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| Vers Ydril [libre] | |
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Auteur | Message |
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Elassa
Humain
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| Sujet: Vers Ydril [libre] Mer 1 Juil 2009 - 13:23 | |
| Elassa avançait à une allure tranquille sur le dos du cheval qu'elle avait volé quelques jours plus tôt. Elle était partie de Diantra à pied. Cela ne la dérangeait pas, elle était coutumière des longues marches et elle n'était pas pressée. Personne ne l'attendait. Cependant, au bout de deux jours de marche, elle avait croisé un petit voleur. La route pour celui-ci s'était achevée ici et Elassa avait repris sa route avec une monture. Le voyage en était devenu d'autant plus agréable même si elle n'avancait pas particulièrement plus vite.
Elassa avait quitté Diantra de justesse, il s'en était fallu de peu pour qu'elle se fasse arrêter ou tuée. Évidemment, lorsque l'on tue un homme en plein milieu d'une taverne avait des dizaines de témoins, on a peu de chances de s'en sortir, hormis par la fuite. Les poursuivants d'Elassa avaient été des plus coriaces mais elle était parvenue à les semer dans le dédale de rues de Diantra. Elle s'était elle même égarée mais elle avait croisé un duc qui sortait justement de la ville. Elle avait tenté de jouer les passagers clandestins pour rejoindre paisiblement la sortie de la ville mais le présence de deux gardes avaient fait échouer son plan. Elle avait finit par s'imposer par la force, elle se demandait encore comment elle était parvenue à en sortir, elle n'en était pas partie sans une égratignure et avait failli y laisser sa vie.
Après avoir quitté le carrosse, elle s'était engagée dans une route au hasard, avançant très lentement au début du fait de ses blessures mais elle s'était rapidement rétablie, même si les maux n'étaient pas légers. La douleur physique n'était rien si on la comparait à l'angoisse qu'elle avait eu de perdre sa liberté. Elle se demanda ensuite quelle serait sa destination future. Elle avait entendu parler de l'île de Meca, un repère de pirates. Elle marchait dans cette direction, elle avait donc décidé de s'y rendre, en passant par Ydril où elle embarquerait sur un bateau, de gré ou de force. Cela pouvait mettre en péril sa liberté mais pour Elassa une vie sans risques n'était pas une vie. Et une vie semée de limites ne valait pas mieux. Se poser des limites à toutes les situations légèrement dangereuses limitait considérablement les capacités d'action. Or Elassa voulait aller où bon lui semblait.
Le soleil commençait à décliner, Elassa décida de faire une halte jusqu'au lendemain. Elle intima à son cheval de s'arrêter et regarda autour d'elle. Elle était sur une partie hombragée de la route, un petit bois l'entourait. Elle descendit de son cheval avec les souplesse féline qui accompagnait tous ses mouvements et se dirigea vers la côté droit de la route. Elle entendait un bruit d'eau. Il devait y avoir une source non loin de là, ce serait l'endroit parfait pour bivouaquer. Son cheval sur ses talons, elle s'engagea dans la douce ombre des arbres et marcha quelques minutes, suivant toujours le son cristalin de l'écoulement de l'eau. Elle finit par atteindre la source. Une très petite source, mais suffisament grande pour les besoins d'Elassa et de sa monture.
Elassa attrapa la gourde qu'elle avait acrochée à la selle de son cheval et la remplit. Ensuite, elle partit chasser. Le bois étant petit, il n'y avait pas beaucoup de gibier et elle n'attrapa qu'un lapin. Cela lui suffirait amplement. Elle le fit cuire et commenca à manger. La nuit arrivait et Elassa se laissa finalement gagner par le sommeil et s'endormit.
Dernière édition par Elassa le Lun 6 Juil 2009 - 17:54, édité 2 fois |
| | | Kadvaël
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Lun 6 Juil 2009 - 16:19 | |
| Il marchait, sans but et sans attaches, livré à lui-même, savourant sa solitude retrouvée. Il l’avait échappée belle, cette fois ; force était de le reconnaître. Depuis combien de temps avait-il quitté Diantra, maintenant ? Il était incapable de le dire. Il ne savait même plus depuis combien de temps il errait dans cette forêt. Les jours s’étaient succédé ; il se souvenait d’une nuit, deux peut-être ? Les dates et les durées n’avaient aucune importance pour lui. Il était immortel, nulle vieillesse ne viendrait interrompre le cours de son existence et il n’avait aucun souvenir de son passé pour lui donner une quelconque notion de son âge. Il était à part, à l’écart, coupé du temps. Alors il se contentait de marcher, avançant il ne savait où, tournant peut-être en rond, il ne savait pas, il ne voulait pas savoir. Ses blessures le faisaient souffrir mais c’était une douleur tranquille, continue, qu’il refoulait dans un coin de son esprit sans plus s’en préoccuper. Le problème, c’était plutôt sa jambe, et la chair déchiquetée qui n’arrivait pas à cicatriser. À cause de cela, il boitait et se déplaçait avec une certaine lenteur. Mais peut importait ; rien ne le pressait… C’était même agréable, de pouvoir cheminer seul ainsi, sans destination ni envie, sans obligation. Il n’avait été esclave que quelques dizaines d’heures, mais cela ne faisait que renforcer son bonheur d’être libre, d’avoir le luxe de se diriger où il voulait, quand il voulait. De ces deux jours passés avec ces jumeaux fous à moitié drows, il gardait un soupçon de rage contre l’infernal duo qui l’avait réduit à l’impuissance, blessé et fait prisonnier, ces fameuses plaies un peu partout sur son corps, et puis aussi le souvenir du corps de la jeune femme pressé contre le sien, qui venait faire naître une douce vague de chaleur dans son ventre. Mais tout cela était révolu. Il n’y pensait plus vraiment, il n’avait pas pour habitude de se plonger dans le passé –ni non plus de se tourner vers le futur. Il vivait au présent, tout simplement. Et ce présent-ci, ces derniers temps, s’était limité à avancer droit devant lui entre les arbres aux troncs moussus, s’arrêter fréquemment pour somnoler dans une léthargie vigilante, et repartir en mangeant ce qui lui tombait sous la main, c’est-à-dire pas grand-chose. Des plantes, essentiellement, car il n’était pas assez rapide pour chasser dans son état. Il connaissait les herbes qui avaient du goût, celles qui était nourrissantes, les baies comestibles et celles qui étaient empoisonnées. Il ignorait d’où il tirait ces connaissances. Qui lui avait enseigné tout cela ? Les elfes peut-être, car il n’y a guère qu’eux pour consommer et même apprécier ce genre de nourriture. Il s’arrêta au pied d’un arbre, se cala contre la souche, pelotonné contre lui-même, et ferma à demi les paupières, laissant son corps se détendre et son souffle s’apaiser, se faire plus profond. Toutefois malgré ces apparences de sommeil, ses sens restaient aux aguets, et, les oreilles tendues, il surveillait les alentours, entrouvrant l’œil de temps à autre pour vérifier que rien d’anormal ne se tramait dans les parages. Subitement, quelque chose vint éveiller sa méfiance. Il ouvrit grand les yeux mais demeura immobile, écoutant de toutes ses forces. La chose n’était pas très proche, ainsi qu’il le détermina rapidement. Aussi s’autorisa-t-il à bondir sur ses pieds, avec beaucoup moins de grâce que lorsqu’il était en parfaite santé, et d’un pas furtif, parfaitement silencieux, il se dirigea vers le bruit suspect qu’il avait perçu. C’était là, derrière ce bosquet. Il se fondit dans les buissons sans provoquer le moindre remuement, et aperçut une forme humaine. Oui, c’était bien cela ; une femme. Occupée à chasser. Il la suivit des yeux tandis qu’elle achevait le lapin qu’elle venait d’attraper, puis repartait. Il hésita ; puis, sans savoir ce qui le poussait à agir ainsi, il la suivit, de loin, veillant à ne pas se faire remarquer. Si elle entendit ou crut voir quelque chose, la jeune femme n’en laissa rien paraître et elle le conduisit sans le savoir jusqu’à son « campement ». Un cours d’eau, un feu, un cheval. Quelques choses qui avaient un goût non désagréable de civilisation. Il se posta derrière deux arbres aux troncs très proches, et espionna cette inconnue sans bouger tandis qu’elle faisait cuire le lapin. Stoïquement, il supporta sans broncher le fumet si tentateur de la viande rôtie et regarda l’humaine manger sans faire un geste. Il ne cessait de se demander ce qui lui avait pris de la suivre, et pourquoi maintenant il restait là. Et à vrai dire, nulle réponse sensée ne venait éclaircir ces questions. Sans se douter qu’une paire d’yeux violets ne la quittait pas une seconde, la jeune femme se coucha. Il y eut un long moment. Elle ne bougeait plus, si ce n’est sa poitrine qui montait et s’abaissait tranquillement, avec une parfaite régularité. Elle était endormie. Rassuré sur ce point, l’hybride quitta sa cachette sans bruit et s’approcha du feu qui semblait prêt à rendre l’âme. Silencieux, il se pencha sur la jeune femme et sa main se porta instinctivement sur la dague à sa ceinture. Toutefois, il se contenta d’effleurer l’arme puis se détourna vers le feu. Dire qu’il avait été jusqu’à présent incapable d’en allumer un… Et celui-ci était mourant, ce n’était pas très bon. Il prit une branche morte et s’assit pour tisonner le feu, comme s’il était ici « chez lui ». Les flammes se dressèrent subitement, reprenant de la vigueur dans un crépitement et projetant un cercle de lumière alentour. Il entendit la jeune femme bouger derrière lui, probablement réveillée, et il dit sans se retourner : « Vous savez, ce n’est pas toujours une bonne idée de s’endormir en pleine forêt. On ne sait jamais qui on peut rencontrer. » Il avait employé un ton tranquille, voire amical, comme s’il n’était absolument pas le genre de personnes contre lesquelles il la mettait justement en garde. [ Voilàà, ayant écrit ça à 2 heures du mat' j'espère qu'il n'y a pas de trucs trop bizarres xD Si quelque chose ne va pas, n'hésite pas à me MP ^^ ] |
| | | Elassa
Humain
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Lun 6 Juil 2009 - 18:36 | |
| Elassa dormait d'un sommeil profond et sans rêves. Elle ne s'imaginait pas le moins du monde qu'elle n'était pas seule dans cette forêt, elle n'était pas sur ses gardes. Cela lui ressemblait peu pourtant. Cependant, ses sens la rappelèrent à l'ordre. Elle sentit un présence dans son sommeil, cela la réveilla. Elle constata avec stupéfaction qu'il y avait effectivement quelqu'un. Aussitôt, elle contracta ses muscles, prête à bondir sur l'opportun qui s'appropriait tranquillement son feu, comme si elle n'était pas une menace. Certes, quelques instants plus tôt elle n'aurait pas fait de mal à une mouche mais à présent que tous ses sens étaient en éveil, elle se sentait parfaitement d'attaque pour un petit combat.
Elle n'agit pas immédiatement pourtant. Sa détermination fut stoppée par de simples mots. Oui, l'homme avait parlé. C'était un ton enjoué, pas le moins du monde menaçant. Elassa n'en fut pas rassurée pour autant. S'endormir dans une forêt était tout ce qu'il y avait de normal pour elle. C'était un endroit qui, à ses yeux, était nettement plus sûr qu'une ville. Il y avait peu de probabilités de rencontrer quelqu'un et si c'était le cas, cela ne mettait jamais en cause sa liberté, ce qui était l'essentiel. Elassa hésita à attaquer avant de connaitre les réelles intentions de cet individu. Cet acte de clémence provisoire l'étonna elle même. Il l'avait dérangée dans son sommeil, il méritait la mort.
