Ne faites pas confiance au chant des oiseaux [PV]

L’air était frais en cette matinée sur les routes de la péninsule humaine. Les arbres qui bordaient le bord du chemin que suivait Dane étaient parés d’orange et de rouge, si bien que la jeune femme avait l’impression de galoper au milieu d’une prairie dévorée par les flammes. Iio n’avait pas perdu de sa fougue pendant toutes les années où elle l’avait laissé à des fermiers près du port de Taanis. Tout comme elle avait laissé son fils, pensa-t-elle avec amertume. Il était grand temps de retrouver Lucas. Chaque minute qui passait la rendait plus impatiente encore. Elle adorait son fils et l’avoir abandonné aux Granchot avait été un crève-cœur, mais elle n’avait pas eu le choix. Diantra était bien trop dangereuse pour elle, avec un enfant dans les bras elle n’aurait pas réussi à passer entre les mailles du dangereux filet.

Le soleil s’éleva un peu plus haut dans le ciel. La cavalière ralentit l’allure, apercevant un poste de garde au loin. Elle n’avait pas le choix, il fallait qu’elle quitte la route… Aussitôt elle fit bifurquer sa monture vers le sous bois de sa droite. Se faufiler entre les arbres la rendrait invisible, et même si sa progression en serait ralentie, elle n’aurait pas à croiser les soldats. Iio réagit à cet ordre brusque par un écart soudain, vexé d’être si peu pris en considération par sa maîtresse. Celle-ci lui laissa un peu plus de mou et le laissa s’enfoncer dans le sous bois tranquillement. Elle était nerveuse… Sa tête avait été mise à prix, et doublement après tout le grabuge qu’elle avait fait dans la capitale. Heureusement, elle et ses compagnons avaient manœuvré pour brouiller les pistes, et elle était presque sûre que personne ne la poursuivait. Cependant elle n’avançait pas au pas pour autant… L’amour qu’elle éprouvait pour Lucas et le désir intense de le retrouver lui donnait des ailes.

Il faisait beaucoup plus sombre désormais. Les sabots de l’étalon brisaient feuilles mortes et brindilles alors qu’il avançait, produisant un bruit discret mais répétitif. Cela ne tromperait personne… Dane l’écarta de nouveau vers la droite, plongeant encore plus profondément dans la forêt. Ils avancèrent ainsi quelques minutes, dans un silence des plus pesants. L’oreille tendue vers ce qui venait de la gauche, Daneva ne remarqua pas tout de suite les marques au sol… Cependant lorsque Iio renâcla, inquiet, elle daigna enfin jeter un coup d’œil attentif au sol : de longues traces de griffure s’étalaient sur le bas des troncs, et des traces encore fraîches étaient visibles dans la terre. Dane tira doucement sur les rênes pour stopper son cheval, l’air soucieux. Elle mit pied à terre et tira sa dague de son fourreau avant de se pencher sur les indices qu’avait laissé derrière lui l’animal qui était passé par ici quelques minutes auparavant. Elle toucha du bout des doigts l’écorce meurtrie de l’un des arbres et les porta à sa bouche. Le goût de la sève chaude lui donna enfin une certitude : il ne fallait pas traîner ici.

Comme pour confirmer cet état de fait, un rugissement inquiétant se fit entendre, devant eux. Dane releva aussitôt la tête, sans rien apercevoir. Le prédateur était encore loin, mais il devait avoir sentit la présence de la jeune femme et de son… délicieux cheval, et avait rebroussé chemin. Elle jura haut et fort lorsqu’un autre grognement retentit, plus proche que le précédent. Elle n’eut que le temps d’attraper les rênes de Iio avant que celui-ci ne détale, terrorisé. D’un pied, elle se propulsa vers la selle tandis que l’autre jambe passait déjà par-dessus la croupe. Dès qu’elle fut en selle, l’étalon s’élança dans une course folle vers le sud, à la perpendiculaire de la route qu’ils suivaient jusqu’alors. Dane, couchée sur l’encolure afin de ne pas percuter les branches qui sifflaient follement au dessus de sa tête, tournait régulièrement la tête pour surveiller leurs arrières. Iio gérait très bien son chemin sans son aide… Elle ne vit rien d’inquiétant, mais quand il s’agissait des créatures dangereuses à Miradelphia, cela n’avait rien de rassurant non plus.

Brusquement, Dane et sa monture débouchèrent sur un grand espace dépourvu d’arbres. La clairière s’étendait sur une trentaine de mètres devant eux, et devait en faire une vingtaine de large. Au centre se dressait un unique rocher, étrange monolithe dont elle n’eut aucun doute sur la provenance : la magie. Aucune importance, alors. Elle se redressa sur la selle et ralentit à grand peine Iio, qui piaffait toujours de nervosité.

- Là… Là… Il ne viendra pas jusqu’ici.

L’animal sembla s’apaiser sous les caresses de sa maîtresse, qui mit de nouveau pied à terre avant de le mener vers la pierre. D’étranges runes y étaient gravées, mais elle n’y accorda pas la moindre attention. Selon elle, plus on s’intéressait à ces trucs là, plus on avait de chances de se retrouver dans la mouise. Iio occupé à souffler, elle s’adossa au rocher et ouvrit le sac qu’elle portait en bandoulière pour en sortir une saucisse séchée. Elle n’avait rien avalé depuis l’aube. L’espace semblait tranquille, mais elle posa tout de même son arme à coté d’elle, à portée de main. Les terres humaines grouillaient de vermine…

Rosée fraîche, après-midi chaud, voilà le temps prévu pour aujourd'hui. Jaynes chevauchait aujourd'hui, il avait quitté Diantra, deux jours auparavant. La mort du baron d'Alonna ayant gonflé son nom en Serramire, il avait été plus prudent pour lui de se cacher quelques temps.

