Pourquoi s'attarder ?

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Zakeron revenait du discours de la haute prêtresse. Il avait été averti de justesse par un drow qui s'était moqué du demi qu'il était en le mettant au défi de remettre les pieds dans la cité. Zakeron avait remis les pieds dans la cité... Il ne refusait pas les défis, encore moins les défis venant de ses ennemis !

Le mercenaire n'avait pas revu la cité depuis des années. Pourquoi avait-il juré fidélité aux drows ? Il s'amusait beaucoup plus avec les humains ! Il s'amusait surtout à les torturer. Le regard vide, il préférait ne pas se souvenir. Ces rues ne renfermaient pas de bons moments, loin de là. L'entraînement que son père détesté lui avait fait subir, les cruautés des drows de sang pur... Il était parti et il ne le regrettait pas, même si son métier de mercenaire ne marchait pas très bien à cause de ses mauvaises manières. Comme les gens redoutaient les drows et les demi-dorws, il ne trouvait pas de clients et devait donc s'en procurer par la force.

Zakeron portait son armure, ses deux épées bâtardes sur ses hanches et son épée lourde dans le dos. Il ne passait pas inaperçu, surtout avec sa tare, ses horribles yeux roses... Grand, les longs cheveux argentés, très musclé, la brute de mercenaire s'avançait à pas pressé dans les rues de la cité volcanique, évitant de croiser des gens, évitant vraiment de s'attarder...

- Eh, mais c'est le demi-humain Zakeron !

Le mercenaire se figea, la haine au fond des yeux. Demi-humain... Il n'était pas si faible ! Le drow qui s'était moqué de lui s'approcha, mais Zakeron ne lui laissa aucune chance de s'expliquer. Il n'était plus un gamin victime des railleries des autres ! Il sortit son épée bâtarde droite et tenta de le trancher en deux au niveau de la taille. Le drow, entraîné, esquiva. Mais il ne vit pas la deuxième épée venir dans un mouvement circulaire opposé...

Le sang gicla, ce qui n'était pas visible dans cette cité rouge, et une tête roula... Il s'était mis dans une mauvaise situation. Tuer un autre drow au sein même de la cité drow... Il était plus que temps de repartir.

Accélérant le pas, Zakeron remarqua cependant deux yeux qui le fixaient. Quelqu'un l'avait vu agir... Un témoin qui pouvait lui coûter la vie... Le mercenaire essuya ses lames, les rangaina et s'approcha du témoin en question, qui s'averrait être une femme aux formes généreuses.

*Il serait dommage de la tuer maintenant... On doit pouvoir trouver un arrangement.*

- Bonjour jolie demoiselle ! lança Zakeron, en la fixant avec un mélange de méfiance et un soupçon de désir.

Zaleron était ainsi, il ne résistait pas aux courbes d'une jolie femme. Il savait que ça finirait par le perdre, mais quitte à mourir, autant mourir heureux...

Juliette avait retiré sa cape dès le moment où elle avait été certaine qu'on ne la suivait pas. Elle avait en effet fuit quelques personnes, non pas qu'elle eut senti du danger, mais plutôt parce qu'elle ne voulait pas risquer de se retrouver en situation fâcheuse...

Sans vraiment le vouloir, son regard s'était porté sur celui qu'on avait traité de Demi-Humain. Elle avait aussitôt glissé sa main à sa ceinture. Si un peu de sang humain, ne serait-ce qu'à demi-humain, venait rendre sa ville impure, elle aurait agit... Puis elle l'avait vu, massivement armé, tuer sans aucune difficulté l'homme l'ayant insulté. Elle s'assura d'avoir ses armes à porté de main puis recula un peu, sans toutefois détourner le regard du meurtrier. Elle croisa les bras et entreprit de l'observer, voir même de le fixer. Elle était l'unique témoin de son meurtre: il aurait à acheter son silence.

Il s'approcha d'elle. Au lieu de prendre l'air innocent qu'elle aimait utiliser (à son âge, elle en avait encore le droit...) elle préféra rester en pleine possession de ses moyens et donc de prendre un air indépendant fier et autoritaire. Bref, elle n'avait vraiment pas l'air d'une petite fille faible, mais plutôt d'une jeune combattante. C'était, après tout, un peu ce qu'elle était... à son niveau du moins...

Quelque chose dans l'attitude de l'homme fit craindre Juliette. Elle ne put dire ce que c'était mais préféra rester sur ses gardes. Elle ne le laisserait pas la mettre à mort comme l'autre drow.


- Bonjour jolie demoiselle ! lança Zakeron, en la fixant avec un mélange de méfiance et un soupçon de désir.

Elle prit soin d'entièrement cacher sa peur, sachant que seul son regard la trahirait. Du moins, pour qui savait lire entre les lignes de ses iris violets... elle s'Approcha du cadavre pour s'éloigner un peu de l'homme. Ainsi, penchée légèrement au-dessus du Drow mort, elle lui lança:

"Je vois que le meurtre d'un de vos pairs ne vous dérange pas... il faudrait demander à nos chers gardes armées ce qu'ils en pensent... non?"

Zakeron était ravi de rencontrer cette femme, mais il redoutait un peu les conséquences. Il aurait sans doute à la tuer s'il voulait rester en vie. C'était tellement dommage...

La drow avait de longs et soyeux cheveux bouclés très pâles ainsi que des yeux d'un violet grisâtre très surprenant, en continuel mouvement, presque hypnotisant. Mais ce n'était pas tellement ses yeux qui intéressaient Zakeron. Il portait plutôt son regard sur les formes généreuses de la jeune femme, des formes qu'elle mettait en valeur par une tenue des plus osées et exentriques et par de riches bijoux. Une noble ou une gradée, certainement. Elle ne pouvait pas être autre chose au vu de son apparence rafinée...

*Une noble... Dommage. Elles ne s'abaissent pas à fréquenter les demi ni à négocier avec eux.*

"Je vois que le meurtre d'un de vos pairs ne vous dérange pas... il faudrait demander à nos chers gardes armées ce qu'ils en pensent... non?"

Zakeron n'était pas un spécialiste de la psychologie, il ne réalisa pas qu'elle avait peur de lui. Peut-être l'aurait-il compris s'il avait daigné regarder ses yeux plutôt que ses formes.

En tout cas, elle abordait directement le point délicat. Mais qu'aurait-elle pu faire d'autre ?

- Je ne dois rien au peuple drow, j'ai déjà l'extrème gentillesse de leur prêter ma force pour la guerre à venir...

Il avait surtout accepté pour se défouler un peu. Le travail de mercenaire ne payait pas pour un demi comme lui. La jeune femme voulait appeler les gardes... C'était très mauvais signe pour lui. Un hurlement de sa part et il était mort. Il pouvait la décapiter sur le champ mais il n'arrivait pas à s'y résoudre. C'était tellement dommage...

- Appelez les gardes vous coûtera la vie, même si je dois y perdre la mienne. Nous devrions trouver un arrangement pour survivre l'un comme l'autre, demoiselle...

Il avait parlé avec le plus grand sérieux. Il avait beaucoup de défauts mais il n'était pas vraiment manipulateur. Il préférait largement "foncer dans le tas" et résoudre les problèmes d'une manière radicale. Il s'approcha d'elle, près à la tuer si elle hurlait ou si elle tentait de fuir. Il effleura ses longs cheveux, savourant le contact.

- Je n'ai pas le moindre argent qui puisse acheter votre silence, autant vous prévenir. Vous pourriez par exemple passer votre chemin et oublier que j'existe. Bien sûr, il faudrait me donner la garantie que vous ne me vendrez pas...

- Appelez les gardes vous coûtera la vie, même si je dois y perdre la mienne. Nous devrions trouver un arrangement pour survivre l'un comme l'autre, demoiselle...

Elle regarda autour d'elle: aucun garde à vu d'oeil, aucun qui aurait pu arriver assez rapidement pour qu'elle se sorte de cette situation plutôt fâcheuse. Intérieurement, elle se mit à réfléchir à une façon de se sortir de l'impasse, sans jamais quitter l'homme des yeux.

Elle dut lutter de toutes ses forces pour ne pas laisser la peur l'emporter en elle lorsqu'il l'effleura. Mais elle voulait à tout prix tirer profit de la situation. Au lieu de reculer, elle redressa la tête, refusant de lui montrer une quelconque faiblesse. Sa main se glissa vers une dague dont elle attrapa fermement le manche, prête à se defendre.

- Je n'ai pas le moindre argent qui puisse acheter votre silence, autant vous prévenir. Vous pourriez par exemple passer votre chemin et oublier que j'existe. Bien sûr, il faudrait me donner la garantie que vous ne me vendrez pas...

Imperceptiblement, sa respiration accéléra, et la peur au fond de son ventre envahit son corps en entier. Elle pouvait déjà imaginer ce qu'il voulait. Et elle n'allait pas le laisser faire.

-Un tel crime, en temps de guerre, ne doit pas être accepté. Si vous, saleté de bâtard, venez, en plus de déshonnorer notre race, tuer les nôtres, il est impératif que votre sang aille rejoindre celui de vos victimes.

Elle dégaina la dague, reculant d'un pas tout en fixant l'homme droit dans les yeux. La colère se lisait dans ses iris maintenant d'un violet vif. Elle aurait voulu fuir à toute jambe mais elle luttait contre elle-même pour tenir le coup.

-Il vous faudra bien plus que des menaces pour me faire taire.

Elle était prête à se défendre ou à fuir, prête à l'attaquer ou à négocier mais surtout, prête à cacher sa peur coûte que coûte.

Zakereon n'aimait pas beaucoup cette situation. Un témoin dans un endroit pareil, pouvait provoquer sa mort très rapidement. Décidément, pourquoi s'acharnait-il à garder cette délicieuse femme en vie ? Cela dit, elle avait du cran pour le défier ainsi alors qu'elle avait si légèrement vêtue, quand lui portait une armure et diverses armes. Peut-être était-elle magicienne. Peut-être... En tout cas, elle lui plaisait, et cette fois ce n'était pas seulement une attirance physique. C'était bien la première fois qu'une femme lui faisait face et lui tenait tête. Intéressant... Peut-être allait-il la laisser tranquille, finalement, se contentant de fuir la cité sans jamais y revenir...

