|
| Loyale à la Couronne | |
| | Auteur | Message |
---|
Le Vaisseau de la Voilée
Ancien
Nombre de messages : 4141 Âge : 34 Date d'inscription : 09/03/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 44 ans (né en 972) Taille : Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Loyale à la Couronne Jeu 12 Nov 2009 - 17:27 | |
| Loyale à la Couronne Erac, troisième semaine du printemps Katalina avait quitté ses Souverains avec une lettre, et elle avait décidé de les saluer avec une lettre. La missive fut remise par un messager du comptoir Noblegriffon d'Erac, et il affirmait à qui voulait bien l'entendre que la Dame Noblegriffon était de retour, et qu'elle était revenue métamorphosée par son voyage. Quand on lui demandait où il voulait en venir, il affirmait qu'il ne dirait rien, qu'ils le prendraient pour un fou sinon, et qu'il fallait le voir pour le croire. Étrange... A ses Majestés Trystan et Lilianna d’Erac, porteurs de la Couronne de Diantra, Roi et Reine des Hommes. De la part de Katalina Noblegriffon.Mon Roi, ma Reine…
Mes yeux se sont portés sur votre royaume dévasté, et mon cœur s’est serré à cette vision. Le fier et brave duché de Serramire, ma terre natale, semble avoir perdu la raison. En ces temps troublés où la guerre voile le cœur de notre peuple et révèle ses sombres vices, je crois pouvoir percevoir votre rage, votre déception… La confiance est une chose précieuse, mais celle que vous pouviez porter à vos sujets ne doit plus être que fumées dispersées par les vents de la traitrise. Mes propres démons m’auront tenue éloignée loin de ces conflits, et c’est avec bien des frissons que j’imagine ce qui aurait pu se passer si ça n’avait pas été le cas. Qu’il est étrange de se dire qu’une horreur m’aura permis d’en éviter une autre… Qu’il est dérangeant, aussi, de s’avouer que je n’ai voulu être nulle part ailleurs qu’entre les murs rassurants d’Alëandir.
J’ai… changé, depuis notre dernière rencontre. Alors qu’alors, j’étais au bord du précipice, on m’a montré qu’il ne fallait pas avoir peur de s’y jeter, on m’a guidé pour y parvenir et on m’a accompagné durant ma chute. Il faut parfois savoir reconnaître ses peurs et accepter de vivre avec, plutôt que de les voir nous étouffer de l’intérieur. Désormais, je peux reprendre le cours de ma vie, en paix avec moi-même. Et c’est sans surprise que je reviens sur mes pas, parmi les miens. Même si la guerre fait rage, même si la haine sévit… Parce qu’ici est ma place.
Fut un temps où vous m’invitiez à Diantra… Aujourd’hui, votre ville, le symbole de votre royauté, a été mise à mal par les félons, et surement n’y habiterez vous pas avant de nombreux mois. S’il n’en avait rien été, peut-être vous aurais-je fait la surprise de mon retour, en vous rappelant vos paroles. Mais la guerre m’aura volé ces joyeuses retrouvailles. C’est pourquoi je vous demande si vous pourriez me recueillir en Erac. Car si je suis en paix avec mes peurs, je ne peux pas en dire autant avec mon passé. Vivre en Serramire est encore au dessus de mes forces, et je n’ai pas oublié votre visite alors que j’étais au plus mal. Si je peux, par ma présence, vous aider d’une quelconque façon, je n’hésiterai pas.
Soyez, quelque soit votre réponse, assurés de ma loyauté à votre cause et à vos personnes.
Que Néera bénisse votre lignée et vous guide parmi les chemins tortueux que vous réserve l’avenir…
Katalina Noblegriffon.
Dernière édition par Katalina le Sam 26 Déc 2009 - 1:05, édité 2 fois |
| | | Trystan de Diantra
Ancien
Nombre de messages : 4737 Âge : 40 Date d'inscription : 10/07/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Loyale à la Couronne Ven 25 Déc 2009 - 19:23 | |
| Dans la tourmente d'un monde qui s'effondrait, il était rassurant de pouvoir se raccrocher à quelques valeurs sures. A quelques personnes de confiance. Car la confiance du roi avait sérieument été écornée par les dernières trahisons. S'il appréciait certains hommes qui avaient reprit les choses en main et dirigés les armées pour reprendre Diantra, il n'osait plus totalement leur accorder cette confiance qu'on avait si facilement bafoué. Les personnes sur qui il pouvait compter se comptaient sur les doigts d'une main...
Mais quelle ne fut pas sa surprise de recevoir un messager qui lui remis une lettre écrite de la main de la jeune Noblegriffon, disparue quelques semaines auparavant, avant la tourmente qui avait secoué le royaume en entier. La dernière fois qu'ils s'étaient vus, c'était au mariage de June de Scylla et de ce traître d'Hannibal de Roch. La jeune femme était dévastée par son expérience au Puy... Ce qui était tout à fait compréhensible. Le couple royal s'était rendu à Serramire où elle s'était terrée pour lui faire part de son soutien sincère et un lien s'était tissé entre Katalina et les monarques.
En privé, le roi se fit lire la missive par son épouse. Il ne comprenait que trop bien à quels démons la jeune femme faisait référence. Et ce qu'elle avait évité... Il ne pouvait lui en vouloir d'avoir fui la tourmente pour se reconstruire dans la sérénité. S'ils l'avaient pu, ils en auraient fait autant. Ou du moins Lilianna, moins accrochée à son rôle et ses idéaux que son époux. Elle était mère avant tout. D'un commun accord, ils décidèrent de répondre à la missive.
A Katalina Noblegriffon De la part de ses Majestés Trystan et Lilianna d’Erac, porteurs de la Couronne de Diantra, Roi et Reine des Hommes.
C'est avec une joie sincère et un soulagement évident que nous reçevons de vos nouvelles en ces temps troublés. Votre disparition avait empli nos coeurs d'interrogations et d'incertitude quant à votre avenir. Nous sommes en effet attristés que vous assistiez à la déchéance de notre beau royaume. Les beautés d'Alëandir la sereine doivent vous sembler bien lointaine. Mais cette infâmie ne saurait rester impunie et Erac est devenu le bastion de notre armée, grâce à la fidélité de certains hommes d'honneur. C'est donc avec plaisir que nous vous recevrons en ces lieux, honorant ainsi notre parole. Les lieux et les circonstances ne seront, certes, pas ceux que nous imaginions, mais recevoir une amie loyale nous est un bien précieux en cette heure de trahisons. Qu'Erac soit votre refuge, comme il est le notre. Que vous y trouviez l'atmosphère nécessaire à la suite de la voie que vous avez décidé d'emprunter.
Que Néera bénisse votre route et vous préserve de toute embûche pour que vous reveniez parmi nous.
Trystan et Lilianna Fiiram.
|
| | | Le Vaisseau de la Voilée
Ancien
Nombre de messages : 4141 Âge : 34 Date d'inscription : 09/03/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 44 ans (né en 972) Taille : Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Loyale à la Couronne Sam 26 Déc 2009 - 0:58 | |
| Katalina n’avait pas eu à attendre longtemps, et cette rapidité la toucha plus qu’elle n’aurait pu le prévoir. A l’aube de sa nouvelle vie dans les terres humaines, savoir qu’elle possédait la sympathie de son monarque était un réconfort qu’elle ne bouderait pas, loin de là. Car même si elle avait du mal à se considérer comme une amie, au sens premier et verdict du terme, de Trystan et Lilianna de Diantra, au vu du peu de fois où ils avaient pu se rencontrer, elle n’était pas prête d’oublier leur venue en Serramire, quand elle était au plus mal. Un épisode marquant, par bien des aspects, et même si elle soupçonnait son souverain d’avoir dissimulé une manœuvre politique dans sa venue, elle ne pensait non plus que c’était là sa seule raison. En d’autres termes, elle ne sous-estimait pas le couple royal, aussi bien dans la finesse de sa politique que dans l’expression de son humanité. Et la lettre qu’elle tenait entre ses mains lui soufflait qu’elle avait bien fait. Et la lettre qu’elle tenait entre ses mains était une nouvelle preuve de la prévenance du Roi et de sa Reine à son égard. Ecrite de façon simple et directe, ils ne se cachaient pas derrière leurs titres et se contentaient de répondre de la même façon qu’ils auraient pu le faire pour… une amie, justement. Et cela ne manquait pas de la troubler.
L’allusion à Alëandir la fit sourire, car si elle n’était pas fausse en toute objectivité - certes, la sérénité de la Prime Cité Elfique était loin derrière elle, désormais - elle laissait sous-entendre que Katalina devait regretter son départ. Et cette hypothèse là était tout ce qu’il y avait de plus faux. Elle s’était bien vite lassé du calme plat et répétitif d’une cité qui vivait au rythme d’êtres eternels. Elle n’avait rencontré aucun humain y vivant, et se demanda s’il y en avait, et si oui, combien. Elle doutait qu’ils excèdent la poignée, dans le meilleur des cas, tant la vie d’un elfe était différente de la leur. Maintenant qu’elle connaissait un peu plus le peuple d’Anaëh, Katalina ne pouvait que se rendre à l’évidence : l’alliance qui les unissait ne serait que temporaire. Elle avait bien senti leur hésitation, quand ils avaient appris pour la guerre civile. Heureusement pour la Communauté, Trystan était encore sur le trône, et les trois races continueraient encore à faire front commun face à la menace drow. Mais la méfiance régnait, désormais, alors que les humains avaient de nouveau fait preuve de leur instabilité. Elle lut sans surprise qu’ils renouvelaient leur invitation, et hocha la tête, satisfaite. Les derniers mots arrachèrent par contre un sourire satisfait à la négociante, car ils laissaient sous entendre qu’ils ne s’attendaient pas à sa venue rapidement. Ainsi, l’homme qu’elle avait envoyé n’avait pas précisé qu’elle se trouvait déjà dans la ville. C’était une chose inespérée, cela lui permettrait de faire une surprise de taille à Lilianna et à son époux en arrivant comme une fleur le lendemain de l’envoi de sa lettre. Il faudrait le messager pour son intelligence - ou, au contraire, pour son idiotie, dans les deux cas le résultat était le même - et surtout soigner son entrée. Elle hésita à mettre au courant Aerandir de son petit jeu, mais y renonça bien vite. Elle avait depuis longtemps décidé qu’elle ne s’en servirait pas comme d’un atout de mise en scène. Elle aimait trop le Gardien pour le réduire à ça, et de toute façon, elle pouvait très bien se passer de lui. Elle était Katalina Noblegriffon, après tout !