Elle n'agit pourtant pas. En vérité, elle ne s'était pas réellement sentie dérangée. Pas encore. Cette présence ne tarderait certainement pas à lui taper sur les nerfs. Le simple fait de penser à cela commença à faire monter son irritation. Elle se reconnaissait enfin, son réveil n'était probablement pas achevé, d'où le fait que ses idées n'avaient pas été tout à fait claires pendant quelques secondes. Elle était maintenant elle même.
Elle observa l'intrus. Il était très calme, probablement loin de se douter de la tempête de colère qui commençait à monter en elle. Elle ne voulait pas d'une compagnie autre que celle de son cheval. Elle ne voulait pas avoir à parler à quelqu'un d'autre qu'a elle même. Elle ne voulait pas être réveillée en pleine nuit par autre chose que les bruits naturels de la forêt. Enfin, elle ne voulait pas que quelqu'un s'occupe de son feu. Cet intrus pénétrait dans son monde et s'en emparait, elle ne supportait pas cela. Il avait franchi les limites de son espace vital sans sa permission. C'était un affront à sa personne qu'elle ne pouvait tolérer, tout comme les Hommes ne pouvaient tolérer qu'un Homme tue un autre Homme.
Elle décida de ne rien faire pour le moment. Elle n'allait pas essayer de le chasser, ni de le tuer, ni de le persuader qu'il devait partir pour son propre bien. Non, elle allait le laisser s'enfoncer dans la boue tout seul, ce qui lui procurerait d'autant plus de plaisir lorsqu'elle le remettrait à sa place. Elle ignorait si elle voulait le tuer. Elle n'aimait pas tuer mais si le besoin s'en faisait sentir, elle n'hésitait pas, elle n'en éprouvait jamais le moindre regret. La question était: l'affront que cet homme commettait méritait-il la mort? Pour le moment, Elassa ne pouvait donner de réponse mais elle savait que celle-ci apparaitrait toute seule.
Elle ne prononça pas un mot, ne voyant pas l'utilité de répondre à ce qu'il avait dit. Elle se contenta de le fixer de son regard pénétrant dont les yeux commençaient à prendre une teinte rougeâtre, comme toujours lorsqu'elle s'énervait.
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| | | Kadvaël
Hybride
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Mer 8 Juil 2009 - 13:36 | |
| Il n’obtint nulle réponse, mais cela ne le troubla pas outre mesure. Comme si de rien n’était, avec une parfaite décontraction, il continua à jouer avec son bâton dans le feu avant de finalement lâcher la bûche qui, aussitôt, fut prise d’assaut pas les langues orangées des flammes qui avaient retrouvé leur appétit de bois. Cela fait, il se retourna tranquillement pour faire face à l’humaine. Huhu, en voilà une qui n’avait pas l’air de très bonne humeur. Pourtant, il ne l’avait pas réveillée, enfin, pas aussi brutalement qu’il aurait pu. Et il avait même été plutôt gentil avec elle. Bon, en même temps, il squattait son feu… Mais zut, la forêt appartient à tout le monde ! Y’a pas écrit sur ces quelques mètres carrés « propriété privé de… » … enfin, il ne savait même pas comment elle s’appelait. Et à en juger par son expression, il risquait de ne jamais le savoir. Rapidement, ses yeux violets coururent le long du corps et du visage de celle qui lui faisait face, enregistrant à toute vitesse une multitude de détails dont parmi les plus marquants figuraient les étranges tatouages qui marquaient la peau de la jeune femme. Il n’eut pas l’occasion de s’interroger sur ces signes, car quelque chose d’autre avait déjà capté son attention. Les prunelles de l’inconnue devenaient rouges. À cette vue, il sentit un frisson glisser, sournois, le long de son échine, et il dévisagea la jeune femme avec davantage d’attention, s’attardant notamment sur les oreilles en partie cachées par une opulente chevelure. Se pouvait-il qu’elle ait du sang drow ? L’hybride, paranoïaque de nature, le devenait encore plus lorsqu’il s’agissait des Sombres ; du reste, c’étaient des demi-drows qui avaient causé ses dernières blessures… Pourtant, cette femme avait des traits indéniablement humains. Il avait pris soin de se composer une expression parfaitement impassible, se contentant de darder sur elle un regard impénétrable où nulle émotion ne perçait. Son visage s’anima alors, et sans sourire mais avec un air aimable il reprit : « Merci pour le feu. Je tâcherai de me dépêcher. » Et avec un calme et une absence de gêne qui ne lui ressemblait pas vraiment, il récupéra une grosse bourse à sa ceinture d’où il fit sortir divers petits outils, lames minuscules, pointes métalliques ou roulettes bizarroïdes, ainsi qu’un morceau de bois grossièrement taillé. D’ordinaire il aurait montré davantage de prudence, mais Herran le ménestrel marionettiste était d’un naturel avenant et ne se posait jamais la question de savoir s’il dérangeait et comment il serait accueilli. Tranquillement, il s’assit en tailleurs et déposa au bord du feu, l’extrémité métallique dans les flammes, une petite pique. Il posa le bout de bois sur ses jambes croisées et, s’emparant d’une lame un peu plus grosse que les autres mais dont la longueur ne dépassait pas un doigt, entreprit posément de tailler l’objet, découpant de gros copeaux. Il le sentait avec de plus en plus de netteté, la rage ne faisait que gagner du terrain en l’inconnue qui pouvait très bien lui sauter dessus à tout instant. Herran ne pouvait guère opposer que son calme parfait et son affabilité à la colère bouillonnante de la jeune femme, et sans s’inquiéter aucunement de ce qu’elle allait faire, il poursuivit son ouvrage en silence, baissant la tête sur ses longues mains mais sans oublier, tout de même, de surveiller de temps à autre la silhouette féminine, du coin de l’œil. |
| | | Elassa
Humain
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Mer 8 Juil 2009 - 15:05 | |
| Elassa réalisa qu'elle n'aurait certainement pas la patience d'attendre que l'individu se crée lui même des problèmes. Elle était de plus en plus irritée par cette attitude sans gène. Il la prenait pour une imbécile. S'imaginait-il qu'elle laisserait tranquillement un inconnu s'approprier son territoire? Le monde était immense mais cet idiot avait justement choisi l'infime parcelle qu'Elassa avait décidé d'occuper pour la nuit. La jeune femme se demanda quelles pouvaient être ses motivations si ce n'est la volonté de jouer les enquiquineurs. Il semblait avoir besoin d'un feu mais un feu était la chose la plus banale et la plus simple à réaliser pour un voyageur, il aurait parfaitement pu s'en faire un lui même. Peut être avait-il besoin de compagnie mais il était arrivé quand elle dormait et n'avait pas cherché à la réveiller, cela semblait donc contradictoire avec une envie de contact avec la civilisation. Non, il n'avait aucune excuse pour être là, quand bien même en trouverait-il une, cela ne ferait pas changer Elassa d'avis.
La jeune femme se leva. Que faire? Elle ignorait comment s'y prendre. Elle n'avait pas envie d'attaquer avec les mains immédiatement, elle n'avait pas non plus particulièrement envie d'utiliser les mots. Durant quelques instants, elle réfléchit tout en observant l'intrus s'affairer auprès du feu. Elle n'avait aucune information sur lui. Elle ne savait pas ce qu'il valait au combat, s'il s'énervait rapidement, s'il était plutôt fuyant, elle ne savait même pas sa race puisque ses traits, son corps, son allure semblaient être un mélange de tout. Il en était finalement indéfinissable. Cependant, dans musculature et ses mouvements souples, Elassa pouvait deviner qu'il n'était pas un simple voyageur téméraire mais un individu doté d'une certaine force dans le combat. Jusqu'où s'étendait cette force, Elassa ne pouvait le savoir avant de le voir à l'action, elle devait donc rester prudente et ne pas se lancer dans des conclusions hâtives. Elle remarqua qu'au delà de son attitude insouciante, il l'observait parfois, vigilant malgré les apparences. L'attaque de front semblait donc inutile pour le moment, elle ne pouvait faire jouer l'effet de surprise en sa faveur.
Après l'examen méticuleux de l'inconnu, Elassa s'avança d'un pas tranquille et assuré de manière à lui faire face. Elle ne ferait toujours rien pour le moment mais elle n'allait pas rester muette pour toujours, elle allait parler même si cette action ne l'enchantait gère. Elle dit alors de sa voix calme et glaciale, presque dans un murmure :
Que fais-tu ici ?
Une simple question, seulement quatre mots, Elassa ne s'exprimait jamais gère plus, sauf en cas d'extrême nécessité. Elle n'avait pas été ainsi toute sa vie, cela datait des mois qui avaient suivis son bannissement de sa tribu où elle avait passé des semaines entières seule dans la nature sans jamais rencontrer personne. Elle avait alors découvert comme le silence était agréable et source de sérénité même si elle n'avait jamais été une grande bavarde, elle comme sa tribu. Pourtant, lorsqu'elle devait parler, elle le faisait, elle savait même endosser le rôle d'une personne loquace si cela était nécessaire. Mais son bien être n'avait jamais trouvé d'égal autrement que dans le silence.
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| | | Kadvaël
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Jeu 9 Juil 2009 - 16:51 | |
| Sans en avoir l’air, son visage en partie masqué par de longues mèches aux reflets bleutés, Herran suivit du coin de l’œil la jeune femme qui se levait. Trop furieuse pour rester immobile ? Préparant une attaque ? Il ne s’en préoccupa pas et ses mains ne ralentirent pas un instant dans leur ouvrage, exécutant avec précision ces gestes qu’il connaissait par cœur. La lame, extrêment aiguisée sans en avoir l’air pénétrait dans le bois comme dans du beurre, laissant tomber copeau après copeau tandis qu’une vague forme commençait à naître. « Que fais-tu ici ? » Un murmure. Glacial, mais calme. Herran prit le temps de descendre sa lame jusqu’en bas du bout de bois pour qu’un copeau entier se détache, avant de lever tranquillement la tête vers l’inconnue. Avec une simplicité déconcertante, il répondit : « Je sculpte. » Ce disant, il eut un léger sourire et un petit geste pour désigner ce qu’il tenait dans les mains. Baissant à nouveau les yeux sur son œuvre, l’hybride songea vaguement que l’humaine pouvait considérer assez mal sa réponse, si elle avait attendu autre chose. Mais il n’avait rien d’autre à dire ; il sculptait, c’était vrai, c’était visible, et c’était la seule chose qu’il faisait d’ailleurs ; peut-être que dans dix minutes ou une heure, il ferait autre chose, mais dans l’immédiat il ne voyait rien d’autre à signaler. « Et vous ? » s’enquit-il doucement, sans lever les yeux vers elle. Il n’était pas curieux d’autant qu’il ne la connaissait pas du tout, mais Herran était un personnage poli et il lui retourna donc la question presque machinalement, en se disant, lorsqu’il referma la bouche, qu’elle allait vraisemblablement l’envoyer bouler. Mais ce n’était pas grave. Là-dessus, l’hybride s’intéressa à l’outil qu’il avait déposé dans le feu pour voir comment avançait le chauffage de la lame, puis il retourna l’objet, l’exposant davantage aux flammes. Reportant son attention sur son embryon de pantin, il essuya la poussière de bois en le caressant du plat de la main, puis du bout des doigts, suivant les veines, cherchant les nœuds. Un dernier coup encore… Il découpa un ultime morceau, puis troqua sa grosse lame contre un autre outil, beaucoup plus petit et fin ; maintenant il allait travailler plus dans les détails, pour que cette vague silhouette prenne des contours plus humains. En quelques secondes la tête se distingua du corps ; concentré, Herran travaillait rapidement, sa main droite s’agitant en une sorte de danse au-dessus du morceau de bois qui à chaque geste, chaque éclat de la lame, prenait un peu plus forme. Toutefois, il n’allait pas aussi vite qu’il aurait pu ; malgré ses airs d’inconscient insouciant, il n’était pas non plus idiot au point de ne pas sentir le degré d’énervement auquel son ‘hôtesse’ forcée en arrivait. S’il avait été un peu plus prudent (ou malin…), il aurait peut-être remballé ses cliques et ses claques, mais dans le genre sérénité imperturbable Herran faisait fort. Il se contentait donc de poursuivre innocemment son travail, une petite parcelle de son esprit demeurant tout de même en éveil, au cas où. |
| | | Elassa
Humain
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Jeu 9 Juil 2009 - 18:34 | |
| Elassa était à présent sûre d'au moins une chose : il la prenait pour une imbécile. Il semblait prendre un malin plaisir à l'agacer avec son air détaché et insouciant. Au plus grand désespoir d'Elassa, la stratégie - si c'en était une -, fonctionnait à merveille. La colère d'Elassa se répendait dans tout son être si bien que même si le visage de la jeune femme et son attitude ne laissaient rien parraître (hormis ses yeux qui étaint à présent clairement rouges), les tensions devaient pourtant être parfaitement perceptibles, tant qu'elles en devenaient presque palpables.
