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 Elycia | Petite mise au point

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Dyarque
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MessageSujet: Elycia | Petite mise au point   Elycia | Petite mise au point I_icon_minitimeDim 26 Juil 2009 - 20:43

« La Jyl’an est un exercice épuisant, autant pour le corps que pour l’esprit. Je le sens bien, mon corps s’effrite telle la pierre que je m’échine à tailler, jour après jour. Combien de temps, encore, avant mes poignets n’implorent grâce, combien d’années avant que mes bras ne cèdent ? Il arrivera sans un moment où me tenir debout deviendra trop pénible. Devenu prisonnier d’un corps inutile, je n’aurai d’autre choix que d’user encore et encore de mes dons, aggravant ainsi les choses. Etait-ce là l’image que je voulais donner à mes filles ? Celle d’un père agonisant, devenu incapable de bouger à force d’acharnement ? Le cercle vicieux dans lequel je m’étais engagé voilà bientôt neuf siècles continue sa ronde, se jouant de moi. »

* * *


D’une démarche souple, aérée et dépourvue de tout mouvement inutile, le mage parcourait les couloirs de son nouveau domaine. Il savait que Lanthaloran n’avait pas à rougir de bien des cités elfiques, mais jamais il n’avait eu l’occasion de visiter ce qui deviendrait dans les jours à venir le palais ducal… Douce ironie qui voulu que sa première visite se fasse en tant que maître des lieux. Sa femme était réellement une créature pleine de surprises. Trop, peut-être, au vu des événements passés. Il ne parvenait toujours pas à comprendre par quel coup du sort ils avaient pu être propulsé à la tête du Duché de Daranovar, or il était mage et n’aimait pas être plongé dans l’ignorance. Il avait laissé à sa chère Elycia quelques jours pour profiter de son nouveau statut, mais il était désormais temps qu’il soit fixé sur les tenants et aboutissants d’une affaire dont il ignorait tout, si ce n’est l’heureuse conclusion.

Malgré lui, il ralentit le rythme jusqu’à s’arrêter totalement, ses yeux se posant au hasard de leur course sur la belle et mystérieuse forêt d’Anaëh. Son visage froid et sévère se figea et il retint son souffle, en attente. Jeune, il aurait entendu les arbres le bercer de leur mélodie, mais voilà longtemps que plus aucune mélodie ne parvenait à ses oreilles languissantes. Neuf siècles le séparaient de sa rencontre avec celui qui aurait pu devenir son Maître et son Guide, neuf siècles qu’il avait tourné le dos à une forêt qui ne lui avait jamais pardonné cette trahison. Heureusement, il y avait Elycia, le seul rayon de soleil qui parvenait à faire fondre la glace qui l’étoffait. Se détournant du spectacle des arbres illuminés par l’astre couchant, Dyarque se dirigea vers ses nouveaux appartements, plus pressé désormais de la rejoindre que de s’informer.

La lourde porte ne lui posa aucun problème, contrairement à la veille, mais il ne laissa rien paraître de son soulagement. Il s’y engouffra sans un bruit et la referma de la même façon, avant de poser son regard sur sa femme… Pour la première fois de la journée, un léger sourire attendri fleurit sur son visage, alors qu’il prenait conscience de la présence de Nyrlae. Son aînée, celle qui de ses deux filles lui ressemblaient le plus… du moins quant à ses traits et à ses cheveux. Pour le reste, elle était le portrait craché de sa mère, belle, téméraire…


« Ma fille… Mon aimée… »


* * *

« Ma voix est calme, comme toujours. Mais si elle n’est pas chaleureuse, je sais qu’elle a perdu cette froideur qui répugne tant des miens. En leur présence, je retrouve un peu de cette insouciance que je possédais jadis… Et si je ne peux regretter qu’une chose, c’est l’absence d’Elya. Ma fille n’est plus mon élève désormais, plus depuis que j’ai failli la tuer à cause de mon arrogance. »
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MessageSujet: Re: Elycia | Petite mise au point   Elycia | Petite mise au point I_icon_minitimeLun 27 Juil 2009 - 7:59

Pendant plus de huit cent ans d’une longue, mais fructueuse et heureuse existence, Elycia avait toujours été étonnée du peu de changement qu’avait connu sa vie jusqu’à présent. Certes, son mariage avec Dyarque avait apporté beaucoup de bouleversement, bienvenue naturellement, mais pas autant qu’on pourrait le croire. Elle avait continuer sa vie politique et la pratique de l’archerie, en plus du développement de l’archemagie, pendant toutes ces années. Seules les naissances de Nylrae et Elya avait réussis à la ralentir pendant un moment.
Les changements majeurs à sa vie avait été l’empoisonnement du lac d’Ulraal et la disparition, encore inexpliquée, de son cousin, Jiriad Garnat, duc de Daranovar. Le premier avait causé la mort tragique de sa mère et failli précipiter son père vers le même destin. Le second, quant à lui, avait permis à sa famille de prendre les rênes du pouvoir dans le duché. Elycia ne put qu’admettre intérieurement que ce serait une suite d’épreuves difficiles, surtout lorsqu’il serait temps d’affronter les autres duchés.
L’Épine Dorée et Ardamir avait en commun la bâtarde hybride... Si son père devenait roi, où la nation elfique tomberait-elle encore? Eteniril était tout aussi horrible, avec deux de ses nobles portant en leur veine le sang des humains. Des demi-elfes, rien de moins, dont un qui s’accoquinait si bien avec la part mortelle de son être qu’il y passait plus de temps qu’en ses propres terres! C’était d’un ridicule et d’un pathétisme... Par chance, si elle ignorait totalement le parti du duc d’Holimion, elle savait que Silvanas Kaldeist de Quatrième Saison possédait des croyances semblables aux leurs. L’hiver venu, elle devrait le prendre à part pour discuter de cela et vérifier les dires à son sujet... C’était surtout lui qui l’intéressait. Un allié potentiel, aussi jeune soit-il, reste un allié potentiel. Pour le bien de son peuple, Elycia ne devait laisser s’échapper aucune opportunité.

Néanmoins, pour le moment, il avait d’autres problèmes à régler. Le parchemin entre ses mains en étant un bon exemple. Loin de là l’idée de critiquer son cousin, mais sa façon de gouverner de lui avait jamais plut. C’avait été un homme violent, qui dirigeait par la peur plus que par la confiance du peuple envers ses capacités. De plus, les lois qu’il avait instauré l’avait révolté sur un nombre exorbitant de point! C’était désespérant de voir à quel point l’incompétence peut être trouvé n’importe où.

« Y a-t-il un problème, mère? »

Il s’agissait de Nylrae qui, l’ayant entendu soupirer, avait cesser de jouer avec un chaton s’étant aventurer jusque là. Sa fille était venu l’aider à mettre de l’ordre dans les documents et, grâce elle et à Kÿria, le tout avait été beaucoup moins long. Toutefois, Elycia hocha négativement la tête.

« Je me disais simplement que l’ancien duc était un homme bien barbare... Instaurer de telles lois, c’est d’une stupidité...
- Malgré qu’il eut été votre cousin, il était beaucoup plus jeune. La sagesse s’acquiert avec l’âge, malheureusement.
- J’en ai bien peur. Il est aussi de constater que certains reste éternellement inconscients. »

La fille rejoint sa mère, posant une main apaisante sur son épaule.

« Vous devriez vous reposer pour le moment. Je suis certaine que Père serait de mon avis.
- Bien sûr, répondit Elycia avec un sourire, mais il oublierait lui-même de s’imposer ce sage conseil. »

Elles échangèrent un rire complice. Dyarque était capable de travailler une journée entière si on ne lui disait pas de ralentir. Une mauvaise habitude que sa femme lui reprochait depuis longtemps d’ailleurs. Ce fut aussi le moment que choisit le principal concerné pour montrer le bout de son nez. Les deux femmes se tournèrent vers lui dans un même mouvement alors qu’il refermait la porte. Un sourire fleurit sur le visage qu’Elycia connaissait et aimait tant, ce qui ne put que la faire sourire à tour tendrement. Si seulement plus pouvait voir cette expression... Petite pensée égoïste, son épouse se dit que, finalement, elle était bien heureuse que de telles expressions leur soit réservées, cela ne les rendait qu’encore plus particulières.

« Ma fille... Mon aimée... »

Le salut était bref, conformément à l’habitude son mari. Même si beaucoup ne le comprenait pas, c’était une partie de lui qui attirait la noble. Ses paroles étaient toujours sincères et transmettaient toute l’émotion. À quoi bon les grandes phrases alors qu’elle pouvait si bien lire en lui?

« Père... le salua Nylrae alors qu’elle allait le rejoindre et lui prenait les mains. Un regard qui voulait tout dire à sa mère, puis elle s’adressa de nouveau à lui : J’allais justement quitter Mère. J’espère que vous vous portez bien. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser. »

Le commentaire ne requérait aucune réponse. Suite à une petite révérence rapide en guise d’au revoir, elle s’éclipsa sans un mot de plus, laissant le couple seul. Ce fut alors qu’Elycia s’approcha, tendant une main pour la poser sur la joue de l’homme qui partageait sa vie depuis si longtemps. Une façon de lui dire en silence qu’elle était heureuse de le voir. Cependant, presque six cent ans de mariage lui avait permis d’apprendre les expressions de Dyarque et leur signification. Peut-être même les connaissait-elle mieux que lui. Il était évident que son époux n’était pas là pour lui proposer une quelconque balade en amoureux.

« Parle. Que veux-tu? Mais avant, vient t’asseoir, profitons de ce moment pour être tranquilles, toi et moi. »

Elycia l’entraîna en douceur vers un siège suffisamment large pour deux. Si ce n’était pas elle qui lui proposait, il resterait probablement debout pour encore des heures, ignorant les signaux de son corps. Sa santé n’était plus la même depuis l’incident avec Elya. C’était une chose qu’il semblait ignorer volontairement.