L’après-midi fut donc consacrée aux préparatifs. Ce n’était ni pour impressionner Trystan, ni pour faire l’étalage d’une puissance qui ne lui appartenait plus pour le moment. Non, il s’agissait plutôt d’un jeu qu’elle s’imposait à elle-même. L’ancienne Katalina aimait impressionner son entourage, et si la nouvelle Katalina avait acquis un brin de réserve, il n’en restait pas moins qu’elle voulait effacer l’image de petite souris effrayée qu’elle avait pu offrir les quelques semaines qui avaient précédé son départ pour Alëandir. Etrangement, elle se doutait que son Roi comprendrait et lui pardonnerait. Faisant préparer une des robes qu’elle avait ramenée de la Prime Forêt, elle se prépara à « en mettre plein la vue ». La présence du Roi signifiait la présence de la Cour du Roi, et c’était elle qu’elle chercherait à impressionner. Elle se demandait quelle image elle pouvait avoir auprès d’eux, d’ailleurs. Malgré elle, elle se prit à imaginer les horreurs qu’on pouvait raconter sur elle. La soupçonnait-on d’avoir orchestrée son enlèvement ? Pensait-on qu’elle avait séduit Aerandir - c'était mal connaître le demi-elfe que de le penser, mais avec les langues de vipère, tout était possible - de la même façon qu’elle avait charmé Merwyn ? Sa nouvelle apparence ferait naître bien des commentaires, d’ailleurs. Allait-on la traiter de sorcière ? L’espace d’un instant, elle caressa l’idée d’une entrée discrète, mais ne se laissa pas le temps de se convaincre. Elle avait commencé, il était inutile de faire demi-tour. Elle affronterait les regards, comme elle l’avait toujours fait. Ils n’étaient pas plus importants aujourd’hui qu’hier. Ils étaient même moins importants. Finalement, elle partit se coucher alors que le soleil s’était déjà enfui depuis un moment. Elle dormit mal. S’imaginant la scène, tous les scenarii possibles et inimaginables, elle tentait de prévenir chaque mal qui pourrait venir perturber ses retrouvailles avec le couple royal. Les plus improbables comme les inévitables. Il y aurait bien un garde à contester sa légitimité, par exemple, à cause de son visage… A celui là, elle donnerait simplement la lettre, preuve irréfutable qu’elle était effectivement conviée par le Roi.
Le lendemain, en milieu de matinée, alors qu’elle était vêtue comme une elfe, elle se força à imiter l’attitude sereine et détachée du premier peuple alors qu’on l’aidait à monter sur le hongre qu’on lui avait fait préparer. Une fois montée en amazone, elle partit seule en direction du château. Seule elle se présenterait face aux gardes, et seule elle affronterait leur méfiance. Sans une escorte pour la protéger, sans un porte-parole pour la ménager. Non, Katalina avait toujours été atypique, et il était temps de faire comprendre à la Péninsule qu’elle n’avait pas tant changé que ça… Le voyage fut court, et sans embûche comme le lui avait souhaité Trystan, et il se fit dans le silence le plus complet. Il était trop tard pour reculer, désormais. Quand finalement elle se présenta aux gardes, elle était anxieuse mais ne le laissait pas paraître. Son regard bleu-gris, pièce maîtresse d’un visage sans âge, toisa les soldats qui gardaient l’entrée du château. D’une voix calme et autoritaire, elle prit la parole.
« Je suis Katalina Noblegriffon. Je viens en Erac en tant qu’amie et invitée de Trystan et Lilianna de Diantra, Roi et Reine des Hommes. »
La première épreuve était venue… Comment réagiraient-ils ? Si elle avait été assez convaincante, elle n’aurait pas à sortir la lettre. Sinon, eh bien… Ce serait une petite défaite, elle s’en remettrait sans peine. |
| | | Trystan de Diantra
Ancien
Nombre de messages : 4737 Âge : 40 Date d'inscription : 10/07/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Loyale à la Couronne Dim 27 Déc 2009 - 9:57 | |
| La vie à Erac n'était pas si différente de la vie à Diantra... La salle pricnipale était devenue salle du trone, avec son lot de courtisans. Evidemment, les dimensions du chateau du duché ataient moins impressionnantes que celles du palais de la capitale, mais restaient néanmoins correctes pour acceuillir tout ce petit monde... Nobles fidèles ou cherchant les faveurs royales, chevaliers, stratèges, dames... Ils étaient tous là, cherchant à s'entretenir avec le roi pour gagner quelques privilèges en ayant prouvé leur loyauté. Autant dire que cela fatiguait Trystan qui aurait bien envoyé tout ce petit monde voir ailleur s'il y était. Mais c'était impossible, diplomatiquement parlant. Il se devait de récompenser les fidèles comme il avait châtié les traitres. Ne serait-ce que pour ne pas avoir une seconde rebelliion sur le dos... Il n'avait pas imposé cela à Lilianna. Elle avait besoin de calme et de sérénité, attendant un second enfant du roi, bien que la nouvelle ne soit pas publique. Elle le deviendrait bientôt, aussitôt qu'elle aurait passé le cap critique des trois premiers mois. Autant être à peu près certains que le bébé était bien accroché et qu'elle ne risquait pas de le perdre. La vie était si fragile à cette période là... Bien sûr, il pouvait arriver une fausse couche ensuite... Mais autant ne pas y penser. Astéride avait joué son rôle d'hotesse à la perfection. La pauvre avait été obligée de se débrouiller pour loger la Cour et fournir la nourriture. un vrai casse tête et un gouffre financier... Aujourd'hui, Trystan avait reprit Erac en main, permettant à sa jeune soeur de souffler un peu. Il était navré de lui avoir infligé tout cela, mais fier de constater qu'elle s'en était sortie à la perfection. Il ne le lui avait malheureusement pas encore dit. Il devrait le faire, incessamment sous peu. Diantra était de nouveau la capitale royale, mais dans un état lamentable... Après la reconquête, il fallait maintenant penser reconstruction... Là encore, cela allait s'annoncer périlleux. L'argent ne poussait pas dans les arbres et la guerre avait couté affreusement cher. Certaines terres s'en étaient mieux sorties que d'autres. Les états sudistes, par exemple... Comme Soltariel, Ydril, Ysari... Qui n'avaient pas participé à la guerre. Langehack restait relativement riche également. Erac... Erac avait souffert de ce changement de localisation royale. Quant à Sainte Berthilde et Serramire... Le roi n'était pas certain que ce dernier s'en relève un jour... Aux portes du chateau, un dame fit son apparition. Les gardes, de vieux soldats de 20 ans de métier toisèrent la jeune femme, méfiants. Sans jamais avoir vu la dame Noblegriffon, ils en avaient entendu parler. Ils connaissaient ses liens avec le monarque. Mais... Mais cette femme était trop... belle pour être ce qu'elle prétendait être. - "Ma Dame... Vous nous semblez arborer quelque héritage elfique, hors la dame Noblegriffon n'a pas d'ascendance du peuple éternel. Et vous êtes seule, sans escorte... Ce dont une dame de la puissance et de la richesse de Dame Noblegriffon ne saurait manquer." Le garde s'était montré courtois, mais ferme. Il ne la croyait pas. Il lui fallait une preuve tangible... Comme la lettre qu'elle finit par lui tendre. Il y avait bien le sceau royal dessus. Les gardes se concertèrent, prplexe, avant de finalement hocher la tête et de permettre à Katalina d'entrer. - "Excusez la méprise madame... Bienvenue à Erac." Après tout, il y avait tellement de personnes bizarres autour du roi... Un garde la conduisit dans les méandres de la vieille forteresse. Un jeune homme brun aperçut la dame, fronça les sourcils, avant d'écarquiller les yeux de surprise. Le jeune valet reconnut la jeune femme malgré son apparence enchanteresse et devança le garde et la noble pour se précipiter auprès de Trystan et lui murmurer que Katalina Noblegriffon arrivait. Le roi avait toute confiance en Thibault, mais une expression de surprise passa fugitivement sur ses traits. Déjà? Katalina était-elle déjà en Erac quand elle avait envoyé le messager? Un sourire amusé dansa sur ses lèvres avant qu'il ne retrouve son masque impavide, juste avant que le hérault n'introduise Katalina. Des murmures coururent dans l'assistance... Murmures qui s'amplifièrent quand les nobles qui la connaissaient virent son visage, tellement changé. Le roi capta quelques bribes de ces murmures. Certains parlaient de sorcellerie, d'autre d'usurpation. De marbre, Trystan ne bougea pas, attendant que la jeune femme prenne la parole. Si l'on pouvait se laisser abuser par les yeux, il était plus difficile d'abuser les oreilles... |
| | | Le Vaisseau de la Voilée
Ancien
Nombre de messages : 4141 Âge : 34 Date d'inscription : 09/03/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 44 ans (né en 972) Taille : Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Loyale à la Couronne Dim 27 Déc 2009 - 13:55 | |
| Définitivement, le plus dur quand on souhaitait rencontrer un Roi était de pouvoir pénétrer dans son château. Une fois la chose faite, le reste se déroulait très naturellement. Mais, et c’était une très bonne chose, les gardes ne laissaient pas entrer n’importe qui. La sécurité de leur souverain étant en jeu, il filtrait les entrées, au cas où. La confiance n’étant pas une de leur vertu - après tout, le passé leur donnait raison - ils ne crurent pas Katalina sur parole quand elle leur annonça son identité. Et, elle devait bien le reconnaître, elle ne se serait pas cru elle-même. Elle regrettait certes que son aura d’assurance n’ait pas été suffisante pour clouer le bec du vétéran, mais il ne fallait pas trop en demander, aussi se résolut-elle à lui tendre la lettre de Trystan d’Erac.