Mais cette colère n'était pourtant rien comparé à ce qui pointait déjà le bout de son nez. Oui, Elassa sentait germer en elle le Fléau de sa tribu. Le Fléau était un était de rage et d'agressivité d'une étendue immense qui s'emparait d'Elassa et des membres de son ancienne tribu lorsqu'ils était sujets à des émotions fortes. Cela était généralement la colère, comme dans le cas présent, mais aussi la peur, plus facile à surmonter lorsqu'elle se transforme en colère. Lorsque le Fléau les possédait, ils ne contrôlaient plus leurs agissements, ils ne pouvaient que se laisser aller à leur colère sans rien pouvoir faire pour empêcher un meurtre de leurs mains.
Certains, les plus calmes et maitres d'eux mêmes, arrivaient à limiter les dégats ou encore à repousser le moment où le Fléau s'emparerait d'eux mais jamais plus. Elassa était de ceux là, elle était même la plus talentueuse dans le domaine. Pourtant, elle tuait régulièrement, même à chaque fois qu'elle se retrouvait en face d'un être humain, drow, elfe, hybride. Tous avaient le don de l'énerver. Seuls les plus forts et les plus rapides pouvaient se vanter d'avoir vu Elassa sous l'emprise du Fléau car celui-ci décuplait les facultés physiques, ce qui la rendait redoutable, plus qu'elle ne l'était déjà.
Pour le moment, Elassa se contrôlait encore avec une relative facilité car l'inconnu n'en avait pas encore fait assez pour l'énerver à un seuil qui déclenchait le Fléau. Pour le moment, elle n'agirait toujours pas. Pas encore. Elle s'accroupit de manière à se trouver à la même hauteur que l'intrus. Il était calme et imperturbable dans sa besogne. Im n'avait même pas lévé les yeux lorsqu'il lui avait retourné sa question. Elle décida de parler une nouvelle fois. Elle dit d'un ton identique à celui employé précédemment avec toutefois une pointe à peine perceptible de menace :
Ne me prends pas pour un idiote.
Elassa le fixait de son regard pénétrant, presque sans ciller. Sa sculpture commençait vaguement à ressemblaer à quelque chose. Elle n'avait aucune utilité, la vie de l'homme n'aurait pas changé le moins du monde s'il ne l'avait pas faite. Pourtant il la faisait tout en sachant parfaitement (Elassa en était convaincue) à quel point il l'agaçait et l'irritait. Elassa avait beau chercher, elle trouvait aucune motivation à cela. Quel était son but ? Elle réalisa qu'elle n'aurait probablement jamais la réponse. C'était déçevant mais non insurmontable. Aussi Elassa décida t'elle de chasser toutes les questions sur le pourquoi et le comment de sa tête pour uniquement se contrer sur l'instant présent. Elle aurait besoin de toute sa concentration. |
| | | Kadvaël
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Ven 10 Juil 2009 - 16:56 | |
| « Ne me prends pas pour une idiote. » C’était la deuxième fois qu’elle parlait, et son ton n’avait rien perdu de sa froideur. Au contraire, une vague menace pointait maintenant derrière ces mots glaciaux. Quelle susceptibilité ! Herran leva un regard placide sur la jeune femme qui s’était accroupie devant lui, ses yeux à la hauteur des siens. Une nouvelle fois, un infime mais incontrôlable frisson vint courir le long de son dos à la vue des prunelles rougeoyantes de cette inconnue. Et une fois encore il s’interrogea, malgré les traits clairement humains de cette femme ; drow ? Il ne craignait rien des humains ; des Sombres, en revanche... La brume lointaine qui composait son passé lui soufflait une instinctive répulsion à leur sujet. « Bien », acquiesça-t-il très calmement, d’un ton sérieux, légèrement plus sec que précédemment. Si elle croyait l'impressionner comme ça... Il soutint un instant le regard de l’inconnue qui dardait sur lui deux yeux fixes et flamboyants. L’air semblait presque vibrer autour d’elle, comme sous l’effet d’une tension si intense qu’elle se communiquait à ce qui l’entourait. Il n’aurait pas été étonné de pouvoir apercevoir, bouillonnant sous sa peau, la colère qui courait dans les veines de la jeune femme… Susceptibilité, oui. À moins qu’il ne soit tombé sur elle un jour particulièrement mauvais et sinistre pour elle, ce qui expliquerait alors son humeur pour le moins massacrante. En tout cas, pas question de rentrer dans son jeu. Parfaitement conscient que son calme était plus ou moins son seul bouclier face à la rage croissante de l’inconnue, Herran posait sur elle ses prunelles violettes, assombries par l'obscurité environnante, totalement dénuées de la moindre nuance de défi ; au contraire, elles étaient d’une tranquillité sans pareille. Après quelques secondes il baissa les yeux, ayant senti la lame de son outil déraper. Avec une moue dubitative, Herran ralentit son travail, essayant de rattraper son erreur. Tant pis ; le pantin aurait une tête un peu plus petite que prévue... Ses pensées partirent rapidement à la dérive, s'envolant vers sa future destination, ce qui l'amena à se rappeler qu'il était plus ou moins paumé dans cette forêt. « Au passage, dites-moi, sauriez-vous quel est le chemin d'Ydril ? » [ Waaargh c'nuul =X J'suis sorryy Uu ] |
| | | Elassa
Humain
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Ven 10 Juil 2009 - 17:50 | |
| Elassa remarqua un ton plus tranchant chez l'inconnu. Voilà qu'il se vexait de toute évidence. Son visage était toujours impassible mais Elassa put noter un léger changement dans son attitude. Peu lui importait. C'était lui qui avait surgit de nulle part pour venir l'ennuyer avec ses histoires de sculpture. Lui même avait dit "on ne sait jamais qui on peut rencontrer dans une forêt". Il avait eut la malchance de tomber sur celle qui ne partageait pas son feu. Tant pis pour lui. L'esprit d'Elassa bouillonnait de plus en plus tandis qu'elle s'imaginait les pensées intérieures de l'homme qui, selon elle, s'indignaient de son attitude grossière et peu accueillante. Ce n'était que des conjectures qui avaient plus de chances d'être fausses que vraies, pourtant l'esprit d'Elassa s'évadait et elle tirait des conclusions caricaturales et peu réalistes.
Toutes ces pensées furent stoppées par une question de l'inconnu. Il changeait totalement de sujet. Cela permit à Elassa de revenir à la réalité. Elassa s'était égarée, il était temps pour elle de retrouver toute sa concentration. Ainsi, l'homme allait à Ydril. Elle ne pouvait le croire. Cela signifiait qu'une fois qu'elle l'aurait chassé de cet endroit, elle aurait de fortes chances de le revoir par la suite dans sa route vers Ydril puis dans la ville même. Une malédiction. Cette révélation lui donna envie d'en finir avec lui sur le champ. S'il mourrait, elle ne l'aurait plus dans les pattes. Mais non, cette idée était des plus saugrenues et totalement irréfléchie. Elle doutait que cet homme ait particulièrement envie de la revoir, ce qui lui allait très bien.
Cela ne lui coûtait rien de répondre, elle prit donc de nouveau la parole, toujours du même ton.
Il faut rejoindre la route (elle désigna vaguement une direction derrière elle) puis de la suivre jusqu'à apercevoir une ville. Elle marqua une pause puis reprit : Mais ne change pas de sujet.
Cela n'avait peut être rien à voir mais cette question ressemblait à une tentative pour la disperser autour de sujets futiles. Si c'était le cas, elle ne se laisserait pas berner, pas si facilement. Cependant, elle ne discernait en lui aucune attitude agressive, il n'avait pas l'air sur le point d'attaquer et ne semblait même pas y songer. Elassa restait quand même sur ses gardes car elle même adoptait toujours une attitude neutre avant de combattre pour faire valoir l'effet de surprise. C'était une stratégie des plus banales.
Elassa s'efforça de retrouver plus de calme et de ne plus laisser la colère l'envahir si facilement, cela avait tendance à la faire agir bêtement, sans la moindre réflexion. Ce genre de comportement pouvait lui être fatal. Quelques secondes suffirent. La colère s'était déjà nettement atténuée même si elle était toujours particulièrement présente et englobait toujours l'air autour des deux personnages. Elassa ne retrouverait une parfaite sérénité que lorsqu'elle serait à des kilomètres de cet homme après lui avoir filé une bonne correction. Si elle n'y parvenait pas et se retrouvait contrainte de fuir comme lors des événements de Diantra, son amour propre en serait blessé. Deux échecs d'affilée seraient durs à supporter. Mais elle avait en elle la certitude que si elle ne gagnait pas, elle ne perdrait pas non plus. Le combat serait équitable, à un contre un et Elassa serait fort étonnée s'il détenait des maitrises de combat très supérieures aux siennes (tâche difficile, sa tribu lui avait bien enseigné).
Elassa se demanda si à présent qu'il connaissait son chemin, l'homme allait partir. C'était possible. Mais alors il n'y aurait pas de combat et Elassa serait tranquille. Décevant, elle avait présent une furieuse envie de se défouler un peu, plus encore envie que de retrouver immédiatement sa solitude.