« Qu’as-tu à me dire, amour? »
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MessageSujet: Re: Elycia | Petite mise au point   Elycia | Petite mise au point I_icon_minitimeLun 27 Juil 2009 - 14:28

« La scène qui s’offre à mon regard apaise mon âme et repousse mes tourments. Jamais je n’aurais cru, un jour, pouvoir vivre cette vie qu’Elycia et moi avons construite petit à petit. Je pensais m’enchaîner dans les méandres de la solitude, me dévouer entièrement à cet Art qui a fait ma renommée. C’était sans compter la mère de mes filles, et si je ne comprends toujours pas ce qui a pu lui plaire dans le jeune homme froid et distant que j’avais pu être, je ne regrettai aucun instant de notre union. Nyrlae se lève et vient me saluer, me prenant les mains et les serrant chaleureusement. Ma fille est un trésor de diplomatie et de subtilité, héritage de sa mère, j’en suis personnellement dépourvu. J’hoche simplement la tête, ne laissant rien paraître, nous laissant seule. Kÿria en soit témoin, me retrouver avec Elycia me fait presque oublier la raison de ma venue. Ainsi en a-t-il toujours été, et je ne souhaite pas que cela change. Elle est mon équilibre, la lueur qui me guide hors des obscurités de mon existence. »

* * *


Le nouveau duc ferma les yeux et pencha légèrement la tête, la laissant doucement reposer sur cette main venue caresser sa joue. Sa propre main vint recouvrir la sienne, enserrant doucement ses doigts. Le couple, six fois centenaires, se passait de mot pour se saluer et se renouveler ses vœux. Doucement, il fit glisser la main de sa belle devant son visage et déposa un léger baiser à la naissance de ses doigts effilés. Il hésita un instant à rajouter une petite touche de son Art à ces retrouvailles, mais préféra s’abstenir. Il savait combien Elycia voyait d’un mauvais œil la manière dont il pratiquait son art, surtout depuis l’accident de leur cadette. Dyarque devait bien l’avouer, s’il ne manquait jamais de prudence, il lui arrivait de ressortir de ses séances épuisé, au point d’en être réduit à laisser pendre ses bras misérablement le temps que la douleur ne s’apaise. Mieux valait-il se servir de ses dons dans les grandes occasions, et non à la première tentation venue. Il avait bien conscience de ses tords, mais savait qu’il était vain de vouloir changer. Il s’était enfoncer trop loin, trop profondément dans la maîtrise de la Jyl’an. Il ne pouvait désormais plus s’en passer, au sens physique du terme. Etrange addiction que peuvent ressentir pour la magie ceux qui s’échinent à l’employer. Et à mesure que ses bras faiblissaient, les choses ne s’arrangeaient pas. Quand le corps flanche, l’esprit prend inconsciemment la relève.

Décidément, Elycia le connaissait mieux que personne. Qu’est-ce qui avait trahi Dyarque, cette fois ? Le très léger froncement de sourcil qu’il avait pu esquisser alors qu’il prenait conscience de la présence de Nyrlae ? Non pas qu’elle le dérange, jamais, mais la discussion qu’il voulait avoir avec sa mère ne la regardait pas, surtout quand son père ne savait pas sur quoi elle déboucherait. Peut-être le mouvement de tête, tout aussi léger, qu’il avait effectué pour s’assurer qu’elle avait bien quitté la pièce l’avait-il mise sur la voie. Quelle importance, après tout ? Elle l’avait découvert, et cela lui arracha un autre sourire. On le considérait froid, renfermé, austère, et pourtant, elle parvenait à lire en lui comme un livre ouvert. Cela n’aurait tenu qu’à lui, il lui aurait lui-même tourné les pages, mais malgré ses efforts, il n’était jamais parvenu à se libérer totalement.


« Tu me connais si bien. »

Une manière comme une autre d’acquiescer à ses propos. Comme si la présence de son épouse agissait progressivement, réchauffant peu à peu son mari, on pouvait noter une certaine affection dans sa remarque. Son salut n’avait rien laissé paraître de ses sentiments, mais il fallait croire qu’Elycia mettait à terre toutes ses défenses. Là encore, s’il l’avait pu, il l’aurait aidée. Les choses étant ce qu’elles sont, il ne pouvait que tendre les mains vers ce feu qu’elle lui transmettait. Il déposa un nouveau baisé sur la main qu’il tenait toujours avant de la libérer. Ses bras se croisèrent sur son torse, non par arrogance mais parce que c’était en cette position qu’ils travaillaient le moins. Même si la douleur n’était pas au rendez vous en ce crépuscule d’automne, il avait pris l’habitude de les soulager dès qu’il le pouvait. Il se laissa entraîner sans luter jusqu’au fauteuil sur lequel sa tendre avait jeté son dévolu, et s’assit sans plus protester quand elle l’y encouragea. Alors qu’elle-même s’asseyait, il lui fit passer ses jambes sur les siennes, l’obligeant à se tourner vers lui. Laissant une main glisser le long de ce visage déjà tant exploré et tant aimé, son visage reprit son impassibilité.

« Que faisiez vous, Nyrlae et toi ? » Son regard tomba sur les parchemins qu’elles avaient pu consulter. « J’aurais parié sur une après-midi de tir, et non d’études. »

Il n’y avait aucune moquerie, dans sa voix, aucun sous-entendu ironique. Il se contentait de soulever un fait, d’une voix qui avait retrouvé ses timbres lointains. Il laissa sa main descendre jusqu’à la hanche d’Elycia et la serra doucement, avant de la caresser tendrement, comme pour lui demander un peu de patience. Ses doigts courraient sur l’étoffe raffinée de la robe de son aimée, dans un geste devenu instinctif mais toujours aussi sincère. Il ne savait pas du tout ce qu’elle et son frère avait fait pour obtenir le duché, et s’il avait confiance en elle, il en allait autrement avec Qeandrel. Il voulait juste profiter un peu de la magie de l’instant avant de s’engager dans une discussion peut-être moins plaisante.
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MessageSujet: Re: Elycia | Petite mise au point   Elycia | Petite mise au point I_icon_minitimeMar 28 Juil 2009 - 3:25

Dans un élan d’amour rose, la noble se permit un moment de naïves rêvasseries, plongeant son regard violet dans le bleu de son tendre. La main embrassée quelques instants plus tôt caressa l’ébène de ses cheveux, puis glissa lentement sur le visage tant connu à la peau claire pour finir par tomber dans la main de Dyarque, leurs doigts se mélangeant. Elle aimait tout de lui, quoi qu’elle ne comprit pas exactement pourquoi. Ses qualités comme ses défauts. Même ses erreurs étaient pardonnées. Du moins, la majorité de ses erreurs. Certaines, sans être sources de discordes ou d’animosité, persistaient à la blesser, mais cela était une chose qu’elle s’abstenait de lui dévoiler, n’en parlant qu’à l’occasion avec Nylrae, parfois Elya. Le genre de problème que rencontre tous les couples, même les heureux.

Nouveau baiser sur sa main, la faisant légèrement frissonner. C’était ce genre de petites attentions qui la faisait retomber amoureuse de lui jour après jour. C’en était presque injuste. Une addiction totale, voilà ce qu’il était pour elle. Il n’y avait pas de logique, pas d’explications, que leurs sentiments mutuellement partagés.

- Je te connais mieux que tu ne te connais toi. renchérit-elle sur un ton qui se voulait gentil et nullement offensant. En doutes-tu encore?

Ils s’assirent tous les deux sur le siège qu’Elycia avait choisis. Un meuble simple, assez large pour deux, mais pas assez non plus pour qu’ils soient bien loin l’un de l’autre. L’elfe fut tout de même étonnée que son compagnon ramène ses jambes à elle sur les siennes, mais le laissa faire. Ça lui la dérangeait pas particulièrement, au contraire, ils n’en étaient que plus proches.

Elle allait pour prendre la parole lorsque Dyarque la prit de vitesse, s’interrogeant sur ce qu’elle et Nylrae faisaient avant sa venue. Un soupire, puis un air désolé se peignit sur ses fins traits. Elle aurait préférer laisser de côté ce genre de préoccupation, mais ce n’était que devancer le temps où elle devrait en discuter avec lui. Mieux valait s’en occuper maintenant.

- Je n’aurais pas dit non à un concours amical entre nous deux, mais j’avais plus important à faire. Désormais, c’est tout le duché que nous allons devoir gérer. Ainsi donc, je comptes bien mettre fin à certaines lois instaurées par Jiriad Garnat du temps de son règne. Pour ce faire, je ne peux que me plonger dans la paperasse. Parfois, je me dis qu’il était plus humain qu’elfe, ce qui est assez horrible en soit.

Elycia se blottit contre son époux, respirant son odeur bien-aimée. Les caresses la chatouillèrent légèrement, mais, loin la déranger, la relaxèrent. Un peu de tendresse ne tuerait personne et elle méritait bien un peu de repos, non? La duchesse en profita même pour passer les bras autour du cou de son mari et y déposa un brève baiser sur ses lèvres de si nombreuses fois goûtées, petites marques d’affection éphémère, mais encore plus désirable de par le cours laps de temps accordé à son accomplissement.

- Enfin, je ne comptes pas laisser de telles lois aussi barbares et arriérés diriger la vie de notre peuple. Les elfes n’ont que faire de traditions si humaines. Ah, mais tu étais venu me parler, non? Dit-moi ce qui ne va pas.

Un autre baiser lui fut accordé, mais sur la mâchoire, près de l’oreille cette fois et Elycia accota sa tête sur son épaule, profitant de l’intimité si rare chez des nobles pour ne l’avoir qu’à elle. Il n’y avait rien de mal à être un tantinet égoïste de temps en temps.
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MessageSujet: Re: Elycia | Petite mise au point   Elycia | Petite mise au point I_icon_minitimeMar 28 Juil 2009 - 5:19

« En ces méandres de pourpre, de mauve et de lilas, je ne peux que rendre les armes et accepter d’être enfin en paix. Il n’y a pas pire prison que celles que l’on se forge soit même, et la mienne était forte de mes regrets, mes remords et mes faiblesses. Pour autant, il suffisait de quelques minutes passées au côté d’Elycia pour la voir s’effriter. Certains s’amusent sans doute de me voir fondre comme glace au soleil devant ce feu impérieux. Beaucoup s’étonnent sans doute. Aucun ne comprend vraiment. J’ai besoin de ces moments simples ou nous nous retrouvons, car je peux me retrouver moi-même. J’ai besoin de savoir que, envers et contre tout, il me reste une raison de lutter. La magie appelle la magie, son attirance envoutante devient un peu plus forte chaque jour. Mais je ne cède et ne cèderai pas, pas tant qu’elles resteront le centre de mon existence. J’aime mon Peuple, mais il ne vaut la peine que je le défende que pour leur permettre, à elles, de vivre la vie qui leur revient de droit. »

* * *


Dyarque sentait sa duchesse réagir à ses attentions, et pour cause, il ne les distillait pas au hasard. Chacun de ses gestes avait le même but, la mettre à l’aise, lui faire oublier les tracas de sa journée et la mener calmement vers les douces étreintes de la félicité. Il n’était pas pressé, il avait eu un millénaire pour éprouver sa patience, et six cents longues années pour apprendre à connaître le corps qu’il serrait contre lui. Elle lui avait demandé s’il doutait d’elle, il s’était contenté d’un hochement de tête comme seule réponse. Il n’était pas elfe à dévoiler si facilement ses sentiments, se cachant depuis trop longtemps derrière une façade austère pour pouvoir espérer changer. Elycia le savait, et comprendrait cette réponse à sa juste valeur : non, il ne doutait pas.

Assis contre son aimée, il sentait ses sens s’éveiller et l’envelopper d’une douceur entêtante. Il se sentait bien, ainsi, sa main effleurant doucement ses courbes sans pour autant se rien se permettre de plus. Elle avait été surprise, bien entendu, quand il avait montré le désir de la voir passer ses jambes par-dessus les siennes, mais il ne s’était pas senti la force de rester à côté d’elle sans lui témoigner quelques affections. Dans cette position, sa main libre pouvait sans effort venir caresser ses jambes, laissant les extrémités de ses doigts effilés courir sur la peau chaude de ses chevilles et de ses alentours. Il ne se permit pas de remonter le tissu de sa robe le long de sa jambe, non pas qu’il n’en eut aucune envie, mais sa femme n’était pas un objet de plaisir dont il se satisfaisait à chaque rencontre. Non, pour l’heure, il désirait simplement se contenter de la sentir à ses côtés.