-Un tel crime, en temps de guerre, ne doit pas être accepté. Si vous, saleté de bâtard, venez, en plus de déshonnorer notre race, tuer les nôtres, il est impératif que votre sang aille rejoindre celui de vos victimes.

Elle sortit une dague, mais Zakeron était encore entrain d'assimiler les paroles méprisantes de la jeune femme. Elle lui plaisait moins, sur le coup. Une saleté de bâtard ? Le déshonneur de leur race ? Il avait tué pour moins que ça !

-Il vous faudra bien plus que des menaces pour me faire taire.

Zakeron serra les dents un instant sous l'effet de la colère, puis il éclata d'un rire sans joie, un rire cruel, amer. Un bâtard hein ? Et elle ne trouvait rien de mieux pour le menacer d'une petite dague ! Autant se battre avec une aiguille !

- J'aime votre courage, c'est pour cette raison que je vais pardonner vos mots de tout à l'heure, demoiselle... Vous avez dû remarquer que je n'avais aucune patience ni aucune tolérance pour les remarques sur mes origines.

Il s'approcha d'elle et seulement alors il remarqua qu'elle avait peur. Elle le cachait très bien. Son courage était d'autant plus impressionnant. Avec un petit rire, il lui arracha sa dague sans difficulté, malgré une tentative de la jeune femme d'éviter son attaque, et la jeta un peu plus loin. Il la regardait dans les yeux. S'il voulait, il pouvait l'avoir... Elle était à sa merci, elle ne savait aussi bien que lui. Mais Zakeron se contenta de ranger ses épées et de sourire, un peu maladroitement.

- Donnez-moi votre nom, demoiselle.

Il se demandait pourquoi il faisait preuve d'autant de gentillesse envers cette jeune femme. Il la laissait vivante mais, si jamais les drows partaient à sa poursuite, il saurait de qui viendrait la fuite. Pour le reste, ça lui permettait de mettre un nom sur ce magnifique visage. Il effleura à nouveau sa douce chevelure de ses mains et s'éloigna de quelques pas pour lui laisser le choix. C'était bien la première fois qu'il avait envie de sympathiser avec une femme. En tout cas, il respectait son courage.

- J'aime votre courage, c'est pour cette raison que je vais pardonner vos mots de tout à l'heure, demoiselle... Vous avez dû remarquer que je n'avais aucune patience ni aucune tolérance pour les remarques sur mes origines.

Elle le regardait droit dans les yeux, silencieuse, retenant ses mots pour ne pas l'insulter. Après tout, bien qu'il soit bâtard, il avait un côté drow plutôt fort.

La dague était maintenant sur le sol à quelques mètres d'elle. Mais elle n'était pourtant pas sans défense. Sentir le couteau encore accroché à sa hanche la rassurait. De plus, elle avait l'impression que s'il avait voulu la tuer, son corps aurait déjà rejoint celui par lequel toute cette aventure avait commencé. Il était peut-être armé mais elle avait l'intuition que ce ne serait pas dangereux.

Elle ne voulait pas se battre. Elle préférait user de psychologie. C'est pourquoi elle préféra ne pas prendre d'autre arme. Elle écoutait avec attention chaque mot qu'il disait, prête à répliquer, à lui tenir tête. Ce ne serait pas un homme qui la battrait à ce jeu.

La peur sembla s'effacer sous une sorte de rage, comme si elle ne voulait pas le laisser gagner. Gagner quoi d'ailleur? au fond, ce meurtre, ne la dérangeait pas du tout. Elle avait fait pire. Peut-être était-ce seulement le fait que lui, il avait osé le faire en plein jour, en pleine rue...

Il sembla se radoucir. Elle doubla de méfiance. Il lui demanda son nom. Elle ne lui donnerait pas aussi facilement. Sa main l'effleura à nouveau. Heureusement qu'il recula parce qu'elle aurait probablement tenté de le frapper. Elle était consciente qu'il pouvait aisément se débarasser d'elle. Ou faire ce qu'il voulait d'elle. Mais elle ne voulait pas lui obéir. Aucun homme, aucun Drow ne la ferait obéir.

"à quoi vous servirait mon nom? à savoir qui je suis pour me retrouver et venir m'assassiner durant mon sommeil? non merci!"

Elle croisa les bras mais ne recula pas. si son heure venait, au moins, elle n'aurait pas obéi contre son gré.

[hrp : dsl si je décris un peu tes actions par moment (réactions de combat...), c'est pour faire avancer l'histoire. Si ça ne te convient pas, envoie-moi un MP et je modifie selon ta volonté (toujours obéir aux jolies femmes... )]

Elle avait du caractère, c'était le moins qu'on puisse dire. Zakeron n'avait pas beaucoup eu l'occasion de fréquenter les femmes drows, il avait consacré tout son temps libre à s'entraîner dans l'espoir de pouvoir un jour faire payer le prix fort à tout ceux qui le traiteraient d'humain ou de demi-humain. Il haïssait ce qu'il était mais, à défaut de pouvoir changer, il pouvait au moins faire taire ceux qui attisaient la haine qu'il avait de lui-même et du sang impur qui coulait dans ses veines. Il était revenu prêter allégeance pour le simple plaisir de trancher des gorges humaines en grand nombre, pour le plaisir de ramener des esclaves et de les torturer avant de les éventrer... La haine que les drows lui avaient fait connaître était sans doute à la base de la violence de son comportement. Ni humain, ni drow...

"A quoi vous servirait mon nom? à savoir qui je suis pour me retrouver et venir m'assassiner durant mon sommeil? non merci!"

Pour le coup, Zakeron éclata d'un rire grave, et cette fois ce n'était pas un rire cruel. Il s'approcha à nouveau, mais avec rapidité, comme s'il passait à l'attaque. Il attrapa ses deux poignets de la jeune femme avant qu'elle n'ait eu le temps de réagir et la souleva par les bras. Elle pouvait hurler pour se défendre, mais la fierté l'en empêcherait certainement. Il approcha son visage comme s'il allait l'embrasser, mais il n'en fit rien.

- Donnez-moi une seule bonne raison de ne pas vous tuer tout de suite après avoir pris du bon temps, demoiselle ! Une seule... Vous pourriez hurler et appeler les gardes, mais pour le coup je n'aurai rien à perdre à vous emmener dans ma fuite et à faire de vous mon jouet pour quelques heures... Alors je vous suggère de vous montrer un peu plus polie lorsque je fais l'effort de sympathiser !

Zakeron la relâcha et s'éloigna de quelques pas, près à esquiver un éventuel accès de colère de la demoiselle. Elle l'amusait beaucoup, mais ce qui lui plaisait le plus c'était l'évident avantage de force qu'il possédait. Par contre il y avait un problème : ils étaient dans une impasse s'ils n'arrivaient pas à s'entendre ! Il ne pouvait pas la laisser sans avoir une garantie, sa vie ne valait déjà pas grand-chose aux yeux des drows, il était hors de question de leur donner une bonne raison de le tuer... Quant à elle, la seule garantie qu'elle avait d'avoit la vie sauve était la parole de Zakeron. Il pouvait comprendre ses doutes...

[hrp : comment envisages-tu la suite ? J'ai l'impression qu'on est dans une situation un peu bloquée...]

[pour la suite? bah peut-être uqe mon post va aider mais moi, je laisse normalmeent les choses aller et je vois ensuite où ça mène^^ si t'as une idée précise, un goût de quelque chose précis, hésite pas et fait le ^^ oh et il est probable que pour la prochaine semaine et demi je sois moins souvent en ligne...]

L'orgueil blessé, Juliette recula immédiatement une fois qu'il l'eut lâché. Elle comprit qu'elle ne devait pas jouer avec le feu dans cette situation. Elle y risquait sa vie. Et pour le moment, elle tenait plus que tout à sa vie. Elle baissa la tête, quelques secondes, cherchant son calme et montrant qu'elle ne voulait plus lutter. En vérité, elle aurait encore voulu lui tenir tête. Mais elle préférait jouer le jeu et ainsi s'assurer de survivre.

Au bout d'un moment, elle se redressa et dit d'une voix calme:


"Ça va, c'est bon. Je n'ai, de toute façon, pas l'intention de vous dénoncer. Si vous êtes assez téméraire pour tuer un homme en pleine rue, alors vous n'hésiteriez pas à me tuer. Même si mon meurtre vous apportais beaucoup de troubles. Je garderai le silence. Et s'il y a quoique ce soit que je puisse faire pour vous en garantir, alors dites-le.

"Je vous donne mon nom mais vous me donnez le vôtre: ainsi, ni l'un ni l'autre ne pourra tirer un avantage sur ce point."

Elle n'attendit pas son accord. Elle se détourna, fit quelques pas pour s'éloigner puis se retourna vers lui, le regardant droit dans les yeux.

"Au fond, l'avantage pour vous serait de me tuer. Mais si vraiment vous aviez voulu tirer parti de la situation rapidement, vous débarasser de tout cela, je serais déjà morte. Alors vous devez attendre quelque chose de moi. Ou du moins, il y a quelque chose qui vous empêche de me tuer tout de suite. Ai-je tord?"

Zakeron dominait la situation, mais il était difficile de dire pourquoi il se refusait à tuer cette femelle. Elle lui plaisait beaucoup, mais cette fois il n'était pas attiré par les formes de la belle, du moins il n'y avait pas seulement ça. Il n'avait encore jamais vu une femme faire preuve d'autant de courage face à lui, surtout lorsqu'il dominait. Elle était la seule à avoir eu le culot de le faire et il l'en félicitait. Juliette sembla se résigner. Zakeron plissa les yeux, furieux de la voir renoncer, mais il remarqua qu'elle avait toujours un regard trahissant sa volonté combative. Adorable !

