[Demeure de Tebirahc] Un retour précipité [Tebirahc](fini)

Dernière édition par Oloryle le Dim 25 Oct 2009 - 1:32, édité 1 fois

Il faisait nuit quand Oloryle sauta par la fenêtre du palais des Tiril laissant Serindë à une mort certaine car elle n'avait pas pris la précaution de vérifier que la duchesse soit morte avant de prendre la fuite. Grave erreur car celle ci n'était que très gravement blessée et un bon médecin saurait la remettre sur pieds.
La robe d'un bleu pastel agrémentée de fil d'argent comme il sied bien à la noblesse elfique portait des taches d'un rouge vif, petites éclaboussures d'hémoglobine qui tachaient cette robe très... elfique. En sautant par la fenêtre, Oloryle avait déchiré sa robe dont la fente remontait jusqu'à sa hanche donnant d'un coup une vision moins chaste de la jeune femme.
Dans son saut de près de 3 mètres par la fenêtre, elle se réceptionna au sol non pas sans mal. Ce saut improvisé sur les graviers de la cours lui valut d'ailleurs de se fouler la cheville.

Alors que la garde donnait de grands coups dans la porte pour la faire céder et s'enquérir de l'état de la duchesse. Notre petite esclave se dirigeait vers les écuries d'un pas boitant. Quand la porte vola en éclat, donnant la vision d'horreur de la duchesse pâmée et du sang écarlate coulant de sa poitrine.
C'est au grand galop alors que la nuit dissimulait Oloryle à la vue de tous qu'elle prit la fuite. Il fallait faire vite pour rejoindre les terres drows car si elle était arrêtée, elle serait sans doute exécutée pour son geste. Quand les gardes se précipitèrent, il était déjà trop tard, la fausse élève s'était déjà volatilisée dans la nature.

Durant toute la nuit de cette longue chevauchée, Oloryle arriva enfin aux frontières de ses terres, celles des drows. Il fallait également être très prudente car elle n'avait ni voile ni son maitre pour la protéger. Filant à travers les forêts épaises et sombres, elle pénétra en terres drows avec une certaine appréhension. Elle ne devait pas tarder, plus tôt elle arriverait au Puy et plus tôt elle serait en sécurité.
La journée se passa dans cette cadence rapide qu'est le galop, sa citée n'était plus très loin. La nuit était tombée, au loin les lueurs du Puy lui annonçaient qu'elle arrivait et que dans moins d'une heure, elle serait sur place. Elle se rapprochait de chez elle, le plus dur allait être dans la cité à présent.

Elle se trouvait à présent aux portes du Puy d'Elda. Elle descendit de cheval et s'avança rennes en mains vers la porte gardée. Cette robe aux teintes pastelles lui valut un intérêt particulier de la part des gardes. Elle faisait trop elfe. Alors que tête baissée, elle avançait, un garde lança avec ironie et moquerie.

Regarde, on dirait que l'elfette s'est perdue!

Le second garde attrapa le cheval par le rebord de la muserole avant d'ajouter d'un ton froid.

Pas si vite! Reste donc là!

Les choses allaient mal tourner. Oloryle releva alors la tête et leur dit froidement.

Laissez moi passer, mon maître m'attend! Otez vous de mon chemin!

L'autre garde se rapprocha et posa une main sur son épaule qu'elle recula avec mépris. Le garde fendit sur elle lui saisissant un poignet.

On t'a dit d'attendre, l'elfe!

Ces gardes commençaient vraiment à l'ennuyer. Que faire pour se défaire de ces ennuies. Elle eut alors une idée car elle ne pouvait user de force contre eux. Elle dégraffa l'arrière de sa robe sous les yeux des gardes qui avec leurs pensées lubriques voyaient en cela une occasion de passer leur tour de garde. Oloryle fit choir de son épaule la manche qui dissimulait la marque au fer rouge pour la leur montrer. Elle dévoila ainsi la marque du serpent et les gardes reconnurent la marque de l'Obok Senger d'Thalack wun l'Tagnik'zur qu'était Tebirahc Zaurahel. La mine des gardes fit sourire Oloryle car si jamais ils osait la toucher, il devrait avoir à faire avec son maître car les esclaves étaient une marchandise précieuse surtout quand ils étaient éternels.

Oloryle put alors reprendre son chemin, elle remonta alors à cheval et avança vers la cheminée principale afin de se rendre à la demeure de son maître. S'engouffrant dans cette antre à l'odeur de souffre, elle descendit dans les profondeurs pour se retrouver près de onze étages plus bas. Elle venait de finir cette descente mais le chemin jusqu'à la demeure de son maître n'était pas fini. Elle avança dans une immense galerie sur près d'une centaine de mètres avant d'arriver enfin à son but.
Arrivée devant celle ci, elle descendit de cheval et l'attacha avant de monter les escaliers et de frapper à la porte. La lourde porte s'ouvrit sur un esclave qu'elle n'avait encore jamais vu dans la demeure. Sans prendre la peine de dire un mot où de laisser l'esclave parler, elle rentra et se dirigea dans les couloirs. Ses pas l'avaient conduite instinctivement devant la porte de la chambre de son maître. Au vue de l'heure tardive, elle hésita à le réveiller mais il devait savoir qu'elle était de retour. Elle frappa alors à la porte et attendit que celle ci s'ouvre sur son maître. Elle se laissa alors tomber à ses pieds, tête baissée et dit à voix basse.