Finalement, il s’avérait plus mauvais diplomate encore qu’il ne se l’imaginait. Il avait cru que parler des activités qu’Elycia avait pu partager avec sa fille serait agréable, après tout les deux femmes étaient très proches. Aussi fut-il étonné de voir la désolation se faire une place sur son visage apaisé quelques instants plus tôt et un soupir se glissait le long de ses lèvres. Pour autant, lui-même ne manifesta aucune surprise, se contentant d’attendre. Qu’elle réponde si elle le souhaitait, il ne s’offusquerait pas de la voir garder le silence. Après tout, le temps passé avec sa fille lui appartenait, lui-même n’avait pas toujours été très volubile quant à ses activités avec Elya. Il y avait des secrets qui ne concernaient que les mages, des secrets qui n’auraient fait troubler inutilement son épouse.

Mais sa duchesse était moins secrète que lui, et elle n’eut au final aucun mal à lui confesser la raison de son tourment. Jiriad Garnat, ancien Duc de Daranovar, disparu il y a peu dans des circonstances tout simplement inconnues. Dyarque le connaissait de réputation, à défaut de l’avoir rencontré en personne. S’il ne se serait pas aventuré à l’insulter en le qualifiant de brute épaisse, son surnom parlait pour lui. La « Main de Fer » avait imposé à ses terres des lois strictes et autoritaires, et avait fait d’elles des provinces militaires. Certes, une des baronnies touchait la sombre Aduram, et les drows avaient l’art de se faufiler dans Anaëh pour frapper là où on ne les attendait pas, mais le mage ne parvenait pas à comprendre cet elfe qui avait imposé à son Peuple la façon dont il devait vivre. Un service militaire ? A quoi bon contraindre un Elfe au maniement des armes s’il ne s’y destinait pas ? C’était comme imposer à un Enfant de se lancer dans les Etudes des Arcanes sans se soucier de son assiduité et de sa motivation. Sans, surtout, se soucier de son potentiel. Ainsi donc, voilà ce qui troublait sa belle. En un sens, quoi de plus normal ? Désormais Ducs, ils portaient sur les épaules le poids des Lois en vigueur sur leurs Terres. Un nouveau fardeau dont il se serait bien passé.


« Je ne doute pas que tu sauras nous guider sur une voie plus honorable. »

Il y en aurait pour douter, Dyarque le savait et l’attendait. Certains ne verraient pas d’un bon œil une politique qu’il jugerait laxiste, et à bien y regarder elle le serait, comparée à sa sœur aînée. Mais il semblait que Jiriad avait oublié que le rôle d’un Duc n’était pas de dominer mais de guider, que la « Main de Fer » n’avait sa place que sur le champ de bataille, où une discipline s’imposait. Finalement, il avait été un militaire plus qu’autre chose. Et leur Régent, dont le Couronnement se faisait attendre, grâce soit rendue à Kÿria pour cela, Rima-Marcil, était de la même trempe, à n’en pas douter. De quoi s’interroger quant à ses droits sur le Trône d’Alëandir.

Comme pour chasser ses tracas, Elycia vint se blottir contre lui, à sa grande joie. Joueuse, elle entoura son cou de ses bras fins et vint déposer un doux baisé sur les lèvres immobiles de son époux. Quand il la sentit se reculer, il se retint de prolonger le baisé, mais n’en fit rien, se contentant de l’observer en silence. Ses yeux seuls trahissaient le bonheur qui était le sien en cet instant privilégié, alors qu’ils étaient réellement seuls pour la première fois depuis leur installation dans ce palais. Les journées avaient été trop longues et les nuits trop courtes pour qu’ils prennent vraiment le temps de se retrouver. Être Duc était un fardeau qu’il portait avec honneur et dignité, non avec joie et félicité. Surtout que, dans son cas, il ignorait les dessous de son nomination. Et il savait que ce n’était pas tant lui que sa femme qu’on avait chargé de protégé ces Terres.


« Laissons les Humains dans la Péninsule, en effet. »

Il ne put retenir un sourire, alors qu’un doux frissonnement naissait dans le haut de sa joue et allait chatouiller son oreille. Qu’il aimait cette agréable sensation que faisait naître les lèvres de son épouse, quand elle déposait sur sa peau pâle le doux souffle de ses baisés. Pour autant, s’il ne cessa pas de lui prodiguer ses attentions, il laissa rapidement ses lèvres recouvrer leur neutralité. Oui, il était venu dans un but bien précis. Soupirant à son tour, il ne put contenir une certaine tristesse alors qu’il lui demandait des comptes.

« Les Dieux seuls savent à quel point je te fais confiance, Elycia. Mais j’estime avoir le droit de savoir pourquoi, aujourd’hui, des elfes s’inclinent sur mon passage avec respect et me considèrent comme leur Protecteur. »

Il avait toute confiance en elle, oui. Pas en Qeandrel. Et la disparition soudaine de Jiriad n’avait pu que l’angoisser. Le frère avait-il aidé le destin ? S’était-il arrogé le droit de mettre un terme à un règne légitime, aussi contestable soit-il ? Dyarque espérait que non, mais il ne pouvait écarter cette possibilité.
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MessageSujet: Re: Elycia | Petite mise au point   Elycia | Petite mise au point I_icon_minitimeJeu 30 Juil 2009 - 6:35

Si Elycia avait vu dans la venue de son mari une occasion d’oublier les histoires de succession, de lois et de gestion, elle se rendit rapidement compte que Dyarque, lui, n’était pas là pour recherche sa compagnie. Du moins, pas pour se détendre. Dommage. Il faudrait remettre à plus tard le moment... Ses caresses n’avaient toutefois pas cesser, mais il s’agissait maintenant d’un geste beaucoup plus machinal aux yeux de la noble. C’était comme si son compagnon avait perdu toute la joie de leur intimité si chère. Elle faisait maintenant face à l’homme qui se tenait dignement debout envers et contre tous, pas celui qu’elle aimait. Ce n’était pas un mal. Pour tout dire, cette facette de sa personne lui plaisait, car elle ne pouvait que souligner la douceur dont il pouvait être capable, mais en ce instant, alors qu’elle ne souhaitait que se reposer en sa compagnie, c’était mal choisi.

Dyarque soupira à son tour. Il ne pouvait que s’agir de quelque chose qui ne lui faisait pas plaisir. Encore heureuse qu’il n’est pas agis de la sorte de gaîté de coeur.


« Les Dieux seuls savent à quel point je te fais confiance, Elycia. Mais j’estime avoir le droit de savoir pourquoi, aujourd’hui, des elfes s’inclinent sur mon passage avec respect et me considèrent comme leur Protecteur. »

Les paroles de son époux la laissèrent pensive. Ses interrogations étaient légitimes. Elycia ne lui avait pas encore raconté toute l’histoire. Elle douta même d’en avoir jamais parlé avec lui. Le sujet était quelque peu délicat, pour tout dire. Après tout, Lanthaloran et Garnat ne possédaient pas du tout le même point de vue et aucune des deux familles ne s’étaient réellement bien entendues. Si sa mère s’était tenue à l’écart de tout problème pouvant nuire à l’équilibre du duché, son père s’était pendant longtemps opposé à la politique de Gardor, puis de Jiriad. C’était devenu courant et Lanthaloran avait mit un point d’honneur à ne pas appliquer les édits ducaux malgré les risques. Grâce à la déesse, Orore avait su tempérer les ardeurs de son mari et Jiriad n’avait jamais osé s’attaquer à sa tante aussi ouvertement. Quoiqu’on en dise, « Main de Fer » ne possédait pas l’influence, et encore moins de soutient, pour déstabiliser ainsi les terres. Mais malgré les années de confrontation entre les deux hommes, jamais les liens de sang n’avait été discuté ouvertement. Personne n’avait jamais réellement prit le temps d’en parler, pour être franc. Tout ce qu’il y avait à retenir, c’était qu’Alanost de Lanthaloran tenait tête au duc Jiriad Garnat de Daranovar, point.

-
Tu sais, amour, je comprends que tu te poses des questions. Je n’ai jamais été très claire sur le sujet, encore moins par le passé.

Un petit sourire d’excuse se dessina sur ses lèvres, pour disparaître presque immédiatement.

-
Je ne sais pas si je t’en ai déjà parler, mon père a toujours détesté le faire et ma mère, paix à son âme, également, mais elle faisait partit de la famille ducale. Enfin, son père, mon grand-père, refusa qu’elle n’eut ne serais-ce que la possibilité de monter à la tête des terres. Il la trouvait trop... faible, car intéressé par la guerre ou même les armes. Parce qu’elle préférait la paix et la tranquillité, ce fut son frère qui hérita du titre. C’était tout dans ses droits, je ne peux le nier, mais cela l’a tout de même blesser, même jusqu’au dernier moment. Mon père considéra ce choix stupide...

Il y eut un léger silence. Évoquer Orore de vive voix, et sa disparition tragique, était un sujet encore douloureux pour l’elfe, malgré qu’elle ne démontra pas plus de sentiments. C’était son devoir, de rester forte quoiqu’il advienne. Malgré la tristesse, malgré la colère, malgré l’envi de ne pas être forte.

-
Cela ne me plait pas vraiment, tu sais que Lanthaloran n’a jamais été en très bon accord avec les maîtres du duché, mais le fait est que, par ce lien, nous possédons un droit à la succession. Jiriad... disparut, le trône sans héritier est à combler. Ce droit est donc devenu une nécessité aux yeux du conseil des ducs. Le changement de saison est pour bientôt. L’automne laissera bientôt place à l’hiver et on ne peut laisser le siège vide.

Tout au long de ses explications, Elycia s’était exprimée avec une voix douce, basse, mais aussi neutre et sans beaucoup d’expression. Ses bras avaient délaissés le cou de son époux pour choisir d’enserrer plutôt son torse, gardant une joue tout contre son épaule.

-
J’ai conscience de n’avoir jamais beaucoup parlé de ce genre de détails. Je n’avais jamais porté beaucoup d’attention à la chose. Peut-être est-ce le temps de faire lumière sur le sujet? Du moins, si tu le désires, je répondrai à tes interrogations comme je le peux. J’ai l’impression de ne pas y avoir répondu entièrement.

En effet, Elycia connaissait trop bien son mari pour ne pas se douter que ses paroles sous-entendaient autre chose. Ses yeux d’un mauve pâle se levèrent vers le visage de l’être aimé, eux qui fixaient quelques instants plus tôt un point dans le vide.

-
Tu sais que je ne peux ni t’en vouloir, ni que tu peux me mentir ou m’éviter. Alors livre-moi tes doutes et questions sans peur. Je t’aimes.