[C'est rien, ça arrive^^] |
| | | Kadvaël
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Dim 12 Juil 2009 - 16:03 | |
| La réponse de la jeune femme n’était pas très précise, mais c’était déjà considérablement mieux que ce que lui-même savait déjà. Du regard, il suivit la vague direction indiquée par l’inconnue ; l’obscurité ne gênait en rien sa vue, et il vit -ou crut voir- la route en question. Du moins, il vit une zone dépourvue d’arbres, ce qui dans cette forêt ne laissait pas beaucoup d’autres possibilités que celles d’une route ou d’une clairière. Combien de temps aurait-il encore à marcher jusqu’à Ydril ? La jeune femme n’avait pas pris la peine de le préciser et il envisageait de lui demander des précisions bien qu’elle ne lui réponse que de très mauvais gré, lorsqu’elle ajouta, un peu abruptement : « Mais ne change pas de sujet. » Surpris, il la regarda, rencontrant sans hésiter ses yeux flamboyants. Changer de sujet ? Comment voulait-elle qu’il change de sujet, puisqu’il n’y en avait eu aucun ! Ou alors ils n’avaient vraiment pas la même définition du mot conversation… Un sourire à peine perceptible, plus près du rictus d’ailleurs, vint soulever le coin de sa lèvre. « Je n’avais pas l’impression que nous parlions de quoi que ce soit… » lui fit-il placidement remarquer à mi-voix. Là-dessus, il haussa vaguement les épaules et piqua du nez sur ses mains. Sous la fascinante chorégraphie de ses longs doigts et de l’outil, le bois prenait rapidement forme, et maintenant la silhouette –encore un peu grossière- d’un petit personnage était parfaitement reconnaissable. L’on eût dit à le voir que sa lame s’animait toute seule, choisissant d’elle-même le meilleur chemin, la meilleure façon de faire naître la vie de ce morceau d’arbre mort. Herran s’interrompit un instant pour s’épousseter les jambes, faisant tomber par-terre la sciure, puis il reprit là où il s’était arrêté. Il était capable de se créer ainsi, en travaillant de la sorte, une petite bulle totalement coupée du monde, un petit univers qui n’appartenait qu’à lui et où ses rêves prenaient forme et vie, taillés dans le bois avec une redoutable précision. Ainsi dans la cohue et le brouhaha permanents du marché, Herran parvenait aisément à s’isoler parfaitement de l’agitation environnante, se concentrant intensément sur son ouvrage. C’était ainsi qu’il faisait ses plus belles pièces ; lorsqu’il arrivait à trouver cet état précieux dans lequel rien de ce qui se passait autour de lui ne pouvait le troubler, il atteignait aussi une sorte de plénitude, de bien-être créatif qui soignait son esprit malade et constamment sur le qui-vive, comme s’il ne pouvait trouver le repos que dans la sculpture. Oui, mais là, bien qu’environné de silence et d’obscurité, Herran ne s’était pas vraiment immergé dans ce qu’il faisait ; peut-être les ondes négatives qu’envoyait la jeune femme bouillonnante à ses côtés n’y étaient-elles pas pour rien… Et puis, en présence d’une parfaite inconnue, il ne pouvait se permettre de se désintéresser totalement des faits et gestes de cette dernière ; la paranoïa a cela de bon qu’elle pousse à la prudence, même lorsque l’on est un insouciant patenté. Il semblait parfaitement calme et imperturbable et de fait, il l’était, comme puisant sa paix intérieure directement dans les veines du bois qu’il taillait consciencieusement. Calme mais pas confiant toutefois ; parmi les habitudes qui ne se perdent jamais, celle de toujours être prêt à réagir en une fraction de seconde figure en bonne place… Cela dit, selon sa philosophie très personnelle Herran estimait qu’on ne contre pas mieux la menace qu’en l’ignorant froidement ; ne voulant voir aucun avertissement dans les paroles de la jeune femme ou son expression, il n’en voyait effectivement aucun. |
| | | Elassa
Humain
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Dim 12 Juil 2009 - 16:46 | |
| Le peu d'ouverture de son interlocuteur exaspéra Elassa. Bien sûr qu'ils avaient une conversation et parlaient de quelque chose. Certes, les deux humanoïdes s'étaient échangés peu de mots, cela ne signifiait pas pour autant qu'ils n'avaient aucune conversation. Pour Elassa, les mots étaient trompeurs et réducteurs, ils réduisaient le monde et contraignaient les individus à parler de choses futiles et sans intérêt. Aux yeux de la jeune femme, un regard, un comportement, en disait bien plus long que des centaines de mots. Elle ne s'étonna pourtant pas que l'homme ne saisisse pas cette dimension de la conversation car au cours de ses voyages, elle avait constaté qu'elle était la seule à penser ainsi. Peut être sa vision était-elle erronée, elle n'en changeait pas pour autant.
Ce n'est pas parce qu'aucun mot n'est prononcé qu'une conversation est inexistante, dit-elle simplement dans un murmure.
Elle ne souhaitait pas s'étendre sur le sujet ni s'expliquer davantage. Il pouvait faire ce qu'il voulait de cette phrase, la méditer comme l'ignorer, la comprendre comme la rejeter. En vérité, ces paroles étaient plus destinées à elle même qu'a l'homme qui lui faisait face.
En attendant, elle voulait toujours qu'il parte et son esprit n'était pas encore délivré de sa tempête. Elle en avait assez de ce sans gène qui s'occupait de choses inutiles simplement pour l'énerver. Quel intérêt de réaliser ce petit bonhomme de bois en pleine nuit et en pleine forêt ? Elle lui avait fait comprendre implicitement qu'elle ne voulait pas de sa présence, il avait ignoré ces avertissements silencieux. Elle était pourtant convaincue qu'il avait parfaitement compris le message qu'elle avait voulut faire passer. Il avait fait la sourde oreille, jouant les idiots. Mais elle voyait qu'il était loin d'être un imbécile et qu'il savait parfaitement ce qu'il faisait. Cela l'exaspérait encore plus. Peut être voulait-il être sous estimé, Elassa ne ferait pas cette erreur. Ne jamais sous estimer un ennemi, que sa force de combat soit connue ou inconnue. Un adversaire en apparence peu habile pouvait parfaitement se transformer en un redoutable combattant.
Elassa se releva de toute sa hauteur. C'en était finit des message implicites, des regards méchants, des paroles froides, des sous entendus. Elle allait être claire à présent. S'il ne comprenait toujours pas, elle lui parlerait dans un langage que tout le monde comprend, un langage universel : les coups. Pour le moment, elle le regarda encore un instant pleinement occupé à sa sculpture. Il semblait dans son monde, seul avec sa petite pièce de bois et ses outils, si bien qu'un imprudent n'aurait pas hésité à attaquer, pensant que l'adversaire était inattentif. Elassa aurait agit ainsi mais ce qu'elle avait pu deviner de l'homme l'en empêchait. Il paraissait peu probable qu'il soit du genre à être distrait à proximité d'une femme comme elle. Elle n'avait pas fait le moindre geste belliqueux mais elle savait que tout en elle n'était qu'agressivité, colère, violence. L'homme l'avait surement sentit et devait être sur ses gardes.
Elassa déclara d'une voix toujours calme, douce et froide :
Il est temps pour toi de partir.
Ces mots étaient certainement inutiles, elle le voyait mal obéir tout à coup, plier bagage et s'en aller sans poser la moindre résistance.
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| | | Kadvaël
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Lun 13 Juil 2009 - 15:56 | |
| Le murmure d’Elassa ne lui tira qu’un haussement de sourcils dubitatif, partiellement masqué par ses longs cheveux. Oui, donc, effectivement, c’était confirmé, ils n’avaient pas la même définition du mot Conversation. Ou alors, il l’avait déjà oublié mais ils avaient échangé de longs et passionnants propos ? Euh, peu probable. Herran avait un tantinet plus de mémoire qu’un poisson rouge et il se souvenait quand même des dernières minutes écoulées. Mais bon, il était inutile d’insister avec cette femme. Les irradiations de colère qui émanaient d’elle ne l’impressionnaient pas outre mesure, mais, n’étant pas particulièrement loquace, il ne voyait pas l’intérêt de relancer le dialogue ni de débattre sur le sujet, d’autant que l’humaine ne semblait pas, elle non plus, très encline à la discussion. Rapidement, ses pensées dérivèrent, s’éloignant rapidement du moment présent, comme souvent d’ailleurs ; il était rare qu’il reste longuement centré sur la même chose… Ydril. Dans quelques jours tout au plus il aurait atteint ce grand port ; que lui réservait cette ville ? Il s’y était dirigé plus par hasard qu’en suivant un objectif réel. Il devait s’éloigner de Diantra, ne pouvait par sécurité quitter les terres humaines, et préférait aux petits bourgs les grandes villes dans lesquelles un nouveau venu passe inaperçu. Donc, finalement, les choix s’étaient avérés plutôt restreints. Ydril était grande, il ne serait pas difficile de se fondre dans la masse. Il pourrait y faire des rencontres et des découvertes intéressantes, il le sentait, d’autant plus qu’en tant que port actif la cité voyait beaucoup de passage, beaucoup d’étrangers et de navigateurs de passage. Et dès que les choses risqueraient de tourner à son désavantage, il prendrait, comme toujours, la poudre d’escampette et disparaîtrait dans la nature, réapparaissant ailleurs, sous une autre identité. Peut-être pourrait-il s’embarquer sur un bateau, d’ailleurs… Il n’avait jamais tenté cette expérience, mais il ne serait pas dur de se faire passer pour un matelot et de partir au large ainsi… Oui, mais en pleine mer toute possibilité de fuite serait coupée. Et cela l’obligerait à se cantonner à un seul et unique rôle, pendant un bon bout de temps… Alors que le vent du large, chargé d’air salé, soufflait dans sa tête, une voix féminine, froidement calme, parvint à ses oreilles. Temps de partir ? C’était bien ce que venait de dire la jeune femme. Herran fit la moue en interrompant son travail pour contempler sa création, puis il jeta un coup d’œil à l’outil qui continuait de chauffer. Le métal n’avait pas encore pris la teinte incandescente du fer chauffé à blanc, s’il l’utilisait maintenant ça ne servirait à rien. Tout ça n’aurait été que du temps perdu. « Je crains que pas tout à fait », répondit-il tranquillement, en reprenant son taillage. Sa lame fit deux allers-retours, puis il leva les yeux vers la jeune femme qui s’était levée pour le dominer de toute sa hauteur. Manœuvre moyennement utile puisqu’il savait pertinemment que debout, il était considérablement plus grand. « Ma présence vous est-elle donc à ce point insupportable ? » demanda-t-il avec une franchise et une simplicité déconcertantes. |
| | | Elassa
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Lun 13 Juil 2009 - 17:06 | |
| Elassa ne fut pas surprise lorsqu'elle entendit la réponse de l'homme. C'était logique, elle même n'aurait pas agit différemment. Cela dit, seule son orgueil aurait motivé ce choix et l'homme semblait retenu par son ouvrage. Mais peut être y avait-il une part de fierté tout de même mais cela, elle ne pouvait le savoir. C'était possible, elle pouvait pourtant parfaitement se tromper.
La jeune femme contractait ses muscles, prête à attaquer lorsqu'une question inattendue fusa. Jamais personne ne lui avait posé cette question, le ton de sa voix et son attitude étant suffisamment éloquent. Elle réfléchit un instant à ce qu'elle répondrait. A vrai dire, elle ne connaissait même pas vraiment la réponse, elle ne lui était même pas venue à l'esprit. Elle analysa quelques instants ses propres sentiments, éloignant son attention de l'homme pour la première fois depuis qu'il était là. Elle se sentait en colère, c'était évident. Elle avait aussi une furieuse envie de bouger, de courir, de se défouler. Un autre sentiment, plus enfoui au fond d'elle même : la mélancolie, mais celui là ne la quittait jamais. Comme il était au fond, elle l'ignorait facilement, ce qu'elle fit immédiatement, comme si elle l'enfermait dans une boite à double tour. Elle se sentait aussi merveilleusement libre. Mais ce sentiment était atténué, entravé depuis qu'elle s'était réveillée. Il était pourtant celui auquel elle tenait le plus. La réponse à la question était donc là, claire comme de l'eau de roche.
Oui, répondit-elle sans détour dans un souffle.
Elle soupira doucement puis s'éloigna de l'homme pour se diriger vers son cheval qui somnolait, nullement ennuyé par la présence de l'inconnu ni par l'atmosphère tendue. Elle farfouilla sur la selle quelques minutes puis trouva ce qu'elle cherchait : sa gourde. Elle prit l'objet et donna une rapide caresse à sa monture. Ensuite, elle se dirigea vers le ruisseau où elle remplit sa gourde. Cela fait, elle la posa sur le sol puis se pencha pour boire du liquide précieux avec ses mains. Ses sens étaient toujours en alerte mais si elle ne pensait pas que l'intrus choisirait ce moment pour attaquer. Rassasiée, elle retourna auprès de sa jument et, tout en y accrochant sa gourde, dit d'une voix légèrement plus détachée que précédemment :
Mais je ne serait pas débarrassée de toi de si tôt puisque qu'il semblerait que nous allions dans la même direction.
Sa gourde attachée solidement à la selle, elle retourna en face de l'homme puis s'accroupit de nouveau pour le regarder dans les yeux.
Alors que faire ? demanda-t-elle avec sérieux, de sa voix toujours froide et douce.
