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| Au crépuscule de cette soirée... [PV] | |
| | Auteur | Message |
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Drystan
Ancien
Nombre de messages : 1737 Âge : 35 Date d'inscription : 30/05/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 49 ans (42ème Jour de Barkios, An 967:X) Taille : 1,88m Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Au crépuscule de cette soirée... [PV] Dim 7 Juin 2009 - 22:01 | |
| [Privé: Ashenie (et Sayole)]
Tant d'hommes ne savent plus profiter de la vie, ne prennent plus le temps de cesser leur marche sur les rives de ce fleuve infini qu'on nomme Temps, regarder autour d'eux et profiter de ces cadeaux fabuleux et irréel qu'offre le monde, et la nature de Kÿria. L'homme avait si peur de la mort, effrayer parce que pour eux, le chemin s'achève lorsque Tari le rejoint dans cette marche, lui prenant la main et le conduisant on ne sait où, peut-être dans une autre contrée au combien fabuleuse qui ne mérite pas qu'on la craigne... Les gens pensaient sans doute qu'en accélérant le pas, en refusant d'observer le temps s'écouler, Tari les manquerait dans leurs courses effrénés et qu'ainsi, ils obtiendraient l'immortalité, sinon, pourquoi courir et ne fixer que ce qui se trouve devant soi ? Arthur ignorait cette crainte du temps qui passe, qu'importe que les jours défilent et s'écoulent, ce flux, ce courant était immuable et ne changera pas, qu'il en ait peur ou non et Tari viendra à sa rencontre, qu'il ait tenté de la fuir ou qu'il ait prit son temps lors de cette marche sur ce sentier de terre. Alors, dans cette seule idée, il avait choisit de profiter de l’instant.
Cette pensée, ce comportement face à la mort, face à la vie était la raison de ses pauses, de ses balades quotidiennes quand il le pouvait, profitant des beautés du monde chaque fois que l'une d'elle se présentait. Chaque matin, il se réveillait tôt, avant l'aube pour admirer l'astre solaire se lever, l'éblouissant et faisant éclater à chaque fois son talent pour l'art... Car lorsqu'il peignait le ciel de toute ces couleurs, de ces nuances à chaque fois qu'il daignait poser son regard sur ces terres, et l'éclairer à nouveau de sa majestueuse présence, il démontrait aux vivants qui y sont attentifs qu'il est le meilleur des peintres, et ceux depuis sa naissance, depuis que le monde est un monde.
Chaque soir, guettant le ciel, il cessait son travail et allait admirer son coucher, lorsqu'après avoir veillé sur ses enfants de longues heures, il invite au sommeil et s'endort le premier, peignant une nouvelle toile différente de la première, mais son talent en est sublimé, jusqu'à la fin du crépuscule. Puis c'est à la nuit de nous montrer ses talents, jalouse de son lumineux frère, elle joue de ses pinceaux pour peindre l'obscurité qu'il laisse et l'éclaire d'une infinité d'éclats... Et malgré sa simplicité, l'intensité qu'elle dégage l'absorbe et le berce dans ses pensées.
Sur les sentiers de ses voyages, il n'hésitait pas, même si le temps pressait à démonter, laissant ses yeux se perdre quelques instants sur un paysage particuliers et magique, dévoilant tout l'art qu'avait Kÿria à façonner le monde pour égaler les frères et sœurs du ciel.
En ce début de soirée encore, il avait tenu sa promesse et venait au rendez vous qu'il avait avec le soleil, comme souvent, il admirerait les coups de pinceaux et critiquerait l'œuvre qu'on déroulerait sous son regard toujours plein de cette admiration et de ce profond respect à la nature et à ses tableaux. Parcourant les sentiers du jardin, il se rendit à un endroit où il avait prit l'habitude de se rendre, assez à l'écart du château pour ne pas avoir à souffrir de ses lueurs et où la vue était magnifique pour ce qui l'attendait.
Installé dans l'herbe fraiche à attendre, dans une tenue bien moins riche mais parfaite pour travailler ou bien s'installer dans les jardins verdoyant, il repensa aux paroles et pensées de Sayole... Etait-il capable de comprendre la pleine intensité de la beauté de ce qui allait apparaître ? S'attarderait il au moins pour la voir évoluer, se former et disparaître ? Il l'ignorait, le garde du corps était un homme à la pensée si sombre, il n'avait pas même su reconnaitre le talent de la nuit, et n'y voyait que la désolation et le chaos d'une explosion. Comment pourrait il admirer l'embrassement d'un ciel, et celui ci exploser en une myriade de couleur au combien chaleureuse et harmonieuse ?
Les jambes repliés légèrement écartées, retenues par ses bras croisés, une main tenant le poignet de l'autre, il vit le fruit de sa venue commencer à s'épanouir alors que se déclinait la clarté du ciel, et le ciel soudain éclata, du désordre de l'instant se dévoilait la nouvelle œuvre, jamais identique à la précédente, et ce, peut-être depuis le tout premier tableau.
Des bruits de pas l'avertir d'une présence et c'est à regret qu'il se détourna du spectacle, murmurant une excuse et porta son attention à ce qui arrivait. Il reconnut Ashenie en compagnie de son ombre, Sayole, c'était un autre spectacle, certes, mais il aurait tout le loisir d'en profiter au delà de sa promesse. Il reporta son regard sur la peinture qui continuait inexorablement d'évoluer... Bientôt, bientôt ce serait à la nuit de dévoiler son nouveau tableau.
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| | | Ashenie De Sephren
Ancien
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| Sujet: Re: Au crépuscule de cette soirée... [PV] Lun 8 Juin 2009 - 0:09 | |
| Sous la magnificence déchirée du ciel s’épanchait le corps frêle de la petite poupée De Sephren, délicate et ingénue, dont le pas feutré et délicat glissait, frôlant avec adresse les voies nuageuses. De fines fleurs de tubéreuses, teinté d’un étrange céladon, constituaient les souliers aux coraux d’émeraude, et finissaient en de longes rubans aux dégradés tirant vers le céruléen, enroulés atour des mollets de la damoiselle, et se nouant en de fins nœuds-papillons. Un talon d’émeraude élevait suavement le pied en une pointe danseuse et haute. Sa robe était un véritable océan de magnificence, délicat et raffiné. Tissant des ailes de papillons sombres, et au dégradé tirant du bleu charronné au vert chromé, elle possédait quelques inclinations face à la lueur, semblant au reflet de la mer intense sous le soleil de plomb, et aux feuillages de la canopée lorsque la lumière fuyait. De longs voiles d’organza arboraient la lourde cloche qui couvrait ses cuisses de nymphe. Ils laissaient se dessiner de longues arabesques subtiles et envoûtantes, d’un saphir obnubilant, et celles-ci semblaient aux vagues lorsque le vent s’éprenait de leurs courbes. D’une teinte sombre, les voiles filtraient les lueurs qui caressaient les ailes de papillons. Sur sa taille trônait un ruban de satin brillant, d’un vert mélèze doux et terne, aux reflets bleutés, retenant une longue traine en plume de paon tressées, qui caressait le sol avec volupté. Quelques mousselines venaient éclaircir la robe de teintes smaragdines, et un vert de sinople transparent ornait les coloris de la dentelle, dessinant un décolleté ample autour de sa poitrine à la peau de l’extase, extrêmement douce au regard. Des longues manches en pétales de roses, colorés d’amande, tombaient jusqu’au sol, et l’effleuraient tendrement, et de la dentelle noire sortait avec finesse. Son cou arborait une fine rivière de diamant, tandis que sur son front trônait «le cœur noir». Un voile d’organdi céladon couvrait sa chevelure, coiffée de façon savante, et arborant une tubéreuse noire, ornée de quelques plumes. La fleur de chevelure magnifique laissait ses pans blonds rouler, et dessiner la rose de l’ingénue, trésor tressé. En effet, des tresses venaient s’entremêler de façon subtile et délicate, conférant à la coiffure un raffinement hors du commun. Deux d’entre elles, bien visibles, tombaient au devant de ses épaules, et jusqu’à sa taille. Elles étaient attachées d’un étrange ruban aux motifs d’or, assorti aux fils d’or qui jonchaient la robe. Au niveau de sa poitrine, et en son centre le plus haut, près de la bordure du décolleté, une perle iridescente et parfaite illuminait la robe, et semblait rayonner d’une aura étrange, et rosée.
Le pas d’Ashenie se faisait souple et délicat, voguant par delà le château, où les regards avides se posaient sur elle. La petite poupée de cristal resplendissait dans sa robe de toute beauté, océan de verdure et brillant de mille feux. Accompagnée de SaYoLe, elle avait croisé bien des regards. La gente du château prenait bien plaisir à détailler le corps de la jeune ingénue. On murmurait à son passage, et les dames plissaient les yeux à la vue de la candeur de la jeune femme. En quête de recueillement, la digne héritière chercherait un havre de paix où prier son deuil. La cour perfide criait déjà à la conquête, et la parade des paons de cour déployant leurs plumes à la vue de tous était d’un quotidien banal, et semblait ne pas affecter la damoiselle que dans une demi-mesure enfantine.
Trystan, pourtant, était l’ange du réconfort, et la douceur de son océan de peine. Si la pucelle de Langehack était en deuil, elle avait enterré les vieilles querelles, véritablement touchée de la tendresse de son cousin. Si des jalouses avaient tenté de proliférer des rumeurs, Ashenie restait sourde et digne. Son cousin était un homme de pouvoir convoité, et les rivalités nobliaudes s’acharnaient à se disputer les faveurs courtoises de Trystan, et de Lilianna. L’avènement de la petite pucelle déchainait les passions, échauffées par l’été, envers sa personne. SaYoLe était son rempart et son bouclier protecteur. Parmi les visages hostiles de la cour, avec lesquelles elle gardait la fraicheur de l’ingénue, et la douceur de la magnificence, et la pureté de la compassion. Les charognards n’avaient pas tardé à fondre sur la perle de Langehack, et Ashenie était cernée de cette gente masculine pressante et presque violente…
Au détour des couloirs, où elle voguait, seule, flottant par delà l’immensité des nuages, un jardin se dessinait à ses yeux. Ashenie levait les yeux, contemplant le voile nuptiale de la voie lactée, et ses perles incrustées qui se dessinaient faiblement sur la voute céleste, toile froide et câline, tandis que le soleil souverain criait et explosait de coloris chauds. Le visage de son père se dessinait, la haut, et elle souriait tendrement à la pensée protectrice du défunt. Homme vertueux qu’il avait été, il était encore bel et bien vivant, œuvre fantomatique de ses chimères, en son cœur épris…
Ashenie se perdait dans ses rêveries un instant, et les démons se mêlaient aux fées, se détachant de l’immense fresque qui peignait le ciel. Œuvre artistique surprenante, elle finissait en un brasier, effusions de vapeurs colorées, aux teintes rosées et pales, jaunes et vertes… Magnifique, le ciel était l’aube même du crépuscule, laissant voleter les méandres d’infini et de la souveraineté de l’été sous le seuil du merveilleux.
Ashenie s’avançait, d’un pas lent, jusqu’à pouvoir observer l’horizon, et sa déchirure jaunâtre. Ses yeux bicolores s’y perdaient, et s’envolaient par delà la ligne, telle une danseuse virevoltant jusqu’à l’antre même du soleil. La brise fraiche caressait sa peau avec douceur et simplicité, tandis qu’elle se perdait à considérer les fées du néant. Ses lèvres roses brillaient avec éclat à la lueur de l’astre disparaissant, et ses joues rosées coloraient ses pommettes hautes, soulignant toute la brillance du regard ingénu et émouvant, infiniment altruiste. Les mains d’Ashenie se liaient, et elle fermait les yeux. Ses lèvres murmuraient tendrement une prière inaudible et indéchiffrable, sous le chant du merle susurré à l’oreille du monde. Câlin, il écoutait la longue complainte de la pucelle de Langehack…
Ashenie ouvrait délicatement les yeux, sous la levée de ses cils de soie, et son regard doux s’éprenait des coloris de l’univers verdoyant que constituaient les jardins. Apercevant le Sir De Melasinir, vêtu d’une tenue sobre et discrète, elle se figea, glacée. Sa peau, si douce au regard, était une banquise, œuvre même de la température externe. Son regard caressait les courbures viriles de l’homme protecteur, qui l’avait touchée par ce partage d’idéal. Oh, bien loin d’indécence passionnelle, la présence d’Arthur de Melasinir conférerait une aura pacifiée à l’atmosphère de la petite duchesse. Elle s’était crue isolée du monde. Son regard croisait, un instant, celui du Sieur Melasinir, avant qu’il ne replonge dans cette magnifique peinture.