Sa confession déjà murmuré des centaines de fois fut accompagnée d’un autre petit baiser près de la joue, comme un encouragement tout calculé afin de le faire parler. Il y avait plus que les mots pour faire parler un homme, surtout lorsqu’il s’agissait de Dyarque. C’était mille fois plus simple de le faire fondre lentement de par sa seule présence. Car si Elycia trouvait charmant ce côté de l’homme tout contre elle, il s’agissait aussi de son point faible le plus évident à son encontre.
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MessageSujet: Re: Elycia | Petite mise au point   Elycia | Petite mise au point I_icon_minitimeJeu 30 Juil 2009 - 19:03

« Je la vois s’interroger, m’observant en silence. Pèse-t-elle ses paroles ? Ce serait possible, et surtout, légitime. Mes questions ne la concernent pas elle uniquement, mais bien toute sa généalogie, et il y a des secrets de famille mieux gardés que le Puy. Par respect pour elle, je n’ai jamais cherché à en apprendre plus que ce qu’elle me disait sur ma belle famille, et elle n’en parlait pas beaucoup. Que ressentait-elle, alors qu’après une journée qui semblait avoir été longue et fatigante, je venais la questionner sur ses aïeux ? Ma tristesse apparente, si elle n’est pas feinte, n’est pas une excuse, et même si j’estime la raison de ma venue légitime, je ne peux m’empêcher de regretter la façon dont j’ai pu amener la chose… Il y avait surement un meilleur moment. Peut-être même prévoyait-elle de combler mes lacunes d’elle-même. Pour tenter de l’apaiser, j’abandonne un instant sa hanche et vient doucement caresser sa joue du dos de ma main. »

* * *


Remettant en place une mèche qui menaçait de venir couvrir les yeux lavande de son épouse, Dyarque en profita pour effleurer doucement la pointe de ses oreilles, en un geste tendre et qu’il voulait réconfortant. Elle-même venait de l’assurer qu’elle ne lui en voulait pas d’aborder le sujet, et il n’avait pas manqué de noter le léger sourire d’excuse qui était venu confirmer ses propos. Libéré d’un poids, il comprenait tout de même que la conversation n’enchantait pas Elycia, et il ne parvint pas à détendre son visage figé, en partie parce qu’il redoutait ce qu’il allait apprendre. Sans s’en rendre compte, sa main retourna à sa première place, reprenant ses caresses délicates. Il savait désormais qu’elle répondrait à sa question, et il n’attendait plus qu’une chose : qu’elle le fasse. Et elle le fit.

Dire qu’il fut surpris d’apprendre que Jiriad avait été en réalité un cousin par alliance serait un bel euphémisme. Il s’était attendu à beaucoup de chose, mais pas à ça. Et pourtant, c’était la dernière pièce d’un casse-tête qui l’intriguait depuis de nombreuses années. Ainsi, Orore était la tante du disparu. Au final, tout était parfaitement limpide, et sa nomination lui apparaissait clairement comme inévitable. Pas un instant il ne songea à en vouloir à Elycia pour son silence, après tout, Jiriad n’était encore pas né quand ils s’étaient rencontrés. Dyarque était vieux, et il le savait. En toute logique, il aurait du mourir bien avant Jiriad. Bien sur, sa disparition avait changé la donne, mais elle était imprévisible. Au final, il regrettait plus d’avoir forcé sa douce à évoquer sa défunte mère que d’avoir été tenu dans l’ignorance six siècles durant. Le silence qui s’installa entre eux ne fit que confirmer ses doutes : elle n’avait pas encore terminé son travail de deuil. A sa place, n’importe quel elfe aurait surement interrompue sa belle pour la réconforter, mais lui n’en fit rien. Il lui témoigna son soutien en accentuant légèrement ses attentions, histoire de lui rappeler qu’il était et serait toujours à ses côtés, mais la laissa continuer son discours. Il la sentit bouger légèrement et la laissa trouver une place plus confortable, abandonnant par la même occasion ses jambes pour s’intéresser à ses cheveux, ses doigts s’y perdant avec douceur, alors qu’il sentait sa tête peser sur son épaule.

Ils n’avaient en effet jamais beaucoup parlé de leurs familles, et pour cause, ce n’était pas le plus important, à l’époque. Il la savait noble, il l’avait toujours su, mais ce n’était pas ça qui l’avait poussé dans ses bras. Dévoué à la magie, il ne voyait en ce titre de noblesse qu’il portait désormais qu’un fardeau de plus. Il ne comprenait pas les humains qui, dans leur Péninsule, s’arrachaient les titres de noblesse comme des hyènes se battant pour une pièce de viande. La fortune avait voulu qu’on le désigne Duc, et il le serait donc, les choses s’arrêtaient là. Nul plaisir, nul jouissance, juste l’acceptation du devoir.

La dernière remarque de sa femme lui arracha un sourire mi-figue mi-raison. Elle qui le connaissait si bien, à tel point qu’elle devinait ses intentions alors même qu’il tentait de lui cacher, tentait désormais de lui faire dire ce qu’il pensait. Et, en vérité, il lui restait bien une question, sauf qu’il n’avait plus aucune envie de la poser. Pour une simple raison, elle ne la concernait pas réellement. Dyarque ne pouvait envisager de la voir liée à la disparition de la « Main de Fer ». S’il soupçonnait quelqu’un, c’était Qeandrel, qui n’avait jamais caché sa véhémence quant au sort qu’il souhaitait voir infligé aux hybrides. Le frère aîné d’Elycia lui semblait bien assez porté sur les solutions « extrêmes » pour l’imaginer en train de planifier la disparition de Jiriad. Ne prêtant pas attentions aux rumeurs, il ignorait que des rumeurs similaires circulaient parmi le peuple.


« Je ne te mentirai pas. »

Sentir les lèvres délicates de l’elfe déposer un doux baiser sur sa joue lui fit l’effet escompté, faisant encore un peu reculer son austérité naturelle. Pour autant, il ne se sentait pas la force d’avouer ses doutes quant à son beau frère à tout autre qu’au concerné. Il n’était pas homme à médire sur le dos de quelqu’un, et ne voulait pas s’attirer les foudres d’une épouse qu’il savait très proche de son frère. Ce n’était pas pour cela qu’il n’avait plus rien à dire, loin de là.

« Cette nouvelle situation n’est pas pour me réjouir. J’imaginais autre chose pour nous et pour nos filles. J’ai déjà du mal à veiller sur elles… » Il laissa malgré lui Elycia apercevoir son malaise, car si elle souffrait toujours du décès de sa mère, lui n’arrivait pas à regarder Elya sans que les remords l’assaillissent. « … alors tout un duché ? »

Un mage peut-il faire un bon Protecteur ? On lui reprochait continuellement de ne pas prendre assez soin de sa propre personne, et son exigence avait failli tuer la chair de sa chair. Oh, bien sur, il aurait pu se mettre en retrait, et laisser l’elfe qui partageait sa vie le soin de faire ce dont il doutait être capable, mais quel époux aurait-il fait dans ce cas là ? Agir ainsi aurait été la preuve qu’il n’avait pas changé. Avoir tourné le dos aux druides était amplement suffisant, il ne recommencerait pas avec son Peuple.

« J’agirai comme il se doit, et assumerai ce rôle, mais tu feras sans doute une bien meilleure duchesse que moi. »

Il bougea légèrement la jambe, leur position actuelle commençant à lui tirailler des muscles déjà bien faibles, et se pencha pour déposer un baiser sur le front de son aimée, avant de se redresser et de fermer les yeux. Il se remémora rapidement la dizaine de jour qui avait suivi son installation dans leurs nouveaux appartements, et il ne put retenir un froncement de sourcil alors qu’il se rendait compte d’un détail qui lui avait échappé jusqu’alors. Il connaissait les qualités de Qeandrel, et savait reconnaître en lui un bien meilleur meneur d’hommes. Mais son attitude depuis la nomination de sa sœur lui sembla d’un coup dangereuse, alors qu’il acceptait vraiment d’endosser son rôle.

« Par contre, peux-tu m’expliquer pourquoi ton frère se croit et agit comme ton égal ? Même en mettant de côté nos différents, je ne suis pas sur que le laisser agir ainsi soit la meilleure chose à faire pour le duché. »

Les Elfes aimaient la stabilité et la clarté, et Dyarque ne faisait pas exception à la règle. Le hasard avait voulu que sa femme devienne une duchesse, et ce n’était pas pour voir son frère prétendre au même titre. Le choix avait été fait, et il devrait s’y plier.
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MessageSujet: Re: Elycia | Petite mise au point   Elycia | Petite mise au point I_icon_minitimeSam 1 Aoû 2009 - 4:34

Ce qui inquiéta réellement l’elfe, ce fut le visage fermé de son mari. Certes, on ne pouvait qualifier Dyarque comme étant très expressif, mais pour la femme qui avait passé six siècles en sa compagnie, lire ses émotions étaient devenu une habitude, et le voir aussi refermé était en soit un mauvais signe. Était de l’inquiétude, de la peur, de la méfiance? Elycia aurait bien soupiré devant la fâcheuse habitude de son aimé, mais cela ne servirait à rien de plus que renforcé l’habitude déjà bien emplantée. Et bien sûr, elle était persuadée qu’il ne lui mentirait pas. Elle craignait plutôt qu’il ne lui dise pas tout. Ce qui était une nuance assez importante, surtout avec un esprit comme celui de Dyarque, qui gardait pour lui ce qu’il ne croyait pas nécessaire de dire.

Quoiqu’il en tienne, Elycia écouta son mari lui confier ses doutes quant à ses capacités à diriger le duché. Son visage, tout comme ses mots, étaient les témoins de son malaise et cela la peina. Dyarque se torturait constamment de la sorte, à la grande exaspération de sa femme. Pensait-il être responsable de tous les maux du monde? Le regard de la duchesse s’accrocha sur les mèches blanches ressortant du jais de ses cheveux. Cela faisait cinquante ans qu’il se torturait pour cet incident. Oui, elle avait été horrifié et en colère contre son imprudence. Oui, Elya avait failli mourir. Cependant, cela ne justifiait pas, à ses yeux, de se punir de la sorte encore à ce jour.

-
C’est faux. souffla-t-elle en contrepartie aux affirmations qu’il lui livrait. Tu n’es pas parfait, personne ne l’est. Il est normal de faire des erreurs. Moi aussi, je fais des erreurs. Je suis sûre que tu feras un excellent dirigeant., Dyarque Je le sais.

Elle renforça son étreinte quelque peu.

-
De qui prendrais-je ma force sinon?

Sous elle, Dyarque bougea ses jambes. Il était vrai que la position ne devait pas être confortable sur le long terme. La spécialité de son époux résidait dans la puissance de l’esprit, pas le physique. Son corps fatiguait rapidement. C’était d’ailleurs bien embêtant, car son art demandait beaucoup d’énergie. Plus il la pratiquait, plus il s’affaiblissait et plus il s’affaiblissait, plus il repoussait la fatigue, néfaste pour lui. Parfois, Elycia se demandait pourquoi il continuait ainsi, ignorait les alarmes de son corps. Même le baiser qui déposa sur ses fronts ne put chasser les sombres pensées qu’elle cachait. On jour, elle devrait avoir une discussion à se sujet. Il s’agissait maintenant de trouver le moment.