Je suis de retour, maître!

A nouveau s’élèvent les chants de guerre, retentissant au rythme des pas cadencés des armées en mouvement, préparant un nouvel hommage sanglant à Uriz Vyn’Het Namaz qui appréciera sans doute de revoir ses sombres enfants reprendre la route qui suit ses pas jusqu’au cœur des batailles. Un présent serait également offert à Teiweon Danath'Koor, des âmes, des centaines, des milliers d’âmes même offerte à la Déesse sur l’autel fait des amoncellements des cadavres et du sang des ennemis, ces humains sans grand intérêt qui, faute de mieux avaient décidé de s’entredéchirer… L’héritier Zaurahel pouvait critiquer tant à son propre peuple, comme cette propension à l’autodestruction parmi les sangs souillés par une décadence certaine et annoncée, il était appréciable de constater que les humains avaient ces mêmes caractéristiques.

Ainsi, après l’information transmise, la demande du Karliik Glenn fut prononcée et son Ost fut emporté dans une activité certaine, il ne partait pas encore mais il fallait que les hommes soient prêt à la marche… Tant d’inactivité était navrant et il fit intensifier les entrainements, inspecta lui-même les ressources et l’armement, l’état des troupes, éprouvant la machine de guerre que représentait cette armée en elle-même pendant de nombreux jours, mais ses pensées n’étaient pas que là, dans cette guerre qui ne l’intéressait guère… Oësgard, un pays qu’il avait déjà ébranlé voila près de trois siècles afin de provoquer une percée dans la route menant à Kirgan et maintenir la brèche ouverte, ces terres humaines n’attiraient pas son attention, lui pensait à Anaëh…

Ses pensées allèrent alors à son esclave, outil d’une vengeance programmée depuis des siècles, sa précieuse Oloryle. Il peut être curieux de considérer précieux une esclave, qui plus est une elfe, mais quand on sait les efforts et le temps qu’elle lui a demandé, l’usage qu’il en a, on comprend mieux son importance et sa très haute valeur, car si il feint des vrais sentiments, il ne lui accorde pour autant pas moins d’intérêt, lui assurant une protection et un soin tout particulier. Elle avait été envoyé dans les terres elfes pour un test en condition réelle, sa première véritable mission qui saurait lui confirmer si tout ce temps passé à la former, à l’entrainer et la préparer avait été perdu ou non.

Fort d’une journée éreintante, il se coucha rapidement, ignorant même si dehors il faisait jour ou nuit, il chercha le repos sans plus se soucier du reste… Mais il devait s’avérer que ce sommeil serait bien court quand on vint à frapper à sa porte. Il se leva, couvrant sa nudité complète avec un peignoir de soie sombre, l’attachant à la taille avec une ceinture et se dirigea lentement vers la porte, prenant un visage parfaitement éveillé et conscient alors qu’il ouvrait porte avant d’être surprit par une Oloryle se laissant immédiatement tomber à ses pieds, tête baissée en un signe de soumission devenu habitude, et un sourire satisfait se dessina sur son visage… Elle avait réussi à éprouver son endurance, une mission longue, et seule elle avait su tenir et revenir saine et sauve, démontrant à son maître ses capacités… L’idée de laisser un esprit d’initiative à une esclave avait fonctionné, valant bien les sacrifices et l’épreuve permanente qu’était l’amour qu’elle avait pour lui.

Il s’abaissa, prenant soin de préserver sa virilité sous les tissus malgré la posture et passa une main avec douceur sous le menton, lui relevant la tête pour qu’elle lui fasse face, la gratifiant d’un sourire exprimant une fierté sincère, et une certaine joie de la revoir ainsi, devant lui, et ce qui fut étonnant, c’est que c’était véritable… Il était heureux de la revoir, fier d’elle autant qu’il l’était d’un soldat s’illustrant à la bataille.
Il remonta sa main, caressant la joue et l’y laissant, lui offrant à nouveau le contact de son maître avant de lui murmurer tout bas, avec une tendresse affirmée.

- Tu es revenue… Oloryle, tu as réussi cette épreuve, cette mission… Tu peux être fière de toi, car je le suis.

Il se redressa, l’invitant à faire de même en redescendant la main sous son menton et en la guidant dans son mouvement. Il prit alors son poignet sans brutalité et la guida dans sa chambre, refermant la porte derrière elle avant de l’amener à son lit, l’invitant à s’y asseoir et faisant de même à côté d’elle. Ce devait être étrange pour elle de retrouver une certaine intimité, si les autres rapports se faisaient dans le bureau, celui-ci aurait lieu ici-même, dans cette chambre.

- Tu n’as pas eu trop de mal à passer les portes et venir jusqu’ici ? Si le moindre sombre à abuser de toi, dis-le moi, cela ne restera pas impuni, tu le sais…

La menace n’était pas pour elle, elle le savait, c’était sans doute une source supplémentaire de sentiments, tant de protectionnisme envers son esclave, sa protégée… Il posa son regard sur elle, simplement éclairé par une bougie, et lui adressa encore quelques mots.

- Raconte-moi tout ma chère Oloryle… Raconte-moi cette histoire.