Elle changeait subitement d'attitude, elle ignorait elle même ce qu'elle faisait et pourquoi elle le faisait. Pour une fois, elle avait laissé ses impulsions prendre le dessus et elle arrêtait de constamment réfléchir à tout. Elle ne savait pas vraiment où cette conduite allait la mener, si cela conduirait à sa perte ou non mais tant pis. Malgré une éloquence plus marquée, elle était toujours aussi peu agréable et son ton était toujours tranchant, sa la moindre marque de sympathie ni d'avenance. |
| | | Kadvaël
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Mar 14 Juil 2009 - 14:32 | |
| La réponse ne se fit attendre qu’un instant avant de fuser, claire et nette. Ce « oui », relativement prévisible d’ailleurs, ne surprit pas vraiment Herran vu le peu de sympathie que lui avait jusque-là manifesté la jeune femme… Néanmoins, après avoir parlé l’inconnue se détourna de lui pour farfouiller dans ses affaires. Elle l’ignorait pour la première fois ; s’attendait-elle à ce que maintenant, après cette réponse et face à ce comportement, il remballe tout et reparte d’où il était venu ? En tout cas cette idée n’effleura pas Herran, toujours convaincu que partir maintenant réduirait à néant tout le début de son travail. Il se replongea donc dans son ouvrage, les yeux fixés sur l’outil habilement manié, ses oreilles le renseignant plus ou moins sur les faits et gestes de la jeune femme qui, au bout d’un moment, reprit la parole. Tiens donc, elle aussi se rendait donc à Ydril ? Il ne répondit rien, jusqu’à ce qu’elle revienne se planter devant lui. Il leva alors la tête pour lui rendre son regard, sans se départir de sa calme assurance. Voilà maintenant qu’elle lui demandait que faire… Brusque revirement de situation qui pourtant ne troubla pas un instant Herran. Il la contempla un instant d’un air dubitatif, puis haussa légèrement les épaules. « Ma réponse influera-t-elle réellement sur votre décision ? » demanda-t-il avec sincérité, observant alternativement chacun des yeux de la jeune femme. Pour sa part, il en doutait. Elle avait l’air plutôt déterminée, donnant l’impression d’une femme qui ne suivait que son propre avis, et puis jusque-là, elle lui avait plutôt clairement montré qu’il n’était rien à ses yeux, sinon quelqu’un dont la présence l’« insupportait »… Aussi baissa-t-il les yeux, n’attendant pas spécialement de réponse. Il rangea la lame qu’il avait utilisée jusque-là dans sa bourse à outils et en sortit un autre ustensile, encore plus petit. Maintenant commençait le travail de précision, le moment le plus délicat. À présent les différences entre chaque passage de l’outil sur le bois étaient imperceptibles. Aux yeux du néophyte, cela ne changeait strictement rien, mais Herran, lui, voyait la modification, pas vraiment dans la forme de la silhouette en elle-même, mais dans l’équilibre global de l’objet. « Vous savez, reprit-il, rien ne vous oblige à voyager avec moi. » Il se doutait même que ce serait justement ce qu’elle éviterait… « Par contre, l’inverse est moins vrai » reconnut-il après une brève pause, le temps d’épousseter la sculpture. Ce disant, il jeta un coup d’œil vers le feu, où l’outil ne tarderait plus à arriver à la température désirée. « Cela dit… Quelles que soient nos destinations respectives je doute que nos chemins se recroisent un jour. » L’hybride savait déjà qu’Herran ne survivrait pas à cette nuit ; à peine aurait-il retrouvé sa solitude dans l’obscurité que cette identité se dissoudrait, disparaîtrait. Peut-être l’hybride retrouverait-il la jeune femme par hasard, au détour d’un chemin, mais elle ne le reconnaîtrait pas. Car il ne serait pas le même. Toutefois, elle ne pouvait certes pas interpréter ainsi ses paroles. |
| | | Elassa
Humain
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Mar 14 Juil 2009 - 16:44 | |
| Si sa réponse influerait sur son choix ? Elle n'en savait rien, cela dépendait de la réponse. Réponse qui ne vint pas. Ou alors d'un moyen détourné peut être. Elassa ne s'en préoccupa pas outre mesure. Après tout, cette question qu'elle avait posée à haute voix n'était que la retranscription intelligible de ce qu'elle se demandait à elle même, l'homme ne l'aurait sans doute pas finalement éclairée sur la marche à suivre. Elle ignorait d'ailleurs si, quand bien même il aurait fait une suggestion, elle aurait suivi sa proposition. Probablement pas. Elle ne savait toujours pas ce qu'elle allait faire. Elle était tentée de frapper un coup, de quelque manière que ce soit - physiquement ou moralement bien que cette dernière alternative fut plus difficile à réaliser -, puis de s'en aller tout simplement. Ses pieds étaient pourtant retenus en cet endroit, comme fixés par des clous invisibles au sol. Partir équivaudrait à une perte pour elle. C'était donc exclus.
Il parla de nouveau. Elle n'allait certainement pas s'encombrer de cette présence durant sa route, dans la mesure du possible bien entendu car le hasard est imprévisible et incontrôlable. Il surgissait lorsque l'on l'attendait le moins. Quelque chose comme un mauvais pressentiment lui soufflait qu'elle recroiserait l'individu lors de sa route. Même si cela se faisait sans qu'elle le voie. Elle espérait que les choses se passent ainsi. Il suffisait d'une fois pour rencontrer un enquiquineur, leur race existant à profusion partout dans ce monde. Elle n'avait aucune envie de s'encombrer du même deux fois. Cela lui était pourtant déjà arrivé. Le hasard, bien entendu. Or cette situation forçait le hasard puisqu'au lieu de partir dans des directions opposées, il allaient dans la même. Cela augmentait considérablement leurs chances de se revoir même si par bonheur la population d'Ydril était nombreuse.
Combien de temps resterait-il encore ici ? Tout à coup, elle se dégouta elle même. Elle était là à attendre sagement qu'il daigne désirer partir sans agir de quelque manière que ce soit alors qu'elle ne désirait qu'une chose : recouvrer sa solitude. Cela ne lui ressemblait pas, elle se faisait honte. L'inconnu avait réussit à l'éloigner de ses buts et de ses intentions dans son attitude détachée et calme. Si cela avait été une stratégie délibérée, il avait bien joué son jeu. Pas question de tolérer plus longtemps cette infamie. La rage refluait de nouveau dans son corps. Elle contracta ses muscles, prête à bondir pour la énième fois de la soirée. Seulement cette fois rien ne l'arrêterait. Rien.
La jeune femme bondit si vite que l'homme n'eut probablement pas le temps de réalisait ce qu'elle faisait. Elle attérit sur lui telle un puma qui bondit sur sa proie. Elle se retrouva à califourchon sur le ventre de l'homme étalé par terre. Voilà qu'elle ne se maitrisait plus, elle ne contrôlait plus ses actes, le Fléau décidait pour elle. Il l'avait finalement prise, elle ne pouvait plus lutter contre lui, elle n'était parvenue qu'a reculer l'échéance. Ses yeux dévinrent plus rouge qu'ils ne l'étaient déjà, ils étaient à présent rouge vif. Elle se sentait comme dirigée par un marrionetiste invisible, sous l'emprise d'une force suppérieure à elle même. Elle était prise au piège d'elle même. Elle resentait une colère si forte, une rage dépassant tout ce qu'un être humain normal peut ressentir. Les traits de son visage se tendirent. Elle était un monstre, un monstre assoiffé de sang dont la seule volonté était de tuer. Tuer. Elle voulait tuer. Elle ne pouvait que tuer. C'était vital, comme si elle devait aspirer le souffle de vie d'un autre pour ne pas perdre le sien. Elle leva son poignard, se préparant à frapper en plein milieu du front de l'homme, le retenant de sa poigne devenue d'acier. |
| | | Kadvaël
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Mer 15 Juil 2009 - 15:21 | |
| Herran n'obtint nulle réponse, ce qui ne le troubla pas. Parfaitement inconscient de l'état d'esprit de la jeune femme et de la tempête en préparation, il s'appliquait sur sa tâche, patiemment, imperturbablement. Alors qu'il jetait un regard impatient au feu, jugeant que le métal était maintenant assez chaud, Herran capta un brusque mouvement du coin de l’œil. Une fraction de seconde après, il se retrouva plaqué au sol, la tête dangereusement proche des flammes. D’un bond trop rapide pour lui laisser le temps d’esquiver, la jeune femme venait de se jeter sur lui, l’immobilisant par-terre. Jamais il n’avait vu de tels yeux sur une humaine, et peut-être pas même chez un drow. Étincelant d’un rouge vif, d’un rouge sang, ils irradiaient la rage… Mais ce ne fut pas cela qui décida l’hybride. Pas plus que le mélange de haine et de fureur qui déformait les traits de la femme, rendant presque méconnaissable son visage. Ni même le poignard que son agresseuse leva avec la ferme et très visible intention de le planter sur lui, et de préférence bien sûr en un point vital. Non, ce fut le bref mais lancinant éclair qui parcourut son dos lorsqu’il se retrouva plaqué par-terre, et qui lui rappela ses blessures et son précédent combat. Ce qui lui fit décider que deux raclées en moins de quarante-huit heures, c’était beaucoup trop à son goût. Aiguillé par le danger qui se profilait, son esprit, plus clair que jamais, calcula en une fraction de seconde que ses armes étaient hors d’atteinte ; la femme était assise sur son ventre, or les dirks étaient à ses hanches, masqués dans les pris de vêtements.... Si elle frappait avec son poignard, il aurait beaucoup de mal à stopper ou esquiver le coup ; quant à le dévier… c’était risqué. Une idée germa alors dans son esprit… Quittant enfin la parfaite immobilité qu’il avait opposée à l’attaque frontale de l’humaine, Herran avec un brusque coup de reins roula sur le côté, sans parvenir à se libérer pour de bon de l’emprise de son agresseuse, lança sa main en avant, dans le feu. Il eut de la chance, ses doigts rencontrèrent immédiatement la matière dure et lisse de son outil dont il se saisit sans hésiter. D’un large mouvement du bras, il visa avec la lame chauffée à blanc la gorge de la jeune femme. Qu’atteignit-il ? Vêtements, chair ? Il sentit un contact au bout de son arme improvisée mais ne prit pas le temps de vérifier si son attaque avait porté comme il le souhait et se contenta d'enfoncer la petite lame à l'aveuglette ; la riposte n'avait duré qu'à peine quelques petites secondes et, grâce à l’effet de surprise, à la blessure occasionnée ou à l’élan qu’il avait pris, l’hybride parvint à faire basculer la femme dont il se dégagea suffisamment pour se mettre à genoux. Herran était encore calme, très calme, ses sens exacerbés et son esprit fonctionnant plus vite que jamais, capable de calculer et mesurer tous ses coups sans pour autant les retarder ; mais il se connaissait, il savait quel effet le sang et la douleur avaient sur lui et espérait sans la moindre illusion en finir avant de devenir un drow. |
| | | Elassa
Humain
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Mer 15 Juil 2009 - 16:46 | |
| Elassa ne put frapper l'homme de son poignard. Il ripostait. Elle n'eut que quelques secondes pour réagir à l'attaque de son ennemi. Elle esquiva le coup de justesse mais la lame traça une ligne écarlate sur son cou. Ce n'était qu'une égratignure, elle ne sentait même plus la douleur. Seules les blessures graves pourraient l'arrêter dans sa course effrénée vers la mort. La mort de son ennemi. Elle ne rêvait plus que de cela. Toutes ses pensées, tous ses gestes n'avaient plus que pour impulsion la mort.
Sa proie n'avait pas simplement attendu la mort, comme la plupart de ses ennemis le faisaient. Le combat serait probablement plus long. Plus long et plus difficile. Elle n'avait même pas conscience de cela. Son esprit s'était comme reconfiguré, il avait effacé tout ce qui s'écartait un tant soi peu de l'attaque, plus rien n'existait autour. Seule la rage était là. La rage et bien sûr cet homme. Elle ne réfléchissait plus. Elle avait la désagréable sensation d'être extérieure à la scène et d'observer son corps bouger sans qu'elle ne lui ai rien demandé. De toutes ses forces, elle tentait de réintégrer son corps mais il la repoussait systématiquement, elle n'était plus la bienvenue. Tout ce qu'elle pouvait faire était d'éprouver sa rage. Elle abandonna rapidement la lutte contre elle même et laissa le Fléau l'emporter. Elle n'était plus là. Elle se laissait dominer par la rage.
