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 Au clair de lune | Aerandir

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MessageSujet: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeVen 25 Déc 2009 - 18:11

Au clair de lune
Erac, sixième semaine du printemps

Katalina observait, impassible, la lune se refléter dans l’eau jadis chaude de son bain. Les bras autour de ses genoux, assise sur le rebord de pierre du bain, elle laissait les secondes se succéder sans esquisser un mouvement. Comme hypnotisée par un spectacle envoûtant, elle s’autorisait à peine à respirer. Rien ne venait troubler le calme de cette nuit de printemps. Les chandelles que la jeune femme avait allumé se consumait lentement, la cire fondue et refroidie formait d’étranges et fascinantes formes, toujours éphémères, à jamais livrées aux flammes qui les avaient fait naître. Eclairant partiellement la pièce, elles ne la réchauffaient nullement, et la maigre chemise de nuit que portait la noble n’était pas plus efficace à la protéger de l’air nocturne, encore teinté de la fraîcheur hivernale. Loin d’en souffrir, elle l’accueillait même avec gratitude, cette brise légère qui la retenait à la réalité. Les tremblements étaient bienvenus, lui rappelant où elle se trouvait, sans pour autant l’arracher à ses réflexions. Au milieu de l’après-midi,, elle avait décidé de prendre un vrai bain, certaine de pouvoir y parvenir au vu de « progrès » qu’elle avait pu faire. Mais une fois la soirée arrivée et la salle des bains atteinte, elle avait du rapidement se rendre à l’évidence, et admettre son impuissance face à une peur qu’elle ne comprenait plus totalement. Bien entendu, elle n’avait pas oublié les événements tragiques qui avaient enfanté son hydrophobie. Comment l’aurait-elle pu ? Si l’ambiance apaisante d’Anaëh et la présence rassurante d’Aerandir avait pu l’aider à surmonter en grande partie son traumatisme, il en faudrait bien plus pour effacer de sa mémoire la façon barbare dont Nhilantar avait abusé d’elle. Mais elle pensait tout de même avoir fait le nécessaire pour redécouvrir le plaisir simple de prendre un bain, à tord au vu de la tournure que prenait une soirée qui aurait du être consacrée à la détente et qui était désormais tournée vers le questionnement.

S’il y avait une chose que Katalina avait apprise depuis sa libération, c’était bien qu’il était épuisant de se rendre compte que tout n’allait pas aussi bien qu’elle voulait bien le croire. Car si elle était définitivement sortie de la spirale infernale menant lentement mais surement à la dépression, il n’en restait pas moins qu’elle vivait encore mal les désagréments de ses diverses aventures. Etre prisonnière d’un corps qui craignait l’eau alors qu’elle-même ne désirait rien d’autre que s’abandonner aux douces vapeurs d’un bain bien chaud n’était pas seulement frustrant, c’était réellement désolant. L’espace d’un instant, elle laissa son esprit dériver vers le sang-mêlé qui l’avait pris sous son aile. Peut-être qu’en sa présence… Elle secoua la tête, chassant les idées qui lui venaient. Car si une partie d’elle mourrait d’envie de le ramener ici, l’autre était terrorisée à l’idée de ce qui pourrait découler d’une telle entreprise. Elle s’était déjà quelques fois laissé aller dans ses bras, certes… Mais elle se souvenait encore des bains d’Alëandir et de l’état dans lequel elle avait été plongée.

Finalement, sortant de sa torpeur, elle poussa un profond soupir et se força au mouvement. S’agenouillant près du rebord du bain, elle se pencha très légèrement en avant, ses mains s’agrippant par réflexe à la pierre. Son reflet remplaça celui de la lune désormais masquée, et elle se perdit une nouvelle fois en contemplation. Une nouvelle fois, elle tenta de se reconnaître sans y parvenir parfaitement. Oh, il y avait bien des points communs. Les yeux et les cheveux abordaient toujours les mêmes couleurs, par exemple. Mais son visage n’était plus le même, et elle avait presque l’impression de porter un masque. Et si, dans les premiers jours les effets d’Anaëh s’étaient quelque peu estompé, ses traits étaient désormais figer en ce visage sans âge qu’elle observait sans vraiment le voir. Ses cheveux, laissés libre, tombaient en cascade de chaque côté de sa tête, les plus long tutoyant même l’eau qui la narguait toujours. Elle poussa un nouveau soupire.

« Pourquoi rien n’est jamais simple ? »

Ce n’était pas la première fois que la jeune humaine se faisait ce genre de réflexions, mais le temps en avait atténué l’amertume. Retournant à sa position initiale en prenant bien garde de ne pas glisser, elle ne put s’empêcher de repenser à ce fameux jour où l’unique préoccupation du duc de Serramire avait été sa propreté. Après lui avoir promis sa journée, il l’avait sommé de prendre un bain, et même l’hystérie dans laquelle l’avait plongé l’intervention malheureuse d’une servante hautaine n’avait pu le détourner de cette idée fixe. Cette pensée en amena une autre, tout aussi joyeuse… La vision de celui qu’elle aimait sur le point de céder aux charmes d’une autre, offerte « gracieusement » par Arcamenel en personne. Mais ces souvenirs appartenaient à un passé qu’elle ne regrettait pas, et y repenser ne la blessait plus. La preuve que les choses n’étaient plus aussi noires qu’alors. Un nouveau tremblement, naissant au bas de son dos et s’égarant dans chaque recoin de son épiderme, lui fit prendre conscience du ridicule de sa situation. Depuis combien de temps attendait-elle, parfaitement immobile, qu’une solution vienne d’elle-même ? Au vu de l’état des chandelles, elle était prête à parier qu’elle avait perdu au moins deux bonnes heures à ne rien faire. Une chose qu’elle ne se serait jamais permise… avant.

Tout était bien différent, de toute façon. Rien que sa présence dans le château d’Erac suffisait à le prouver, d’ailleurs. Jamais avant elle n’aurait accepté de dépendre de quiconque pour se loger, pas même du Roi. Mais ses préoccupations d’indépendance, si elle les jugeait parfaitement justifiées l’année passée, lui apparaissait désormais comme une attitude puérile de provocation à l’égard d’une caste qui ne voulait pas d’elle. Les nobles l’avaient reniée, elle n’avait donc pas besoin des nobles, tel avait été son raisonnement dès lors que les premières rumeurs avilissantes à son sujet avaient commencé à germer. Comme souvent quand elle repensait à ses rapports avec la noblesse, Katalina eut une pensée pour la jeune Ashenie de Sephren… accompagnée d’un pincement au cœur et d’une sincère tristesse. La pucelle de Langehack avait été emportée bien trop tôt dans le Royaume de Tyra.

Bien trop tôt, même. Et c’est cette dernière pensée qui fit finalement se lever Katalina. Elle avait eut mainte fois la preuve que le destin prenait des chemins inattendus… parfois fatals, comme avec la fille d’Esidenir. Marchant lentement, elle se dirigea vers la sortie, accélérant le rythme à chacun de ses pas. Poussée par cette soudaine certitude que le temps passait trop vite pour qu’elle le perde en occasion manquée, elle dirigea aussi discrètement que possible ses pas vers les appartements du Gardien d’Arcam. Les idées se bousculaient dans sa tête, de plus en plus à mesure qu’elle s’approchait de son but. Sa respiration s’accélérait peu à peu, son ventre se nouait d’appréhension, mais elle ne se laissait pas le choix. Elle voulait prendre un bain, et elle savait que s’il y avait une personne qui pouvait l’aider à le faire, c’était le demi-elfe. Quand finalement elle s’arrêta face à la porte fatidique, elle tremblait et avait la gorge sèche… ce qui ne l’empêcha pas de toquer plus ou moins discrètement.

« Aerandir… Je… Vous ne dormez pas ? Je peux entrer ? »

Elle prit soudain conscience de sa tenue, fort peu adaptée à une visite nocturne des couloirs du château d’Erac. Malgré elle, elle se sentit rougir rien qu’à l’idée d’être découverte, et retoqua une nouvelle fois, pressante.


Dernière édition par Katalina le Dim 7 Mar 2010 - 23:07, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeMar 29 Déc 2009 - 17:53

La nuit...Noire comme les ténèbres, envoutante, tantôt bienveillante pour les enfants de la terre, tantôt déesse terrible et vorace...Le Nuit...L'éveil des ombres étaient presque palpable alors que la brise nocturne faisant danser les boucles du Gardien. Au loin, quelque part, sur une ile que jamais l'homme n'atteindrait dormait un trésor empoisonné ne rêvant que de liberté. Là était sa quête éternelle, jusqu'à ce que la vie le quitte un jour peut être...La Nuit...Elle dansait sur un tapis de sang parfois, reflet déchainé des passions immorales...Dans son sillage gloussaient les ondines délicates des secrets immuables..La Nuit...Un instant d'éternité arraché au commun des mortels...Doucement, la main fine du Serviteur vint accueillir son menton alors qu'il posait un pied sur le rebord d'une fenêtre grande ouverte. Assis, rêveur, il semblait se jouer de l'apesanteur qui pouvait a tout moment le jeter au bas des murs d'Erac, étrange homme, étrange esprit. Une contradiction avérée et vénérée par tant de voix. Lentement, ses doigts tapotaient sa joue, tempo d'une volute que lui seul entendait. Quelles pensées s'agitaient dans les méandres mortes de ses iris ? Alors même que l'aveugle contemplait ce que le voyant ne pourrait jamais percevoir...Le souffle divin chantonnait a ses oreilles de sombres dessins, un peu joueur, un peu enfantin, tel était l'humeur du Prisonnier ce soir...Quand a son Gardien, il souriait, d'un étrange sourire un peu absent que parfois la solitude lui faisait arborer. Les Songes étaient rois cette nuit et cela était doux, comme le miel qui coule sur la langue d'une vierge...La caresse du vent s'engouffrait entre les plis de sa toge, immaculée et pure alors qu'elle s'ornait d'un cercle d'une noirceur nébuleuse, telle une tache impudique sur le dos du Serviteur. Ce soir, le Miroir dormait, bien a l'abri dans son écrin de velours, artefact protégé, symbole d'un Dieu qui voit et entend mais qui ne peut toucher...Eprouvait il un quelconque honneur a demeurer au château du roi ? Difficile a dire, l'homme était bien trop étrange pour que l'on devine ses rêves, mais une chose était sure, il respectait le protocole, lui qui avait tant l'habitude de les bafouer...Un léger rire le secoua, cascade cristalline offerte a la Nuit.

-Entrez Katalina.

Symphonie mêlant amusement et langueur. Une ode offerte aux mots qui l'accompagnait, un rien d'apaisement innocent, un soupçon de vice enfantin...

-Le monde s'endort lorsque les merveilles lui sont offertes..C'est un gachis...La Nuit est magnifique auréolée de larmes...

Il tendit une main, l'iris scintillante, reflet irisé de la lune qui voguait si haut, dispensant sa lumière argentée sur la terre.
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeMar 29 Déc 2009 - 20:20

Regrettait-elle, sur le seuil de cette porte, d’avoir parcouru le chemin qui l’avait conduite jusqu’ici ? Regrettait-elle, alors qu’elle toquait avec insistance, la folie qui l’avait aidée à commettre cette folie ? Regrettait-elle, alors que s’élevait le rire du Gardien, de l’avoir finalement rejoint ? Non, elle ne regrettait pas. Mais elle tremblait tout de même, légèrement anxieuse. Comment réagirait-il ? Apparemment bien, puisque c’était son rire qu’elle entendait à travers la lourde porte. Mais elle n’était jamais vraiment certaine des réactions du demi-elfe, à part la certitude qu’elle n’était jamais désagréable. Finalement, elle entendit sa voix qui l’invitait à entrer, ce qu’elle fit sans se faire attendre. Sans surprise, elle se retrouva dans une pièce pratiquement pas éclairée. Pourquoi prendre la peine d’allumer les chandelles quand leur lumière ne parvenait de toute façon pas à ses yeux morts ?

