[Demeure de Tebirahc] Sous le signe de la générosité | Oloryle

Depuis sa fuite après son attaque contre la famille Tiril et son retour dans la demeure de son maître Tebirach, plusieurs jours s'étaient écoulés. Le printemps était cette fois bel et bien implanté, emportant les froids climats hivernaux dans son sillage. Pendant ces quelques jours où Oloryle était revenu et où la vérité, encore un mensonge, avait éclaté; l'elfe n'avait que très peu croisé son maitre. Sa liberté de mouvement dans la demeure et aux abords de la demeure ne donnaient en rien l'impression à la jeune femme d'être une prisonnière, une esclave.
Un nouveau jour se lève comme tant d'autres même si cela n'était pas perceptible... Ce jour d'hui, elle irait dans la famille de son maître pour aider aux diverses taches qui accommodent une demeure de belle ampleur. Après avoir revêtu sa robe et disposer une cape à capuchon qu'elle remonta sur sa tête, voilant ainsi sa nature elfique, elle quitta furtivement la demeure de son maitre pour se rendre à celle de sa mère.
Dans la cavité, elle croisa quelques serviteurs mais elle garda le regard baisé comme son maitre lui avait indiqué de faire quand elle se baladerait dans le Puy. Elle arriva enfin devant les grilles de la maison maternel de Tebirach après avoir traversé l'allée séparant les deux demeures. S'avançant vers l'entrée des domestiques, elle frappa à la porte et attendit qu'on lui ouvre alors qu'elle abaissait sa capuche afin qu'on voit qui c'était à travers le judas de la porte.
Ce matin là, elle fut chargée de s'occuper des chambres du premier étage. Oloryle s'attaqua alors à sa tâche sans dire mot, elle savait ce qu'elle devait faire. Elle commença comme à l'accoutumée par la dernière porte à gauche, celle de la mère de Tebirach mais ce matin là la porte resta close, elle frappa mais pas de réponse, aussi elle passa à la pièce voisine. Quand elle eut fini l'étage, il fut presque onze heure, elle informa l'intendant que la chambre de la maitresse de maison était restée fermée et qu'elle n'avait pu y avoir accès. Après cela, elle se retira.
La fraicheur qui régnait dans les profondeurs du Puy donna un frisson à Oloryle la stoppant dans son avancé. En face d'elle une patrouille de gardes faisait leur ronde alors qu'un noble drow titubant avec une bouteille à la main heurta la jeune femme, renversant une partie de son contenu à l'odeur fortement alcoolisée sur sa robe. Celui ci se mit en colère et la saisit par le poignet faisant tomber par un geste brusque le capuchon sur sa tête. Quel ne fut pas sa surprise de voir une elfe cachée en dessous. L'esprit embrumé par l'alcool, il en déduit qu'elle devait être une esclave car aucun elfe n'aurait la stupidité de se balader dans les alvéoles du Puy. Essayant de se défaire de son emprise, celui ci la gifla. Le coup portait fit tomber l'elfe à terre. La garde intervint afin de ne pas créer d'esclandre près de la demeure de l'Obok Senger mais l'un d'eux reconnut l'esclave et s'interposa car il avait reçu des coups de fouets pour avoir osé porter la main sur elle aussi il ne voulait pas risquer de se faire réprimander une seconde fois surtout qu'elle l'avait reconnu. Se relevant, le visage rougit par la main du drow, elle finit son chemin la séparant de la demeure de son maitre alors que dans son dos, le drow criait à l'injustice.
Elle venait enfin de rentrer et se dirigeait vers sa chambre avant de se rendre à la salle de bains pour se débarrasser de cette odeur quand un domestique l'informa des volontés immédiates de leur maitre.

Notre maître désire te voir, Oloryle!
Où se trouve t-il?
Dans son bureau!
Entendu, je me dépêche de le rejoindre.

Oloryle pressa le pas en direction de sa chambre. Jetant sur le dossier d'un fauteuil faisant face à l'âtre de la cheminée, la cape qui recouvrait ses épaules, elle fit de même avec sa robe dont l'odeur alcoolisée emplissait la pièce d'un parfum capiteux. Enfilant rapidement, une tenue sèche, elle ne prit pas le temps de s'essuyer ni de dissimuler la marque rouge sur son visage. Son maitre l'attendait, et elle ne voulait en aucun cas le faire attendre une minute de plus.
Courant dans les couloirs, elle se rendit compte qu'elle ne s'était pas chaussée, tant pis, elle était déjà arrivée devant la porte du bureau. Frappant par trois fois à la porte d'ébène, elle posa sa main sur la poignée et poussa la porte. Son maitre était là, attablé à son bureau à traiter divers documents dont elle ignorait le contenu mais qu'elle pouvait juger important. D'un geste de la main, il lui fit signe de s'assoir en lui désignant le fauteuil qui siégeait en face de son bureau. Refermant la porte derrière son passage, elle s'exécuta et prit place. Patiemment, elle attendit qu'il finisse et prenne la parole sur la raison de sa présence.
Tebirach vint à finir la lecture du document qu'il tenait entre les mains, tout en le reposant, il se leva. Le regard poser sur elle, son esclave, Il put voir la marque de cette main sur son visage dont le rouge s'estompait peu à peu mais également sentir l'odeur âpre de l'alcool qui la parfumait. Oloryle attendait qu'il prenne la parole. Il lui demanda alors comment s'était passé sa matinée, elle n'eut pas le temps de répondre qu'il lui tendit un petit écrin. Elle le regarda se demandant ce qu'il pouvait contenir mais la réponse se fit bien vite entendre.
Lentement, elle ouvrit la boite et y découvrit une chevalière. La bague bien que simple était de toute beauté aux yeux de l'esclave car c'était un présent de son maitre, le premier qui lui faisait. Cela la rendait heureuse même si le but était d'éviter des désagréments futurs et non de lui faire un quelconque plaisir. Le choix de la forme du bijou avait été laissé à la discrétion de l'elfe qui avait choisi la forme de l'anneau, tout un symbole en soi.
Sortant l'anneau d'argent de son écrin, elle observa les deux serpents s'entremêlant qui formaient le corps de l'anneau. C'était un travail d'orfèvre et la bague aux armoiries de son maitre était une réussite complète. Passant la bague à son annulaire de la main gauche, elle garda son regard sur son doigt ornée de ce bijou un instant. Relevant le regard, elle tourna la tête en direction de son maitre.

Je vous remercie pour ce présent. L'anneau me plait beaucoup.

Un léger sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'elle prononçait ces mots. Elle le regardait, attendant une parole de sa part. Cet instant précieux depuis son retour auprès de lui, était une chose qu'elle goutait avec délice. Ses sentiments à son égard n'avaient toujours pas cessé et cela malgré les deux années d'éloignement.

Je ne sais comment vous remercier pour ce bijou... Ordonnez et j'obéirai. Je tiens à payer ma dette pour toutes vos largesses à mon égard.

Elle était prête à tout pour son maitre. Ses ordres seraient ses désirs. D'ailleurs cela avait toujours été le cas, même malgré le fait du pseudo mensonge qu'il lui avait fait concernant sa véritable identité. Tebirach était un ange, comment peut on en vouloir à un ange?