« Les apparences sont souvent trompeuses. »
Ce fut son seul commentaire sur son manque d’escorte, mais il suffisait amplement pour embrouiller les esprits. Après tout, cela pouvait très bien dire que même seule, elle jouissait tout de même d’une protection. Elle contemplait la scène du haut de son hongre, impassible, s’étonnant presque de sa maitrise de soi. Qu’est-ce que cela lui faisait du bien ! Elle avait d’une certaine façon l’impression de revivre, comme si cet échange effaçait les horreurs qu’elle avait pu vivre et lui permettait de recommencer à zéro. Ce n’était pas le cas, bien sûr, jamais rien ne sera effacer, mais en attendant, elle se laissait porter par l’excitation, tout en la cachant admirablement bien.
« Il n’y a rien à excuser, vous veillez simplement à la sécurité de nos souverains, et vos doutes étaient légitimes. »
A mesure qu’elle parlait, elle prenait toujours plus d’assurance. Mimer le comportement des elfes après les avoir tant observé était… prenant. Elle adorait ce nouveau rôle, ce nouveau visage qu’elle se donnait, et même si elle aurait préféré ne pas avoir à le faire - cela aurait voulu dire qu’elle possédait encore ses traits et non ceux d’une autre - elle trouvait qu’elle s’en sortait trop bien pour arrêter. Bien entendu, elle était encore loin d’obtenir un résultat parfait, mais cela viendrait avec le temps et l’entraînement. Elle ne pouvait se permettre d’afficher sa vraie personnalité à la Cour, c’était une entreprise suicidaire. Elle était Katalina Noblegriffon, elle s’était exilée en Anaëh et avait subi l’influence de la Prime Forêt jusqu’à s’en trouver… transformer. C’était tout ce qu’avait besoin de savoir la nuée de courtisans voletant autour du Roi. Elle ne dit plus rien pendant qu’on la conduisait à travers les couloirs sombres du château ducal. Il était trop tard pour faire demi-tour, désormais, elle devait aller au bout de son petit jeu personnel. Affronter les regards était pour elle une façon de se prouver que le pire était derrière elle. Elle ne voulait plus se terrer entre quatre murs en attendant la fin de la tourmente, elle voulait revivre à nouveau. Pas son ancienne vie, non, c’était tout simplement impossible, mais sa continuité.
Finalement, elle finit par pénétrer à la suite de son « escorte » dans la « salle du trône ». Le silence s’était fait, d’abord, alors qu’on tournait la tête vers les nouveaux arrivants. Mais quand le héraut annonça la « Dame Noblegriffon », les murmures naquirent sur les lèvres. Les premières remarques concernèrent sa robe, fort peu habituelle sur les épaules d’une humaine. Sans en prendre garde, la principale concernée gardait son regard rivé sur le Roi qui, impassible, « observait » la scène. Il n’avait pas changé… quoi que peut-être était-il bien moins détendu que lors de leur dernière rencontre. Elle ne se laissa pas troubler quand les chuchotements prirent une nouvelle dimension. « Usurpatrice », « menteuse », « sorcière »… Katalina esquissa un léger sourire, autant pour se donner un brin de contenance que pour afficher son défi. Ce n’était pas eux qu’elle était venue voir, et elle ne se laisserait donc pas troubler.
Elle finit par s’arrêter à quelques mètres à peine du trône ducal, se tenant un instant immobile, droite comme un i. Elle respirait à peine, alors qu’elle sentait tous les regards peser atrocement sur sa nuque, alors qu’elle entendait les commentaires se multiplier à une vitesse folle. Ceux qui l’avaient reconnue transmettaient leur étonnement à leurs voisins, tandis que les autres s’étonnaient de n’avoir jamais entendu parler des traits inhabituels de la jeune femme. Inspirant doucement pour retrouver son calme, elle esquissa une révérence parfaite… exactement comme lors de leur première rencontre. Se focalisant sur ce souvenir, elle effaça de son esprit tout ce qui n’était pas Trystan, s’imaginant seule avec lui. Difficile, mais elle s’en tira plutôt bien.
« Je viens rendre hommage à Trystan et Lilianna de Diantra, Roi et Reine des Hommes. »
Parler lui fit du bien, elle put ainsi évacuer un peu de tension. Ses premiers mots la trahirent d’ailleurs en partie, mais elle se força bien rapidement au calme, et la fin de sa déclaration ne laissa plus rien paraître d’un potentiel trouble. Après s’être redressée, elle reprit la parole.
« Je suis heureuse de vous revoir, Majesté, et ravie de pouvoir enfin répondre à votre invitation. » |
| | | Trystan de Diantra
Ancien
Nombre de messages : 4737 Âge : 40 Date d'inscription : 10/07/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Loyale à la Couronne Dim 27 Déc 2009 - 21:00 | |
| Pour toute personne normale, le bruit des murmures n'aurait été qu'un bruit de fond sans réelle importance. Pour quelqu'un comme Trystan, qui se focalisait sur les sons et tendait toujours l'oreille pour se repérer, cela avait valeur de brouhaha et de cacaphonie. S'il avait été plus expressif, il en aurait grimacé. Il ne comprenait pas bien en quoi Katalina avait tellement changé... Usurpatrice, sorcière... Elle semblait avoir revêtu une apparence que personne n'acceptait comme étant la sienne. Pourtant, quand la jeune femme prit la parole, imposant inconsciemment le silence, ce fut bien son timbre qu'il reconnut. Etrangement, cet échange avait comme un arrière gout de déjà vu et il se surprit à sourire et se détendre visiblement. Il avait endossé jusque là son habit de monarque dur et sévère, oubliant, hors de ses moments d'intimité avec Lilianna, le jeune homme qu'il pouvait être en présence amie. Et Katalina était de ces gens là... Loyale, malgré les épreuves. Comment expliquer autrement le don de sa fortune au roi alors qu'elle tenait de retrouver un sens à sa vie? Revenait-elle désormais pour récupérer son bien? - "Ma Dame, c'est un soulagement que de vous savoir de nouveau parmi nous et en bonne santé." Une note d'amusement ponctua ses paroles. Après tout, d'après les commentaires qu'il avait capté, Katalina était d'une beauté renversante. Comment, il ne saurait l'expliquer, mais il ne manquerait pas de le demander à la principale concernée. Mais pas ici, pas devant toute cette cour avide de ragots et déjà malveillante envers la jeune femme. - "Nous serons heureux de vous acceuillir au château, aussi longtemps qu'il vous plaira." Il se leva alors soudainement, jetant finalement aux orties le protocole et ayant besoin de souffler un peu. Katalina serait cette bouffée d'oxygène pour aujourd'hui. Il tendit le bras vers la jeune femme et reprit un peu moins fort : - "Me feriez-vous le plaisir d'aller vous promener en ma compagnie ma Dame?" Il lui adressa un sourire complice, avant de chuchoter à son unique attention : - "Les jardins d'Erac ne valent sans doute pas ceux d'Alëandir, mais j'aimerai profiter d'un moment de répit avec vous Katalina." Puis, il ajouta, malicieux : - "Et alimenter quelques ragots, ça les occupera." Ce n'était pas la demande d'un roi à une vassale... C'était celle d'un homme à une amie. Un homme avec une charge trop lourde en ce moment, bien que les choses se soient décantées. Grâce à Kazil de Sephren, grâce à Lysandre, grâce à tous ceux qui s'étaient battus pour la justice et la vérité. |
| | | Le Vaisseau de la Voilée
Ancien
Nombre de messages : 4141 Âge : 34 Date d'inscription : 09/03/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 44 ans (né en 972) Taille : Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Loyale à la Couronne Lun 28 Déc 2009 - 16:43 | |
| Si le « bruit de fond » dérangeait Trystan, il n’était pas le seul à en souffrir. Katalina elle-aussi était touchée de plein fouet par le brouhaha de la salle. Les paroles blessantes n’étaient jamais agréables à entendre, et même si elle se moquait éperdument de leurs avis… Elle aurait aimé avoir quelque chose à leur répliquer. Mais ils étaient en position de force. Nombreux, perdus dans la masse, elle ne pouvait s’insurger sous peine d’empirer la situation… Aussi faisait-elle face en tentant de ne pas prêter attention à leurs horreurs… Une entreprise difficile, qu’elle facilita en se concentra sur l’objet de sa venue : Trystan d’Erac, Maître de Diantra et Roi des Hommes. Mais étrangement, ce n’était pas le monarque qu’elle voyait mais un jeune homme aux traits las et fatigués, au regard dur et à la mine soucieuse. Les temps étaient bien durs. Se jetant à l’eau, elle prit la parole, imposant par la même occasion - et tout à fait involontairement – le silence. Par la même occasion, elle vit Trystan se détendre, et ce simple petit détail, invisible pour bien d’autres, la rassura plus qu’elle n’aurait pu s’y attendre. Aussi continua-t-elle sur sa lancée, puisant du courage dans ce simple sourire qui flottait sur les lèvres de l’aveugle. Elle se détendit d’ailleurs de façon similaire. C’était étrange, inattendu, mais aussi et surtout bienvenu. Surement que si Trystan n’aurait pas souffert de son handicap, les deux auraient échangé un regard qui aurait voulu tout dire.