"Ça va, c'est bon. Je n'ai, de toute façon, pas l'intention de vous dénoncer. Si vous êtes assez téméraire pour tuer un homme en pleine rue, alors vous n'hésiteriez pas à me tuer. Même si mon meurtre vous apportais beaucoup de troubles. Je garderai le silence. Et s'il y a quoique ce soit que je puisse faire pour vous en garantir, alors dites-le.

Zakeron eut un sourire. Il aurait bien eu une idée un peu plus tôt, mais à présent il voulait avant tout apprendre à mieux la connaître et, pourquoi pas ? en fait sa première amie femelle. Ce serait vraiment une exception car lui n'avait jamais considérée les femmes comme capable d'autre chose que de lui procurer du plaisir. Il avait grandi sans connaître son humaine de mère, c'était peut-être pour ça.

"Je vous donne mon nom mais vous me donnez le vôtre: ainsi, ni l'un ni l'autre ne pourra tirer un avantage sur ce point."

Elle s'éloigna de quelques pas et le regarda dans les yeux. Pour Zakeron, c'était très risqué de révélé son nom à cette jeune femme. Elle craignait bien moins à lui donner le sien.

- Zakeron, le mercenaire.

Inutile de lui donner son nom de famille, il ne l'utilisait jamais et tâchait même de l'oublier.

"Au fond, l'avantage pour vous serait de me tuer. Mais si vraiment vous aviez voulu tirer parti de la situation rapidement, vous débarasser de tout cela, je serais déjà morte. Alors vous devez attendre quelque chose de moi. Ou du moins, il y a quelque chose qui vous empêche de me tuer tout de suite. Ai-je tord?"

Le mercenaire fixa Juliette avec un sourire pervers retrouvé. Bien sûr qu'il attendait quelque chose d'elle ! C'était plus qu'évident !

- La première idée qui m'a traversé l'esprit était de vous violer puis de vous tuer, je le reconnais. Maintenant j'aimerai surtout apprendre à mieux vous connaître, demoiselle au tempérament de feu. Puis-je vous offrir un verre ? Vous jugerez après si je mérite ou non la mort pour mon insolence ou pour l'impureté de mon sang.

C'était la première fois de sa vie qu'il se montrait poli et... distingué. Il ne se reconnaissait pas lui-même. Jouer franc-jeu ? Il avait dit la vérité, il n'avait aucune raison de mentir. Les menteurs étaient les manipulateurs... et il avait le sentiment que cette femme faisait partie de cette catégorie. Ceux qui ne savaient pas vraiment se battre utilisaient d'autres armes. Il avait un peu l'impression de jouer un vieux conte, la Belle et la Bête. Mais ce n'était pas déplaisant.

Zakeron le mercenaire. Ce pourrait toujours être un atout à avoir lorsqu'elle voudrait se débarasser de quelqu'un...

Remplissant sa part de l'accord, elle répondit du bout des lèvres:

"Je suis Juliette, unique héritière de la famile Lorsange."

Elle n'était pas vraiment connue, sa réputaiton résidant encore dans l'héritage de son père. Elle espérait pourtant qu'un jour, ce serait d'elle qu'on se souviendrait et non de ce nom....

Elle se méfia lorsqu'il parla de ses premières intentions. Probablement que celles-ci resurgiraient si elle se montrait détestable avec lui. Après tout, il avait bien représenté un danger...

Et maintenant, il voulait lui offrir un verre? Juliette avait du mal à croire que celui qui avait failli la violer et la tuer voulait maintenant discuter avec elle. Mais curieuse et amusée de la situation, elle répondit avec un sourire moqueur:

"En voila une bonne idée! Je pourrai donc déterminer si je dois vous maudire ou vous aprécier. Et cette fois, sans danger de me retrouver transpercée d'une de vos armes...alors, où m'emmenez-vous?"

Elle se retint de rajouter autre chose, à propos de sa race, comprenant que c'était un sujet délicat où elle risquerait probablement sa vie.

[désolée, post court^^ je reviens... dimanche. à moins que grace à une chance inouï, je ne revienne pas trop tard demain.... ce que j'espère...)

"Je suis Juliette, unique héritière de la famile Lorsange."

Juliette... Un nom peu commun pour un drow mais très agréable à entendre. Ainis, elle était une noble, une douce noble héritière d'une immense fortune. Et malgré sa fortune, sa fierté lui avait interdis d'acheter sa survie... Zakeron eut un léger sourire. Il avait un nom à mettre sur cette femme si courageuse. Mais il ne connaissait pas vraiment la famille, lui-même avait quitté la cité avec l'intention de ne jamais y remettre les pieds.

Lorsqu'il lui proposa de lui offrir un verre, elle se montra plutôt... moqueuse.

"En voila une bonne idée! Je pourrai donc déterminer si je dois vous maudire ou vous aprécier. Et cette fois, sans danger de me retrouver transpercée d'une de vos armes...alors, où m'emmenez-vous?"

Zakeron ignorait où l'emmener, ce qui n'avait rien de bien surprenant puisqu'il ne connaissait plus la ville. Il pouvait toujours l'emmener chez son père, mais ce serait la pire idée qu'il ait jamais eu. Il devait bien y avoir une taverne dans le coin, les drows aussi aimaient faire autre chose que s'entraîner.

Les armes rangées, il la conduisit dans une taverne de son enfance. Il n'y avait pas de très bons souvenirs mais il espérait bien changé tout ça. La salle était plutôt vide, les drows s'entraînaient ou combattaient, les nobles ne venaient pas ici... Il y avait plusieurs tables carrés de pierre noire entourées de chaises de bois dont le dossier était apparemment en peau humaine. Le tavernier, assit dans un coin, affûtait une longue dague crantée, le regard perdu au loin. Il leur jeta un coup d'oeil indifférent.

Zakeron fit signe à Juliette de prendre place. Il ignorait lui-même qu'il pouvait se montrer aussi courtois ! Il prit place à son tour et appela le tavernier. Fidèle à ses habitudes, il demanda la boisson la plus forte que pouvait offrir la taverne, puis il se tourna vers Juliette.

- Que prendrez-vous, demoiselle ?

Lorsqu'elle eut passé commande, il commença à se demander ce qu'il faisait ici. Avait-il perdu la raison pour perdre ainsi son temps en paroles avec une femme ? Mais lorsqu'il croisa les yeux de Juliette, ses doutes s'envolèrent. Sa compagnie était des plus agréables, il n'y avait pas à hésiter.

- Sans doute refuserez-vous de me parler plus avant de vous, et je ne peux pas prendre le risque de trop parler de moi. Avez-vous une arme de prédilection ?

Il ne s'agissait que d'une question pour animer la conversation. Zakeron aimait parler d'armes, il était dans son élément, mais il n'avait pas réalisé que Juliette pouvait prendre cette question comme une demande d'informations sur ses moyens de défense. A première vue, de toute façon, elle se battait à la dague. Mais peut-être n'avait-elle pas son matériel sous la main...

Juliette n'avait pas l'habitude des tavernes. Elle s'en éloignait habituelllement. Mais pour une fois, elle ferait exception et suivrait l'homme. Elle cacha son dégoût en arrivant dans la taverne, mais elle aurait tout fait pour se sortir de l'endroit. Dans le pire des cas, si sa vie venait à être menacée et que ce n'était pas par Zakeron, celui-ci était là pour la sortir du trouble... enfin, elle s'arrangerait pour.

Elle commanda du vin, consciente que dans une taverne, ce n'était pas le liquide de prédilection, mais c'était le seul alcool qu'elle buvait.

Elle observait discrètement Zakeron, cherchant, dans sa physionomie, quelque chose qui le trahirait. C'était probablement un piège qu'il lui tendait en l'emmenant ici. Il était peut-être familier, peut-être que le tavernier aurait tôt fait de l'empoisonner et....

Mais pourtant, rien ne le trahissait. Soit il était sincère et souhaitait vraiment discuter avec elle, soit il était habile comédien.

- Sans doute refuserez-vous de me parler plus avant de vous, et je ne peux pas prendre le risque de trop parler de moi. Avez-vous une arme de prédilection ?

Juliette détestait devoir se battre. Et pourtant elle se retrouvait souvent dans des situations où elle n'en avait plus le choix. Ce devait être son inconscient qui lui dictait cela...

"Pourquoi refuserais-je? que vous en sachiez plus ou moins sur moi ne changerait pas grand chose. Si vous voulez me battre, vous le ferez, qu'importe ce que vous savez sur moi. Une arme de prédilection? La comédie. Et la manipulation. Mais quand cela vire mal, j'ai toujours quelques couteaux pour m'en sortir. Et vous?"

Elle prit une pause, le regardant droit dans les yeux. Elle ne le laissa pas répondre et lui demanda:

"Que voulez-vous vraiment savoir de moi? Après tout, à quoi bon rester sur les sujets en surfaces... pourquoi m'avoir emmené ici? pour discuter? Vraiment? Alors de quoi?"

[je pars pour trois jours... je serai de retour jeudi]

Juliette commanda du vin. Zakeron ne la sentait pas à l'aise, elle devait être habituée à mieux. Pour sa part, ça lui était égal. Elle était courageuse, non ? Alors elle devait être capable de supporter la situation sans broncher ! C'était plutôt conseillé pour elle, d'ailleurs. Elle semblait surtout méfiante. Zakeron ne comprenait pas pourquoi. S'il avait voulu lui faire du mal, ce serait déjà terminé depuis quelques bonnes minutes. Il appréciait tellement les cris de douleur des femmes qu'il ne pouvait s'empêcher de les torturer. Mais il faisait une exception pour Juliette. Du moins ce serait vrai tant qu'elle garderait son tempérament...

