Vol à la tire {PV Merwyn}

Ambre, reine des océans ! La jeune femme progressait dans une mer jaunâtre et moussue, à cheval sur le plus haut des flots. Chaque vague menaçait de l'emporter loin de son but, loin de sa pomme. Le fruit rayonnait tel un énorme soleil. A la seul différence qu'il était rouge. Il était aux cieux positionné de telle manière que sa tige luttait contre les flots. Ambre s'en rapprochait, bientôt la pomme serait à portée de main. Au prix d'un dernier effort, elle agrippa la queue du fruit, aussi massive qu'un tronc. Mais ledit tronc se mit à remuer follement. Ambre eut beau s'accrocher comme elle le pouvait, elle fut éjectée en un temps records. Les flots l'engloutirent et l'infortunée Ambre sombra dans les ténèbres du monde sous-marin. C'était trop bête d'avoir confondu la tige avec un asticot.

Ambre se réveilla en nage. En se redressant de sa couchette elle heurta la surface ô combien inhospitalière du plafond et laissa échapper un petit cri. Elle se laissa glisser hors du lit, mais ses jambes étaient molles et elle s'effondra par terre. Elle avait la tête qui tournait et un bruit incessant de marteau résonnait dans son crâne. Elle entendait des voix qui lui semblaient lointaines mais qui provenaient de l'étage du dessous. A tâtons, elle palpa tout les objets alentours. Elle arriva rapidement au constat que la pièce était vide hormis le lit qu'elle avait occupé. Dans sa poche, elle sentit le métal froid de son couteau. Ambre entrevit de la lumière, à travers la lucarne de sa chambre - si on pouvait appeler ça une chambre. Elle ouvrit le vasistas et se hissa sur le toit. Il faisait nuit noire, la seule source de lumière provenant de la lune, pleine ce soir là. Comme attirée, elle marcha en direction de l'astre. Elle ne regardait pas où elle mettait les pieds, seule comptait cette lune, si ronde, si parfaite, qui la happait toute entière. une tuile se déroba sous ses pieds et Ambre trébucha. Manque de chance, se trouvant au bord de la toiture, elle perdit léquilibre et bascula dans le vide.

Ambre se receptionna au moyen d'un buisson particulièrement fourni qui amortit sa chute. Si le parfum des roses était entêtant, il ne parvint pas à lui faire oublier le nombre d'épines qui se plantèrent dans sa peau. Trébuchante et couverte de sang, elle s'approcha d'un homme assis sur un banc, semblant être plongé dans une profonde méditation. L'air de rien, elle s'empara de son couvre-chef et se le mit sur sa propre tête. Elle s'assit à côté de l'homme et murmura :

La guerre était donc inévitable ? Les hommes sont-ils obligeaient de ce faire la guerre pour des choses aussi subtiles que le droit de passage ?! Cet entêté et ingrat de Baudoin se refusait à toute négociation et n'avait pas encore répondu à mon frère, Edwyn qui s'était montré dans sa lettre fort réconciliant. J'avais envoyé des missives pour réunir le conseil de guerre du duché, ils devront tous arrivé demain ce qui me laissait cette soirée de libre.

J'étais sortit de mon palais avec quatre gardes comme j'aimais le faire le soir car le temps y est agréable et les rues calme de ma grande capitale. J'étais habillé de mes habituels habits de duc, un costume noir sertis de rubis et aux fils d'or, mes cheveux peignaient tomber sur mon dos librement. Je me baladais dans les rues vides accompagné de mes quatre gardes, les rares passants me saluèrent comme ils devaient le faire avant de rejoindre leurs maisons pour la nuit.

Je marchais les mains dans les poches écoutant le bruit de mes pas sur la pavé des rues, le cliquetis des armures de mes gardes résonnèrent elle aussi dans se silence tout à fait naturel. C'était dans ces moments là que je me disais que les drows n'auront jamais Serramire, non, jamais ils ne rentreront dans cette ville pour décimer sa population, détruire ces monuments, égorgé nos enfants et violé nos femmes. Mais pourtant, je les envoyaient une nouvelle fois à la guerre, j'allais peut être détruire des familles et pourtant ces hommes ne m'en veulent pas non, ils perdront leurs vies pour moi. Je devrais peut être comme le fait mon frère essayait de trouver une solution qui nous épargnera des pertes humaines et éventuellement des pertes d'argents dont plus de la moitié aller à Alonna pour essayer de réparer les méfaits des tueurs de l'ombres.