L’amusement teintait les paroles de son souverain, alors qu’il prenait à son tour la parole. Pourquoi ? Katalina n’était pas sûre de savoir… Elle ne devait pas oublier qu’il devait être plus que perplexe quant aux commentaires émis de part et d’autre de la salle, n’ayant aucun autre moyen de connaître les différents… changements opérés chez elle. Lui n’avait accès qu’à l’ouïe - ce qui ne l’aidait pas beaucoup - et au toucher - ce qui n’était pas plus utile, vu qu’il n’avait jamais ne serait-ce qu’effleurer le visage de Katalina. Pour lui, comme pour Aerandir, elle n’avait donc pas changé, et c’était un réconfort en soit. Il lui renouvela son invitation, et elle inclina légèrement la tête en signe de remerciement, oubliant qu’il ne pouvait le voir.
« L’hospitalité de votre Majesté m’honore. »
Elle faillit sursauter quand, relevant la tête et regardant de nouveau dans la direction de Trystan, elle remarqua qu’il n’était plus assis. Elle connaissait assez les manières de la Cour, même si elle n’y était pas habituée, pour savoir que ce genre de choses ne se faisait pas, et pourtant elle devait se rendre à l’évidence. D’un autre côté, il était le Roi, non ? Au vu de sa victoire récente sur les armées rebelles, son pouvoir était difficilement contestable, et il pouvait bien se permettre quelques anicroches au protocole de temps en temps. Malgré elle, Katalina ne put retenir un sourire amusé, sourire qui se teinta d’étonnement quand il tendit le bras vers elle. Parlant un ton plus bas, il l’invita à une… promenade.
« Votre proposition est tentante. »
Lui rendant son sourire, elle réduisit la distance qui les séparait en acceptant son bras… légèrement mal à l’aise malgré tout. Elle ne s’attendait pas du tout à ce genre de scénario quand elle avait pu s’imaginer la scène. Pour elle, le plus probable aurait encore été qu’il lui souhaite la bienvenue avant de demander à un de ses valets de la conduire dans ses appartements. Ensuite, il aurait pu venir la voir dans ses appartements pour s’enquérir de ses « aventures ». Mais voilà qu’il prenait un virage imprévu et la prenait de vitesse… Ce n’était pas dérangeant en soit, elle n’avait pas à faire à un client et ne menait pas une négociation, aussi la surprise n’était pas malvenue. Penchant légèrement la tête pour mieux entendre ce qu’il pouvait murmurer, elle ne put retenir un léger rire quand il mentionna les ragots qui allaient courir, tout en secouant légèrement la tête. Elle lui répondit sur le même ton, et tant pis si ça ne se faisait pas !
« Ne pensez vous pas que je les collectionne déjà bien assez, Sire ? Voulez vous m’accabler encore un peu plus ? »
C’était un brin osé. Certes, elle avait dit cela sur le ton de la plaisanterie, car en effet ça ne la dérangeait pas… Mais Trystan souhaitait se conduire avec elle comme avec une amie, et on demandait à une amie avant de l’entraîner dans une situation qui entacherait encore un peu plus sa réputation. En tant que Roi, il était dans son droit. En tant qu’ami… sur le coup, soit il estimait connaître déjà assez bien Katalina pour savoir qu’il ne faisait rien de mal, soit il repasserait. Dans tous les cas, elle ne lui en tiendrait pas rigueur, loin de là. Après tout, il ne faisait que la soustraire au regard d’une assemblée avide, et elle n’allait pas s’en plaindre. Tout simplement parce qu’elle était touchée par l’attention.
« Je vous laisse me guider dans votre demeure. » ajouta-t-elle, à l’attention de tous.
Elle n’avait jamais sous-estimé Trystan à cause de sa vue. Qu’il soit aveugle ne changerait rien au fait qu’il était son hôte, et il lui revenait donc de la guider jusque dans les jardins. Après tout, il avait grandi ici, et devait connaître chaque recoin du vieux bâtiment comme sa poche. Et si par hasard il s’avérait qu’elle s’était trompé - ce dont elle doutait très fortement - elle n’aurait qu’à lui proposer son aide… loin des regards. |
| | | Trystan de Diantra
Ancien
Nombre de messages : 4737 Âge : 40 Date d'inscription : 10/07/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Loyale à la Couronne Lun 28 Déc 2009 - 19:31 | |
| - "Alors laissez-vous tenter. Je suis le roi, ma parole fait loi et personne n'a rien à y redire, n'est-ce pas?"
Surtout pour un petit écart si insignifiant. Oh il y aurait des mécontents qui ne manqueraient pas de s'offusquer de la familiarité du roi avec cette femme, ou bien de la façon dont il laissait tout en plan pour être avec elle. Mais il avait suffisamment fait son devoir et reçu les doléances pour s'octroyer un peu de temps libre. Il laissa échapper un petit rire grave alors que la jeune femme rétorquait qu'elle était déjà assez sujette aux ragots comme ça.
- "Loin de moi l'idée d'ajouter encore à votre fardeau Katalina. Mais je suis déçu, je vous pensais moins encline à faire cas de ce que l'on pense et dit de vous."
S'il avait encore eu l'usage de ses yeux, il lui aurait adressé un sourire complice pour atténuer la dureté de ses paroles. Tout était dit sur un ton qui n'était que badinerie. Mais finalement, Katalina accepta, lui faisant même le plaisir de ne pas prendre en compte son handicap. Son sourire se fit plus fin et sincère encore alors qu'il hochait doucement la tête, se tournant une dernière fois vers une assemblée médusée :
- "Messeigneurs et mesdames, je vous laisse vaquer à vos occupations pour la fin de la journée. Profitez de l'hospitalité de ma maison, elle vous est acquise."
Et il entraina Katalina à sa suite. Son pas n'était pas si rapide et assuré que s'il avait vu, mais il avait mémorisé son château et comptait sur la clairvoyance et la discrétion de la jeune femme pour lui éviter tout obstacle imprévu. Les jardins n'étaient pas bien loins et ils débouchèrent dans la verdure peu de temps après. C'était un jardin privé. Plusieurs jardins se dissimulaient dans la forteresse, mais tous n'étaient pas facilement accessibles. Celui-ci, par exemple, n'était accessible que par une porte. Non pas qu'il souhaita alimenter les rumeurs en se cachant ainsi de la Cour avec une jeune femme ravissante. Mais ce qu'ils avaient à se dire ne devait pas souffrir des oreilles trop curieuses.
- "Il me faudra bien plus de quelques heures pour vous faire visiter le château de mon enfance..."
Il s'arrêta un instant de marcher, reprenant d'un ton plus grave :
- "Je suis aveugle, mais pas sourd... J'ai entendu les commentaires quant à votre arrivée et je vous avous être curieux de comprendre ce qui les suscite... Il semblerait que vous ayez changé Katalina... Physiquement du moins. Alors que je pensais que cet exil volontaire vous changerait davantage psychiquement, éloignant vos démons... Qu'avez-vous appris à Alëandir? Qu'avez-vous vécu là bas?"
Ils se tenaient tous deux debout, près des parterres de fleurs qui éclosaient sous le soleil du printemps, balayant les tourments de l'hiver. Le roi n'était plus badin, plus de sourire sur son visage. Il arborait davantage une mine soucieuse... |
| | | Le Vaisseau de la Voilée
Ancien
Nombre de messages : 4141 Âge : 34 Date d'inscription : 09/03/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 44 ans (né en 972) Taille : Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Loyale à la Couronne Lun 28 Déc 2009 - 21:57 | |
| Katalina était… détendue. Là, au milieu d’une foule gourmande, impitoyable, elle se sentait bien. Oh, il ne fallait pas stigmatiser. Toute la noblesse n’était pas corrompu jusqu’à la moelle. Mais la Cour du Roi regroupait sans doute les pires individus qui la composaient. Pourquoi ? Peut-être parce que les hommes et femmes qui en valaient la peine avaient d’autres choses à faire que de se pavaner devant un Roi aveugle pour s’attirer ses grâces. Ils oubliaient tous que si Trystan de Diantra ne les voyait pas quand ils faisaient la roue, tels des paons narcissiques, il pouvait par contre apprécier les récits de leur loyauté… Mais c’était dur, bien plus dur d’être réellement loyal plutôt que de le feindre. D’ordinaire, la jeune femme ne pouvait s’empêcher d’être mal à l’aise, au milieu de ces êtres pervertis par le pouvoir et les grandeurs - et était-ce généraliser que de présenter les choses ainsi, ou bien admettre une bien triste vérité ? - mais les manières amicales de son Roi l’aidaient à se détendre. Voilà ce dont avait besoin Katalina, d’amis sur lesquels elle pouvait compter. Mais il était tout de même étrange de commencer à considérer le Roi des Hommes comme un ami.
« Si vous insistez, je ne puis que vous suivre. »
Etrange, mais agréable. Et il la rassura encore quand il lui chuchota à l’oreille. Assez pour qu’elle se permette à son tour une plaisanterie. Assez pour qu’elle se permette de « réprimander » le jeune homme. Assez pour qu’un sourire soit accroché à ses lèvres et qu’il refuse de disparaître. Rayonnante dans la Grande Salle d’Erac, elle hocha la tête, amusée par la réponse de son… ami ?