"Pourquoi refuserais-je? que vous en sachiez plus ou moins sur moi ne changerait pas grand chose. Si vous voulez me battre, vous le ferez, qu'importe ce que vous savez sur moi. Une arme de prédilection? La comédie. Et la manipulation. Mais quand cela vire mal, j'ai toujours quelques couteaux pour m'en sortir. Et vous?"

Armes très intéressantes mais plutôt étrangères à Zakeron. Il ne connaissait que la force brute, l'intelligence était son défaut, il devait bien
l'admettre. Intriguer, réfléchir... A part préparer un plan de bataille avant d'attaquer des marchands, il ne réfléchissait pas souvent. Jouer la comédie et manipuler ? A quoi bon ? Un bon coup sur le crâne et les négociations étaient finies !

"Que voulez-vous vraiment savoir de moi? Après tout, à quoi bon rester sur les sujets en surfaces... pourquoi m'avoir emmené ici? pour discuter? Vraiment? Alors de quoi?"

Zakeron fut surpris par sa réaction. Les drows étaient tellement nerveux et prêts à tout qu'ils n'imaginaient pas un seul instant passer un moment au calme, en bavardant tout simplement. Il était du genre méfiant et nerveux, lui aussi, mais il n'avait pas peur d'elle et elle lui plaisait bien. Du moins, il appréciait sa compagnie.

- Calmez-vous, Juliette. Si j'avais voulu vous faire du mal ce serait déjà fait. Et les intrigues ne m'intéressent pas du tout. Tout ce que je veux, c'est comprendre pourquoi vous êtes la première femme que je traite avec respect. Bavardons simplement, je n'ai pas tous les jours l'occasion de le faire. Et puis si vous voulez partir, allez-y ! Ce serait dommage mais je ne vous tuerai pas si vous le décidez. Après tout, je ne suis qu'un sale demi-humain, ma fréquentation n'est pas idéale...

Zakeron but une gorgée de son verre et trouva le liquide amer. Ca ne lui ressemblait pas de se lamenter comme ça sur son sort. C'était pitoyable. Il allait devoir se punir sévèrement...

Juliette se détendit un peu lorsqu'elle fut sûre de ses intentions. Elle abandonna la méfiance, un peu à regret, pour adopter une attitude un peu plus confiante, un peu nonchalante, comme si discuter ainsi n'avait rien d'extraordinaire pour elle. Et pourtant, c'était tout le contraire. Elle n'avait jamais vraiment pris le temps de discuter, à masque tombé, alors qu'elle ne parlait pas pour le seul but de mener à bien une manipulation...

Sans compter le fait qu'elle n'était pas à l'aise dans cette taverne. Normalement, elle préférait recevoir chez elle, en territoire connu, avoir le dessus à tout moment par le simple fait qu'elle fut en sa demeure...

Avant de s'égarer dans ses pensées, elle préféra retourner à l'homme devant elle.

"Demi-humain? à vous observer agir, je dirais plutôt demi-drow. Peut-être même Drow. Au fond, si ce n'était pas du sang, vous seriez Drow, vu votre caractère."

Elle avait parlé un peu plus pour elle que pour lui. Elle prit une gorgée de vin puis porta son regard sur lui, tentant d'oublier l'endroit. Avec un sourire en coin elle lui dit:

"Ainsi donc j'ai l'honneur d'être la première femme que vous traitez avec respect... je n'ose imaginer comment vous traitez les autres... je veux bien discuter, alors. Pour voir moi aussi ce qui provoque ce... respect."

Elle tentait de frener toutes les idées venant à sa tête, consciente de ce qu'elle était et de ce qui normalement représentait un attrait ou imposait le respect. Se concentrant sur la conversation, son regard sembla prendre un air de tempête, le gris et le violet se mêlant comme des voiles de brumes dans ses iris. Elle regardait l'homme droit dans les yeux, déterminée à ne pas baisser la tête tant qu'il ne l'aurait pas fait en premier. Elle lui avait tenu tête jusque là, elle ne s'arrêterait pas maintenant.

Du bout des doigts, elle repoussa une mèche bouclée qui venait pendre dans son visage, la mettant derrière son oreille. Puis elle ramena sa main à sa coupe, sans toutefois baisser les yeux. Elle en profitait pour observer l'homme, notant les détails de ses traits, aprenant ses expressons, son langage corporel, comme elle aurait fait pour quelqu'un dont elle souhaitait avoir quelque chose.

Visiblement, il semblait plus agé qu'elle. Ce n'était pas bien difficile puisqu'elle ne paraissait pas bien agée, et ne l'était pas vraiment non plus, quoique sa façon d'agir la rendait déjà femme. Et pourtant, cela rendait plus difficile encore l'objectif de lui tenir tête. Parce qu'elle ne pouvait s'empêcher de craindre un peu les hommes plus âgés. Ils représentaient après tout pour son inconscient l'autorité masculine disparue de sa vie...

Rapidement, elle tenta de commencer la conversation pour tenter d'en avoir le contrôle.

"êtes-vous un familier de la cité Drow ou préférez-vous la fuir pour éviter les affrontements contre ceux qui n'apprécient pas les demi-drows?"

C'était idiot comme question, totalement inutile. Mais elle espérait que cela conduirait à une discussion ou, du moins, lui ouvrirait une porte pour autre chose.

Il la sentit se détendre légèrement. C'était plus agréable comme ça ! Il n'avait plus particulièrement envie de se battre, même si c'était bien la première fois. Cette jeune fille était une personne des plus intéressantes, elle méritait son respect pour avoir eu le courage de lui tenir tête malgré une position défavorable !


"Demi-humain? à vous observer agir, je dirais plutôt demi-drow. Peut-être même Drow. Au fond, si ce n'était pas du sang, vous seriez Drow, vu votre caractère."

Zakeron en fut très surpris. Jamais un seul drow ne lui avait parlé ainsi. Lui, un drow ? Malheureusement, il se laissait trop facilement emporter par la colère, il était incapable de garder son calme. En ça, il était bien demi-humain. Mais le compliment lui fit du bien. Ce n'était pas simple de grandir avec une pareille tare dans les veines.

Juliette but une gorgée de vin, puis elel le regarda dans les yeux, souriant légèrement. Elle donnait toujours cette impression d'être dans son élément quelque soit la situation.

"Ainsi donc j'ai l'honneur d'être la première femme que vous traitez avec respect... je n'ose imaginer comment vous traitez les autres... je veux bien discuter, alors. Pour voir moi aussi ce qui provoque ce... respect."

Zakeron éclata de rire et commanda un nouveau verre. Il regarda à nouveau Juliette et vit que ses yeux changeaient, une couleur de tempête dont il n'arrivait pas à se détacher. Etrange fille... Décidément très étrange ! Et elle soutenait son regard sans ciller !

- Mouais, il ne vaut mieux pas savoir. Mais je n'ai pas croisé beaucoup de femmes drows et les humaines sont si pitoyables qu'elles ne méritent aucun respect.

Elle repoussa avec grâce une mèche de ses magnifiques cheveux bouclés. Il réalisa alors qu'une fille comme elle n'avait pas sa place dans une taverne aussi sordide. Mais lui-même ne pouvait pas se permettre de se faire inviter dans les quartiers nobles.

Zakeron ne la quittait pas des yeux, relevant ce défi silencieux qui consistait à voir lequel baisserait les yeux en premier. Il souriait en coin, ravi de cette confrontation plutôt... amicale, finalement. Il notait la grâce de ses mouvements et la souplesse de ses poignets. Elle n'était pas noble que de titre, elle avait une prestance des plus intéressantes qui envoutait complètement le demi-drow. C'était pour ça qu'il n'avait pas pu la tuer, c'était pour ça qu'il ne pourrait certainement pas la tuer. Sauf bien sûr si elle lui en donnait des raisons...

"êtes-vous un familier de la cité Drow ou préférez-vous la fuir pour éviter les affrontements contre ceux qui n'apprécient pas les demi-drows?"

Zakeron attrapa son verre et en but une gorgée, toujours sans la quitter des yeux. Il avait perdu son sourire. Parler de la cité drow... pourquoi pas, après tout ? C'était un sujet de conversation comme un autre !

- La cité drow... Je l'ai quitté assez vite. Comme vous avez pu le voir, les demi ne sont pas les bienvenus ici. Je suis installé près de Yutar, où j'ai mon repère. C'est là-bas que je vends mes services de mercenaire.

Il reposa son verre, sentant le liquide alcoolisé et brûlant couler dans sa gorge, troublant légèrement ses sens. Il parlait facilement de l'endroit où il vivait alors qu'il aurait mieux fait de se méfier. Mais pour l'heure, il avait envie de voir s'il pouvait faire confiance à quelqu'un, pour une fois...

- Ca vous intrigue de savoir pourquoi je vous respecte ?

Il approcha légèrement son visage, sans quitter son léger sourire.

- Je respecte le fait que vous fassiez tout pour me tenir tête même quand la situation ne vous est pas favorable, demoiselle...

Il recula légèrement et leva son verre comme pour porter un toast. Il en profitait surtout pour regarder Juliette. Il tombait facilement sous le charmes des dames, c'était son plus gros point faible. Mais Juliette était sans conteste la pire jusque-là, car elle lui plaisait vraiment... Non seulement pour le physique, mais aussi et surtout pour son caractère courageux.

- Vous êtes pleines de qualités, c'est ce qui me force le respect. Et vous retrouver ici avec un sang-mêlé ne doit pas vous mettre des plus à l'aise. Surtout avec un brute d'assassin dans mon genre. Si vous préférez discuter dans un autre endroit, je ne refuserai pas !

Zakeron attendait sa réponse. Il avait envie qu'elle se sente plus à l'aise, mais ne risquait-il pas sa vie à jouer ce jeu dangereux ? Peut-être... Peut-être pas...

- Je respecte le fait que vous fassiez tout pour me tenir tête même quand la situation ne vous est pas favorable, demoiselle...

