais il se hâta de le faire partir. Juliette ne semblait pas d'humeur à le voir faire la démonstration de ses talents.

Juliette lui fit alors un étrange numéro. Soudain prise de tendresse, elle alla enlacer Vioras. Zakeron devait se contenir. Il enrageait. Il brûlait tellement de la prendre dans ses bras... Il ne montrait rien, pour l'instant. Son visage ne trahissait qu'un léger mécontentement qui pouvait passer pour un regard alerte et méfiant. Elle tenta d'attendrir son tuteur en allant jusqu'à lui conseiller de prendre une femme.

* Juliette... Les drows se marient rarement, pourquoi prendrait-il une femme ? *

Un léger sourire se dessina sur son visage. Elle avait un petit côté naïf attendrissant par moment... Il fit vite disparaître cette expression tendre. Il ne devait pas les trahir ni trahir leur relation. Silencieux, il attendait qu'on lui donne le droit de parler. Lui qui aimait être libre... Il comprenait mieux pourquoi Juliette avait parlé de "chaînes".

Oh, l’impur semble plus détendu, qu’est-ce qui lui prend à ce numéro? Des cheveux ébouriffés, des coussins fripés, l’attitude de surprise, le câlin. Depuis quand un assassin envoie-t-il des mots avant de frapper? Pourquoi ne l’on-t-il pas lu? Lauriel a pourtant bien livré le message.

Tout ça était étrange en effet. Il aurait dû être au courant de la visite et prendre rendez-vous plus tard. De plus, Juliette était trop orgueilleuse pour se munir d’un garde. Il regarda encore le sofa et cru y apercevoir une petite tache rouge. Tout devenait clair. Il défit les bras qui l’entouraient et fixa la jeune femme :

-Juliette, je crois bien que monsieur vous aie faite une démonstration de ses armes. Cependant il n’a pas brandi l’épée qu’il tient en ses mains. Son ton devenait de plus en plus agressif et ses yeux suivant la cadence, virait au noir : Vous n’avez pas honte? Votre père n’aurait pas souhaité telle union!

Il imprima la paume de sa main sur la joue de Juliette au moyen d’une gifle, le bruit résonna dans la maison. Et ce garde du corps qui n’en était pas un, il venait souiller la noble maison des Lorsange! Et quoi encore? Il regarda attentivement ce qui se tenait devant lui. Rien d’impressionnant pourtant, rien qui puisse rivaliser avec la prestance et l’assurance d’un drow de noble famille. Plus il le regardait plus il se sentait colérique. Il semblait nerveux, il redoutait surement les représailles. Non, il n’allait pas verser de son sang sur le tapis, il n’allait pas marquer la maison de sa présence.

Cet homme périra de mes mains…

-Mademoiselle Lorsange dites à cette chose de déguerpir au plus vite avant afin qu’il féconde outre part!

Il imita le geste de la moitié de rien [Autrement dit Zakeron] et mit sa main sur la garde de son épée.

Il s'en était rendu compte. Il... avait compris. Et malheureusmenet, sur le sofa, quelques marques ne trompaient pas. Le changemnet de comportement de Vioras la fit frissoner. Sa colère était la seule chose qu'elle craignait de lui.


"Vous n’avez pas honte? Votre père n’aurait pas souhaité telle union!"

Son père aurait été furieux, mais surtout déçu par sa fille. Sa mère aussi, même si elle aurait du etre plus compréhensive. Mais Juliette n'y pouvait rien. Elle était de nature trop libre... elle baissa la tête, peut-être honteuse, peut-être parce qu'elle aurait voulu calmer la rage de son tuteur.

La main de Vioras vint s'écraser lourdement sur sa joue. Elle recula, surprise, portant sa main à sa joue endolorie. Elle releva vers lui un regard baigné de larme. Elle savait ce qui allait arriver. Elle l'avait toujours su. Ce n'était pas pour rien que sa mère avait tant insisté sur le point... Juliette devait servir de marchandise pour l'honneur familial. Et là, elle venait de tout compromettre.

Elle fit un pas en arrière, vers Zakeron, posant une main sur celle qui tenait l'épée. Elle ne voulait pas que du sang soit versé. Pas ici. Elle aimait trop Vioras pour le voir blesser. Et elle aurait trop souffert de voir Zakeron blessé. Elle tremblait de tout son être, luttant entre l'envie de fuir et celle de tenir tête à Vioras.

-Mademoiselle Lorsange dites à cette chose de déguerpir au plus vite avant afin qu’il féconde outre part!

Elle redressa la tête, reculant encore un peu pour se retrouver contre Zakeron. Là, elle se sentait protégée. Elle aurait voulu maintenant marchander le peu de liberté qui lui restait avant que Vioras ne scelle son sort avec un noble pour qui elle n'éprouverait aucun sentiment. D'une voix tremblante mais dure elle répondit:

"Hors de question... il restera ici, avec moi. C'est vous qui allez partir, Vioras. Je ne veux pas avoir à... à vous faire face. Le mal est déjà fait, vous n'y pouvez rien."

Il avait la main sur la garde de son épée. Celle de Juliette eut tôt fait de retenir celle de Zakeron. Elle ne voulait pas de bataille. Et elle était là, entre Vioras et celui qu'il voulait tuer. Elle ne les laisserait pas se battre.