[Quais] Arrivée d'une mercenaire [pv Silpheed]

Kitai releva la tête quand elle entendit un homme lui parler. S'il connaissait son nom, c'est qu'il était son futur employeur. La jeune fille eut une pointe de déception. Elle était certaine que son employeur était un peu plus... charismatique. Elle se leva et écouta ce que l'homme lui dit. Puis, il s'étouffa. La mercenaire arqua un sourcis, mais ne fit rien.

"Je dois aller à Diantra pour une question de diplomacie. Ne serait-ce pas plus sécuritaire pour vous d'envoyer l'un de vos nombreux messagers? Un simple regard vers vous me dit que vous n'êtes pas de basse classe, surtout si vous voulez envoyer une missive à un roi."

Sur ces mots, la mercenaire haussa les épaules. Un travail était un travail. Tant qu'elle recevait de l'argent, tout allait bien... pour l'employeur.

La mercenaire attendit un moment, le temps que l'homme se remette de ce qui semblait être une crise de coeur mineure. Elle le vit enfin se relever et s'attendit à finalement recevoir ses instructions quand il décida qu'il partait.

Sûrement qu'il est trop faible, pensa Kitai.

Cependant, l'homme s'arrêta et lui lança le fond de sa pensée en pleine face. Un sourire naquis aux lèvres de la jeune mercenaire, qui faisait quelques efforts pour ne pas prendre son épée et frapper cet être qui semblait si fragile.

"Mes capacités sont largement supérieurs à celle des animaux et probablement des vôtres aussi. Cependant, si vous ne désirez pas de mes services, je partirai et chercherai un autre employeur. Ce ne sont pas les demandes qui manquent."

Enfin, Kitai haussa les épaules, prête à partir pour un autre endroit. Ce ne fut qu'à ce moment qu'elle remarqua que ses habits trempés collaient à son corps, le moulant de sorte qu'un homme pouvait accrocher son regard un peu trop longtemps sur elle. Cette pensée la fit sourire, puis elle posa à nouveau son regard sur Silpheed, attendant sa réponse.

Kitai regarda l'homme un moment, se demandant s'il posait vraiment cette question ou s'il divaguait. Cependant les mots "bien payées" sonnaient aux oreilles de la mercenaire beaucoup plus fortement que sa propre conscience. La jeune fille haussa les épaules.

"J'exerce ce métier depuis mes... huit ou neuf ans? Je ne sais pas, j'ai ça dans le corps."

Elle remarqua le regard de Silpheed. Elle sourit quand il baissa la tête. Elle s'approcha un peu de l'homme et ajouta:

"En fait, ma famille et moi avions besoin d'argent. Nous êtions pauvres, vous voyez. Mes parents n'arrivaient pas à payer les taxes... je... tout l'argent que je gagne, je la leur envoie. Je ne veux pas qu'ils finissent leurs vieux jours dans la pauvreté totale."

Elle secoua vivement la tête.

"Bah! Je m'en sors tant bien que mal. Alors? Avez-vous d'autres questions avant que je commence mon boulot?"

Elle ignorait pourquoi elle avait dit cela à cet étranger. Il ne pouvait pas l'aider. Les riches étaient tellement borné, protègeant leur petite fortune par tous les moyens, se fichant des pauvres. Que sont-ils à leurs yeux de toutes façons? Des esclaves, tout simplement. Des gens de classe basse, sans importance, bon à faire des profits uniquement. Qu'importe s'ils meurent, il y en aura toujours. Mais qu'arriverait-il si l'on échangeait les rôles? Les pauvres à la place des riches et vice versa?
Les pauvres surviveraient, mais les riches, eux, mourreraient, privés de leur fortune, donc privé de leur pouvoir monétaire.
Kitai revint brusquement à la réalité et posa son regard sur l'homme devant elle, tout en restant sur ses gardes. Qui sait, peut-être était-il venu avec d'autres personnes dans l'intention de la capturer? Elle avait autrefois fait partie d'une bande d'assassin. Eux avaient été pris, pas elle. Ce ne pouvait pas durer éternellement et elle le savait. Un jour, elle serait arrêtée pour vol, meurtre gratuit et contrebande. Peut-être autres choses aussi, elle ne se souvenait plus de tous les emplois bizarres et origniaux qu'elle avait dû faire.
Cependant, celui en ce moment en restait toutefois le plus bizarre. Parler, se faire payer, puis faire le boulot. Ou parler, faire le boulot, se faire payer. Peu importe. Jamais avant elle n'avait parler plus de dix minutes avec ses employeurs. Pourquoi? Parce que c'en valait pas la peine! Une idée lui vint soudainement en tête.

"Au fait, pardonnez mon indiscretion, mais quel est votre nom, si je puis le savoir?"

Cela ne lui servirait à rien de le savoir. Mais qui sait? Peut-être pourrait-elle revendre ce nom pour se sauver d'une impasse. À cette pensée, un sourire revint sur les lèvres de la jeune mercenaire.

La mercenaire arqua un sourcil, mais avant qu'elle ne puisse dire de quoi, il était déjà parti.

"Il n'est peu être pas si moche, finalement... et assez charismatique, pour un homme de son âge. Silpheed, hein?"

Sur ces mots, la jeune fille bâilla et regarda autour d'elle. Se cachant dans un petit coin, elle prit une dague et la lança sur un cavalier qui passait par là. La dague se planta dans son cou et le fit tomber. La mercenaire prit ses jambes à son cou, sauta sur le cheval et prit les brides, maitrisant rapidement la bête. Elle la lança aussitôt au galop et salua Silpheed quand elle passa près de lui. Derrière elle, certains gardes tentaient de l'arrêter, mais c'était peine perdue. Ses cheveux argentés volaient au vent et ses vêtements sèchaient, lentement mais sûrement, grace au vent produit par cette course folle.