Et Diantra était une ville qui correspondait parfaitement, grande, peuplé et hostile à toute enquête. Il logeait dans une auberge, sous le nom de Jacques LaForges, exploitant de Solimhrr, cet alcool qu'il avait découvert il y a peu.

Le Bandit se rappela sa surprise lorsqu'il était entré dans la cave de la ferme de Solheim et qu'il avait découvert des dizaines de fûts, certes l'alcool était bien trop fort, mais avec quelques petites transformations le résultat était surprenant.

Trêve de souvenir, il fallait faire attention, des gardes passaient de temps en temps et même si Jaynes prenait toujours soin à ne laisser aucun témoin de ses crimes, ou plutôt personne ne pouvant le reconnaître, la garde avait reçu un petit communiqué le décrivant.

Le bandit l'avait lu, ainsi que l'avis de recherche publié dans chaque grande ville. La prime était bien basse, à peine quelques souverains, s'en devenait presque honteux. Enfin la description elle était cocasse, « Bandit, moyennement grand, les cheveux longs mais, il arrive qu'il les coupe, un visage fin, pas de cicatrice visible,.... » Et on continuait comme ça, avec cette description, la moitié des hommes de ce pays était susceptible d'être Jaynes.

Ce dernier passa un coup d'oeil sur le papier, en essayant de s'imaginer avec l'espèce d'horrible dessin étant censé lui ressemblait, son front n'était pas si grand et son nez pas si épais, quant à ses yeux quels horreur. Si le dessinateur était indiqué, il aurait finit les yeux crevé et les mains coupées, comment pouvait dont dessiner aussi mal.

-Et merde, un poste de garde, que font-ils ici ceux là ?

Question sans réponse, enfin quelques gardes semblaient surveiller la route. Inutile de se diriger vers eux, le risque était mieux s'il était évité. D'un coup rapide, Jaynes dirigea sa monture dans la forêt. Cette dernière enjamba les quelques troncs d'arbres.

Maintenant il fallait faire attention de ne pas se perdre, la forêt étant le meilleur endroit pour ça. Grande, sombre et bizarrement identique. Des simples d'esprits croyaient même que les arbres bougeaient pour égarer les bucherons et autres personnes traversant la forêt. Foutaise que tout cela, le vrai danger restait dans la perte de repère.

Diantra était par là, donc il fallait aller dans l'autre direction, voilà c'était plutôt simple, enfin en théorie. Au bout de quelques minutes la direction prit une forme plus flou pour finalement devenir inconnu. Le soleil caché par les arbres ne pouvait plus servir de repère, une carte serait plutôt une bonne chose, mais elle n'existait pas.

Perdu pour perdu autant essayer de retrouver le chemin, le poste de garde étant surement dépassé, la route devait être sûr, il fallait maintenant choisir une direction. Vu que Jaynes avait quitté la route par la gauche le plus logique était la droite, seulement si la route avait tourné il était mal partit.

Enfin au bout de quelques minutes, ce fut la faim qui se déclara, s'acharnant à faire couiner le ventre du bandit. Ce dernier demandait à être nourrit. Jaynes sortit une pomme de sa sacoche, il avait pensé à emmener de quoi se nourrir le long de son voyage, puis pour les nuits froides, deux bouteilles de Solimhrr s'entrechoquaient délicatement dans l'une des sacoches.

Abruptement, la forêt s'arrêta pour laisser place à une petite clairière. L'herbe était ici courte, sans doute mangé par des brebis ou des animaux de ce genre, bon à être manger ou à tondre. Seulement en son centre on voyait une pierre levée avec d'étranges symboles. Un de ses objets installés là par des sorciers ou sorcières, un objet damné et maudit, le mieux était de l'éviter.

Mais la présence d'un cheval près de la pierre laissait entendre celle d'une autre personne. Une sorcière ? Peu probable selon les légendes elles volaient dans les airs et tuaient les chevaux pour en faire des potions aux usages douteux. Peut être une cavalière perdue, Jaynes espéra juste qu'il ne s'agisse pas d'un garde ou une personne de leur engeance.

Bah, il n'y avait qu'une façon de le savoir et Jaynes la prit. Il fit avancer sa monture vers le monolithe doucement, sa monture faisant quelques bruits pour éveiller la personne si elle dormait. Mais comme la prudence est mère de sureté, le Bandit garda sa main sur l'une de ses dagues prêtent à fendre l'air à la moindre manifestation d'hostilité.

Une fois arrivé à quelques mètres du rocher, le bandit descendit de sa monture en la tenant par l'encolure, il avança avec elle doucement. Le propriétaire du cheval devait être de l'autre coté du monolithe.

Quel fut la surprise du bandit on découvrant une femme, qui plus est une fort jolie femme. Cette dernière était occupé à manger. Dangereux pour une femme de s'égarer dans une forêt, mais à la vue de son arme, le danger fut moins grand.