Elle le chercha du regard, et il l’aida en prenant à nouveau la parole. Elle en était venue à apprécier ses paroles énigmatiques. Et pourtant, ce n’était pas gagné d’avance, car cela l’avait énervé plus qu’autre chose, au tout début. Il faut dire que son état d’esprit d’alors ne lui permettait pas de comprendre et d’apprécier toute la profondeur de ses réflexions. Il était dans tous les cas le seul à les saisir pleinement. Sans même réfléchir, avec un naturel déroutant quand on savait comment elle avait pu réagir à la seule idée du contact quelques semaines plus tôt, elle posa sa main sur celle tendue du Gardien, la serrant doucement. Toujours aussi « chaudement » vêtue, elle ne put retenir un frissonnement instinctif alors qu’un courant d’air s’infiltrait par la porte encore ouverte. Sans lâcher le sang-mêlé, elle se retourna pour corriger ce petit défaut, puis se perdit dans ses yeux d’or. Ils ne pouvaient voir, certes, mais elle se souvenait encore de la façon dont ils s’étaient teintés des merveilles du crépuscule, lors de leur première rencontre.

« Je suis navrée de vous déranger, mais j’avais besoin de la présence d’un ami. »

Maintenant qu’elle y était, elle ne savait plus vraiment quoi dire. Elle se réjouissait presque de la cécité du dit ami. Au moins ne pouvait-il pas voir dans quelle tenue elle se présentait à lui. Une simple chemise, descendant jusqu’à ses chevilles, n’était pas vraiment ce que l’on pouvait appeler un vêtement décent. Elle avait d’ailleurs eu de la chance de ne croiser personne dans les dédales de couloirs qu’elle avait pu emprunter. Mais ça ne l’aurait certainement pas arrêtée pour autant. Juste une rumeur de plus, mais comme l’avait si justement deviné Trystan, elle n’était plus à ça près. Surtout qu’elle ne venait pas uniquement pour ça. Elle venait pour tenter de tourner une nouvelle page de son passé douloureux… sans vraiment savoir si c’était possible.

« Je… J’espère ne pas vous avoir interrompu. »

Tout se bousculait dans sa tête, les heures qu’elle venait de perdre à contempler une eau qui refroidissait de plus en plus, la mort de la jeune Ashenie, cette fameuse soirée où on lui avait volé son visage pour lui en donner un autre. Rien n’était figé, tout était encore à écrire… Mais tout pouvait basculer si vite. Il suffisait d’un rien pour que l’édifice vole en éclat. Sans vivre au jour le jour, ce dont elle se savait incapable, trop habituée qu’elle était à tout prévoir, elle était décidée à ne plus simplement attendre que les choses aillent mieux.

« Un bain vous tenterait-il ? »

Elle ne se rendit compte de ses paroles qu’une fois prononcées, et elle se sentit rougir alors qu’elle se rendait compte qu’il était trop tard, désormais, pour faire marcher arrière. Et c’était étrangement alors qu’il était trop tard qu’elle y songeait. L’esprit humain était-il toujours obligé de se perdre en contradictions déroutantes et harassantes ? Elle résista à l’envie de retirer sa main et serra d’avantage celle du Gardien… comme pour lui communiquer son angoisse, invisible à son regard voilé. Elle se sentait comme une adolescente, d’un seule coup… Timide, anxieuse, ayant terriblement envie d’une chose qui lui faisait en même temps terriblement peur… Ayant encore tellement à apprendre.
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeMer 30 Déc 2009 - 13:17

-Un ami...Oui, je peux être cela pour vous.

L'éclat mort se révèle auréolé d'or mouvant alors que les mots dansent dans l'air. Amusement ou agacement, difficile de le savoir, mais la voix reste la même, un chant voluptueux qui embrasse telle la chaleur de l'été celle a qui elle est destinée. Il attire doucement a lui, sans brusquerie aucune, il laisse la porte ouverte a la fuite, comme il l'a toujours fait avedc le Lys appeurée, assurée ou tout simplement sereine. Il n'impose jamais, sauf sa colère une fois déchainée.

-Vous allez attraper froid aussi peu vêtue...

Sa main à frôlé l'etoffe legère, en a gouté la douceur, effleuré l'onctuosité. Nulle laine, nul coton, juste une étole fine, trop fine pour la caresse du souffle nocturne.

-Vous ne me dérangez pas, je prefère contempler les rêves les yeux ouverts.

Balance des contraires, oscillation des vérités oubliées dans les labyrinthes du temps. Il sourit doucement, sans moquerie, juste un arc dessiné suavement sur son visage. Pourquoi venir vers lui ? Parce qu'il en avait décidé ainsi peut être ? S'ériger forteresse imprenable, temple intouchable et bouclier d'airain était un droit qu'il s'était octroyé, négligeant les rumeurs, vipère vorace, qui pouvaient serpenter sur son chemin. Qu'importe les raisons, nul n'avait a les connaître. La liberté d'aimer, de hair, d'oublier, de savoir était ancrée dans son sang depuis cette nuit maudite et pourtant embrasée par le divin. Il n'avait pas oublié, ne le pourrait jamais, inscrit dans ses chairs l'impossible parricide...Une libération offerte au goût de souffre...Mais là était un secret qu'il gardait précieusement enfouit au coeur de la rose.

-Mon soutien vous est votre tant que vous en ressentirez le besoin, n'oubliez pas...

Petite rose fragile qui tremble encore sous le chuchottement des trépas passés. Il entend au delà de la voix, des sons si prompte a lui obeir si souvent. Il ne peut voir le visage, mais en connait la beauté et l'ombre.
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeJeu 31 Déc 2009 - 12:29

Un ami… C’était ce qu’il était, désormais. Un ami très cher, à qui elle devait beaucoup. Un ami qui lui avait maintenu la tête hors de l’eau quand elle menaçait de se noyer. Pourtant, elle crut déceler un brin de déception dans ses paroles. Ce n’était rien… Pas même le ton, toujours égal à lui-même. Peut-être les paroles elle-même, qui sous-entendait qu’il aspirait à être plus qu’un simple ami. Et à ça, elle ne sut que répondre, aussi garda-t-elle le silence, détournant même le regard. Heureusement, Aerandir rompit lui-même la glace qu’il avait - sans doute involontairement - crée en l’attirant à lui. Oubliant un instant la raison de sa venue, sa tenue légère, oubliant tout ce qui pouvait en temps normal. Elle se laissa simplement aller contre son torse… Docile ? Soumise ? Non, ni l’un ni l’autre. Simplement, elle lui faisait désormais totalement confiance, et savait qu’elle ne risquait rien quand elle s’abandonnait à lui. Fermant les yeux, elle lâcha un léger soupire alors qu’elle retrouvait avec plaisir la douceur de son étreinte. Les mains du Gardien effleurèrent son maigre vêtement, et il fit remarquer qu’elle risquait d’attraper froid. Etrangement, cette pensée lui arracha un léger sourire.

« Ce n’est pas grave… »

Il y avait bien plus grave qu’une toux ou un rhume. Et l’instant présent était bien plus important désormais que les probables futurs qui l’attendaient. Demain, elle pouvait très bien mourir par accident, alors pourquoi gâcher la félicité qu’elle ressentait pour se prémunir d’un mal qui n’arriverait peut-être jamais ? C’était une toute nouvelle façon de penser pour une noble habituée à tout planifier dans les moindres détails, mais Katalina n’avait pas eu le choix. Dos au mur, elle avait du s’adapter, et les épreuves qu’elle avait pu traverser l’avait mené à changer sa façon de percevoir le monde. Il parla de nouveau, toujours de la même manière… Surprise, elle leva pourtant le regard vers lui, sans détacher sa joue de son torse accueillant. Qu’avait-il voulu dire, par « contempler les rêves les yeux ouverts » ? Encore un chuchotement qu’elle ne comprendrait jamais vraiment.

« Quels rêves… ? »

Sa voix s’était faite petite, alors qu’elle était plus touchée qu’elle ne l’aurait cru. Parlait-il d’elle ? C’était à la fois probable et impossible. Mais ses yeux étaient ouverts, et il la « regardait ». Sa tête tournée vers elle la couvrait d’un voile de douceur, guidé par le léger sourire qui était né au coin de ses lèvres. Ce sourire qu’elle avait appris à aimer, porteur de bien des promesses. Dans ses bras, elle se sentait plus légère. Bercée par son sourire, elle se sentait plus forte. Apaisée par ses paroles, tout lui semblait de nouveau possible. Aussi, perdue dans l’or pur de son regard, une petite voix lui souffla qu’il était temps, désormais, de se confier, et de lui annoncer la raison de sa venue. C’est ainsi que la question, posée innocemment et l’air de rien, put franchir sans heurt la barrière de ses lèvres. Une fois n’est pas coutume, la réponse ne fut pas celle attendue. Ni un « oui », ni un « non », pas plus un « peut-être » et encore moins un « pourquoi ? ». Juste une promesse de soutien une nouvelle fois renouvelé. Avait-il deviné que derrière cette demande se cachait un nouveau tourment, que derrière cette invitation se dissimulait un appel à l’aide ?

« Comment faites-vous cela ? J’ai souvent l’impression que vous me comprenez mieux que personne avant vous… Mieux que moi-même. Est-ce parce que… parce qu’Il… vous guide ? »

Ses paroles auraient pu sonner comme un reproche, mais c’était sans compter la douceur de sa voix. Et pour finir d’atténuer ses propos, elle serrait tendrement la main qu’elle n’avait pas lâchée. Que ce soit ça ou autre chose n’avait pas d’importance, de toute façon. Jamais Aerandir ne lui avait fait du mal, jamais il ne s’était servi de ce qu’elle ressentait contre elle. Au contraire, grâce à cette science apparemment infuse, il l’avait lentement guidé vers la lumière. Mais Katalina restait humaine, et la curiosité était le moindre de ses défauts, pour reprendre les paroles de Trystan. Baissant la tête, elle blottit encore un peu plus contre le demi-elfe, fermant les yeux.

« Et vous n’avez pas répondu à ma question. »

Faible et régulier, le battement du cœur du sang-mêlé parvenait aux oreilles de l’humaine qui se laissait bercer. La situation, doucement, échappait à son contrôle, mais elle ne faisait rien pour que cela change. Aerandir avait prouvé bien des fois qu’il savait en user avec sagesse et respect.
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeVen 1 Jan 2010 - 20:19

-Tous.Tout ceux qui agitent la nuit. Les rêves sont tout puissants et n'ont cure de la race ou de l'âge. C'est un spectacle enivrant dont bien peu on conscience.

Le rideau sombre de ses cheveux dénoués vint paré son visage alors qu'il dit, qu'il susure ses mots qu'aucun mortel ne pourra jamais comprendre totalement. Peut être l'âme en effleurera-t-elle l'essence mais ne pourra jamais la saisir a pleines mains. C'était un chant dans l'air qui s'étendait au delà des perceptions, une mélodie muette qui glissait doucement a travers les voiles de l'oubli nocturne. Prémices a tant de passions...Interdites ou transcendées par la lumière, la nuit restait le berceau des gémissements extatiques.

La pulpe de ses doigts joue avec les fils de soie de la chevelure libre du Lys. Les boucles s'enroulent autour de sa main, comme si elles avaient une volonté propre, un libre arbitre que la bienséance étouffe trop souvent. L'or de ses iris semble contempler le dehors, scintillant doucement dans un silence léger et rassurant avant qu'il ne se brise sur la voix chantante d'un oiseau niché contre son sein.

-Il a créé autant de tourments que d'extases. De Lui est né le bonheur ou l'horreur, je serais un bien mauvais Receptacle si je n'étais qu'un sourd muet au royaume des notes envoutantes. Les yeux du Prisonnier se sont posé sur moi dès ma naissance...A-t-il su réellement se que serait mon chemin ou a-t-il posé son doigt au hasard de ses errances rêveuses ? Je ne sais pas et Il garde jalousement ses propres secrets. Suis je ce qu'il a fait de moi ou est il ce que j'ai voulu qu'Il soit ? En vérité, nos entités se confondent...

Il chante presque ses mots. Il jete un voile de soie sur le ciel qui les entoure, les englobe d'un miel éternel, une douceur qu'il ne revèle que très rarement, juste pour elle, juste pour eux. Comme une bulle au coeur de la Nuit...

-Parce que la réponse est évidente, mon Lys. Vous deviez même la connaître avant même de la poser.