La porte s'ouvrit après qu'Oloryle ait frappé, annonçant ainsi sa présence. A peine l'eut elle vu qu'elle se laissa tomber à ses pieds, tête baissée en docile esclave qu'elle était, docile était tout de même vite dit car bien qu'elle soit soumise à son maître, elle avait gardé une part enfouie au fond d'elle qui se voulait sauvage. Elle ne remarqua pas le sourire de satisfaction de dessiner sur les lèvres de Tebirahc.
S'abaissant à son tour, elle sentit sa main venir sur son menton pour relever son visage et ainsi lui faire face. Il la gratifia d'un sourire ce qui emplit son coeur de joie car il ne l'avait pas oubliée pendant ces deux années. Sa main vint alors caresser sa joue, elle inclina légèrement la tête profitant de ce contact charnel dont elle avait été privée durant tout ce temps. Elle plaça d'ailleurs sa main sur la sienne, effleurant ainsi sa peau. Un murmure chaud et tendre parcourut en un souffle son cou, son oreille; son maître prenait enfin la parole. Il semblait heureux de la revoir et fier d'elle, de ce qu'elle avait accomplie.
Il se releva alors que sa main descendant sous son menton l'invita à faire de même. Une fois qu'elle fut relevée, le contact de sa main une nouvelle fois sur sa peau la sortit de ce rêve dans lequel elle s'enfonçait peu à peu. Il lui avait tellement manqué durant tout ce temps, ces retrouvailles étaient trop idylliques pour être vraies mais elle ne se soucia pas que cela ne soit qu'un rêve, rêve dont elle aimerait qu'il dure toujours. Il 'entraina alors avec douceur et délicatesse dans sa chambre, l'attirant dans son antre par le poignet.
La porte se referma sur son passage, comme un piège sur sa proie, sa victime. Tebirahc la conduisit alors vers son lit, l'invitant même à y prendre place avant de s'installer à côté d'elle. Il put d'ailleurs remarquer alors qu'elle avançait vers le lit, un léger boitement avant de pouvoir apercevoir l'énorme déchirure dans la robe.
Elle était un peu surprise de se voir invitée dans la chambre de son maitre pour son rapport de mission car d'habitude cela avait toujours eu lieu dans le bureau jusqu'à maintenant. Cela ne lui déplaisait pas car cela donnait un côté plus intime à leurs échanges verbales.
Quand il lui demanda si elle n'avait pas trop eu de mal à entrer dans la ville, elle lui répondit à voix basse comme intimidée par cette situation.

Le moment le plus difficile pour revenir à vos côtés a bel et bien été le passage aux portes du Puy. Les deux gardes qui s'y trouvaient n'ont pas été des plus délicats et courtois. Si je n'avais eu l'idée de leur montrer le serpent ancré dans ma chair, je ne sais ce qu'il serait advenu de moi à l'heure qu'il est...

Maintenant allait venir l'instant crucial de raconter à son maître tout ce qu'elle avait pu vivre durant ces deux années loin de lui. Elle releva le regard et le fixa, serrant ses mains sur le tissu de sa robe. Elle prit une profonde respiration avant de commencer son récit.

La lettre que vous avez rédigée pour la duchesse a eu l'effet escomptée, elle a consenti à se prendre le relais dans l'éducation de la pauvre orpheline que je représentais. Cela a permit d'attirer la bienveillance de ses deux soeurs cadettes qui m'ont tout de suite acceptée parmi elle.
J'ai suivit avec la même assiduité l'enseignement de la duchesse que celui que vous m'avez gratifiée. Etant prise en affection par Lalaith et sa soeur, j'ai appris le maniement de la harpe. Je ne suis pas devenue une excellente musicienne mais cela peut être un atout pour la suite.

Jusque là tout s'était bien passé, j'avais même pris la plus grande des précautions pour que personne ne puisse voir les traces parcourant mon corps... Sauf que je suis tombée sur la duchesse dans la salle d'eau, il y a moins de deux jours. C'est ce fait qui a précipité mon retour. M'ayant convoquée dans ses appartements, elle m'a tenu un discours des plus étranges. Je n'ai fait qu'y repenser lors de ma fuite après l'avoir poignardée et laissée pour morte.

Le son de sa voix se fit plus hésitant, elle avait une question qui lui brulait les lèvres mais ne savait comment la formuler. Surtout que cette question prouverait que le doute s'était immiscé dans l'esprit d'Oloryle. Elle voulait d'abord la réponse de son maitre avant de lui faire part des propos de la duchesse Serindë à son égard. Elle soupira et se jeta alors à l'eau, se sentant mal à l'aise, culpabilisant de ne pas faire confiance à son maitre.

Pourriez vous... à nouveau me relater les faits de ma découverte?

Tebirahc put comprendre parfaitement à l'intonation de sa voix et à cette question, que les dires de la duchesse avaient ébranlé l'esprit de son esclave qui voulait la vérité sur sa naissance.

Ces drows… Vraiment, certains lui semblaient si pitoyables, sans une once de dignité, de vrais animaux, parfois, ces humains avaient malheureusement raisons là-dessus… Une femme nue, même elfe et les voila prêt à se souiller en la violant, vraiment, si c’était cela que le Temple de la Luxure enseignait et encourageait, il était à prévoir une petite visite à son Haut-Prêtre, dont il savait d’ailleurs pas grand-chose, mais si il était à l’image de ce qu’il voyait, ce devait être un animal lui aussi…
Une chose était certaine également, il visiterait aussi les fameux gardes, les encourageant à ne pas oublier le visage de son esclave, et conseiller de transmettre le message à leurs amis s’ils ne voulaient pas se retrouver affecter aux fosses pour le restant de leurs existences. Ce genre de choses, Oloryle ne l’apprendrait pas, mais c’était une façon de la préserver, et une chose fut évidente, sa seule marque ne suffirait pas, elle n’avait pas à presque se déshabiller pour avoir la paix… Il ajouta donc sur sa liste de lui faire confectionner un bijou pour signifier son appartenance à la maison Zaurahel.