Qui donc était-elle ? En tout cas elle était humaine, ce qui la rangea dans la catégorie des gens fréquentables, puis elle avait aussi un sacré charme, tout du moins une bouille qui plus à Jaynes. Ce dernier enleva sa main de sa dague pour la placer sur ses hanches.

Sil aurait su qu'il rencontrait une femme dans cette forêt il se serait mieux habillé, car là avec ses frusques abîmés par le voyage, ses chausses usées, il passait pour un malandrin, quoique cela soit le but initialement. Seul la ceinture, ou était accroché des dagues laissaient entendre une profession douteuse, tout du moins pas celle d'agriculteur.

-Damoiselle, excusez moi de vous déranger, cela n'étant point mon but, seulement je crois avoir quitté le chemin et ne pas le retrouver, ce qui me pose quelques problèmes. Je suis Jay.. Jacques, Jacques LaForges et vous?

Mieux valait garder l'anonymat, non que cette femme puisse lui faire du mal, quoique elle n'avait pas l'air d'être une simple paysanne, mais elle pourrait prévenir la garde, et le bandit préféré éviter qu'on sache qu'il se terrait dans le coin.

Les oreilles de Iio se dressèrent, et il releva la tête. Lorsque Daneva le vit agir de la sorte, elle s’arrêta de manger et tendit l’oreille à son tour. En effet, quelqu’un marchait vers la pierre, de l’autre coté… Elle n’eut pas le temps de se lever que déjà l’homme apparaissait dans son champ de vision. Il tirait un cheval par la bride, et était habillé à la façon des voyageurs habitués à couvrir de longues distances. Cependant ce qui attira le regard de Dane, ce fut la rangée de dagues et de poignards accrochés à sa ceinture. Un voyageur pas si innocent que cela, visiblement… Elle se leva aussi, attrapant sa propre dague au passage.

Elle aurait préféré ne croiser personne… Des affiches montrant son portrait étaient affichées partout dans la capitale, et elle se doutait bien que les villages aussi avaient aussi eu l’annonce. N’importe qui pouvait avoir contemplé le dessin, et surtout fait quelque projets en considérant la coquette somme qui était offerte pour toute information menant à la capture de la jeune femme. Elle plissa les yeux, réfléchissant. Il était trop tard pour se cacher désormais.

-Damoiselle, excusez moi de vous déranger, cela n'étant point mon but, seulement je crois avoir quitté le chemin et ne pas le retrouver, ce qui me pose quelques problèmes. Je suis Jay.. Jacques, Jacques LaForges et vous?

Dane ne répondit pas. Elle était trop occupée à scruter les traits de l’individu. C’était un homme, assurément, et plutôt jeune, mais ce n’était pas ça qui l’intéressait. Il ne l’avait pas reconnue pour le moment, mais cela n’aurait su tarder… Elle guettait le moment où il ferait le lien entre l’affiche et son visage.

Ca y était. Le bref éclair de surprise qu’elle capta dans son regard lui donna l’ordre de départ. Se ramassant sur elle-même, elle bondit en avant et, les bras replié au dessus de sa tête penchée vers l’avant, elle alla heurter l’abdomen de l’inconnu. Ils roulèrent tous deux au sol. Dane reprit la première le dessus, elle pesa de tout son poids sur la poitrine de l’homme et posa un genou sur son ventre. Tandis qu’il tentait d’attraper l’une des armes qu’il portait à la ceinture, elle le prit de vitesse et posa la pointe de la dague croisée sur sa gorge.

- Bouge pas.

Elle appuya, juste assez pour lui faire perdre toute velléité de protestation. C’est qu’elle pouvait être assez effrayante, quand elle le voulait… De l’autre main, elle s’occupa de défaire sa ceinture et de la faire glisser pour enfin l’enlever. Elle la jeta quelques mètres plus loin. L’homme était désarmé, mais pas encore hors d’état de nuire.

Dane le considéra un instant. Tuer des gens ainsi la rebutait, depuis toujours. Seulement… Si elle voulait retrouver son fils rapidement et éloigner le danger de lui, elle devait éviter d’être repérée. Fronçant les sourcils, elle se pencha en avant, augmentant encore la pression sur la gorge de l’homme.

- Tu sais qui je suis, n’est-ce pas ?

Il était si jeune… A peine plus âgé qu’elle, en vérité. Elle n’avait pas l’habitude de se battre contre ce genre d’individus.

- Donne moi une raison de ne pas te tuer tout de suite…

Il aurait sa chance, mais elle prendrait de gros risque si elle le laissait partir ainsi…

Jaynes lâcha sa monture, cette dernière alla brouter de l'herbe près de l'autre animal. Le bandit ne prit pas la peine de l'attacher, l'animal n'irait pas bien loin, et ne retournerait sans doute pas dans la forêt, de peur de croiser un loup ou une autre de ses créatures hantant les bois de cette douce terre.

Le bandit regarda un peu mieux le visage de la femme, elle lui disait vaguement quelque chose, une personne qu'il avait déjà croisée? Non peu probable, il s'en souviendrais, alors qui. La réponse surgit d'elle même, sautant d'un petit creux de sa mémoire pour bondir. Daneva l'ex-leader des Silencieux, celle dont le portrait décorait chaque mur de Diantra, celle qui était recherché dans le royaume.

Et bien le monde était bien petit, les bandits devaient s'attirer comme des aimants, ou bien le hasard était bien fait. Deux bandits en fuites qui se retrouvaient au même endroit, sans doute ici pour avoir évités le même poste de garde, mais était elle aussi perdue? Dans ce cas ils seraient tout deux bien avantagés de s'être rencontré.

