Vaylin Zyla
10 ans d’apparence
Masculin
Pour son malheur, demi-drow à majorité humaine.
Neutre ; encore très influençable du fait de son jeune âge et de son manque d’expérience, Zyla se forgera ses convictions et croyances en fonction des gens qu’il rencontrera…
Pour l’instant, il subsiste en volant à manger sur les marchés, mais peut-être deviendra-t-il l’apprenti de la guérisseuse Etheldred.
Zyla ne se bat pas, du moins il n’a jamais appris à le faire autrement qu’avec ses poings… Par contre, il se pourrait qu’il apprenne un jour à employer la magie.
Le garçon ne s’en doute absolument pas mais il possède une importante puissance magique sans le savoir. En effet, il est capable de « sentir » les fluctuations de l’Énergie, sans s’en rendre réellement compte ; pour lui, il y a juste des endroits où il se sent « mieux » et d’autres où il se sent plus ou moins « mal ». D’instinct, en se laissant juste guider par ses perceptions et sa recherche naturelle à tout être vivant du « mieux être », Zyla trouve les endroits où l’Énergie est le plus présente, et il est capable d’identifier mages et sorciers. Toutefois, l’enfant ne sait rien de la magie, de ses utilisations ou de ceux qui la pratiquent ; il ne met pas de mot sur ce qu’il fait et ressent, cela lui paraît tout simplement naturel.
Dans certains états (sommeil ou somnolence, rêvasserie…), il est capable d’accroître sa sensation et perçoit l’Énergie comme un immense et fragile réseau mouvant, qui s’étend à des kilomètres et des kilomètres. Comme sur une toile d’araignée, Zyla capte les mouvements d’Énergie, et peut donc sentir quand quelqu’un l’emploie. Cependant, il est limité à une certaine distance à la ronde, au-delà de laquelle il ne peut ressentir que les sortilèges particulièrement puissants. Cette capacité (qu’il n’a jamais reliée avec le fait qu’il y a des lieux qui l’attirent inexplicablement) est dangereuse, car la présence d’Énergie est enivrante et addictive, terriblement attirante ; elle fait passer au second plan toutes les autres perceptions, enlève la conscience de tout, du temps et aussi de soi-même. À trop s’immerger dans l’Énergie on s’oublie, on se perd, comme dissout dans ce courant trop attractif. Zyla a déjà frôlé la folie de très très près. Il a eu la chance, chaque fois, d’être « réveillé » à temps mais selon le temps et le degré d’immersion passés, il lui fallait quelques heures, voire plus, pour redevenir vraiment lui-même –et encore, rien ne dit que quelques bribes de son être ne se sont pas « perdues » dans l’Énergie…
Capable de la ressentir, Zyla ne contrôle pourtant absolument pas l’Énergie ni ne sait l’utiliser. Pourtant, dans des cas extrêmes, il a instinctivement employé la magie pour sauver sa vie et celle de sa mère lors de l’attaque de leur village. Il ne peut la maîtriser d’aucune façon mais il peut, de la manière la plus instinctive et irréfléchie qui soit, sans y comprendre grand-chose, servir de « canal » à ce flux, le faisant passer de son corps à un autre pour guérir et redonner un peu d’énergie vitale, ou bien repousser très violemment ceux qui le touchent (style super méga décharge électrique
). Mais ceci est vraiment rare et n’arrive que lorsqu’il est submergé par une très forte émotion et est poussé par un désir extrêmement puissant.
Zyla n’a que de maigres possessions ; une fronde confectionnée par ses propres soins (et souvent quelques cailloux dans sa poche, au cas où), ainsi qu’un petit couteau à la lame longue comme un doigt. À cela s’ajoute un pendentif de bois noir dans lequel est incrustée une pierre bleu sombre. C’est le seul objet précieux que possède l’enfant, et il y tient particulièrement car selon sa mère, il appartenait au père qu’il n’a jamais connu.
Pas très grand, même pour son jeune âge, Zyla n’a pas mangé à sa faim depuis un bout de temps et cela se voit sur sa silhouette plutôt maigrichonne. Doté d’une bouille d’ange, le garçon sait enjôler et embobiner son monde. Quand il s'y met, il est difficile de ne pas craquer à son charme enfantin, avec ses grands yeux sombres et innocents d’une jolie mais peu humaine couleur d'ambre, où, cependant, viennent jouer selon la lumière des reflets fauves voire rougeoyants... Le garçon n’est clairement pas humain ; ses longues oreilles pointues, la claire couleur brun-gris de sa peau, le dessin de ses traits, de ses mains, ... Même sa silhouette est taillée comme celle des Sombres, bien qu'il soit encore jeune et maigre.
Oui, il est impossible de nier son ascendance drow, malgré quelques aspects typiquement mortels, comme ses cheveux bruns, un peu ondulés, et dotés d'une tendance avérée à rebiquer dans tous les sens.