Il écouta ensuite avec grande attention son rapport, chaque détails de ce récit serait important à conserver et à mémoriser, de cela il était certain, après tout, cela concernait sa famille d’origine, et une des familles dirigeants de son ennemi. Et puis, c’était deux années qui s’étaient écoulées, elle avait plus apprit sur sa mission nouvelle dans ce délai que durant les vingt dernières années, et le fait qu’elle ait réussit à tenir autant prouvait qu’elle avait le talent et les capacités pour continuer… Quoique son retour devait signifier un point négatif.
Et il ne s’y trompa pas… Cette duchesse, elle devait connaître la fameuse marque qui faisait la particularité d’Oloryle, cette tâche de naissance. Elle avait du la reconnaitre, et c’était de ses origines qu’elles avaient parlé, cette histoire, ce massacre planifié et l’enlèvement qui avait suivit… Son mensonge, la source même de la haine alimenté depuis des années, son principal moyen de la mettre sous ses ordres, de la voir faire du tord aux elfes était en train de s’effondrer, il allait devoir la jouer subtile… Surtout que sa dernière demande lui confirma le poison, ce doute immiscé dans son esprit, la rongeant, lui faisait perdre cette confiance pleine qu’elle avait en lui.

Il posa une main sur sa joue, avec tendresse, posant son regard sombre sur le sien, et inspirant un instant, sur un ton des plus sérieux, il prit la décision de lui dire la vérité, ou presque…

- J’imagine qu’elle t’a raconté beaucoup de choses, un récit qui te fait douter de moi, de tes origines et je peux deviner ce qu’elle t’a raconté… Sur tes origines, ta famille… Et je ne te mentirais pas en te disant qu’elle t’a complètement trompé, mais elle ne t’a pas dit toute la vérité…
Tu trouve bien tes origines dans une noble famille, les Tiril, un oncle était un baron, un de mes ennemis… J’ai organisé une attaque sur ton territoire, sur sa demeure en particulier et il y eut un massacre… Lors de cette attaque, ta mère d’adoption, Tebbyre t’a trouvé à l’écart, comme si tu étais une lépreuse, une chose dont il ne voulait pas, mais n’était pas résolu à tuer… La marque sur ta poitrine fait l’objet d’une prophétie plutôt sombre chez eux, et ils ne t’ont jamais considéré comme leur…
Tebbyre a prit pitié pour toi et t’a ramené, et quand je t’ai découvert, j’ai vu en toi une âme qui vivrait la même vie que mes ancêtres, rejetés de ces fourbes pour avoir osé des choses, être différent pour protéger la forêt…
Je ne pouvais pas te raconter tout ça, pour ne pas te faire souffrir, ni te renvoyer là-bas où ils t’auraient traité en paria et banni, alors je t’ai menti, je t’ai raconté qu’on t’avait clairement abandonné, qu’on t’avait recueillit et prit soin de toi…Je t’ai formé pour qu’avec moi, tu te venges de ces êtres qui t’auraient traité en moins que rien, t’aurait rejeté comme certains de mes ancêtres l’ont été… Maintenant, tu peux choisir, si tu le veux, je te ramènerais aux bois, sans possibilité de retour, et tu pourras revivre avec les tiens, jusqu’à ce qu’ils te rejettent ou bien te manipulent pour m’atteindre, ou bien rester avec moi…

Il arrêta son récit et lui posa à son tour une question.

- Si tu voulais un bijou, qu’est ce que se serait ? Bracelet, collier, boucles d’oreille, bague ?

Elle venait de lui poser cette question dérangeante qui montrait que le doute s'était immiscé en elle. Même si elle avait toujours confiance en lui, quelque chose de différent s'était éveillé en elle comme une soif de vérité. Une vérité que tous lui avait caché et qui pourtant n'attendait qu'une seule chose exploser au grand jour. Cette vérité serait sans doute salvatrice pour cet esprit qui se torturait.
Alors qu'elle avait le regard baissé fixant un point au sol, elle sentit la main de son maître sur sa joue relevant son visage pour plonger son regard dans le sien. Il allait lui répondre et c'est d'ailleurs pour cela qu'il prit un ton plus sérieux, plus grave.

Il avoua que la duchesse lui avait dit en partie la vérité mais comme Oloryle n'a rien dit à son maître à ce sujet, soit celui ci allait se trahir soit il allait lui dire l'abominable vérité. Elle l'écoutait avec attention. Ainsi la duchesse n'avait pas menti en la nommant sa cousine, Elvaralindë. Elle balbutia son nom comme si cette identité retrouvé était un coup de massue.

Mon véritable nom n'est donc pas Oloryle mais Elvaralindë Tiril. Pourtant... j'ai l'impression qu'il n'est pas moi, je ne me reconnais pas dans ce nom que je n'avais jamais entendu jusqu'il y a peu de temps. Ce nom me fait horreur, et je ne veux plus jamais l'entendre. Continuez à me nommer comme vous l'avez toujours fait.