Sa proie s'était échappée de son emprise. A peine une seconde s'écoula avant qu'elle ne reprenne l'attaque. Elle poussa un grognement digne d'un animal et fendit l'air de son poignard. Si elle le touchât, son coup n'était pas mortel, pas plus que ce qu'elle avait reçut de sa part. Elle enchaina alors les coups et les attaques à une vitesse vertigineuse, variant les endroits visés, privilégiant la précision à la force mais rien n'était pensé et réfléchit, il n'y avait pas la moindre stratégie dans se coups, hormis la vitesse. C'était justement pour cette raison qu'Elassa craignait tant le Fléau. Ses facultés physiques (vitesse, force, précision) avaient beau être multipliées, elle devenait vulnérable face aux adversaires qualifiés.
Cependant, plus rien ne pouvait l'arrêter à présent. Les mots seraient inutiles, tout comme les gestes. Tout ce que l'homme pouvait faire, c'était fuir, tuer ou être tué. Mais même fuir était difficile, elle ne le laisserait pas s'échapper si facilement, elle le poursuivrait autant de temps que le Fléau la posséderait, et sur cela, on ne pouvait faire aucun pronostic tant les cas étaient variés.
[Désolée c'est pas très long ] |
| | | Kadvaël
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Jeu 16 Juil 2009 - 15:06 | |
| [Pas de prob', c'est pas la quantité qui compte ^^] Sans lui laisser une seconde de répit l’humaine repartit à l’attaque, précédée de son poignard dont la pointe l’atteignit à l’épaule, déchirant le tissu de sa tunique avec un filet de sang dont Herran ne se préoccupa pas, car déjà la jeune femme visait son ventre et il se releva promptement, faisant un bond en arrière pour esquiver l’attaque. Esquiver, voilà tout ce qu’il pouvait faire pour l’instant ; son adversaire était dangereusement rapide, et imprévisible. D’abord, la laisser mener le combat, éviter les coups et l’observer pour comprendre sa stratégie. Ensuite seulement, attaquer à son tour. Herran n’était pas inactif pour autant. Le manche de l’outil qui lui servait d’arme chauffait sa paume et dès qu’il voyait une ouverture, il lançait la petite lame à l’attaque, même s’il savait que malgré la température du métal il ne causerait ainsi guère de dommages à son agresseuse. Toutefois, à esquiver et se déplacer sans cesse, l’hybride se sentit fatiguer beaucoup plus vite que d’ordinaire. Maudissant les deux crétins qui l’avaient blessé quelques jours plus tôt, il était conscient que sa situation ne pouvait qu’être provisoire, jamais il ne vaincrait cette femme par ce moyen, mais il n’avait de toute façon jamais eu l’intention de se plonger dans ce combat, à vrai dire il n’avait pas vraiment l’intention de se battre, il cherchait juste une issue, un moyen de freiner l’humaine le temps de se volatiliser dans la nature. Mais la jeune femme enchaînait les coups avec une vitesse peu commune, sans même paraître s’essouffler, comme mue par une force supérieure. C’est alors que, rencontrant une fois encore l’éclat écarlate de ses yeux enragés, Herran comprit qu’en cet instant, elle n’aspirait qu’à un seul et unique but : le tuer. Et qu’elle ne faiblirait pas avant d’avoir rempli cet objectif. Savoir qu’on en veut à votre vie est une chose, le lire dans le regard de la personne qui vous fait face en est une autre. Il comprit alors seulement qu’il devait la prendre au sérieux, s’il ne voulait pas que son chemin s’arrête ici, dans cette forêt au bord de la route d’Ydril. Subitement, comme surgies de nulle part, deux longues dagues effilées apparurent dans ses mains, dissimulées jusque-là dans les replis de ses vêtements. Les dirks parurent s’animer d’eux-mêmes, lames brillantes et tranchantes assoiffées de sang. Les armes fendaient l’air, dans la continuité directe des bras de l’hybride qui sans hésiter et renonçant à esquiver les coups, se jeta sur l’humaine, bien décidé à renverser la situation en sa faveur. Mais les choses n’étaient pas si faciles ; c’était une combattante coriace… Commença alors une danse sans fin, valse en duo des deux adversaires qui jamais ne demeuraient immobiles, animés par une croissante fureur de combat, infatigables. Ils se mouvaient avec rapidité et souplesse, dans une infernale chorégraphie qui promettait d’être fatale pour l’un des deux. Le premier à ralentir la cadence serait aussi le premier à mordre la poussière… Herran sentait son corps protester contre cette nouvelle épreuve mais ignora délibérément les signaux d’alarme que lui envoyait, entre autres, sa jambe blessée. Pas question de laisser filtrer le moindre signe de faiblesse. Il attaquait moins fréquemment que la jeune femme, mais calculait chacun de ses coups, histoire que ses dirks dirigés avec précision ne rencontrent que rarement le vide. Elle l’avait touché plusieurs fois, ainsi qu’en témoignaient les diverses estafilades d’où s’échappaient quelques gouttes carmin, mais il ne paraissait pas s’en être rendu compte, au contraire chaque nouvelle blessure semblait le rendre plus rapide, plus déterminé. Il sentait, commençant à bouillonner en lui, une sourde colère qui se diffusait dans son corps. Mais ce n’était pas la rage pure, incontrôlable et destructrice qui l’avait déjà poussé à accomplir des carnages ; c’était le substitut à la peur, une farouche volonté, non de tuer, mais de vivre, car il était conscient que c’était bien sa vie qui était en jeu, et son instinct s’animait, le poussant à approcher de ses limites pour la protéger. Qui serait le plus fort, dans ce combat ? Le désir de vivre, ou celui de tuer, qu’irradiait la jeune femme ? Dans une attaque particulièrement bien ajustée, l’humaine frappa l’avant-bras d’Herran et la lame dérapa vers sa main, entamant ses doigts, et sous la force du coup son dirk lui échappa en même temps qu’un jet de sang. Un grognement de douleur et de colère mêlées lui échappa mais par réflexe, il s’empara du poignet de la jeune femme, l’enfermant brutalement entre ses longs doigts ensanglantés, et il serra de plus en plus fort, comme s’il cherchait à briser l’os. |
| | | Elassa
Humain
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Jeu 16 Juil 2009 - 16:21 | |
| Le combat perdurait encore et toujours. Il ne faiblissait pas, au contraire, il était de plus en plus intense. L'éclat de l'acier en cette nuit de pleine lune, le son des lames qui s'entrechoquaient et la danse mortelle de deux humains semblaient dominer la nuit et la forêt. Comme si tous les êtres vivants aux alentours avaient cessé toute activité pour laisser place à l'événement. Tous les souffles étaient en suspens, en attente de l'issue fatale du combat. Car il semblait évident qu'une vie s'éteindrait cette nuit là, nul ne pouvait concevoir une autre possibilité. Les deux combattants en étaient conscients, cela ne rendait la lutte que plus féroce. Chacun donnait tout ce qu'il avait en lui, puisait toutes les forces dont il disposait pour ne pas devenir un corps gisant sans vie qui serait oublié là et dévoré par les bêtes sauvages. Tous deux voulaient vivre.
Elassa avait tenu un certain avantage dans un premier temps. Elle avait pendant quelques minutes été la seule à attaquer réellement, l'homme se contentant d'esquiver les coups autant que possible. Mais il était aussi rapide et rompu au combat, elle ne l'avait blessé que peu de fois, toujours des blessures superficielles. La seule chose sur laquelle elle pouvait compter, c'était sur l'épuisement de son adversaire. Elle l'aurait à l'usure. Elle avait alors encore accéléré la fréquence de ses attaques. Elle ne se sentait pas fatiguée, elle n'y pensait même pas. Elle était parfaitement concentrée sur ses attaques, expulsant toute autre préoccupation de son esprit. Mais elle n'était qu'une humaine, elle aurait beau ignorer la fatigue, elle viendrait tout de même à un moment ou un autre. Cependant, elle savait qu'elle pourrait tenir encore longuement, elle était endurante. Elle espérait que ce ne fut pas le cas de son adversaire.
Puis le combat prit un autre tournant. Quelque chose semblait s'être réveillé en l'homme qui lui faisait face et celui-ci décida de riposter. Il ne se contentait plus d'éviter les coups, à présent il attaquait. La tâche n'en fut que plus difficile. Plus que de simplement abattre son poignard à divers endroits vers son adversaire, Elassa devait parer et esquiver les coups. La fatigue commençait à se faire sentir, elle n'en montra rien, elle l'ignora tant qu'elle pouvait. Plusieurs fois elle fut touchée, de simples éraflures mais qui multipliées contribueraient à son épuisement et à sa perte. Son adversaire ne fut pas au repos pour autant, elle continuait à varier les attaques tout en rapidité et en souplesse. Elle toucha ainsi elle aussi plusieurs fois son ennemi.
Mais le combat n'avançait pas, il trainait en longueur, toutes les blessures superficielles ne ralentissant ni l'un ni l'autre. Elassa sentit une légère faille dans la défense de son adversaire, elle en profita. Elle réussit à le désarmer. Enfin une ouverture, elle se prépara à lui porter un coup fatal, profitant de la légère baisse d'attention qu'avait provoquée la perte d'une de ses armes chez l'homme. Une fois encore, elle n'y parvint pas. Voilà deux fois qu'elle sentait son adversaire à sa merci, et deux fois qu'il réussissait à lui échapper. Cela amplifia sa rage. L'homme lui saisit le poignet. Elle tenta de s'en échapper mais l'emprise était de plus en plus forte. Si forte que sa main s'ouvrit d'elle même, laissant tomber sa seule arme au sol, pour le moment hors d'atteinte. La combat sembla alors en suspens quelques secondes. Pour la première fois depuis qu'il avait commencé, Elassa se retrouva presque immobile. Elle était stupéfaite, elle ne s'était pas attendue à un tel revirement de situation.