Zyla est un enfant naturellement joyeux et bavard, optimiste et auquel il en faut peu pour être heureux, débrouillard, un peu insouciant, rêveur aussi, et surtout très lunatique, car il est, inconsciemment, influencé par le flux d’Énergie. Ainsi il lui arrive de se montrer tout guilleret, voire de ne carrément pas tenir en place, comme de se montrer beaucoup plus réservé. Cependant, les derniers événements ont changé la donne et l’ont fait subitement « vieillir » ; ainsi parfois un voile de sérieux tombe sur ses grands yeux sombres et on lui donnerait alors beaucoup plus d’années qu’il n’en a réellement. Sous ses airs de gamin, se cache un jeune garçon farouche et effrayé, qui ne peut placer sa confiance en personne et craint le monde entier...
Par ailleurs, il est très imaginatif et joueur ; capable de s’amuser avec n’importe quoi, il s’ennuie rarement. Doté d’une grande imagination il sait très bien raconter les histoires et dans son village, les autres enfants se réunissaient autour de lui lors des veillées, pour l’écouter créer des aventures au fil des mots.
Enfin, il sait tout de même faire preuve de sérieux quand il le faut et s’avère intelligent et avide d’apprendre. Curieux, les nouveautés l’excitent et il aimerait en savoir toujours plus.
Il a toujours été différent. Toujours.
Physiquement d’abord ; avec la couleur de sa peau, la taille et la forme de ses oreilles, il faisait peur aux gens de son village qui ne voyaient que le sang drow en lui.
Mentalement aussi, car Zyla n’a jamais eu les mêmes perceptions que les gens normaux ; son comportement est influencé, sans qu’il s’en rende compte, par la quantité d’Énergie qui l’environne, et il est déjà arrivé maintes fois qu’il se perde dans des rêveries, les yeux vides, coupé du monde et perdu en lui-même, se laissant entraîner par ce flux qu’il est seul à ressentir. Aux yeux des autres, ces moments d’égarement étaient la preuve qu’il était un peu stupide et attardé, ce qui les poussait d’autant plus à l’éviter, à le mettre à l’écart.
Oui, Zyla était mal vu de tout son village et sa mère, la seule à l’aimer réellement, le protégeait contre tout le monde si bien que la disgrâce de son fils s’est étendue sur elle…
Malgré tout, Zyla n’était pas malheureux, au contraire. Ayant été doté d’un tempérament joyeux et optimiste, il ne se laissait jamais abattre et c’était un enfant extraverti et joueur.
Puis la guerre est venue.
Zyla n’en savait rien ; il n’avait jamais quitté son village, jamais vu d’elfes ni de drows, encore moins de nains. Il savait vaguement que son père était un drow pour avoir entendu des gens en parler autour de lui, mais cela ne signifiait rien à ses yeux. Lui-même se considérait comme un humain, au même titre que tous ceux qu’il avait toujours côtoyés.
Et ils vinrent.
Grands, immenses, tout de noir vêtus. Des soldats, des soldats qui arrivèrent au village en pleine nuit, réveillant les habitants dans la terreur, le sang et le feu.
Panique noire, absolue. Il était caché dans un recoin obscur, au fond d’une rue, avec sa mère. Trois hommes s’approchèrent, silhouettes noires se découpant sur le fond plus clair de la nuit qu’éclairaient les flammes de la destruction. Il se souvient, il se souvient comme si c’était hier, il revit encore la scène, deux hommes qui se saisissent de sa mère, elle hurle, du sang coule, il est paniqué, impuissant, réduit au rôle de spectateur terrifié. Un autre s’approche de lui, il voit ses deux mains s’avancer, s’approcher…
Et soudain, explosion.
Sans savoir comment, sous l’effet mêlé de la peur viscérale et de la colère haineuse, il repousse l’homme dans une violente vague d’énergie qui se répand sur le village, assommant tout le monde.
Et le noir.
Lorsque Zyla émergea enfin de l'obscurité, il lui était impossible de déterminer combien de jours s'étaient écoulés. Il tremblait, le moindre mouvement déclenchait des nausées, mais il avait encore peur, il ne pouvait rester ici au milieu des ruines de son ancienne vie et des corps mêlés des agresseurs et de ses anciens compagnons.
Sa mère… Elle était là, près de lui, à l’agonie, il le sentait au fond de lui, et encore cette impuissance qui l’étreignait, haïssable sensation. Elle le reconnut alors qu’il tentait de la ranimer, et lui mit, faiblement, quelque chose dans la main. Un médaillon, noir, incrusté d’une pierre bleue. Le médaillon de son père, cet inconnu que tout le village détestait mais contre lequel sa mère n’avait jamais rien dit.
Un mot, un seul, dans un filet de voix, un ultime souffle.
« Fuis… »
Il s’était exécuté, porté par cette peur, toujours elle, qui le poursuivait malgré la vitesse de sa course. Il partit à l’aveuglette, sans savoir où il allait ni ce qui l’attendait, fuyant désespérément.
Il atteignit une ville, une très grande ville. Diantra.
Vertigineux enchevêtrement de rues et d’avenues bondées.
Cela fait quelques jours maintenant qu’il rôde dans la capitale, survivant en piquant de temps à autre un peu de nourriture sur les étals des marchands, miné par l’angoisse qu’ils le retrouvent, eux, les Hommes Noirs.