Tebirahc fit mention d'une prophétie concernant sa tache de naissance. Cette tache qui avait valu que son monde s'écroule autour d'elle. Passant une main sur son épaule pour enlever le tissu dévoilant ainsi son corps, sa poitrine. La marque de ce croissant de lune descendant entourant son mamelon, elle laissa glisser son doigt qui traça le contour de la marque avant de demander à son maître s'il avait eu vent de cette prophétie pour qu'il y fasse allusion.

Connaissez vous la signification de cette marque? Cette prophétie qui semble s'acharner sur moi et vouloir me détruire?

Elle continua à l'écouter avec une attention toute particulière. Le glas sonna quand il proposa de la reconduire aux frontières et lui rendre sa liberté. Cette idée glaça le sang de l'elfe, elle ne pouvait imaginer sa vie sans son maître. Mais il lui laissait le choix partir ou rester. Elle venait de faire son choix et allait à présent le faire connaitre à son maitre. Elle se rapprocha un peu plus de lui, le fixant droit dans les yeux avec une envie indescriptible qu'elle n'avait jamais osé jusqu'à présent faire. Elle savait que cela risquait d'attirer les foudres de son maitre sur elle mais elle devait le faire. Sa réponse n'aurait que plus de poids si elle le faisait. Elle osa alors ce geste, ce baiser, fermant les yeux alors que ses lèvres effleuraient les siennes avant de se reculer doucement et de répondre à sa dernière question concernant un éventuel bijou qu'elle aimerait porter.

Ce serait une bague...

Répondit elle à voix basse. Le choix du bijou n'était pas anodin car lors de sa mission chez les Tiril, elle avait été particulièrement attentive aux rites du mariage. L'anneau marque un lien entre deux personnes, signe d'une alliance, d'une communion, d'un destin croisé. Par cette bague qui à la fois unit et isole, cette marque montre la soumission, un attachement fidèle et aveugle pour son maître: Tebirahc. De plus ce présent serait un signe de reconnaissance car elle porterait certainement sa marque, son sceau.

Ah, délicate Oloryle, elle est fabuleuse, lui faisant tant confiance et appréciant tant son existence et l’aimant tant que ses mots pouvaient la convaincre… Tant mieux, il aurait été dommage de la perdre, tant pour l’arme qu’elle représentait contre les elfes que pour la servante docile et obéissante qu’elle faisait, au moins, désormais, il savait qu’il pouvait pleinement compter sur elle, ses capacités, son obéissance car elle ne se sentait plus Tiril, elle était Oloryle, la sienne et non la fille d’une famille d’elfes.
Elle lui demanda ensuite des détails dont il ignorait tout, si c’était réel, ce n’en était pas pour autant concret, mais peut-être était-ce réel, et si le destin était écrit par avance, il aurait été ironique qu’une possible prophétie divinatoire ait prédit cette situation, où l’elfe devenait l’objet du sombre vengeur et un jour, s’attaquerait à ses semblables… Oh comme il aurait aimé que cela soit vrai…
Il ne fit guère attention quand elle dévoila son sein, il n’en éprouvait nul désir mais il décida de lui répondre, peut-être pas la vérité mais quelque chose de plausible…

- Je ne connais pas précisément la prophétie, mais je crois en savoir la nature, mais ce n’est là que des hypothèses auxquelles j’ai murement réfléchis… Je crois que si cette prophétie est exacte, l’ont aurait pu aller contre les rouages du temps et du destin… L’ombre qui planait sur toi, cette menace qu’ont vu les elfes dans les astres, c’est moi… Cette situation qu’ils voulaient éviter, la peur les a amenés à la provoquer… Cette prophétie ne te détruira pas, car ta vie est vouée et désormais liée à la mienne… Pour les elfes, tu étais une menace, pour moi, tu es un trésor… Que choisis tu d’être à l’avenir ? Ce que veulent te montrer ces traitres, ou ce que je veux voir en toi ?

C’était possible, si véritablement, une prophétie il y avait, ce qu’il venait de raconter était parfaitement logique, ironique même, mais tout à fait réaliste.
Elle lui donna une réponse auxquelles il ne s’attendait pas, un baiser furtif, mais un baiser quand même, ne craignant apparemment pas les représailles et les punitions, elle avait eu cette audace. Il n’en ferait rien, ne la punirait pas, il lui accordait cela, mais elle savait sans doute qu’elle ne devrait pas abuser. Elle répondrait dans la foulée à sa question, et la réponse ne le surprit guère au fond, elle l’aimait, avait apprit beaucoup sur le mariage, et la symbolique de l’alliance se liant à son amour conduisait à une conclusion logique, affirmant plus encore ses sentiments.
Il la regarda, sans aucune sévérité, ni colère à la suite du baiser.

- Bien… Cela sera donc une bague…

Il réfléchit un instant, et devait passer à la suite.

- Ta route a du être difficile… Peut-être as-tu besoin de manger quelque chose, non ? Si c’est le cas, vas dans tes appartements et remets une tenue propre, cette robe est déchirée et dans un sale état, nous nous occuperons ensuite de ta blessure.

