Kohril Caradryan
Elfe
Nombre de messages : 6 Âge : 1958 Date d'inscription : 05/11/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Deux vieilles connaissances...[PV Dyarque] Dim 15 Nov 2009 - 11:15 | |
| HRP : Je reprends progressivement le airpay, toutes mes scusances pour les premiers posts...é_è
Les cavaliers débouchèrent enfin des bois pour voir devant eux l’imposant château de Daranovar. Un chef d’œuvre d’architecture militaire à n’en pas douter. Un instant interdit, Kohril admira avec l’œil du connaisseur la structure admirable de l’ouvrage, fait assurément pour durer. Les bannières de Lanthaloran claquaient timidement sur les remparts massifs du château. Le duc d’Holimion jeta un œil sur ses gardes avant de talonner sa monture pour repartir d’un trot léger vers sa destination. Les dix gardes de Fort Carad se lancèrent à sa suite en bon ordre. C’était une visite de courtoisie, aussi n’étaient-ils pas armés de pied en cap. Chacun portait d’élégants mais robustes vêtements de voyage ainsi qu’une épée. Les fontes de leurs étalons étaient chargés de deux javelines de chaque côté, arme caractéristique de l’élite de Caradrya, qui préférait les traits aux arcs.
Kohril était vécu quasiment à l’identique de ses suivants, mais le pendentif caractéristique qu’il portait le désignait comme duc d’Holimion. Son maintien noble et seigneurial ne manquait pas aussi de le rappeler. Sa longue lame battait calmement le flanc de sa monture, au rythme du pas du cheval. Quant à sa face, elle gardait cette expression crispé et imperturbable qu’il affectait depuis des siècles. Ses yeux d’ambres semblaient fixer un point lointain à l’horizon, et ses longues tresses blanches, passant entre ses deux omoplates osseuses, s’égayaient sur la croupe de l’étalon.
«-Aethis, notre présent est en bon état j’espère ?, lanca Kohril d’un ton monocorde vers l’arrière. -J’y ai veillé de près seigneur, » répondit une voix au ton tout aussi martial. »
L’elfe nommé Aethis portait devant lui un curieux objet oblong, emballé dans une fine couverture de soie blanche et immaculée. Il était dur de deviner ce qui se trouvait en dessous…Néanmoins, il s’agissait assurément du cadeau traditionnel à l’hôte, qui revêtait une dimension rituelle perdue dans la nuit des temps.
La colonne arriva enfin aux portes. Kohril se pencha de l’avant pour parler aux gardes des portes, majestueux dans leur armement raffiné :
« - Salutations. Prévenez je vous prie que le duc d’Holimion est arrivé aux portes du château. »
Le duc se redressa, immense et osseux, ses yeux dardant les alentours comme s’il s’attendait à voir surgir des Sombres. Un millénaire d’affrontements avaient tendance à vous rendre légèrement paranoïaque… |
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Dyarque
Elfe
Nombre de messages : 117 Âge : 532 Date d'inscription : 23/07/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Archimage
| Sujet: Re: Deux vieilles connaissances...[PV Dyarque] Mer 18 Nov 2009 - 15:58 | |
| « Kohril Caradryan... A chaque fois que le vent porte à mes oreilles le nom de celui qui m’arracha au champ de bataille et à une mort probable, je ne peux m’empêcher de me rappeler les événements tragiques qui amenèrent notre rencontre. Six siècles se sont succédé depuis ce fameux jour, six siècles durant lesquels nous avons chacun continué notre route. Il étrange de se dire qu’elles convergent désormais vers une même conclusion. Qui aurait cru qu’un jour, nous serions appelés à siéger, d’égal à égal, au Conseil ? Je suis un mage, et un mage je resterai, mais le Destin a lesté mes épaules de ce nouveau fardeau. Elycia restera dans les mémoires comme une Protectrice juste et avisée, j’ai confiance en elle pour cela… Je ne pense pas que le temps sera aussi clément avec moi. »* * * Le garde interpellé hocha la tête aux paroles qui lui furent adressés et s’en alla quérir les maîtres des lieux. Quelques minutes s’écoulèrent en silence, durant lesquelles les hommes restants observèrent la délégation d’Holimion. Ils avaient entendu parler du vieux duc, bien entendu, mais cela ne les empêchait pas de l’observer avec attention, lui et ses suivants. Même sans le pendentif, ils n’auraient eu aucun mal à savoir qu’ils étaient en présence de Caradryan. Sa réputation l’avait devancé, et beaucoup connaissaient le visage crispé et fermé du vieux duc. Et puis, la porte s’ouvrit de nouveau, et Dyarque sortit de la bâtisse, les bras croisés, égal à lui-même. La jeune Elya l’accompagnait, restant légèrement en retrait. Petite pour une elfe, elle abordait une épaisse chevelure brune et des yeux bleu-sombres. Mais ce n’était pas ce qui attirait le plus le regard chez la fille du mage millénaire. Son visage était marqué par les épreuves, de fins sillons bruns sombres parcouraient sa peau, partant du coin de ses yeux pour s’égarer le long de ses joues. Elle semblait délicate, fragile, et ne quittait pas l’ombre rassurante de son père…
« C’est un plaisir de te revoir, Kohril. »
La voix était plate et en légère contradiction avec ses paroles, car sans réelle joie. Son visage non plus ne traduisait aucune sympathie, restant austère et distant. Ainsi était Dyarque. Il était amusant de se dire que les deux ducs avaient bien des points communs. Tous deux avaient bien vécu, ils avaient perdu les illusions gracieusement accordées à la jeunesse et ils avaient du ouvrir les yeux et contempler un monde qui ne voulait plus toujours d’eux sans faux semblant. Et voilà qu’ils étaient devenus les Protecteurs de leurs terres, à peu près à la même période. La coïncidence avait presque quelque chose de… troublant.
« Tu n’as jamais rencontré Elya, je crois. »
Il tourna un instant le regard vers sa cadette, et les remords se mêlèrent à la mélancolie dans le tourbillon de ses yeux. Elle semblait ailleurs, à peine consciente du monde qui l’entourait, et il ne savait que trop bien pourquoi. La magie est une discipline impitoyable par bien des côtés, et sa fille avait dépassé les limites, une fois seulement mais une fois de trop.. Il se reprit cependant rapidement et reporta son attention sur son invité, comme si de rien était. Elya leva le regard vers Kohril et le jaugea un instant, sans pour autant le voir.
« Je suis honorée de faire votre connaissance… »
La voix, à l’image du reste de sa personne, était faible. Elle était presque naïve, aussi, et un brin rêveuse. Elle avait maintenant plus de deux siècles d’existence, mais son accident l’avait transformé, et mis à part ses étranges marques, elle ressemblait encore à une adolescente. Elle n’était pas idiote, ni attardée. Par bien des côtés, c’était même une sorte de génie. Mais il lui arrivait parfois de se réfugier dans un monde qu’elle seule connaissait, pour des raisons toutes aussi mystérieuses. Sans rien montrer de son propre trouble, Dyarque observait son vieil ami, attentif à ses réactions. |
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