Heureusement qu'il y avait encore l'orgueil. À ces mots, elle aurait rougi. Et à le voir si près d'elle, elle aurait détourné les yeux. Mais elle tint le coup et garda son calme. Dès qu'il eut un peu reculé, elle se permit de lui répondre:

"J'ai passé mon enfance à devoir tenir tête à ma mère... et, croyez moi, vous tenir tête est bien plus facile que pour cette femme cruelle."

Elle détourna légèrement les yeux vers sa coupe, sans pour autant le perdre de vue. De la façon qu'il l'observait, elle en était sûre, il était sous son charme. Elle aurait pu facilement faire ce qu'elle voulait de lui, elle en avait l'impression, mais pour une fois, elle voulait jouer franc jeu et trouver quelqu'un avec qui elle n'aurait pas une relation artificielle. Bref, quelqu'un avec qui partager une certaine confiance.

Elle planta à nouveau son regard droit dans le sien.


- Vous êtes pleines de qualités, c'est ce qui me force le respect. Et vous retrouver ici avec un sang-mêlé ne doit pas vous mettre des plus à l'aise. Surtout avec un brute d'assassin dans mon genre. Si vous préférez discuter dans un autre endroit, je ne refuserai pas !

Elle lui offrit un sourire chaleureux. Et sincère. Décidément, il ne lui déplaisait vraiment pas.

"Votre offre me plait, même si je commence à m'habituer à l'endroit. Disons que pour le moment, nous allons rester ici. Et si jamais nous décidions de nous revoir... eh bien nous verrons où nous rencontrer. Arpès tout, si je vous offre de venir chez moi, je serai sur mon terrain et donc votre vie pourrait etre à risque. Et si je vous suis chez vous, ce sera ma vie qui sera à risque. Alors restons ici, pour le moment. Nous verrons ensuite. Si, bien sûr, vous souhaitez que cette rencontre aie une suite."

Elle n'avait plus envie de se méfier. Elle aurait voulu lui faire absoulement confiance. Aller ailleurs lui aurait fait plaisir. Mais elle ne voulait pas trop se risquer. Ni qu'il craigne un risque.

"Qui sait, peut-être nos rencontres mèneront-elles à quelque chose... parfois simplement à briser l'isolement. à vivre en dehors de la cité, vous devez parfois vous sentir bien seul... et sur ce point je crois pouvoir vous comprendre."


Elle aurait probablement cherché le moindre prétexte pour le revoir. Pour une première fois dans sa vie, Juliette se sentait attirée par une personne pour autre chose que pour y gagner un avantage. Elle sentait que cet homme pourrait la comprendre. Du moins, saurait taire les secrets qu'elle oserait dire.

[hrp : je serai absent durant quelques jours. ah, ce post a été écrit tard, il est possible qu'il soit un peu raté. N'hésite pas à demander des modifications.]

Zakeron se sentait parfaitement à l'aise à présent. Du moins le croyait-il. Alors pourquoi éprouvait-il ce malaise étrange lorsqu'elle croisait son regard ? Lorsqu'il lui fit compliment, elle détourna les yeux, rompant le contact de leur défi silencieux. Il ne comprit pas ce que ce geste signifiait, mais il ne la quittait pas des yeux. Si on lui avait dit qu'un jour il croiserait une femme qui saurait le calmer, il n'y aurait jamais cru ! Mais elle existait bien et elle s'appellait Juliette. C'était étrange pour lui qui passait son temps à martyriser les femmes, à les maltraiter... Pour une fois, il n'avait pas de pensées malsaines. Enfin, presque pas. Il ne pouvait pas nier que le corps de Juliette l'attirait beaucoup. Mais pour le moment il profitait de son agréable compagnie, apprenant à la connaître davantage.

"J'ai passé mon enfance à devoir tenir tête à ma mère... et, croyez moi, vous tenir tête est bien plus facile que pour cette femme cruelle."

Zakeron ne pouvait pas la blâmer. Lui-même avait eu un père des plus cruels, un père qui l'aurait tué sans hésiter si d'autres drows n'avaient pas vu le bâtard sang-mêlé à sa naissance. Un pur accident, puisque sa mère, esclave humaine, avait tenté de s'enfuir avant de le mettre au monde dans une ruelle. Son père, contraint de le garder à cause des nouvelles lois de Tébryn, lui avait fait vivre un enfer pour lui faire payer sa déchéance.

Zakeron pouvait donc parfaitement comprendre la cruauté d'un parent. En fait, il n'avait jamais vraiment vu de sentiments chez les drows, hormis la haine. Haine et toujours haine... son père le haïssait, les drows purs le haïssaient, lui-même se haïssait... Quand on entendait toute son enfance qu'on avait provoqué la mort de sa propre mère et la ruine de son père, il y avait de quoi devenir fou...

Juliette détourna à nouveau les yeux. Pour quelle obscure raison ? Avait-elle honte d'avoir eu une mère horrible ?

- Je comprends parfaitement. Je ne suis pas d'un naturel très malin alors me tenir tête par de belles paroles n'est pas bien difficile, sans vouloir vous vexer, demoiselle. Quant à l'amour parental... Je peux difficilement expliquer le comportement des parents drows. Je suis seulement désolé que vous ayez eu une mère aussi cruelle. Si elle voulait vous endurcir, elle a bien réussi. Je comprends mieux pourquoi vous n'avez même pas frémi quand je vous ai attrapé !

Zakeron eut un petit rire. A présent, le drame de leur rencontre lui paraissait cocasse. La situation, quand ils jouaient au chat et à la souris, quand elle essayait de sauver sa peau tandis qu'il jouait à voir si elle valait la peine ou non de vivre... Beaucoup de choses s'étaient passées en lui depuis. Lui faire du mal ? Jamais ! Peut-être était-il manipulé par ce beau regard, peut-être risquait-il sa vie. Mais il préférait ne pas se méfier.

Juliette releva les yeux vers lui. Zakeron continuait son explication sur les raisons qui l'avaient poussé à la laisser en vie. Il n'aimait pas mentir. Encore moins à une personne qu'il appréciait. Il était demi-drow, son côté humain remontait par moment.

Il lui proposait de changer d'endroit, afin qu'elle soit plus à son aise, même si lui redoutait un peu les conséquences. Un cadave de drow traînait dans la rue non loins d'ici. Si ses "anciens amis" apprenaient qu'il était là, ils feraient rapidement le rapprochement. A sa proposition, Juliette lui adressa un beau sourire. Zakeron se sentit frémir malgré lui. C'était bien la première fois qu'il réagissait comme ça. Qu'est-ce que ça pouvait bien signifier ?

"Votre offre me plait, même si je commence à m'habituer à l'endroit. Disons que pour le moment, nous allons rester ici. Et si jamais nous décidions de nous revoir... eh bien nous verrons où nous rencontrer. Arpès tout, si je vous offre de venir chez moi, je serai sur mon terrain et donc votre vie pourrait etre à risque. Et si je vous suis chez vous, ce sera ma vie qui sera à risque. Alors restons ici, pour le moment. Nous verrons ensuite. Si, bien sûr, vous souhaitez que cette rencontre aie une suite."

Décidément, Zakeron se sentait de plus en plus envoûté. Etait-ce un mal ? Il l'ignorait ! Pour une fois dans sa vie, quelqu'un semblait se soucier qu'il lui arrive malheur. Jusque-là, on avait toujours tenté de le tuer. Les drows comme les humains. Pire encore avec les elfes et les nains. S'il voulait que cette rencontre ait une suite ? Evidemment ! Mais il se rembrunit et avala son verre, esquissant une légère grimace au goût plutôt fort de la boisson.

- Bien sûr que j'aimerai vous revoir...

Il avait répondu rapidement, sans vraiment mesurer ses propos... C'était sorti du coeur, pour une fois. Il le regrettait un peu, c'était pitoyable de se comporter comme ça. Ce n'était pas digne du drow sauvage et sanguinaire qu'il était. Il avait soudain l'impression d'avoir quelque chose dans la poitrine, quelque chose qui l'allourdissait, mais sans être désagréable. Il commanda un autre verre. Son regard se détachait difficilement de la jeune fille. Il en avait connu des belles, toutes avaient souffert sous ses assauts, aucunes n'avaient jamais levé vers lui un regard comme celui qu'elle lui portait. C'était tellement agréable qu'il se demanda pendant un instant comment il avait pu prendre du plaisir à torturer des humaines...

"Qui sait, peut-être nos rencontres mèneront-elles à quelque chose... parfois simplement à briser l'isolement. à vivre en dehors de la cité, vous devez parfois vous sentir bien seul... et sur ce point je crois pouvoir vous comprendre."

Zakeron la regarda dans les yeux. Ces mots... La puissance des mots était impressionnante... Solitude ? Bien sûr qu'il était seul ! Il n'avait jamais eu un seul ami ! Il n'avait jamais été aimé, pas même par sa propre mère ! Il était là, être repoussant détesté de tous, un parjure... et elle le comprenait. Comment une drow pure pouvait-elle être aussi seule qu'il l'avait été ? La noblesse, sans doute...

- Vivre en dehors de la cité m'évite les confrontations telles que celle à laquelle vous avez assisté. Non pas que j'aime le calme, j'apprécie surtout de ne pas avoir à regarder derrière moi avant d'entrer dans un bâtiment. J'ai mon petit repère, que j'ai fabriqué de mes mains, un peu à l'écart de Yutar. Vous ne risquerez rien à le visiter croyez-moi. Qui oserait s'attaquer à vous avec moi à vos côtés ?

Il étendit les bras pour montrer son armure et sa musculature impressionnante. Il eut un petit rire. Son apparence n'avait rien de rassurante pour qui était son ennemi.

- La solitude... je connais, oui. Et je n'ai même jamais connu autre chose. Certains disent que l'indifférence est pire que la haine. Je n'en suis pas si sûr. Je suis né ici, d'une esclave et d'un vétéran. J'ai grandi ici, en sang-mêlé responsable de la déchéance de son père. Partir m'a permis de reprendre ma vie en main, de retrouver ma liberté. La solitude...