Lorsque Dyarque parla de Qeandrel, elle se raidit légèrement dans ses bras. La noble ne pouvait toutefois pas lui en vouloir, le commentaire était légitime et elle aurait dû se douter qu’elle serait posé tôt ou tard. Elycia chercha de quelle manière elle pourrait exposer ses explications, en résultant un petit moment de réflexion silencieuse. Comment expliquer? Toute l’histoire avait commencé avec le souhait de son peur, que tout deux avaient voulu respecter. Était-ce la meilleure des solutions, la plus sage? Dyarque ne s’y opposerait probablement pas ouvertement, mais elle sentait sa désapprobation et ne pouvait que comprendre. Après tout, Qeandrel n’était pas officiellement duc.

-
Tu n’es pas content de la situation, et je comprends. dit-elle avec un autre soupir. J’ai négligé de démêler le mystère entourant toute cette histoire.

Suite à ses paroles, elle se détache de son époux et se leva. Ses traits laissaient entrevoir un certain agacement. L’elfe se passa une main dans les cheveux, prenant une grande inspiration. C’était désagréable. Ce n’était pas à cause de Dyarque, mais plutôt des problèmes qui entouraient toute la succession. Du moins, les coulisses de la succession. Son père avait formuler le voeu de voir ses enfants diriger ensemble, las de devoir choisir. Était-ce le bon choix?

-
Je ne suis pas sûr non plus de la sagesse de ce choix. Cependant... C’est sa réponse lorsqu’il a fallut choisir. C’est ce que mon frère et moi avons décidé de faire. Officieusement. Officiellement, soit sur papier et au conseil, je suis celle qui dirige. Peut-être aurais-je mieux fait d’agir autrement, mais je ne voulais pas blesser mon père...
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MessageSujet: Re: Elycia | Petite mise au point   Elycia | Petite mise au point I_icon_minitimeSam 1 Aoû 2009 - 18:31

« Souffre-t-elle de me voir ainsi souffrir ? Je l’ai souvent cru, et c’est pour cette raison que parfois malgré moi, je tente de mettre de côté mes remords. Pour son sourire à elle, et non pour le mien. Je sais ne pas être l’époux idéal, tout simplement parce qu’une autre partage ma vie : la magie. Aucun amour, juste un perpétuel rapport de force. J’aime me confronter à cette puissance brute, j’aime sentir la Jyl’an ployer sous ma volonté. Or elle est de ces énergies qui n’aiment rien autant que d’être libre. Nous nous livrons une bataille acharnée depuis bientôt neuf siècles, une bataille que je suis certain de perdre et que je continue avec toujours de ferveur. Même la douleur est presque la bienvenue. Je ne suis pas sûr qu’elle puisse comprendre… ma fille si. Il y a des choses que seuls les mages peuvent comprendre, surtout quand il s’agit de magie. »

* * *


Il surprit malgré lui le regard d’Elycia, alors qu’elle observait ses mèches blanches. La marque extérieur de ses tourments, la partie visible de l’iceberg, comme aurait pu le dire les Elfes du Nord. Oui, il s’en voulait, et s’en voudrait encore longtemps d’avoir failli causer la mort de sa fille. Dyarque aimait chacune de ses filles, chacune à sa manière. Nyrlae était son aînée, le portrait craché de sa mère, celle qui surement hériterait de ses biens. Il était fier de ses talents, fier de ce talent inné qu’elle avait pour le tir à l’arc. Mais il avait vu en Elya le dépositoire de ses connaissances, celle qui prolongerait l’œuvre de toute une vie. Il avait voulu la préparer en ce sens, et il avait vu le résultat de sa folie. Oui, il n’était pas parfait. Il était un simple mortel, eternel peut-être mais en aucun cas l’égal des Dieux. Il n’était pas omniscient, ni omnipotent, et n’avait aucun moyen de l’être. C’était la triste réalité, mais cela ne l’empêchait pas de maudire et de ressasser chacune de ses erreurs. Ainsi, il faisait rarement deux fois la même. Un bien maigre réconfort, quand on savait qu’il ruminait encore un mauvais choix vieux de neuf cents ans.

« Je ferais ce que je dois faire. »

Une réponse laconique, ni un acquiescement ni un dénigrement, un moyen de dire qu’il acceptait ce qu’il considérait désormais comme étant son devoir. Il sentit l’étreinte de sa belle se renforcer légèrement. Un geste simple, mais qui lui fit tout de même du bien. Comme un rappel qu’il n’était pas seul, qu’il pouvait compter sur une elfe aimante. Il s’en voulu l’espace d’un instant de lui avouer des tourments qu’elle devait sans doute bien connaître. Après tout, elle vivait la même situation que lui, peut-être de manière moins brutale, mais il n’imaginait pas son Elycia sauter de joie à l’idée d’accepter une telle responsabilité. Lui-même vint doucement masser sa tempe, pour s’excuser en quelque sorte.

La remarque qui suivit ce petit échange silencieux lui arracha un sourire amusé, le premier depuis qu’ils parlaient de la succession. Si elle avait su que la force qu’elle puisait en lui venait en grande partie d’elle… Une alchimie parfaite, où chaque composante tirait ce dont elle avait besoin dans l’autre. Oui, Dyarque allait mieux depuis qu’il avait fait la rencontre d’Elycia. Elle était devenue la musique qu’il n’entendait plus, la seule hymne qui faisait vibrer son âme. Savoir qu’une telle vérité n’était pas à sens unique lui faisait beaucoup de bien, de manière égoïste peut-être, mais c’était une des rares choses pour laquelle il ne se torturait pas.


« Ma force sera toujours tienne, bien aimée. »

Certains auraient sans doute tourné la chose autrement, y ajoutant une pointe de poésie, un soupçon de romantisme… Mais pas lui. Par cette simple phrase, il renouvelait ses vœux, et cela lui suffisait. Tout comme cela semblait suffire à Elycia. Mais après tout, elle savait qui elle avait choisi d’épouser, en son âme et conscience. Dyarque n’avait jamais tenté d’être quelqu’un d’autre que lui-même, trop fier peut-être pour « s’abaisser » à un jouer un rôle plus attrayant. Il n’aurait pas su, de toute façon, quitter ce masque qu’il abordait à l’époque.

Et puis vint la douleur. Ce n’était de la faute de personne, une mauvaise position alliée à un corps faiblissant avait mis à mal les muscles de sa jambe, et il avait du légèrement la décaler. Presque rien, en somme, elle était partie aussi vite qu’elle était venue. De quoi ternir cependant ce petit moment privilégié au milieu d’une conversation qui n’avait pas, à la base, vocation à l’être. Il avait une idée assez précise de l’opinion de son épouse quant à ses pratiques… obstinée. Il pouvait surement paraître stupide, et peut-être l’était-il réellement. Peut-être les Arcanes étaient-elles le moyen qu’il avait choisi comme punition à son propre « péché originel ». La voie autodestructrice qui le conduirait lentement au trépas, puisqu’il n’avait pas eu le courage de franchir le pas seul. Une pensée terrible, exagérée, mais qui contenait assurément une part de vérité.

Et puis, après qu’il eut exprimé ses doutes et ses craintes, justifiées selon lui, il la sentit lui échapper. Elle se levait, fuyait ses attentions. Surement pour se permettre de réfléchir et se permettre de remettre de l’ordre dans ses idées. Il ne lui en voulait pas, et même s’il ressentit une pointe amère, mélange de douleur et de déception, il mit rapidement ses sentiments de côté pour se concentrer sur la situation présente. Il avait posé une question, dérangeante apparemment, et se devait par respect d’être attentif à la réponse qu’on lui fournirait. Il décida de rester assis, le temps d’écouter la tirade de sa femme, mais ne put résister à la tentation et se leva quand elle eut terminé, pour l’enlacer en un geste naturel mais ô combien sincère. Sentir contre son dos contre son torse, laisser doucement aller sa tête contre la sienne, enserrer sa taille, fermer les yeux… et tenter de lui apporter le réconfort qu’il pouvait

Ainsi, la faute incombait au père d’Elycia. Car il s’agissait bien d’une faute, aux yeux du mage. Ne pas choisir n’était pas un choix en soit, un manquement à un devoir. La volonté d’Alanost plongeait tout un duché dans l’indécision, et de l’indécision naissant le chaos. Pour autant, comment en vouloir à cet elfe qui avait tant vu, tant vécu auprès d’une épouse qui n’était plus là pour répondre à ses doutes et à ses interrogations ? Orore était morte. Comment aurait-il réagit lui-même en pareille situation ? Il serait mort, suivant sa douce dans le ténébreux royaume de Tari, sans certitude quant à une rencontre dans l’au-delà mais qu’importe, puisqu’il y avait une chance même minimum d’entendre de nouveau la voix défunte… Non, il ne maudirait pas son beau-père.


« Tu as fait ce que ton cœur te dictait, et nul ne peut t’en vouloir pour cela. Ton père a exprimé sa volonté, il est trop tard désormais pour faire marche arrière. »

Car même s’il n’acceptait pas cette « erreur », il n’aurait jamais été jusqu’à l’ignorer. Il laissa le silence planer, le temps qu’elle entende et accepte ces paroles. Une discussion avec Qeandrel, en privé, n’en était que plus urgente. Car s’il acceptait la dernière volonté d’un père désespéré, il entendait tout de même régler certaines choses avec le concerné. Pour le bien d’un duché en pleine transition.
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MessageSujet: Re: Elycia | Petite mise au point   Elycia | Petite mise au point I_icon_minitimeDim 2 Aoû 2009 - 9:27

Au fil de ses paroles, Elycia s’était progressivement tournée vers les portes-fenêtres donnant accès à un large balcon. Son regard s’était perdu à quelque part entre la cyme des arbres à l’horizon et l’infinité bleutée du ciel. Elle réfléchissait, emmurée dans son silence. Dyarque n’en était nullement responsable. Enfin... Il était celui qui avait soulevé la question et tout ce qui s’y rattachait, mais le sérieux d’Elycia n’était nullement porté à son égard. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que son père avait prit cette décision sur un coup de tête, las et fatigué du monde qui lui en demandait toujours plus. Par amour et par respect pour sa volonté, elle l’avait écouté, mais doutait tout de même. Dyarque avait tout à fait raison sur ce point. À diriger ainsi le duché, Qeandrel et elle ferait probablement naître plus de problèmes que de solutions, même si la majorité de la population ne semblait pas vraiment s’en faire. Il ne faudrait que quelques individus pour semer les graines de la discorde.

Il fallut peu de temps à son époux pour venir la rejoindre. Ses bras autour de sa taille, sa présence si près, son odeur, son souffle... Ça la réconforta, encore et apaisa la l’agacement qui couvait en elle. L’elfe soupira une fois encore, puis joignit ses mains à celles de son compagnon. Comment se concentrer en pareil moment? Ça lui donnait envi de s’étendre et de somnoler dans ses bras, pas de travailler.