Le pas frêle et incertain d’Ashenie se dirigeait vers Arthur de Melasinir, et les yeux de la belle ne se détachaient plus de la contemplation partagée de l’envoyé du SSR. Un paradis de paix harmonisait les lieux, et les berçaient d’une délicatesse suave et sulfureuse. Ashenie ne se sentait pas en peine, et se ressourçait pleinement de cet air.. Enfin, sa voix fine et claire s’élevait, à peine audible, sous les douces mesures des chants siréniens, œuvre même de l’attraction ingénue et travaillée par la pratique de l’art.
« - … Que Tari vous garde, à jamais protégé dans son royaume, père...»
Ashenie fermait les yeux, vacillait un instant, et ses larmes brumaient ses cils, un instant. Une brise légère mouvait sa robe aux voiles divers, semblable à un océan tumultueux, et les plumes de paon trésses ondulaient soyeusement au bruissement du vent.
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| | | SaYoLe
Humain
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| Sujet: Re: Au crépuscule de cette soirée... [PV] Lun 8 Juin 2009 - 12:12 | |
| Aux coté de la poupée de cristal se tenait encore et toujours son ombre : SaYoLe. Habillé dans une tenue simple de couleur ébène, sa silhouette musclé étaient mise en valeur par de fines coutures d’argent. Son brassard d’armure luisait sous les diverses lumières qu’il croisait, tout comme le fourreau de son épée, disposé dans son dos et sa dague. Sous son masque, ses yeux gris scrutaient les moindres gestes de sa protégée et de tous ceux qui s’en approchaient. Diverses rumeurs commençaient à courir sur ce fameux masque. Certain prétendant qu’il cachait un visage horrible, d’autre un visage d’ange. Mais beaucoup s’accordaient sur le fait que la larme de sang dessiné représentait une balafre dont son visage avait été gratifié. Sa démarche fluide et claire ne faisait pas autant opposition avec Ashenie que l’on pouvait le croire au première abord. Ces pas étaient similaires à celle qu’il accompagnait, ne changeant que lorsqu’il devait se déporter afin de faire comprendre à certain envieux qu’approcher la demoiselle sans son accord était impossible.
Juste à coté d’elle, marchant en silence, il veillait comme un chien sur sa maîtresse, similitude qui ne manquera pas de lui donner un surnom similaire dans les prochains jours, il n’en doutait pas. Il était loin d’apprécier tout les regards avides de pouvoir, affichant clairement leur envie de cueillir la virginité de sa protégée. La question qu’il se posait, était de savoir si ce sentiment était du à son poste ou à son cœur… Néanmoins, personne ne l’approcherai tant qu’elle n’en aurait pas formuler le souhait…
Enfin, le couple de circonstance arriva dans les jardins. Immédiatement, SaYoLe détourna son regard du coucher de soleil. Ce genre du spectacle lui était interdis… Observer le soleil réduirait sa visibilité pour les secondes qui suivraient, un luxe qu’il ne pouvait se payer. Il savait ne savait pas apprécier la beauté de se qu’il voyait, pas éduqué pour ça, pas le temps pour ça, pas l’envie pour ça… Soudain, il arrêta son pas, respectant en silence la prière silencieuse de sa protégée… Ses yeux de portèrent sur sa nuque, délicieuse et douce peau… Son regard dévia brusquement, son esprit devait s’opposer à ce que son cœur dictait. Un éternel combat qu’il se devait de gagner.
Les deux personnages se remirent en marche dans les jardins. Déambulant parmi la luxueuse végétation du domaine royale, jusqu’à ce que la silhouette du chef de la SSR face son apparition. SaYoLe fit un seul et unique pas plus rapide de manière à dans un premier temps se placer entre elle Arthur. Ses yeux gris scrutèrent ses habits à la recherche d’armes… Aucune… C’est à ce moment la uniquement que les yeux gris du Garde du Corps montèrent vers ceux du noble. Un bref instant, leurs regards se croisèrent à travers le masque. Puis d’un léger mouvement de tête mêlant soumission et salut, il arrêta son pas, laissant Ashenie le dépasser, s’effaçant de la scène comme l’ombre qu’il était. Il ne reprit sa marche de manière à n’être que 1 ou 2 mètre derrières elle, effacé mais toujours prêt à intervenir… |
| | | Drystan
Ancien
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| Sujet: Re: Au crépuscule de cette soirée... [PV] Lun 8 Juin 2009 - 18:26 | |
| Une pensée... Une simple et unique pensée vint perturber sa contemplation. Il n'était plus seul, plus seul à savoir apprécier ce que le monde offre, les présents qu'il faisait chaque jour, et c'était une autre de ses oeuvres qui venait de lui apprendre. Il s'était surprit dans cette idée, mais il ne pouvait le nier, elle était une nouvelle fois un tableau rivalisant avec les peintures du jour et de la nuit, et malgré son regard porté sur le ciel, ses traitres reflexions étaient adressés à la douce créature avec qui il partageait cet instant et ne complimentait plus le soleil. Elle le troublait bien qu'elle n'en ait pas conscience, la confusion agitait ses pensées, lui qui s'evertuait à demeurer loin de ces idées, ne pas céder à ces sentiments qu'éprouvent les hommes. Elle était d'une beauté remarquable mais si pure, innocente, quelque soit la tenue, toujours plus sublime et soignée, des oeuvres à l'échelle humaine s'harmonisant à merveille avec celle qui la portait aujourd'hui, elle avait cette aura délicate, laissant entrevoir sa fragilité qui avait amené Arthur à vouloir la protéger, la préserver de ces hommes avides et désireux qui la menacaient, guettant pour saisir la moindre opportunité. Elle avait ce charme, cette douceur agréable et apaisante bien que troublante et sa voix était l'une des plus belles mélodies qu'il avait eu le loisir d'entendre. Elle avait tout ses atouts qui font plier les hommes, captent leur attention et crééent le désir pour certains, pour la plupart des courtisans... Mais il n'était pas l'un d'eux, il y avait en lui un désir bien entendu, mais quel homme sensible au charme féminin pouvait ignorer cela ? Mais contrairement à tout ces charognards qui ne voulaient que dévorer ce corps pure et vierge, lui ne voulait pour l'heure que le défendre, interdire à la charogne d'approcher et de se servir... Elle n'était pas assez forte pour éprouver et subir ces attentions indélicates, affronter ce monde dangereux qu'était la cour... Lui aussi connaissait la pression que l'on a, tout ses regards désireux, attentifs au moindre geste, à chaque opportunité d'approcher encore et bondir sur une proie déséquilibrée, incapable de repousser les assauts. Parce qu'il comprenait, parce qu'il savait et qu'il avait perçu la fragilité, il devait la protéger, l'aider à se défendre.
Mais ces valeurs sont incomprises, et le monde le lui prouve à chaque instant... Il y avait déjà Sayole, ce garde du corps qui le prenait encore pour un danger, capable d'attenter à la vie d'Ashenie et qui le considérait comme tout les autres. Menacer sa vie, c'était déjà remettre en cause son devoir, le service qu'il rendait à la famille royale depuis son serment. Plus encore, c'était lui attribuer des désirs et une avidité qui n'était pas sienne. Comprendrait-il un jour que parmi tout les hommes de ce royaume, celui dont il inspectait les moindres coutures depuis sa position était le meilleur des alliés, celui qui comme lui pourrait sauvegarder Ashenie des courtisans qui la dévoraient des yeux et n'avaient d'autres envies que de la porter à leurs couches ? Il y avait cette cour, la duchesse incluse, qui ne voyait en lui qu'un de leur semblable, jusqu'au manière et comportement vis-à-vis de la jeune fille et qui interprêterait le moindre pas, le moindre geste et la moindre attention vers elle comme le simple désir de la courtiser. Pourtant, il devra tôt ou tard agir contre eux et pour elle. Il avait déjà eu vent des regards qu'on lui portait depuis qu'elle était arrivée, de tous ces mâles prêt à lui bondir dessus... Il devait les stopper, calmer les ardeurs mais comment échapper à la façon dont un tel comportement serait perçu ? Lui, l'insaississable, lui qui ne prêtait attention à aucune femme, ne répondait aux faveurs d'aucune... Et pour Ashenie, les regards avides des hommes seraient remplacés par la jalousie, l'envie parfois la haine déjà naissante des femmes, peut-être plus dangereuse qu'un mâle. Il devait opter pour des avertissements discrets, des mots anonymes, sans signature adressé à quiconque faisait naitre le trouble chez la petite duchesse... Une menace légère de rapporter à sa Majesté les comportements sans courtoisie que l'on adresse à sa cousine dont il avait la tutelle. C'était la meilleure des solutions pour écarter sans trop attirer l'attention sur lui et préserver ainsi autant sa personne que celle de la ravissante damoiselle.
Toutes ces pensées lui firent oublier la raison de sa présence, le tableau qui continuait d'évoluer malgré qu'il n'y ait pour l'heure qu'un seul spectateur. Une excuse en pensée à un ciel qui devait comprendre, accepter cet égarement raisonnable pour l'un des fidèles compagnons partageant ces moments presque chaque jour. Les pensées continuèrent de faire leurs oeuvres et il prit une vue d'ensemble. Le duo que formait Ashenie et son ombre était déséquilibré. Il y avait donc cette ravissante et rayonnante demoiselle, attentif à la beauté du monde qui n'avait rien à envier à la sienne, l'une des première à agir de la sorte. Et il y avait Sayole, plus fidèle que jamais à l'image de l'ombre, une ombre qui ne savait pas apprécier, même dans ses moments où le danger n'est nul part, l'instant. L'obscur garde du corps qui ne voit que les menaces, ne sachant pas savourer la vie pour ce qu'elle est, qui avait sans doute vu en l'éblouissement du coucher un problème pour son travail. Le contraste était évident et un beau tableau perdait de sa superbe, une oeuvre baclée, sans harmonie.
Elle approcha, alors que son regard ne se perdait pas autant que sa pensée, demeurant figé sur le ciel, mais sur les traits de son visage on pouvait y lire la chaleur et la joie d'un homme appréciant cette vue. Le sérieux sans véritable contraste laissait place à l'épanouissement devant un spectacle orinique, signe de ce plaisir qu'il prenait, l'emerveillement. Et a nouveau ce chant magnifique faible à cette occasion parvenait à ses oreilles, s'ajoutant à l'ambiance sonore de l'instant. Mais ces mots ramenaient au deuil, rien de bien étonnant, mais la pensée de son père était encore présente, amenant même Arthur à lui porter un nouveau regard. Des larmes à nouveau, refusant de couler, comme en cet instant dans la chambre et la tenue était vascillante, donnant l'impression qu'elle tombait. En présence de Sayole, il devait se contenter de mots, de sa voix pour l'aider, la soutenir, à défaut de la prendre dans ses bras sans le moindre désir que de la soutenir, démontrant qu'il y avait encore des gens sur qui elle pouvait s'appuyer, sur qui elle pouvait compter... Mais le garde du corps ne manquerait pas de le rappeler à l'ordre, de délier sa langue et laisser glisser des absurdités sur la menace qu'il représente. Alors, c'est avec le seul outil dont il pouvait disposer, usant de ce timbre si chaleureux, doux et tendre, rassurant et même protecteur, peut-être même d'avantage que le jour de l'audience, qu'il brisa à son tour le silence.
- Dame Ashenie... Cessez de vous inquiéter, elle veille sur lui à présent et jamais plus il ne sera en proie au danger, mais si vous désirez pleurer, faites le, ne retenez pas vos larmes pour conserver une quelconque image, ici personne ne vous jugera pour cela... La douleur doit être exprimée si elle est ressentie, non retenue pour les yeux de quelques imbéciles. Alors, si la tristesse est trop grande, exprimez la, vous en avez le droit en ce lieu et si vous me le demandez, je serais là, présent pour vous aider à la surmonter... Mais si ce n'est pas de la douleur qui occupe votre coeur, alors je vous en prie, souriez, rayonnez et rendez jaloux par votre beauté ce soleil qui nous nargue, usant du ciel comme d'une toile.
Pendant ces quelques mots, il s'était levé, mais n'avait pas fait un pas et la regardait avec l'attention non d'une charogne mais d'un protecteur... |
| | | Ashenie De Sephren
Ancien
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| Sujet: Re: Au crépuscule de cette soirée... [PV] Mar 9 Juin 2009 - 1:20 | |
| Le soleil filtrait la douceur de ses rayons éperdus, et forts d’une vigueur surpuissante à son extinction, laissant des teintures éparses envahir l’azur d’un ciel éventré jusqu’à son sang. Le cœur des brumes tourmentées enivrait l’air d ses crs intenses et douloureux, œuvre délicate du deuil et de la souffrance d’apparat qui l’accompagnait, sœur cruelle d’un destin tragique. Le corps frêle de la damoiselle, baignée de cette aura de lumière, s’éprenait avec fougues des instances d’une luminosité joueuse, qui, dans sa folie, caressait la banquise de la peau. Les perles de cristal, arborées sur les cils de la damoiselle, se coloraient de l’arc-en-ciel sous l’étreinte des rayons lumineux, et les distillaient en fines gouttes multicolores.
