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| "La beauté d'un paysage" [PV Semoras] | |
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Estel Serindë
En attente de validation.. Nombre de messages : 114 Âge : 31 Date d'inscription : 29/08/2008 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié | Sujet: "La beauté d'un paysage" [PV Semoras] Mar 16 Juin 2009 - 20:42 | |
| La nuit fébrile pâlissait à vue d’œil sur un ciel qui commençait à s’éclaircir petit à petit, quittant ainsi son manteau nocturne. Les étoiles qui parcheminé le velours au couleur de la royauté semblait disparaître comme par enchantement, éparpillées par la brise matinale. Et bien naturellement, tout ce silencieux manège ancestral était accompagné du chant de la nature. Si la nuit était glaciale en ce mois d’automne, le début de cette journée qui s’annonçait semblait être bien plus accueillant, promettant à la fois d’être chaude et agréable. Mais bien évidemment, je ne fus pas présente pour voir à quel point Kÿria était splendide. Me levant bien après ce spectacle, ce fut en chemise de nuit que je me glissai discrètement dans les cuisines, piquant au passage ce qui me tombait sous la main et qui ferai dès lors office de petit-déjeuner. Glissant dans ma sacoche en toile la dernière pomme qui me tombait sous la main, je m’éclipsais aussi silencieusement que Dame Lune, quittant ma demeure je pris le chemin de l’écurie et sortis avec ce dernier de mon château pour aller me baigner dans la source la plus proche. Des cris venant de ma chambre me parvenaient alors, on me cherchait, mais il fut trop tard, je chevauchais au loin.
Le vent fouettait ma chevelure désordonnée, ma course rythmée par le galop de ma jument allait bientôt s’achever. La source était à quelque pas. Je descendis avec souplesse de ma jument, et l’entraina avec moi dans la forêt abritant et cachant jalousement ce paradis que j’avais découvert récemment lors de mes excursions nocturnes. Je quittais joyeusement les sandales préférant le contacte humide de la rosée sous mes pieds.
« Tout doux ma belle, nous sommes arrivée. »
Murmurai-je à Lubely tout en caressant soigneusement son museau blanc. Continuant à lui murmurer des mots doux, je la quittais pour tremper mes pieds curieux de connaître la température de l’eau. Ce fut alors un contact gelé qui m’accueillait pour ma baignade improvisée, mais ce n’était pas ce caprice de la nature qui refusait ne faire qu’un avec moi, qui ne m’empêcha de me dévêtir gardant simplement sur moi ma chemise de nuit.
« Je te donne le droit de t’éloigner, mais pas trop loin alors ! Va manger, l’herbe est si verte ici...»
À peine ai-je terminé ma phrase que je m’élançais, prenant de l’élan, au dernier moment, je fis un salto, plongeant alors en pique dans l’eau glacée de la source. Je remontais alors à la surface, souriante et amusée par les hennissements furieux de ma compagne médusée dont les éclaboussements ne l’avaient épargnée. Je vérifiais rapidement que mon sac contenant mes vêtements et mon déjeuner était à sa place avant de faire une plongée sous-marine. L’eau était lipide, rien ne venait dérangeait la clarté de sa beauté si ce n’était que les feuilles dorées, rouges, marrons des arbres qui se déposaient à la surface dés que la brise se soulevait ou bien parce qu’ils avaient fait leur temps. Je remontais lentement à la surface pensant à ma pauvre Maelianne qui devait se faire un sang d’encre sur mes mystérieuses disparitions, des disparitions qui avaient permis de laisser naître quelques ragots à mon sujet. Dés qu’on pouvait, on glissait quelques mots perfides à l’oreille de sa voisine, puisque que la baronne est une demi-elfe. Il y avait quelques personnes qui n’appréciait pas qu’une femme, et de plus une elfe dirige cette baronnie. Mais il n’avait pas le choix… Heureusement que mes voisins étaient bien plus tolérant, et montrait à mon égard beaucoup de sympathie.
Me laissant emporter par les courants, je flottais admirant le ciel bleu, lorsqu’un bruit me tira de mes pensées. Surprise, je me retourna et plongea dans l’eau pour me cacher derrière les roseaux.
« Qui va là ?!. »
Demandai-je à l’inconnu. Je ne pouvais sortir de l’eau dans un tel accoutrement, et mon sac était près de cette personne. Honteuse, j’aurai voulu me noyer au fond de l’étang. Prenant mon mal en patience j’attendis une réponse de la part du voyeur, du moins s'il en donnait une.