Pourtant la femme n'eut pas le même raisonnement que lui, elle lui sauta dessus lui coupant le souffle et le jetant à terre. Une fois quelques roulé-boulé, la femme eut l'avantage sur lui. Le maintenant à terre avec son genoux, sa dague lui piquant le cou.

La situation avait pris une tournure à laquelle Jaynes ne s'attendait pas, heureusement la femme ne tuait pas instantanément, sinon il serait mort, et tout ses projets couleraient à l'eau ainsi que toute l'or qu'il avait accumulé.

Pourtant celle qui était jusque là l'ennemie publique numéro un, avait laissé les bras de Jaynes libres, graves erreur, toujours bloquer les bras avant de menacer et de faire parler. Le Mythe serait il fait de mensonges et de racontars, la grande Daneva faisait bien des erreurs, en tout cas elle était bien plus belle que les affiches la représentant.

Jaynes attendit qu'elle parle, lui demandant une raison de ne pas le tuer, et bien une raison elle aurait, plutôt dissuasif. Avec sa plus grande rapidité, Jaynes poussa Daneva avec son bras en appuyant sur son épaule, pour éviter d'avoir la gorge tranché il préféra aussi reculer la tête le plus possible, bien que la lame lui laissa une petite trainée rouge le long de son cou.

Sans attendre plus longtemps, Jaynes roula sur elle, plaçant ses genoux sur ses bras, il lui interdisait l'usage de sa dague. Jaynes restait néanmoins désarmé, ses dagues enlevés, il lui en restait toujours une dans sa botte, mais son but n'était pas de tuer cette belle femme quoiqu'il devait réagir à ses menaces.

-Je crois que cela est une bonne raison, sinon je pense en avoir quelques autres qui pourrait m'éviter de rejoindre mes aïeuls, mais avant douce Daneva je me permet de vous voler quelques chose.

Sans attendre plus longtemps, Jaynes posa ses lèvres sur celle de la femme, y rencontrant sa peau douce. Le contact des deux bouches se fit doucement, bien que plutôt rapide, les lèvres de Jaynes suave et délicate rencontrèrent celle de la femme bandit avec délicatesse savourant chaque instant. Le baiser passa d'une légèreté amoureuse à une fougue passionnel. La langue du bandit glissa sur celle de la femme lui caressant avec douceur et force. Le baiser ne dura pas d'une à deux dizaines de secondes, mais il fut un doux moments de plaisirs pour le bandit.

-Le plus lent des baisers est encore trop hâtif.

Jaynes glissa sa main dans celle ou elle tenait sa dague pour l'empêcher de l'utiliser.

-Sinon une bonne raison pour laquelle ma mort serait inutile, je suis moi même un hors la loi, je n'irai pas vous dénoncer à la garde comme vous le ne ferez pas pour moi.

Le bandit relâcha doucement son emprise sur la femme, maintenant toujours sa main armée au sol, libérant l'autre, attendant une réaction de Daneva.

Quelle erreur d’avoir perdu du temps avant d’en finir définitivement… Etre devenue mère avait adouci Daneva, et elle n’était pas certaine d’aimer ça… Elle ne comprit que trop tard que l’individu n’allait pas se laisser menacer de la sorte. Avec une agilité surprenante, il la fit basculer sur le coté et avant qu’elle ne puisse réagir elle se trouvait à son tour en position d’infériorité. Furieuse, elle tenta en vain de se dégager. L’homme, lui aussi, semblait être un habitué de ce genre de sport. Il lui déballa quelques inepties qu’elle écouta tout de même d’une oreille attentive.

- Je crois que cela est une bonne raison, sinon je pense en avoir quelques autres qui pourrait m'éviter de rejoindre mes aïeuls, mais avant douce Daneva je me permets de vous voler quelque chose.

Lui voler quelque chose ? Ah non, pas le cheval !

Mais l’objet dérobé fut d’une toute autre nature, et c’était bien la dernière chose à laquelle aurait pensé Daneva. Alors qu’il se penchait sur elle, une lente paralysie s’en prit à l’ensemble de son corps. Devant ses yeux se mirent à défiler des images ressurgies du passé. Un passé bien sombre, qu’elle aurait préféré oublier… Cette tension sous ses genoux, son dos raclant contre le bois mal poli d’une vieille table, la chaleur du sang sur son visage, la douleur en son ventre… Et le dégoût. Une immense vague de dégoût, submergeant tout le reste. Elle se souvint de ses haut-le-cœur et eut soudainement envie de rendre le contenu de son estomac. Le rire de Kurt résonnait toujours à ses oreilles. Un rire gras, sale, rocailleux, comme si même ses cordes vocales n’étaient faites que de pierre.

Daneva aurait pu mordre, cracher, hurler, faire de ce baiser un enfer pour l’homme qui l’embrassait ainsi, mais le souvenir était encore trop affreusement réel pour lui laisser une quelconque liberté de mouvement. Elle resta ainsi, les yeux écarquillés sous l’horreur, incapable d’amorcer le moindre geste. L’enfer, elle fut la seule à le vivre, assurément… Elle tremblait, désormais plus inoffensive qu’un chaton terrifié. Et si il voulait lui faire la même chose ? Elle ne pourrait pas le supporter une deuxième fois. Heureusement, l’homme finit par se relever, un sourire détestable sur les lèvres.