« Il y a une différence entre ne pas prêter attention aux rumeurs et les cultiver. »
Quelques instants plus tard, après que Trystan ait salué l’assemblée, ils commençaient à s’éloigner. A son bras, elle put constater à quel point l’enfant qui avait grandi entre ces murs et qui était devenu un homme les connaissait comme le dos de sa main. S’il ne se mouvait pas avec la vitesse d’un voyant, il n’en restait pas moins assuré et sûr de lui… et de toute façon, la dame à son bras n’était pas plus pressée que ça. Comme souvent pour elle, c’était le voyage plus que la destination qui importait. Et comme la dite destination n’était de toute façon pas loin, se hâter n’aurait servi à rien. Quand ils finirent par déboucher dans les jardins, comme promis, elle ralentit le pas histoire de les englober du regard. Comme l’avait dit le propriétaire quelques temps plus tôt, ils n’avaient en effet pas grand-chose de comparable avec ceux qu’elle avait eu la chance de voir à Alëandir… Mais tout de même. Rapidement, Trystan mit fin au silence qui s’était installé, évoquant le temps qu’il lui faudrait pour lui faire visiter son château. Elle allait répliquer qu’elle ne comptait pas partir de si tôt et qu’il ne manquerait donc pas d’heure pour le faire, mais il la prit de vitesse.
Malgré elle, Katalina ne put retenir un soupire. Combien de fois lui avait-on posé cette question ? Les elfes, d’abord, avez voulu savoir quel prodige avait touché l’humaine qu’ils avaient accueillie. Peut-être que sans Aerandir, elle n’aurait même pas pu repartir, du moins c’était l’effet qu’elle avait ressenti. Mais les Hommes n’avaient pas été en reste. Et elle s’attendait à pleuvoir sous les interrogations dans les jours qui allaient suivre. Mais elle comprenait, oh oui, elle comprenait. Elle aurait sans doute eu la même réaction, si les rôles avaient été inversés. Mais il semblait que c’était sur elle et non sur les autres que les Cinq s’acharnaient.
« Je ne peux pas dire que cette question me surprenne. Mais je ne m’attendais pas à ce que vous me la posiez si vite. »
L’humour avait déserté sa voix autant que celle du Roi, et son visage avait perdu son sourire. Elle était pensive, désormais. Que répondre ? Elle-même n’avait plus que des brides de souvenirs… Non, des brides d’esquisses de souvenirs. Un bosquet, une sensation, un point d’eau… Et elle, cette créature tout droit sortie des légendes. Elle ne connaissait même pas son nom, n’avait aucune idée de ce qu’elle pouvait représenter. Elle avait tout envisagé, comme bien souvent… avait même caressé l’idée d’avoir rencontré Kÿria en personne avant de la rejeter aussi loin que possible dans les tréfonds de son esprit - certains se seraient peut-être enthousiasmé à cette idée, mais pas elle - pour finir par décider qu’elle aurait les réponses à ses questions quand finalement elle y retournerait.
« Aerandir… Le Gardien d’Arcam m’a conduite jusqu’à Alëandir. Je me suis installé dans le Temple dédié au Prisonnier. J’ai pu profiter de l’atmosphère sereine et apaisante des lieux pour me poser les bonnes questions et trouver les réponses adéquates. » Elle marqua une pause. « Mais ce n’est pas ce qui vous intéresse, n’est-ce pas ? »
Elle se perdit un instant dans le regard aveugle de son monarque, le temps de se demander ce qu’elle pouvait lui dire, ce qu’elle devait lui cacher... Mais elle ne lui laissa pas le temps de prendre la parole. Il avait posé une question, et il aurait la réponse. Toute la réponse.
« Avant de revenir… chez moi, j’ai demandé à Aerandir s’il pouvait me montrer le Lac d’Uraal. Un endroit magnifique… C’est sur le chemin du retour que… c’est arrivé. Je n’arrivais pas à dormir, aussi ai-je décidé découvrir un peu Anaëh par moi-même. La lune était pleine, ce soir là. Je me suis aventuré… trop loin, je crois. Je me suis réveillé au matin, près du village que je n’aurais jamais du quitter, et ce sont des cris de surprise qui m’ont accueillie. »
Elle esquissa un pauvre sourire, à l’évocation de ce souvenir. Il ne comptait pas parmi les plus agréables. Mais après avoir survécu au Puy, elle n’allait pas se laisser aller à se morfondre pour quelques traits retouchés, même contre sa volonté, et elle haussa les épaules.
« Les traits se sont estompés, mais j’aborde désormais le visage d’une demi-elfe. Je ne souhaite à aucune femme de se réveiller avec le visage d’une autre… Même si, dans mon cas, cela m’ouvre quelques possibilités… intéressantes. » Avec un peu d’entrainement, elle ne doutait pas de pouvoir mimer en partie l’air vénérable des sylvains. De quoi impressionner les plus crédules, n’est-ce pas ? « Je m’y fais petit à petit. »
Oui, elle s’y faisait. Peut-être même un jour finirait-elle par oublier son ancien visage. Mais ce n’était pas gagné. Ne trouvant rien à dire de plus, elle laissa le silence s’installer à nouveau… légèrement gênée, il fallait l’avouer. Elle n’avait jamais parlé de son expérience avec autant de détail… sauf à Aerandir, bien sur. |
| | | Trystan de Diantra
Ancien
Nombre de messages : 4737 Âge : 40 Date d'inscription : 10/07/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Loyale à la Couronne Lun 28 Déc 2009 - 22:28 | |
| - "N'êtes vous pas un peu joueuse? Vous m'aviez laissé le souvenir d'une femme audacieuse et aimant prendre les gens à contre pied." Le roi arborait une expression de gamin alors qu'il semblait s'amuser de pouvoir lancer des rumeurs. Il n'avait pas grand chose à craindre tant que cela se cantonnait à lui prêter des liaisons. Lilianna lui faisait confiance, cela suffisait à faire en sorte qu'il s'en moquait totalement. - "C'est si facile de leur faire croire n'importe quoi. L'important, c'est que vous et moi, ainsi que nos proches sachent à quoi s'en tenir." Ils quittèrent donc les nobles de la Cour d'Erac et se dirigèrent au pas lent du roi jusqu'aux jardins. Pourquoi se dépêcher après tout? ils avaient tout leur temps... Il était le roi et personne ne pouvait lui imposer sa volonté. Il savait envoyer balader ceux qui le dérangeaient comme personne et plus personne n'osait s'y risquer. Ainsi personne ne pouvait lui imposer un emploi du temps à tenir et le pliait-il au gré de ses envies. Soit dit en passant, on ne pouvait pas dire non plus qu'il négligeait ses devoirs... c'était même un bourreau de travail. Voilà pourquoi cette pause était la bienvenue. Il finit par demander à Katalina où elle était passée ces derniers temps et un soupir lui parvint alors. Sans doute se montrait-il trop curieux... Mais il ne dit rien, se contenant d'attendre une réponse qu'il savait proche. Elle lui répondrait, il en était certain. Et de fait, elle s'exécuta. - "Je ne suis qu'un pauvre mortel Katalina et la curiosité n'est pas le moindre de mes défauts." Il haussa une épaule, écoutant son court récit avec le Gardien d'Arcam... Aerandir. S'il nota qu'elle l'appelait par son prénom et qu'elle parlait de lui d'une façon un peu familière, il n'en fit pas mention. Il ne répondit pas à sa question qui n'était que pure rhétorique et laissa le silence s'installer entre eux jusqu'à ce qu'elle décide à parler de sa... transformation. Lui apprenant ainsi que son visage avait revêtu des traits davantage elfiques, la prenant au dépourvu et lui faisant perdre son visage d'origine. Elle s'était endormie et au matin, elle était une autre... Il s'était endormi et au matin, la lumière, les couleurs, avaient cessé d'exister pour lui. Son visage se fit inexpressif alors qu'il détournait légèrement la tête, fixant un point imaginaire qu'il ne pouvait de toutes façons pas voir. - "Une nuit, une seule nuit pour que votre vie bascule... Oui, je connais ça." Son expression se radoucit alors qu'il reprenait : - "Vous auriez pu plus mal tomber et devenir affreuse, ce qui vous aurait certainement davantage désservi." Il esquissa un sourire, avant de dire gravement : - "Rien n'arrive par hasard Katalina, aussi difficiles et éprouvantes soient les épreuves. Si certaines choses n'étaient pas arrivées, d'autres n'auraient pas pu se produire... Si je n'étais pas devenu aveuglen jamais je n'aurais épousé Lilianna. Si je n'avais pas la faculté de déceler l'avenir, peut-être n'aurions nous jamais pu nous enfuir de Diantra à temps..." Il soupira. - "Quand nous sommes venus vous voir à Serramire, vous m'avez demandé si j'avais la faculté d'effacer votre mémoire, le seul service que je puisse vous rendre, la seule aide que je puisse vous apporter. Me demanderiez-vous encore cela aujourd'hui?" |
| | | Le Vaisseau de la Voilée
Ancien
Nombre de messages : 4141 Âge : 34 Date d'inscription : 09/03/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 44 ans (né en 972) Taille : Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Loyale à la Couronne Mar 29 Déc 2009 - 16:12 | |
| Katalina ne put que secouer la tête, amusée par l’attitude de son Roi, si éloignée de ce qu’on pouvait raconter à son sujet. Elle se sentait flattée qu’il lui dévoile cet aspect de sa personnalité, mais aussi étrangement déroutée. Une question dominait toutes les autres, une seule et simple question : pourquoi elle ? Elle devait voir les choses en face, elle ne le connaissait pas. Ses réactions étaient perpétuellement une source de surprises, et à chaque fois qu’elle pensait commencer à le cerner, il agissait différemment. Pourtant, il se révélait, au moins en partie. Il faisait tomber le masque. C’était incompréhensible, mais elle ne se sentait pas encore le courage ou l’aisance de l’interroger à ce sujet. Aussi se laissait-elle simplement conduire en silence, jusqu’aux jardins qu’il avait choisi.