Crétine.
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| | | Semoras d'Olyssea
Humain
Nombre de messages : 59 Âge : 124 Date d'inscription : 27/04/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: "La beauté d'un paysage" [PV Semoras] Mar 16 Juin 2009 - 23:19 | |
| « Pa’l’bas vous aulez du bon gibier, poul’ sûl’ votle honneul ! » je t’en ficherais moi ! Depuis que ce vieillard lui avait indiqué sa route, tout ce que Semoras avait trouvé c’était des bois trop touffus dont les branchages venaient lui mutiler le visage, des sentiers plus gibbeux que la face d’un vérolé et, par-dessus le marché, il avait perdu ses compagnons en coursant un sanglier qui se révélait désormais être une chimère ! Je doute qu’un aruspice me lise un avenir radieux pour aujourd’hui… Et pourtant, même s’il n’en laissait rien paraître, le baron d’Olyssea était très contrarié par ce Sort qui lui semblait hostile. Sa tâche, sous couvert d’une innocente partie de chasse, était d’importance. Accompagné de sa coterie, il s’était enfoncé profondément dans les terres de la baronne d’Etherna et espérait, drapé de cette « innocence » partager le pain et le sel avec la demi-elfe dont la chevelure était, selon les bardes, « telle la couronne embrasée du sire des Enfers. »
En attendant, l’Enfer, c’est sa foutue forêt. Dans le grand échiquier de Semoras, cette entrevue était cruciale. Le soutien d’Estel une condition nécessaire. Oui, le baron était ambitieux et une série d’évènements lui donnaient l’opportunité de réagir aux maux qui rongeaient le royaume, de lui donner la force de ne pas sombrer. La noblesse s’éveillait et prenait conscience de ses responsabilités, encore fallait-il qu’elle fasse usage de cette lucidité. En l’occurrence, sa quête semblait mal engagée. Par tous les démons des Abysses…arriverai-je à ses portes tel un chevalier errant ? Que la Malpeste engloutisse cette forêt ! Sans doute que sa suite devait s’être installée dans la clairière la plus proche ou le bourg avoisinant, dans l’attente de son retour. Crierais-je qu’on ne m’entendrait pas à une lieue…
Il laissa sa monture, dont les flancs bouillaient encore de sa charge à travers les bois, le guider à travers le labyrinthe végétal tandis que son esprit vagabondait. Objectivement, il avait bon espoir de trouver un écho favorable auprès de la baronne. Loin de l’abhorrable mépris langecin des armes, Estel n’hésitait pas à revêtir sa tenue de bataille et faire parler d’elle aux joutes. C’était, en somme, une vraie baronne du Nord. Sans doute pas le type de personne qui se laisserait dicter sa conduite par quelque obscure organisation. Et puis, des rumeurs courraient sur d’éventuelles prétentions sur son trône, aussi tout ce qui pouvait renforcer son pouvoir serait sans doute le bienvenue. D’un coup d’éperon, il intima à son destrier l’ordre d’accélérer. Avant d’atteindre Etherna, un brin de toilette lui paraissait de bon aloi, sa course au travers de la forêt l’ayant quelque peu marqué. Restait à trouver une quelconque rivière pour se décrasser, histoire de faire bonne figure. Se fiant à son ouï, il progressa dans le dédale vert dans l’espoir d’entendre le chant de l’eau sur quelques rocailles. Bientôt récompensé dans sa recherche, il entendit…des éclaboussures ? La forêt recelait-elle finalement quelque bête ? Après avoir coursé le gibier en vain, voila qu’un sanglier souhaitait partager son bain.