Il posa son regard violet sur la jeune fille et baissa légèrement les yeux, pour la première fois depuis qu'ils étaient entrés dans la taverne.

- La solitude, ce sera au moment où nous aurons à nous séparer, dame Juliette. Votre compagnie me fait beaucoup de bien, je dois bien l'avouer.

Il se sentait faible et vulnérable comme jamais il ne l'avait été. Cette sensaton nouvelle lui faisait un peu peur. Il avait l'impression qu'un simple mot d'elle suffirait à le détruire complètement, à le briser. Pourtant, il venait à peine de la rencontrer... Comment pouvait-elle avoir déjà une telle emprise sur lui ? Les mots... Ses yeux... Il avait l'impression qu'elle savait très bien ce qu'il avait vécu, qu'elle le comprenait. Mieux encore : elle était la première à l'accepter tel qu'il était, en demi-drow.

Il semblait vraiment vouloir la revoir. S'attachait-il à elle? Juliette aurait prié les dieux que ce ne fut pas le cas. Elle se savait si cruelle, si peu constante, qu'elle regrettait déjà le jour où, sans faire attention, ou par besoin d'indépendance, elle le blesserait. Et pourtant, elle devait se l'avouer, elle s'imaginait mal ne pas le revoir...

Il parlait de sa solitude, sa vie, et Juliette ne pouvait s'empêcher de s'en attendrir. Elle comprenait un peu ce qu'il avait pu vivre. Il baissa ensuite les yeux. Juliette aurait, si ce n'avait pas été son éducation, tendu la main vers lui, pour lui offrir un réconfort symbolique. Mais les mauvais plis donnés par sa mère la laissèrent sans réaction, sinon une profonde sympathie intérieure.

"Votre liberté a eu un lourd coût..."

Ce furent les seuls mots que sa gorge nouée laissa traverser.

- La solitude, ce sera au moment où nous aurons à nous séparer, dame Juliette. Votre compagnie me fait beaucoup de bien, je dois bien l'avouer.

le bon sens aurait voulu qu'elle lui dise maintenant de la quitter, pour ne pas rendre encore plus douloureux ce jour où elle aurait, par principe, à le quitter. Et pourtant, elle aurait voulu lancer loin d'elle toutes ces règles imposées par sa mère, de son vivant, et par l'image qu'elle voulait donner d'elle.

Mais il la laissait simplement abasourdie. Peut-être le choc de retrouver enfin quelqu'un avec qui elle n'avait pas à user de comédie. Quelqu'un avec qui elle ne pouvait pas user de comédie. Quelqu'un avec qui elle voulait être vraie.

"C'est un jeu vicieux que de se parler, ainsi. D'aprivoiser la compagnie d'un autre. Ensuite, cela semble nous devenir essentiel, n'est-ce pas? J'ai toujours manqué cruellement de la compagnie des autres."

Elle prit une pause. Elle aurait voulu s'expliquer. elle aurait simplement voulu parler. sa voix devint plus basse, alors qu'elle semblait s'inquiéter des gens autour d'eux.

"Si vous saviez comme un peu se sentir seul au milieu de autres... quand on attend de vous une vie parfaite, une fidélité totale à votre race et une lutte constante pour conserver votre honneur intacte... si vous saviez comme je me suis sentie seule... à ne pas pouvoir faire ce que je voulais parce que le fantome de ma mere ou de l'honneur familial vient encore me hanter et me dicter ce que je dois faire..."

Elle aurait éclaté en sanglot, si seulement l'honneur lui en avait laissé le droit. tout ce poids, cette solitude, personne avec qui parler de ses frustrations, personne avec qui cesser de s'inquiéter de son honneur, tous ces jours traversés dans la plus profonde des solitudes, tout cette noirceur enfermée en elle qui semblait vouloir sortir. Jamais elle n'avait rencontré quelqu'un qui lui fit sentir qu'elle pouvait le faire. Mais là, face à cet homme dont elle ne connaissais que très peu de choses, elle aurait tout dévoilé pour simplement se sentir comprise.


"Pour moi il n'y a jamais eu de haine à proprement dit. il n'y a eu que le regard critique et sévère des autres attendant que je fasse mieux, que je respecte l'honneur de la famille, quitte à souffrir de me retrouver seule. De là où je viens, on s'attends toujours du meilleur de vous. Autrement, le monde se fera une joie cruelle de vous détruire. Et au milieu de cette froideur, on devient ainsi, et on se retrouve plus seul encore..."

Elle prit une pause, reprenant sn calme. Peut-être son regard s'était-il mouillé de larme. Peut-être sa respiration avait-elle été entrecoupée d'un sanglot. Elle ne le savait plus. Elle prit une gorgée de vin pour faire passer l'amertume dans sa gorge. Puis elle détourna le regard, pour ne pas à avoir à croiser celui de Zakeron et lui dit:

"Et vous êtes probablement un des seuls à qui j'ai osé parlé ainsi. Peut-être parce que je vous comprends et que j'espere que vous pouriez me comprendre. "

à ces mots, elle sembla s'éveiller d'une transe, comme si elle retournait se cacher derrière ce masque d'absence d'émotion. Elle était prise d'une étrange panique, comme si elle prenait conscience qu'elle avait ainsi démontré toute sa faiblesse, comme si elle s'apercevait trop tard qu'elle venait de lui offrir une chance de se servir d'elle. De là où elle venait, se confier signifiait cela. Avait-elle perdu la tête en parlant?

à tout prix, elle voulut s'échapper de la situation. Pour au moins qu'il ne voit pas son trouble. Parce qu'il la troublait. Pourquoi avait-elle ainsi parler à un homme qu'elle venait tout juste de rencontrer alors qu'elle mentait même à ses connaissances de longue date? Cette fois, c'était elle qui s'était faite manipulée. Ou lui qui l'avait charmé. Chose sûre, elle n'était plus du tout en terrain connu. Et elle s'y était aventuré avant même d'avoir pris les précautions nécéssaires. Pour un guerrier, cela aurait pu signifier la mort. Pour elle aussi, un peu, c'était probablement un risque.

Il fallait fuir pour ensuite mieux revenir.

Elle regarda par un fenêtre. Le soleil commençit déjà à décliner. à 21h, chez elle, des gens viendraient. elle devait se préparer. C'était peut-être une façon de fuir. Pas définitivement. Mais juste le temps de reprendre ses esprits. Hésitante, elle lui demanda:

"Quand souhaiteriez-vous que l'on se revoit? Je... je dois déjà partir, encore d'autres froides rencontres à faire... mais j'espère sincèrement vous revoir au plus vite..."

elle aurait voulu prendre son temps pour le quitter mais ce aurait été se blesser. Elle préféra donc se lever, comme pour précipiter les choses et ne pas se faire demander de rester...

Zakeron n'avait jamais autant parlé à quelqu'un. C'était presque effrayant... Où était passé son sadisme ? Son mauvais caractère ? Ses envies de meurtres et de viols ? Il avait l'impression que plus rien n'existait pour l'instant, il se sentait différent... Mais ça ne durerait probablement pas. Un jour ou l'autre il redeviendrait le montre qu'il était. Et alors que deviendrait Juliette ? Il la blesserait, si ce n'était pire... Ses pulsions le saisirent une instant. Il avait envie d'elle... Il détourna le regard un instant, essayant de se calmer. Elle n'était pas une sale petite humaine qui méritait sa haine, ni une de ces drows qui se plaisaient à le martyriser. Juliette était pour lui... une amie. C'était difficile à croire mais c'était le cas. Une amie femelle... Une première pour lui !

"Votre liberté a eu un lourd coût..."

Zakeron eut un léger sourire.

" La liberté a toujours un prix. Mais je préfère la vie que je me suis construite. Vous devriez essayer d'en faire autant, vous avez suffisamment de courage pour ça. Si vous voulez, je vous y aiderai. Mon refuge peut vous servir quelques temps, je n'y suis pas souvent. "

Zakeron regarda son verre vide. Ce sentiment étrange qui lui nouait l'estomac... Qu'est-ce que c'était ? Il était prêt à accueillir une femme chez lui et sans arrière pensée.

"C'est un jeu vicieux que de se parler, ainsi. D'aprivoiser la compagnie d'un autre. Ensuite, cela semble nous devenir essentiel, n'est-ce pas ? J'ai toujours manqué cruellement de la compagnie des autres."

Zakeron eut un petit rictus. Elle avait raison dans un sens, ça pouvait être un jeu. Pour lui ça ne l'était pas, car il ne jouait jamais avec les mots. Il prennait, il tuait ou il abandonnait. Rien de plus simple, pas besoin de contact avec les gens. Juliette était sa première relation sociale. La première de toute sa misérable vie de sang-mêlé. Elle souffrait autant de la solitude que lui... Etrangement, il sentit son rythme cardiaque accélérer...

"Si vous saviez comme un peu se sentir seul au milieu de autres... quand on attend de vous une vie parfaite, une fidélité totale à votre race et une lutte constante pour conserver votre honneur intacte... si vous saviez comme je me suis sentie seule... à ne pas pouvoir faire ce que je voulais parce que le fantome de ma mere ou de l'honneur familial vient encore me hanter et me dicter ce que je dois faire..."

Zakeron sentit l'envie de la prendre sans ses bras pour la soutenir. Mais que lui arrivait-il, à la fin ? Que lui arrivait-il ? Il commençait à avoir peur de son propre comportement. Juliette avait donc des contraintes de noblesse... Au moins il n'avait plus ce genre de problème. Les drows purs n'avaient pas une vie aussi facile qu'il l'aurait cru... Un geste étrange, qu'il ne réfléchit pas beaucoup. Zakeron posa sa main sur celle de Juliette, pour lui témoigner sa compassion, pour lui faire comprendre, autrement que par des mots, à quel point il la comprenait.