Son instant de léthargie fut de courte durée. Elle se ressaisit rapidement. Elle pouvait très bien se battre et vaincre sans poignard, elle avait été formée pour cela. De plus, la présence du Fléau était si forte en elle qu'un simple désarmement ne pouvait pas l'arrêter. Elle se mit à frapper de toutes ses forces sur le bras de son ennemi avec le côté de sa main encore libre de ses mouvements. Elle frappa comme si sa vie en dépendait à coups répétés. Elle souhaitait qu'il la lâche, elle voulait pouvoir bouger sa main. Mais elle doutât qu'elle le puisse, même s'il la lâchait car elle avait entendu un petit craquement sec. Son poignet était cassé, elle ne pourrait plus rien espérer de lui pour ce combat. Elle cessa de s'acharner sur le bras de l'homme pour lui donner un coup de pied dans le ventre. Ce coup, manquant d'élan, fut peu violent. Elle lui en administra un autre. Puis elle se mit à enchainer les coups tant qu'elle pouvait, utilisant ses jambes et sa main libre. Elle continua encore et encore, peu rapide et peu puissante à cause de la posture indélicate dans laquelle elle se trouvait. Malgré cela, elle continuait sans relâche. Elle voulait sa main, elle voulait vaincre. Sa rage était plus intense que jamais, sa détermination l'était encore plus. |
| | | Kadvaël
Hybride
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Lun 20 Juil 2009 - 16:13 | |
| Maintenant qu’il le tenait, Herran n’avait plus l’intention de lâcher le bras de la jeune femme. Compulsivement, ses doigts se resserrèrent davantage encore, en un implacable étau qui, soudain, fit lâcher son arme à l’humaine. Dès lors, c’est à mains nues qu’elle continua à se battre, frappant le bras de l’hybride de toutes ses forces, ce qui n’eut d’autre résultat que de contracter d’autant plus ses doigts sur le poignet prisonnier. Soudain, il sentit plus qu’il n’entendit un bruit, bref et sec, craquement d’un os sous sa main. Une vague surprise naquit en lui lorsqu’il réalisa qu’il avait serré sa brise jusqu’à briser le poignet, très vite oubliée. En tout cas s’il avait espéré neutraliser ainsi son adversaire, c’était raté ; usant de ses jambes et de son bras libre, la jeune femme visait désormais tout son corps, faisant pleuvoir sur lui une avalanche de coups qui, s’ils n’étaient pas mortels, n’en étaient pas spécialement agréables pour autant… La jeune femme réussit à lui flanquer un coup dans le ventre qui lui coupa momentanément la respiration, le pliant en deux. Il se redressa aussitôt, n’ayant absolument pas envie de se prendre un coup dans la tête par la même occasion, et pour toute réponse tordit violemment le bras de son adversaire. Herran leva le dirk qui lui restait, bien décidé à en finir ; malgré les violentes gesticulations de son adversaire qui se débattait sans faiblir, il était en position de force, seul détenteur d’une arme et libre de ses mouvements. La lame argentée s’immobilisa un bref instant au-dessus de sa future victime, avant de s’abaisser à toute vitesse… mais pas du tout là où il l’avait prévu. La jeune femme venait d’administrer à Herran un coup de pied qui, malgré sa force, ne lui aurait fait guère de mal… s’il n’avait pas atteint sa jambe. Précisément celle qui, après avoir été partiellement déchiquetée dans un combat, était encore serrée dans un bandage aussi improvisé que peu efficace. L’hybride avait tenu debout jusque-là surtout parce qu’il avait réussi à ignorer les signaux de ses nerfs ; mais là, dans une explosion de douleur, sa jambe céda sous lui. Herran tomba avec un grognement de douleur, entraînant dans sa chute son adversaire, qu’il n’avait toujours pas lâchée. Dès qu’il sentit le sol contre lui, il se recroquevilla pour se protéger et, lâchant enfin la jeune femme, roula loin d’elle pour éviter les coups qu’elle ne manquerait pas de lui asséner. Il se redressa, mais resta assis car il savait qu’il ne pouvait pas encore se relever, et brandit son dirk, prêt à défendre chèrement sa peau. Machinalement, il essuya les doigts poisseux de sa main libre, chercha du regard la dague qu’il avait perdue sans cesser de surveiller son adversaire. Il repéra le dirk, par-terre, à quelques mètres, mais ne fit rien pour le récupérer car une idée venait de traverser son esprit. Jusque-là, sa seule issue lui avait paru être le combat ; tuer son agresseuse semblait être le seul moyen de s’en tirer vivant. Maintenant qu’il avait quelques secondes de répit, une autre option lui apparaissait, un peu plus sage et prudente dans la mesure où le résultat était bien moins incertain que celui du duel. La monture de la jeune femme était toute proche ; dans son état, il ne pouvait guère marcher et encore moins courir, mais monter à cheval, ce ne devait pas être si compliqué… Et c’était plus rapide… [ Désolé pour le temps de réponse, j'ai pas pu me connecter plus tôt ... ] |
| | | Elassa
Humain
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Mer 22 Juil 2009 - 11:58 | |
| [C'est pas grave. Je m'excuse aussi, je suis partie deux jours et je n'ai pas pu répondre.]
Elassa avait continué à frapper. Au début, ses coups ne changèrent pas grand chose à la situation. C'était comme frapper dans un bloc de mousse, il semblait insensible à ses coups. Mais c'était normal, tout ce qu'elle faisait avait si peu de puissance et de rapidité qu'elle en avait même honte. Mais elle ne pouvait agir autrement, tout ce qu'elle pouvait faire était de ne pas abandonner la lutte. Si elle devait succomber, ce serait en ayant déployé toutes les forces qu'elle possédait. A l'instant de sa mort, nulle lueur de regret ne traverserait son regard. Elle partirait le cœur tranquille, sachant qu'elle n'était pas faible.
Mais son heure n'avait pas sonné. Alors qu'il s'appretait à lui administrer un coup fatal, par le plus grand des hasard, elle trouva son point faible. Sa jambe. Elle ignorait ce qui faisait qu'il était si sensible à cet endroit, probablement une ancienne blessure qui avait laissé des traces, toujours est-il que quelques secondes plus tard, elle fut libre. Durant un instant, elle ne fit rien, elle savoura sa liberté de mouvements retrouvée. Mais son poignet était douloureux, très douloureux. En luttant pour se délivrer, elle n'avait pas songé à la douleur, elle l'avait expulsée de sa tête pour la remettre à plus tard. Mais maintenant qu'elle était momentanément inoccupée, elle la ressentait avec force. Ce n'était pas la première fois qu'elle se cassait un os mais cela était toujours aussi douloureux. Elle ne pouvait faire un seul mouvement de sa main sans ressentir une explosion de souffrance. Elle avait cependant un avantage à présent car elle pouvait marcher, sauter, courir et combattre avec sa main valide. Son adversaire, lui, était immobilisé au sol.
Son attention se reporta sur ce dernier. Elle l'avait négligé quelques secondes. Des secondes cruciales car, elle ne le savait pas, mais c'est durant ce laps de temps qu'il échafauda son plan d'évasion. Si elle l'avait observé à ce moment là, elle aurait pu deviner ses intentions. Ce ne fut pas le cas et elle sentait au fond d'elle même qu'elle avait raté une information de la plus haute importance. Elle ne pouvait cependant pas revenir en arrière, elle devait agir vite à présent et l'empêcher de faire ce qu'il comptait faire, quoi que ce fut. Son arme était trop loin et aller la chercher lui ferait perdre de précieuses secondes. Non, elle devait poursuivre son combat à main nues.
Sans réfléchir plus, elle bondit sur son adversaire, toujours cette rage de tuer bouillonnant en elle. Elle ne le laisserait pas s'enfuir, elle ne le laisserait pas vivre. Elle atterrit sur son ventre, comme précédemment. Elle commença par lui donner un deuxième coup sur sa jambe faible, histoire de l'immobiliser encore plus et si possible de le paralyser sous la douleur. Ensuite, elle glissa ses main vers sa gorge pour l'étrangler. Elle commença à resserrer son étreinte. Ses yeux écarlates étaient fixés sur sa gorge, elle ne voyait rien d'autre autour, elle en oublia même que sa victime était toujours armée et pouvait la blesser à tout instant... C'était le Fléau, il lui faisait commettre des erreurs. Peut être cette erreur là lui serait fatale, elle ne soupçonnait même pas cela. Pour elle, c'était presque terminé, tout son corps était en ébullition à l'idée d'en finir enfin, avec cet amour pour la mort que le Fléau lui donnait. Cet amour qu'elle ne possédait pas une seconde lorsqu'elle était maitre d'elle même. |
| | | Kadvaël
Hybride
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Sam 25 Juil 2009 - 15:18 | |
| Malgré son projet, Herran ne s’en sortirait pas si facilement. Cette fois encore, il eut à peine le temps de réagir avant de se retrouver plaqué au sol par la femme qui venait de bondir sur lui, se postant sur son ventre pour le bloquer par terre. Il voulut se débattre, mais son agresseuse frappa encore sa jambe, et il se tordit en un spasme de souffrance, aussi furieux contre elle que contre lui-même et sa faiblesse. Des mains se saisirent de sa gorge, se resserrèrent, et il se débattit en vain face à l’étau qui progressivement l’étranglait. Une fois de plus l’hybride se sentit dangereusement près du point de rupture, de la fin de son existence, et ressentir physiquement, avec une telle acuité, la proximité de la mort raviva sa furieuse ténacité. Malgré l’air qui commençait à se raréfier il lutta de plus belle, et ses doigts se resserrèrent furieusement sur le manche de son dirk tandis qu’il s’efforçait de planter l’arme dans le corps de la jeune femme. Il ne visait pas –il ne pouvait se le permettre-, frappait ce qui passait à sa portée c’est-à-dire le dos de l’humaine, mais son manque de force et de précision l’empêchait d’enfoncer la lame aussi profondément qu’il l’aurait souhaité. Et cela ne paraissait pas déranger la femme qui, accrochée à sa gorge, ne desserrait pas les doigts. La pression des mains sur sa gorge, l’air qui ne passait plus, la sensation d’étouffement… Il avait déjà connu ça. Comme un flash, il fit un bond de plusieurs années en arrière, se rappelant soudain, avec une netteté parfaite, de la glaciale étreinte qui avait failli le tuer, de sa panique, ses vaines tentatives pour se défendre contre cet agresseur plus fort que lui… Et il se souvenait, il se souvenait des yeux de ce dernier, à quelques centimètres de son visage. Rouges. Il eut l’impression de faire une chute dans le vide, comme si le monde basculait, se renversait, tandis qu’il rencontrait les prunelles étrangement semblables de l’humaine, et une bouffée de son ancienne terreur le reprit. Ses yeux se révulsèrent et, d’un coup de reins qui avait la force de la folie, il fit basculer la femme sur le côté pour se mettre sur elle. Qu’il ait mal dosé son geste ou que la femme l’ait fait exprès, ils roulèrent plus loin que prévu, Herran luttant pour avoir le dessus mais se retrouvant un peu trop fréquemment par terre… Il suffoquait ; elle était restée accrochée à sa gorge, tenacement. Et il vit venir le moment où il ne pourrait définitivement plus respirer… Se laissant guider par son instinct qui, finalement, était meilleur combattant que lui, Herran parvint enfin à plaquer l’humaine au sol, sous lui. L’hybride replia sa jambe pour tâcher de la mettre hors de portée de la riposte de son adversaire, et il posa la lame de son dirk contre la gorge à nu de la jeune femme. Il plaqua sa main libre sur le visage de l’humaine pour la repousser, et en même temps, pressa tranquillement la dague d’acier contre la chair. Pas besoin de parler –de toute façon il n’aurait pas pu : il en était parvenu à un stade où il avait du mal à y voir clair…-. La menace était claire : plus tu serres, plus j’enfonce, et il n’avait pas besoin de lui faire un desssin pour lui montrer clairement qu’il avait de grandes chances de réussir à lui transpercer la gorge avant qu’elle ne le tue complètement. [ Encore une fois, mes excuses pour le retard, mon emploi du temps est un peu chaotique en ce moment =/ ] |
| | | Elassa
Humain
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Sam 25 Juil 2009 - 16:10 | |
| [C'pas grave, t'inquiète, du moment que tu réponds, c'est l'essentiel ] Elassa se sentait si près du but. Si près. Elle pouvait presque voir la vie de l'homme s'échapper peu à peu de son corps. Cela créait en elle une profusion d'émotions plus contradictoires les unes que les autres et tellement compliquées et profondes qu'il était difficile de mettre des mots dessus. Dans l'ensemble, il y avait trois parties d'elle même qui livraient un combat. Tout d'abord, il y avait la toute petite partie de son esprit qui était consciente de ce qu'elle faisait mais qui malheureusement ne pouvait rien faire pour empêcher cet assassinat même si tuer la répugnait. Il y avait la partie d'elle même dominée par le Fléau et qui n'avait qu'une envie : tuer. Et enfin, une partie d'elle même voulait tuer, non pas par plaisir mais simplement pour faire disparaitre le monstre qu'elle était devenue, pour redevenir elle même. L'envie de tuer était donc supérieure en nombre. La véritable Elassa ne pouvait qu'accepter la situation.
La jeune femme sentait les forces de sa victime diminuer peu à peu du fait de l'air qui se faisait rare dans ses poumons. Une seule issue était possible pour elle, à présent. Il ne lui traversa pas le moins du monde à l'esprit que le combat n'était pas terminé et que la situation pouvait se retourner. "Tant que l'adversaire vit, tout peut basculer". Voilà la manière dont aurait raisonné la Elassa consciente. Ne jamais crier victoire trop vite, pas temps que les cœurs battent encore, pas temps que le courage persiste, pas temps que la peur de la mort est toujours présente.