Attachant sa monture au premier tronc solide qu’il avisa, Semoras saisit arc et carquois avant de gagner, silencieusement, l’origine du tumulte. Faut-il que les imprévus accompagnent chacun de mes pas, aujourd’hui ? A peine eut-il cette pensée qu’elle se trouva confirmée. Si quelque chose avait plongé dans l’eau, il tenait moins du marcassin que d’une agréable jeune femme. De surprise, il négligea toute furtivité et son redressement vif à travers les branchages eut tôt fait de le faire repérer par la demi-elfe. Bon sang et la voila qui prend peur, elle doit donc être seule. Ne sachant à qui il avait affaire, le baron, rassuré de n’avoir à combattre un quelconque sanglier pour obtenir un droit d’accès à la source, s’approcha le plus naturellement du monde de la berge, les bras légèrement levés en signe de paix et un fin sourire aux lèvres. A vrai dire, la situation l’amusait et ponctuait agréablement le voyage. « Navré de perturber ta baignade. J’étais parti en quête d’un point d’eau afin de me rafraichir mais je ne m’attendais nullement à rencontrer une naïade. » |
| | | Estel Serindë
En attente de validation.. Nombre de messages : 114 Âge : 31 Date d'inscription : 29/08/2008 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié | Sujet: Re: "La beauté d'un paysage" [PV Semoras] Mer 17 Juin 2009 - 18:15 | |
| Je me maudissais intérieurement de ce comportement puéril à vouloir prendre des bains en pleine nature, plutôt que dans une baignoire étroite attendant l’eau chaude. Je me retournais lentement pour observer à travers les roseaux celui qui avait l’audace de me déranger. Les écartant soigneusement afin d’admirer le visage satisfait de l’inconnu, sa voix me surprit, je le reconnus. Une voix comme la sienne ne s’oubliait pas, puisqu’elle appartenait à un homme que je connaissais fort bien pour avoir disputé avec lui de nombreux duels amicaux. Plutôt mourir que de me dévoiler à lui dans un tel état. Rien le fait de penser qu’il était là, à la berge à sourire bêtement, me précipitait dans un profond abime dans lequel j’aurai voulu m’y cacher plutôt que d’être ici présente, en petite chemise. Enfin, cette réaction aurait été des plus normales pour une humaines, n’oublions pas que je n’en suis pas une. Peut-être que Kÿria me faisait payer le fruit de mon insolence, moi qui ait pris goût à me lever bien tard oubliant de saluer comme je le faisais autrefois, sa Grâce.
« Une naïade… Mais ceux qui vivent dans les sources, sont appelés Péguées, Déclarai-je avec un ton assez amer au baron de la baronnie voisine. Je suis désolé de n’être point la pauvre créature que vous sembler chasser sur ces terres cher Seigneur. Mais puisque vous êtes-là, désaltérez-vous, vous ne me déranger point. »
Après tout un peu de compagnie n’allait pas changer la chose. Toutefois, espérons qu’il me prenne pour une de ces créatures nautique. Même s’il y avait très peu de chance à ce qu’il ne reconnaisse pas la baronne d’Etherna, même si j’avais les cheveux lisses et bien plus foncé que d’habitude grâce à leurs humidité. Après tout, cela faisait fort longtemps que je ne l’avais pas revu depuis mon retour de Diantra, deux mois, voire trois. Sans vouloir sous-estimer la race humaine, je comptais beaucoup sur leur petite mémoire, même si mon visage n’était pas méconnu. Et puisqu’il voulait une naïade, j’allais devenir cette jolie créature. J’improvisais alors une jolie couronne de roseau que j’ornais délicatement sur ma chevelure qui semblait bien loin d’être aussi argenté que les authentiques. Mais pour tout l’or du monde, jamais je ne me dévêtirai, il fallait dire que ma tenue était assez légère pour l’être davantage.
« Qui es-tu, bel inconnu ? »
Je me rendis compte alors que j’avais pied à cet endroit de la source, mais je n’en fis rien, je me dégageais de ces roseaux, gardant la tête sous l’eau, approchant alors le baron, sans pour autant dévoilé entièrement mon visage afin de respirer puisque ma franche qui habituellement me gênait, pour la première fois me rendait service en cachant mes yeux.
Je tendis ma main vers lui, après tout les naïades étaient des séductrices… J’avais l’impression de le trahir, lui qui m’avait quitté si cruellement par cette invitation. Mais il appartenait au passé, oui, juste au passé. Notre histoire avait à peine commencé, oui à peine, et pourtant il avait emporté avec lui une partie de moi. Une question naquit alors dans mon esprit, une question que je voulus vite oublier, comme toutes les autres qui l’avaient précédée. J’esquissai alors un sourire enjolivé.
Mais le saviez-vous, les naïades tuent ceux qu’elles charment. Ce n'était pas le problème qui me tracassait principalement, c'était plutôt la façon dont j'allais pouvoir partir tout en cachant mon identité sans éveiller le moindre soupsons de la part de ce cher Semoras.
