Première approche aux elferies pour un valet original [TERMINER]

Etrange idée que de prendre cette humaine comme valet. Pourquoi donc? Mëgilen'syre n'était pas sadique et n'avait pas grands intérêt à manipuler cette herboriste dont les talents mêmes avaient disparus avec sa mémoire. Le "vieux" elfe était à moitié sincère dans ses dires, l'aidée était important certes mais Mëgilen'syre ne pouvait pas porter tout le malheur du monde sur ses épaules. Ainsi le choit de l'emporter lui était venu à l'idée en réponse à un certain questionnement, les humains pouvaient-il pleinement assumés leur mortalité, leur imperfection? Ces étranges créatures avides de pouvoir et de longévité pouvaient-elles considérés ce raisonnement raisonnable? Cette humaine peut-être lui serait utile en ce sens, car même si il ne croyait pas vraiment en la Providence même, il croyait bien en la volonté des dieux et ce n'était d'après lui pas par hasard que Kyrïa avait amené Etheldred jusqu'à lui. Tout en est-il que les choses menaient à présent Mëgilen'syre vers Wyslena, où quelques vivres leur seraient assurément octroyer et quelques vêtements descends pour Etheldred qui allait pouvoir avoir un premier contact aussi direct avec la race elfique.

Le groupe avançait assez rapidement, les elfes se passant volontiers de sommeil, et Wyslena et ses plaines était déjà traverser à plus de la moitié. Durant le voyage Mëgilen'syre eut le temps de finir le carnet de l'herboriste qu'il lui rendit sans un commentaire, nombres de choses étaient intéressantes dans celui ci, et particulièrement la bonne foi apparente de celle qui l'avait écrit. A part cela le périple s'était dérouler sans grandes péripéties ni conversations, Etheldred partageait le cheval d'Amemroth, ce qui n'était pas bien pratique pour les déplacements.

En atteignant le haut d'une colline, les cinq membres de l'équipé aperçurent le haut manoir de la duchesse Deluwen Wylenaryn entouré d'une petite ville et des interminables verdures de ce coin d'Anaëh.

- Voici la demeure de dame Deluwen, Protectrice de notre peuple. Etant jeune, assez nomade et aventurière, on ne la trouve que rarement chez elle ce qui ne sera pas pour me déplaire malgré le respect que je porte à sa naïve personne, étant donné que nous ne passons qu'en coup de vent.

" Deluwen ? "

Mëgilen'syre envoya à Etheldred un regard tout dénué d'empathie, bien que ses paroles étaient prononcer pour son plus grand bien il n'avait pas l'habitude de trop sourire inutilement.

- Vous obtiendrez certainement quelques réponses dans votre carnet, j'y ai lu que ce nom vous étiez familier...

Et sans s'attarder plus sur la quête personnel d'Etheldred il se dirigea vers la ville suivit de ses compagnons.

Wyslena, cette bourgade ne lui plaisait pas du tout, beaucoup trop humaine, beaucoup trop mixte bien que chaque passant circulant avait du sang elfe dans les veines, l'esthétique des lieux ne lui plaisait vraiment pas et était plus que représentatif du laisser aller de la duchesse Wylenaryn. Les gens, eux, saluaient sur le passage de Mëgilen'syre (sans doute plus par civilité que par franche amitié), restaient admiratif devant Dïanesterwyl et se posaient quelques questions quant à la présence d'Etheldred.

Mëgilen'syre ne s'arrêta pas de tout le trajet, son but n'était pas de passer du bon temps avec le peuple malgré l'excellente journée que le soleil annonçait, il se dirigeait tout droit vers le manoir de la duchesse. Une fois arriver à celui-ci quelques servant vint les accueillir et mettre leurs montures en écuries, exceptée Dïnaesterwyl qui était rester paissant aux alentours de la demeure et observer par tous les curieux. Une servante s'occupa d'eux et les fit entrer, l'intérieur de la demeure était essentiellement décorée de blanc et noir avec quelques touches de rouges, ce qui lui rappelait agréablement les couleurs de sa famille.

- Monseigneur de Wirskeïnfyl, mademoiselle de Wylenaryn n'est pas présente en ce moment même, mais pouvons nous vous êtres utile en quoi que ce soit?