Mais Elassa porta trop d'attention à la prochaine mort de son adversaire. Elle ne sentit même pas les ripostes désespérée de celui-ci. Et elle sentit encore moins les forces revenir dans l'esprit de sa proie. Il n'avait pas abandonné, elle ne s'en était même pas rendue compte. C'est pourquoi elle fut surprise, extrêmement surprise lorsqu'elle se sentit basculer et rouler sur le sol. Elle ne lâcha cependant pas la gorge de son adversaire, pas maintenant, pas alors qu'elle était si près du but. Tous deux roulèrent quelques instants, chacun ayant un but bien précis. Lui voulait recouvrer son souffle, elle faisait tout pour que cela n'arrive pas. Elle ne sût pas vraiment comment, mais son adversaire finit par reprendre les rennes du combat. Elle était à sa merci, d'un mouvement il pouvait la tuer.
Elle continua à serrer son étreinte pendant qu'elle réfléchissait. Elle était prise de court. Une seule chose état sûre : si elle ne le ,lâchait pas, elle mourrait. Elle le savait, elle le voyait dans son regard, il était déterminé. Ce n'était pas une âme sensible incapable de tuer, il le ferrait pour sauver sa vie. Le problème ensuite était de savoir si oui ou non, il la laisserait sauve si elle le lâchait. De cela, elle n'était pas certaine. Elle l'avait énervé, elle avait manqué de le tuer à plusieurs reprises, il n'avait aucune raison de la laisser vivre. Elle même l'aurait tué si leurs rôles avaient été inversés.
Dans sa situation, elle ne pouvait rien faire. Quoi qu'il advienne, elle ne le tuerait pas, pas maintenant. C'était impossible, une lame est beaucoup plus rapide que les mains. Elle n'avait donc pas vraiment le choix si elle voulait vivre. Elle sentait le fil de la lame augmenter la pression sur son cou. Un liquide chaud dégoulina dans sa nuque. Elle n'avait pas le choix. La simple pensée de se rendre lui torturait l'esprit. Elle le fit pourtant. Avec une extrême lenteur, elle desserra l'étau autour du cou de l'homme. Cet acte lui infligeait mille tourments et la douleur qu'il causait à son âme était pire que toutes les tortures, bien pire que la douleur physique.
De longues minutes s'écoulèrent, elle laissa finalement tomber ses bras sur le sol avec la sensation qu'elle venait d'être écrasée par une montagne. Puis elle sentit sa raison lui revenir peu à peu. Le Fléau s'en allait, il la laissait. Elle ignorait pourquoi tout à coup la rage qu'elle avait ressentie s'était évanouie, elle s'était rarement retrouvée dans ce genre de situation, même jamais. Le Fléau était si imprévisible, elle avait pourtant passé toute sa vie à essayer de le comprendre et le maitriser. En vain. Elle posa son regard sur l'homme, ses yeux perdirent progressivement leur teinte écarlate pour presque retrouver leur couleur initiale. Elle n'en était pas pour autant attendrie, elle le fixait avec mépris, en attente de savoir si il lui porterait un coup fatal ou non. Son visage était de nouveau d'un calme étonnant pour une telle situation. Si elle devait mourir maintenant, elle l'acceptait, si son heure avait sonné.
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| | | Kadvaël
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Lun 27 Juil 2009 - 16:06 | |
| Il était en position de force… du moins il le croyait, mais la femme ne desserrait pas sa prise, au contraire. Herran devait lutter pour garder une prise ferme sur son dirk, et continuer de menacer son adversaire. Si par malheur l’arme lui échappait… Sa lame avait entaillé la peau, laissant échapper un petit filet écarlate, mais les doigts qui entouraient sa gorge bloquaient désormais toute entrée d’air. Il n’en avait plus pour longtemps… La tuer avant. Toutefois, quelques secondes plus tard l’étreinte meurtrière se desserra, petit à petit, et l’hybride essaya de prendre une grande inspiration. En vain, car sa gorge était encore dans l’étau des mains de la jeune femme, mais quelques bribes d’air vinrent oxygéner ses poumons, lui permettant de raffermir à la fois sa détermination et sa prise sur sa dague. Mais l’humaine ne fit pas mine de l’étrangler à nouveau. Il avait l’impression… Non, ce n’était pas une impression ! Lentement –beaucoup trop lentement-, la pression des doigts sur son cou diminuait et petit à petit, il put recommencer à respirer. Alors qu’il aspirait, péniblement, une goulée d’air presque entière, Herran ressentit à la fois le soulagement sans nom de la mort qui reflue, et une froide violence à l’égard de son adversaire. Il pressentait le mouvais coup. Mais l’essentiel, pour l’instant, c’était sa gorge dont les entraves disparaissaient. Haletant, il avait une respiration rauque, hachée, douloureuse. Ses yeux plongèrent dans ceux de l’humaine, dont il étudia l’expression, cherchant à sonder ses intentions. Elle semblait en proie à une grande lutte, du moins pour le peu qu’elle laissait percer sur ses traits. Après un tel combat, après qu’elle ait froidement ignoré la douleur même lorsqu’il lui avait brisé le poignet, il ne comprit pas la souffrance qu’il crut lire. Elle avait desserré ses doigts… C’était presque surprenant, mais les mains demeuraient sur la gorge d’Herran qui en retour ne relâcha pas la pression du dirk contre celle de la femme. Puis, après un long moment, l’humaine laissa retomber ses bras. L’hybride vit alors la flamboyante teinte de ses prunelles s’estomper petit à petit, le rouge menaçant laissant place à une couleur plus neutre, plus habituelle. Mais cela ne le convainquit pas pour autant du changement d’état d’esprit de la jeune femme. Il cessa d’appuyer le dirk mais maintint l’arme où elle se trouvait, fixant l’humaine droit dans les yeux tandis que sa respiration se régularisait et que la brûlure de sa gorge s’atténuait. Il pouvait la tuer. Là, maintenant, tout de suite. Quelques secondes suffiraient ; il était idéalement placé pour le faire, ce serait facile. Ou pas. Passée la nécessité –ou la folie-, Herran n’était pas un tueur. Quelques instants plus tôt, il aurait pu mettre fin à la vie de cette inconnue sans broncher. Mais maintenant que son souffle se calmait et qu’il ne se sentait plus menacé, il n’y avait plus la même urgence, le même besoin de la tuer. Il laissa s’écouler un moment, jaugeant l’humaine d’un regard glacial tandis qu’elle-même arborait un visage calme, et même méprisant. Le pouvoir qu’il avait sur elle ne semblait pas l’inquiéter… Subitement il se redressa, retirant enfin sa lame de la gorge de son adversaire, mais il ne la quitta pas des yeux et son dirk resta pointé sur elle, menaçant. À terre et immobilisée, il était prêt à la laisser en vie, mais si d’aventure elle redevenait belliqueuse… Avant même d’essayer de se relever Herran sut qu’il n’y arriverait pas si facilement et préféra y renoncer pour le moment. Toujours sans baisser son arme où son regard, l’hybride récupéra son second dirk, qu’il accrocha tranquillement à sa ceinture, et le poignard de l’humaine. Pas question de laisser à cette dernière une autre occasion de l’attaquer. Posément, il s’assit, croisa les jambes en tailleur et appuya le menton sur son poing, tenant toujours son dirk de manière clairement menaçante. Puis il demeura immobile et impassible, sans paraître se rendre compte du sang qui ruisselait de ses doigts jusqu’à son coude. Désormais, son visage bien qu’imperturbale ne pouvait être qualifié de calme ; il exprimait maintenant une froideur glaciale, inflexible. |
| | | Elassa
Humain
Nombre de messages : 93 Âge : 33 Date d'inscription : 25/06/2009
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| Sujet: Re: Vers Ydril [libre] Lun 27 Juil 2009 - 17:16 | |
| Tandis que le Fléau ne devenait plus qu'un souvenir, Elassa attendait patiemment sa sentence. Elle n'arrivait pas à savoir s'il allait la tuer ou pas. En vérité, lui même ne sembla pas le savoir pendant un moment. Elle s'imaginait à sa place. Si elle avait été sous l'emprise du Fléau, elle l'aurait tué d'un coup, sans hésitation et il serait mort depuis longtemps à l'heure qu'il est. Mais si elle avait dû agir en toute connaissance de cause, elle se dit qu'elle aurait surement longuement hésité avant de prendre une décision. Ce n'était pas une chose agréable d'enlever la vie à quelqu'un, quelle que soit sa race et quels que soient ses agissement passés. Elle ne comprenait pas ceux qui y prenaient du plaisir. Pourtant, le Fléau la rendait comme eux. C'était la raison pour laquelle elle haïssait celui-ci de tout son être.
Elle n'était nullement apeurée par la position dans laquelle elle se trouvait. Elle en avait certes connu de plus agréables mais elle était ravie d'être à nouveau maitre d'elle même et de pouvoir penser normalement. C'était une libération immense pour elle. Cela semblait contradictoire, une passionnée de liberté comme elle prisonnière d'une force qui la dépassait. C'en était même ironique. Mais elle n'y pouvait rien et au moins, elle était toujours délivrée de sa propre prison, jamais le Fléau ne l'avait retenue bien longtemps. Une prison, un véritable prison, c'était la pire des choses. Et la raison pour laquelle elle n'avait pas peur ici, c'est parce que seule sa vie était menacée. Plutôt mourir que de vivre une vie d'asservissement.
Elle n'en détestait pas mon l'homme qui la menaçait. Elle avait perdu, c'était bien dur de l'admettre. Elle pourrait encore le tuer s'il décidait de l'épargner mais cela ne lui donnerait pas une victoire pour autant. Tuer celui qui vous a accordé sa clémence, n'est-ce pas lâche ? Cette idée répugnait Elassa. Elle n'était même pas sûre de parvenir à le tuer, il était plus accroché à la vie qu'il n'y paraissait et il était aussi prudent.
De longues minutes passèrent sans qu'il ne se passe rien, puis il retira progressivement son arme de son cou. Elassa n'esquissa pas un mouvement, il la menaçait toujours de son arme, même si là, c'était moins direct. Il n'avait pas confiance, elle comprenait, l'idée de se rebeller une fois libre lui était bien venue à l'esprit. Même si elle ne comptait pas la mettre en pratique, lui n'en savait rien. Elle fut scandalisée en le voyant lui prendre son poignard, elle comptait bien le récupérer, elle ne partirait pas sans et lui non plus. Elle ne fit cependant rien dans l'immédiat, attendant qu'il daigne enfin la laisser bouger.
Ce moment arriva peu après. Il s'écarta et s'assit en tailleur devant elle. Elle se demanda pourquoi il ne partait pas maintenant, avant qu'elle ne se rebelle. La réponse lui vint soudain à l'esprit avant même qu'elle ait terminé de se poser la question. Bien sûr : sa faiblesse, sa jambe. Elle était tout de même ravie d'avoir su lui infliger une telle souffrance. Au moins avait-elle gagné sur ce plan là. Elle même était tout de même bien amochée. Lorsqu'elle était sous l'emprise du Fléau, la douleur n'avait aucune importance, elle la ressentait à peine. Maintenant, elle ressentit dans élancements un peu partout sur son corps et en particulier au niveau de son poignet cassé.
A la suite de l'homme, elle se releva en douceur et s'assit en tailleur en face de lui. Elle était parfaitement calme, même si elle ressentait encore un profond mépris pour cet homme. Elle ne pouvait se mettre tout à coup à aimer quelqu'un qu'elle avait voulu tuer quelques instants plus tôt. Elle le regarda dans les yeux pendant un moment puis elle dit dans un murmure calme :
- Rends-moi mon poignard.
Son ton n'était pas le moins du monde menaçant cependant certains auraient pu le percevoir ainsi en écoutant mal. L'ordre était tout de même sans appel. Elle espérait qu'il lui donnerait rapidement, elle ne voulait pas se battre encore, elle n'en avait pas la moindre envie. |
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