Elle expliqua la froideur du milieu, la solitude agravée qui en résultait. Puis elle se tut, se calmant. Zakeron observait son visage mouillé de larmes. Son envie de la serrer dans ses bras revint avec force. Faire preuve de compassion, lui ? Sentit son coeur battre ? Il pensait ne plus en avoir depuis bien longtemps ! Il leva un doigt et recueillit une larme sur la joue de la jeune fille, profitant au passage pour lui caresser légèrement la joue. Elle but légèrement pour se ressaisir. Zakeron ne put contenir un sourire. Son courage était décidément impressionnant !

"Et vous êtes probablement un des seuls à qui j'ai osé parlé ainsi. Peut-être parce que je vous comprends et que j'espere que vous pouriez me comprendre. "

- Je vous comprends parfaitement, même si ça me surprend moi-même. Moi non plus je n'ai jamais autant parlé de ma vie... En fait vous êtes la première personne à qui j'ai jamais parlé sans colère ni amertume.

Soudain, Juliette sembla complètement se ressaisir. Elle semblait affolée. Zakeron réalisa également qu'il avait sans doute commis une erreur. Il avait parlé en ouvrant son coeur à une parfaite inconnue... Il se doutait qu'elle devait penser la même chose de son côté. Et cette sentation dans son estomac qui ne s'estompait pas...

Juliette regarda par la fenêtre et Zakeron sentit l'amertume le saisir. Elle allait partir. Elle allait trouver un prétexte pour fuir, craignant sans doute qu'il ne la perde. Il but une nouvelle fois son étrange liqueur, mais il ne sentait plus le goût du produit.

"Quand souhaiteriez-vous que l'on se revoit ? Je... je dois déjà partir, encore d'autres froides rencontres à faire... mais j'espère sincèrement vous revoir au plus vite..."

Elle semblait sincère. C'était plutôt agréable. Elle semblait plus effrayée encore que lui, mais il avait mal à l'idée de ne plus la revoir... La raison lui ordonnait de ne rien faire, de l'oublier... Mais il ne pouvait plus.

" Pourriez-vous revenir ici demain, à la même heure ? Je vais m'arranger pour rester un peu plus longtemps en ville... "

C'était de la pure folie que de rester, mais il prenait le risque et il voulait le prendre. Il l'attendrait, même s'il devait attendre pendant des heures... Zakeron se leva et s'approcha de la jeune fille en lui souriant légèrement. Il chercha sa main et la leva vers ses lèvres pour y déposer un baiser plutôt... brûlant.

" Il paraît que c'est une coutume chez les nobles. Je vous attendrai donc demain..."

Zakeron commença à s'éloigner, marchant avec fierté mais prudence, redoutant toujours de tomber sur des drows qui l'agresseraient. Il se retourna une dernière fois, croisant le regard de Juliette. Il n'arrivait pas à comprendre cette sensation... C'était sans doute son côté humain qui ressortait finalement. Car il en était sûr à présent. Cette jeune drow... il en était amoureux. Il n'aurait aucune chance de vivre avec elle ni même d'obtenir quoique ce soit. Il ne pourrait que l'aimer de loin et la protéger avec sa force.

" Si un jour vous avez besoin d'un mercenaire, pensez à moi ! "

" Pourriez-vous revenir ici demain, à la même heure ? Je vais m'arranger pour rester un peu plus longtemps en ville... "

Elle le reverait. Au moins. Elle avait entendu ces mots comme un soulagement. Après tout, il aurait bien pu partir sans demander son reste, ou marchander les informations qu'il venait d'avoir à son propos. Elle lui avait montré sans discrétion cette grande faiblesse qu'elle cachait normalement.

Et, elle devait se l'avouer, elle voulait à tout pris le revoir. Le trouble qu'il l'habitait N'était pas désagréable. Quoique très dérangeant.

"Je serai ici demain, alors."

Au fond d'elle, elle aurait souhaité lui dire de venir la rejoindre, le soir même, à son manoir, à l'heure où il ne reste que des ombres et des soûlons dans les rues, s'assurant ainsi qu'il ne soit pas reconnu. Car, après tout, il était fort probable que dans ce cartier de la cité, on veuille le tuer.

Il lui fit un baise-main, comme d'autres hommes avaient fait auparavant. Mais cette fois, il y eut quelque chose qui s'éveilla au fond d'elle, comme si elle aurait voulu que ce contact dure longtemps, très longtemps...

Elle le regarda s'éloigner sans avoir le courage de lui dire de revenir... parce que l'espace d'une seconde, l'envi de tout balancer, pour simplement être avec lui, traversa son esprit. Mais elle ne devait pas. Elle jouait à un jeu dangereux, elle le savait. L'amour n'existe pas chez les Drows. Il n'y a que des passions destructrices. Après tout, passion n'avait-il pas comme origine un mot signifiant "faire souffrir"? Qu'arriverait-il au jour où ils se lasseraient un de l'autre? Elle préféra ne pas y penser. Elle foncerait tête baissée là où on lui avait toujours dit de ne pas aller.

Elle nota le chemin dnas sa tête pur être sûre de le retrouver le lendemain. Elle serait au rendez-vous, coûte que coûte. Il chamboulait ses plans de départ de la cité, bien sûr, mais elle voulait le revoir. Et peut-être oserait-elle le lendemain lui demander de la suivre à son manoir. Ou de la mener dans son refuge à lui.

[on continue sur ce topic?]

[hrp : oui, on peut continuer ici^^]

"Je serai ici demain, alors."

Ces mots furent pour Zakeron une véritable chant. Il voulait la revoir, alors que tout lui interdisait de la fréquenter... Il savait que, si jamais des nobles les surprenaient, ils seraient tous les deux sévèrement châtiés. Il ne voulait pas la mettre en danger, mais il ne pouvait pas résister à la tentation.

Zakeron s'éloigna à regret, se retenant de se retourner encore et encore. Et dire que tout avait commencé dans la rue ! Il avait tout simplement voulu signer la reprise du combat des drows et il avait croisé cette jeune femme si courageuse... Si "lui". Car malgré leurs évidentes différences, ils avaient beaucoup de points communs.

*Tu te ramollis mon vieux ! C'est mauvais pour toi ! Mais... c'est tellement bon d'être accepté par quelqu'un...*

Zakeron trouva un auberge en ville, mais il ne dormit pas de la nuit. Son sommeil fut hanté par de beaux yeux violets légèrement changeant, par un regard froid, puis triste, par un sourire... Elle l'avait complètement envoûté, sa partie humaine s'était réveillée malgré lui. Il la voulait, mais cette fois il ne voulait pas lui faire de mal, il ne voulait pas voir un regard empli de détresse ni des larmes de désespoire, il ne voulait pas entendre des cris de douleur... Il voulait revoir son regard courageux et déterminé, il voulait la voir sourire, pleine d'assurance... C'était stupide, ces petits désirs. Il le savait, mais c'était plus fort que lui.

Le lendemain

Zakeron arriva à la taverne de très bonne heure, décidé à y passer sa journée afin de ne pas la manquer. Le drow tavernier le regarda d'un mauvais oeil. Un sang-mêlé, ça risquait de faire fuir les clients... D'ailleurs, la réaction ne se fit pas attendre. Deux drows entrèrent et s'installèrent à une table, en regardant Zakeron avec mépris. Ils commencèrent à bavarder des sang-mêlés, de leurs sang impurs qui faisait honte à leur race... Zakeron serra les poings. S'il n'y avait eu son rendez-vous, il les aurait déjà attaqué ! Mais là, pour l'occasion, il s'arrangea pour se contrôle. Lorsque Juliette arriverait, il lui demanderait s'il y avait un endroit où ils pourraient se rendre pour être plus tranquilles. Il craignait que ses nerfs ne lâchent...

La soirée lui sembla longue, beaucoup trop longue. Et la nuit, déjà hantée par l'angoisse de son départ futur, lui sembla éternelle. Et pourtant, quand arriva l'aube, morphée l'avait entraîné dans un demi-sommeil, ce qui lui permit au moins de se reposer.

Elle passa de longues heures devant son miroir, sentant que pour une fois cela lui serait utile. Elle choisit avec soin ses vêtements, de couleurs plutôt neutres, regrettant devoir le revoir en publique. Sinon, elle aurait probablement été plus extravagante. Mais elle ne pouvait pas prendre le risque d'attirer les regards sur elle. Elle remonta ses boucles blanches en chignon, mis un simple collier et passa sa cape par-dessus ses épaules. Elle était prête à partir.

Elle erra un peu dans la ville, voulant calmer l'angoisse en elle. Et s'il ne revenait pas? Et si on les surprenait? En apparence, pourtant, rien n'y paraissait. Elle semblait détendue.

Elle s'engagea sur le chemin qu'elle avait appris par coeur avec soin, la veille, d'un pas plus léger. Elle allait le revoir. L'attente, qui avait commencé au moment où elle le quittait, prendrait fin sous peu.

Discrète, cachée sous sa cape, le capuchon cachant jusqu'à ses yeux, elle entra dans la taverne, observant l'endroit de façon subtile. L'ambiance semblait... à pic. La tension se faisait sentir et, pour un rien, une violente bagarre aurait tôt fait de commencer. Ou peut-être avait-elle déjà eu lieu? Inquiète, elle enleva son capuchon et son regard se fit moins subtile, cherchant précisément Zakeron. Ses yeux se plongèrent dans les siens. Il était là, heureusement. Ou malheureusement, peut-être, vu l'ambiance. Il ne fallait pas rester ici. Surtout si elle souhaitait rester incognito.

Elle souhaita qu'il eut confiance en elle. Elle fit mine de demander quelque chose au tavernier à propos d'un homme qui n'existait même pas, et comme il ne put lui répondre, elle n'avait plus qu'à quitter l'endroit. Elle dut elle aussi se contenir pour ne pas risquer sa vie, insultée d'entendre les hommes l'appeler comme si elle n'aurait été qu'une vulgaire fille de joie. Avoir pu prendre le risque, elle leur aurait probablement répondu.

