[Temple d'Isten] Sous les charmes d'Isten... Ou pas | Kul'Ssinssrin

« La faiblesse est a double tranchant. Elle perce la peau et la main qui la tient, Senger. »

Ssinssrin rit doucement. Un peu moqueuse alors que les doigts d'Isten entrelaces ses songes. Une trame improbable qui prendra des tournants délicieux si elle le permet. Ssinssrin est fièrté et arrogance. Soumise Indomptable. Elle est ce dé qui roule sur le tapis de l'impossible.

L'or du gobelet scintille des lueurs démoniaque de la Belle Douloureuse. Sa Frustration divine s'étend doucement sur le métal si précieux. L'Indomptable sourit. L'arc sensuel et terrible s'incurve. L'onde soyeuse de son regard caresse un instant. Juste un instant tenu sur l'air du temps. Isten susurr e et intrigue. Ses larmes seront divines d'extase anticipée.

« Vous êtes digne de l'Indomptable, Senger. Sachez apprécier ce cadeau de la Rouge, car sa fille est sa Voix la plus précieuse. »

La vibration chaude de l'Insoumise traverse l'air, le soumet et l'enchante avec une volontée étrange. Elle choisit, accepte et sourit a la face enivrante d'Isten.

« Comment la voyez vous ? Sombres sont ses secrets, Senger, terribles peut être. »

Sa main valse dans l'air, sensualité viciée dormante dans ce geste. Elle se referme sur le gobelet, étreinte langoureuse et terrible. Les Chants bercent sa vie depuis longtemps. Son Reflet dort et Ssinssrin se languit de sa voix. Qu'importe, les Reflets dansent et s'enivrent. Acceptera-t-elle le Jeu ?

« Quel honneur mais aussi quel plaisir d’être digne de vous, Ssinssrin… »

Mais l’égo appelle à d’autres questions qu’il ne poserait sans doute pas… Combien d’autres mâles avaient reçu cet « honneur » ? Au crépuscule de leur rencontre, serait-il relégué au même rang, au même niveau que d’autres partenaires, ou trouverait-il une place particulière ? Pourtant, quelque soit les réponses qu’il n’aurait jamais, il n’avait pas l’intention de retirer à cette rencontre, sa continuité, son plaisir…

« Je saurais apprécier le cadeau, qu’elle ne s’inquiète pas, elle ne regrettera pas de m’avoir estimé suffisant pour mériter sa Voix. »

Il semblait s’adresser à la Déesse, mais ses mots étaient adressés à la Voix… Il la satisferait, l’honorait à sa juste valeur, après tout, moins serait insultant, offensant pour elle, du moins, le voyait-il ainsi, et il l’éviterait. Du moins, si elle lui en laissait l’occasion… Qu’importe le choix de la Déesse, c’était celui de la Voix qu’il désirait, c’était elle qui avait attiré son attention, pour elle qu’il était venu.

« Mais l’Indomptable subit-elle la décision d’Isten ou se plait-elle à constater les choix de celle dont elle est la Voix ? »

Il voulait que Ssinssrin en exprime l’envie, sans se cacher derrière la volonté de la Déesse… Après tout, finalement, ce n’est qu’avec elle qu’il avait parlé, et c’était elle qui l’avait « conquis », ou tout au moins attiré, non une divinité.

« Est-ce vraiment important ? Il vous suffit de lire dans mes yeux pour trouver votre reflet… Alors dites-moi, vous qui êtes la voix de celle qui se plait à deviner… Oui, dites-moi, qu’y voyez-vous ? »

Et sur ses mots, il s’approcha d’elle, encore, si bien que les deux corps semblaient se frôler, touché délicat et subtil issu de la proximité des deux êtres. Il baissa les yeux, les posant sur elle… Y lirait-elle le désir, l’envie et l’intention de la faire sienne, de s’offrir à elle, de la combler et d’en faire l’une des rares, peut-être même la favorite de ses attentions ?
Mais pour que tout ceci s’exprime, elle devrait tout autant en exprimer le désir… Il y aurait deux « perdants », deux vaincus cédant à des envies, ou il n’y en aurait aucun… C’était ainsi qu’il avait décidé que le Jeu s’achèverait, et en aucune autre façon.

La partie touchait à son terme… Comment se finirait le Jeu ?

Ssinssrin aveugle par le feu de son regard. Il vibre d'une telle lumière écarlate qu'il devient impossible de le soutenir. Si la Rouge possédait la vue, nul doute qu'elle serait ce regard. La corolle acide des lèvres de Ssinssrin s'entrouve, amusée.

« La Rouge aime sa Fille. Elle bénit ses choix mais jamais de les influence. Non Senger, je ne suis pas la volonté de ma Mère. Juste la mienne. »

Ses mots s'effritent dans l'air chaud du temple. Air vicié des plaisirs interdits. Comme un parfum sombre et unique.