- Le plus lent des baisers est encore trop hâtif.

Daneva retrouva alors un semblant de contrôle. Elle respira enfin, bien que pas totalement soulagée. Il s’empara de sa dague en écartant les doigts qui la tenaient pourtant fermement. La colère afflua de nouveau dans les veines de la jeune femme : le choc était passé. Il venait de s’autoriser quelque chose qu’elle ne lui pardonnerait pas, et sa haine s’en voyait décuplée. Elle conserva cependant son expression hébétée pour le rendre moins méfiant, guettant le moment propice.

- Sinon une bonne raison pour laquelle ma mort serait inutile, je suis moi même un hors la loi, je n'irai pas vous dénoncer à la garde comme vous le ne ferez pas pour moi.

Comme si cela allait le sauver. La jeune femme fronça brusquement les sourcils, toute sa concentration retrouvée. Il avait profité de l’une de ses erreurs, c’était à son tour à elle maintenant. Elle dégagea avec force sa main gauche, qu’il avait laissée quelque peu lâche après le baiser, et referma ses doigts en un poing vengeur qui alla s’écraser contre la pommette masculine. Alors qu’il reculait sous le coup, Dane releva brusquement sa jambe et son genou alla rencontrer les parties intimes de l’homme dans un choc qui ne dû pas être des plus agréables…

Prestement, Dane se remit debout. L’homme avait toujours sa précieuse dague à la main, et il s’était lui aussi relevé tant bien que mal. Son visage était tordu en une grimace de douleur, d’où la jeune femme tira une certaine satisfaction. Il fallait dire qu’elle n’y était pas allée de main morte. Ou du moins de genou mort…

Il était cependant impensable de lui abandonner sa dague. L’objet avait trop de valeur à ses yeux. Elle allait s’accroupir pour sortir de ses bottes les deux petits couteaux qui y étaient dissimulés lorsqu’un grognement se fit entendre, venant des bois. C’était exactement le même grognement que tout à l’heure… Aussitôt l’attention de Daneva se focalisa sur autre chose : Iio ! Lui aussi lui était trop précieux, et il allait paniquer de nouveau. Elle fit volte-face et accouru vers la bête effrayée, qui fit un dangereux écart sur le coté pour l’éviter. Elle jura de frustration lorsque la monture prit appui sur ses postérieurs pour se lancer dans ce qui devait être une nouvelle course effrénée, mais à sa grande surprise, il n’en fut rien. Iio, tout comme l’autre cheval, piaffait avec une grande nervosité, mais sans s’éloigner de la grande pierre bizarre. Les deux animaux, terrorisés, s’entrecroisaient en faisant de petits cercles autour de la pierre, comme si s’en éloigner leur était impossible. Intriguée, Dane oublia un instant l’inconnu et s’approcha de son cheval, qui hennit, les naseaux dilatés. En suivant son regard effrayé, elle remarqua avec horreur une ombre immense dissimulée derrière les arbres. Les deux yeux brillants de la bête étaient fixés avec malveillance sur les deux cavaliers et leurs montures, mais elle semblait incapable d’avancer davantage. Comme si quelque chose l’en empêchait… Le souffle court, Dane ne mit que quelque seconde à rassembler tous ces éléments pour arriver à une conclusion logique : la pierre était bel et bien magique. Avait-elle d’autres propriétés que celle d’éloigner les bêtes dangereuses ? Ca, Dane s’en fichait bien, mais pour le moment elle trouvait la première bien utile. S’emparant des rênes de Iio, elle prit son museau entre ses mains et le caressa sans quitter l’animal dans la forêt des yeux. Possiblement un kerkand. Elle en avait croisé un dans sa jeunesse, et ne devait sa survie qu’à un groupe de chasseurs expérimentés qui avaient abattu la bête juste avant qu’elle ne l’éventre. Celui-ci faisait des allées et venues nerveuses, sûrement terriblement frustré de ne pas pouvoir atteindre ses proies.

Il faudrait attendre qu’il s’en aille… Visiblement, ils seraient obligés de passer un moment tous les deux. Heureusement pour l’homme, la présence du kerkand avait douché l’impulsivité de la jeune femme, qui désormais posait sur lui un regard plus rancunier que colérique. Elle fit quelques pas pour lui faire face, laissant tout de même une bonne paire de mètres entre eux, et tendit la main vers son arme.

- Rend-moi ça.

La scène du baiser passa rapidement. Le contraste entre ce doux moments et le suivant fut assez violent. Le coup de la femme alla s'écraser sur sa joue, le choc fut dur et violent, une personne avec une dentition de mauvaise qualité aurait finit les dents brisés, celle de Jaynes tenu néanmoins le coup. Enfin il reçut plutôt le coup, qui l'envoya se renverser sur le dos dans une roulade peu maitriser.

Pourtant cela ne s'arrêta pas ici, déjà le premier coup fut violent mais le coup de genoux qu'il reçut lorsqu'il se releva l'envoya paitre dans l'herbe. Une chance le genoux n'avait pas frapper ses parties intimes en leur endroit le plus fragile, ne le castrant pas, mais la douleur lui arracha une grimace difforme. La fierté l'empêcha de geindre ou de pleurer, mais la douleur était bien là, vif et violente.