- De quoi écrire, quelques vivres pour notre route et quelques vêtements plus à la mode de notre peuple pour la demoiselle que vous voyez là. Il désigne Etheldred de la main. Si vous avez une monture disponible, elle serait également la bienvenue et croyez bien que nous ne manquerons pas de vous la dédommager.

Toute la conversation s'était, malheureusement pour l'humaine, déroulée en elfique. Ils firent ensuite diriger vers un salon assez agréable où deux canapés et une petite table les attendaient. Leur hôte leur proposa de s'asseoir, ce qu'ils firent, puis elle s'en alla les laissant seuls tous les quatre. Mëgilen'syre s'adressa de suite à Etheldred.

- J'ai cru comprendre que vous n'aviez comme papier que ce carnet. Je vous en ferrait fournir ne vous inquiétez pas, mais il serait temps de parler de certains détails concernant votre statut de valet..

Une servante réapparut, apportant un plateau de thé qu'elle déposa sur la petite table avant de servir chacune des quatre tasse.

- Tous d'abord, relativement à mes fonctions, vous devez me jurer que vous ne révèlerez rien de ce que vous pourrez entendre ou voir que vous n'auriez dut entendre ou voir dans votre vie de mortel.

Mëgilen annonça que le nom qu'elle avait reconnu se trouvait dans son carnet et la jeune femme hocha lentement la tête. Ainsi, elle ne se trompait pas... Si seulement l'elfe pouvait se trouver chez elle ! Qui sait ? Peut-être auraient-elles pu discuter un instant et permettre une prise de conscience qui aurait fait ressurgir sa mémoire ? Ils avancèrent jusqu'à la magnifique demeure, Etheldred se perdant dans ses pensées sans pour autant oublier d'admirer ce qui l'entourait. Pour elle, rien ne faisait trop humain, elle trouvait les lieux magnifiques.

Une servante vint au devant d'eux, salua Mëgilen, ce qu'Etheldred comprit même sans parler un mot d'elfique... ou peut-être que si. Quelque chose éveilla son attention. Plus que les mimiques et l'attitude, elle avait compris une sorte de "bonjour", suivit de quelque chose, sans doute d'un titre. Le nom de l'elfe lui échappait encore. En revanche la suite lui fut totalement obscure. Elle avait été désignée mais ignorait à quel propos. Le coup d'œil interrogatif à l'adresse de l'elfe ne fut pas relevé et elle se retrouva à le suivre vers un salon sans savoir ce qui l'attendait. Une fois installés, Mëgilen lui fit remarquer qu'elle n'avait que son carnet pour écrire. Certes, elle n'avait rien trouvé d'autre. Souhaitait-il qu'elle joue les écrivains ? En cela, elle était bien d'accord avec lui : il était grand temps de préciser quelques détails sur le rôle qu'elle allait devoir jouer.

La jeune femme jeta un bref regard à la servante qui ramenait du thé avant de reporter toute son attention sur Mëgilen. Il lui demandait de jurer garder le secret sur ce qu'elle apprendrait. Sauf qu'en l'état des choses...

" Je vais être honnête : je ne crois pas être capable de faire forcément la part des choses entre ce que j'aurais pu apprendre avec vous ou chez les humains... Je me rends compte que je n'ai jamais vu tout cela, par exemple, expliqua-t-elle en désignant la pièce, mais je ne saurais dire pour autant à quoi ressemble un intérieur humain. Si vous me demandiez de garder pour moi face à mes semblables ce qui est propre à cette demeure, je serais incapable de savoir ce dont je ne peux parler. "

Elle préférait être claire sur ses compétences. Elle aurait pu ne rien dire et se contenter de jurer tout et n'importe quoi pour être tranquille. Après tout, elle s'apercevait également que la notion de "donner sa parole" lui restait assez étrangère. Mais justement, plus elle se découvrait de lacunes, plus les énoncer à voix haute pouvait lui permettre d'y faire face. Et puis, elle ne voulait pas prendre Mëgilen en traitre.