L'amusement est palpable, sautillant entre les syllabes, les intonations enivrantes, valsant sans hésitations sur la partition de son rire contenu.
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeVen 1 Jan 2010 - 21:03

« Vous… pouvez regarder les rêves les rêves de ceux qui… dorment ? »

Ca paraissait fou, mais après tout, rien ne semblait impossible au Gardien dès qu’il s’agissait du ressenti. Et qu’y avait-il de plus ressenti qu’un rêve ? Après tout, le demi-elfe était habité par un Dieu - à son grand désarroi, Katalina n’arrivait jamais à l’oublier vraiment - et pour l’esprit de la jeune noble, cela signifiait plus ou moins des possibilités infinies, loin de l’entendement des mortels. Mais la réponse la, elle n’était pas certaine de vouloir l’entendre. Après tout, les rêves aussi bien que les cauchemars étaient des choses intimes, que l’on ne partageait pas au premier venu. Aerandir s’improvisait-il spectateur discret mais néanmoins présent des errances oniriques de chacun ? Mais le bal continuait entre les deux êtres, sans se préoccuper de la réponse, qui serait surement un rire clair et sincère devant les tentatives d’interprétation de l’humaine. Katalina était quelqu’un de terre à terre… Elle avait beau faire des efforts, elle avait toujours du mal à saisir les paroles du religieux.

Elle frémit doucement alors qu’il commençait à lui caresser les cheveux. Chaque mouvement de sa main faisait doucement onduler sa chevelure, et chaque ondulation se propageait sur la peau de sa nuque. C’est une sensation agréable, simple et pourtant merveilleuse. Loin des regards désintéressés d’Elyas, loin des déclarations vides de sens de Merwyn, loin de tout ce qu’elle avait pu connaître. Il l’avait assuré de son soutien, répondant aux interrogations qu’elle gardait pour elle plutôt que de s’intéresser à la question qu’elle lui avait posé. Et pour se justifier de cette connaissance intime de ses états d’âme, pour répondre aux « accusations » de Katalina, il lui parla un peu de lui… et d’Arcamenel. Elle ne lui avait jamais dit, pour ne pas le blesser, mais elle avait toujours trouvé troublant qu’il ne se dissocie jamais du Prisonnier. Comme s’ils ne faisaient qu’un, ce qu’il confirma à la fin de sa déclaration.

« Est-ce le Dieu qui me garde contre lui, alors ? »

Il était clairement audible qu’elle ne voulait pas croire à cette hypothèse. Jamais. L’être qui laissait sa main se perdre doucement dans sa chevelure n’était pas un Dieu. L’être qui prenait soin d’elle depuis une saison déjà n’était pas un Dieu. Il était mortel… Héritier du sang elfique, promis à une longue vie, certes, mais mortel tout de même. Elle ne pouvait croire qu’il en était autrement. Alors elle ferma les yeux, autant pour fuir cette éventualité que pour profiter de sa présence, et lui fit remarquer qu’il n’avait pas répondu à sa question.

« Mon Lys »… Sans savoir pourquoi, qu’il l’appelle ainsi la toucha presque plus que tout le reste. Comme une plume caressant doucement son âme, comme un baume apaisant ses craintes… Un simple souffle, chargé de tant de connotation. Pourquoi le Lys, déjà ? Elle n’en avait aucune idée, même si elle n’était pas sans savoir à quel point la fleur en question pouvait être belle. Elle leva de nouveau la tête vers la sienne, ouvrant les yeux… Difficile de dire ce qu’elle ressentait alors, mais elle vit ses lèvres et ressentit l’envie irrésistible d’approcher les siennes. Comme pour lui rendre un peu de la douceur qu’il lui avait procuré rien qu’en lui parlant. Mais elle n’en fit rien, retenue par elle ne savait quel chaîne. Elle tenta de garder contenance, brisant le silence par peur de le voir s'éterniser.

« N’ai-je plus le droit au doute ? »

Sa main se leva, tremblante. Elle ne savait pas ce qu’elle faisait, mais elle le faisait quand même, portée par la magie de l’instant, portée par leur étreinte, portée par… tout un tas de choses, en fait. Ses doigts vinrent effleurer sa joue, avant de se reculer, timides, impressionnés encore… Mais ils revinrent rapidement, et puis ne la quittèrent plus. Douce caresse que celle qui vient du cœur… Elle en avait presque oublié la raison de sa venue, à moins qu’elle se soit révélée d’elle-même en balayant les prétextes qu’elle avait pu s’inventer. Elle n’en savait plus rien. Mais elle se sentait bien, et c’était tout ce qui comptait.
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeVen 1 Jan 2010 - 22:15

-Voir...Ce mot n'a plus de sens pour moi...Du moins pas le même que vous. J'entends les chants des amants cachés au creux de la dame sombre, doux, tendres, violents aussi...C'est une mélodie envoutante, une berceuse immortelle...Du moins tant qu'Il sourit encore.

L'homme ne sait pas la force qui habite le Prisonnier, non, il ignore la puissance qui dort dans son propre coeur, éveillée par un chant immortel créé voilà si longtemps. Une mélodie si belle et si terrible qu'elle scella a jamais les barreaux du Divin Amoureux. Pourtant, les étoiles dansaient en ce temps là, enchantées, elles déversaient leur éclat sur un monde magnifié. Mais la colère assombri a tout jamais l'aube naissante. Prémices de jalousie et de rage révélées. Quel gachis.

Il levera un pan, juste un fil de soie sur une partie de ses pensées. Un grain de sable dispersé au coeur de l'étendue doré de ses songes. Juste un cadeau qu'il offrira encore, sans compter. La question est légitime, elle pourrait froisser, étioler la fierté, percer l'orgeuil et faire naitre l'ombre, mais là encore s'inscrit le rythme de l'improbable.

-Non. Il est un face du dé de ce que je suis. L'autre face du miroir de mon âme et même si il est vrai qu'il parle par ma bouche, qu'il chante a mon oreille d'une manière telle que tout autre serait sourd, Il m'offre mon libre arbitre. Auriez vous préféré Ses bras ?

Il n'existe nul acide ou acreté dans ses simples mots. Il ne se départira pas de sa douceur. Il connait toutes les facettes du coeur, les a aimé jusqu'à en devenir fou parfois, mais il a apprit a en oublié la morsure. Pour sa sauvegarde, son esprit enchainé et néanmoins libre. Il ne révèle qu'une curiosité amusée peut être. Le Divin est intouchable, immuable et il serait folie que de l'aimer. Lui même en payait le prix si souvent...

-N'hésitez jamais...De l'hésitation nait le regret.

Juste une volute proférée d'un ton tellement bas qu'il était difficile d'en comprendre le sens, mais le sourire ne trompe jamais, ornant tel un croissant de lune, les lèvres du Serviteur, mais déjà il porte son regard sur l'horizon.

-Douteriez vous de moi ?

Le rire est bien présent cette fois, nullement dissimulé sous des voiles trompeurs, clair et aussi léger qu'un pétale se détachant du coeur d'une rose. Les cils se baissent doucement, parant l'or terni d'ombre apaisée sous la caresse offerte. Le pas est d'importance, il sait le cadeau, présent timide mais offert avec grace. Il couvrira la peau de la sienne, communiquant sa chaleur, gardant au creux de sa paume l'empreinte adorée, enfermant précieusement cet instant dans le coffre de son coeur.
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeVen 1 Jan 2010 - 23:00

Entendre les rêves, comme une mélodie envoutante… C’était une belle image, mais qui semblait si réelle quand on écoutait le demi-elfe. Katalina se demanda si elle devait l’envier ou le plaindre, si elle devait se réjouir qu’il puisse trouver un réconfort à sa cécité ou s’il s’agissait d’une malédiction de plus. A l’entendre, il fuyait le sommeil pour se bercer du chant, aussi décida-t-elle qu’il ne s’agissait pas d’un fardeau. Peut-être avait-elle tord, mais elle n’y pouvait rien, de toute façon. Cette interrogation fut bien vite balayée par toutes les autres. Comme celles portant sur son étroite relation avec le Divin, pour la première fois exprimée clairement. Depuis longtemps, la jeune humaine se demandait à qui elle était en train de s’attacher… effrayée à l’idée qu’elle puisse se lier à un Dieu. Aussi la réponse d’Aerandir la soulagea-t-elle plus qu’il ne devait sans douter ; quoi qu’elle ne doutait plus de sa capacité à lire en elle. Il posa à son tour une question, lui demandant si elle aurait préféré se perdre dans les bras d’Arcam plutôt que dans les siens. Elle ne put retenir un léger rire nerveux rien qu’à penser, se pressant légèrement contre lui pour lui répondre, comme si elle craignait qu’il ne s’envole pour laisser sa place.

« Je ne voudrais être dans les bras de nul autre. »

Doux aveu, murmuré sans réelle conscience. Qu’il était étrange de se laisser totalement à des bras rassurant, qu’il était agréable de se savoir hors d’atteinte. Katalina découvrait la douce joie de l’abandon, découvrait le plaisir d’abaisser ses barrières, remparts imprenables et pourtant durement éprouvés. Le sang-mêlé ressentait-il, en cet instant, la même ivresse ? Peut-être, peut-être se laissait-il lui aussi aller, alors qu’il murmurait à son oreille le surnom qu’il lui avait choisi. Elle était son Lys, désormais. La fleur dont il avait décidé de prendre soin ? Ce trésor qu’il voulait voir s’épanouir au soleil des beaux jours revenus ? Comment savoir tout ce qui se cachait derrière cette appellation ? Aerandir était plein de mystères, il devait avoir des raisons qu’elle ne comprendrait jamais vraiment. Elle l’observait, désormais, incapable de détourner le regard une nouvelle fois. Lui « regardait » droit devant lui, mais ce n’était plus ses yeux qui la fascinaient.

« N’hésitez plus. » lui avait-il intimé. Savait-il qu’elle n’avait qu’une envie, gouter à la douceur de ses lèvres alors que ses doigts recouvrant les siens lui en donnaient un aperçu ? Savait-il qu’elle n’en faisait rien, sans savoir pourquoi ? Elle ne doutait pas de lui, elle ne pouvait plus, entièrement portée par cet être qui lui avait redonné sa chance alors qu’elle n’y croyait plus. Doucement, comme si se précipiter revenait à tout ruiner, elle se mit sur la pointe des pieds. Elle approchait son visage du sien, comme hypnotisée, alors que le temps semblait se figer. Aussi timide que ses doigts, elle déposa un léger baiser sur sa joue, à quelques centimètres à peine de la commissure de ses lèvres, avant de laisser sa joue retourner contre son torse.

« Je ne doute pas. »

Que faire, désormais ? Fallait-il lui rappeler le bain qui les attendaient la haut, froid depuis bien longtemps ? Aurait-elle du l’embrasser, tout simplement ? Sa main droit caressait toujours sa joue, elle la dégagea doucement de la sienne avant de la saisir et de la guider au même rythme que sa jumelle dans son dos.

« Je ne doute plus, grâce à... » Grâce à qui ? A toi, à vous ? Elle hésitait, d’un seul coup. Le vouvoiement ne lui semblait plus adapté, alors qu’elle s’enivrait presque du simplement battement de son cœur. Mais il restait le Gardien d’une Divinité… « … toi ? »

Elle doutait qu’il le réprimande pour cette familiarité. Ne lui avait-il pas dit de ne plus douter ? Ne lui avait-elle pas dit qu’elle ne doutait plus ? Elle ne voyait pas meilleur moment pour effectuer la transition. Surement parce qu’il n’y en avait pas.
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeSam 2 Jan 2010 - 0:45

Le présent est magnifique, auréolé de pudeur. Il a connu le déchainement, le déchirement aussi, s'est perdu dans les tumultes sans fin des perditions homériques et lentement s'ouvre une ère plus douce, plus suave. Parce que l'étoile brille de nouveau, un peu perdue au milieu de ses soeurs si ternes que l'on en a oublié l'éclat. Juste une lueur qui promet le brasier. Le chemin lui fut montré oui, mais lui seul l'a parcouru, lui seul a décidé de marcher sur ses dalles mouvantes. Aurait il put s'oublié en chemin qu'il aurait tout de même reconnu le parfum. L'Avatar se complet, languissant soudain, accueillant toujours avec tact et douceur, lui pourtant capable du pire des méfaits. Il reste insaisissable, improbable, mais se sait déjà enchainé. Juste une goutte, bien loin des tourments des fleuves enragés, juste une goutte au goût d'infini qui glisse, apaisante, sur son âme.

-Il est des cadeaux bien plus précieux que les diamants. Celui là sera joyaux en mon royaume.

Il ressere son étreinte, gardant cette retenue qui tempère les élans trop brutes pour être acceptés. Les songes lui ont apportés beaucoup cette nuit, plus qu'il ne pouvait en espérer. Une lueur, un éclat, juste une étincelle frémissante mais si douce en même temps.

-As tu oublié la raison de ta venue ?

Malicieux enfant qui se dévoile de nouveau. Elle fera ce qu'elle voudra, reculera ou avancera, cette nuit, il ne pouvait en demander plus, cette nuit, il ne pouvait en réclamer plus. La serrure s'était ouverte, mais il ne lui appartenait pas d'ouvrir les portes déscellées.
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeSam 2 Jan 2010 - 13:15

Katalina avait l’impression diffuse que plus rien n’existait en dehors de la pièce dans laquelle ils se trouvaient… Que plus rien n’avait d’importance en dehors de ses bras la serrant doucement contre lui. Elle ne dit rien, sentant les battements de son cœur s’accélérer légèrement. Protégée dans cette bulle de douceur qu’il avait tissé autour d’elle, elle pouvait se perdre sans crainte dans l’or de ses yeux. A quoi pensait-il exactement ? Elle avait retrouvé la douceur de son torse, mais déjà avait envie de la quitter pour en trouver une autre, plus pure, plus exquise encore. Les mains de l’hybride s’étaient jointes dans son dos, et elle pouvait donc de nouveau user des siennes à sa guise. Alors qu’il l’interrogeait sur la raison de sa venue, elle passa ses bras de chaque côté de son cou et se souleva une nouvelle fois à hauteur de son visage.

« Et toi, as-tu oublié comment on embrasse une femme qui en meurt d’envie ? »

Il voulait être malicieux, elle pouvait l’être tout autant. Bien entendu, elle ne pouvait pas dissimuler son trouble, son bonheur, son délice alors qu’il la gardait toujours contre lui. Mais depuis qu’elle était venue à lui, c’était elle qui avait fait presque tous les premiers pas. Il semblait ne pas vouloir la brusquer, la laisser maîtresse de la situation, lui offrir en permanence une issue de secours, au cas où. Sauf qu’elle ne voulait plus s’enfuir. Elle avait envie de se laisser porter par ses attentions.

« Je vais finir par croire que tu te forces… »

Elle n’en croyait pas un mot, bien entendu, et ça s’entendait clairement. Laissant ses doigts s’égarer par delà les frontières de ses cheveux, elle remonta doucement ses mains le long de son crâne. Lui rendre ses attentions était presque aussi agréable que les recevoir, et elle se rendit compte qu’elle y prendrait vite, très vite goût. Etait-elle sur le point de devenir une de ces amoureuses transies, incapable de vivre sans le compagnon de leur cœur ? Elle n’en savait rien, et s’en moquait totalement. Approchant doucement son visage du sien alors qu’elle commençait à masser son cuir chevelu avec tendresse, elle ne souhaitait pas l’embrasser comme il aurait pu s’y attendre - c'était son « travail » à lui, avait-elle décrété - et dirigea plutôt ses lèvres ailleurs, frôlant son oreille avant de susurrer juste pour lui quelques paroles d’encouragement.

« Je te le dirai si tu vas trop vite pour moi… »

Mais cette nuit là, Katalina se sentait capable de tout. Capable d’effacer les horreurs que « Nhil » avait commis. Capable de se perdre à aimer de nouveau un homme alors que cela lui avait semblé impossible quelques mois plus tôt. Bien entendu, il y avait une différence entre ce qu’elle croyait et ce qu’elle pouvait réellement entreprendre, l’épisode du bain le lui avait prouvé de la plus convaincante des façons, mais elle ne voulait plus y penser. Se laisser bercer était bien plus attirant que se perdre en questions sans réponse. Elle était son Lys, c’était tout ce qui comptait.
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeDim 3 Jan 2010 - 15:21

L'éclat est rare...D'ordinaire l'onde court doucement le long de la gorge pour s'étendre sur la barrière des lèvres...Mais parfois, trop rarement peut être, le ruisseau tranquille se mue en torrent cristallin. Spontaneité oubliée dans l'âge, dans la charge parfois lourde qui pèse sur ses épaules ou peut être dans les errances qui ont parsemées sa vie. Roulement suave se repercutant sur les murs de pierres comme autant de rubis roulant sur les dunes de sables. Le visage change subtilement, s'allège doucement, devient presque celui d'un enfant matiné de maturité masculine.

-Je n'ai pas oublié non...

Les femmes...Une femme...L'être le plus magnifique qui vive sur la terre. Un joyau que beaucoup d'hommes ne savent pas admirer, une fleur que tant aiment a effeuiller alors qu'elle n'est jamais plus belle qu'auréolée de féminité victorieuse. En elles dort la vie, la mort parfois, elles sont le receptacle des fiertés mortelles, les sirènes qui conduisent les hommes aux trépas mais elles deviennent aussi ce miroir de cristal si facile a détruire...Elles méritent pourtant vénération et dévotion mais se heurtent si souvent a la violence virile...Tant de fois...

Il s'exécutera, parce qu'il a attendu, peut être espéré aussi, puisant sans compter au coeur de sa tolérance, priant parfois l'oubli qui ne viendra pas, jamais, parce que lui n'a pas le droit au puy sombre et sans saveur. Aimerait il cela qu'il en mourrait certainement...L'amour est sa vie, qu'il soit doux et onctueux, arrogant et dédaigneux, solitaire et oublié, rageur et mêlé de haine...Pour elle, il sera unique.

Le rire meurt lentement, dernier souffle empreint d'attente, altéré peut être, une faille si infime qu'elle se fait oublier, éperdue au coeur de ses soeurs. Ses lèvres auront l'humilité de l'hésitant, la sérénité d'un ancien, le miel d'un soupirant et l'ardeur d'un amant. Une danse savoureuse qui mêle avec bonheur les saveurs opposées, rivales mais néanmoins alliées, jouant sur les lipes offertes. La délicatesse de l'étreinte restera déesse en cette chambre transformée en rêve le temps d'un abandon. La main sera légère sur la rondeur d'une joue, chaleur et suaveté qui n'imposeront jamais la contrainte...Les chaines qui ornent son poignet se révèlent soie écarlate pour l'aveugle qui sait voir l'impossible. Frêle tige qu'un rien briserait, qu'un mot déchirerait aussi surement que l'horreur mainte fois abattue sur les hommes. Telle une larme de rosé qui coule lentement sur le velours d'un pétale, elle laissera son empreinte fermement ancrée, définitivement gravée, l'inévitable est aujourd'hui divin.

L'or ébloui dérrière son voile ternit par l'absence, il se meut, arrogant et en même temps si humble dans sa propre magnificience. L'étole sombre s'éveille subitement, déclarant la flamme dansante au coeur du doré, vivante et morte a la fois alors que s'ouvre les yeux aveugles, alors que la caresse prend fin avec une saveur d'infini qu'il n'avait gouté depuis les tenèbres.

Il saisit, captive consentante, la paume qui se perds au milieu de ses boucles, y niche sa joue, captif a son tour.

-Je ferais plier le temps pour qu'il m'offre l'éternité si tu le demandais.
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeMer 6 Jan 2010 - 22:53

Qu’il était beau, son rire. Comme une douce mélodie à ses oreilles, alors qu’elle avait l’impression de le redécouvrir, il s’élevait dans l’air et ravissait son âme. Elle continuait à lui caresser tendrement les cheveux, le dévorant du regard, attendant la suite. Elle avait noté le changement subtil mais néanmoins décelable d’expression, comme une touche finale à un tableau déjà proche de la perfection. Qu’elle était bien, dans ses bras, alors qu’il semblait aussi heureux qu’elle. L’avait-il espéré ? L’avait-il attendu depuis cette fameuse journée d’automne où ils s’étaient rencontrés ? Arcam était-il l’instigateur de tout ce qu’elle pouvait vivre en ce moment ? Tant de questions qu’elle se serait posé en temps normal mais qui, alors qu’elle se perdait encore et toujours dans l’or liquide de ses yeux aveugles, n’effleuraient même pas son esprit. Surement, quand la lune tirera sa révérence et que le soleil s’imposera de nouveau en maître des cieux, surement alors les doutes ressurgiront. Quand la magie de l’instant se sera envolée, et que les folies du présent s’imposeront de nouveau à elle, peut-être alors ses pieds retrouveront-ils la terre ferme. Et encore… Ce n’était même pas sûr. Pas si elle entendait de nouveau son rire, en tout cas. Il n’avait pas oublié, affirmait-il.

Il n’avait pas oublié, et il comptait bien le lui prouver car il exécuta son ordre silencieux, approchant doucement son visage du sien. Arrêtant sans même s’en rendre compte sa respiration, elle regarda le demi-elfe venir lentement à la conquête de ses lèvres. Elle avait déjà envisagé une telle chose, bien entendu, mais elle ne savait plus comment réagir, aussi ne l’imita-t-elle que tardivement. C’était… indescriptible. Ses doigts se crispèrent délicatement, alors qu’elle lui rendait par instinct ce baiser qu’il lui offrait. Katalina avait connu l’indifférence de la maturité, l’empressement aveugle de la jeunesse et l’horreur de la barbarie. Elle avait souffert des trois, plus ou moins fortement, plus ou moins longtemps… Dans les bras d’Aerandir, elle découvrait l’ivresse de la douceur. Comme s’il avait été envoyé pour effacer tout le reste. Et il y parvenait plutôt bien. Après ce qui lui sembla être une éternité, mais qui en fait ne dura pas assez longtemps, elle put respirer à nouveau.

Ce qu’elle ressentait après ce premier baiser, ce premier don inespéré, était… chaotique. Mélange hétérogène de sensations aussi contradictoires que complémentaires, aussi douces qu’impétueuses, aussi paradoxales qu’évidentes… Elle avait envie de retrouver cette douceur si chèrement acquise, et qu’elle avait presque l’impression d’avoir déjà perdu. Et elle ne put résister bien longtemps, l’empêchant de s’éloigner trop pour l’embrasser une nouvelle fois. Un baiser plus court, moins intense, moins… magique, mais néanmoins incroyablement agréable. Finalement, il parvint à s’écarter avant qu’elle ne cède une deuxième fois. Sa main vint chercher une des siennes, dans cette autre douceur qu’était ses cheveux, et s’en saisit. Surprise, Katalina crispa légèrement ses doigts, avant d’esquisser un sourire attendri et de les faire épouser sa joue, la caressant tendrement.

« Chut… »

Elle caressa tendrement sa joue du bout de ses doigts, avant de la laisser retomber et de retourner se nicher contre son épaule, un sourire rêveur aux lèvres. Joueuse, elle remonta doucement la tête et embrassa furtivement son cou.

« Ce soir, je veux juste que tu me gardes avec toi. »

Fermant les yeux, elle se laissa totalement reposer contre lui. L’aurait-elle pu qu’elle aurait finit sur ses genoux, mais une telle entreprise était difficile alors qu’il présentait son dos au vide. Mais étrangement, elle n’avait aucune envie de bouger, elle se sentait trop bien dans sa position actuelle pour ne serait-ce qu’envisager de la quitter.

« Tu peux faire ça ? »

Alors elle attendait que le temps passe, embrassant par moment son cou, sans jamais savoir vraiment pourquoi, mue par un instinct dont elle ignorait tout. Qu’il était agréable d’enfin lâcher prise, de s’abandonner totalement, de laisser s’effondrer d’elle-même les murailles qu’elle avait pourtant péniblement érigées pour se protéger d’un monde hostile. Mais il devenait subitement moins sombre, moins terrifiant…
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeLun 11 Jan 2010 - 20:17

Demande incroyable, souhait magnifique, torture éternelle...L'empressement né et meurt aussi soudainement qu'une étoile filante, parce que c'est ainsi, parce que le temps doit ralentir sa course pour permettre le sommeil des sens éveillés délicatement. La douceur s'invite dans son regard, chassant la flamme attisée, la réduisant qu'au miroitement scintillant du désir timide et maté. La peau se pare de frissons, d'étranges vibrations presque oubliées, l'esprit se tord suavement, goute les sensations fragiles. Se baissent les cils enchanteurs, dissimulant l'or vibrant. Maitre, toujours maitre, jamais esclave ou sinon, tu t'y perdra. Il serre dans ses bras un présent fragile, prêt a se rompre même si la volonté semble de fer, la sienne sera d'airain. Touche moi encore, mais évite les flammes qui s'éveillent doucement sous la brise de ton souffle...Balance contraire qui s'agite, penche et revient, frémit et ne peut céder. Il ne sera qu'un léger souffle ce soupir, une brise aérienne qui garde ses secrets cachés, qui disperse sa chaleur doucement dans l'air...

Il se décolle de la fenêtre, tournant le dos a cette étoile bien aimée qu'est la lune, si ronde, si belle en maitresse sauvage des songes. Il sourit dans l'ombre, quelque chose d'éclatant qui scintille suavement pour qui sait voir. Elle est si petite a ses côtés, comme une rose a peine éclose et qui pourtant rayonne de beauté, il pourrait la briser d'un geste, lui en qui dort la puissance des mâles. Le Serviteur se penche, geste irréel tant la grâce sommeille en lui. Délicat, il soulève le Lys, l'emprisonnant dans ses bras, profitant un peu de sa chaleur, du brasier qu'elle dégage sans le vouloir vraiment. Il a entendu a travers les mots, juste dans le tremblement de la voix quelque chose qu'il ne forcera pas. Une présence, impalpable, idéale, rêveuse peut être, voilà ce qu'elle veut...Et ce qu'elle aura. Il sait refréner ses instincts, ses désirs, il sait les moduler avec justesse, même si l'effort est..divin, trop peut être, mais qu'importe...

Il porte son précieux fardeau jusqu'à sa couche, elle pourrait prendre peur, il est vrai, mais il est assez confiant pour se permettre cela, la confiance est présente, est née au fil des jours, des mois, grandissant un peu plus avec le soleil. Il ne la touchera pas, il ne se le permettra pas...Mais un mot, juste un...Un souffle...

Le satin les accueille avec un froissement doucereux, comme un murmure alors que les tentures s'ouvrent doucement pour laisser passer les lueurs argentées de la lune, créant l'harmonie parfaite des instants ephémères. Il garde son lys précieusement contre lui, les doigts plongés dans la mer ondulante de ses cheveux, le dos soutenu par une multitude de coussins aux reflets écarlates et rosés, le regard perdu dans le vague infini qui s'étend devant ses prunelles éteintes. Il plie une jambe parée de velours immaculé, pose son bras sur le genoux ainsi offert en soutient et sourit, tel un enfant encore innocent ce même sourire qui erra sur son visage durant ses premières années de vie.

-Connais tu la paix auprès de moi ?

Murmure presque inquiet, mais entouré de rire, un dé au millier de facettes, une étrange musique aux oreilles famillière.
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeJeu 14 Jan 2010 - 13:03

La scène qui se jouait avait quelque chose d’irréel, de magique, comme un aperçu de paradis se dévoilant timidement à des yeux qui n’y croyaient plus vraiment. Quand, à peine libérée du Puy, elle cauchemardait en gémissant dans des draps trempés de sueur, cherchait-elle désespérément pareille vision, comme un repère resplendissant de lumière dans la nuit noire ? Imaginait-elle la douceur d’un homme cherchant à chasser ses tourments ? S’accrochait-elle à cet idéal de bien-être, alors que son corps se souvenait des sévices, que son esprit les revivait ? Non… L’Eden était venu à elle, et non le contraire. Elle ne touchait plus le sol, soulevée par le Gardien du Dieu de l’Amour, mais avant tout par son gardien à elle. Son front avait trouvé appui contre son cou, et ses yeux s’étaient fermés. Confiance absolue portée à celui qui s’en était montré digne tant de fois… Elle respirait lentement, bercée par le rythme de son pas.

Jamais elle ne comprendra les raisons qui poussèrent Aerandir à la prendre sous son aile. Sa présence au mariage, leur rencontre était-elle un hasard ? Elle parvenait à en douter quand, enfin en paix, elle repensait à sa venue. L’union d’Hannibal de Roch et de June des Isles était-elle l’incarnation du hasard qui avait orchestré leur rencontre, ou bien le prétexte trouvé par le sang-mêlé pour forcer le destin ? La question, sans aucun doute, resterait sans réponse. Ce soir au moins car le temps des interrogations n’était plus, le temps de l’action n’était plus, le temps des regrets ne viendrait, si Arcam le voulait bien - et surement le voudrait-il, s’il était attaché un minimum à son Gardien -, jamais. Non, pour le Lys, le temps était à l’abandon. Elle aurait du avoir peur. Elle aurait du se rebeller. Du début à la fin, Aerandir avait tiré les ficelles, et elle le savait. Il était venu à elle, il l’avait conduit dans ces Jardins, à Scylla, ou elle avait vu l’avenir qu’il lui avait montré. Il l’avait conduit en Alëandir, provoquant son exil volontaire. Un regard un brin inquisiteur verrait sa marque sur presque tous les événements qui s’étaient produits depuis la fin de l’automne.


« Aerandir… »

Juste un murmure, prononcé sans autre but que pour le plaisir de l’avoir fait. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres, alors qu’elle se blottissait contre lui. Ou l’emmenait-il ? Dans les bains, ou ailleurs ? Elle n’en savait rien, et s’en moquait. Du moment qu’elle pouvait rester avec lui…Voilà où en était rendue Katalina Noblegriffon, dernière héritière de sa Lignée, autrefois si fière, si indépendante, arguant par ses actes et ses paroles qu’elle n’avait besoin de personne pour vivre comme elle l’entendait. Mais c’était sans compter sur l’esprit malade d’un drow. Le Puy d’Elda, sombre forteresse creusée à même la roche d’un volcan, lieu sombre où nul Homme ne devrait à s’aventurer, et son fils à l’âme noire et à la folie meurtrière avaient fait voler en éclat cette figure d’assurance qu’elle s’était lentement confectionnée à la mort de son mari.

« Aerandir… »

Le jeu était plaisant, incontestablement. Murmure le nom de la personne… aimée ? Oui, surement, indubitablement. Les doutes n’étaient plus de mises. L’avait-il deviné, cet homme qui la serrait dans ses bras ? Katalina n’en doutait pas une seule seconde, lui qui parvenait si bien à lire en elle n’aurait aucun mal à déchiffrer cette page d’elle-même qu’elle lui tendait.

« Tye-mela 'ne »

Pourquoi l’avouer dans la langue qu’il lui avait enseignée ? Pourquoi l’avoir presque chanter comme il le lui avait enseigné ? Peut-être pour lui rendre hommage, inconsciemment… Elle ne savait pas. Mais elle l’avait murmuré quand même. Juste à temps, juste avant que la marche ne prenne fin. Combien de temps avait-elle duré ? Pas longtemps, l’espace de quelques respirations seulement, mais une éternité bien assez suffisante pour dire tout ce qui devait l’être. Aerandir n’était plus debout, et elle touchait à nouveau le sol, mais elle n’avait pas quitté ses bras. Se laissant aller contre lui, elle ouvrit doucement les yeux, levant la tête vers lui.

« La paix ? »

Etait-ce vraiment le mot approprié ? Elle avait trouvé un refuge, incontestablement. Un être capable d’éloigner tout le reste pour n’être plus que le centre de son univers. Un être qui la fascinait autant qu’il la troublait. Un tissu, à peine, séparait sa peau de ses doigts, assez fin pour pouvoir donner l’illusion de ne pas exister. La main du sang-mêlé caressait doucement ses cheveux. La fraîcheur des draps chatouillait doucement ses pieds et ses chevilles nus. Elle sentait sa respiration s’accélérer légèrement à chaque fois qu’il esquissait le moindre mouvement.

« La paix… »

Elle secoua doucement la tête.

« Pas la paix, non… »

Sans savoir ce qu’elle faisait, sans même chercher à comprendre ce qu’elle faisait, elle se dégagea légèrement, le temps de se retourner. S’agenouillant, face à lui, elle plongea son regard dans le sien qui, même aveugle, donnait l’impression de la dévorer. Passant ses bras autour de son cou, elle déposa un léger baiser sur ses lèvres, avide déjà de retrouver leur goût.

« Mieux encore. »
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeSam 23 Jan 2010 - 23:38

Des mots...Qu'est ce que des mots ? Ils sont l'essence de beaucoup de choses, mais rien ne saurait réellement se contenter d'être. Mentir, jurer, blasphémer, tout cela reste le pouvoir des mots. Y croire comme embrasser l'aube evanescante de l'aurore est utopie. Place ta croyance dans la musique qui suit, telle la traine d'une hymenée, la danse du verbe, en elle réside la vérité. Ainsi pense-t-il ainsi a-t-il toujours penser, perçant au delà des mensonges proferés outrageusement par les langues avides. Ses lèvres pourraient former les mots qui seraient le parfait reflet d'une mélodie juste chuchotés, elles pourraient les verser avec la candeur d'un enfant et la passion d'un homme accompli, elles le pourraient oui, mais elles ne le feront pas...Parce que se serait si simple d'offrir un miroir incolore et indifférent, si facile de répéter comme une horloge, mais que veulent dire les mots si ils sont vides de sens, aussi creux qu'un corps sans âme. Pourtant, pourtant s'éveille le frémissement, comme ce battement de cils a peine perceptible qui cache l'or le temps d'un souffle, d'un cri susurré, un infime grain échappé du sablier éternel. N ul offense ou indifférence dans le silence qui l'entoure, aucune moquerie lorsque s'avoue le trésor attendu. Il a sut, lorsque l'étincelle a jaillit, il l'a sut aussi surement que le secret fut eventé par le Prisonnier. N'a-t-il pas entendu la nouvelle mélopée ? Celle qui leur était destinée ? A-t-il assisté a sa création ? A-t-il admiré le rire malicieux qui accompagna le souffle de vie ? A-t-il imaginé l'éclat incomparable qui suit la naissance d'une absolue perfection ? Peut être dans ses rêves, ceux là même qu'il admire nuit après nuit. Il a vu, il a su, avec cette étrange certitude qu'on les Elus que là est leur plus précieux présent jamais accordé.

-Un jour, je te chanterais ce qu'Il a écrit pour nous.

Une berceuse entrainante, a l'opposée de ce qu'est son sens, comme une soeur étrangère aux siens a qui elle aurait dérobé la douceur pour ne laisser éclore que la vitalité. Une union improbable et ô combien délicieuse. Juste...Un chant.

Mais déjà s'échappe le moment ephemère, glissant entre leurs doigts comme l'eau, rieuse et moqueuse pour laisser la place a ce qui suit invariablement. La réponse est surprenante accompagnée ainsi du doux froissement du tissus sur la peau qu'il sait aussi pâle que l'albatre, rayonnante malgré l'outrage qui la souilla, il n'a pas oublié la texture, la matière si divine dont elle est faite...Chair et sang, tout cela est si brutal, soie et velours seraient des murmures si vrais en ce qui la concerne. Elle aurait pu fuir les draps qui les accueille, elle en aurait eu le droit, mais elle ne l'a pas fait. Le temps est un vieillard qui apporte beaucoup de chose si on le laisse glisser sur les âmes sans le chasser. La confiance est un bien précieux, si précieux.

Ses lèvres sont comparables aux pétales lorsqu'elles glissent doucement sur les siennes, un miel divin qui offre, seigneur, un peu de lui. L'offrande est chéri a la hauteur du coeur qui se cache derrière, qui bat lentement au rythme de ses désirs impérieux. Renaissance des envies bridées par la volonté. Farouches attirances qui s'affirment chaque lune un peu plus, il aimerait voir son sourire, souhait tellement humain, envie enfantine qui revèle le vulnérable, l'improbable faillure qui dort en chaque être, qui sommeil, guêttant le réveil...Alors ce sourire qu'il ne peut qu'imaginer naitra sur son visage, étrangement tremblant pour qui sait voir, alors que s'ouvrira comme une fleur sa main. En cette paume, un présent, comme née de la magie elle même, du symbole même de ce qu'il représente, un nom, un chant, un murmure languissant. En cette paume, fille de lumière cristalline, une rose a peine éclose...aussi dorée que le soleil, aussi ombrageuse que la lune. Elle tournoie, timide idole qui s'offre aux regards, frémissante et adulée, regarde en son coeur, une larme d'or sommeille...

-En elle dort les souffrances et les pleurs que tu as versés...Garde la contre ton coeur et son écho s'apaisera.

La rose s'étiole, meurt sous les yeux de ses admirateurs empressées, elle meurt sous les vivas et l'amour qu'on lui porte, elle meurt en laissant une goutte d'or. La vierge accrochée a son cou est telle une perle, aussi pure que la clarté de l'aube.

-Me laisseras-tu te voir telle que tu es ?
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeDim 24 Jan 2010 - 4:14

Mélodie envoutante, symphonie idéale qui se jouait sans fausse note, tableau parfait qui s’esquissait lentement sous le regard mystérieux d’un Dieu, l’étreinte des épris continuait, indifférente au reste du monde. Flou artistique jeté avec science sur les fondements de toute cette histoire, l’influence d’Arcam s’insinuait dans chaque mot, chaque geste, sans jamais se manifester vraiment, si bien qu’il était difficile de savoir où finissait son œuvre et ou commençait l’imprévisible. Désormais protégée du regard inquisiteur de la lune, elle s’abandonnait totalement aux bras d’Aerandir, poussée par des sentiments nés du temps et des épreuves traversées, fortifiés par la présence et l’aide apportée et bercés par la confiance enfin accordée. Le demi-elfe était sans doute le seul à comprendre réellement tout ce qui pouvait se jouer, Katalina elle-même avait renoncé à tout comprendre. Elle avait appris à son contact que ce qui ne peut s’expliquer n’est pas forcément un mal, et que le merveilleux s’accompagne du mystérieux.

Il. Elle ne douta pas un seul instant de la personne à laquelle il faisait référence, ou plutôt à la divinité qu’il citait dès qu’il le pouvait. S’en rendait-il compte ? Cette manie, intimement liée à ce qu’était le sang-mêlé, avait un temps rebuté la jeune femme, comme un rappel constant de ce qui pouvait les séparer. Il était un Elu, il jouissait des faveurs du divin. Mais il ne se résumait pas à Arcamenel, il n’était pas une marionnette sans volonté, et il était encore moins un être imbu de l’honneur qui lui avait été fait. Être simple dans son étonnante complexité, il n’avait jamais fait preuve de mépris envers celle qui n’était « que » humaine, bien au contraire.


« Tu me laisseras chanter avec toi ? »

Timide demande, murmure incontrôlé, reflet d’une envie sincère. Novice encore, sa voix se cherchait toujours, mais elle avait pour elle un excellent professeur. Katalina avait découvert les « joies » du chant à Alëandir, et en était tombée amoureuse. Impressionnante catharsis, elle avait pu souvent trouver un semblant de paix en laissant s’échapper de sa gorge nouée les notes meurtries qui y naissaient. Oui, elle aimerait chanter avec lui, entendre sa voix se mêler à la sienne, serrer tendrement ses mains et se perdre dans son regard d’or. Elle aimerait, mais sentait aussi les doigts avides du doute la retenir. Etait-elle à la hauteur ? Méritait-elle ce à quoi elle aspirait ? Ne se couvrirait-elle pas de ridicule ? Katalina était humaine, et sa confiance en elle, qui jadis l’avait protégée de bien des maux, avait été sérieusement mise à mal par les épreuves qui avaient été les siennes.

Aerandir parlait de paix. Savait-il tout ce qu’il faisait naître en elle ? Imaginait-il seulement ce qu’elle pouvait ressentir alors qu’elle découvrait pour la première fois la douceur des bras d’un homme ? Bien souvent, cette facette du genre masculin était occultée par une société avide et impitoyable. L’homme devait être fort, puissant, il devait imposer ses idées par la force de ses armes, en confrontant ses convictions et idéaux aux autres. Mais le Gardien était loin de tout cela. Sa force ne résidait pas dans la puissance de son bras mais dans la justesse de ses mots… et dans l’amour de son Dieu, bien entendu. Il était un être dangereux au service d’un divin vengeur, et pourtant, il était aussi ce cocon protecteur dans lequel elle s’était réfugiée. Ce refuge qu’elle trouvait en effleurant ses lèvres avec les siennes.

Mais, alors qu’elle sentait déjà son cœur s’emballer délicieusement alors que se dessinait le rituel amoureux, il semblait qu’il lui réservait d’autres surprises. De ses lèvres s’échappaient des baumes qu’il appliquait avec science sur son âme meurtrie, elle en avait fait souvent l’expérience. Mais elle ne savait pas que de ses mains pouvaient naître des merveilles telles que celle qu’elle put voir. Soufflée par le spectacle, elle retint sa respiration tout du long. Elle vit la rose naître et mourir, mais surtout vivre l’espace de quelques secondes, s’offrir aux regards dans une lente danse au rythme parfait. La larme d’or qui finalement resta dans la main d’Aerandir, seul vestige de la fleur qu’il avait crée, capta son regard alors qu’elle recommençait à peine à respirer.


« C’est… »

Elle secoua la tête, alors que de discrètes larmes perlaient doucement aux lisières de son regard. Les mots étaient là, se bousculant sur ses lèvres, avides de liberté, et pourtant, aucun ne parvenait à s’extirper de sa prison. Elle savait quoi dire sans avoir la moindre idée de comment l’avouer, elle savait la beauté de ce qu’il venait de faire et était démunie alors qu’elle était incapable de le remercier avec le même brio.

« Tu exprimes toujours mieux que moi ce que je peux ressentir… Pourquoi ne puis-je être l’auteur de telles beautés ? »

Nulle jalousie dans sa voix, nulle envie avide ou mal placée. Peut-être un brin d’admiration inconditionnelle, irraisonnée, mais surtout une gratitude infinie. Elle posa sa main sur la sienne, effleurant timidement le joyau qu’il lui offrait. Il lui demanda alors s’il pouvait la voir telle qu’elle était réellement, et elle ne comprit pas immédiatement. Levant vers lui un regard interrogateur, elle sonda ses yeux en tentant d’y chercher une réponse à ses interrogations. La voir ? Il était aveugle, il ne pouvait pas la voir. En souffrait-il ? Elle ne s’était jamais posé ce genre de questions avant. Et puis, la lumière fut. Simple, claire, évidente, sa demande lui apparut dans toute sa simplicité. L’aveugle n’a pas besoin d’yeux pour voir.

« Je… t’ai dit que je t’arrêterai si tu allais trop vite, non ? »

Elle caressa doucement sa joue, tendre et câline, sans le quitter des yeux, cherchant à déchiffrer le secret de son regard mort, sans toute fois y parvenir vraiment. Elle approcha doucement son visage de son oreille, et lui murmura délicatement ses… encouragements. En toute connaissance de cause. Impatiente et impressionnée, déterminée et hésitante.

« Je n’ai encore rien fait pour… »
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeDim 24 Jan 2010 - 21:43

-Il est déjà présent dans chaque mot que tu prononce, chaque geste esquissé...Mais nul doute qu'Il adorerait l'entendre traverser le temps.

Une partition amusée alors que se gausse le Servant de son Maitre. Parce qu'il en est ainsi depuis des lustres. La moquerie n'est jamais bien loin de la colère, peut être même se mêle-t-elle a elle parfois, donnant naissance a l'outrage. Mais la teinte paternelle s'est glissée entre les mots, enrobant l'affront enfantin d'une mutine sagesse. Qui est le Dieu ? Qui est l'enfant ? Drôle de questions qui ne trouveront jamais de réponse véritable car il n'en existe pas. L'amour d'un dieu est folie et furie, l'amour d'un homme l'est tout autant lorsque suinte entre les notes la mélodie discordante du doute, aussi chassera-t-il d'un revers de la main les ombres qui rêvent d'étreindre son propre coeur.

Il fait présent de bien plus qu'une breloque, il y a versé sa science, y a distillé ses émotions en breuvage éternel. Le soleil lui donnera l'éclat des dieux, la lune lui prêtera son opalescence, les reflets irisants des non dits, des croyances silencieuses, des certitudes enfouies au plus sombre de l'âme.

-Ta beauté est autre, mon Lys, là où personne n'a réellement sut regarder, offrant, intacte, l'aurore à ma nuit.

Fierté endormie souriante dans l'inconscience, arrogance ensommeillée ricanante, supérieure et impérieuse, dans l'or mouvant. Un éclat tellement mortel qu'on en oublierait de qui il est né. Mais déjà, il s'échappe, se noie dans la douceur exalté, se fond au coeur de l'ondulation rythmique de l'aube résidant dans son regard.

Les artifices illusoires n'ont plus lieu d'être, ils s'éffritent en milliers de déchirures, s'embrasent au contact de la flamme qu'ils ne peuvent totalement comprendre, s'enfuient telles des ombres fugueuses devant la clarté qui se lève, insouciente et enfantine. Un soupir exalé comme un baiser alors que s'écoulent lentement des mots qui feront naitre la tempête.Il abaisse le rideau soyeux de ses cils pour cacher l'ouragan suave qui pourrait effrayer par son essence. Trop indomptable, trop sauvage dirait certain, laisser la bride sur le cou d'une tornade furieuse serait facile, mais l'erreur serait impardonnable. Le consentement est recueillit avec délicatesse, dans encore l'ombre de la meurtrissure, juste une ombre tremblante et hésitante néanmoins présente, helàs.

Un souffle d'air embaumant la rareté du jardin d'Erac se joignit a la danse, s'engouffrant dans les boucles mêlées de leur cheveux embrassés, ondulations entrelacées qui seront mattée par les doigts agiles et légers tandis que cède le lien de coton...Protection inutile que la soie sur la peau, ornement si indiscret, si trivial lorsque la lune elle même peut habiller l'idéale.Orfèvre d'argent qui drapera la pureté d'argent, de précieux et d'ombres délicieux. Spectacle qui lui sera interdit, mais dont il imaginera tout les reliefs et les contours. Chemins suaves et onctueux qui revèlent l'incomparable. Serait ce sacrilège d'oser y porter une main impure ? Ou au contraire un honneur offert ? L'esprit balance, ignorant ou génie inavoué peut être.

Lorsque le sombre des draps frémit lentement, lorsqu'il se tord languissant sous le souffle a peine éclos de ses désirs, lorsqu'il exale ses voeux dans un murmure a peine chanté...Quand, un à un, les pétales répondent a son appel, virevoltant dans l'air, entamant une danse qui s'achevera au creux d'un matelas de plume, quand un à un, ils effleurent et frolent la chair blanche en un millier de caresse aussi pure et voluptueuse que celle d'un ange, alors qu'un à un, ils chantent ce qu'ils savent d'elle, alors qu'ils redessinent ce qu'elle est pour ses seuls regards, décrivant la divine avec une langueur sensuelle, courbant leurs lignes de velours pour épouser leurs soeur de chair avant de mourir entre les draps. Il soupire, zéphyr troublé, murmure chanté sur le rythme libertin de ses langueurs. Il se saisit d'une main amoureuse sur sa joue, la portera là où dort les battements extatique de son coeur...Peau dorée contre blancheur immaculée...

-Apprends moi.
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeLun 25 Jan 2010 - 1:26

Ce n’était pas la première fois que Katalina connaissait l’intimité du partage d’un lit avec un homme. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour s’habituer à la présence d’Elyas dans son lit, et elle avait supporté les rares fois où il l’avait touché sans jamais flancher. Elle avait pu avoir un aperçu des nuits au côté de l’ancien duc de Serramire quand il l’avait gardée dans sa tente après son échange. Mais jamais elle n’avait été préparée à vivre une telle nuit, jamais elle n’avait imaginé connaître pareille félicité, pareille kaléidoscope d’émotions alors que se peignait sous son regard émerveillé les balbutiements d’une toute nouvelle histoire. Une main effleurait timidement le cadeau inestimable du sang-mêlé tandis que l’autre caressait tendrement sa joue. Quelques larmes discrètes s’étaient frayé un chemin le long de ses cils, mais c’était des gages de bonheur, bien différentes de leurs sœurs qui l’avaient lentement rongée. Son visage frôlait le sien, ses lèvres tutoyaient son oreille, laissant son souffle doucement la chatouiller, alors qu’elle attendait, tendue malgré elle, que continue la féérie entamée. Elle frissonna sous la caresse du vent, alors qu’Aerandir dénouait doucement son vêtement. Elle ferma les yeux, la respiration légèrement accélérée alors que naissait en elle autant d’émotions que de secondes écoulées. Finalement, quand la chemise de nuit glissa doucement le long de sa peau, elle n’esquissa pas un geste pour la retenir, mais elle ne fit pas plus d’effort pour accélérer sa chute.

La course du temps est capricieuse. Tantôt lente, tantôt rapide, elle s’affole quand on voudrait qu’elle s’arrête, et elle se fige quand on voudrait la voir s’emballer. Pourtant, Katalina voyait chaque seconde défiler avec une lenteur délicieuse, et se graver dans son cœur avec une précision irréelle. Elle était persuadée, alors qu’elle tentait de retrouver une respiration lente et contrôlée, qu’elle se souviendrait de chaque détail de cette nuit jusqu’à ce que Tyra l’emporte. De la douceur de ses doigts sur sa peau jusqu’à la sensation du tissu sur ses jambes, en passant par le bal envoutant de leurs respirations mêlées. Chaque détail s’inscrivait parfaitement dans la fresque idyllique, devenant ainsi une composante essentielle et irremplaçable. Elle avait soudain envie de se jeter dans ses bras, de les sentir l’enlacer pour ne plus jamais la relâcher. Elle avait envie qu’il la garde contre lui, protégée du reste, qu’il la rende inaccessible pour quiconque autre que lui. Mais elle ne bougeait pas d’un cil, craintive soudain de briser la magie de l’instant.

Car tout cela était réellement magique. La larme d’or qu’elle touchait toujours n’en était que la manifestation la plus évidente. Et puis, au terme d’une éternité, elle le sentit bouger. Malgré elle, elle se tendit encore un peu plus, maudissant par la même occasion son corps qui refusait de suivre son esprit dans la torpeur dans lequel il était plongé. Elle ouvrit les yeux juste à temps, contemplant le spectacle qui s’offrait à elle avant de le vivre pleinement. Sous son regard ébahi, des pétales sortis du néant convergèrent vers elle. Incapable d’esquisser le moindre geste, elle subit de plein fouet cet assaut d’un nouveau genre. Malgré elle, elle ferma de nouveau les yeux et laissa échapper un gémissement légèrement plaintif… mais surtout ô combien troublée…


« Arrête… C’est de la triche… »

Le souffle court, Katalina frémissait intensément, alors que le chant du sang-mêlé allié à ses caresses fantaisistes la mettait dans tous ses états. Aerandir était… magique. Il n’y avait pas d’autre mot. Du bout de ses doigts naissaient mille et une merveilles et de sa gorge jaillissaient les contes de fée. Quand finalement, tous eurent rejoint la douceur des draps, elle ouvrit les yeux, tremblante. Le Gardien guida sa main jusqu’à son cœur, et elle caressa doucement et par pur reflexe ce qui le séparait de ses doigts. Se laissant aller contre son torse, elle tenta de retrouver un semblant d’apaisement alors que sa main dessinait inconsciemment des formes archaïques et imprévisibles.

« Je ne pense pas avoir quelque chose à t’apprendre que tu ne saches déjà. »

Elle retint le « Toi, par contre… » qui lui chatouillait la gorge en déposant un léger baiser aux limites de la sienne, avant d’enfouir son visage dans son cou. Les sens exacerbés par la récente expérience qu’elle venait de vivre, elle sentait sa peau contre le demi-elfe, et ce contact la troublait d’avantage encore.

« Je perds la raison… »

Ou tout du moins, c’était l’impression qu’elle se donnait. Tout s’était teinté d’irréel, et il lui semblait vivre un rêve alors même que le déluge de sensations qui l’assaillaient lui prouvait le contraire. Non, elle ne rêvait pas, elle vivait son rêve. Elle l’accompagnait. Elle attendait la suite qu’il déciderait pour elle, et qu’elle accepterait sans doute sans même envisager le contraire, au vu de son émoi.
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeJeu 28 Jan 2010 - 17:57

-Tricher ?

Un léger rire imprime son rythme chaotique a son souffle, rire mutin et enfantin qui résonne avec la prestence d'un homme déjà fait. Un mélange qu'aucun être vivant ne pourrait reproduire tellement il est enfant du Gardien.

-Le simple plaisir de te voir m'est interdit, me reprocherais tu de contourner les règles de la nature ?

Défier Kyria, un acte que seul son égal peut se permettre, mais c'est un don qui lui fut offert, Arcam jette lui même les voiles qui dessine peu à peu le tableau envoutant. Lui si versatile et enfantin sait ce qui dort dans les coeurs, les désirs les plus fous, comme les souhaits les plus simple. Il sait les méandres et les chemins semés d'embuches, sait les voix silencieuses des âmes en perdition et plus encore celle qui résonne au sein de son Gardien. Est ce un hommage rendu ? Un cadeau ? Une offrande ? Lui seul pourrait le souffler au milieu de vos songes, mais Il aime cette marionnette qu'Il habite parfois, Il désire ce qu'Il ne peut avoir et dont Il goutera le reflet dans les rêves de celui qui lui est destiné. Ce qu'Il a créé, Il ne peut en jouir librement puisque cela lui e'st interdit alors, Il le donne sans ménagement, engendrant comme autant de diamant précieux les chants rares de l'Amour.

La chaleur se répand, submerge et entonne sa propre partition, les courbes et déliés s'épousent, s'unissent, se frôlent et s'impriment. Un tracé de flamme qu'il maitrisera autant qu'il le peu, il est trop tôt pour le déchainement, pour l'oubli. Ses doigts chantent la douceur de sa peau, murmure la pâleur, susurre la passion. Pourtant, il est délicat, respectueux, comme ce pelerin qui franchit pour la première fois le palier de son lieu sacré, un révérent qui s'incline devant ce qu'il sait être le l'incroyable...Parce que la Rose revèle ce qu'elle cachait, parce qu'elle chante l'improbable et l'infini, il sait que ce n'est que Juste et Vrai.

-Devant toi, je ne suis qu'un ignorant...

Parce qu'il sait quelles blessures la hante, parce qu'il sait ce qui saigne, il compte chaque jours les gouttes écarlates qui coulent de son coeur, de son corps meurtrit alors qu'il exalte la beauté de ce qui dort en elle. Il la guide sur les tracés de ce qui fait de lui un homme, il explore avec elle ce qui le défini, la peau, de miel et crépuscule, les monts et creux de force et souplesse, enivré par le parfum qui émane d'elle. Le jasmin glissa sa fragrance au creux de son cou, la rose pare ses cheveux d'un parfum presque effleuré...Ses boucles qui l'enchantent et ravient son âme.

-Apprend ce que je suis...Apprivoise ma peau...Enivre toi de ce qu'elle exalte...Dompte la chair et le sang....Fais toi maitresse de ce que je t'offre.
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeVen 29 Jan 2010 - 21:50

Qu’elle aimait son rire. Jamais elle n’avait attaché autant d’importance à quelque chose d’aussi banale qu’un rire, mais la douce sonorité qui s’échappait de ses lèvres souriantes la ravissait plus que de raisonnable, et elle savait instinctivement qu’elle serait prête à beaucoup pour le faire résonner encore et encore. Se laissant portée par les événements, elle ne comprenait plus trop ce qu’elle faisait, s’enivrant de la sensation de sa peau contre ses vêtements, rêvant timidement de goûter à la sienne sans pour autant oser franchir le pas. Adolescente encore dans les jeux de l’amour, elle les découvrait avec la ferveur et l’admiration d’une enfant qui obtiendrait enfin une chose convoitée depuis assez longtemps pour avoir oublié à quand cela remontait.

« Pourtant… Tu ne m’as jamais vue aussi nettement. »

Une pensée inédite l’effleura subitement. Comment Aerandir la voyait-il ? Deux des personnes les plus importantes de sa vie étaient aveugles, et elle ne s’était jamais demandé comment elle pouvait être perçue. Mais ses questions furent vite balayées par ses caresses et les frissons qu’elles faisaient naître. Sa respiration s’accélérait légèrement à chaque fois qu’un de ses doigts s’égaraient sur sa peau nue, et elle avait depuis quelques temps déjà fermé les yeux, se privant de sa vue pour mieux ressentir son toucher. Elle en avait complètement oublié la raison de sa venue… Elle avait voulu affronter une crainte mais découvrait contre toute attente que son pire démon n’était qu’ombres et qu’il suffisait d’un peu de lumière pour les faire fuir. Et c’était une véritable illumination qu’elle était en train de vivre, enivrée de caresses, bercée par des paroles qu’elle n’était plus en état d’appréhender totalement. Son Gardien était un être sibyllin, ses paroles étaient bien souvent lourdes de significations. Bien souvent obscures, ses messages étaient à décryptés si l’on voulait en saisir toute la portée, et toute la beauté. Il ne voulait pas apprendre d’elle, non…

Il voulait qu’à sa façon, elle le voit. Timidement, ses mains glissèrent le long de sa tunique, effleurant la peau qu’elle protégeait. Elle avait ouvert les yeux, et ne quittait plus du regard les iris dorés du demi-elfe, sans savoir réellement ce qu’elle y cherchait. Un encouragement, un signe, une quelconque aide ? Ses doigts se saisirent de l’étoffe et la remontèrent doucement, très doucement, non pas mus par une quelconque envie de le faire languir mais retenus par l’hésitation et la peur de mal faire. Mais elle tâcha de le satisfaire, caressant tendrement son ventre et ses flancs à mesure qu’elle les découvrait, sans jamais le quitter du regard.

« J’ai l’impression de redevenir une adolescente… » murmura-t-elle, définitivement conquise.

Se penchant, elle embrassa son torse à peine découvert, alors que ses mains se saisissaient doucement des siennes et les serraient tendrement, communiquant par la même occasion son trouble. Tremblant des pieds à la tête, moins de froid que d’émoi, elle suivait son cœur, qui lui murmurait quoi faire, aussi indécis qu’elle mais néanmoins déterminé. Lovée contre lui, elle sentait le désir qu’elle faisait naître, le frôlant parfois quand elle bougeait légèrement… Mais cette découverte ne l’effrayait plus, la peur s’était envolée à l’instant où il l’avait pris dans ses bras. Et elle n’était pas plus épargnée qu’Aerandir par la chaleur envahissante, délicieuse et tentante.
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeLun 1 Fév 2010 - 23:33

-Le temps n'est plus...Regarde le suspendre sa marche pour me permettre de chanter ce qui demeure a jamais le trésor imprimé en mon âme.

La douceur s'ancre dans les mots, les entoure d'un voile d'ardent matiné de tendresse. Une douceur enflammée qui guidera ses gestes, peindra a ses caresses les flammes et le miel. L'acte est suprême tant son hésitation est pudeur. Pourtant les jeux de l'amour sont légions au coeur des hommes. La mémoire, les souvenirs ne sont qu'un reflet d'une expérience qui n'est rien. Oublie l'acte égoiste qui ne sera qu'appropriation de ton corps, donne en sachant recevoir, reçoit en sachant donner, parce que l'harmonie idéale n'e'xiste que dans l'ame des amants érudits et passionnés. Que dans le coeur des touchés d'Arcam. Sans lui, le désir et l'amour ne serait que cendres jetés aux vents contraires. Glace et vide, voilà ce que serait la vie et le don fait a son Serviteur n'est que brasier innocent et tentateur. Il sait l'offrande parfaite des instants éphémères. Il sait l'ardeur réfrénée, il sait les liens qui l'empeche d'exploser dans toute sa gloire, juste un soupçon de pudeur, un grain de peur, juste rien aux prunelles incandescentes de sa douceur déployée. Il porte a ses lèvres l'éclat noir d'une mèche parfumée, en inspire la fragrance, apprend la senteur subtile et unique. Il écoute la musique de ses soupirs, la valse de son hésitation, le désir qui se cache au creux de ses lèvres. Chaque notes n'est que le tout d'une nouvelle partition, écrite selon leur propre tempo, un diapason unique et versatile a leur image. Il la laisse danser à l'envie, ne brusquera pas le désir comme il le laissera s'épanouir telle une fleur nouveau née sous la lune ardente. Nulle soumission, nulle domination, juste un partage parce qu'il ne peut en être autre. Parce qu'il est cet assoiffé qui découvre la fontaine tant désirée, il est ce pelerin qui, les mains en sang, trouve sa déesse ancrée dans la terre, il est...juste un homme devant la plus grandiose des créations divines. L'esprit pose un genoux en terre face a l'éclat sans pareil, il ne peut que se prosterner, impuissant face a celle qui possède, impérieuse, les rênes du monde.

Il frissonne, s'émerveille à nouveau du don merveilleux qui fut offert aux peuples, il en goute la saveur sucrée dénuée d'âcre, il sait la rondeur et l'opulence et oublie le sang et la furie. Il n'est qu'un ignorant devant la courbe d'une épaule, il n'est qu'un innocent face a la cambrure d'un dos fin, il n'est qu'humble explorateur partit a la conquête de la plénitude d'un sein, un profanateur sur la douceur d'une cuisse. Il s'applique a effacer les autres, la trainée brunatre de l'outrage, le sillon sanglant de la violence, la brisure impalpable. Ses doigts effleurent les boursouflures de l'humiliation, contours rugueux et acides, une signature qu'il excècre, qu'il vomit mais qui fait partie de son Lys malgré l'ignominie, une partie d'elle qu'il n'effacera pas, qu'il ne peut, qu'il ne veut, lui, il s'imprimera plus fort. Il sera cette silhouette dansante dans ses iris, ce chant effleurant ses lèvres, ce songe qui s'épanouira dans la nuit, cette voix qui murmure a l'orée du sommeil...Il sera tout cela et plus encore. Il se découvre égoiste d'arracher ce trésor aux autres, de la protéger de leur regards, de leur chuchotements, mais qu'importe, il sera l'Absolu.

-Nul ne saura poser le regard sur toi sans subir l'orage.

Souveraineté en ses paroles, possessivité née des liens d'airain qui se nouent, un à un, lentement, surement, indéniablement...éternels.
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeSam 6 Fév 2010 - 21:35

Elle pourrait avoir froid, elle devrait avoir froid, en cette nuit de printemps bénie par Arcam. Pourtant, elle avait chaud. Paradoxe évident de celle qui s’offrait à la fraîcheur des ténèbres dans les bras de l’aimé. Devenu son vaisseau, mu par sa propre volonté, il pouvait l’emmener là où il le souhaitait, elle était persuadée qu’elle suivrait sans se poser de question. Parce qu’il était Aerandir, parce qu’il avait prouvé bien des fois qu’il n’était pas de ceux qui lui imposeraient leur volonté, elle lui avait laissé ce droit. Elle se figea pourtant quand il effleura sa cicatrice. Note discordante dans la symphonie qui s’était installée, ce simple geste la ramena quelques secondes à la réalité, alors qu’elle prenait conscience de l’endroit où elle était et de ce qu’elle faisait. Le torse nu du demi-elfe la narguait, la tunique qu’elle avait elle-même enlevée reposait un peu plus loin. Des images auxquelles elle n’aurait pas voulu penser dansèrent quelques secondes devant ses yeux, même après qu’elle les eut fermé.

La voix s’éleva alors, calme, rassurante, apaisante, et pourtant mue par une détermination palpable. Ce qui dit son Gardien était teinté d’une possessivité certaine, et pourtant, cela ne la dérangea pas. Peut-être parce que, en les prenant au sérieux, elle ne les prenait pas dans leur sens premier. Elle l’imaginait mal l’enfermer dans une cage dorée, depuis qu’elle l’avait rencontré il avait tout fait pour l’aider à s’épanouir et ce serait ruiner ses propres efforts que d’agir ainsi.

« Peu importe les autres, puisqu’il n’y a que toi. »

Il éveillait en elle des sensations méconnues, qu’elle exhumait sous un nouveau jour. Elle chassa de son esprit tout ce qui n’était pas lui, tout ce qui ne les concernait pas. Elle garda juste l’essentiel, ce qu’ils avaient vécu, ce qu’ils avaient partagé. Elle conserva le beau, l’heureux, l’idéal, et les admira se fondre avec la réalité. En cette nuit qui commençait à peine, alors que presque tous s’en étaient déjà allés au sommeil dans la maisonnée du Roi, il n’y aurait qu’eux. Que leurs étreintes, que leurs découvertes, que leur communion, enfin. L’avait-elle attendu, cette lune entre toutes, ou bien la découvrait-elle avec surprise et ravissement ? Elle ne savait plus vraiment.

Enhardie par les succès de son aimé, elle s’appliqua à tenter de lui rendre la pareille. Ses gestes se teintaient de l’hésitation de celle qui découvre… ou redécouvre, dans son cas, mais ils étaient sincères. Le hasard avait voulu qu’elle soit marchande avant d’être femme, qu’elle soit noble avant d’être épouse, et le passé la laissait inexpérimentée face aux jeux de l’amour. Mais elle apprendrait, n’avait-elle pas, objectivement, le meilleur des professeurs ? Ses lèvres goutaient sa peau, apprenaient sa saveur et y prenaient gout. Ses doigts caressaient son torse, déviaient vers son ventre, à tâtons. Ses jambes se mêlaient aux siennes, cherchaient leur contact, découvraient le résultat de ses efforts. Elle n’était pas naïve, elle savait ce que cela signifiait, savait ce à quoi elle s’exposait en continuant, mais ne s’arrêtait pas.

Il avait effleuré sa marque de la honte, aussi resplendirait-elle d’une gloire nouvelle quand il effacerait définitivement les fantômes jadis obsédants, désormais dérangeant, des atrocités commises au nom bafoué de la virilité.
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeJeu 11 Fév 2010 - 23:23

La lune elle même semblait se voiler de pudeur, dissimulant a sa vue l'improbable union. Timide astre qui offre l'obscurité, baignant le théatre d'une douce torpeur ensommeillée. L'onde glisse suavement sur la couche, mais se fera discrétion pour ne pas déranger l'image idéale. Arcamenel rit, petit diablotin enfantin du cadeau qu'il a offert, satisfait de son jeu. Il a oublié ses terribles colères pour ne laisser fleurir qu'un sourire. Changeant comme les mers du sud, il a fait taire les indomptables typhons pour ne laisser d'un vent sulfureux, étrange dieu aux reflets multiples qui agit selon sa propre volonté. Puis a son tour il s'efface des consciences, se fait spectateur aveugle et braque son regard sans âge sur le néant qui l'entoure, chantonnant une litote sans nom.

Le Serviteur s'enchaine lui même aux affres de ce qu'il provoque si facilement. Esclave consentent, pelerin provoquant. Il offre l'éclat et la lumière de la vénération. Il ne brusquera pas, il aimera pleinement et totalement, signera sa reddition avec son propre sang, éveillera les sens brutalisés, baffoués, les laissera libre de vibrer sous l'acceptation. Il menera la danse, intemporelle et éternelle, celle qu'entame chaques nuits les amants, une danse aussi vieille que le monde, rythmée par les soupirs et les cris. Il écrira pour eux, pour elle, lui ouvrira la porte inébranlable des univers passionnés, redessinera les contours de son âme, savamment et suavement. Douceur et sensualité en teintes maitresses de ses gestes, de ses lèvres et de ses mots, litanie entêtante. Il chantera la femme qu'elle fut, celle qu'elle est et celle qu'elle sera, adorera la déesse qui dort en elle avec l'ardeur d'un humble servant.

Les voiles invisibles de l'irréel s'écartent, livrant un monde né d'eux, enfanté dans les soupirs et les promesses muettes. Nouveau né fragile qui demandera un don total, qui réclamera l'abandon dans un cri affamé, avide d'amour et de passion. Ils sont une ode au créateur des merveilles, son plus parfait tableau, une esquisse unique qui ne s'animera qu'avec la caresse de sa peau. Un soupir et s'incline les puissants, soufflés, un mot et plieront les rois dans une supplique unique. Il les entrainent au coeur même de l'ouragan délicieux, sera le guide approuvé et désiré jusqu'à ce que le soleil se lève...

Astre scintillant qui supprendra les amants de son oeil rieur et indécent...Il a aimé. Il a adoré. Il a veneré. Il s'est offert tout entier et a exigé, a prit sans concession, voleur attendu et voulu. Il ne sait se contenter de miettes, il ne sait la modération. Entier dans la haine, entier dans l'amour, ainsi est le Serviteur, ainsi agira-t-il, esclave a son tour des liens qui le lient. Cadeau fascinant, langoureux et généreux qui lui fut offert, il saura l'adorer. Ainsi se scelle la promesse faites au néant alors, qu'insidieux, le sommeil s'invite, jettant sur son regard aveugle une étole d'oubli, un chappe de rêve, un sourire aux lèvres.
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MessageSujet: Re: Au clair de lune | Aerandir   Au clair de lune | Aerandir I_icon_minitimeSam 13 Fév 2010 - 13:22

Katalina dormit bien, cette nuit là. Du moins, quand le temps fut au sommeil, tout du moins. Elle aima Aerandir comme jamais elle n’avait aimé personne, et il l’aima comme jamais personne ne l’avait aimé. Elle se découvrit câline, attentionnée, passionnée même. Timide, aussi, déboussolée par tant de sensations et d’émotions. Joie, bonheur, plaisir, désir… Tout s’était mélangé, donnant un sentiment de pure extase que rien n’était venu troubler. Si bien que même quand les corps s’apaisèrent, engourdis par une fatigue délicieuse, elle ne s’endormit pas. Nue toujours, blottie contre son Gardien, cherchant sa chaleur plus que celle des draps qui les recouvraient, elle avait posé sa tête contre son cœur et avait caressé son torse, paresseusement. Bercée par les battements sourds et réguliers, elle avait longtemps oscillé entre sommeil et somnolence, avant de sombrer définitivement.

Ce fut la douce chaleur du soleil qui la réveilla. Doux retour à la réalité, en vérité. Depuis quand l’astre solaire dardait-il ses rayons ? Elle aurait été bien incapable de le dire. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’il s’était frayé un chemin par la fenêtre, et qu’il baignait de sa blanche lumière le torse du demi-elfe… et celle qui s’en était servi comme d’un oreiller une bonne partie de la nuit. Quelques minutes encore, et il aurait atteint son visage. Les cheveux ébouriffés, dispersés autour d’elle telle une auréole fragmentée, elle ne bougea pas toute suite. Les fantômes de la nuit passée l’enlaçaient, joueur, se rappelant à elle sans réel ordre chronologique… Mais la chronologie avait-elle un sens ? Ou une quelconque importance ? Elle s’était envolée quand elle avait rejoint ses bras, et s’était laissée portée dans le ciel de ses étreintes. Peu importe que ses mains se soient attardées sur son sein droit avant son sein gauche, les deux avaient été contentés, et il en allait de même pour le reste de son corps… et pour son âme transportée.

Relevant à peine la tête, elle l’observa, l’admira. Il était si beau, si… magique. Les pétales de roses recouvraient toujours leur lit douillé, et elle en attrape un du bout des doigts, avant d’en respirer l’arôme. Comment avait-il fait tout cela ? Elle n’aurait jamais cru qu’il était capable de créer un tel conte de fée, de le chanter avec tant d’aisance et de le faire naître avec autant de facilité. Mais le résultat était là, et elle ne pouvait que s’incliner devant le maestro qu’il était. Avec tendresse, elle caressa la joue de l’être aimé avec sa propre création. L’éclat de rose, infime fragment de la fleur de passion, effleura la peau, dérivant doucement, sans réel but. Bougeant doucement, Katalina se mit à sa hauteur et enfouit son visage dans son cou, y déposant un léger baiser. Toujours avec la même douceur, elle remonta sur sa joue, et recommença, avant de s’approcher doucement de ses lèvres et laissa ses lèvres à elle les effleurer… Embryon d’un baiser qu’elle lui donnerait bientôt, dès qu’il serait éveillé.

« Melethril… Amour... » murmura-t-elle, à quelques millimètres de son visage.

Elle avait surement des tas de choses à faire. Il y avait si longtemps qu’elle laissait de côté des choses qui jadis lui paraissaient fondamentales. Elle ne savait même pas dans quel état se trouvait réellement sa fortune et l’empire qui s’était construit autour, ni même les détails de ce qu’avait pu en faire Trystan. Mais ces préoccupations n’étaient plus les siennes, elles lui paraissaient si lointaines. Elle caressait presque l’idée de rendre tout à son père, qui ne s’était jamais vraiment remis de la façon dont elle s’était arrogée l’héritage de sa famille.

« Almareä Aurë. Bonjour. »

Pourquoi parler ainsi la langue des Aînés ? Elle n’en savait trop rien, ne le faisait même pas sciemment. Peut-être parce qu’elle l’avait parlée pendant une saison entière, et qu’elle la trouvait incroyablement belle, chantante, presque envoûtante. Elle esquissa un léger sourire, se rendant compte que ses cheveux tombaient sur le visage d’Aerandir, le recouvrant presque totalement. Elle le protégerait des rayons du soleil, de cette façon. Mais quand même…

Elle allait vraiment finir par le réveiller.
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