Le Bandit resta un petit moment à genoux en essayant de récupérer un peu, et surtout d'attendre que la douleur disparaisse, au moins suffisamment pour qu'il puisse tenir debout. La douleur ne resta pas très longtemps, se contentant de laisser un mauvais souvenir à Jaynes. Quoique ce dernier était un brin joyeux, non de s'être pris une dérouillé, mais de trouver une femme qui avait un vrai caractère, c'était la première de sa trempe qu'il rencontrait, et l'ancienne dirigeante des silencieux était à la hauteur de sa réputation.

Jaynes tituba jusqu'à sa ceinture qu'il ramassa en se retenant de tomber au sol. Il ramassa les quelques dagues qui étaient tombé au sol pour les glisser dans leurs étuis. Il rattacha sa ceinture autour de sa taille. Sans cette dernière il se sentait nu, faible et incapable. Ses armes étaient celle a qui il devait la vie, une partie de son âme et de son être. Il les avaient depuis son premier crime et jamais il ne s'en séparait.

Sans s'annoncer une quinte de toux surprit Jaynes, le pliant en deux, il avait l'impression de sortir ses poumons en morceau, la douleur qu'il sentait dans sa gorge n'était rien comparé à celle qu'il avait pu éprouver. Il craché et toussé en même temps, laissant quelques gouttes de sang jaillirent de sa bouche. Du sang! Cette fois il était lancé sur la voie final de son cancer. Vingt-cinq années d'existence à redouter ce moment, tant de crimes, vols,... pour finalement voir sa mort arrivé, même si Jaynes arrivé à vaincre la garde et rester libre il ne dépasserais jamais la barre des trente ans indemne; Il allait devenir plus faible, moins résistant, déjà ses anciennes toux le pliaient en deux à des moments pas très voué à cela, mais là il le savait bientôt il serait épuisé au moindre effort, plus de combat, les chevauchées serait limité, il deviendrait aigris. Pourtant Jaynes ne se plierais pas à cette vie, pour l'instant il le pensait mais dans moins de quelques années il serait clouait sur sa chaise.

A peine sa quinte de toux finit, Jaynes entendit la femme revenir vers lui, venez elle pour essayer de l'achever ? Il n'avait pas vraiment enfin de mourir, peut être bien le temps ou la beauté du matin, ou peut être celle de cette femme, enfin il se retourna pour faire face à Daneva et se défendre, avec encore un peu de sang sur ses mains qu'il essuya sur sa manche. Le bandit avait le regard haineux, non contre Dane mais contre lui même, contre sa hideuse faiblesse, contre son être, il se détester et s'aimait à la fois, s'il aurait pus transférer son esprit dans un corps intact il le ferrait, quoiqu'en choisissant bien le corps final.

Mais la femme ne voulait pas combattre, elle souhaitez juste récupérer sa dague, que le bandit avait oublié dans sa paume encore fermé dessus, la lame lui avait laissé deux petits sillons légèrement rougis. Jaynes ravala sa salive avec un arrière goût de sang, avant de rendre son arme à sa propriétaire en s'approchant doucement d'elle.

-Jolie crochet, j'apprendrais à l'avenir à me méfier de vos poings.

D'où en parlant, Jaynes se massa délicatement la mâchoire, il avait encore légèrement mal. Mais il ne regrettait pas du tout son acte, s'il avait l'occasion de recommencer il le ferait surement, en prenant soin à éviter ses coups. Le bandit jeta un coup d'œil vers la forêt, apparemment une bête rodé dans le coin, un loup ou une autre bestiole de ce genre qui fuirait à leur avancé.

-Qu'elle est l'animal qui traîne dans le coin?

- Vous apprendrez surtout à ne pas me donner de raison de vous frapper…

Morose, Daneva s’empara de sa précieuse arme d’un geste brusque, puis fit volte face pour ne pas avoir à regarder l’homme. Bizarrement, il semblait plus faible qu’elle ne l’avait pensé de prime abord… Mais qu’importe, elle s’en fichait. Tout ce qui comptait désormais était de ficher le camps d’ici pour rejoindre son fils au plus vite. Chaque seconde qui passait lui rappelait douloureusement le visage faussement dégagé de Lucas alors qu’elle avait pris la route, deux mois auparavant. Tous ses sens lui hurlaient qu’il fallait tout de suite qu’elle le prenne dans ses bras…

Tentant de chasser cette atroce sensation de manque, la jeune femme fixa son regard sur l’imposante bête qui faisait les cent pas à quelques dizaines de mètres de la pierre. A voir son attitude par rapport aux deux voyageurs, il semblait évident qu’elle ne lâcherait pas prise avant longtemps. A vrai dire, Dane savait que ces animaux étaient des plus intelligents. Pour le moment, ils étaient saufs, mais dès qu’ils oseraient mettre un pied hors de la zone, le kerkand se jetterait sur eux. Il fallait trouver une solution à cette situation, et si possible rapidement.

- C’est un kerkand, je crois. Enfin, je ne suis pas experte, mais à cette distance, c’est ce qui me vient à l’esprit de plus plausible.

Elle continua d’ignorer délibérément l’homme. S’il souhaitait un tête à tête de charme, qu’il aille se faire voir ! Elle ne restait ici qu’à cause du prédateur, sinon il y aurait un moment qu’elle aurait mis les voiles.

- De toute façon, ça nous attend avec impatience. Je crois que cette pierre le retient à l’écart.