Elle avait une confiance quasi aveugle en son maître, lui seul et sa mère adoptive avaient pris soin de s'occuper d'elle durant toutes ces années. Comment ne pas lui être redevable? La seule chose de précieuse qu'elle pouvait lui offrir en retour était sa vie, son obéissance. Il ne le savait peut être pas mais il était tout pour elle, elle l'idéalisait dans ses fantasmes comme s'il eut été un dieu à vénérer. Il avait un très grand pouvoir sur cette docile femelle, le droit de vie ou celui de mort.
Les palabres qu'il raconta sur cette prophétie qui n'avait pourtant jamais existé étaient bues comme s'il eut s'agit d'eau de roche. Elle le croyait, après tout ce qu'il venait de lui livrer n'avait aucune raison d'être faux puisque l'instant d'avant il lui avait dit toute la vérité sur son passé. Toute la vérité était vite dit car il s'agissait d'une nouvelle manipulation pour ne pas perdre son jouet, son esclave... Elle noyait son regard dans le sien, écoutant ses paroles, comme une vérité immuable alors que tout n'était que manipulation, mensonge. D'une voix décidée refermant sa détermination, elle lui répondit sur ce qu'elle voulait être. Il pouvait d'ailleurs s'attendre à ce genre de réponse de la part de son elfe.

Je choisis d'être ce que vous voulez que je sois. Une elfe, une élève, une servante, une espionne, une esclave, je vous laisse le soin de décider en sachant que je n'aurai fait mieux en choisissant par moi même...

Quelle facilité, quelle indolence... Pendant tout ce temps, il avait toujours choisit pour elle, pourquoi en serait il autrement maintenant. Le fait qu'elle le laisse choisir était un signe d'une confiance aveugle et inconsciente envers son maitre.
Ce baiser volé ne reçut aucune réaction de la part de son maitre, alors qu'elle aurait aimé une réaction même si celle ci était de la colère mais rien... Devait elle recommencer pour que son geste ne passe pas inaperçu? Elle connaissait la réponse à cette question, car si elle recommençait cela risquait de briser cet instant, ces tendres retrouvailles. Elle ne fit rien, laissant à nouveau son regard se fixait sur le sol de la chambre alors que Tebirahc lui annonçait que c'était bon pour la bague. Avait il conscience que cette bague, cet anneau aurait une forte symbolique pour l'elfe? Si oui, c'est qu'il acceptait la chose, son amour pour lui et qu'il s'engageait envers elle dans un serment sans nom, sans conditions.

Il lui demanda si elle avait faim, il est vrai qu'elle n'avait pas mangé depuis deux jours aisément. La faim ne se faisait pas ressentir car elle avait déjà été privée de nourriture lors de ses enseignements quand cela ne plaisait pas à son maitre. Il n'avait pas tord sur sa tenue qui était sale, en lambeau et qui sentait l'odeur âpre du sang.
Elle ne donna que pour simple réponse un hochement de la tête, en se levant tout en se dirigeant vers la porte de la chambre de son maître. Alors qu'elle ouvrait la porte, il ajouta qu'on soignerait sa blessure par la même occasion, il avait donc remarqué. Malgré cette faible douleur, elle était heureuse de savoir qu'il faisait attention à elle malgré tout.

Une fois dans ses appartements, elle laissa glisser cette robe qui l'entravait à terre avant de se diriger vers sa coiffeuse, où elle commença à remettre ses cheveux en ordre. Se passant de l'eau sur le visage, elle soupira. Cela lui faisait bizarre après tant de temps de retrouver sa chambre, ces couleurs plus sombres, cette luminosité plus austère, ce lieu était vraiment aux antipodes avec la demeure des elfes. Elle préférait cette atmosphère lourde et pesante. Se dirigeant ensuite vers sa garde robe, elle enfila une robe aux sombres teintes avant de ramasser cette robe elfique qu'elle jeta dans l'âtre de la cheminée pour qu'elle brûle faisant disparaitre ainsi cet épisode de sa vie pour tourner une nouvelle page.
Une fois prête, elle se prit le chemin de la salle à manger, lieu habituel des repas qu'elle prenait en compagnie de son maître quand il n'y avait aucune réception ou invité. La salle était vide, elle alla alors s'asseoir à la place qui était sienne quand la porte s'ouvrit sur Tebirahc. Le visage de l'elfe s'illumina, il était venu lui tenir compagnie pour ce repas. Elle appréciait beaucoup les efforts qu'il faisait pour elle, juste pour elle quand on voyait comment les esclaves étaient habituellement traités, malmenés et torturés.

Bon, c’était une bonne chose de fait… Ce n’est pas aujourd’hui qu’elle prendrait son indépendance et se soulèverait contre lui, mais il douta de l’existence d’un tel jour, elle était tellement soumise, et bien que formée à vivre autre chose, elle n’en demeurait pas moins dépendante et incapable de totalement choisir sa vie… Il s’était amusé à tester sa capacité à faire un choix, et de manière naturelle, comme un automatisme, elle s’était tournée uniquement vers sa décision… Assuré de son pouvoir, le sombre seigneur n’avait plus à se soucier des conséquences nuisibles qu’avaient tenté d’apporter cette longue mission et écarta le moindre sentiment, la moindre pensée à ce sujet.