" Mais je vous promets de garder pour moi ce que j'apprendrai à votre service. "

Promesse peu sûre, peut-être, non pas parce qu'elle envisageait de le trahir, mais parce qu'elle n'en mesurait que peu la portée et ne se connaissait plus assez pour savoir si, justement, elle était de parole. Elle l'espérait. Cette idée la perturbait un peu, mais elle préféra ne pas s'y attarder : inutile, qu'est-ce que cela changerait ? S'il refusait de lui accorder sa confiance, elle n'y pouvait rien et lui, il devait bien faire avec son amnésie.

Autant passer aux choses sérieuses. Aussi, elle finit par demander clairement :

" En quoi consistera mon travail ? "

Cette fois, elle aurait aimé des réponses claires. Elle était prête à s'engager, mais elle avançait déjà suffisamment à tâtons sur sa propre vie pour ne pas devoir en plus garder un avenir flou alors que Megilen pouvait l'éclairer. Et puis, s'il voulait qu'elle fasse ce qu'il attendait d'elle, il fallait bien qu'il le lui explique un jour ou l'autre.

Etheldred jouais la carte de l'honnêteté pure, qu'avait-elle bien à perdre de toute manière? Mais c'était tant mieux, ainsi croyait elle en l'esprit de celui qui l'a recevait et celui ci par la même occasion pouvait se rendre compte de l'actuelle pureté de celle qui allait devenir son futur valet. Mëgilen'syre esquissa un sourire après avoir gouter à l'excellent thé de Wyslena puis reprit la conversation.

- Vous êtes bien sincère Etheldred, et c'est tant mieux car c'est ainsi que vous exécuterez au mieux la tâche que je vous incomberait et qui est assez simple ne vous en fait pas... Sachez d'abord que je ne suis pas le premier elfe venu, mais cela vous devez l'avoir déjà remarquez. Vous connaissez mon nom mais pas ma fonction alors laissez moi vous l'expliquer.

A cet instant une autre servant entra avec de l'encre, une plume et quelques parchemins qu'elle déposa à côté du plateau de thé, en direction de Mëgilen'syre qui attendit qu'elle fit sortit pour reprendre.

- J'ai le même statu que cette chère Deluwen, je suis Protecteur, c'est à dire, pour vous expliquez grossièrement, l'équivalent de vos nobles à vous, l'on à incombé à ma famille le devoir de protégée une partie d'Anaëh et l'entièreté de son peuple depuis plusieurs millénaires déjà et c'est ce à quoi je m'applique. En outre, je sers comme capitaine dans notre cavalerie, tous cela pour vous dire que vous comprenez maintenant pourquoi il y ait certaines choses que j'aimerais que vous évitiez d'en parler, aussi bien pour votre propre sécurité que pour celle de milliers d'autres vie...

Après cette brève explication il se saisit de la longue plume colorée qu'il trempa dans l'encrier, puis commença à barbouiller un parchemin d'elfique exceptionnellement calligraphier pour quiconque aurait été connaisseur.

- Votre travail quant à lui sera bien simple, en tant que valet vous accomplirez quelques courses ou commissions dont j'aurais besoin, vous arrangerez au mieux mes affaires, porterez mes armes et ferrez en sorte que les détails du quotidien ne me soit pas désagréables. Je vous apprendrez à vous tenir en société elfique dans laquelle vous me ferrez un plaisir de vous comportez au mieux. Puis enfin si le coeur vous dit de continuer sur cette voie, je pourrais vous faire entrer dans la confidence Wirskeïnfylienne et vous donnez quelques travaux de toute autre importance...

Il s'interrompit car des servantes revinrent apporter cette fois ci plusieurs piles de vêtements elfiques à la mode, qu'ils déposèrent sur une chaise qui était là.

- Oh, et je vous prierez de bien vouloir vous vêtir comme il vous plait, en attendant qu'un vêtement plus officiel nous parvienne de ma demeure...

Car oui en réalité Etheldred, et cela était compréhensible après son voyage en forêt, n'avait pas l'air des plus soignée et avait encore moins l'air d'une courtisane elfique.

- Mais au fait, moi qui suis en train de rédiger une lettre pour vos papier, vous voudriez peut-être changez quelques informations concernant votre identité? Votre âge par exemple que nous ne connaissons pas? Ou même votre nom, pour une amnésique je suppose que cela importe peu?...