Elle croisa une dernière fois le regard de Zakeron, esperant qu'il la suive. Puis elle sortit de la taverne et se mit à marcher dans les rues, d'un pas normal, comme si de rien n'était, angoissée au fond d'elle que ce ne fut pas lui qui l'eut suivi. Parce qu'elle se savait suivie. Elle avait remis son capuchon et se dirigeait lentemnent vers un cartier un peu plus calme. Elle n'osait pas regarder derrière elle, ce aurait été trop surpect. Il fallait supporter l'attente.

à la première ruelle vide qu'elle croisa, elle s'y engouffra, s'adossant au mur et fermant les yeux. Son coeur battait terriblement vite et la peur la faisait trembler. Dans sa main, elle tenait un poignard, prête à se défendre s'il le fallait. Elle craignait qu'on l'attaque. Elle craignait que ce ne fut pas celui auquel elle s'attendait qu'il l'eut suivit. Elle craignait pour sa vie. Et si un autre comptait abuser d'elle, là, dans cette ruelle? après tout, c'était vraiment un cartier tranquille. Tranquille au point où elle ne trouverait pas d'aide si elle en avait besoin.

à son plus grand désespoir commença son moment d'attente où la peur amplifiait seconde après seconde. Et tout cela n'arrêterait que lorsqu'elle serait rejoint par Zakeron.

Zakeron attendait, plutôt agacé par les commentaires des deux drows présents. Il brûlait d'envie de leur couper la tête, mais il ne le ferait pas. Pour une fois, il se contenait. Car il voulait la revoir, absolument. Elle était devenue si importante à ses yeux que ça l'effrayait. Il ne se comportait plus comme un drow, sans doute... C'était pitoyable, mais il ne pouvait pas lutter contre ça.

L'attente était longue, très longue. Il but plusieurs verres, prenant garde à ne pas finir ivre. Il était venu bien trop tôt, mais il craignait de la manquer. Portant la liqueur à ses lèvres, il se souvint une nouvelle fois du regard de Juliette. Elle avait aussi peur que lui. Qu'était-il pour elle ? Elle ne semblait plus le considérer comme un demi-drow sadique et dangereux. Même s'il l'était et le serait toujours...

Finalement, elle arriva. Elle était venue. Elle avait fait le déplacement pour revoir celui qui, quelques heures plus tôt, l'aurait violée puis égorgée sans le moindre scrupule... Il frémit légèrement à cette pensée. Comment avait-il pu ourdir une telle infamie ? Juliette était toujours aussi belle et pleine d'assurance. Il vida son verre lorsqu'elle croisa son regard. Il ne lui sourit pas, faisant preuve d'une grande indifférence. Ici, les drows les observaient. Ici, il n'était pas le bienvenu. Il ne devait pas mettre Juliette en danger.

Elle ne vint pas vers lui. Pendant un instant, il crut qu'elle préférait repartir... Mais après avoir parlé au tavernier, elle croisa à nouveau son regard, avec insistance. Elle voulait qu'il la suive... Les drows lui firent des remarques obsènes et Zakeron posa la main sur une de ses épées... Comment osaient-ils ? Dès qu'elle fut sortie, Zakeron se leva et paya. Les deux drows en firent de même. Ca sentait mauvais... Ils voulurent le devancer mais Zakeron posa violemment sa pinte sur la table, les faisant sursauter.

- Il y a des femelles intéressantes par ici, mais vous devriez plutôt vous entraîner !
- De quoi tu te mêles, humain ?

Zakeron sentit son sang bouillir. En quelques bonds, il fut sur le drow, l'une de ses épées bâtardes sous la gorge.

- Je suis de bonne humeur, tu as de la chance ! Un faiblard comme toi n'a rien à faire dans l'armée !

Le drow voulut se débattre mais Zakeron lui asséna un coup dans le bas-ventre et le regarda se tordre de douleur. Quelques heures plus tôt, il l'aurait tué lui ainsi que tous les témoins... C'est alors qu'il remarqua que l'autre drow était parti. Zakeron sentit son estomac se nouer et partir en courant à la poursuite de Juliette... Il vit Juliette d'engouffrer dans une ruelle, le drow non loin d'elle. D'un coup d'épée, il lui barra la route. D'un simple regard, il le paralysa.

- Dégage, râclure ! Ou je te tranche la gorge !

Le drow pâlit, ce qui était à peine visible sur un teint foncé... Puis il détala comme un lâche. Zakeron lui jeta un regard méprisant et s'engouffra dans la ruelle, où Juliette l'attendait, sur ses gardes. Lorsqu'il la vit ainsi, aussi belle et aussi farouche, il ne put contenir un sourire. Un vrai sourire, un peu maladroit.

- Juliette...

Il s'approcha et rangea son épée. Non, décidément il n'était pas à l'aise avec tout son attirail. Il n'y avait personne dans la ruelle, tout était désert. Il hésita un instant, puis il défit sa lourde armure et ses armes, pour se retrouver plus à son aise, vêtu d'une tunique courte et d'un pantalon, le tout en cuir noir. Il bougea ses bras un instant. Sans son armure, il se sentait plus léger mais également beaucoup plus vulnérable. Cela dit il serait plus agréable de bavarder ainsi.

Zakeron se tourna à nouveau vers la jeune fille.

- J'avais peur que vous ne veniez pas. Votre courage m'étonnera toujours ! Je...

Il se tut un instant, la regardant dans les yeux, puis il baissa légèrement la tête. Il ne devait pas l'aimer, il n'en avait pas le droit ! Il les blesserait tous les deux ! Mais c'était plus fort que lui.

En le voyant, lui et surtout pas un autre, elle fut rassurée. Il avait compris et l'avait suivi. Et aucun n'autre homme ne l'avait suivi. Du moins, Zakeron ne leur avait pas laissé la chance de la rejoindre. Elle rengaina son arme. Elle n'en aurait pas besoin dans l'immédiat. Du moins, elle l'espérait.

Elle observait autour d'elle, s'assurant de ne voir personne. Chose sûre, elle ne voulait pas rester là trop longtemps. D'abord parce qu'elle détestait les ruelles. Ensuite parce qu'elle savait qu'il était impossible d'être vraiment en sureté dans les rues de la cité Drow. Même si on a un mercenaire avec soi. Quelques instants d'inatention et déja votre sang rejoint l'eau des égoûts.

- J'avais peur que vous ne veniez pas. Votre courage m'étonnera toujours ! Je...

Il était là, face à elle, sans armure. Il ne devait pas souvent la retirer lorsqu'il était en pleine cité Drow. Juliette, par contre, refusa de baisser sa garde à ce moment. Ils étaient encore sous l'oeil des passants. et ces derniers, parfois, peuvent s'avérer dangereux, malgré qu'ils soient rares. Elle décida de ne pas céder aux émotions au fond d'elle et gardant une certaine froideur lui dit:

"Ne restons pas ici. Si des hommes nous ont suivi, malgré que vous les ayez fait fuir, ils pourraient tout aussi bien revenir avec des renforts. Les rues de cette cité sont pires que des champs de bataille: parce que contrairement à ceux-ci, l'on ne s'attend pas à se battre dans les rues. Je crois que le seul endroit où nous seront vraiment en sécurité, ce sera... dans mon manoir. Si bien sûr vous acceptez de m'y suivre."

Son regard serait resté accroché à celui de l'homme s''il n'y avait pas eu l'inquiétude d'être observée. Elle n'avait plus peur, mais elle ne voulait pas prendre de risque. Et l'endroit où elle se sentait le plus en sureté, c'était justement dans son manoir. Parce qu'y ayant grandit, elle en connaissait chaque coin et chaque cachette par coeur.

Zakeron se sentait vraiment faible sans son armure, il se sentait nu en fait, et plus particulièrement dans la cité drow. Pourtant, il voulait être plus à l'aise et la lourdeur de son armure le gênait. Il sourit légèrement à Juliette. Mais cette dernière lui répondit d'une voix glaciale qui ramena Zakeron à la réalité. Ils n'étaient pas amis, tout juste de simples connaissances. Le danger était présent et bien réel, pour eux deux. Lui, il avait tué un drow dans la cité, il serait exécuté sur le champ s'il était retrouvé. Quant à Juliette, elle était une noble, elle ne devait pas fréquenter un vulgaire mercenaire, encore moins un sang impur comme lui.

Elle avait raison. Des drows avaient pu les suivre. La cité drow étaitn dangereuse, il devait l'admettre et il savait très bien ce qu'elle voulait dire. Par contre, aller chez elle... C'était très dangereux pour lui. Il serait en territoire complètement inconnu. Elle l'avait charmé, c'était vrai, mais de là à braver les lois drows pour se rendre chez les nobles... Zakeron posa un regard méfiant que Juliette. Elle le fixait sans baisser les yeux, sûre d'elle. Il n'oserait jamais lui demander de veiller à ce que tout se passe bien, ce serait tellement humiliant pour lui ! Etre protégé par une femme ! Et pire encore : par une femme qu'il voulait protéger ! Mais Juliette était loin d'être faible et stupide. Elle devait savoir ce qu'elle faisait.

Zakeron reprit son armure, l'ajustant, la plaçant sur ses épaules en faisant une légère grimace sous son poids. Puis il s'approcha à nouveau de Juliette. Suivre quelqu'un ? Ce serait bien la première fois ! Il cumulait les premières fois avec cette jeune fille ! Ce n'était pas vraiment désagréable, mais il n'imaginait pas le regard que son père lui aurait lancé s'il l'avait vu aussi faible, prêt à suivre une femme dans un endroit qui ne lui était pas profitable. Pour un guerrier, c'était suicidaire. Mais il avait envie de faire confiance à la belle Juliette. S'il devait mourir, autant mourir heureux !

- Allons-y, si vous permettez que je devienne votre garde du corps officiel durant le trajet. Ca me fera une couverture qui devrait m'éviter l'exécution.

[hrp : on continue chez toi ? ^^]