Quand finalement ils se retrouvèrent à l’air libre, la jeune noble crut comprendre pourquoi il l’avait ainsi isolée. Il était plus simple de poser les bonnes questions et surtout d’obtenir les vraies réponses quand les oreilles indiscrètes restaient éloignées. Etrangement, elle s’était attendue à autre chose… Peut-être un peu plus de légèreté. Oh, bien entendu, elle n’était pas naïve, elle savait très bien qu’il finirait par l’interroger sur les murmures qu’il avait pu capter. C’était une réaction naturelle, et il plaida même coupable… Ou plutôt, rejeta la faute sur sa nature de mortelle. Elle secoua de nouveau la tête, se rappelant l’insistance des elfes. Eux aussi étaient mortels, au final. Enfin, maintenant ou plus tard, le résultat serait le même, aussi lui raconta-t-elle toute l’histoire. Du moins, tout ce qu’elle se souvenait, ce qui au final ne représentait pas grand-chose. Tout en parlant, les souvenirs qu’elle évoquait se rejouaient presque sous ses yeux. Le pire était de ne pas se souvenir d’elle. Quand elle eut terminé, elle eut le plaisir de s’étonner une nouvelle fois de la réaction de son monarque. Elle pencha légèrement la tête, essayant de percer le secret de ses yeux morts. Une nuit pour que tout bascule ? Parlait-il de la façon dont il était devenu aveugle ? Katalina ne savait rien de cet épisode, sinon qu’il était arrivé.
« Vous savez… J’estime que ma vie a basculé le jour où… Enfin, ce n’est que peu de chose, au final. Surtout que vous ne verriez pas la différence entre un joli minois et une mine affreuse, donc même dans ce cas là je n’aurais pas tout perdu. »
Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle avait glissé une pointe d’humour à un moment pareil. Peut-être pour cacher en partie son trouble. Elle n’était pas encore prête à parler librement de ce qui s’était passé. « J’ai été enlevée par un drow. » étaient des paroles qui n’avaient jamais voulu franchir ses lèvres. Mais c’était bien ce fameux jour où « Nhil » avait lancé son attaque sur son escorte que sa vie avait été chamboulée de fond en comble. Tout partait de là. Sa rupture avec Merwyn, sa rencontre avec Aerandir, son exil en Alëandir, ses traits… Tout. Elle frissonna à cette idée, nouvelle et presque malvenue. Elle ne voulait pas envisager qu’elle devait sa vie actuelle à une créature immonde, un drow abject sans aucune moral, sans aucun sentiment, uniquement tourné vers lui-même, vers son plaisir personnel et vers sa… folie. Car il était fou. C’était impossible autrement.
« Rien n’arrive par hasard ? A moins que ce ne soit le hasard que nous essayons d’expliquer en reliant les événements les uns aux autres, en y cherchant une logique là où il n’y en a pas. Je refuse l’idée d’un destin dont je ne serais que le jouet… » Et pourtant, pourtant elle avait eu la preuve que déceler le probable à travers les voiles de l’avenir était possible. « Peut-être est-ce refuser l’évidence, mais je préfère encore ça plutôt que d’accepter de n’être une marionnette dansant sur la partition des Cinq… ou de je ne sais qui d’autre. »
Il n’avait peut-être pas annoncé clairement le contraire, mais c’était ce que ses paroles sous-entendaient, du moins c’était ce à quoi avait pensé Katalina en les entendant. Elle voulait bien que sa vie soit résumée dans un livre… mais uniquement si elle était la seule à tenir la plume qui y déposait l’encore. Et puis Trystan changea de sujet, commençant à évoquer sa visite à Serramire, finissant par une question… qui la poussait encore un peu plus de ses retranchements.
« Je… Non. » Elle fronça légèrement les sourcils, alors qu’elle décidait qu’elle n’en dirait pas plus. Une véritable réponse l’obligerait à en dire trop, et elle n’en avait pas envie. « Par contre, si vous pouviez me faire oublier cette dernière question, n’hésitez pas. »
Sa voix n’était pas sèche, non… Elle était même teintée d’humour, bien au contraire. Car la façon dont il l’avait posé n’était pas celle d’un Roi cherchant à tout connaître de sa vassale, mais bien d’un ami qui s’inquiète. Il avait juste une étrange façon de le montrer. La presser de questions n’était malheureusement pas la meilleure façon pour elle de se confier, et c’était bien là qu’Aerandir avait fait la différence. Lui avait pris son temps, l’avait doucement amenée à se confier. Elle se demanda si c’était parce qu’il était le Gardien du Dieu des Sentiments qu’il les révélait aussi bien… ou parce que justement il pouvait les aider à s’exprimer plus librement qu’il était devenu le Gardien. Encore un casse-tête de plus au sujet d’un personnage déjà haut en couleur. Elle lui demanderait peut-être de l’éclairer à ce sujet.
« Mais assez parlé de moi… Parlez-moi un peu de vous, ... » Elle pencha de nouveau légèrement la tête, esquissant un léger sourire. Trystan semblait vouloir la mettre à l’aise, au moins un minimum… Il allait devoir assumer. « … de votre épouse et de votre petite princesse, bien entendu. Sauf si vous avez décidé que seule votre curiosité serait satisfaite. » |
| | | Trystan de Diantra
Ancien
Nombre de messages : 4737 Âge : 40 Date d'inscription : 10/07/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Loyale à la Couronne Mar 26 Jan 2010 - 13:46 | |
| - "Mon opinion serait-elle donc importante pour vous?" Mais elle avait raison, qu'elle soit devenue sublime ou affreuse, cela ne changeait en aucun cas la façon dont il la perçevait. Seul un changement de caractère le pouvait et c'était bien ce qu'il s'était passé après son enlèvement au Puy. La jeune femme, terrible marchande, avait laissé filtré des failles et s'était faite plus humaines aux yeux des autres. Aux yeux de son roi. Il avait senti ce changement, peut être subtile mais criant pour lui. Entre leur première rencontre quand elle avait eu le culot de solliciter une audience pour faire affaire avec lui et leur visite à Serramire après son enlèvement, Katalina avait changé. Il se doutait qu'elle avait été torturée et violée, mais elle restait muette à ce sujet, sans doute par honte, aussi peut-être parce que ce genre de choses ne se répètent pas. Pourtant, il avait une bonne idée de ce quoi les drows étaient capables... N'avaient-ils pas enlevé ses nièces pour les torturer, les violer et ensuite renvoyer leurs têtes sans corps dans de jolis paquets cadeaux? mais katalina avait survécu. Et elle était encore différente de la dernière fois, comme ayant trouvé une paix intérieure qui lui avait fait défaut. il était curieux de savoir où elle était passée tout ce temps et comment s'était opéré ce changement, au dela du changement physique que tous remarquaient en premier. Un fin sourire ourla les lèvres du roi alors que Katalina se rebellait contre l'idée de ne pouvoir diriger son destin. - "Quelque chose me disait que vous ne verriez pas les choses ainsi." Il haussa une épaule et reprit : - "Il est difficile d'accepter le fait que notre libre arbitre ne puisse être qu'un leurre et que quelles que soient nos décisions, quels que soient nos actes, nous ne sommes que des marionnettes. Je ne sais pas si les Dieux en tirent les fils. Je ne pense pas, ils ont autre chose à faire. Mais il y a bien une raison à tous ces évènements... Chaque malheur finit par trouver son explication, encore faut-il l'accepter." Un sourire plus amer se dessina sur son visage sévère. - "Je pensais que cette subite cécité était une sorte de châtiment des dieux pour je ne sais quel forfait. J'ai découvert qu'il n'en était rien et que cette malédiction était aussi un don... Je ne sais pas ce qu'il s'est exactement passé dans votre vie, ni n'oserais seulement imaginer quelles épreuves vous avez subies... Pardonnez moi si je manque de délicatesse. Cela ne se reproduira plus." Il n'insisterait pas davantage, sentant l'angoisse chez la jeune femme. Et il ne cherchait pas à l'acculer, loin de là. Le chapitre était clos, de même que sa question concernant la mémoire de la jeune femme qu'elle aurait aimé qu'il efface la dernière fois. Il sourit quand elle lui demanda de lui faire oublier cette dernière question. - "Je cherche." Elle lui demanda alors des nouvelles de sa femme et de sa fille, le faisant rire quand elle parla de sa seule curiosité. - "Non, mais je n'ai rien de bien mystérieux à dissimuler. Que dire? Mon épouse se porte à merveille. Maintenant que les choses rentrent dans l'ordre dans la capitale, nous pouvons respirer. Cette fuite et cette rebellion ont été éprouvantes pour elle." Et pour lui, mais ça, il ne l'avouerait pas. - "Heureusement, Lyhann est trop jeune pour se rendre compte de tout cela, même si elle a senti la nervosité de ses parents." Un sourire espiègle retroussa le coin de ses lèvres alors qu'il reprenait à voix basse, se penchant vers elle dans des airs de conspirateur : - "Sauriez-vous garder un secret Katalina? Le royaume aura bientôt une nouvelle princesse ou, je l'espère, un petit prince à acceuillir." |
| | | Le Vaisseau de la Voilée
Ancien
Nombre de messages : 4141 Âge : 34 Date d'inscription : 09/03/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 44 ans (né en 972) Taille : Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Loyale à la Couronne Ven 29 Jan 2010 - 19:06 | |
| « Il faut bien… Autant faire bonne impression à celui qui va m’héberger pendant les mois à venir. »
Elle lui lança un regard mi-figue mi-raisin, tentant de masquer l’amusement de sa voix. Après tout, elle ne savait pas combien de temps elle allait s’attarder en Erac, mais elle présentait qu’elle resterait longtemps aux côtés de son Roi. Il ne lui disait rien de retourner dans les terres désormais ravagées de son enfance. Merwyn avait fait un beau gâchis du duché de ses ancêtres, même s’il avait un temps rayonné. Son hégémonie avait été presque totale avant que son pouvoir s’effondre de lui-même, soufflé par la lassitude de ses sujets et par la parole royale. Désormais, Serramire était une terre épuisée, et il lui faudrait longtemps pour s’en remettre. Mais alors qu’elle découvrait la profondeur des liens qui l’unissaient désormais à son Roi. Pour un observateur étranger, ignorant de leurs conditions respectives… Oui, surement faisaient-ils figures de bons amis.