Quand elle fut debout et partie, il se leva lui-même, avertissant un de ses serviteurs de préparer un repas assez sobre, mêlant des légumes, des viandes et des fruits… Car oui, Tebirahc était sans doute un des rares à posséder et accorder de l’importance à la possession de ce genre de choses que les sombres écartaient de leurs régimes alimentaires, mais c’était pour une raison purement pratique et utile… Il avait du nourrir Oloryle avec ces mets particuliers, ainsi, lors de ses séjours, elle n’était pas déboussolée ou écœurée par les repas.
Il profita du temps qu’il avait devant lui, le temps que son esclave se prépare pour notifier sa demande et envoyer l’un de ses messagers la remettre à un artisan qui lui fournira ce dont il avait besoin, cette fameuse bague. Quand ce fut fait, il retourna vers la salle à manger, un privilège qu’il n’accorderait à la demoiselle qu’en de rares occasions, pour récompenser sa réussite, récompenser le mérite, ou l’effort, même d’une elfe esclave, c’était une chose qui lui tenait à cœur, cette attention, il ne l’offrait pas qu’à elle, il avait déjà reçu à sa table ses officiers, parfois même des soldats de base qui s’était bravement illustrés dans la bataille, ainsi c’était toujours fait les choses ici.

Elle était déjà là, un sourire illuminait son visage, mais il ne trouvait aucun écho franc, simplement un léger sourire, mais rien de plus à lui donner, elle recevait déjà tant de sa part, mais il allait bientôt devoir lui enseigner d’autres choses, car si dans ce Puy, elle n’avait jamais eu l’occasion de marcher avec lui, autrement que pour les missions, il comptait désormais l’emmener à la plupart des endroits où il ira, qu’elle apprenne véritablement la vie d’Elda, mais un épisode l’avait marqué et il devait y couper court avant de continuer.

Il s’installa à sa place, au bout de la table dans un luxueux siège de bois gravé, les coudes sur la table, mains croisées, la tête reposant dessus, il attendit qu’on serve le repas, uniquement à Oloryle, rien n’avait été préparé pour le maître des lieux.
Après avoir été surprise par cette absence de plat, interrogation qui ne reçut aucune réponse, il la laissa commencer avant de prendre la parole très sérieusement.

- Bon… Tu ne retourneras pas tout de suite dans les bois, nous allons attendre quelques temps, mais il n’y aura plus d’aussi longues missions. En conséquence, je te ferais découvrir le Puy d’Elda, plus que tu n’as pu le voir jusqu’à maintenant… Tu m’accompagneras dans certains déplacements.

Il fit une pause rapide et reprit.

- Je suis certain que cela t’enthousiasme, mais je vais être clair et je peux te promettre que tes privilèges te seront retirés si tu ne respectes pas ce qui suit. Pour les sombres, tu es uns sous-race, et tu as le rang d’une esclave, ainsi, tu dois te comporter comme telle. Tu n’adresses pas la parole sans qu’on te la demande, et sans que je te l’accorde préalablement… Même si un imbécile en vient à des moqueries sur mon compte, même dans cette éventualité, tu ne dis pas un mot.
Par contre, si on en vient à te donner un ordre, tu attends mon approbation, et si l’on tente de te contraindre et que je ne suis pas là, fais pour préserver ta vie, je me chargerais de celui qui a outrepasser ses droits ensuite.

Il fit signe de lui servir quelques chose à boire et continua en attendant la coupe.

-Quand nous marcherons dans la cité, garde les yeux baissés, en retrait vis-à-vis de moi, sauf si bien sûr, tu veux regarder ce qui t’entoure, mais ne tient pas tête, ne soutient le regard de personne, pas une seule. Tu dois te souvenir d’où est ta place, car même mon esclave, tu n’as comme privilège dans cette société que ce que je t’accorde dans cette demeure.
Je crois qu’avec ces deux choses, tu as ce qu’il faut pour te donner une idée de ce que tu devras faire…
Des questions ?

Alors que l'elfe souriait à la vue de son maitre entrant dans la salle à manger, ce sourire ne trouva aucun écho de sa part. Son visage était stricte bien qu'on puisse y voir un léger rictus qui se dessinait sur ses lèvres sans qu'il y ait la moindre émotion visible.
Elle le suivit du regard quand il alla s'assoir à sa place, au bout de la table, dans ce siège décoré avec faste. Il s'accouda à la table, le menton reposant sur ses mains croisées attendant que l'on serve le repas d'Oloryle.
Un page apporta le repas de l'elfe, déposant devant elle une assiette essentiellement composée de légumes, de fruits et d'un peu de viande. Il est vrai que pour un drow ce repas était inhabituel mais pour elle, l'elfe, c'était une chose des plus normales. Son maître avait toujours veillé à ce qu'elle ait cette alimentation variée depuis qu'elle vivait dans cette demeure, qu'il l'avait pris sous son aile. Elle s'y était habituée pendant ses dernières années et plus particulièrement durant ces deux ans passés chez les elfes.
Rien, le vide. On ne servit le repas qu'à elle seule. Au vu de l'heure tardive, il était facilement compréhensible que son maître ait déjà mangé mais elle s'étonna tout de même de la chose. Elle commença alors à manger après avoir incliné la tête en direction de son maître pour le remercier de ce repas.
Alors qu'elle portait à ses lèvres un grain de raisin, Tebirahc prit la parole d'un ton des plus sérieux. Elle se stoppa et l'écouta avec la plus grande des attentions.