J'arrivais à une allée commerciale, vide à cette heure-ci et mes pas me dirigèrent vers un banc d'un blanc immaculé. Serramire était aussi connu pour sa propreté dans tout le royaume, c'était l'une des rares grandes villes qui était aussi propre avec Langehack. Langehack la principale rivale de Serramire dans à peu près tout les domaines. Je m'assis sur le banc froid et mes pensées divergèrent cette fois-ci vers Katalina. Cette dernière avait énormément souffert de son mois de captivité et le fait qu'elle s'est enfui peu avant le mariage de la Comtesse de Scylla me laisser inquiet mais si on le voit autrement, j'étais content qu'elle sorte un peu du château et de la ville, cela lui fera sans doute énormément de bien et elle pourra revenir avec les idées clairs .. Soudain, quelqu'un me sortit de ma torpeur. A première vue c'était une femme vu les courbes gracieuse de son corps, mais son visage m'était caché par une capuche, elle avait quelques gouttes de sang sur ses vêtements et des épines encore accroché à ses vêtements. Elle était sans doute tomber dans un des buissons. Aussitôt, qu'elle c'était assise, mes quatre gardes qui s'étaient assis sur l'herbe et jouaient aux cartes sous le clair de lune laissèrent tomber leur jeux et dégainèrent leurs épées en pointant vers la jeune femme.

- Non, rangez.

Les gardes suspicieux, rangèrent leurs armes et retournèrent à leurs jeux tout en jetant des regards futiles vers l'inconnue, la prudence était de mise partout en ces temps troublés malheureusement.

- Oui, très belle nuit. Mon nom est Merwyn et le votre ?

Dis-je en levant les yeux vers le ciel, admirant les étoiles brillantes.

Je ne savais pas ce que cette jeune femme avait à me regarder ainsi, certes, je suis beau et j'attire les regards mais normalement, jamais de cette façon là. Un sourire étira mes lèvres et je lui dis.

- Fermez votre bouche, vous risqueriez de gober une mouche.

La jeune femme me regardai comme si j'étais un ange, et ma voix lui semblait apparemment comme une mélodie qui la laissa dans une attitude de transe, elle ne m'avait sans doute pas entendu lorsque je m'étais présenté. Brisant le silence, elle me demanda mon nom et me révéla le sien. Un nouveau sourire sur le visage et un léger rire cristallin sortit de l'antre que mes lèvres refermaient, de nouveau je reprit la parole, légèrement amusé mais non moqueur.

- Vous devriez faire plus attention. Je suis Merwyn de Serramire, enchanté de faire votre connaissance Ambre.

Derrière nous, j'entendis un des gardes rires de l'ignorance de cette femme, elle n'était surement pas né ici elle, car tous me connaissait à priori. Ambre tira la langue au garde qui fit de même avant d'éclater d'un four rire avec ses amis. Moi, je continuai à sourire au regardant les étoiles jusqu'à que la jeune humaine ne se frotte contre moi. Oui, vous avez bien lu, elle s'est frotté contre moi. Je ne savais comment réagir, la nuit était fraiche et non glaciale, se n'était pas pour la chaleur, séduction ? Non, je ne crois pas, elle y est aller trop vite. Lorsqu'elle se releva, je pu voir une petite tache rouge sur mon vêtement, du sang ! Elle s'était essuyé sa plaie sur mes habits !! Heureusement que cela ne se voyait pas beaucoup et que j'étais clément. Je lui demandai.

- Vous êtes blessé ?

Bien sur qu'elle est blessé, sinon d'où viendra le sang ?! De main main droite je lui immobilisai le visage pour voir de quoi il s'agissait. Ce n'était qu'une coupure légère sous l'oeil, rien de bien grave apparemment mais elle devrait la cicatriser avec des plantes.