Signe qu’elle n’avait pas envie de discuter davantage, Dane prit ses affaires, et les reposa de l’autre coté de la pierre, où elle s’assit de la même manière que tout à l’heure. Ses doigts retrouvèrent la saucisse séchée… En face d’elle Iio se calmait progressivement. Rassuré en constatant que l’animal ne s’approchait pas plus, l’étalon restait tout de même près de sa maîtresse. De l’autre coté de la pierre, l’homme toussa de nouveau, sans s’attirer pour autant l’attention de Dane.

Une heure passa. Puis deux… Aucun des protagonistes n’avait bougé. L’attente pesait sur les épaules de Daneva de manière très désagréable. Repue et réhydratée, ses muscles reposés, elle brûlait de reprendre sa route, mais la sombre silhouette du kerkand elle non plus n’avait pas bougé. L’animal s’était assis, mais jamais ses yeux n’avaient quitté les voyageurs.

Le soleil était désormais haut dans le ciel. Il devait être aux alentours de midi. N’y tenant plus, Daneva se leva. Elle contourna la pierre pour s’adresser enfin à son compagnon d’infortune, à contre cœur il fallait avouer.

- Alors ?

Les mains sur les hanches, elle le regardait comme si elle le tenait pour responsable de la situation. Elle comptait agir, et comme il était tout aussi concerné qu’elle, il allait l’aider, de gré ou de force. Des yeux, elle chercha un arc ou une arbalète, mais l’homme semblait être comme elle, préférant le corps à corps aux échanges à distance. Elle songea avec amertume que ses petits couteaux de lancer ne seraient jamais assez lourds pour traverser le cuir épais du kerkand. Ils ricocheraient sur sa fourrure, ou au mieux s’y planteraient sans faire beaucoup de dégats. Ce genre d’arme n’était utile que contre la faible résistance des humains ou des petits animaux.

Il faudrait donc attaquer la bête au corps à corps, ce qui était impensable. Elle regarda le prénommé Jacques avec une impatience plus grande encore.

- Pas d’idée de maître pour nous tirer de là ?

Elle croisa les bras, toujours aussi hargneuse.

- Vous pourriez vous jeter sur la bête et l’embrasser à pleine bouche pendant que je fuirais par l’autre coté. Pour sûr ça marcherait.

Ça fait environ un an que je ne RP pas. Soyez indulgents ! è__é

- Allez ma douce

- Du calme, ma belle. On campe ici ce soir.

- Vous pourriez vous jeter sur la bête et l’embrasser à pleine bouche pendant que je fuirais par l’autre coté. Pour sûr ça marcherait.,

On va être indulgent alors è___éFais semblant de ne pas voir mes fautes grammaticales *-*

Et bien, voilà une relation qui commençait bien, deux bandits ensemble coincé dans une clairière. Un beau endroit pour faire connaissance, mais la femme n'en avait pas envie, elle préféra resté de l'autre coté du rocher, laissant le hors la loi seul de l'autre coté, au moins les chevaux était plus vivable, ils piaffait l'un contre trottinant par ci par là, s'arrêtant pour brouter un peu d'herbe dans quelques endroits.

J'embrasse si mal?

Jaynes n'avait jamais reçut de plainte de la part de toutes les amantes qu'il fréquentait dans les villes, une fois on l'avait traité, de quelque chose comme « Garce », le prenant pour une femme. Il faut dire que l'homme qui l'avait insulté était complètement saoul, et la nuit était total, de plus il avait un accent horrible, Jaynes avait plus compris quelque chose comme « Gnarte », le reste étant du même gabarit.

Un kerkand, sois des gros problèmes en perspectives, l'animal était grand, moche, sale, répugnant, avec des grandes dents et de la bave qui coulait de partout, une bête aussi immonde qu'horrible. Et tuer un animal comme ça nécessite du talent dans le maniement des armes, soit Jaynes n'en était pas capable, ses dagues même enduites de poison ne traverserait la peau de l'animal, il pourrait essayer de l'atteindre dans les yeux, mais là encore ses chances étaient quasi-nul.

-Et bien je n'ai jamais vraiment eut à faire à cette animal, j'ai entendu quelque chasseur en parler dans les tavernes, nous sommes donc dans le pétrin.

Ce que Jaynes craignait le plus était cette pierre. Ce rocher qui tenait à l'écart les animaux féroces, sans doute un objet maudit, on disait de bouche à oreille que certaines terres en Langehack était maudite, on disait que des fantômes hanté le comté de Scylla, celui-là même qui avait fait parler de lui par son mariage.

Les nobles avec leurs histoires et leurs manipulations étaient à craindre. De puis l'histoire du mage d'Ojul, Jaynes se méfiait des nobles. Cette histoire était simple, un comte mage, qui se relevait être en faites, un nécromancien, une histoire à faire pâlir de peur un guerrier, on ne la racontait plus trop, mais dans les tavernes on murmurait cette histoire, et toujours le nom de Scylla revenait.

La clairière serait bien dans les terres du comté maudit que cela ne serait pas étonnant, le bandit en vint à craindre plus l'endroit que l'animal. Si la nuit venait à tomber, la peur l'accablerait, mais par orgueil, fierté, et d'autres sentiments de ce genre, il se devait de ne rien laisser transparaître, déjà, sa quinte de toux avait dut le rendre faible aux yeux de l'ancienne silencieuse, inutile de se faire passer pour un couard.