Son visage de porcelaine, au parfum de la rose, trouvait la caresse de la brise légère, ses raffinements suaves sous la fraicheur d’une nuit, luttant pour l’hégémonie. Les vents clairs, et blancs de toutes puretés, envoûtaient la robe d’une divine ondulation, semblable aux soies écumeuses des océans. Les papillons battaient de leurs ailes filées d’argent, et les voiles étaient brumes, voie lactée de la mer sous un astre flamboyant. Tourbillonnant au grès des bourrasques câlines, l’avatar même de la poupée de Langehack semblait flotter dans le fleuve venteux, rue étoilée de la magnificence et de la grâce subtile. Voguant sur la rivière de nuages, elle suivait le vol des colombes nacrées, lévitant à même le sol, et apportant avec elle l’amour compatissant, symbole de paix et d’harmonie.
La tristesse de la petite duchesse n’était que le masque d’un espoir sincère, et si son père disparaissait, il la laissait souveraine d’une vie imposée. Par amour pour elle, consumant un peu plus son être jusqu’à la rupture, il avait affronté chaque danger susceptible de toucher à sa fille, et n’avait cotionné que la necessité politique. Le duc Arathor De Sephren lui avait légué son nom, œuvre d’amour même, et cette passion délectable pour le monde des mots, où les chimères grandissaient avec les fées. Et les rêves éperdus de la damoiselle rythmaient ses yeux, se détachant douloureusement du soleil même pour illuminer ses atours d’une organdi étrange et suave.
La voix d’Arthur de Melasinir l’arrachait à la torpeur du néant, et ses paupières closes dévoilaient enfin ses yeux bicolores, et brillants, étincelant de mille étoiles d’émotions, implosant de toute leur splendeur, sous les rideaux des cils battant légèrement et gracieusement, semblables à l’envol d’un papillon gracieux. Le regard de braise d’Ashenie, ingénu et compatissant, se bordait de ces joues rosées et atteintes par la glace de sa peau. Les pommettes hautes soulignaient avec habilité l’intensité du regard féminin, dont les sourcils de poils blonds octroyaient l’innocence même de la vierge. La tonalité virile et délicate de sa voix se teintait d’une chaleur protectrice, sous les boucliers du réconfort. Souffle même d’une épée fendant les cauchemars, la lueur d’Arthur illuminait les atours d’Ashenie d’un étrange cocon renforçant la toile de SaYoLe. Et par delà les astres, la fragilité de la dame se ressentait encore, impuissante face au monde…
Ses yeux colorés d’une émeraude intense brillaient d’un éclat protecteur, et enveloppait encore la fraiche fragilité de la damoiselle dans une ronde infinie, chaînes magnifiques, et prison de liberté affligeante, où l’envol jusqu’au ciel azuré laissait les dangers de la cour en deçà du corps avenant de la poupée de cristal. Les paroles même de l’envoyé du SSR, aux étranges rêveries suaves fusionnant à la toile du ciel déchiré, et étrangement épris de ces mêmes coloris qui fascinaient la damoiselle, guidaient lentement ses traits vers une onctuosité légère, et ses lèvres rosées, s’étant un instant figée en une expression cristalline de poupée parfaite, s’étaient sublimée d’un sourire assumé, et rayonnant. Une larme pourtant humidifiait la pointe de ses yeux. Elle savait qu’il ne reviendrait plus…
Le corps d’Ashenie se mouvait en une grâce délicate et subtile, au son même de l’envolée de la danse. La pointe de son pied atteignait l’arrière de son talon, et voilà qu’elle se cambrait en une révérence subtile et délicate, suave dans sa magnificence, et respectueuse, jouant de l’extase des regards. La voix suave et tendre de la damoiselle s’élevait alors en réponse à l’homme, vague même d’une symphonie harmonieuse, et délicate, dont le souffle était légèrement parfumé. Elle emplissait étrangement l’air d’une saveur d’espoir et de renouveau…
« - Vos paroles complaisent à mon cœur la douce certitude de la bienveillance de Tari, et si mes larmes n’attiserait votre jugement, elles seraient le témoignage d’un affront criminel à la mémoire de mon défunt père, votre seigneurie. La tristesse que j’éprouve n’est que la confidence de mon âme à mon cœur, et je me dois de garder sous silences les méandres brumeux qui les habitent. Veuillez accepter mes plus sincères hommages, sieur de Melasinir, et pardonnez le trouble avec lequel je vous ai interrompu dans la méditation, face à l’œuvre de beauté artistique qui s’épanche à nos yeux, loin des remous de la cour… Vous me voyez désolée…
Votre vertu et votre sincérité me sont agréable, sir. J’ignorais cependant l’errance subtile et suave de vos yeux face à ces tableaux de magnificence…»
Ashenie reportait un instant son visage ingénu et clair, affichant les marques de la sincérité et de la confusion, sur l’œuvre solaire. Délicate, elle semblait se considérer comme poids dérangeant face au monde, insupportant tout affront à la contemplation du seigneur de Melasinir. Pourtant, son aura délicate s’éprenait de l’air avec fougue, et la poupée de cristal se perdait, un instant, dans l’immensité des yeux d’Arthur de Melasinir, digne et vertueuse… |
| | | Drystan
Ancien
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| Sujet: Re: Au crépuscule de cette soirée... [PV] Mar 9 Juin 2009 - 19:50 | |
| Pourquoi devait-elle encore prendre sur elle la culpabilité de son propre égarement ? Elle était certes l'objet qui, en cet instant, s'attribuait les faveurs de son regard, portait sur elle ses pensées, mais elle n'était pas coupable, pas un instant il ne l'eut pensé. Qu'importe l'énergie, qu'importe ses principes et la fidélité qu'il leur offrait, il était homme et par ce seul fait, faible à ces charmes féminins, à cette œuvre de chair et de sang qui évoluait sous ses yeux. Plus que cela... Il aurait été d'une impolitesse d'ainsi ignorer sa personne pour un ciel qui comprenait l'écart, l'acceptait sans jamais lui en vouloir car lui même savait admirer la délicate rose mise en valeur par son tableau, lui même ne pouvait que l'avouer. Elle formait, avec cette peinture un tout harmonieux, chacun rajoutait sa touche et l'on sait que l'un sans l'autre perdait de son éclat tout en demeurant profondément beau. Comment aurait il donc pu lui en vouloir d'offrir une telle scène, lui qui venait en ce lieu chaque soir pour se laisser captiver par semblables instants ? Il s'interrogea en vain, car tout ce qui lui venait à l'idée, c'était de l'en remercier, la gratifier de cette honneur qu'elle lui faisait en cette soirée et de n'ajouter que des compliments, sur sa tenue une nouvelle fois parfaite pour ses traits, pour cette rayonnante beauté qui emplissait le moment d'un nouveau souffle, animait une nouvelle flamme timide et délicate dans cette explosion de couleurs. Mais tout ceci dépasseraient le seuil de la pensée et s'écouleraient en un flot doux et apaisant de mots bien assez tôt.
Il ne pouvait que l'écouter, se perdre dans le chant entrainant que cette voix provoquait, elle était si différente de toutes ces courtisanes qui désiraient ses faveurs, innocente et pure, elle ne faisait pas jouer ses charmes pour le faire céder. Elle ne montrait pas le moindre de ces signes qui dérangent souvent le bel homme, ses paroles, ses manières étaient emprunt d'une sincérité rare dans ce monde où les masques sont légions, où les mensonges, tant dans les actes que dans les mots, pleuvent en averse à chaque fois que le monde se réunit et s'anime dans un bal permanent où l'on ne désire que conquérir et où la grâce était une illusion... Dans ce monde faussé, en ce lieu où la tromperie est reine et le vice est roi, trônant à la place du souverain et observant ses pitoyables sujets, esclaves de sa volonté, elle était l'espoir fragile d'une virginité de l'âme autant que du corps, dénuée de ce caractère hypocrite qui empeste partout dans l'univers de la Cour... Elle était ce qu'il n'était plus, lui qui avait dû se perdre en partie pour survivre à ce monde et à ses tempêtes, elle était un idéal mais cette franchise attirait la convoitise et l'envie, la charogne se délecte et les mesquins se plaisent à détruire ce rêve... Mais il le protègera de ce monde qu'il a apprit à connaître et dans lequel il peut agir. Il voulait continuer de la voir évoluer sur le parquet de la cour avec cette démarche gracile et gracieuse, les pas d'une danseuse talentueuse et rayonnante réchauffant les cœurs. Il ne désirait que la contempler, tournant, sa robe virevoltante sous un air entrainant et empli d'une douceur qui lui serait accordé. Et dans l'arrière plan de cette scène magique, le jour et la nuit, les frères et sœurs eux-mêmes épreint de cette damoiselle s'entendraient et peindraient par leurs talents conjugués la plus parfaite des toiles où la danseuse serait l'élément central et autour du quel tournerait, au même rythme que sa danse, ce monde qui n'aurait d'yeux que pour elle. C'était un surprenant songe qui s'épanouissait dans les pensées d'Arthur, un bien étonnant rêve qui fit naître un sourire plus agréable sur son visage... C'était une belle vision, dommage qu'elle demeure dans son esprit et que la réalité à présent bien plus terne soit si différent. Dommage également qu'il s'oblige à réfréner ces sentiments égarés naissant de la pureté de cette demoiselle qui franchissait sans peine les premières défenses d'un cœur qui à désapprit l'amour mais n'attend que de retrouver ses leçons.
Après qu'il eut commandé à ces images de se retirer, les remerciant néanmoins... Il en revint à la réalité tout aussi belle et à ces mots qu'il prononça avec toute la sincérité qu'il possédait, il n'y aurait pas le moindre masque couvrant sa voix, et son visage reflétait celle ci, devenant même visible aux yeux de la jeune fille. Ses émeraudes toujours posées avec la même douceur sur ce corps délicat et figées sur le visage ravissant qu'elles avaient devant eux.
- Point besoin de vous confondre en excuse, Dame Ashenie... Les auteurs de cette œuvre comprendront et pardonneront quand à nouveau, ils useront de leurs doigtés pour peindre le ciel et me retrouveront là, fidèle et présent pour commenter leur nouvelle création. Ils savent que l'attention des hommes est sensible à la beauté, et se plaisent sans doute de votre présence dans ces atours charmant apportant un coup de pinceau sublimant la peinture de ce jour... Vous êtes un rayonnement magnifique se mêlant à ce ciel sans en réduire la beauté. Plutôt que de vous perdre dans des excuses insensées, accepter mes remerciements pour m'offrir l'honneur et le plaisir de votre compagnie en ce début de nuit et j'espère pouvoir partager avec vous un peu de l'œuvre de la nuit à vos côtés, si cela m'est permit, bien entendu... Quant à ces tableaux... Je les admire depuis de longues années, et me perd dans ces contemplations... Remerciant et commentant les œuvres magnifiques qui se découvrent chaque soir.
Comme il exprimait cette habitude, dévoilait l'un de ses "secrets" à la jeune demoiselle, son regard la quitta, se perdant admiratif dans l'œuvre qui doucement s'éteignait à présent. Son visage serein dévoilait sa passion, son amour pour ces peintures célestes. |
| | | Ashenie De Sephren
Ancien
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| Sujet: Re: Au crépuscule de cette soirée... [PV] Mer 10 Juin 2009 - 4:38 | |
| Ainsi s’épanchait la fièvre pâle des étoiles, et sur ses pétales, une rose osait distiller deux gouttes de cristal dans une toile d’idéal. Légère au tintement amoureux du vent épris, envolée déjà dans la rêverie suave et tremblante, se délectant pas à pas des frissons de la nuit, la rose d’organdi au cœur de soi apposait un regard généreux et délicat au sein même de la volupté enivrante et ingénue, et loin de toute œuvre de compromission ardent, seulement perdue et dévolue du spectacle artistique qui s’épanchait sous ses yeux, auquel les yeux intenses conféraient toute la superbe de l’instant . Le manoir fragile de la nuit semblait poindre dans cette aurore de l’agonie, et le soleil disparaissait en un cri de couleurs chaleureuses, art même des peintres célestes et des anges protecteurs.
Et la nuit déjà couvrait la voie lactée d’un voile spectral et astral, dévolu et engourdi d’une épaisse fraicheur, où la lune, peu à peu, trônait, ronde et fière. Le dégradé de magnificence, sublime changement gravitant autour de l’astre de feu, enjôleur, envoûtait les parfums et les venins d’une rose au cœur fébrile, tendre et délicat, épandant dans les airs les mets odorants de la féminité. Le visage de la nymphe insaisissable, à la pureté régissant le corps, se perdait, un instant, parmi les étoiles, côtoyant la virilité des nuages, et confondant la toile astrale au visage hantant de son père. L’âme tourmentée de la jeune fille n’avait eu cesse de s’éprendre des coloris du temps passant, traçant les méandres du deuil. Elle entendait les voix de son père, encore, mêlée d’un souffle spectral, et frissonnait de ces ardents murmures au cœur de sable… effondrée à la moindre bourrasque.