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| | | Semoras d'Olyssea
Humain
Nombre de messages : 59 Âge : 124 Date d'inscription : 27/04/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: "La beauté d'un paysage" [PV Semoras] Mer 17 Juin 2009 - 21:35 | |
| Semoras n’avait pas menti : il ne s’attendait nullement à surprendre une Naïade, ou Péguée, ce n’était pas réellement son domaine de connaissances, dans la source. A vrai dire, il ne s’agissait que d’une simple formule de rhétorique d’un beau parleur qui préférait conserver sa contenance plutôt que de prendre la fuite, tremblant comme un béjaune face à la première femme qui lui adressait la parole. Néanmoins, l’inconnue semblait décidée à l’étonner en revêtant l’identité de l’une de ces créatures. Ah ah ah allons donc…si telle créature vivait en ces lieux, nous le saurions et puis…il retint un éclat de rire…je vois mal un être de ce type prendre soin d’abandonner ses affaires sur la rive avant de se jeter à l’eau...
« Un gibier ? Non…je craignais juste de voir la source occupée par…moins partageur que toi » s’entendit-il répondre à la jeune femme dissimulée dans les roseaux. Là encore, on ne pouvait l’accuser de broder quelque scenario fantaisiste : cela faisait désormais plusieurs décilles qu’il avait abandonné l’idée de sa chasse. Et la voila qui l’invitait à se désaltérer. Je te remercie mais c’était pour me décrasser en vue de ma discussion avec la baronne et non remplir ma gourde que je suis venu ici. Il eut un rire chaleureux, accueillant. Semoras n’aurait pu lui jeter la pierre, la situation pouvait paraître plutôt dangereuse, pour une jeune femme, surprise par un étranger. Après tout, n’avait-il pas lui-même pu constater à quel point l’on se sentait éloigné de toute civilisation, dans ces bois ? Sûrement en train de se régaler d’un Coteau d’Argent en attendant mon retour, les ladres !
Puis elle émergea de sa forêt aquatique, sa tête ceinte d’une couronne de jeunes calames, véritable maîtresse des lieux. A l’exception de ce qui paraissait être une nuisette et entachait quelque peu sa crédibilité, la jouvencelle aurait pu tromper un regard guidé par un esprit trop prompt à s’imaginer en présence de créatures de magie. Il feint l’air admiratif que l’on se devait sûrement d’avoir en pareille occasion lorsqu’on était un homme de bien, et puis la vue n’était pas déplaisante, loin de là, et effectua un léger salut en inclinant quelque peu la tête. A-t-elle honte ? La demi-elfe avait un comportement pour le moins étrange, l’invitant à la rejoindre dans l’eau tout occultant son visage à la vue du baron.
Après tout…elle n’est pas armée et…qui pourrait me le reprocher ? Le détenteur du trône d’Olyssea ne croyait pas au piège tendu par quelques brigands, la source trop isolée, la belle trop surprise. Il accepta l’invitation. Un tronc noueux se vit promouvoir garde-robe du baron, ce dernier ne conservant que ses braies avant de rejoindre la « Péguée » dans la source. Ses armes, elles, étaient entreposées dans son dos, lui-même faisant face à celle qu’il ignorait être Estel, peu probable que la jeune femme parvienne à s’en emparer. Le temps avait fait de Semoras un homme méfiant. « Je me nomme Semoras et il plut au Destin de me faire baron de la bonne terre d’Olyssea. » Il s’immergea, notant non sans amusement que, d’après la profondeur, la jeune femme devait se tenir recroquevillée mais…il souhaitait jouer le jeu et n’aborda donc pas le sujet.
« Et toi, charmante inconnue, quel est ton nom ? Est-ce là ton domaine ? » Il l’observait, tel celui persuadé d’avoir rencontré une créature tout droit sortie d’un conte tandis que, intérieurement, il riait aux éclats.