La discussion vira sur ses sujets moins légers, plus complexes et surtout plus nébuleux. Les questions posées ne trouveraient jamais de réponses claires et définitives, elles appartenaient au domaine de la philosophie de vie et de l’interprétation de chacun. Il n’était pas difficile de comprendre pourquoi la jeune humaine ne voulait pas admettre la possibilité que tout était écrit. Comment vivre quand on était persuadée qu’une entité supérieure dénuée de compassion avait pu l’amener sciemment dans la gueule de « Nhil » ?
« Je ne suis pas encore prête à me montrer aussi… cynique. Sans vouloir vous offenser. »
Elle observa son sourire amer et se dit qu’elle aurait peut-être mieux fait de se taire, à moins que cela n’ait rien à voir avec elle, ce qui était tout à fait possible. Trystan était parfois difficile à cerner, après tout, et Katalina devait avouer qu’elle ne le connaissait pas, ou peu. Tout ce qu’elle savait de son passé, c’était ce qu’on racontait sur lui. Son regard s’étrécit légèrement alors qu’il poussait le bouchon un peu loin, même pour un Roi. Attendait-il vraiment qu’elle lui livre docilement tous les aspects de sa « guérison » ? Il y en avait des qui étaient bien trop personnels pour qu’ils soient dévoilés aussi facilement, et elle se fit un devoir de le lui faire remarquer, et même s’il le prit avec le sourire, elle fut certaine qu’il avait compris le message.
« Si vous finissez par trouver, je suis à votre entière disposition. »
Mais la vérité était qu’elle avait déjà oubliant, alors qu’elle l’interrogeait à son tour pour avoir quelques nouvelles. Certes, le passé n’était guère réjouissant, pour l’un comme pour l’autre, mais même dans les moments les plus noirs, il y avait parfois des choses agréables à se remémorer. Elles n’effaçaient jamais le reste, comme le prouva Trystan en commençant par la façon dont lui, sa femme et sa fille avaient vécu la guerre civile qui avait secoué leur royaume, mais elles restaient un baume au cœur non négligeable.
« J’espère que vous avez pris soin d’elle, dans ce cas. »
La voix s’était faite légèrement taquine alors qu’elle tenter de donner une note un peu plus légère aux paroles « sinistres » de son Roi. Mais il semblait que de toute façon il n’entendait pas se laisser abattre, et il esquissa un léger sourire pour le lui prouver. Un sourire qu’elle commençait à connaître et à reconnaître, et elle eut soudain le pressentiment qu’il allait lui annoncer une bonne nouvelle. Impression confirmée quand il annonça enfin… rien de moins qu’une nouvelle grossesse de Lilianna. Une excellente nouvelle.
« Et vous ne pouviez pas le dire plus tôt ? »
Elle avait bien tenté de mettre un brin de remontrance dans sa voix, mais ne put s’empêcher d’éclater de rire.
« C’est une merveilleuse nouvelle, en effet. Il faudra que je présente mes sincères félicitations à votre épouse. Ne vous inquiétez pas, votre secret sera bien gardé, même Aerandir n’en saura rien. »
On ne la prendrait pas à trahir son Roi, même de la plus bénigne des façons. Elle s’était cependant peut-être avancée un peu vite. Le Gardien lisait bien trop souvent en elle comme dans un livre ouvert, et il était capable de deviner tout seul, même si elle ne voyait vraiment pas comment ni pourquoi. Mais il était un être plein de surprises… à tel point qu’elle avait fini par s’habituer à l’être en permanence.
« D’ailleurs… J’ai peur d’abuser de votre hospitalité, mais je serais enchantée s’il pouvait s’installer lui aussi dans votre demeure. »
Il y avait peu de chance que le Roi des Hommes soit ravi d’accueillir un être aussi imprévisible et dangereux que le sang-mêlé mais, d’un autre côté… Il n’avait pas le choix. Il ne pouvait pas se permettre le luxe d’insulter tout un culte en refusant de loger son principal représentant. Katalina le savait, et cela la désolait, elle avait l’impression de s’imposer, et aucun doute que l’oreille exercée de Trystan avait pu percevoir un mélange de doutes et de regrets dans sa voix. |
| | | Trystan de Diantra
Ancien
Nombre de messages : 4737 Âge : 40 Date d'inscription : 10/07/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Loyale à la Couronne Ven 5 Fév 2010 - 12:11 | |
| - "Pensez-vous que vous ayez encore besoin de faire vos preuves?"
Pas vraiment non. Elle avait acquis la confiance du roi et son coeur, d'une certaine manière. Il avait tendance à se montrer trop tendre avec les femmes et savait que tôt ou tard, l'une d'elles le trahirait, aussi bien que les hommes et bien plus douloureusement. Mais il n'avait trouvé aucune raison de se défier de Katalina.
- "Il n'y a nulle offense, chacun est libre de voir le monde comme il le souhaite. Avec cynisme pour ma part, comme vous le dites si bien."
Cynique, il l'était depuis très jeune. Sa vie avait fait qu'il ne s'était jamais bercé d'illusions. Il n'avait pas été élevé ainsi et avait développé un esprit de manipulation et d'arrivisme assez poussé. Se servir des autres pour se hisser au sommet de la gloire... Voilà quelle avait été la principale leçon. Force était de constater que tout avait fonctionner à merveille... Et le roi restait un personnage trouble difficile à saisir : habile manipulateur pour certains, réel défenseur de la justice pour les autres... Certains murmuraient qu'il avait lui-même livré les princesses royales aux drows pour s'en débarasser, poussé Ultuant à abdiquer en sa faveur quand son épouse s'était donnée la mort et qu'il était le plus vulnérable... Qu'il avait épousé Lilianna de Christabel pour s'attirer la sympathie des gens et se composer un visage plus humain... Qu'il avait sciemment supprimer certains privilèges des nobles après leur rebellion pour les pousser à la faute et faire le ménage afin d'asseoir son pouvoir absolu... Difficile de démêler le vrai du faux, mais les résultats étaient là : Trystan était roi, il assurait sa descendance, il avait assit son pouvoir sur les terres humaines et il ne souffrirait plus aucune révolte.
Son pouvoir était total.
Etait-il dés lors un habile comédien?
Il se fendit d'un sourire quand Katalina parla de sa femme et de sa fille et espéra qu'il avait bien pris soin d'elle. La réponse vint d'elle-même quand il annonça qu'un héritier était en route. Oh oui, il avait prit soin d'elle et s'était fait un devoir de la réchauffer pendant ces longues nuits d'hiver et d'incertitude. Et ses efforts avaient payé. Il n'avait rien imposé à Lilianna. C'était même elle qui lui avait fait part de son envie d'être de nouveau enceinte. Il laissa échapper un rire grave et pourtant juvénile, plein de malice alors qu'elle s'offusquait qu'il ne lui ai pas fait part de cette grossesse plus tôt.
- "Non, je ne pouvais pas, j'aime faire mariner les gens parfois. Je regrette juste de ne pas pouvoir voir votre expression."
Il hocha la tête quand elle parla de féliciter la reine.
- "Lilianna sera heureuse de vous acceuillir. Et de parler layettes."
Nouveau sourire qui dansa sur ses lèvres. Qui disparut à la mention du gardien alors qu'il répliquait, fataliste :
- "Il est en communication avec un dieu, comment savoir ce qu'il sait et ce qu'il ignore? Bien que je n'ai pas la prétention que ma descendance intéresse particulièrement Arcam."
Mais son sourire ne revint pas alors que Katalina lui demandait poliment si le Gardien pouvait loger avec elle dans la demeure du roi. Il resta de marbre, l'expression indéchiffrable. Il ne pouvait pas refuser au risque d'offenser et Katalina et Aerandir. Mais héberger un être aussi... instable et serviteur d'un dieu sournois et imprévisible, ne l'enchantait guère. Il pesa brièvement le pour et le contre, ce qui ne dura qu'une poignée de secondes, avant de répliquer avec désinvolture :
- "Naturellement. Vos amis sont les bienvenus en ma demeure. Et je ne peux refuser le gite et le couvert à un invité tel que votre compagnon."