Il était vrai que c’était trop tard. La décision prise, il n’y avait plus de retour en arrière. Malgré cela, Elycia ne regrettait pas entièrement la décision. Qeandrel réfléchissait différent concernant certains sujets. Son opinion était toujours bienvenue. Et puis, épouse et mère, elle ne voulait tout sacrifier à son nouveau titre. Même si cette pensée était bien cachée au fond d’elle, cela la soulageait de pouvoir se départir de certaines tâches afin de continuer en parti la même vie qu’auparavant. Guider le peuple de Daranovar était désormais son devoir, mais un autre, tout aussi important à ses yeux, consister à veiller sur sa famille et préserver leur bonheur. Si elle n’en était capable, alors être duchesse ou même reine n’en valait pas la peine. Dyarque lui rendait la tâche si difficile...

-
J’ai effectivement ce que mon coeur me dictait. Quant à savoir s’il s’agit de la meilleure, je doutes que tu sois de cet avis. dit-elle après un bref silence. Mon père n’est plus le même, mais il reste mon père et je ne veux le voir encore plus malheureux. C’est quelque chose que tout deux, vous partager...

Elle tourna la tête dans sa direction, allant poser une main sur sa joue. Ils étaient si semblable de ce point de vue. Leur regard laissait transparaître une profonde tristesse en permanence. Cela la peinait à son tour. Chasser leur peine, voilà ce qu’elle aurait le plus désirer. Elycia pivota alors complètement, se retrouvant face à face avec son mari.

-
Mais... S’il n’y a rien d’autre, dit-moi ce qui pourrait te faire plaisir, te faire sourire et effacer cette expression sur ton visage. Je n’aime pas te voir ainsi, amour. Pas lorsque nous sommes ensemble. Hum?

Sa tentative de le dérider n’était ce qu’elle avait fait de mieux, Elycia ne pouvait que l’admettre. Elle-même n’était pas à son meilleur. Les papiers, la succession, les explications... Tout ça lui pesait au fur de l’accumulation. Pour le moment, se reposer, profiter de cette fin de soirée particulièrement belle et oublier leurs soucis lui semblaient si invitants....

-
J’irai parler à mon frère à ce sujet. Il comprendre. Il n’est pas idiot après tout. Lui aussi ne tenait qu’à respecter la demande de notre père, même s’il l’a prit beaucoup plus au sérieux que moi-même. Ne lui en veut simplement pas.

Nouveau baiser sur ses lèvres, qu’elle prolongea un peu plus longtemps.

-
Oublions tout cela pour le moment, veux-tu? Détends-toi un peu et prend du repos. Un petit quelque chose pour manger ne ferait d’ailleurs pas de mal. Qu’en penses-tu?
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MessageSujet: Re: Elycia | Petite mise au point   Elycia | Petite mise au point I_icon_minitimeDim 2 Aoû 2009 - 21:09

« La conversation touche à sa fin, je m’en rends bien compte. Seul un fou continuerait à s’éloigner des rives de la quiétude, afin de naviguer toujours plus loin sur les flots tumultueux que représentent son malaise et sa frustration d’Elycia. Or, je ne suis ni fou ni aveugle, et ne tire aucun plaisir à la voir ainsi, loin de là. Mes bras enserrent sa taille et tentent de lui apporter un peu de chaleur. Qu’est-ce que deux ans de solitude, pour huit siècles de complicité ? Sa mère morte, son père dérivant doucement loin des sentiers de la raison, c’est tout un pan de son histoire qui s’écroule sous ses yeux hébétés. Un instant, je regrette de ne pouvoir les contempler, de ne pouvoir m’y perdre pour mieux me retrouver. Mais ce n’est pas moi qui, en cet instant, cherche désespérément un soutien, c’est elle. Et elle n’a pas besoin de lire dans mes yeux la tristesse que je ressens à l’avoir rappelé à ses tourments. »

* * *


L’espace de quelques secondes, Dyarque s’interrogea sur la réaction du frère et de la sœur quand leur père leur avait livré sa décision. Car ils n’avaient pas pu ignorer les réelles implications d’un tel choix, ou absence de choix. Pour une raison obscure, Qeandrel avait accepté de voir sa sœur prendre officiellement la tête du duché, mais il était clair qu’il ne laisserait pas les apparences le reléguer au second plan. C’était pourtant nécessaire. Elycia ne devait en aucun cas être contestée, et surtout pas par celui qui serait aux yeux de tout un peuple un « simple » conseiller. Peu importe l’influence que le couple ducal lui céderait en privé, il se devait de garder ses contestations à leurs oreilles seules. Et le mage s’en assurerait.

Il sentit les mains de son épouse recouvrir les siennes et entama un doux mouvement de balancier, comme s’il désirait la bercer. Qu’elle s’endorme dans ses bras et oublie tout le reste si elle le désirait, il ne lui en tiendrait pas rigueur. En vérité, il se sentait « bien ». Alors qu’il sentait le corps chaud et désirable de sa belle contre lui, que toute son attention était tournée vers elle, Anaëh perdait de sa superbe et il en oubliait presque le choix qu’il avait du faire et qui avait irrémédiablement bouleversé sa longue vie. Il n’était pas en paix, il s’était juste coupé de tout ce qui ne concernait pas directement Elycia. Ce n’était pas une attitude plus courageuse que celle d’Alanost, il fuyait ses tourments sans les combattre, mais c’était un répit bienvenu.

Les paroles de sa tendre firent d’ailleurs échos à ses pensées, et il ne put qu’esquisser un léger sourire. Pas réellement joyeux, ni vraiment triste, mais un sourire tout de même. Oui, il ressemblait en partie à son beau père, quoi qu’il était plongé dans cet « état » depuis plus longtemps que lui. Il se demanda ce qu’elle avait ressenti quand elle avait vu pour la première fois les yeux de son géniteur se teinter de la peine amère qui hantait déjà ceux de son mari. Son sourire disparu bien vite, désertant ses lèvres qui reprirent leur neutralité habituelle. Finalement, il voyait son vœu exaucé, alors qu’elle posait son regard sur lui. Laissant sa joue aller contre sa main, il ferma les yeux.


« Il n’y avait pas de meilleure décision, il n’y avait que celle d’un père en deuil. Tu as fait ce qu’il fallait. »

La voix était douce, grave et posée. Un quasi-chuchotement, destiné à ses oreilles uniquement. Il s’agissait là du seul réconfort qu’il pouvait lui apporter, outre sa présence. Il souleva ses paupières quand il la sentit pivoter. Elle était… adorable, il ne voyait aucun autre mot. Même alors qu’elle était fatiguée d’une journée désagréable, elle cherchait toujours le moyen de l’aider à aller mieux. Combien de fois avait-elle mis ses propres peines de côté, histoire d’effacer les siennes ? Mais la vérité était cruelle, car elle ignorait tout des causes premières. C’était le seul tabou qui restait entre eux, la seule chose qu’il n’avait pas encore réussi à lui confesser… Il gardait ce fardeau depuis si longtemps qu’il doutait désormais de pouvoir le partager. Pourtant, il avait longtemps essayé, sans succès. Même là, alors qu’il caressait l’idée, il savait qu’il n’en ferait rien.

« Bien aimée… »

Deux mots qu’il avait murmurés au travers des siècles, mais rarement avec autant d’affection. Il aurait été faux de dire qu’il s’agissait là d’un moyen de se faire pardonner, car il aurait fallu pour ça qu’il puisse et veuille tromper sa femme. Non, il était sincère, et il aurait aimé pouvoir parler ainsi à chaque fois qu’il le désirait.

« En vérité, il n’y a que lorsque nous sommes ensembles que s’en vont mes peines. »

Il le sentait bien, Elycia était fatiguée. Il regretta amèrement que son corps lui fasse défaut, il aurait pu ainsi la soulever dans ses bras et la serrer contre lui. Il l’avait longtemps fait quand, bien souvent, les mots venaient à lui manquer. Mais désormais, s’il en était toujours capable, il craignait les conséquences… Il ne trouvait pas en la douleur une compagnie spécialement agréable. Oh, il aurait pu s’aider de la Jyl’an, mais il craignait une réaction violente si elle venait à s’en apercevoir. Elle n’aimait pas le voir user de ses dons à tord et à travers, et il respectait cela. Même si cela lui coûtait. Il tiqua très légèrement quand elle parle de Qeandrel, tout simplement parce qu’il avait prévu de s’en charger. Oh ce ne fut pas grand-chose, son corps se figea l’espace d’un instant… infime, mais bien suffisant pour le trahir.

« Tu sauras trouver les mots, mieux que moi. »

Une manière de dire qu’il était prêt à le faire si elle le voulait, mais qu’il lui laissait le choix. Même s’il aurait préféré qu’elle ne sache rien de son envie de mettre au clair certains détails avec son beau frère, il n’en demeurait pas moins qu’il ne désirait pas s’attirer ses foudres, pour rien au monde. La question la touchait de trop près pour qu’il agisse dans son dos sans risque, et s’il y avait une chose dans laquelle il ne prenait jamais de risque, c’était bien l’harmonie de sa famille. Il lui rendit son baisé, avec passion sinon fougue. Il fut même déçu de le voir s’arrêter si tôt. Alors que la discussion prenait fin, il était infiniment soulagé de la tournure qu’elle avait prise. Il laissa un sourire, un vrai, s’épanouir sur ses lèvres, alors que son visage se réchauffait, devenant paisible. Un petit miracle, même pour Elycia. Mais il avait nourri assez de crainte pour s’autoriser de souffler un peu.

« L’oubli est une voie bien tentatrice… Je suis las, moi aussi, de toutes ces agitations. »

Il resserra son étreinte, refermant les yeux, laissant le soleil couchant réchauffer son visage… Une scène qui aurait valu une toile. Quoi que sa beauté résidait dans son caractère éphémère. Doucement, ses mains remontèrent le haut de ses hanches, s’aventurèrent dans le dos avant de finir se perdre dans la masse capillaire de sa tendre épouse, ses bras reposant sur ses épaules. Il entreprit de lui masser doucement le cuir chevelu, en haut de la nuque. Au bout de quelques secondes, il rouvrit les yeux et laissa l’azure tutoyait la lavande. Kÿria, qu’il aimait ces yeux. Comme attiré, il approcha doucement sa tête. Il donna son premier baisé de la soirée, là il avait jusqu’alors décidé de rendre. Un baisé qu’il fit durer, et dont il apprécié chaque seconde. Finalement, il recula légèrement la tête.

« La semaine est bientôt finie… Pourquoi… ne pas prendre le temps de visiter la capitale de feu ton cousin ? »

Sa voix n’était qu’un murmure, une confession qu’il lui chuchotait. Ses lèvres ne bougeaient qu’à peine, juste assez pour rendre ses paroles compréhensibles. Mais surtout, il allait dire autre chose, mais le léger silence avait trahi une hésitation, et la proposition avait été légèrement timide. En vérité, il avait voulu lui proposer une petite balade dans Anaëh… Juste eux deux, et un cheval robuste pour supporter leur poids conjugué. Mais il n’avait pas pu, tout simplement parce qu’il connaissait d’avance le résultat. Toutes ses tentatives avaient été un misérable échec, car jamais il n’avait pu aligner plus de trois mots… Le pire était qu’il ne savait pas si Elycia lui en avait tenu rigueur.
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MessageSujet: Re: Elycia | Petite mise au point   Elycia | Petite mise au point I_icon_minitimeMer 5 Aoû 2009 - 7:53

- C’est mon chemin. Notre chemin. murmura Elycia, ayant à son tour enlacée son compagnon. Et je suis heureuse que tu sois là, avec moi.