Il lui annonçait qu'elle ne retournerait pas dans l'immédiat sur les territoires elfiques et que lors de ses prochaines missions elle n'y resterait pas aussi longtemps. Il est vrai que deux ans c'était long mais tellement court à la fois quand on a toute sa vie devant soi, mais c'était deux années où elle pouvait échapper à son contrôle. Il lui annonça même qu'elle le suivrait dans certain de ses déplacements au Puy. Voilà qui était une nouvelle dont elle ne s'attendait pas.
Un signe de confiance de sa part mais... car il y a toujours un mais, elle devrait se comporter réellement comme une esclave. Il y avait donc un revers à cette médaille. Et cela elle allait le découvrir après la pause qu'il fit.
Il avait vu juste, il l'avait percée à vif car elle était enthousiaste de découvrir le Puy d'Elda et de suivre son maître à travers la cité, voir le jour et la nuit autrement que par la fenêtre ou par la forêt d'Anaëh.
Des menaces, cette promesse était en réalité des menaces. C'était la première fois qu'il en proférait à son égard. Cela devait donc être de la plus grande importance si elle était désobéissante.
Elle l'écoutait avec une attention toute particulière car ces ordres seraient ce qui rythmerait sa vie au Puy d'Elda. Après tout les ordres de son maître étaient des désirs contre lesquels elle ne pouvait aller.

Je ferai comme bon vous semblera. Soumise à vos ordres, à vos désirs; muette dans votre ombre. J'attendrai vos ordres et vous ferai honneur en toutes circonstances.

Elle continua à manger, excitée par l'idée de voir le monde avec un nouveau regard. Une nouvelle vie s'ouvrait à elle mais elle espérait qu'en jouant à l'esclave docile, elle recevrait dans l'intimité les grâces de son maitre. Dans tous les cas, elle ne fera rien qui puisse lui être préjudiciables devant ses paires. Il est bon avec elle et elle ne pouvait se risquer de briser leur relation.

Elle semblait avoir comprit, saisir l’importance même de l’obéissance qu’il attendait d’elle, car l’esclave est un des reflets de ce qui caractérise l’individu, et si il en vient à se montrer incorrect, désobéissant, vulgaire et offensant, c’était à l’image du maître qu’il portait atteinte… Elle avait été surtout entrainée à être une elfe, soumise à sa volonté certes, mais loin d’avoir ce qu’il faut pour évoluer dans le Puy d’Elda… C’était à cela qu’il devait s’atteler maintenant, uniquement à en faire une esclave aux yeux de son monde.

Il la regarda un instant manger, attendant qu’elle eut finit pour passer à autre chose, car si ce retour était une bonne nouvelle, au vue de ce qu’elle rapportait, il y avait bien plus important à traiter, et le repos était d’or dans cette sombre période où l’agitation gagnait le Puy depuis que l’appel aux armes pour une possible campagne avait retentit, annonçant de nouvelles festivités et où il se devait de préparer ses hommes à la bataille, si le Karliik Glenn lui demandait de participer, il devait faire démonstration de l’efficacité de son Ost.

Quand elle eut terminé, il fit débarrasser la table et se leva en premier, la regardant suivre le mouvement. Il commença à se diriger vers la porte menant au salon, d’où il pourrait accéder à ses appartements et se contenta de quelques mots pour son esclave.

- Bien… Tu as quartier libre à présent… Prends un bain si tu le souhaites, nous nous occuperons de ta blessure demain au matin, avant de faire autre chose, en attendant, tu as ordre de ne me déranger sous aucun prétexte…
Tu as quelque chose à me demander, n’importe quoi avant que je ne retourne me reposer ?

(Désolé, c'est court mais je ne trouvais guère plus à dire ici... J'essaie de nous trouver un futur partenaire au plus vite, vu que ce sujet là touche à sa fin.)

Oloryle n'avait pas fini son assiette mais la fatigue gagnait son être. Elle revenait d'un long voyage à cheval durant lequel elle avait veillé jour et nuit pour revenir au plus vite au près de son maître lui faire son rapport. Il restait encore de la viande, proportionnellement aux fruits et légumes, la moitié était justement de la viande. Pendant ces deux dernières années, elle avait perdu le goût de la viande, du sang.
Elle porta sa main à ses lèvres pour dissimuler un bâillement trahissant sa fatigue. Au final un page déservit son assiette en faisant signe de la main. Tebirahc se leva, elle fit alors de même. Le repas était à présent fini.
Alors qu'il se dirigea vers le porte du salon, elle l'écouta lui adresser ces paroles. Elle était libre de ses mouvements pour le reste de la nuit. Il lui ordonna qu'il ne voulait être dérangé sous aucun prétexte, elle acquiesça de la tête. Avant de quitter la pièce, lui demanda si elle avait des questions.

Aucune, maître!

Répondit elle avant de se diriger à son tour vers la salle de bains. Dans les vapeurs chaudes des eaux gorgées de sels et d'écumes, elle se déshabilla avant de pénétrer dans l'eau chaude. Il était tard dans la nuit, la fatigue se faisait plus pesante. Sans s'en rendre compte, elle venait de s'endormir, la tête posée sur ses bras sur le rebord du bassin.
Elle fut éveillée au petit matin par les domestiques qui allaient se charger de nettoyer le lieu pour le préparer pour le bain du maître. Elle retourna alors à sa chambre s'enroulant simplement d'une serviette. Elle finit sa course en se laissant tomber sur son lit pour se rendormir sans prendre la peine de se glisser dans les draps ni de se sécher complètement. Le sommeil l'avait gagnée pour plusieurs longues heures.

hj: donc un petit post pour clôturer le sujet.

» [Demeure de Tebirahc] Retour au Puy [Tebi]
» [Demeure de Tebirahc] Retour d'une esclave [Tebi]
» Un retour précipité (Lyo' / Artiön)
» [Demeure de Tebirahc] Sous le signe de la générosité | Oloryle
» De retour par dessus les cimes .. [Tebirahc]

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