Tout était gracieusement offert à cette humaine, et sans doute trop d'ailleurs, mais sans doute allait-elle pouvoir servir. Une infiltrée du côté humain, ou une servante des plus utiles, elle ne représentait pas grand danger pour l'instant mais une amnésique devait certainement avoir son taux de potentiel. Et puis, était-ce peut-être aussi qu'au fond Mëgilen'syre était lasse de la froideur de son propre monde...

Dans la première réponse de l'humaine, Mëgilen'syre s'amusa à attendre la fameuse émotivité humaine, si attendrissante et puérile aux yeux des adultes de sa race. Il ne fit pas autrement plus attention à cette remarque, comprenant tout à fait l'avis d'Etheldred, c'est d'ailleurs probablement ce qu'il aurait lui même choisi dans pareilles conditions.

" Pour mon nom, cela m'importe peu, de même pour mon âge. Mon carnet ne débute par aucune date et je ne crois pas en avoir vu plus loin... il faudra que je m'en passe. Je doute que ça ait grande importance au final. Mais je tiens à mon prénom. "

Il fit une pause d'une à deux secondes pour réfléchir un instant au nom qu'il allait donner, puis se remit à écrire.

- Très bien, vous vous appellerez désormais Etheldred Arnomiël, âgée de...

Il réhésita un instant, avec ce qu'il avait lu dans le carnet au niveau de ses origines, mais il conclut finalement que personne ne ferait attention à un si petit détail, et que la différence entre son âge réel et son âge physique ne devait pas être très grande.

- Âgée de 19 ans.

Il continua quelques secondes à griffonner son parchemin et fini par signer. Voilà, l'affaire était dans le sac, tous le reste se déroulerais au fort Ellyrion.

" Vous m'aviez dit que vous me diriez comment vous appeler. Je dois avouer que pour le moment je n'ai compris et retenu que ce que la petite elfe qui nous a accompagné un instant a dit : "Meg". Elle eut un petit sourire amusé et conclut : Je ne crois pas que vous apprécieriez si je vous nommais ainsi. "

Mëgilen'syre ne put s'empêcher de sourire de nouveau, alors qu'il aurait pris cela pour un affront de la part des gens de sa race ou quelques autres personnages, l'innocence et la véracité d'Etheldred le rendait étrangement laxiste sur son comportement, mais après tout il aurait été stupide de lui donner une mauvaise image de lui.

- Et bien ma chère j'espère que l'elfique sera pour vous plus aisé à apprendre que ce nom! Mëgilen'syre Wirskeïnfyl je vous le répète, retenez le bien si jamais l'on vous questionnerais sur votre légitimité de visite il sera peut-être utile en l'attente que les documents officiels à votre post nous parvienne de mon fief. Quant à mon appellation, vous pourrez m'appelez Protecteur ou messire ou seigneur ou sire Protecteur de Wirskeïnfyl ou encore monsieur. Toutes ces appellations elfiques sont correctes prenez donc celle qui vous conviendra le mieux. De même appelez monsieur ou madame les elfes auxquels vous aurez à vous adressez et qui ne seront pas vos intimes.

Il acheva sa tasse de thé suite à quoi les jumeaux n'en firent qu'une lampée, il se leva et ils se levèrent. Ils s'inclina et ils s'inclinèrent plus bas encore. Puis comme dans une dernière confidence il rajouta :

- D'ailleurs, inclinez vous toujours plus bas que les gens d'un statut supérieur. je pense que cela doit vous suffire comme bonne manières apprises pour une si courte entrevue. Choisissez donc tous les vêtements qui vous plaises ici, ils sont comme à vous et un cheval a été fait apprêtez pour vous. J'espère ne pas trop vous brusquez mais nous repartons déjà, j'aimerais rejoindre le fort Ellyrion au plus tôt.

Il quitta ensuite la pièce, parchemin à la main et accompagné de ses gardes. Il y avait tant à inculquer à cette humaine qu'il espérait qu'elle avait de bien bonnes ressources, un peu comme les gens de sa race qui savent pendant des siècles se privé de sommeil..