Aussi préféra-t-elle ignorer le bref instant où elle avait sentit Dyarque se figer, alors qu’elle exprimait l’idée d’aller discuter avec son frère. Tout comme elle n’ajouta rien à son commentaire. Elle aimait profondément Qeandrel, il était son frère, mais avait aussi confiance que les deux hommes pouvaient aisément trouver des sujets de mésentente. La soeur et l’épouse ne souhaitaient tout simplement pas s’immiscer entre eux deux et devoir choisir. Chose impossible, d’ailleurs. Sur ce point, elle ne pouvait que comprendre son père qui n’avait été capable de se départir en un de ses enfants. Entre son époux et son frère, elle ferait probablement la même chose : ne pas choisir.

Plutôt, Elycia se nourrit du bien-être du moment, prenant plaisir au visage paisible, et combien rare, de son mari. Son oreille, posée sur son torse, captait parfaitement ses battements de coeur, lent et régulier. Combien de fois avait-elle fait exactement la même chose, simplement pour attendre leur coeur battre au même rythme? Un son apaisant, vivant... Les battements de l’homme qu’elle aimait.

-
Dans ce cas, répondit-elle à ses paroles, laisse-toi tenter et oublie, ne serais-ce que jusqu’au matin.

L’étreinte se fit plus forte de la part de son mari, et elle sentit son pouls s’accélérer légèrement. Cependant, l’elfe réalisa l’invitation qu’on pouvait comprendre dans ses mots et sentit la chaleur lui monter au visage. Ça n’avait pas été le but, mais elle ne pouvait que constater qu’au vue de la présente situation...

-
Du moins, cesse de te tracasser ainsi pendant un certain temps.

Voilà qui devrait être mieux. Du moins, elle l’espérait. Ce n’est pas qu’elle n’est avait pas envi... Enfin... Elle en avait envi, mais pas... Ce n’était pas une invitation. Pour le moment... Et puis, mieux valait suivre le mouvement et oublier l’embarras que cela lui avait causé intérieurement. Toutefois, le hasard voulut que Dyarque fasse remonter ses mains sur ses hanches et dans son dos, ce qui provoqua un long frisson tout le long de sa échine. Ses doigts dans ses cheveux ne furent d’aucune aide. Elycia ferma les yeux. Ça la faisait désormais somnoler. Pour un peu, elle aurait tout abandonner simplement pour ressentir plus longtemps cette sensation et rester entre l’éveil et le sommeil.

Hélas, tout à une fin. Ce ne fut pas de la déception à proprement parler. Plutôt, la duchesse se surprit à souhaiter que cela continue plus longtemps. C’était la chose la plus agréable qu’il lui eut arriver depuis un long moment déjà. Le massage fut donc interrompu. Malgré tout, les attentions de son mari reprirent dans le baiser qu’il entreprit de lui-même. Elycia ne prit même pas le temps qu’être impressionner par tant d’initiative et lui rendit dans retenu, passant ses bras autour de son cou une fois de plus. C’était une façon silencieuse d’égoïstement réclamer son attention, son amour, sa présence pour elle seule.

-
Hum... Pourquoi ne pas aller dans un endroit plus calme? Qui sait quand nous pourrons être de nouveau tranquillement ensemble, à ne pas songer à hier ou à demain, ou même à maintenant? Je n’ai pas envi de devoir m’arrêter afin de saluer tous et chacun et gâcher ce temps si précieux. Un autre jour, lorsqu’il le faudra vraiment, nous irons, mais pour le moment, je voterais pour une autre destination moins fréquentée.

Comme elle l’avait expliqué, en ville, ils se feraient constamment déranger, c’était une certitude. Et cela ne lui disait rien pour le moment. Ainsi donc, une autre fois, elle se plierait sans protestation aux exigences de son rang, mais tout de suite, cela lui était bien égal.
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MessageSujet: Re: Elycia | Petite mise au point   Elycia | Petite mise au point I_icon_minitimeMer 5 Aoû 2009 - 23:10

« L’es-tu réellement, bien aimée ? Es-tu aussi heureuse que tu veux bien me le faire croire ? Parfois, j’en doute, quand tout devient trop pénible et que je m’enfonce dans les brumes de la mélancolie. Pourquoi ? Combien de fois ce simple mot est-il venu me hanter ? Pourquoi moi, entre tous, ai su capturer ton cœur ? Je pense que je ne trouverai jamais réponse qui soit véritablement à mon gout, mais qu’importe ? Du moment que tu restes là, contre moi, à écouter l’hymne de mon cœur, je saurais mettre de côté cette interrogation. Tout comme tu as su si souvent oublier mes tords. Mais peut-être est-ce tout simplement cela… Aimer. »

* * *


Il ne manqua pas de remarquer la gêne de son épouse, alors qu’elle lui proposait de tout oublier pour la nuit. Une proposition qui pouvait en effet paraître bien compromettante, pour le nouveau couple ducal. Il ne put s’empêcher de s’amuser de sa réaction, alors qu’elle tentait de trouver un moyen de lui faire comprendre que se laisser aller à des caresses plus… intimes n’étaient pas dans ses envies premières. Quelque chose qu’il comprenait et respectait. Il ne releva pas, se contentant de laisser fleurir un très léger sourire en coin le long de ses lèvres quelques secondes et de lui caresser doucement ses cheveux. Les Elfes ne voyaient pas ces choses à la manière des humains, étant bien plus posés que ces derniers. Ils avaient la vie devant eux, et bien des occasions de se prouver un amour mutuel. Et ils étaient assez avisés pour comprendre qu’il y avait bien d’autres preuves que celle là.

« Ne t’inquiète pas, je saurais rester sage… Même si je ne suis pas sûr de le vouloir éternellement. »

Une petite plaisanterie, comme une introduction à des caresses qui lui démangeaient désormais le bout des doigts. Car oui, « pas aussi souvent que les humains » était loin de vouloir dire « jamais ». Il aimait Elycia, et il aimait la sentir jouir de ses attentions, tout comme il adorait profiter des siennes. Mais il se contenta dans un premier temps de relaxer sa nuque. Le massage eut les effets escomptés, elle ferma les yeux et se laissa aller aux attentions dévouées d’un mari qui l’était tout autant. Il se laissa aller à gouter ses lèvres, et elle lui rendit son baisé… Par contre, sa proposition ne sembla pas lui plaire, peut-être parce qu’elle l’avait en grande partie mal comprise. Il devait perdre la main, à force de se laisser conduire. Depuis combien de temps ne lui avait-il pas proposé une petite balade romantique ? Bien longtemps, il devait bien l’avouer. Alors forcément, quand il tentait de nouveau, il ne se montrait pas assez clair. On fond, cela l’amusa. Il était de « bonne humeur », et rien ne pourrait changer ce fait, à part Anaëh, bien sur.

« Je pensais à une petite promenade incognito, dans les jours à venir… Loin de moi l’envie de mettre fin à une soirée aussi agréable en perspective. »

Il recommença son doux massage, ayant vu les effets du précédent et étant certain que la douce Elycia ne rechignerait pas à le voir reprendre là où il avait du s’arrêter. Il monta lentement jusqu’au sommet de son crâne, prenant bien soin de laisser ses doigts fins et assurés détendre chaque pouce de sa peau… Elle était tendue, il s’en était rapidement rendu compte, mais il savait depuis quelques temps désormais ce qu’il fallait faire pour lui faire oublier une dure journée. Il déposa un léger baiser sur le front, puis un autre, avant de venir s’intéresser à son nez. Un déluge d’attentions emplies de tendresse, de patience, de respect aussi. Le tout sans arrêter son massage. Il y avait juste un bémol à cette soirée idyllique. La position debout n’était pas des plus confortables. Dyarque avait toujours préféré s’occuper de sa femme assis ou allongé, et cette soirée ne saurait différée. Une de ses mains vint soutenir la nuque, pendant qu’il se penchait pour placer l’autre au niveau de ses genoux. Avec un sourire, il la souleva du sol, faisant fi de ses craintes et de ses faiblesses. Il l’aimait assez pour la porter jusque dans leur chambre… Tant pis si ses bras devaient lui rappeler sa fougue le lendemain.

« As-tu sommeil, bien aimée ? »

De nouveau, un doux chuchotement… Susurré au creux d’une oreille qui, il en était sûr, était attentive à chacune de ses paroles. Déjà, il ressentait l’impérieuse envie de dominer la Jyl’an, de la plier à sa volonté et de l’obliger à supporter une partie du poids d’Elycia. S’il devait la tenir trop longtemps, peut-être céderait-il, mais pour l’heure il rejetait l’idée. Il ne tenait pas à énerver son épouse… surtout pas.
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MessageSujet: Re: Elycia | Petite mise au point   Elycia | Petite mise au point I_icon_minitimeSam 8 Aoû 2009 - 1:03

Il ne fallait pas être exceptionnel pour voir la plaisanterie derrière les paroles de Dyarque. Au contraire, pour Elycia, c’était même si facile qu’elle ne put quand rire, même s’il s’agissait d’un bref petit rire autant amusé que gêné. C’était une chance qu’ils soient seuls. Ou peut-être pas. Après tout, ils ne se laissaient jamais aller à cette intimité douceâtre en public. C’était une image qu’ils ne pouvaient pas afficher si clairement. Et puis, c’était aussi tout autant impossible pour la simple et bonne raison que le couple était peu expressif au naturel. Leur caractère respectif en était d’ailleurs pour beaucoup. À quoi bon l’afficher à la population entière?

-
Je n’en demandes pas autant que de le rester éternellement. répondit-elle en arquant légèrement un sourcil, un sourire complice sur ses lèvres. C’est moi qui ne pourrait rien garantir par après.

Dyarque lui expliqua alors clairement ses pensées sur sa proposition récente., faisant naître un petit air d’excuse sur les traits de la duchesse comme signe d’excuse pour ne pas avoir comprit. Cependant, son visage reprit cet expression de détente lorsqu’il recommença son petit jeu dans ses cheveux. C’était agréable et l’elfe ne pouvait que le constater alors que sa femme profitait de ses attentions. Elycia entrouvrit un oeil lorsqu’il embrassa son front et qu’il ne se fit pas prier pour continuer. Si ça continuait ainsi, la balade n’aurait finalement pas lieu. Étais-ce pour le meilleur ou pour le pire? Bah, l’un ou l’autre...

Et puis, il eut l’idée de la soulever du sol sans la prévenir. Outre l’exclamation de surprise qu’elle ne put retenir, Elycia s’accrocha à son cou, immobile. C’était une envie bien soudaine que celle que son mari lui démontrait en ce moment. Cela ne put que l’inquiéter, ne serais-ce qu’à cause de ses bras. Se décider à la porter ainsi... Et pourtant, son coeur battait la chamade et la possibilité d’ignorer ce fait pour le moment lui traversa l’esprit. Elle en eut quelque remords, mais ces derniers firent rapidement dépassé par les paroles de son aimé, susurré au creux de son oreille. Ça ne fit qu’augmenter son rythme cardiaque, faisant monter le rouge à ses joues.