« Il est rare que Ssinssrin se donne.. »

murmure langoureux et terrible. L'Insoumise n'offre jamais sa peau, sa chair, son être. Elle est celle qui demet la volonté des mâles d'un mot, d'un geste. Elle est celle qui soumet. L'ombre de son Reflet danse dans ses prunelles. Miroir parfait. Vee offre sa douceur et ses épines là où sa soeur impose son joug.

« Lire dans vos yeux... »

Ssinssrin lève alors les flammes carmines de son regard. Elle impose ces abysses écarlates, affronte sans ciller. Maitresse en sa demeure, l'Indomptable est toute puissante, volonté et force. Elle ne sera jamais de ses femelles faibles et débiles. Elle sera l'immortelle morsure de l'Aveugle.

Elle rit. Danse. Ses voiles tournent autour d'elle. Caresses insolentes de la soie.

« Oui, vous êtes digne de Ssinssrin. Le doute n'est plus. Imposante est l'épreuve imposée mais qu'importe, vous l'avez écrasée d'une main de fer, Senger. »

Puis, elle s'arrête, effleure ses lèvres avides de sang, d'extase, d'ambition et d'ironie.

« Je vois l'impossible. L'irréel. La sauvagerie et la volonté. Je vois l'ombre du Père s'étendre sur Isten. Celle qui fut la désirée du Père. Ah Senger ! S'ouvre un nouveau jeu ! Soyons en digne ! »

Il n’attendait qu’une chose, que quelques mots bien précis prononcés des lèvres de la belle et envoûtante sombre qui se tenait là, devant lui. Jusque quelques paroles, et il serait convaincu, saurait comment cette journée s’achèverait, et quelle histoire débuterait alors. Oui, ce jour, ces instants ne seraient que les prémices de ce qui suivrait, cela ne s’arrêterait pas une fois la nuit passée, l’acte consommé, il le refusait.
Dans un murmure langoureux, elle confessa la rareté de ce présent qu’elle lui faisait de se donner… Avait-elle lu dans son appréhension, dans sa crainte de n’être qu’un dans une foule ? Peut-être bien, en tout cas, elle savait le rassurer, conforter son partenaire…

« Je ferais honneur à ce présent, Ssinssrin… »

Oui, il n’y manquerait pas, il le fallait, qu’elle ne le regrette pas, et qu’au contraire, à l’instar de lui-même, que ce jour ne demeure pas unique, qu’il se répète, encore et encore… Il souhaitait depuis trop longtemps trouver pareille femme pour la laisser s’échapper… Il irait la conquérir, et la sachant Indomptable, voulant la préserver, il ne la soumettra pas… Jamais.

Puis vint sa devinette, du moins, le moment où Ssinssrin devrait deviner la réponse à ses interrogations dans le regard du mâle qui désormais la désire et qui sait qu’il y trouvera satisfaction, parce qu’il a trouvé les réponses… Elle répondrait à ses attentes, il le savait… Et dans ce regard, il trouve la perle à ses yeux, une volonté et une puissance bien rare, tout ce qu’il pouvait souhaiter, vouloir… Une femelle drow aussi indomptable, si peu soumise… Comme lui.
Elle rit, annonce sa victoire dans l’épreuve imposée, une victoire pour les deux, car aucun ne serait lésé par l’autre, il y veillerait.

Un nouveau Jeu commençait… Un jeu où ils se trouvaient forcément gagnants.

Tandis que ses lèvres effleurent les siennes, le moment reste quelques instants suspendus, car dès lors que le pas serait franchi, une nouvelle danse s’entamerait, endiablée, passionnée, où les sens se perdent, s’égarent jusqu’à atteindre les sommets, l’ébullition.

La barrière est franchie et les lèvres scellent l’alliance des deux êtres… La Fille de la Désirée, le Fils du Guerrier, désormais il n’est plus de retour en arrière, l’union devra être consommée car le pacte inscrit dans le sang à présent bouillant, coulant dans les veines des deux amants, ne saurait être bafoué.
Mais l’union n’est pas paix… Elle est prélude d’une bataille disputée dans les champs de bataille les plus intimes, orchestrés par l’ivresse d’une passion où le guerrier devra s’imposer, l’épée dressée, dans les jardins de la désirée.

Mais la campagne commençait tout juste tandis que ses lèvres ne trouvaient raisons de se séparer de leurs partenaires et que les mains glissaient sur les courbes, arrêtant leurs chutes alors qu’elles se promenaient sur les hanches avant de se glisser dans son dos, la poussant à s’approcher encore du mâle qui la désirait… Du conquérant qui l’envahirait…

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