Il donna le parchemin à la première servante venue puis s'en fut à l'écurie après avoir fait ses adieux et remerciement à la gérante du domaine, ce qui dura une bonne dizaine de minute, dut principalement à toutes les formules de politesse qui étaient entre gens de bonne compagnie. En si peu de temps les cheveux semblaient avoir été des plus soignée et leur cargaison laissée intacte. Ils remontèrent tous les trois et prirent avec eux le cheval d'Etheldred, c'était un fier étalon noire qui n'avait à envier qu'à Dïanesterwyll. Peu à peu les pensée de Mëgilen'syre tendaient à mettre le problème de l'humaine de côter pour réfléchir à ce que le fort lui réservait comme nouvelles qu'il n'avait pas reçu. Il allait revoir ses cavaliers, ce qui était une bonne chose, et peut-être enfin les choses allaient elles bouger avec ce nouveau commandant qu'il lui restait à rencontrer, et Dyarque qui assurait leur position au conseil.

Etheldred ne semblait pas bien alaise avec sa monture, mais cela seul les jumeaux semblaient le remarquer au vu que Mëgilen'syre donnait un peu moins attention à l'humaine à présent, plus il approchait du fort et plus ses pensées étaient tournés vers quelques futures abstraits dont la plupart ne se produiraient sans doute jamais. A commencer par ce Lyriel, qui avait hériter à sa place du commandement et qui avait intérêt à se montrer plus que...

" Bonjour, je m'appelle Etheldred et je suis herboriste. Puis-je vous aider, messire ? "

Ils n'avaient pas encore le village même et c'est avec moult surprises que les oreilles de la compagnie entendirent cette phrase aussi massacrée soit-elle par l'accent humain dans la voix d'Etheldred. Mais qu'était-ce donc? Les narguait-elle, se jouant du fait qu'elle connaissait l'elfique depuis le début de leur périple? Non, la façon dont elle avait débiter cela était bien trop mécanique et n'avait pas grand chose à voir avec la situation actuelle, peut-être voulait elle montrer quelle n'était pas totalement ignorante ou était-ce peut-être là quelques souvenirs ayant ressurgit de sa mémoire? Il arrêta un instant le "convoi" et fit un demi tour sur son cheval, regardant Etheldred dans les yeux d'un air intriguer.

" J'ai tout juste compris mon prénom et "messire"... Mais qu'est-ce que je raconte, moi ? "

Mëgilen'syre esquissa un sourire puis reprit la route, soulagé de trouver toujours "son humaine" aussi pure et innocente. Son humaine, il l'a considérait toujours comme une espèce d'animal, après tout il était encore bien tôt pour se faire à l'idée de sa valeur et de ses capacités.

- Vous venez, Etheldred, de dire : "Bonjour, je m'appelle Etheldred et je suis herboriste. Puis-je vous aider, messire?"... J'imagine qu'il s'agit là de souvenirs d'une formule que vous aviez l'habitude de prononcer. Vos souvenirs reviennent déjà à vous, c'est tant mieux ma chère car vous sembliez être quelqu'un de bon, du moins par ce que j'ai lu dans votre carnet. Peut-être vous rapprochez de votre ancien métier vous aidera à retrouvez plus vite la mémoire, si tel est votre désir je puis vous dire que j'ai quelques connaissances en les choses de la nature, encore une fois n'hésitez donc surtout pas à posez les questions qui vous viennent à l'esprit sur quoi que ce soit, et en particulier notre langue qui n'est pas des plus évidentes.

Ils quittèrent la capitale de Wyslena, se dirigeant toujours plus vers le sud et le soleil disparaissait peu à peu à l'horizon. La nuit allait être longue.

- Nous ne nous reposerons pas cette nuit Etheldred, si vous vous sentez choir comptez sur Anöl ou Amemroth pour vous transportez, et n'ayez point honte de cette faiblesse humaine...

Il fit une pause de quelques secondes, hésitant à engager une conversation avec une humaine. Qu'avait-elle donc à lui apprendre du haut de sa vingtaine d'année? Lui pouvait lui inculqué quelques de ses avis, mais il ne voulait pas lui renvoyer une image trop paternaliste, il continua donc sans dire mot, supposant qu'ayant plus de raisons d'être intriguée elle allait sans doute poser d'elle même les questions qu'elle trouverait nécessaire.

Un petit silence s'était fait au ceint du groupe, jusqu'à ce qu'Etheldred prit une nouvelle fois toute l'attention des membres de l'équipée. Cela changeait des voyages silencieux qu'avait pour habitude de faire Mëgilen'syre, mais cela n'était pas plus mal.