Elle ne se souvenait déjà plus de sa question, c'est pour cela qu'elle ne comprit pas la réponse. Etais ce un nouveau langage ? Depuis qu'elle parcourait ce duché elle ne cessait d'entendre ce nom, aussi bien dans la bouche de commerçants que de paysans. C'était certainement un code...A chaque fois qu'une personne le prononçait, son interlocuteur retrouvait le sourire...Un code annonciateur de bonne nouvelle sûrement. Elle tâcha de le retenir. Ses compétences linguitisques n'en seraient que plus enrichies ! Elle ferma les yeux pendant deux longues minutes durant lesquelles elle se ressassa mentalement ce qu'elle avait appelé "le Code du Bonheur". Merwyn de Serramire, Marwyn de Serramore, Marvyn de Serrimore, Narvyn del Serrimora. Oui, ce code sonnait vraiment bien. Elle rouvrit les yeux et sourit à Merwyn, lui faisant comprendre ainsi qu'elle avait bien saisi le code. Elle alla même jusqu'à lui faire un clin d'oeil discret qui n'échappa nullement à l'un des gardes présent. Celui ci se fit la réflexion que le duc ne rentrerait peut être pas seul ce soir.

Il vit sa pensée confirmée, un instant plus tard, lorsque la jeune femme se pencha vers le duc. A l'heure actuelle, où la nuit enveloppe tout d'un linceul noir impénétrable, on ne distinguait que deux masses informes. Aussitôt le garde se redressa, la main prête à retirer de son fourreau son épée, et s'approcha du banc. Le moindre contact avec le duc était potentiellement dangereux. Mais avant qu'il n'atteigne le banc elle s'était vivement redressée. Il resta donc dans l'ombre, attendant patiemment la suite. D'ici il pourrait intervenir rapidement, au cas où.

Ambre avait à présent la tête immobilisée. L'homme la dévisageait. Ou plus exactement il observait attentivement la coupure de sa pommette. Il tourna délicatement son visage pour mieux observer sa blessure. A son air serein, Ambre comprit qu'elle n'était pas gravement mutilée. Quand il reprit la parole, la jeune femme écouta attentivement pour ne pas répliquer à côté de la plaque. Malheureusement, elle n'y parvint pas en répondant :


Puis se sentant d'humeur particulièrement enjôleuse, elle s'éloigna du banc pour revenir avec une rose, provenant du massif qu'elle avait si bien repéré un moment avant. Elle ne fit pas que lui tendre la fleur. Elle lui fit humer son doux parfum en la lui plongeant sous le nez. Une épine particulièrement pointue vint griffer la chair de l'infortuné duc, pile au dessus de la joue. Ambre éclata de rire. Décidément, ils se ressemblaient beaucoup.

Je ne savais pas si cette personne était une retardée mentale ou si elle se moquait de moi, elle prononça mon nom comme si c'était je ne sais pas quoi. Elle finit par me sourire et me fit un clin d'œil discret après deux longues minutes de silence. Les gens comme elle étaient rares dans les rues, et encore plus dans les rues la nuit. Alors que je lui disais qu'elle était blessée, elle me répondit qu'elle n'était pas blasée, ce qui me fit hausser un sourcil et me fit sourire aussi. Cette jeune femme faisait preuve d'un réel manque de savoir, elle avait sans doute apprit la langue humaine un peu plus tard et ses oreilles ne devaient pas êtres lavés depuis longtemps, et même si Ambre avait de belles courbes et un jolie minois, rien que l'entendre parler ou la voir bouger pourrait faire fuir un homme.

Parmi les incohérences dont elle faisait preuve, on pouvait remarquer l'alternance entre le tu et le vous, de plus elle employait deux adverbes quantificateurs. Elle était étrange et avait surement besoin de soin ou d'une rééducation. Je ne répondis pas à sa question, elle semblait pourtant évidente et inutile et au contraire, je lui proposai plus tôt d'aller voir un médecin.

- Je vous conseille d'aller voir un guérisseurs voir ce qu'il pourrait faire pour vous oreilles.

Ambre se leva ensuite pour se dirigeai vers un rosier et cueillit une magnifique rose d'une blancheur immaculé. Depuis tout à l'heure, les quatre gardes qui m'ont accompagnés regardaient l'humaine sous un œil inquiet. Ils devaient sans doute penser que Ambre était une assassine qui devait me tuer et qu'elle employait la couverture d'une jeune femme débile. Elle me tendit donc la rose mais ne me laissa pas la prendre et me la fit sentir. Les gardes sautèrent immédiatement sur l'idée que la rose était empoisonné et que son parfum était dangereux mais déjà qu'ils approchaient, la rose me fit une entaille au visage et aussitôt les gardes entourèrent l'humaine, leurs lances pointaient vers Ambre alors que moi j'essuyais le sang attendant les premiers effets du poison s'il devait arriver. Un garde prit la parole.

- Posez vos armes si vous en avez et lever bien vos mains en l'air !