Le temps passa rapidement pour Jaynes, qui dans son coin passait son temps. Il commença d'abord par aiguisé ses dagues, dans un doux bruit, après il pris le soin de les nettoyer et de rendre le métal plus brillant. Il passa le reste du temps à nettoyer ses bottes, à finir son pain, et d'autres occupations peu intéressantes de ce genre, et sur lesquelles nous ne nous arrêterons pas plus longtemps.

Ce en fut qu'une fois le soleil à son apogée, que la femme daigna reparler à Jaynes, se levant, contournant le rocher pour finalement se poster face au bandit. Attendant de lui un miracle, on avait beau dire dans le Soltariel que Jaynes était l'un des pires bandits, il ne savait pas quoi faire en ce moment, si au moins il était venu accompagné avec deux ou trois gars de sa bande, la bête serait déjà morte, mais seul il était faible. Et il ne trouva pas vraiment de réponse à rendre au « Alors? » de Daneva.

Le Bandit ne répondu pas tout de suite, il semblait captiver par ce qu'il était en train de faire. Bourrer sa pipe de tabac. Les herbes brunâtres étaient des plus résistantes aujourd'hui, comme-ci elles refusaient de se faire consumer. Hélas pour elle, le choix ne leur était pas donné, et elles finirent bien par se faire consumer par quelques bouffé du bandit.

Une fois la fumée s'élevant doucement, il tourna le regard vers la femme, en cherchant des multitudes d'idées, il en trouva des dizaines, mais aucune de vraiment réalisable.

-J'y ai pensé, mais si la bête est du même caractère que toi elle risque de ne pas apprécier, ou si la bête est comme moi elle s'en ficheras de mon pauvre corps et te bondira dessus.

Comment repousser un animal, féroce, affamé, et moche? Bonne question, Jaynes allait proposer de faire un truc bizarre avec du feu, en essayant de lui faire peur, ou en cas d'extrême choix bruler une partie de la forêt. Mais une autre personne arriva pour les déranger, un homme, apparemment, il était monté sur un cheval. Jaynes déporta son attention de la femme sur l'homme. Un autre bandit? Ou un garde, de toute manière la prudence était mère de sureté. La main sur l'une de ses dagues, le Hors la loi s'avança vers l'homme, le saluant de la main.

-Salutations, étranger, quel bon vent t'amène donc ici?

Daneva était en ébullition, et l’autre bourrait sa pipe. L’envie de lui remettre son poing dans la figure la démangea de nouveau. En plus, il se payait sa tête. Elle serra les doigts… Et leva la tête, surprise. Un autre voyageur venait de faire irruption dans la petite clairière. Heureusement pour lui, il était arrivé du coté opposé à la bête. Désormais, cette dernière dardait sur ses six portions de viande un regard des plus carnassiers.

La jeune femme ne dit rien, se contentant d’observer le nouveau venu avec circonspection. A trois, les chances de venir à bout de la grosse bête étaient plus nombreuses, mais ça ne la rendrait pas de meilleure humeur pour autant. Elle y serait allée seule, juste histoire d’aller plus vite, si seulement elle avait été folle. Or, elle tenait bien trop à son fil pour le laisser seul dans ce monde inhospitalier… Seul, tout seul dans cette ferme ! Bon sang, cette fois c’était sûr. Un mauvais pressentiment avait commencé à faire son nid, lentement mais sûrement, au creux de sa poitrine. Que se passait-il donc chez les Granchot pour que le vent ait une si mauvaise odeur à ses narines ? Pourquoi le ciel venait-il de s’obscurcir ? Quel était ce goût étrange sur ses lèvres ?

Folle, si elle ne l’était pas jusque là, Dane venait de le devenir. Elle tira sa dague de son fourreau et fit un grand geste circulaire pour attirer l’attention des deux hommes.

- Il faut que je m’en aille, maintenant. Alors on va tout de suite s’occuper de cette bestiole.

Elle jeta un regard à celui qui était là depuis ce matin avec elle, l’enflure qui avait osé la toucher de cette ignoble façon.

- Et vite, sinon je jure que vous préférerez la bête à moi.

Pour le dernier arrivé, cela devait être assez confus… Mais Daneva avait perdu toute patience. Quelque chose, au fond de sa poitrine, lui hurlait que son fils était en danger, et cela aurait rendu sauvage la plus douce des mères. Alors, quand la mère en question était loin d’être tendre au naturel… Les deux hommes avaient tout intérêt à ne pas la contrarier davantage, et si ils n’étaient pas trop idiots ils le comprendraient avant qu’il ne soit trop tard.

[Je suis confuse pour ce retard ! J'ai eu des tas de choses à faire - entre autre, passer mon permis ^^ - et là ben je suis tombée malade et j'avais juste la tête à dormir... Si on ajoute à ça que j'ai fait une sorte de blocage stupide sur ce RP - rien à voir avec toi Galen, ton RP est toujours aussi bon <3 pareil pour Jaynes hein ! - ben ça explique aussi que ce soit aussi court... Désolé donc, je me rattraperai aux prochains posts. Là il fallait absolument répondre vite, c'est très mal de bloquer les RP trop longtemps.]

Désolé du retard. Maintenant j'ai le temps de rép' sans problème. Désolé aussi si c'est un peu court.

- Salutations, étranger, quel bon vent t'amène donc ici ?

- Je ne sais pas si le vent qui m'amène est bon, par contre je sais que vous avez un petit soucis avec une bête. N'est-ce pas ?

- D'accord,

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