La délicatesse de la nuit œuvrait, et son souffle froid glaçait lentement la banquise opale de la peau, fraiche et rosée. Douce pourtant au regard, la frileuse petite duchesse supportait vaillamment les assauts de la pâle nuit d’été. Le corps gracieux de la dryade de la nuit semblait se mouver doucement au gré du vent, et les pans de sa robe dessinaient les atours des pétales floraux, simples et délicats, océans même de pétales mouvant, tandis que toute la robe semblait s’animer d’elle-même, jouant des coloris sous les feux de la lumière. Teinté du sombre, les rayons lunaires ensorcelaient le bleu de l’enfer en une verdoyante éprise, dessinant sur la pierre les ombres du néant. Cœur mortel pressait Ashenie aux yeux pâles… délaissée par le ciel, elle avait mal…
Si le deuil si lisait encore dans la douleur de ce regard bicolore, renfermant même la voute étoilée et brillante de l’émotion, elle restait animée d’une intarissable compassion délicate, et d’une douceur dépassant bien les lieux des océans. Le regard teinté de fraicheur câline s’arrachait enfin à la douloureuse attraction céleste, et oubliait les aléas de la mort. Posés sur le socle de la pureté, le regard de la petite damoiselle affrontait l’intensité de l’émeraude de Melasinir. Tendre et dévolue à la passion de cristal, son cœur serré s’attendrissait devant la vision de la protection gardienne, qui, mêlée à l’habituelle ronde de SaYoLe au symbole fort, extirpait suavement le sentiment de sûreté de la douce et délicate rose de nuit.
La confrontation du regard ému d’Ashenie à la sincérité émanant même de celui d’Arthur de Melasinir perdait la damoiselle dans un tourbillon coloré. Attirée dans cette longue torpeur pure et douce, la pucelle s’était noyée, à bien des égards, dans le labyrinthe du regard d’Arthur. Percée jusqu’au cœur, il semblait une nouvelle fois être à même de lire ouvertement son âme, et d’en sonder les moindres palpitations. Éventrée par le regard presque pénétrant, Ashenie s’épandait en un conte ouvert aux yeux de l’univers, et dont les lignes étaient le don de la bonté compatissante au monde entier, sans distinction, reflet d’un idéal azure. Le sourire présent sur ses lèvres d’Arthur de Melasinir conférait à son visage cette étrangeté touchant, et était l’œuvre même d’un artiste sans nom, parachevée d’une puissance incandescente intense et ébranlant tout autour d’elle. Magnifique, il était sans doute l’art le plus touchant aux yeux de la damoiselle, entrevoyant dans son sourire un élan d’idéal pacifié et doux, tandis que la tendresse mouillait ses yeux d’une émotion sincère à cette contemplation. Un sourire était bien plus que toute chose…
Les paroles du sieur de Melasinir mêlaient pourtant l’outrage des dogmes de la Bonté, saveurs amères que les courtisans se plaisaient de distiller en un venin éperdument amoureux, ou du moins dans une apparence feinte, et l’étrange sincérité inhabituelle, qui animait les traits du seigneur en une attraction plaisante, et adoucissait lentement la rupture des dogmes. Elle se devait de ne pas réagir que d’un sourire de porcelaine aux remerciements sincères face aux louanges d’Arthur de Melasinir. Illuminant ses traits, ses lèvres rosées affichaient la joie du cœur. Et s’il lui prenait de vouloir, à son tour, faire un quelconque éloge, elle se devait de l’enfermer à double tour derrière les portes de son âme, sous peine d’attiser le courroux de la Bonté. Elle savait bien quelles étaient les douleurs auxquelles elle s’exposait, et la Bonté, si elle avait tant de rituels de purification, se plaisait d’user de sa magie pour savourer la souffrance endolorissante interne…
Doucement, la voix d’Ashenie s’élevait, suivant la candeur haute d’un chant vierge, et délectable. La symphonie sirénienne goûtait aux passions envoûtantes de la harpe, aux cordes mélodieuses, et on disait que les dieux même s’étaient penchés sur leurs balcons lorsqu’elle raisonnait. Teintée des sifflements de l’oiseau chanteur, à la grâce subtile su papillon nacrée, elle envoûtait l’air d’un parfum semblant attiser les naufrages par sa beauté, et les marins n’étaient assurément jamais responsable de se laisser ainsi tenter. Le souffle parfumé de la petite duchesse glissait jusqu’à l’envoyé des SSR.
« - Les œuvres se mêlent, et abritent en leur sein un lent dégradé admirable, auquel je me suis si souvent soustraite, seigneur. C’est bien cette contemplation unique que j’ai brisé à votre égard, et si ne n’ouïssez pas mes excuses, je les garde au cœur afin de vous adoucir aux mieux face au spectacle dont j’ai osé interrompre votre engouement… Sans doute votre étoile fût elle l’écho même de ma création, aux syndromes contraires et étrangement croisés, puisqu’en vain, ces délicieux égarements ne me sont que trop familiers… Et bien qu’il ne « faillasse pas interroger ce que les voix divines eurent fermé à nos yeux », mes yeux se sont souvent perdu dans le labyrinthe célestes, désireux d’en connaître les mystères, sans en braver un seul… Voyez là, s’épancher l’aurore de la vie. Et les astres scintillants sont encore le miroir de la sainteté, et par delà la divine lumière… Tout cet engrenage subtile et au confort languissant, frémissant sous les aurores boréales du jour, et sous les voiles sombres de la nuit. L’antre même des dieux dans leurs palais de nuage… Tout m’emporte par delà les absolutions angélique, et je voudrais me fondre dans cette toile nuptiale, contemplant le ciel et ses habitants, de là haut, découvrant ce que l’esprit ne décèle…»
Les paroles de la damoiselle semblait emprunter même les paroles de son cœur, déliée ouvertement, et dangereusement. L’aveu délicat, symbole même du psyché de l’ingénue, semblait adresser au monde un sourire, et exprimer une pureté plus grande encore dans ce monde si simple, terriblement altruiste. La poupée, si elle était habillée et apprêtée, n’avait pas sa place à la cour… |
| | | SaYoLe
Humain
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| Sujet: Re: Au crépuscule de cette soirée... [PV] Mer 10 Juin 2009 - 8:56 | |
| Derrière ce couple du crépuscule, l’Ombre vacillait. Un long frisson venait de remonter le long de la colonne vertébrale de SaYoLe, mélange de froid et de jalousie… Jalousie ? Pourquoi était-il jaloux ? Là était la question. La protection de la Pucelle de Langehack allait-elle trop loin ? Pouvait-il vraiment continuer à faire correctement son travail avec les sentiments qui entre laissaient son cœur ? Beaucoup de question pour une seule et unique réponse : Le silence… Bien que ce frisson soit passé totalement inaperçu sous son masque et cette rigidité, le tremblement avait ravivé une vielle douleur, celle de son épaule. Partant dans ses pensées, il revécu l’attaque dans le bois le l’intense douleur de cette flèche qui avait pénétrée son épaule, brisant sa brassière et crucifiant le tatouage qui recouvrait sa peau. Il n’avait aucun regret, cette flèche aurait touché Ashenie, mais cette douleur devenait vraiment gênante si elle continuait à se réveiller aussi souvent.
Au soleil couchant, devant la peinture qu’offrait la nature dont les deux nobles se remplissaient les yeux, le Garde du Corps fit jouer les muscles de son épaule dans une grimace cachée par la froideur de son masque. La convalescence était loin d’être terminé…
Toujours dans un silence complet, seul compagnon qu’il pouvait s’accorder et qui lui restait fidèle, il observa la conversation des deux personnes devant lui. Arthur restait un mystère pour lui, ses questions auprès de la Duchesse et du Domaine laissaient SaYoLe assez septique, néanmoins, il restait une opportunité de faire sortir définitivement Ashenie de l’étreinte de la bonté et de sa mère. Pourtant, il lui avait donné quasiment sur un plateau le seul moyen d’obtenir ses informations, et il ne s’en était toujours pas servit… Connerie… L’espoir était un luxe dont il ne pouvait se permettre… Le tout était de savoir maintenant comment se débarrasser lui-même de la bonté lorsqu’elle arrivera à la cours… |
| | | Drystan
Ancien
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| Sujet: Re: Au crépuscule de cette soirée... [PV] Mer 10 Juin 2009 - 18:49 | |
| Tant de sincérité et de gentillesse qu'elle s'impose même encore maintenant la culpabilité... Ne peut-elle pas comprendre qu'elle n'était coupable de rien, si ce n'est peut-être d'avoir dévoilé à ses yeux un espoir intense, lumineux, éclatant et d'une douceur si rare que lui-même y cédait, trouvant le paisible repos dans ce voile imaginaire qui désormais le couvrait, et ce chant portant ses mots l’animaient d'un feu nouveau. Mais il devait calmer cette étincelle dont il craignait les effets si d'aventure, il la laissait s'épanouir librement et atteindre son cœur... Il devait l'éviter, pour ne pas faire souffrir la belle danseuse... Il devait la contenir pour ne pas blesser l'espoir qui devait être préservé. Pas un instant, non, pas un seul, il ne pensa à sa propre existence, à ses sentiments qu'il enferma à peine apparu à son regard, ils n'étaient pas utile, pas essentiel en cet instant car seule importait l'idée de la préserver de la tromperie et du vice de la cour, des idées qui naitront et seront appliqués par les esclaves pour l'amener entre leurs mains impropres.
Entre principes et sentiments... C'était une danse intense et mouvementé où se mêlaient l'un et l'autre jusqu'à l'étreinte physique, l'union charnelle des deux idées... Mais à la fin de l'ébat, quand l'un et l'autre achevèrent ce combat sans violence que celle des opinions contraires, des intérêts égoïstes des deux corps s'entrechoquant, les principes ancrés et puissants, dominateurs en cet instant prirent décision. Il était évident que son désir, ce besoin de la protéger n'était pas né de rien... Et le devoir, la promesse à la duchesse n'était qu'une part officielle, l'apparence trompeuse d'une vérité que l'on ne veut nommer. Il était un sentiment, une étincelle qui ne pouvait s'enflammer dans une passion connu sous un nom que l'on ne peut écrire et embraser le cœur, mais celui ci devait garder silence et se contenter de murmurer aux idées souveraines leur avis sur la question. Ainsi naquit ce choix, celui de veiller sur celle qui provoqua ce conflit interne, mais la prudence était de mise et l'attention devait être discrète si l'on ne voulait pas que les ombres mesquines y voient le sentiment caché à l'origine de toute cette affaire. Mais au cœur même de la forteresse, pleurant de devoir demeurer dans l'ombre des valeurs, la petite flamme s'interrogea... "Pourquoi s'épanouir, peut-être même dans la poitrine de cette damoiselle, m'est il interdit ? Pourquoi ce monde me refuse t'il ?". A ces questions, les principes ne répondirent rien, car ils n'avaient aucune réponse... Le monde était ainsi fait et eux, garant de l'avenir devait agir ainsi, au delà de toutes logiques.
Elle n'eut rien dit, mais il comprit qu'à nouveau, ses manières troublaient la jeune fille dans les dogmes dont il ignorait tout... Sans doute que la Bonté dont avait parlé la duchesse... Cette étrange personnage qui n'était pas encore apparu aux yeux d'Arthur et dont il ne savait rien était à l'origine de ces enseignements, quelque soit leur nature... L'approche d'un homme, le souffle d'un murmure était un interdit qu'il fallait confesser, de ce qu'il avait comprit... Mais était ce réellement ça ou bien ce que ce murmure provoque qui devait être confessé ? Alors peut-être, ces mots, leurs conséquences dans le cœur de la jeune fille étaient de ces troubles dont il devait l'épargner. Alors la fille qu'il avait sous les yeux était peut-être comme lui, mais d'une façon pourtant différente... Quand il se l'interdisait pour préserver celle qui l'aurait fait naître, la petite duchesse devait se fermer à ces doux murmures par crainte d'aller contre une éducation particulière où l'écart ou la moindre tentation doit être confessée. Il en était désolé, presque triste à cette idée, car lui le faisait par choix, elle ne l'avait pas, elle... Contrainte à ce geste qu'est l'étouffement, elle ne pouvait le ressentir. Pourtant, rien de cette compassion naissante qu'il préserva tout de même n'apparut sur son visage, mais si elle avait su lire dans ses yeux, dans ces miroirs de l'âme, elle aurait comprit, vu ce sentiment qui l'habitait. Il devait passer à autre chose, concentrer ses pensées sur les peintures et sur les propos mélodieux de la demoiselle, cesser de penser à elle, à tout ce qui l'entoure, à tout ce qui vient d'elle et qui le trouble.
Ces paroles emprunt de cette pureté sincère et sans la moindre ombre disgracieuse paraissait à nouveau comme chanter par quelque créature mythique issue des légendes. Envoutante, elles faisaient danser sur leur rythme l'oreille attentive d'Arthur, se perdant un instant dans ce monde, dans ces visions que son imagination provoquait à l'écoute de ces mots. Il n'y avait rien, pas la moindre fausse note pour faire s'écrouler la phrase musicale et la perfection de ces sons. C'était un cœur d'une douceur et d'une chaleur sans pareil, semblable au plus éclatant des soleils, qui se dévoilait doucement sous son regard... Elle savait porter ses interlocuteurs dans un rêve éveillé, et il n'en était pas épargné, sensible à cette beauté décrite. Elle était trop belle, trop lumineuse, trop pure pour la cour... Elle était un trésor, si rare et précieux et ce monde, le monde des courtisans pourrait la détruire... La plus parfaite des créatures à ses yeux évoluait dans le plus mauvais des mondes. Pourtant, il acheva ses réflexions, et gardant ce regard, désireux autant de lire en elle que d'ouvrir à son attention les méandres d'un esprit qui se laissait doucement conquérir. Sa voix ne changeait pas, son ton était similaire bien qu'il y avait plus autant de tendresse, le désir de ne pas la troubler d'avantage grandissait et agissait sur cette mélodie demeurée charmante, chaleureuse et agréable... Il était loin d'égaler la délicate rose dans ses chants les plus beaux... Mais il était une voix particulière dans ce chœur partagé, hommage à ce tableau déclinant qu'offrait le ciel. Il se tourna vers le ciel où la peinture s'effaçait doucement sous le voile noire.
- Dame... Encore une fois, ne gardez pas sur vous ces excuses que vous tenez tant à m'adresser. Demain m'offrira une nouvelle contemplation et à nouveau, je saurais chercher en son sein toute l'immensité et la profondeur de sa beauté. Comme vous, je pourrais y chercher des réponses ou bien ignorer ces soucis qui pèsent sur nos épaules et nous alourdissent chaque jour... Comme toujours, dans cette toile je me perdrais, tant et si bien que ne restera, pendant le court instant que durera ce sublime moment qu'un corps... Mon esprit se sera perdu dans l'explosion colorée, intense et agité de la voûte céleste. Pendant ce court instant, il me poussera des ailes et rien, non, rien ne me retiendra plus... Il y a tant de choses à trouver dans l'envol, c'est vrai mais...
Marquant un court répit, il croisa à nouveau le regard de la jeune fille.
- ... en cet instant, cette soirée, j'ai choisi par votre présence de vous offrir mon attention, et de remettre à demain cet envol... Partager avec vos ces mots, vous découvrir, vous qui comme moi prenez plaisir à vous évader dans la contemplation du ciel, c'est autant un honneur qu'un plaisir et je vous assure qu'il n'est aucun regret dans ce changement... Mais si je puis me permettre une question.. Qu'est ce qui vous a amené à ce plaisir de la perdition dans la peinture céleste ?
C'était un moyen comme un autre de saisir encore d'avantage le caractère de la damoiselle qui animait tant de choses... Il voulait la connaître, encore quelques murmures d'un sentiment enfermé, accordé par les principes. |
| | | Ashenie De Sephren
Ancien
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| Sujet: Re: Au crépuscule de cette soirée... [PV] Jeu 11 Juin 2009 - 20:32 | |
| « La Bonté nous sauvera, elle surplombe chacun de nous »… Les dogmes étaient la prison même des sentiments, qui, suivant uniquement cette voie d’idéal, se devaient de ne pas s’égarer. La sœur Bonté avait assuré les tourments internes d’Ashenie, ne lui permettant aucunement quelques flammes impures et étrangères aux prédispositions de la Bonté. La virginité était le maître mot du corps et de l’esprit, à jamais préservé de toute pénétration perfide sous cette tendresse apparente. La Bonté suprême était une main de fer, gardant les essences cristallines en sa paume, tournoyant dans l’âpre parfum d’une sagesse dévote.
Jamais un pas de travers n’était toléré, et la moindre entache à la magnificence était éventrée d’ensorcellement, sortilèges éperdus, jusqu’à purifier le corps du moindre démon. Ashenie était ainsi le tableau d’une vertu parfaite, qui se devait de l’être, jusqu’au cœur même de l’idéal salvateur. Poupée de porcelaine si fragile qu’elle était, son regard tendre s’animait d’une délicate lueur, brasier même de l’inconscient, flamme de pureté et de droiture morale, que rien ne saurait ébranler. Si différentes des courtisanes, elle était le joyau exhibé de Langehack, dont seul les yeux obtiennent les faveurs des caresses…
De l’autre côté de ces murs, au-delà des entendues emprisonnées, brillait le cœur de la vie, dont l’altruisme salvateur gardait le monde dans son regard suave. Dévolu vers les palais nuageux, elle entrainait avec elle l’azure brillant des étoiles passionnels, et l’idéal d’une utopie de l’univers, régissant ses sujets sous le joug de cette compassion ardente que les yeux bicolores affichaient. Détachement aryenne de l’humanité, la blondeur de sa chevelure et ses yeux pâles étaient le tableau d’une attraction étrange, perdu dans la lueur verdoyante du sieur de Melasinir.
Son visage était imperméable, et le regard de la petite duchesse s’y perdait, lisse et délicate. Il était d’une étrange virilité, pourtant douce, sous cette apparence de marbre. D’un charme extrême, les commentaires féminins sur ce visage angéliques éventraient même la magnificence. Homme des plus courtisés à la cour, il était la création de la séduction des cœurs flamboyants et féminins, dont les langues bien pendues s’empressaient de faire l’éloge de la virilité, imaginant parfois la nudité et l’extase se mêler à la puissance protectrice des bras, et du torse musclé de l’envoyé des SSR. Les yeux pâles de la petite duchesse croisaient les boucliers envoûtant et protecteur du sieur de Melasinir, contrastant étrangement avec son visage…
Dans l’antre de ses yeux, elle se fascinait de ce mystère brumeux et envoûtant. Elle savait lire, mais ne comprenait pas cette maladive puissance qui animait ses yeux de soleils vivants, éclairant les roses de ses yeux tendres. Danseuses de l’aube, elle tournoyait dans ses yeux lumineux, porteurs de cette essence attractive et brumeuse, au cœur des sables chauds, et des envolées des anges. Véritable parade aux atours vertigineux, elle s’était perdue, figée un instant, éventrée de ce regard perçant, et semblait nue devant lui, comme si son âme était dévoilée, et frêle, devant ses yeux…
Un chant éperdu venait s’enlacer à l’air, dont les notes viriles affichaient une mélodie délectable et suave… Envolant l’âme même, suivant l’arc-en-ciel symphonique de la voie lactée, la damoiselle se perdait doucement dans la teinte de la voix d’Arthur de Melasinir. Réponse virile de la symphonie cristalline, les deux voix se mêlaient en un échange suave et délicat, où les réponses tissaient les sonorités du tableau vierge de la nuit. Le cristal épandait de nouveau son parfum sous la douceur de la voix d’Ashenie…
« - Si votre regret n’est pas consumé, mon égarement sincère que vous semblez tant refuser garde la vertu de mes excuses, et je ne cesserais de les chanter lorsque votre contemplation est l’une des plus puissantes face à ces tableaux de jouvence… Mon enfance m’a plongé dans le fabuleux univers de cette perdition, que je regarde encore avec mes yeux d’enfant. J’ai si souvent désiré découvrir les envolées du ciel et ses mystères, les créatures de l’aube et du crépuscule, au travers des contes qui berçaient mon enfance au couvent de la Divine Lumière Salvatrice, chantés par la voix paternelle… Je suis héritière de son monde curieux, imaginaire, régit par les mots et les légendes… »
Le visage d’Ashenie avait suivi les courbes d’Arthur, éperdue sous la voûte astral. Son cœur s’effondrait encore sous la mort funeste et prématurée de son père… |
| | | Drystan
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 49 ans (42ème Jour de Barkios, An 967:X) Taille : 1,88m Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Re: Au crépuscule de cette soirée... [PV] Dim 14 Juin 2009 - 19:16 | |
| Et elle continuait... La poupée de cristal se refusait à changer, à devoir accepter l'idée que les excuses ici sont inutiles, qu'elle n'en a point besoin aux yeux de son interlocuteur. Lui-même ne comprenait pas ce qui la motivait à préserver en son cœur ce besoin et que ferait elle si d'aventure il lui pardonnait ? Il ne put le deviner, il voyait en elle la pureté et l'espoir, il y voyait l'innocence d'une jeune fille qui évoluait dans un monde mais dont les manières n'en étaient pas affectées... Mais la vie lui avait enseigné une chose, une leçon dont il connaissait l'exactitude... Nul n'est parfait en ce monde, tous, sans exception aucune, possèdent un point noir, souvent plusieurs... Un détail troublant dans une peinture, un portrait de l'individu reflétant autant le corps que l'âme et le cœur... Il ne connaissait pas encore l'entière œuvre qu'était cette damoiselle et ne pouvait encore trouver l'un de ces éléments amenant à la rupture de l'image de l'incarnation de la perfection et du charme féminin si l'on en croyait certains hommes mais il le savait, cela existait mais ne brisait pas l'espoir, car celui ci devait être humain, imparfait par nature. L'on en rejoint les rumeurs, celle d'une poupée au combien magnifique mais vide, si vide au dedans... Ces bruits, il le savait, n'étaient que fiction, simplement nés de la déception de certains membres de la gente masculine face à cette merveille de beauté, mais toutes fictions à son origine concrète ancrée dans une réalité et se multipliaient l'apparition des dogmes dans ce qu'il entendait...
C'était peut-être son éducation, du moins, ce que cette dernière avait fait de la charmante jeune fille, ce point noir, ce détail troublant faisant ombre à la perfection d'une toile... C'était cela qui était à l'origine de cette distance qu'elle prenait avec le masculin, sujet à confessions si d'aventures, elle en rencontrait un qui troublait ses pensées. Lui avait-on interdit, afin qu'elle demeure une simple poupée désirée mais jamais conquise ? Il comprenait, supposait en tout cas une réalité... Elle était un jouet pour sa mère, une fierté qu'elle exhibait et mettait en avant devant les hommes pour les charmer ou peut-être les décontenancer, un jouet qui ne pouvait, par souci religieux, connaître autre chose que cette vie, qui ignorait sans doute le mal derrière ces manières... La pureté et l'espoir, outil des mains malsaines d'une courtisane aguerrie... Cela le dégoutait, ce n'était pas cette délicate fleur qui évoluait devant lui qui faisait naître ce sentiment... C'était la manière dont la situation se présentait, la manière dont on l'utilisait et lui, au fond, avait succombé à ce piège...
La peinture changeait alors, les détails s'ajoutaient et l'aspect en était remanié dans son ensemble... La danseuse bercée par la lumière, un masque à peine apparent était présent mais un léger bouclier voilait le spectacle à tout les courtisans hideux, car la peinture reflète la véritable forme des choses, non ce que l'apparence offre au regard... C'était Sayole, ce bouclier. Et la belle damoiselle virevoltait sur la piste, rayonnante et magnifique... Dans le fond, il y avait l'œuvre conjuguée du jour et de la nuit, la mettant en valeur. Mais l'ombre du tableau était à présent visible, apparente à ses yeux éclairés, des fils semblaient naître et la poupée devenait marionnette... Et au dessus du formidable paysage, l'ombre, la noirceur et le mauvais, se dessinait les traits exagérés de la Duchesse Esidenir, un sourire satisfait mais hideux déformant ce visage, et les traits encore imprécis de la Sœur Bonté trône dans cette obscurité, derrière elle la façade incertaine du couvent, mais l'on devine que ce visage est marqué d'une expression similaire. Elle est sans doute, avec ses dogmes et son enseignement, l'instrument qui permet à la Duchesse d'exercer son pouvoir, elle était celle qui avait installé ces ficelles sur la belle demoiselle. C'était cela, la véritable toile actuelle, le portrait d'un espoir manipulé.
Au delà des apparences règne la vérité éclairée à celui qui est capable de vaincre que le voile et l'illusion du corps, et cette vérité se posait devant son regard émeraude sous la forme d'une peinture... L'homme recherche la vérité cachée au delà du regard, mais pourtant, il fait parfois bon de rester aveugle et sot... Ignorant les véritables traits de ce que l'on veut découvrir, car ce que l'on y trouve peut-être douloureux, si douloureux... La contemplation du ciel était sujette à réflexion... Et en cette soirée, le ciel avait choisi de lui montrer cette vision, de répondre à cette question, partiellement tout au moins, mais il pleurait sans doute de savoir son observateur aussi profondément touché, marqué par la révélation que l'on venait de lui offrir. Dans ce regard pouvait ce lire ce trouble à peine visible, et il détourna son attention d'Ashenie, lui masquant ce qu'il ressentait, ce qu'il éprouvait et faisait face à celui qui lui avait soufflé ce message.
Et à nouveau, il enferma ce flot de sentiments, d'émotions qui pouvaient naître... Il ne devait rien laisser paraître, il ne devait pas la troubler... Là était son devoir. Un instant, il s'interrogea sur sa propre représentation... A quoi pouvait ressembler la peinture qui le définissait, le dévoilait ? Mais ceci également fut bien pousser au silence et il devait maintenant prolonger cette conversation.. En user et affiner la toile qui lui découvrait cette merveille malheureusement utilisé, c'était toujours le désir inscrit et accepté du cœur. Il fit disparaitre de ses traits le trouble léger et pivota à nouveau vers elle, faisant jouer à nouveau sa mélodie propre, réponse au chant d'Ashenie.
- Si je vous pardonne sincèrement d'être apparue durant cette contemplation, cesserez vous de prendre sur vous les regrets ? Vous êtes encore si jeune que vous saurez un jour lire en ce ciel et lui vous soufflera des réponses, vous apprendra ces vérités qui parfois se cachent, dissimulées sous un voile de mystère. Il est une oreille attentive à vos songes, à ces profondes réflexions rongées par la curiosité et le désir permanent de savoir, et parfois, il est une voix indiquant un chemin, un sentier conduisant au delà de ce voile que l'on ne su franchir, et apparait alors ce qui s'y cachait... C'est un ami de bon conseil, un confident, mais également une épaule inébranlable... Plus que des histoires, il est un gardien bien réel, porteur des clés de toutes les vérités, mais il est assez sage pour ne pas offrir ce savoir à n'importe qui, et ses messages ne sont pas toujours bien clair...
Dans sa voix, dans les mots prononcés existaient sa conviction... Ashenie, et bien entendu Sayole, était la première à découvrir ce visage, cette réalité si bien dissimulé de la cour. La première mais ce privilège venait de ce partage, de cette fascination commune pour ce ciel...
- Mais dites-moi... Que vous a t'on conté ? Qu'a t'il été dit sur lui, sur ce qui l'habite ? |
| | | Ashenie De Sephren
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: Au crépuscule de cette soirée... [PV] Dim 14 Juin 2009 - 23:28 | |
| Les voûtes astrales enchantaient les jardins de lueur pâle lueur argentée. Eperdue du monde, la douce damoiselle De Sephren subissait les lents assauts de cette contemplation tardive, porteuse de l’enfance, ravivant les flammes même de la jeune bambine, qui, déjà, avait contemplé malgré les dogmes les écarts de la voie lactée. Le ciel et ses mystères, les poèmes et les anges, parler de tout, c’était parler bien trop. Elle avait appris à se taire et à ouvrir ses oreilles au vent de la nuit, la bordant dans ses draps clairs. Clignes, Papillote, et Sandore étaient les deux yeux, et la tête d’enfant, voguant dans les cieux à bord du sabot doré, au petit lit de draps blancs. Figures mêmes de l’enfance animées de la voix de sa nonne, elles se confondaient dans le ciel, éperdues…
« Maintenant ferme les yeux, tandis que maman chante les merveilles de la terre… Et tu verras des trésors fabuleux, toi qui es bercée par les moutons de la mer ». Les yeux d’Ashenie se fermaient, lentement, sous l’écoute des vers, qui raisonnaient encore dans son esprit tendre. Elle découvrait enfin les murmures du vent, épris de son visage, caressant de sa main glacé la peau opale et douce, pêche de délicatesse. Les brillantes chantaient leurs rêves éperdus, dans le monde des songes, où rien n’entravait plus l’esprit soumis de la petite pucelle. Un ciel s’ouvrait alors dans ses yeux clos, profitant d’une période, un instant, de sentiments épars, cascade langoureuse de l’idéal.
Elle était une poupée vide, aux yeux du monde, rumeur avilissant de la courtisanerie, qui, dans sa médisance, était certaine que l’identité propre de la dame n’était que « fille de duc ». Le duc lui avait légué son sang, officiellement, et son héritage était bien plus immense. L’œil lime de la petite De Sephren émettait un étrange écho à l’émeraude de son père, retrouvé dans les yeux d’Arthur de Melasinir. Là, s’était créé les mondes des mots, pilier d’une humanité transit, et envolée. Arathor De Sephren avait légué à sa fille les méandres des rêves, les douceurs des fées, la torpeur des chimères, tournoyant en une vaste aurore boréale indécise dans son esprit tendre.
Vide ? L’était-elle vraiment ? On l’avait tant voulue vide. La Bonté s’était acharnée à faire de l’esprit une épaisse droiture morale, irréprochable, et adhérant parfaitement à l’idéal que la damoiselle s’était forgée d’elle-même. Esidenir, fine manipulatrice de la poupée de soie, ne la voyait nullement si subtile, quoi qu’elle s’en fichât, simplement attiré par l’appât du gain de cette petite douceur des trésors envolés. On l’avait faite vide, et la pucelle s’était remplie de rêveries, et de torpeurs câlines, presque trop douces, au cœur de ces idéaux de salvation. Modèle de vertu par contrainte, son cœur même était pur par nature, si bien qu’adhérant à son modèle d’éducation, elle s’y confondait presque.
Un monde pourtant sommeillait en elle, peuplé de tableaux immenses, fresques éperdues de compassion, dressant l’utopie d’une lueur. Au cœur même de l’univers, une Rose d’argent, au cœur d’or, tournoyait en une vague rosée, œuvre de magnificence du néant, et amante d’un soleil azur. Epris des constellations, l’astre chaleureux épanchait ses rayons d’or sur la fleur délicate, en une envolée mystique. Le rayonnement se fondait en une masse angélique, dessinant des ailes immense à l’archange gardien, plus protecteur même que l’aube de l’idéal. Les pétales se fermaient, tournoyant en une robe de soie tressée, sous l’envol d’une fée astral, et, virevoltant dans les plaisirs de l’infini, le sacré capturait le profane en une étreinte magistrale…
Au cœur du néant, la petite damoiselle s’était perdue une seconde. Ses yeux bicolores se dévoilaient sous un battement de cils tendres. Eperdus, un instant, au beau milieu de cette voûte céleste, aux diamants d’argent, le corps de la damoiselle se détachait doucement de la toile astrale, voguant en une valse guidée par la force du vent. Sa robe voletait doucement sous la brise enjôleuse, tournoyant autour d’elle en une tempête de voiles, mer verdoyante et miraculeuse de tissus riches. Avec grâce et subtilité, les yeux d’Ashenie se posaient doucement sur ce regard émeraude, combattant étrangement sa perdition. Illuminé d’une étrange lueur, reste de l’idéal de l’enfance, le regard d’Ashenie brillait de mille feux, antre des tempêtes dévastatrice, à la force des ouragans. Un filament d’or semblait même l’enchanter, et un soleil habitait ses yeux. Avec la douceur de la rose, son visage était la peinture folle d’une fougue dans nom, une simple sculpture née de la compassion, de la pureté et de l’idéal, sous la bannière de la sainte vertu. La rondeur de ses courbes soulignaient sa douceur, et la sincérité qui y émanait était étrangement puissante, l’espace d’un instant. S’il avait pu lire en elle, il aurait su les lignes de son âme de cristal…
Les violons de la voix grave et suave d’Arthur la perdait, une nouvelle fois, dans une valse d’organdi, au cœur même des néons stellaires de la nuit, enivré des voiles nuptiaux de la lune dorée. Maternelle, elle prenait soin de ses enfants, guidant sa fraicheur sur la mousseline, et par delà les voiles, laissant frissonner la toile exposée de sa peau opale, naissance d’une poitrine douce et ronde. Son corps pourtant disposait d’une grâce avenante, posture même de la poupée parfaite, et pourtant dénué de toute rigidité mécanique. Lentement, la voix sirénienne de l’homme disposant de la symphonie perditive la guidait dans l’antre de la fascination. Elle souriait, doucement.
Presque enfantine, elle avait la candeur de l’enfant, et son aspect attendrissant, sous la volupté des créatures féminines, et les courbes de la tentation du diable. La succube angélique chantait doucement de sa voix claire et pure, semblable au cristal, suivant les méandres de la grâce et de l’envol du rossignol chantant, passant de nouveau au-delà du diapason. La harpe frêle de sa voix douce exprimait sa candeur et la caverne même de son esprit suave.
«- Les contes et les légendes des cieux sont sujets à l’interdiction, Seigneur. Eperdue de la voix lactée, « il ne faut interroger ce que les voix divines ont fermé à nos yeux ». Telles sont les légendes de La Divine Lumière Salvatrice, prônant cette curiosité comme infâme, et ternissant l’intellect délicat de la nuit en une vague divine impénétrable… Mon regard d’enfant s’est pourtant épris de cette toile, sous le poème d’une génération paysanne, pourtant délicat, conté par ma Nourrice. Ses mots, confondant la nuit en un fleuve torrentiel de perles et de rubis, ont poussé mon regard à scruter cet horizon d’infini, apprivoisant chaque détail de l’interminable. Le murmure du vent, le bercement du croissant de lune et de ses filles stellaires, les brumes enchanteresses et menaçantes, sculptant le ciel en une fresque magnifique, et les conseils, perdus dans les astres chimériques, pourtant imaginaires, de la réalité. Toutes ses subtilités se sont découvertes au prix de longues contemplations. Répondant à mes chants, et aux murmures de ma harpe, les cieux m’ont porté vers eux... et encore à présent, sous le visage funeste de mon père. Là haut, il veille…»
Les yeux d’Ashenie se levaient doucement sur la nuit, couvrant à présent le ciel en sa totalité. Ingénu et pure, son visage était pourtant incertain. Elle s’était, une fois dans sa vie, et depuis sa plus tendre enfance, affranchie d’un dogme. Vraiment ? Son père ne l’y avait-il pas permis ? Il veillait encore.. |
| | | Drystan
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 49 ans (42ème Jour de Barkios, An 967:X) Taille : 1,88m Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Re: Au crépuscule de cette soirée... [PV] Lun 15 Juin 2009 - 19:02 | |
| La toile céleste désormais doucement s'effaçait à leurs regards, la nuit usait de son influence et de son droit pour prendre ce qui lui était dû et peindre à son tour la voûte, bientôt ce monde sombre s'éclairerait d'une infinité de petits feux et trônerait en celui ci la lune apaisante qui offrirait cet éclat étrange qui savait donner aux choses un nouveau visage. Malgré cette oeuvre s'éteignant, donnant une valeur temporelle à l'instant, il lui semblait, ou bien peut-être le désirait-il, que le temps s'était figé ou peut-être ralenti, que sa course était altérée... Mais le défilement du ciel le ramenait à la réalité, ce fleuve infini n'avait jamais cessé de s'écouler et cette peinture, le moment qui lui est attaché, prendrait fin... Il ne savait pas encore quand, mais on le rappelait à cette certitude... Tout à une fin, même les meilleures choses... Surtout les meilleures choses en fait.
Il s'attarda sur ces mots, cette mélodie magnifiquement interprêtée une nouvelle fois par la voix de la damoiselle... Ses paroles prenaient vie au rythme du chant qui s'écoulait de ses lèvres, décrivant les images dansantes au regard émeraude d'Arthur... Elle lui contait son passé, s'ouvrait sans une once d'hésitation à cet homme qu'elle ne connaissait que très peu et cela le toucha, il ignorait tout de son comportement avec d'autres que lui, mais cela le marqua, il eut un instant le sentiment d'assister à un privilège rare, mais désiré par tant d'hommes. Ce sentiment était renforcé par la nature même de la confidence, par ce qu'elle contenait. Lui faisait-elle confiance, tant et si bien qu'elle lui déclarait sans crainte la trahison d'un des enseignements qui lui avait été inculqué durant son enfance ? Il ne pouvait le savoir, mais il ne la tromperait pas, et ces mots resteront entre eux, ne seront jamais offert à quiconque. Mais au delà de cette confiance, le sens était une douce brise agréable.
L'Espoir qu'il pensait manipuler, qu'il voyait perdu ne l'était pas totalement... Contre toute attente, comme si elle avait lu en lui et perçut le vascillement de ses rêves et avait désiré ne pas faire sombrer ce dernier dans les méandres de son désespoir, elle avait ravivé la flamme d'une impulsion nouvelle. Elle avait su s'affranchir de ses dogmes, de ces preceptes qu'on lui avait apprit depuis toujours, et la nouvelle était plus que rassurante... Ces ficelles jouant avec autorité avec la poupée que l'on disait à tord vide n'étaient pas impossible à couper, on pouvait l'en libérer qu'elle continuerait de se mouvoir de sa propre initiative dans une nouvelle danse qui lui serait propre. Pouvait-il réussir à rompre ces cordages et lui offrir les clés des sentiments qu'on lui refuse ? Elle n'avait pas à vivre comme lui, elle n'avait pas à perdre son identité propre, cacher son coeur et le forcer au silence, elle avait le droit de ressentir et d'exister ainsi... Quel tableau complexe entourait cette demoiselle, d'ailleurs, il devait rajouter cette nourrice qui l'avait aidé à ouvrir les yeux sur ces contemplations célestes et permit à ces ficelles d'être fragilisées. Mais il lui manquait encore des éléments, parmi les plus importants en fait, si il voulait libérer la poupée de ces mouvements imposés et désirés par sa mère... Il lui fallait découvrir la nature de l'enseignement, les dogmes et les valeurs qui animaient la danseuse, à cette seule condition, et en connaissant mieux cette Soeur Bonté, il saura la délivrer de ces chaînes invisibles aux premiers regards.
Son propre chant ne changeait pas envers la petite duchesse.
- Votre nourrice vous a fait un bien beau présent... Vous libérez d'une cage, vous offrir la passion de la contemplation, vous apprenant à vous y perdre et à écouter ce que ces moments ont à vous dire. Puissiez vous les continuer tout au long de votre vie... Ceux qui s'y attardent sont si rare, surtout jeune comme vous l'êtes, Dame Ashenie. Vous saurez sans doute devenir une oreille plus attentive que je ne saurais l'être et il vous confiera bien plus qu'il ne m'a offert, de cela je suis certain et je vous le souhaite, vous méritez cette attention qu'il vous portera sans doute avec le temps.
Il regarda le ciel, et les dernières couleurs se retirant pour laisser place à la nuit. |
| | | SaYoLe
Humain
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| Sujet: Re: Au crépuscule de cette soirée... [PV] Mar 16 Juin 2009 - 22:28 | |
| Derrière les deux nobles qui discutaient, SaYoLe lui, écoutait en silence… Derrière son masque blanc, son visage était impassible pendant que ses yeux gris scrutaient sans cesse. Ses muscles eux, se contractaient de temps à autres afin de toujours être apte à bouger au moindre danger. De temps à autres, son épaule blessée faisait de mouvements afin de faire rouler ses muscles et les fixations de son épaule qui craquait encore faiblement. Il maudit de nouveau cette flèche meurtrière qui l’handicapait encore, mais était fier d’avoir évité qu’elle n’atteigne Ashenie…
Outre son épaule, son cœur souffrait encore. Sa protégée était juste devant lui, et pourtant si loin… Il se souvenait encore de leur corps l’un contre l’autre… Il se souvenait encore de ce baiser… Pourtant, c’était des idées et des souvenirs dont il devait se débarrasser. Cet amour ne lui était pas permis.. Il l’avait déjà fait souffrir, il était sortit de son rôle… Non, il ne pouvait plus…
En écoutant les paroles de la jeune femme, le cœur du Garde du Corps se serra. Il ne pensait pas que son père occupait encore une telle place dans l’esprit de la jeune femme. Il faudra qu’il lui parle, qu’il essaye de savoir jusqu’où cette perte la traumatisait encore.. Il écouta ensuite son histoire. Il ignorait également à quel point la nourrice était une mère pour elle. Cette discussion entre Ashenie et Arthur le secoua, dans le sens ou il comprit qu’il ignorait quasiment tout d’elle. Tout de celle qu’il devait protéger, tout de celle qu’il aimait…
Ses yeux gris s’arrêtèrent sur le représentant du SSR. Il ne lui inspirait pas confiance… La conversation qu’il avait eut avec lui n’avait pas arrangé les choses. Bien que l’homme semblait bien veillant, il avait clairement fait comprendre à SaYoLe qu’il agissait comme il le voulait et selon ses intérêts… Il allait devoir faire attention, la manigance du rachat du contrat pourrait lui couter cher… D’un geste lent, il rajuste sa longue cape de voyage afin de se couvrir d’avantage, non à cause du froid, mais parce qu’il ressentait inconsciemment le besoin de se renfermer de lui-même… |
| | | Ashenie De Sephren
Ancien
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| Sujet: Re: Au crépuscule de cette soirée... [PV] Mer 17 Juin 2009 - 14:41 | |
| L’or de la nuit était le trésor d’une vie, renfermant à chaque instant les essences des morts. Les stellaires brillantes luisaient, traçant les visages funestes sous le miroir céleste d’Arcam. Là, le cœur de l’horreur dessinait ses pétales, sous la magnificence boréale, et les étoiles scintillaient, dessinant le Baron Charles de Hautval, éperdu de sa pauvre et défunte enfant. Elle s’était attachée, il y a bien longtemps, à la vertu du baron, semblable non plus à une jeune pucelle, mais une damoiselle à son seigneur, relation digne et sans subordonné…
La voûte céleste se reflétait dans les yeux de la petite duchesse, contant les miracles du monde et ses mystères, ses envolées de l’aurore et ses tragédies. La haut, reposaient les fières qui étaient chers à son cœur, et une douce pensée de compassion s’élevait vers eux. Arthur la couvrait d’un manteau de sûreté, SaYoLe était le bouclier à ses émois, et la damoiselle l’arc qui décochait une flèche lumineuse dans le royaume des morts, messagère d’une pensée sincère et douce aux abîmes du néant, à son père souffrant, qui voguait encore en elle…
Là, elle se revoyait enfant, dans le miroir de la vie. Son reflet se perdait doucement en un songe fuyant, et éperdu des sens. Fragile, elle semblait vaciller, sous le poids émotionnel. La chambre pénitencière de la Divine Lumière Salvatrice imposait son décor, sous une voûte nocturne, un souvenir emplit d’amour… Les bras de sa Nourrice enserraient pourtant un corps d’adulte, mêlant la réalité au songe. Doucement, la vielle femme contait le doux poème, et épanchait de longues explications sur la nuit et sa voie lactée. Son labyrinthe inaccessible était le fruit des divins, perdant quiconque l’approchait dans ce vaste océan.
Les haies de l’obscurité semblaient dessiner les couleurs du labyrinthe de la Rose, aux pétales par millier, distillant un venin perditif dans ses entrailles. Les pétales de la rose crépusculaire se perdaient en de longues arabesques tortueuses, couloirs magnifique pourtant à la douceur du monde, dessinant les constellations d’étoile. Le cœur en était la lune magnifique, et laissait tourbillonner les atres en une mouvance constante, semblable à l’humeur joueuse et ingénue de la galaxie. Chaque pétale était le domaine d’un seigneur mort, et le septentrion appartenait à Hautval, tandis que l’occident était le domaine du défunt duc De Langehack. L’orient jaloux tourbillonnait sous le joug du couple ducal d’Erac, Charles et Melissandre. Et le midi, fief d’Oësgard, dessinait la douceur des traits du maître d’arme Veldrin Dëlisa. Les pétales adjacents formaient une symphonie éperdue, prônant la maisonnée régissant Ydril, la lignée de Phraembourg et de Scylla, et les seigneuries impartiales et illustres, dont les noms divers ne portent aux considérations que la mémoire ultime des familles.
Une larme douce dessinait le cristal des yeux de la damoiselle, que sa nourrice enserrait, expliquant la création du monde à la bambine, pourtant adulte. La douceur de la mère illusoire nourrissait le cœur de la vierge d’un amour dont elle dépendait. L’enfant n’eut jamais pu survivre sans l’affection maternelle, écoulé depuis l’enfance, au cœur de la rigidité monacale. L’affection évoluait sur ailes des colombes nuptiales, suivant la voix aigrie de la nourrice. Elle savait. L’aube d’un mariage lui arracherait sa fille, comme l'avènement de celle-ci avait tué le jeune bambin qu’était le sien. Ashenie n’était qu’un substitut. Là, la vielle nourrice reprenait ses couleurs enfantines, dessinant le prince charmant avec les doigts de la poupée de cristal. Son destin était tracé…
Les coloris de la rêverie s’évaporaient, doucement, nées sous les paroles d’Arthur de Melasinir. Son visage apparaissait, au cœur du tumulte, dégradé intense du rêve et de la réalité. Silhouette masculine imposante et douce, le regard d’Ashenie se suspendait, un instant sur lui semblable au vol gracieux des cygnes blancs. Dans un battement de cils frêle et délicat, les coloris d’Ashenie perdaient cette vigueur émotionnelle intense, compassion du monde et complainte lancée aux défunts, sous la douceur du sieur de Melasinir. Un sourire délicat et douloureux abritait son visage, sous la hantise de l’absence de son père. Tant attachée à lui, elle l’avait aimé, de tout son cœur.
Le vent enjôleur tournoyait autour d’Ashenie, la proclamant muse céleste, adhérant pleinement au tableau nocturne et délicat, aux senteurs des jardins. La robe d’Ashenie voletait doucement en une marée douce et suave. Les voiles caressaient l’air, tournoyant, ça et là, sur le corps gracieux de la poupée ducale. Les épaules tirées vers l’arrière, la taille fine, son sourire amenait malgré tout un faible rayon de lune, argenté. Ses traits fins frissonnaient presque sous la fraicheur de la nuit.
Enfin, après un faible instant de silence, la voix claire de la damoiselle s’élevait, opale et chantante, symphonie aigüe répondant à Arthur et mêlant les notes dans une volupté tendre. Pourtant différents, les musiciens habiles se confrontaient sans cesse, ravissant les oreilles d’Ashenie. La voix des courtisans avait une toute autre consonance… Perdue dans les yeux d’Arthur, elle se sentait attirée et éventrée, étrangement, passant la barrière de glace que la poupée détenait. Elle nui faisait confiance et presque naturellement, et sa mère l’avait assuré qu’il était le détenteur second de sa protection, dans une large mesure. L’image de sa nourrice lui revenait, et elle chantait presque, de sa voix douce et tendre, caresse du monde, œuvre même de compassion.
« - A jamais dévolue à cet art, mes yeux y ont été attachés par sentiments, seigneur. Ma Nourrice m’a comblé de cette affection dont je fus coupée, et a jeté mon regard sur cette voûte et ses mystères, malgré les dogmes. J’ai, je le confesse, maintes fois commit le crime de la contempler, si calme et si suave, cette mer d’argent bleuté, qui vogue vers l’infini en sa compagnie d’étoiles… J’ai si souvent rêvé du monde et de ses idylles, et de l’idéal et des paradis terrestres dans la rose étoilée… Voyez, là, le masque d’Arcam dessiner le fleuve amour, et emporter avec lui toutes ces constellations. La voie lactée est un mystère dont je ne me laisserais de contempler la magnificence…
La jeune femme tournait délicatement son visage vers celui d’Arthur de Melasinir, après avoir pointé le ciel de son doigt doux. Elle s’illuminait d’un sourire tendre à la vue de l’homme, lui rappelant les douceurs de l'enfance.
Ma nourrice m’a tant offert,sir, expliquant les voiles de la nuit et ses mystères, et l’œuvre des dieux, dessinant les courbes du destin. La toile se tisse et se meurt, me promet au mariage pour seul bonheur. Ainsi m’ont été expliqués les sinistres dédales de cette magnificence étoilée, royaume même des spectres défunts… mais mes yeux me persuadent qu’il existe encore d’autre portes, et par delà les ponts de l’infini… Oh ! Pardonnez mon égarement… Je suis confuse Sieur de Melasinir de vous ennuyer ainsi, et de braver les écrits pour laisser mon cœur s’épancher… en un miroir de mon âme…Veuillez m'excuser.»
La damoiselle baissait doucement les yeux, fragile et délicate. Ses pas la menaient plus près du seigneur de Mélasinir, et son visage désolé lui contait tout le poids qui trônait sur ses épaules, tandis que ses yeux purs, épris de cette magnifique lueur de la rêverie d’idéal, se perdaient dans l’immensité émeraude et intense des siennes. Son regard si différent la fascinait… |
| | | Drystan
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 49 ans (42ème Jour de Barkios, An 967:X) Taille : 1,88m Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Re: Au crépuscule de cette soirée... [PV] Sam 20 Juin 2009 - 13:47 | |
| D'où lui venait ce pouvoir... Cette faculté qu'elle avait de l'enchanter et l'animer d'un feu si discret depuis qu'il était arrivé à la cour ? En sa compagnie, en cet instant féérique et magique, elle l'autorisait à nouveau à rêver et avait su abattre sans le moindre mal la plupart des masques, voilant l'esprit libéré et songeur, perdu dans les flots étoilés de la voûte céleste. Elle avait su gagner sa confiance, comme il avait pu obtenir la sienne, bien que jamais elle ne découvrira son plus sombre passé, la part la plus obscure de l'existence de celui qu'elle avait face à elle... Devant elle, il oubliait le sacrifice qu'il avait accepté de faire, elle savait par cette si douce lumière effacer les ombres de ce cœur qui désormais n'était plus innocent, qui désormais savait donner la mort. Il était à nouveau sous ses yeux bicolores, sous le regard de cet espoir pur et clair un homme bon, cette assurance, cette sécurité qu'il n'avait jamais cessé d'incarner pour ceux qui importait à son cœur autant qu'à sa loyauté, lavée de tout ce sang et de ces vies qu'il avait prise bien qu'il ne regrette rien, ces morts étaient une nécessité.
Mais pourtant, c'était elle qui s'ouvrait plus qu'il ne le faisait, elle offrait à ses yeux tant de ce qu'il supposait être des secrets, autant dans la confession que la douleur, les sentiments véritable pour son père qu'elle ne pouvait que cacher à l'attention des courtisans du château. Il espérait que tout ceci, que cette soirée lui fasse le plus grand des biens, d'ainsi pouvoir laisser s'écouler toutes ces émotions qu'elle renfermait, sceller en cette poupée ravissante de la cour. De son côté, il ne dévoilait rien, malgré la rassurante présence de la petite duchesse auquel il avait confiance, l'ombre qu'était Sayole lui en inspirait bien moins, et ce qui serait secret, confidence à la jeune demoiselle ne le resterait pas et si comme la dernière fois, lui murmurer quelques mots se finissait en une violente menace d'exécution... Le jeune homme était loin, bien trop loin d'être aussi délicat que sa protégée et bien qu'il soit un bouclier, il était autant une cage que les dogmes qu'on avait du lui enseigner.. Le noble ne pouvait donc partager plus que son ressenti devant les peintures du ciel alors que la jeune fille lui offrait bien plus... En ce sens, il regrettait, car elle était sans doute de celle avec qui il aurait pu partager certaines choses, certains sentiments et souvenirs, mais qu'importe, avec la présence des barreaux de cette cage qui n'empêchait néanmoins pas la danseuse de s'épanouir, il se contentera de si peu.
Sa Nourrice... A défaut de cette mère qui l'a manipule sans doute, et cette Sœur Bonté qui concevait les fils dogmatiques de cette poupée, c'était sans doute la meilleure des choses dans l'entourage de la petite duchesse, la seule qui se soit intéressée à elle et lui ait donné une véritable affection. Le jour où il la rencontrera, il se promit qu'il l'a remercierait, sans plus de précision et qu'importe le contexte, il l'a remercierait dans un murmure confident. C'était la moindre des choses pour cette personne pour qui, sans même la connaître, il ressentait tant de bons sentiments. Il était étonné d'apprendre que contempler le ciel représente un crime, même si il l'avait bien comprit avec l'interdiction des dogmes, c'était pour lui l'un des présents des dieux offert à quiconque désire l'admirer, s'y perdre pour ne plus revenir sur ces terres froides avant l'achèvement des peintures. Quand elle eut terminé, s'excusant même de cette épanchement qu'il appréciait pourtant tant, il lu dans ce regard agréable et rêveur, contrastant avec ce visage marqué de la confusion et des poids pesant sur sa personne, il se contenta d'un sourire, amusé, doux et tendre, il n'y avait pas là trace d'un quelconque ennui. Il se voulait rassurant, désirait plus que tout qu'elle cesse de voir en mal ses égarements si touchant et appréciés par son interlocuteur, il ne voulait plus lire ces excuses sur ce si beau visage, il voulait la voir heureuse, plus légère d'avoir pu exprimer toutes ces choses car c'était là le seul sentiment que l'on devait ressentir, à son sens en tout cas.
- Ma Dame... Je vous en prie, ne vous excusez point pour ces égarements touchant, ils ne m'ennuient pas, m'honore par leur présence car je me sens le confident d'une étoile terrestre... Vous êtes ici loin de ces écrits, loin de ces barreaux interdisant l'expression de votre cœur, les paroles de l'âme et jamais, jamais ils ne sauront que ces mots furent ici, en cet instant, prononcés, cela restera un secret, un secret que je protègerais et dont nul n'aura connaissance.
Il s'approcha, comme elle le fit d'abord, jetant un rapide coup d'œil prudent à Sayole qui sans doute s'apprêtait à le menacer alors que c'était bien la dernière chose dont elle avait besoin, la violence dans un moment où enfin, elle pouvait s'exprimer sans craindre la moindre répercussion. Il porta ses mains sur les épaules délicates et fragiles d'Ashenie, plus que ce regard émeraude, il voulait signifier par ce contact sa présence, son soutien sincère et véritable et la protection qui serait la sienne... Il la préserverait, c'était un serment, la promesse à son cœur, la seule qu'il pouvait accepter. Et dans un murmure, un nouveau sonnant comme une confidence, des mots qui ne seront accessible qu'à elle.
- Ne soyez pas confuse... Vous n'avez pas à l'être pour ma personne... Vous me faites un honneur que je ne mérite sans doute pas. Vous êtes ici, maintenant en droit de libérer ce qui se trouve enfouit, vos sentiments, ces émotions que vous gardez par interdit... Que le ciel gardien de l'instant en soit témoin et que jamais ne soit répétés vos mots, c'est le serment que je vous fais... |
| | | SaYoLe
Humain
Nombre de messages : 243 Âge : 35 Date d'inscription : 04/09/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: Au crépuscule de cette soirée... [PV] Dim 21 Juin 2009 - 20:15 | |
| Derrière la jeune ingénue, toujours légèrement en retrait, son garde du corps, enveloppé dans sa longue cape de voyage était devenue parfaitement immobile. Il souhaitait être par tout sauf ici en ce moment. Même les geôles de Langehack semblaient plus agréable pour lui tant son cœur le serrait, tant il doutait, tant il souffrait… Tout était tellement mieux avant… Avant qu’il ne subisse cet amour, quand Ashenie n’était qu’un colis sans valeur, quand il était là juste pour son travail…
Soudain, ses yeux gris captèrent un mouvement. Il n’avait pas suivit le discours d’Ashenie, perdu dans ses pensées, mais le mouvement de la jeune femme était aisément détectable par ses yeux. Les pas qu’elle fit pour se rapprocher d’Arthur furent minime, mais suffisant pour resserrer les chaines qui étouffaient son corps et son ventre à ce moment là. C’est alors que le regard d’Arthur se tourna vers lui, comme un défi qu’il lui adressait avant de faire un mouvement pour porter ses mains sur les épaules de la jeune demoiselle.
Sur l’instant, tous les sentiments de SaYoLe s’embrasèrent l’espace d’une seconde, ses yeux brulèrent avant de s’éteindre et d’y retrouver leur froideur habituelle. Son travail venait de reprendre le déçu sur ses émotions. Ses yeux se tournèrent rapidement autour de lui, cherchant une présence, cherchant quelqu’un d’un regard inquiet. Décidant que le risque était trop grand en plein milieu de ses jardins. Il ouvrit sa cape et fit les quelques pas qui le séparait du couple de circonstance. D’une main douce mais ferme, il agrippa Ashenie par la taille, la reculant avec délicatesse afin de rompre ce contact et de se placer entre eux. Ses yeux se posèrent dans ceux d’Arthur. Cet imbécile venait de répéter la même erreur qu’il y avait quelques jours lors de son entretient avec la duchesse ! Quand comprendrait-il ?! Le Garde du Corps savait que se qu’il venait de faire pouvait donner lieux à une interprétation classique et simple : Il était jaloux, possessif et osait de son emploie pour enfermer Ashenie dans une cage. Mais il s’en fichait totalement, seule la protection de la jeune demoiselle lui importait, et il ne voulait pas prendre le risque que quelqu’un ébruite ce rapprochement à la Duchesse, servant ainsi d’excuse pour accélérer la venue de la Bonté pour la purification sous couvert d’idéologie religieuse… D’un léger mouvement de tête, sans le quitter des yeux, il salua le représentant du SSR :
Vous m’en voyez navré seigneur Arthur, mais je me vois contraint de mettre un terme à cet entretient, la nuit se fait imposante et l’heure est avancé…
Il se tourna doucement vers Ashenie, lui affichant un regard qu’il aurait voulut être remplit d’excuse, mais qu’il arriva à garder froid, cherchant à cacher encore d’avantage ses sentiments à Ashenie. Ses yeux gris évitaient ceux de sa protégé et se détournèrent pour vérifier une dernière fois que personne n’avait vu, laissant la jeune demoiselle faire ses adieux… |
| | | Ashenie De Sephren
Ancien
Nombre de messages : 980 Âge : 33 Date d'inscription : 29/08/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: Au crépuscule de cette soirée... [PV] Sam 27 Juin 2009 - 14:48 | |
| Sous le soleil nocturne s’épanchait le tableau doux de la compassion, extase de l’arc-en-ciel doux sous les visages de la tendresse, envoûtant les astres mêmes sous les vents de douceur. Les voiles teintés de la damoiselle lançaient au ciel un écho scintillant, miroir smaragdin ternit de la voûte céleste. Le vent enjôleur caressait la damoiselle, évasant les pans de sa robe volante, semblant à présent flotter sur les nuages tendres de la volupté. Le ciel s’épanchait sur le fruit doux d’une intimité réciproque, œuvre même de complaisance au sein de la nuit.
La voix d’Arthur retentissait pleinement, et berçait Ashenie d’une douce illusion. Là, sous les astres d’argent de Néera, un filament d’or tissait une toile passionnelle, aux effluves de pureté, imbibé de ces douces révélations qui enchantaient les lieux avec clarté. Il contait sa liberté, et la douceur du secret sous la volupté onctueuse de l’instant, partageant avec elle l’intimité plongeante dans les abysses océanes de la dérive, au cœur même du tumulte de la tendresse. Il protégerait ses secrets, déviant les mauvaises oreilles des alentours de la vertu. Gardien de son enfance, il s’imposait devant elle avec sûreté, attirant ses yeux sur son visage.
Le sieur De Melasinir était doux au regard, agréable dans sa contemplation apaisante. Son teint chaleureux envoûtait doucement la damoiselle vers les effluves d’un bien être habile, et cependant chaste et dénué de tout. Cette simple attraction solaire, trônant à même son visage, la laissait danseuse, s’envolant en saut écarts, tournoyant habilement au cœur des rayons ardents de l’astre réchauffé. Ses traits harmonieux reflétaient la sérénité douce et protectrice qui enveloppait Ashenie, l’espace d’un instant, tandis que le regard bicolore d’Ashenie se perdait dans les yeux verts d’Arthur de Melasinir. Une lente perdition se dessinait, un instant, frappant au cœur, tandis que les filaments d’argent liaient les deux regards en un échange intense. Le visage de la féminité d’Ashenie, rosé et souligné de ces douceurs émotives dont il ‘émanait, s’apposait à la virilité d’Arthur, pourtant douce, virile par le bouc léger et entretenu qui lui conférait un charme indéniable.
Les yeux d’Ashenie, intrigués, se voilaient de mystère, prolongeant l’instant perdu de quelques secondes encore, ou le silence parlait pour eux. Ils s’écarquillaient soudainement, quoi que soulignés de douceur, lorsque les mains d’Arthur de Melasinir saisissaient ses épaules, avec virilité. La proximité, le geste, le regard d’émeraude… tout promettait la protection, la présence d’Arthur à ses cotés, osant braver les dogmes pour lui signifier que rien n’arrêterait sa protection. Non, rien. Chevalier vertueux, Arthur de Melasinir apparaissaient aux yeux d’Ashenie comme un savant gardien, complétant ce triangle protecteur que Trystan et SaYoLe tenaient. Une flamme douce illuminait les yeux d’Ashenie, voyant en lui un habile protecteur, lui accordant naïvement sa confiance.
Une confiance habile voguait jusqu’à ses oreilles, et Ashenie, figée, n’avait que tenté de faire un léger mouvement de recul machinal, stoppé par l’élan protecteur qu’il dégageait. Menaçait-il vraiment sa vertu ? Les yeux du monde l’auraient vu ainsi… Prêtant à Arthur le rôle de sorcier séducteur, convolant avec la vertueuse débauchée. Pourtant, Ashenie restait idéalement convaincue de son honnêteté, pourtant songeuse. Ses mots étaient d’une douceur des plus agréable, et quoi qu’assez osé, le serment n’en était pas moins agréable à l’esprit pur de la damoiselle De Sephren.
Un fin sourire se dessinait sur son visage. Elle oubliait la réalité un instant, contemplant Arthur de Melasinir au cœur de ses songes, où les anges tiraient une aube salvatrice et délicate derrière son visage illuminé. Le contact se rompait sous la main de SaYoLe, et le visage d’Ashenie se confondait en expression désolée, sachant le trouble atroce qui guettait. Lentement tirée par la force de SaYoLe, elle détournait les yeux douloureusement, après ces instants légers, retombant dans cette cage de verre. Ecartée des deux hommes, la jeune femme gardait ses yeux rivés sur le sol, douloureux, atrocement douloureux. Elle s’inclinait alors en une longue révérence courtoise, douce et délicate, tandis qu’elle ne laissait échapper qu’un murmure étouffé, trahissant presque son émoi et sa souffrance, fermant les yeux rivés sur le sol pour se contenir.
«- Veuillez m’excuser…»
Elle tournait les talons, fuyant SaYoLe, fuyant Arthur, fuyant le monde, et irait s’enfermer au plus tôt dans ses quartiers, seule, solitaire, sous la nuit féline. Œuvre même des remords, elle défaillait en cet instant, rattrapée par la culpabilité, et la douleur de la mort de son père… |
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