Mais tout de même, je me demande qui elle est réellement… |
| | | Estel Serindë
En attente de validation.. Nombre de messages : 114 Âge : 31 Date d'inscription : 29/08/2008 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié | Sujet: Re: "La beauté d'un paysage" [PV Semoras] Ven 26 Juin 2009 - 15:15 | |
| Un fin menteur que voilà ce cher Semoras, mais je ne fis aucun commentaire sur ce sujet, préférant jouer la sotte, la niaise, peu importe, du moment qu’il doute sur mon identité, le reste m’importait peu. Drôle de personnage ce cher voisin, je le connaissais très peu à vrai dire, nous partagions quelques passions en communes, mais rien d’autre, je ne connaissais sa manière de penser, ni-même sa façon d’envisager, de voir les choses. Je scrutais le moindre de ses gestes, pendant un instant je crus que ce n’était qu’une perte de temps, mais le voyant immerger avec ces armes sur le dos, je compris mon incrédibilité et sa méfiance. Malgré cela, je continuais à sourire simplement, gaiement pour cacher mon désarroi derrière ce magnifique masque qui tombait en lambeaux.
« Ainsi tu es Semoras, baron d’Olyssea. Et bien, en voilà de la noble compagnie. »
Murmurai-je en l’observant se rapprocher de moi, une demi-longueur de jambe nous séparait. Je ramenais près de moi mes jambes, un sourire amusé par la situation. Tant de méfiance… Espérons que la curiosité de mon cher voisin n’était pas aussi grande. Je ne pouvais pas lui décliné un faux nom, ainsi j’empruntais à l’instant même, l’identité d’une de mes servantes, une « demi-salade » elle aussi.
« Elys, c’est ainsi que je m’appelle. Mon domaine ? » Je ris, portant ma main sur les lèvres pour étouffer le son. « Je pourrai le prétendre, comme tout le reste, mais je sais bien que tu n’es pas aussi dupe que tu sembles vouloir le paraître. Ce domaine ne m’appartient malheureusement pas, je le lui emprunte juste. Elle n’en saura rien, ni même à présent, ni même plus tard. »
Déclarai-je d’un air rêveur à la fin de ma phrase, avant de revenir sur terre, et de fixer mon locuteur droit dans les yeux. Ce jeu ne menait à rien, et était si puéril de ma part. Néanmoins, un poids me libéra à moitié. Je mis mes bras en arrière afin de trouver un appui plus stade dans l’eau de cette sources, sur le « sol » sableux.
« Aurai-tu parcouru tout ce chemin pour te baigner dans cette source, qui plus est, appartienne à un autre que toi ?»
Cette question, je ne la posais plus en tant que créature fébrile de la conscience humaine, mais en tant qu’Estel. Je ne me souvenais pas avoir reçu, ou entendu de la part de Semoras, un quelconque mot sous-entendant une visite prochaine à mon château…
Je pensais passer un peu plus de temps en compagnie de mon cher voisin, que ma jument revenait tranquillement ce qui perturba fortement les choses. Il ne fallait pas qu’il voit mon cheval, même s’il doutait déjà de la certitude de mon identité.
« Excuse-moi… »
Je lui lançais la terre que j’avais recueillit dans le creux de mes mains sur son visage, d’un geste vif, fluide et précis. Profitant de cette soudaine hostilité de ma part qui figea en quelque sorte le baron d’Olyssea, je tendis ma jambe pour le déséquilibrer en percutant le point faible de tous les hommes de ce monde. J’étais vraiment désolé, si seulement ma jument n’avait pas été là, tout cela aurait pu se terminer autrement, ou plutôt fâcheusement pour moi. Je me levais, et enjambais avec rapidité le peu de distance qui me séparait de la rive, trois pas et je me retrouvais sur la terre ferme. Je saisissais mon sac que j’avais délaissé vulgairement au regard des autres avant de reprendre ma course pour arriver près de ma jument, qui m’attendait presque avec une pointe d’impatience, contrariée de devoir porter sa maîtresse toute trempé. Pendant ces quelques minutes, je ne retournais pas, pieds nus, dans l’herbe fraîche, je courrai avant de monter telle une amazone, mon cheval. Je fis un geste au loin au baron, un geste de la main comme j’aurai pu dire « A la prochaine », ou bien « A bientôt ». Je ris aux éclats avant de fondre dans l’épaisseur de la forêt, et de disparaître. |
| | | Semoras d'Olyssea
Humain
Nombre de messages : 59 Âge : 124 Date d'inscription : 27/04/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: "La beauté d'un paysage" [PV Semoras] Ven 10 Juil 2009 - 22:57 | |
| « La guenon ! » pesta Semoras tandis que ses genoux ployaient, incapables de le soutenir plus longtemps suite à l’assaut de la « péguée » sur les parties sensibles de son anatomie. A vrai dire, il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même pour s’être laissé prendre par une technique d’un classicisme affligeant. Croyant anticiper le mouvement d’Estel, il tendit son bras en vue de lui bloquer l’accès à ses armes, demeurées sur la berge, à laquelle l’homme tournait le dos. Néanmoins, faisant mentir les prévisions d’Olyssea, la jouvencelle prit une autre direction et s’empressa de monter un destrier, sorti des fourrés, qui n’avait rien d’un bidet appartenant à une quelconque gouape mais bien au contraire un noble animal issu de quelque prestigieux haras.