Il hésita un instant, avant de reprendre, moins solennel :
- "Votre choix de compagnon me surprend, mais si vous êtes heureuse avec lui, s'il a réussit à effacer les traumatismes que vous avez vécu, alors je m'en réjouis pour vous et lui en suis reconnaissant. Vous semblez de nouveau épanouie, bien que plus sage, d'une certaine façon. Si tous remarquent vos changements physiques, ce sont les changement sde votre âme qui sont les plus spectaculaires." |
| | | Le Vaisseau de la Voilée
Ancien
Nombre de messages : 4141 Âge : 34 Date d'inscription : 09/03/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 44 ans (né en 972) Taille : Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Loyale à la Couronne Mar 9 Fév 2010 - 22:53 | |
| Trystan d’Erac était beaucoup de chose. Roi des Hommes, Duc d’Erac, Comte de Christabel, Maître de l’Arcanum… Ses titres formaient sa façade, et il renvoyait désormais l’image d’un monarque qui rayonnerait de façon inédite sur son Royaume. La Péninsule avait connu la paix et la guerre, souvent les deux à la fois, que ce soit avec ses voisins ou à l’intérieur même de ses frontières, mais jamais un homme n’avait pu prétendre à un pouvoir comparable à celui qu’il pouvait s’arroger. Et pourtant, l’homme qui était face à Katalina n’était pas un monstre d’arrogance, d’autosatisfaction et de vanité. Bien entendu, il restait les titres, et le vouvoiement était de rigueur, mais… c’était à un ami qu’elle parlait. Un ami qu’elle devait encore à prendre à connaître, mais un ami tout de même. C’est d’ailleurs ce à quoi elle s’attela, décidant de faire prendre à une discussion qui prenait de subtiles allures d’interrogatoire, pour la rediriger vers son souverain. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle apprit que Lilianna attendait un deuxième enfant !
« Je vous foudroie du regard, si vous vouliez tout savoir. Vous feriez mieux de rentrer votre tête dans vos épaules. »
Il la croirait ou pas, mais sa voix rieuse ne lui laisserait aucun doute quant à ses véritables sentiments. Elle avait envie d’éclater de rire mais se retint, préférant plutôt jouer le jeu. Elle avait bien de la chance d’avoir un tel Roi. Elle secoua la tête, alors qu’il affirmait que la Reine serait ravie de l’accueillir, et jura que pas même son Gardien n’apprendrait de sa bouche la grossesse de son épouse, ce à quoi il répondit qu’il était difficile de cacher quelque chose à un tel personnage. Elle remarqua que son léger sourire s’était volatilisé, mais décida de passer outre et de ne pas en tenir compte. Elle le comprenait, au fond.
« Vous ne pouvez pas savoir à quel point vous pouvez avoir raison. »
C’était parfois dérangeant… parfois incroyablement agréable. Aerandir était un trésor de complexité. Elle esquissa un léger sourire alors qu’elle pensait affectueusement au fait qu’il était un trésor tout court. Trystan ne savait pas, il ne voyait que l’être habité du Dieu, dangereux, imprévisible… Tant qu’à continuer sur sa lancée, elle décida d’en terminer avec ce sujet « épineux » - à son grand regret - et lui demanda humblement s’il était possible de l’héberger à ses côtés. Il tenta bien de masquer la méfiance que lui inspirait cette possibilité en acceptant avec désinvolture, mais Katalina était une marchande, elle avait appris à lire dans les expressions et gestes des gens ce qu’ils pensaient, et le jeune homme n’avait pu la lui cacher.
« Je vous remercie, Majesté. »
De nouveau, il hésita. Sage, elle le laissa mettre de l’ordre dans ses pensées. Elle ne put esquisser un léger sourire touché alors qu’il lui confiait ses doutes mais lui assurait qu’elle était bien plus épanouie que lors dernière - et triste - rencontre. Certes, elle l’était, indubitablement, et elle le devait au soutien d’Aerandir. Mais elle n’était pas encore à l’aise avec ce genre de relation, aussi ne parvint-elle pas à le remercier comme elle aurait pu le vouloir.
« Mon compagnon ? »
Taquine, elle l’était très certainement, mais elle ne parvint pas à « cacher » sa gratitude.
« Je ne le savais pas moi-même, vous êtes bien aimable de me l’apprendre. » |
| | | Trystan de Diantra
Ancien
Nombre de messages : 4737 Âge : 40 Date d'inscription : 10/07/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Loyale à la Couronne Jeu 25 Fév 2010 - 11:11 | |
| La remarque de Katalina fit rire de bon coeur le roi. Un rire grave et riche, qu'on n'entendait que trop peu souvent. Son visage semblait rajeunir quand le rire venait remplacer les soucis. Mais cela ne durerait pas. Bien vite, il recouvrerait son sérieux... Mais qu'elle lui réponde ainsi était rafraichissant, loin du protocole et des courbettes. - "Je l'ai mérité." Le rire était toujours présent dans sa voix, comme dans celle de Katalina qui se prenait au jeu. Cela lui rappelait ses relations avec Ailen, qui se moquait complêtement de son titre... Astéride et Lila ne comptaient pas, elles étaient de sa famille. Nakor aussi avait ce petit côté irrévérencieux qui plaisiait énormément au roi. - "J'en ai une vague idée..." S'il ne lisait pas dans les esprits, il savait toutefois entrer dans les rêves. Et n'était-ce pas une possibilité de fouiller le subconscient, donc l'esprit des gens? Mais il ne s'était pas aventuré de nouveau dans les rêves depuis sa première fois avec Dyarque. Il n'avait pas encore trouvé les clés pour décider lui-même d'utiliser cette magie ou pas. Ce qu'il savait, c'était que cela lui pompait énormément d'énergie et qu'il s'était trouvé vaseux au réveil... Une chose dont Dyarque s'était bien gardé de lui parler. Katalina demanda alors le gite pour elle et le Gardien, chose qui n'enchantait guère le roi, mais il n'avait pas le choix. Il acceptait Katalina sous son toit aussi longtemps qu'elle le voulait, mais le Gardien était une menace potentielle... qu'il ne pouvait se mettre à dos en se montrant discourtois. Il accepta donc. Avant de dire à Katalina ce qu'il pensait d'elle. Il sourit quand elle fit l'innocente et il répliqua avec malice : - "Etonnant que ce soit un aveugle qui vous ouvre les yeux non?" Il laissa échapper un petit rire dénué d'amertume. Puis, inspira, il tendit son bras à Katalina et reprit avec bonne humeur : - "Que diriez-vous d'aller voir ma fille?" Il y avait une fierté certaine alors qu'il parlait ainsi de Lyhann, une possessivité évidente également. - "Elle a bien grandi depuis la dernière fois." |
| | | Le Vaisseau de la Voilée
Ancien
Nombre de messages : 4141 Âge : 34 Date d'inscription : 09/03/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 44 ans (né en 972) Taille : Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Loyale à la Couronne Ven 26 Fév 2010 - 17:21 | |
| Katalina se sentait bien. C’était étrange, elle parvenait à être elle-même en compagnie de son Roi, alors même qu’elle aurait du prendre garde à la moindre de ses paroles. Après tout, Trystan de Diantra était sûrement l’homme qui pouvait lui causer le plus de tords. Le monde était parfois fou, et la jeune femme avait fini par l’accepter. Elle avait attiré l’attention d’un Gardien, elle plaisantait avec un Roi presque d’égale à égal… Tout était normal.
« Je ne suis pas sûre de savoir moi-même, mais les hommes qui m’entourent semblent me comprendre mieux que moi-même, ces temps-ci. »
Aerandir lisait en elle comme dans un livre ouvert, devinant ses pensées avant même qu’elle ne les arrange… Ce n’était guère étonnant, après tout, il était le Gardien du Père des Sentiments, elle trouvait normal qu’il les connaisse mieux que personne. Et c’était si… troublant de le voir formuler tout haut ce qu’elle ressentait confusément. Et puis, cette faculté tellement particulière en avait fait le guide tout désigné pour l’aider à remettre de l’ordre dans son esprit. Pendant quelques semaines, elle avait tout ressenti plus confusément, plus intensément, plus… douloureusement. Et puis il était venu à elle, et l’avait aidée à remettre un semblant d’ordre. Jamais elle ne pourrait le remercier assez pour cela.
Mais parler du demi-elfe à Trystan mit un frein à la conversation. Katalina n’était pas surprise, elle s’attendait à une telle réaction. Elle introduisait dans le château ducal un élément sur lequel le roi n’avait aucun contrôle, et cela ne plaisait pas au jeune homme. Elle hésita un instant à lui assurer qu’il ne lui causerait aucun tord, à lui ou à sa maisonnée, mais elle préféra garder le silence. Elle connaissait bien assez le sang-mêlé pour savoir que quand il avait quelque chose en tête, rien ne pouvait le détourner de son but. Mieux valait éviter de faire des promesses qu’elle ne pouvait pas tenir. Direct et sincère, le souverain s’étonna du choix de compagnon qu’avait pu faire sa vassale et amie, et cette dernière le taquina en affirmant qu’elle ne savait pas elle-même qu’elle était aussi proche du Gardien.
« Que voulez-vous ? Vous n’êtes pas le premier à le faire. » glissa-t-elle, amusée.
Que Trystan pense ce qu’il voulait, après tout. Et puis, elle ne pouvait pas dire qu’elle n’était pas attirée par Aerandir. C’était confus, mais pouvait-il en être autrement avec le Serviteur d’un Dieu ? Rien que leur rencontre l’était, teintée de mysticisme et de hasard qui n’en était pas. Que ressentait-il pour la jeune noble qu’il avait recueillit ? Elle aurait bien été incapable de le dire, au fond. L’invitation du Roi des Hommes la tira de sa rêverie, et elle esquissa un léger sourire d’excuse avant de hocher la tête.
« Ce serait un plaisir. »
Attrapant le bras de son Roi, elle lui emboîta le pas.
« Cette fois, je parviendrai peut-être à garder contenance. »
Lyhann se souviendrait-elle de la jeune femme qui, une saison plus tôt, l’avait portée dans ses bras et avait malgré elle commencé à pleurer devant cette manifestation si pure et si précieuse de la vie ? Il y avait peu de chance. Mais Katalina, elle, n’avait pas oublié. |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Loyale à la Couronne | |
| |
| | | | Loyale à la Couronne | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |