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 Faye Messaliera [Voleuse, dirieane d'une partie de Naelis]

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Faye Messaliera
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Faye Messaliera


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MessageSujet: Faye Messaliera [Voleuse, dirieane d'une partie de Naelis]   Faye Messaliera [Voleuse, dirieane d'une partie de Naelis] I_icon_minitimeSam 26 Déc 2009 - 22:02

« Elle est comme un jouet qui se débat, luciole tremblante dans la tourmente. »

    Nom/Prénom :
    Faye Rheanie Messaliera, plus communément nommée Faye. Dans la ville de Naelis, la plupart des gens, pris d’affection pour la demoiselle, l’appelle « Mademoiselle Messaliera », ou « M’zelle Faye ».

    Âge :
    30 ans.

    Sexe :
    Féminin.

    Race :
    Humaine.

    Particularités :
    Faye n’a aucune réelle particularité. Enormément de rumeurs courent sur elle, comme par exemple qu’elle serait plus attirée par les femmes que par les hommes, qu’elle possède une extraordinaire collection de poisons et de drogues, ou qu’elle serait en réalité une traîtresse alliée avec le tyrannique ; on va même jusqu’à chuchoter qu’entre elle et Feriwyr, il semble y avoir quelque chose, ce qui parait hautement improbable. Entre autres... A vous de démêler le vrai du faux.

    Alignement :
    Totalement neutre. Certains diraient qu’elle a des penchants positifs, d’autres négatifs.. Mais elle reste neutre.

    Métier :
    Elle est clairement la … dirigeante officieuse d’une partie de Naelis.

    Classe d'arme :
    Corps à corps.

    Équipement :
    L’équipement de Faye se compose d’une large ceinture à sa taille, ornée d’une dizaine de dagues de lancer, fines et très simples d’apparence. Très habile pour les utiliser, Faye sait cependant très bien manier les épées, et en possède une qu’elle garde également rangée dans son fourreau. Chez elle s’entreposent de nombreuses armes, dons récupérés grâce aux pillages du cœur historique et des ruines de Naelis. Elle n’a pas d’armure à proprement parler, trouvant ces combinaisons détestables – elles lui donnent de l’urticaire et l’étouffent -. Etant de nature sournoise et presque paranoïaque, Faye possède une collection assez impressionnante de poisons et de drogues. Enfin, c’est une rumeur, mais on a apparemment déjà entendu parler de mystérieux empoisonnements inexpliqués ...

    Description physique :
    Faye est une jolie femme, indubitablement. D’une taille respectable pour la race humaine, son mètre soixante-quinze lui vaut d’être une femme qui domine physiquement parlant les foules. Son poids en accord avec sa taille, reste plus qu’acceptable : bien qu’à défaut d’être excessivement souple et contorsionniste, l’humaine a quelques notions de force, de résistance physique et d’agilité qui se traduisent par un ventre aux abdominaux assez secs et de petits muscles saillants lorsque contractés dans un effort intense. Sa démarche trahit également sa condition de voleuse : fluide et discrète, elle peut se targuer d’être une bonne voleuse. Son teint légèrement hâlé témoigne des nombreuses heures passées sous le soleil écrasant des terres Miradelphiennes. Détestant l’enfermement, Faye a toujours préféré côtoyer les chaleurs suffocantes, et ne supporte absolument pas le froid, ce qui explique qu’elle se vêtit souvent très chaudement en période neigeuse, et que ses tenues peuvent à contrario être à la limite de l’indécence dès que le soleil pointe son nez.

    Son visage porte des traits simples et expressifs, et ses sourcils taillés à l’oblique rendent son regard plus acéré et sarcastique qu’il n’y paraît, donnant l’impression que Faye est constamment sceptique ou pensive. Ses yeux, d’ailleurs, aux prunelles d’un profond miel mordoré, sont généralement surlignés de fards aux tons froids et orientaux, ou parfois simplement ourlés d’un fin trait noir et propre, ce qui renforce l’étincelle mystique et ténébreux de son regard perçant. Sa longue chevelure s’accorde avec les tons de ce faciès, et d’un noir, aux reflets quasiment bleu pétrole. Quant à ses lèvres, fines et menues, elles s’articulent souvent lors de grands monologues enflammés et passionnés, sa voix aux tons chauds et claironnants étant capable de prendre des tons insoupçonnés, pouvant se faire menaçante et enjôleuse la seconde qui suit. Malgré ces originales teintes naturelles et ce timbre chantonnant ... Rien d’excessivement raffiné dans les tenues qu’elle arbore. Faye se contente de pantalons amples resserrés aux mollets, de corsets tout au plus rattachés par un lourd collier de perles artisanales, d’étoffes évoquant les danseuses des contrées lointaines, insulaires et exotiques, ou parfois de hauts simples et basiques. Ses vêtements restent généralement les plus sobres possibles, bien qu’elle reçoive beaucoup de présents faits mains de la population qui la soutient. Elle est donc bien plus riche de toutes ces valeurs sentimentales et solides que d’argent, de pierres précieuses et de superficialités ... Même si comme nous le verrons plus tard, Faye est loin de cracher sur une soupe de diamants.

    Description mentale :
    Faye a vécu beaucoup de choses dans sa courte existence, et comme chaque personne dont la vie a été mouvementée, la jeune femme en garde des séquelles dont son caractère ne se séparera sûrement jamais.

    Grande oratrice, elle aime parler, se confier, et discourir est une des choses dans laquelle elle excelle particulièrement. C’est surtout son talent pour jouer la comédie et son expansivité croissante qui la rendent attachante et émouvante : elle sait être une de ces victimes de drames douloureux sans tomber dans l’excès du pathos, faire rire sans en devenir elle-même ridicule, et a le charme suffisant pour attiser les convoitises sans se transformer en allumeuse vulgaire et sans saveur. Bien loin des clichés de la fille à papa qu’elle put être il y a un temps, Faye est une femme libre, qui aime ses proches, les chérit et les défendra jusqu’à sa mort s’il le faut. Cherchant toujours à privilégier ses intérêts et ceux des siens, elle a horreur des gens égocentriques, elle-même sachant toujours se rappeler d’où elle vient et ce qu’elle a commis. Loin d’ignorer ses propres erreurs, elle est persévérante et ambitieuse, usant de ses propres torts pour écraser ses adversaires. Adversaires ... Elle s’en attire autant que d’amants et de fervents adorateurs, surtout à cause de sa franchise et de son verbe adroit et tranchant. Pendant longtemps elle s’est entraînée d’arrache-pied, et les nombreux efforts, la droiture drastique qu’elle s’impose montrent ô combien Faye tient à rester une femme sur qui l’on peut compter. Pour elle plus que pour quiconque, obtenir la confiance d’un peuple et d’une personne est important. Cependant, son impulsivité et sa facilité à laisser exploser ses émotions la rendent assez agressive, lunatique, et peuvent lui valoir des colères monumentales et parfois exagérées. Ne se laissant aucunement dominer par une personne autre que sa propre morale, Faye a horreur des gens égocentriques et n’hésite pas. Quitte à devoir en venir aux mains, cette jeune dirigeante ne prône pas la violence, mais ne l’exclut pas de ses possibilités quand il faut en découdre, n’étant jamais contre ces doses d’adrénaline et ces coups de sang. Energique et vive, Faye n’a qu’une seule véritable obsession derrière cette facette – sincère mais partiellement erronée - : le pouvoir. Tous ses buts, ses motivations et ses causes se rejoignent en un nœud étroitement serré et indestructible, et Faye ne rêve au fond que d’une grandeur et d’acclamations, de popularité, de puissance. Elle reste une bien mauvaise perdante et même si elle encaisse aisément les échecs, c’est dans l’unique but de se renforcer et d’être la plus effroyable possible face à ceux et celles qui s’opposent à son ascension.

    Faye mène par ailleurs son petit « fief » d’une main de maîtresse, évoquant les clans de crapules et de brigands de la digne et ô combien célèbre Dross : elle ne laisse pas facilement les intrus et les pièges leur tomber dessus, veillant cependant à satisfaire son peuple et à voir leurs vies se développer, leur bonheur éclore et leurs haines attisées envers les personnes à haïr. Au fond, et ce même si la jeune femme ne voudra jamais se l’avouer, elle est une très bonne manipulatrice, jouant sur l’affectif et le sentimental sans réels scrupules. Cruelle avec qui sait l’être envers sa propre personne et violente quand elle n’a plus d’autre choix, Faye a une sainte horreur du mensonge et des gens égocentriques, capable de se laisser aller à des pulsions peu recommandables. Elle considère qu’il n’y a pas plus sot que celui qui se considère surpuissant ; et, par dessus tout, Faye ne se laisse plus facilement approcher par la gente masculine plus que de raison. Devenue la sauvage farouche et indomptable qu’elle n’avait jamais encore été, il est à présent peu recommandé de tenter d’obtenir le corps et le cœur de la voleuse – de son plein gré ou non -, à moins que vous aimiez les déceptions et les représailles ... Douloureuses.

    Histoire :
    Bien avant le carnage, bien avant le sang et les explosions, bien avant cet infâme désordre, à Naelis, il y eut une époque où un calme relatif existait, où la population cohabitait, où la sérénité avait encore des droits et où les ruines n’étaient qu’hantées du mysticisme du passé ombrageux de la cité. Il fut un temps où cette ville était contrôlée par la main habile et lourde d’un quadragénaire du nom de Roderick Messaliera.

    Roderick était un de ces hommes forts de caractère et de trempe. Souvent bien insensible aux malheurs des riches bourgeois et plus concerné par ceux de la basse populace, il avait soif de guerre et de revanches éternelles et innombrables, et sa tendance belliqueuse le poussait à des dépenses excessives militaires pour protéger Naelis. Il avait, à défaut de développer un commerce florissant ou de laisser s’enrichir un peuple quelque peu sur sa faim, des défenses à faire pâlir bien des villes humaines. Son côté stratège était dominant, tout autant que sa proximité avec le peuple. Il était cependant assez sournois pour parvenir sans trop de difficultés à rendre ses rencontres avec les hauts dirigeants Drows de la contrée d’Ithri'Vaan plus agréables que ceux qu’ils étaient réellement : une insupportable corvée où l’on pouvait facilement tout perdre en quelques mots, et en quelque tranchant d’épée contre la gorge.

    Un homme aussi tacticien ne pouvait guère s’éprendre d’une de ces douces et insipides courtisanes dont l’intelligence et la culture n’égalaient pas ou peu celles des grandes amphores qui ornaient le palais de Roderick. Non, il lui fallait une femme d’action, vive et imprévisible. Leur relation serait fusionnelle, certes houleuse, mais il l’aimerait, c’était certain, parce qu’elle serait capable de lui opposer une résistance farouche sans pour autant pouvoir se passer de lui bien longtemps – l’inverse ne semblait pas envisageable, car dépendre d’une femme eut été une véritable faiblesse pour lui -. C’est à cette période où l’homme songe à une descendance et à une épouse que Roderick rencontra « Rhea ». La dite Rhea se nommait en réalité Rheanie. Flamboyante blonde aux yeux de miel, son énergie n’avait d’équivalent que sa fougue au combat, et elle était d’ailleurs redoutable à l’escrime au point qu’elle en tenait une des petites maisons d’arme de Naelis. Celle-ci, réputée, accueillit un beau matin la visite de Roderick, qui fut frappé par tant de similitudes avec l’idéal féminin que son esprit lui avait inconsciemment forgé. Il en tomba littéralement amoureux.

    Les noces furent bien vite annoncées et célébrées dans une pluie de riz. Jamais on ne vit plus belle figure dans Naelis que ce couple là, la jeune et jolie Rheanie portant déjà dans son ventre couvert de belles étoffes soyeuses en provenance de Langehack la vie, signe d’un mariage consommé bien plus rapidement que prévu. Mais qu’y pouvaient-ils ? La réalité se lisait clairement dans le regard ambré et celui céruléen de Roderick : la passion était intense, et ce fut sûrement pour cela que la chute n’en fut que plus dure quand Rheanie disparut quelques jours après avoir accouché. On raconte qu’une dispute avait éclaté entre les deux conjoints, et que Roderick avait attenté à la vie de la belle. D’autres disent tout simplement que Rheanie n’avait jamais été préparée à être mère … Et les plus mauvaises langues murmurent que la jeune femme avait trompé Messaliera père, et qu’il ne serait donc même pas le géniteur du rejeton.

    Force fut cependant de constater que l’enfant qui venait de mettre ses deux pieds ridiculement petits dans la cité de Naelis, avait bien des traits communs à Rheanie ... Et à Roderick. Par respect et en souvenir de la mère – bien qu’elle eut lâchement abandonné le père et la fille -, on baptisa le bambin Faye Rheanie Messaliera. Et dès ce jour, le père s’ appliqua à fournir la meilleure éducation qui fut pour sa fille. Pour qu’elle ne devienne pas comme Rhea, qu’elle ne soit pas cette image obsédante que son esprit amoureux et écorché vif lui reflétait. Cette femme libre, passionnelle et pleine de force et de convictions. Une jeune adolescente entière, qui malgré tout, se dessinait dans le portait de cette enfant sans mère. Beaucoup d’habitants la virent immédiatement d’un bon œil, évidemment de par son physique avantageux et cette même faculté qu’elle avait à, tout comme sa génitrice, se rendre à l’écoute et proche des gens. Souvent, la demoiselle partait toute la journée, vêtue telle une de ces marchandes d’allumettes médiévales, et vagabondait au gré des rues, découvrant les gens, passant des heures à jouer avec les petits, à se chamailler avec les jeunes garçons, à aider les anciens de Naelis. Dévouée sans pour autant considérer que la vie que son père infligeait à Naelis fut juste et agréable, Faye découvrait dans chacun de ses périples les erreurs commises lors du règne de Roderick. Et plus elle grandit, plus sa volonté féroce de changer tout cela et de rétablir l’équilibre s’intensifiait.

    A contrario, Roderick s’épuisait, se laissant mourir, s’abandonnant à la déchéance de l’homme. Il devenait austère, beaucoup moins bavard, et la vision de sa fille lui rappelait tant son ancienne épouse enfuie qu’il évitait au maximum la présence de Faye, la laissant seule dans le grand château de Naelis.

    Peut-être fut-ce là l’erreur du père envers son enfant.

    Car dans l’ombre, tapis, prêts à attendre le moindre faux pas, le petit écart qui permet de se faufiler dans l’ouverture béante, les prédateurs et les prétendants au titre profitent de toutes les occasions, saisissent tous les moyens. Et peu importe qu’il faille sacrifier certaines jolies têtes.

    Feriwyr Dreiv venait d’être nommé par un Roderick en déclin en tant que chef de la garde. Et bien que d’ordinaire peu attentive quant au devenir des soldats formés par son père, le regard de la toute jeune femme qu’elle venait de devenir fut irrémédiablement attiré par le physique sculptural de l’éphèbe que Feriwyr avait pu être en ce temps-là. Beau et séduisant pour beaucoup des filles de Naelis, il l’était à n’en pas douter. Mais c’est pourtant vers la jeune Messaliera que son attention entière s’était portée. Ou plutôt son intérêt, pour être exact.

    C’était lors d’un de ces conseils où généralement Roderick convoquait les hommes les plus importants afin de parler stratégie autour d’une bonne bouteille. Avec le temps le nombre de lites ingurgités avait doublé, et la méfiance coutumière et intelligente du chef de Naelis s’était éteinte, laissant place à un relâchement certain. A la fin d’une de ces interminables réunions, Feriwyr en avait profité pour filer, ayant entraperçu l’ombre sournoise de la jeune Faye filer au-dehors. Il l’avait prestement rattrapé, prétextant l’envie d’aller prendre l’air en sa compagnie.

    Les premières heures de leur rencontre furent étranges : Faye ne savait pas vraiment sur quel pied danser, peu habituée à ce qu’un homme l’observe et s’attarde sur elle pour autre chose que les futilités des chicaneries entre adolescents. Non pas qu’elle était comme ces jeunes vierges effarouchées, elle avait cependant du mal à concevoir qu’on puisse bien s’intéresser à elle pour ce qu’elle était. Mais Feriwyr ne lâcha jamais prise, et lui montra, ou du moins lui fit miroiter l’idée d’une confiance totale et d’une amitié qui évidemment resterait ce qu’elle était. Cette amitié devait cependant être capitale pour lui tout comme pour elle. Quand ils avaient abordé le sujet, c’était une fois de plus en fin de soirée, sous une chaleur moite de fin d’été.

    Feriwyr avait parfaitement saisi le trouble de la jeune fille, et il s’en était joué : elle lui avait confié, dans un état de faiblesse dû aux avances de plus en plus explicites du jeune capitaine, qu’elle ne supportait plus de savoir le destin d’une ville aux mains incontrôlables de son père, vieilli et abîmé. Elle voulait le remplacer. Et bien sûr, Dreiv se proposa, tel un chevalier servant prêt à l’aider et à faire s’accomplir le nouveau règne… A la condition ultime que bien sûr, Roderick Messaliera devait être renversé dans les règles de l’art, et que leur accord se fasse le plus discrètement possible.

    Condition que Faye accepta.

    Il s’en suivit un long moment, où la relation entre les deux compères ne fut plus bornée à ce qu’elle était supposée être : la rumeur enflait, et ni Faye ni Feriwyr ne démentaient, se contentant de rester plus ou moins silencieux face aux non-dits. Et sur le même rythme, le coup d’état était en marche, chaque rouage se déclenchant, la mécanique implacable et fatale avançant jusqu’à atteindre le jour fatidique et tant redouté ...

    C’était devant des centaines de gens. La foule était bruyante, acclamait son chef, qui, d’un pas lent, mais d’une prestance toujours aussi exacerbée par le regard lointain de Roderick – drapé dans ses plus belles étoffes -, se dirigeait vers le perron du palais, prêt à déclamer les premiers vers d’un nouveau discours à la gloire de Naelis, de la vie de cette ville qui connaissait ces derniers instants de répit ...

    Car soudainement, venu de nulle part, le corps du dirigeant s’arc-bouta dans un mouvement brusque, son buste malmené par l’âge se tordant dans un angle étrange et anormal, avant de s’évanouir au sol dans un concert de hurlements de douleur de la foule et de la victime. Ses yeux roulèrent un instant dans leurs orbites avant que l’homme ne convulse ... Pour finalement cesser de se mouvoir, se figeant dans l’air comme le choc et la stupeur qui avaient envahi l’endroit, devenu silencieux comme un mort. Faye avait assisté à la scène, au loin, cachée par une des deux larges portes du palais, les lèvres pincées. Elle s’était interdit de pleurer ne serait-ce qu’une seule fois devant cette scène, et ne sanglota d’ailleurs pas, même si intérieurement, son cœur hurlait à l’unisson de la population qui commençait lentement à s’agiter, la même complainte. C’était à elle de jouer, et elle le savait...

    Mais au lieu de pousser les épais pans de bois et de se dévoiler au grand jour pour assumer sa nouvelle fonction d’héritière, un garde massif l’empoigna par la taille, plaquant une épaisse main gantée de cuir sur sa bouche qui voulut hurler. Qu’est-ce qui se passait ?! Pourquoi ce traître l’éloignait de son père ? Elle devait aller le retrouver, reprendre la relève et … Son sang se glaça. Feriwyr n’avait même pas fait attention aux traîtres qui auraient pu rejoindre sa garnison pour les intercepter... C’en était fini d’elle, il savait sûrement qu’elle était celle qui avait empoisonné son père, et il allait la tuer...

    Se débattant comme le Diable enserré par les étaux du Paradis, Faye mordit violemment la main de l’homme, hurlant bien trop tard le nom de son aimé. Et la seule réponse qu’elle obtint fut le mutisme, profond et interminable ... Avant un éclat de rire glacial et glaçant.

    « Tu croyais vraiment que tu allais avoir droit au trône de Naelis ? »

    Il sembla que le sol s’était dérobé sous ses pieds. Ses jambes, devenues molles comme du coton, et son esprit, furent anesthésiés par la douleur monumentale et jusqu’alors inconnue du sentiment de Trahison. Faye n’eut pas besoin de lever ses yeux pour savoir qu’en réalité, le capitaine Dreiv venait d’orchestrer le futur double assassinat de la lignée des Messaliera, s’offrant le trône et se payant le luxe d’avoir réussi le tour de force de manipuler ce qui semblait être l’inmanipulable.

    « Inutile que je t’explique tout, tu as déjà compris, ma chère petite Faye. Et maintenant, je vais régler un dernier détail. Bientôt, tout ca ne sera plus que souvenirs. »

    Lente, majestueuse mais ô combien menaçante, l’ombre de Feriwyr s’avança, jusqu’à ce que sa main droite vienne effleurer le contour de la joue tremblante de fureur de Faye.

    « Sache en tout cas que j’ai été ravi de partager ces quelques moments... Privilégiés, avec toi. »

    Son ton sardonique et moqueur fut la dernière chose qu’elle allait entendre, tandis qu’il dégainait son épée pour la relever et l’abattre en direction de son cou…
    Mais Feriwyr avait beau avoir fréquenté Faye, il n’avait pas toutes les données du problème féminin, et il ignorait une chose : la jeune femme avait appris à lutter. Feu Roderick lui avait au moins inculqué cela.

    Décochant un bref coup de pied en deçà de la ceinture du balourd qui la tenait, celui-ci lâcha la proie, grognant de douleur et de surprise, puis hurlant de rage en sentant la lame lui traverser vivement l’épaule. Faye, elle, atterrit au sol sans douceur mais décida de passer outre ses martyrs de petite princesse. Sa vie était en jeu, et c’est sous les cris ulcérés et les « Rattrapez la ! Tuez la ! » du traître que l’orpheline fuit le château, courant comme une dératée, les battements de son cœur affolés par la vitesse subite de sa course. La jeune femme ne s’arrêta dans sa fuite qu’après s’être perdue dans les ruelles infâmes de Naelis.

    Son cœur battait, battait, dans une cacophonie douloureuse, ininterrompue. Haletante et pantelante, ses mollets tremblaient, et lentement elle céda, le poids de son corps glissant contre la façade pierreuse d’une taverne quelconque. Ses joues scintillaient, éclairées par la lumière du crépuscule qui teignait sa peau baignée de larmes d’une tiédeur bien trop maigre pour réchauffer l’immense plaie béante de son cœur.

    Elle avait tué son père pour obtenir un pouvoir qui lui avait filé entre les doigts. L’homme qu’elle aimait avait usé d’elle comme un objet ... Trahie, et seule.

    C’est du moins ce qu’elle avait cru, jusqu’à ces mots.

    « Bah Mam’zelle qu’est-ce que vous foutez là ... Oh, c’est vous Madame ! M’dame Messaliera... Z’avez l’air bizarre, qu’est-ce qui s’est passé à vot’robe dis donc ? Vous d’vriez être au ch’vet d’vot’père ! »

    Le tavernier, sorti prendre l’air par cette fin d’après-midi où la foule affluait, avait entendu les reniflements et autres sanglots rapidement étouffés par la reine déchue que Faye était. Se relevant en tentant vainement d’écarter le sentiment de honte dû au spectacle qu’elle avait offert au tavernier, la jeune fille ne put que renifler une pitoyable excuse, un borborygme incompréhensible. Le tavernier se proposa d’accompagner la belle orpheline à l’intérieur pour se réchauffer. A l’intérieur, l’ambiance, qui semblait partagée entre l’animation et l’affolement dû à la mort du chef – tous ignoraient qui était le responsable et ce qu’il adviendrait de la cité -, se mut en un silence pesant à l’entrée de la jeune Messaliera. Beaucoup remarquèrent cet air livide, effondré, bien éloigné de ce que la jeune femme avait pu leur offrir comme expressions de joie et d’espérance. Sa robe avait été malmenée, il y avait même du sang sur son beau corset blanc cousu d’or.

    La confession fut longue. Les premiers mots étaient éraillés, douloureux. Et puis peu à peu le flot de paroles s’intensifia, la voix se forcit, les yeux se rallumèrent lentement. Habitée par la rage de la vengeance et de la rancune, hantée par le goût désagréable et permanent d’avoir été abusée, la jeune demoiselle fit un discours que jamais personne n’oublia, ce soir là, alors qu’ils étaient tous suspendus à ses belles lèvres pourpres. Clochards, marchands, prostituées, simples habitants ou anciens de Naelis, tous étaient collés les uns aux autres, formant un large cercle d’un public attentif et attendri par le sort de celle qu’ils avaient tous chéri et connu bien jeune.

    « Je ne vais pas me laisser faire ... Non. NOUS n’allons pas nous laisser faire ! Il a tué mon père pour lui voler le pouvoir, il m’a empêché de continuer l’œuvre de la lignée Messaliera, et il m’a trahi, alors que ... Que moi j’aurais tout fait pour lui. On ne peut pas cautionner ça ! Il nous a tous manipulé, un par un, sans que vous vous en rendiez compte ! Vous savez ce qu’il fera une fois assis sur son trône ? Il nous contemplera, drapé dans sa richesse, puant la luxure à plein nez et suintant l’orgueil de ces bourgeois prétentieux et hautains, pendant que nous crèverons de faim et de froid ! Il nous extorquera nos marchandises, nous privera de membres de nos familles aimantes et soudées, tentera de tous vous utiliser comme ses … ses pantins, ses jouets ; il tuera s’il le faut, vous l’avez tous vu. Vous voulez de l’avenir sombre qu’il va vous faire gober ? Vous le voulez vraiment ? Parce que si c’est le cas, moi, je le refuse. Et je lutterai, pour vous, pour moi, pour mon père... Pour Roderick, pour que plus jamais un traître ne puisse encore vivre ! Peu importe que je puisse vivre dans la pauvreté ou être couverte de boue, je ferai la révolution, et je me battrai ! Je me battrai, et ce sans toutes ces foutaises ! »

    Elle avait déchiré d’un geste rageur l’étincelante chaîne d’or pendant à son cou, un des nombreux cadeaux de Feriwyr ayant acheté et endormi la méfiance de Faye. L’objet ricocha sur la table, la chaîne cassant tandis qu’une des pierres sautait pour finir au sol, dans un silence de mort.

    Bientôt rompu par un concert d’approbations bruyantes et chaleureuses.

    Le début de la révolte était en marche.

    Des années plus tard, Faye avait grandi. La femme à peine extirpée de son adolescence heureuse s’était endurcie. Son corps avait mûri, changé. Sa détermination et son impensable ambition de réduire à nant Feriwyr et ses projets grandiloquents avait tellement grandi que les impacts en avaient été conséquents et redoutables. Le cœur de Naelis tremblait sous les assauts inattendus des attentats de « la reine des Voleurs », comme on aimait souvent à appeler la jeune femme avec fierté. Naelis avait perdu de sa superbe, bien que pourtant les quartiers dirigés officieusement par Faye respiraient cette odeur de vie et d’agitation humaine agréable. Même si l’or et les pierres précieuses n’étaient pas aussi nombreuses que dans les murs fissurés du palais grandiose de Dreiv, le peuple se portait bien. Et mené par leur chère Faye qu’ils avaient tous forgé un jour, il luttait constamment contre la tyrannie mensongère et illusoire d’un mégalomane, la main sur le cœur. Pour eux, c’était en l’honneur de Roderick. Mais pour Faye ... L’odeur enivrante du pouvoir domine dans cette bataille sans merci.

    ~~~~~

    Comment trouves-tu le forum ? :
    Toujours très très bien Faye Messaliera [Voleuse, dirieane d'une partie de Naelis] Fresse.
    Katalinouille a écrit:
    *donne l'accord*
    Double compte de Kassandra~Lluvia :3.

    Comment as-tu connu le forum ? :
    By Katastrophe.

    Crédit avatar et signature (lien vers l'image d'origine et nom de l'artiste dans la mesure du possible) :
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Trystan de Diantra
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MessageSujet: Re: Faye Messaliera [Voleuse, dirieane d'une partie de Naelis]   Faye Messaliera [Voleuse, dirieane d'une partie de Naelis] I_icon_minitimeDim 27 Déc 2009 - 10:28

J'adore *o*
Et je valide avec plaisir!
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Faye Messaliera [Voleuse, dirieane d'une partie de Naelis]
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