Seule consolation, la défaite, humiliante n’aurait connu d’autre témoin que ses protagonistes. Tout de même, je l’aurais bien culbuté pour lui apprendre, à la gueuse. La donzelle n’ayant profité de son opportunité que pour fuir, le baron préféra en rire tandis qu’il regagnait la berge. Là, il y accomplit ses ablutions, but premier de sa visite à la source, avant de se remettre en route pour Etherna. En chemin, il escomptait bien retrouver ses gens, égarés lors de la course poursuite à travers les bois. Sans doute que Tharhal Neuf-Doigts et Gaelan s’étaient postés aux divers lieux de passage, dans l’attente de leur suzerain. Rien qu’aux hurlements de ma meute, je n’aurai aucun mal à les retrouver.
Ce fut finalement Benfred Deux-Gueules, surnommé ainsi après avoir vu la moitié de son visage ravagée par un coup de hache, auquel il ne survécut que par miracle, qu’il croisa tandis qu’il émergeait de la forêt par un étroit sentier, sans doute uniquement employé par quelques gens du cru. « On croyait qu’on serait forcé de t’attendre toute la nuit dans l’une de leurs auberges infestées de puces avec, pour seule compagnie, un quelconque boudin à la face plus vérolée que le cul d’une putain de Sharas ! » lança-t-il à l’adresse de Semoras. Les « m’sire » n’étaient pas de circonstance avec Benfred. Vieux compagnon du baron, il avait connu la disgrâce de ce dernier et l’avait suivi dans son exile, lorsque le père était encore de ce monde. Comme d’autres des gens d’Olyssea, il faisait partie de ces chevaliers qui tenaient plus du reître que d’un quelconque parangon d’amour courtois et de grandeur d’âme. Des guerriers qui s’adaptaient mal à la paix, voila tout.
Deux-Gueules le guida alors jusqu’à leur campement improvisé, où le baron eut fort à faire à les railler de leur incompétence. D’abord on fit grise mine, on mit cela sur le compte des mauvais esprits de la forêt et les longues palabres asséchant le gosier, on fit servir un vin Rubis. Puis, le Soleil ne se montrant guère clément, on s’octroya un peu de repos, les chevaliers se délectant de pain blanc, de fromage, d’oignons marinés ainsi que de quelques olives dont on avait retiré le noyau afin d’y glisser une épice qui faisait naître une agréable tiédeur au fond de la gorge. Quelques amuseurs, membres de la suite baronniale, offrirent un plaisant spectacle et ce ne fut que lorsqu’on en eut assez d’entendre conter la geste de Bërmold matant le soulèvement des Monts-corbeaux qu’on ordonna aux serviteurs de remballer ce qui devait l’être tandis que le les écuyers étaient priés de venir vêtir convenablement leurs seigneurs, car l’on espérait obtenir le gîte et le couvert auprès de la baronne. Une partie de chasse prétextant la visite, on s’abstint toutefois d’équiper les montures de chanfreins et de faire marcher au-devant les porte-enseignes, ce n’était pas, après tout, une armée en marche…
C’est donc des plaisanteries et des chansons aux lèvres qu’ils gagnèrent Etherna, discourant sur l’amour que la baronne portait à l’épée. La coterie du baron ressemblait de peu ou prou à la chose suivante : trois douzaines de vassaux de noble naissance, eux-mêmes accompagnés de leurs pages et écuyers, une quinzaine de serviteurs, sept jongleurs, une cinquantaine de gens d’armes ainsi que quatorze maîtres chiens.
Oui, le baron d’Olyssea ne voyageait pas dans l’ombre.
Quand la demeure des Serindë fut en vue, on dépêcha une estafette afin de prévenir la baronne tandis que la bande approchait… |
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