-
Idiot. marmonna-t-elle l’air vexée, mais nullement offensée. La faute te revient entièrement.

Ses traits s’étaient considérablement adoucit lorsqu’elle prononça la dernière phrase. Elle fut d’ailleurs accompagnée d’un tendre baiser cachant à peine l’invitation à un autre. Fatiguée? Peut-être bien, mais il y avait bien des façons de se débarrasser de celle-ci.

-
Et où compte-tu me mener ainsi? questionna-t-elle, faussement curieuse, puisqu’il n’y avait pas trente-six possibilités. Je te trouves d’ailleurs bien téméraire, amour.
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MessageSujet: Re: Elycia | Petite mise au point   Elycia | Petite mise au point I_icon_minitimeJeu 13 Aoû 2009 - 16:46

« Nous voguons tous sur le vaste océan de la vie, bataillant pour garder notre embarcation stable. Qu’elle se renverse, et nous nous perdons dans le monde de Tari, sans aucun retour. Quand je quitte les eaux tumultueuses et traitresses de la mélancolie, quand je rejoins, soulagé malgré la fatigue, le calme et la douceur, je ne vois qu’un seul visage, je ne vois que la lavande qui vient apaiser mes sens. Et la sentir contre moi, chaude et vivante quand je me sens si froid et vide, m’aide à me rappeler qu’aussi noire que soit la nuit, il y a toujours une aurore pour la chasser, un temps au moins. Etrangement, mes bras me laissent en paix. La Jyl’an aurait-elle pitié de moi ? Me laisserait-elle un répit ? J’ai passé huit siècles à l’étudier, et je ne suis toujours pas sûr de la comprendre réellement. Est-elle seulement vivante ? Elle l’est surement moins que moi, en cet instant. »

* * *


Son exclamation de surprise arracha un nouveau sourire à son époux. Elycia ne s’attendait sans doute pas à une telle initiative de Dyarque. C’était arrivé, par le passé, mais voilà bien longtemps qu’il ne s’était plus livré à l’exercice. La peur de la douleur peu être une très convaincante conseillère. Mais peut-être s’était-il laissé tromper. Apparemment, il n’avait aucun mal à soulever sa femme, à sa grande joie. Il l’interrogea, joueur, lui demandant si elle avait sommeil, et la réponse qu’elle lui livra l’amusa.

« Voilà trop longtemps que je n’ai rien fait de stupide. »

C’était vrai, en un sens. Il n’y avait dans la vie de Dyarque aucune place pour l’amusement. Il se détendait aux côtés de son épouse et de ses filles, mais restait pratiquement tout le temps sérieux. Se laisser aller totalement n’était pas envisageable. Parce que ce n’était pas dans son caractère fermé et austère, parce qu’il n’en avait aucune envie. Il n’était pas prêt, peut-être ne le serait-il jamais. C’était fortement possible, même. Mais ce soir, la peur de ce qu’il avait pu découvrir avait fait s’effondrer quelques unes de ses barrières. Leur ascension au trône du duché n’était pas le fait d’une quelconque manœuvre politique, mais tout simplement l’expression de la généalogie la plus élémentaire.

Elle le questionna ensuite sur sa destination. En vérité, il n’en avait aucune réellement en tête, bien qu’il ait pensé un temps à leur chambre, il devait bien l’avouer. Il avait beau être ce qu’il était, il restait un elfe qui tenait une magnifique créature dans ses bras. Mais il saurait attendre aussi longtemps qu’il le fallait, bien qu’il doutait qu’Elycia ne pense pas à la même chose que lui. Son sourire abandonna l’amusement au profit de la tendresse, réelle et sincère.


« Je suis à tes ordres, bien aimée. Cite le lieu qui aura su conquérir ton cœur et je t’y amènerai. »

Il aurait bien voulu la caresser, lui témoigner ses sentiments, mais il n’était pas dans la meilleure position pour cela. Aussi se pencha-t-il et lui embrassa le front, laissant ses lèvres gouter la peau douce de son épouse deux ou trois secondes. Il se redressa ensuite et la serra doucement contre lui. Il était prêt à parier que le choix de son épouse ne le surprendrait pas. Il reprit alors la parole, murmurant doucement sa confession.

« Je t’aime, bien aimée. Et si j’agis ainsi aujourd’hui, c’est uniquement pour te faire plaisir. »

Parce qu’il avait bien conscience qu’il ne devait pas être facile tout les jours d’être amoureuse d’un bloc de glace, et qu’il comptait bien profiter de son état d’esprit actuel, alors que tout lui venait plus facilement.
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MessageSujet: Re: Elycia | Petite mise au point   Elycia | Petite mise au point I_icon_minitimeMer 23 Sep 2009 - 7:38

Citer un lieu qui lui convenait? Elycia aurait aussi bien pu lui dire de la ramener au fauteuil, Dyarque lui aurait probablement obéit, quoique légèrement embarasser par l'endroit. Le traîté d'idiot n'y aurait rien changé. Cependant, le fauteuil n'était certainement pas l'endroit qu'elle avait en tête. Merci à la pudeur ou simplement parce qu'une fois à la destination qu'elle avait en tête, il ne repartirait pas avant le matin, Elycia se garda bien de vérifier si son époux lui obéirai réellement peu importait l'endroit cité. Ce serait elle qui serait embarassée alors et cela était hors de question.

Et parce qu'elle aimait Dyarque autant qu'il l'aimait, l'elfe huit fois centenaire déposa un tendre baiser sur ses lèvres avant d'entourer son cou de ses bras, glissant ses doigts dans les mèches foncés qui lui chatouillaient la joue au moment où elle murmurait à son oreille sa réponse :

-
Six portes plus loin, sur ta droite.

En d'autres termes, leurs appartements. Grâce à Kÿrïa, elle avait caché l'embarras de le dire en resserrant un peu plus son étreinte, le nez au creux de son cou, respirant son odeur si bien connue. Pendant un instant, elle eut peur pour lui, car même lui ne savait à quel moment ses bras pouvaient lui faire défaut, encore moins s'ils pouvaient la soutenir jusqu'à la chambre qu'elle avait citée. Cependant, l'elfe savait également qu'il ne permettrait à rien de gâcher ce moment, leur moment.

-
Je t'aimes tout autant, amour. répondit-elle sur la même intonation à la confession de son mari. Et, aujourd'hui, je veux te faire tout autant plaisir. Parce que je t'aimes.

Elycia déserra son étreinte afin de voir son visage, le redécouvrir, l'aimer, un mince sourire embarassé, mais invitant sur les lèvres. Elle le désirait comme une femme désire l'homme qu'elle aime, oui. Cependant, lorsqu'il était temps de le dire... ainsi, les mots lui manquaient et la gêne la prenait en tenaille. La grande Elycia, se comportant comme une adolescente innoncente même après six cent ans dans mariage. Elle même se trouvait ridicule de se savoir rougir autant. Et pourtant...

-
Je crois que je ne me débarasserai jamais de cette habitude. marmonna-t-elle avec un petit rire.
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MessageSujet: Re: Elycia | Petite mise au point   Elycia | Petite mise au point I_icon_minitimeLun 5 Oct 2009 - 16:59

« Alors que je sers contre moi le corps chaud et délicat d’Elycia, alors que son odeur enivrante perturbe mes sens, alors que mon cœur s’emballe, une chose m’empêche de laisser libre cours à mon bonheur. Une chose pressante et impérieuse, n’admettant aucune concession. La Jyl’an réclame son dos, vorace créature sans âme ni conscience, sans se soucier du mal qu’elle pourrait me faire. Mais d’un autre côté, m’en soucié-je moi-même quand, lui imposant ma volonté, je la tords au gré de mes désirs ? Notre relation, si on peut appeler ça ainsi, est basée sur un rapport de force constant. J’en retire la puissance qui a fait ma renommée, et elle… Mes bras décadents sont surement une juste contrepartie à cette exploitation. Je sens ma bien aimée peser de tout son poids, et quelque chose me souffle de laisser ma volonté prendre le pas sur mon corps. Mais je ne céderai pas, pas ce soir. Ce soir, c’est entre elle et moi. »

***


La réponse de la duchesse ne surprit réellement son mari, qui s’il ne l’avouerait jamais à voix haute, y avait aussi pensé. Il se sentait bien, alors que les spectres sombres de la dissension s’éloignaient doucement. Rassuré quant au hasard qui l’avait porté jusque sur le trône de Daranovar, il n’avait qu’une envie et il semblait qu’Elycia la partageait avec lui. Une nuit d’amour et de complicité, de tendresse et de passion… Une nuit placée sous la bénédiction du don de soit en faveur de l’autre. Une nuit passée dans ses bras, tout simplement. La réaction gênée de sa tendre l’amusa un instant. On aurait pu penser qu’après plus d’un demi-millénaire de vie commune, les deux êtres se connaissaient assez pour ne pas se sentir gênés par de tels désirs, mais leur relation n’avait, par certains côtés, rien perdu de sa naïveté.

« Si tel est ton désir, je ne peux que m’exécuter. »

Il échangea un regard complice avec la compagne de sa vie et se mit en marche, d’un pas lent et posé. Son regard oscillait entre le centre de ses attentions, sa destination et les portes qu’il laissait une à une derrière lui. Il aurait pu tout faire les yeux fermés, ou rivés sur Elycia, ayant pris le temps de s’approprier les appartements depuis leur installation, mais il prenait ça comme un jeu léger et partagé. Il se trouva que la fameuse sixième porte était fermée, interdisant l’accès aux deux amants. Sans y réfléchir, Dyarque plia la Jyl’an autour de la poignée qui doucement s’abaissa. Il ne remarqua pas le léger tiraillement qui assaillit le bout de ses doigts, enivré par la présence de son elfe et pratiquement inconscient du recours qu’il faisait de son art. Cédant sous sa volonté, la porte s’ouvrit lentement, laissant voir à ses yeux la chambre nuptiale. Baissant les yeux vers Elycia, il esquissa un léger sourire de connivence.

« Nous y voilà, comme tu me l’avais ordonné. »

Pénétrant dans la pièce, il eut de nouveau recourt à son art pour refermer la pièce. Ces deux actes magiques, s’ils n’étaient pas involontaires, n’en demeuraient pas moins instinctifs et donc légèrement dangereux. Ils ne lui laisseraient aucune séquelle, mais il s’était tout de même opposé à la Jyl’an, et ce pour une vulgaire porte. Un maître mage, aussi puissant soit-il, n’a jamais fini de se former… Et cette vérité était une leçon à elle seule. Mais l’humeur de Dyarque n’était pas à l’apprentissage, non… Elle était toute à Elycia. Il la déposa doucement sur leur lit, puis s’assit à ses côtés, arrangeant doucement ses cheveux, s’amusant à lui former une auréole de cette masse noire au parfum qu’il aimait tant. Se penchant, il embrassa son front.

« Tu es belle, bien aimée… »
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