" J'aimerais savoir... Enfin... je crois que l'herboristerie m'intéresse toujours. Depuis que je me suis réveillée, je ne cesse d'observer les plantes qui nous entourent. Et j'aimerais savoir si la forêt ici est semblable à celle que je pourrais connaitre en tant qu'humaine. "

Elle sembla prendre un peu plus d'aisance sur sa monture, osant même tenter un geste de la main pour désigner quelques arbres alentours.

" Je trouve tout cela magnifique... mais je ne reconnais rien, tout en ayant l'impression que je devrais. "

Toutes ces questions évadait un peu Mëgilen'syre un peu des tourmentes sans fins de l'avenir, c'était un moment de vide, un peu comme l'entrainement ou le temps passer avec les animaux.

- Ici, à Wyslena, la végétation est moins "exotique" d'un point de vue humain qu'en la Wirskeïnfylie où nous nous sommes rencontrés. A part ces interminables collines, il est surtout questions de vergers comme vous avez sans doute put le remarquer...

Il commença à dénommer quelques plantes qu'ils avaient à porter de vue tout en expliquant leurs possibles utilités, prenant soin de préciser les noms elfiques pour ces végétaux en plus des noms communs.

- Voilà donc, globalement la flore de cette région n'a rien à envier à vos contrées bien que quelques spécimens d'Anaëh se soient glisser parmi celle-ci. En outre il est possible que la qualité de certains en soient affectés, mais pour l'herboristerie cela ne dois pas avoir de conséquence dramatiques à ma connaissance.

La jeune humaine sembla se replonger dans quelques pensées, sans doute encore à la recherches de souvenirs enfuis... A présent Mëgilen'syre chevauchait à son côté, chose bien plus pratique pour la conversation, et ils progressaient sans se presser vers le fort qui était encore bien loin.

" J'imagine que les elfes et les humains ne guérissent pas de la même façon, mais qu'ils peuvent avoir des remèdes en commun ? "

" De la même façon qu'il faut adapter un même dosage d'un peuple à l'autre ? "

Des remèdes en commun, Mëgilen'syre esquissa un nouveau sourire tellement les deux peuples étaient éloignés de par sa vision. Comment un mortel pouvait comprendre leurs réels préoccupations? Mais la chose était hélasse en partie vrai pour les maux qui faisaient appels à la médecine.

- En effet, à quelques exceptions prêt... Vous vous rappelez sans doute par exemple que les elfes ne souffrent pas de la maladie? Pour ce qui est du reste, je pense que les humains se contente d'une dose moindre par rapport à nous... Mais je n'en suis pas très sûr à vrai dire, je pourrais vous dire ce qu'il convient à un elfe mais pas à un des vos semblables désolé..

Etheldred prenait décidément de plus en plus d'assurance par rapport à son passé, cela n'inquiétait nullement Mëgilen'syre qui avait pour l'instant été des plus empathiques avec elle, et au contraire ses talents renaissant d'herboriste pouvaient un jour se révélés utiles...

" Si je vous ennuie avec mes questions et mes réflexions... dites-le, je peux attendre ou les garder pour moi. "

Si seulement elle savait... Il l'aurait entretenue tout la nuit durant encore pour qu'elle n'est pas l'air trop à l'ouest en arrivant au Fort. A peine articulait-elle quelques mots d'elfiques, et ses capacités étaient plus que limitées. Qu'elle apprenne, que sa curiosité se développe donc au quintuple pour pouvoir en faire un valet convenable. Néanmoins malgré toutes ces pensées assez négatives, il devait bien accepter que l'humaine n'était pas en deçà de ce qu'il s'était attendue et le surprenait même quelques fois avec ses soudaines poussées de mémoires.

- Mais non, à vrai dire cela est la plus grande sottise que vous avez dit depuis que vous me questionnez.. Le temps est trop précieux, et particulièrement pour vous, pour que nous gâchions ainsi ces entrevues qui ne se présenterons peut-être plus si souvent que cela...

En effet une fois en publique les occasions allaient se faire plus rares, Mëgilen'syre ne comptait pas se faire sans cesse questionnait par son valet lorsqu'il serait accompagner, on le prendrait pour quelques elfes ne sachant s'assurer d'un bon personnel, déjà que se trimballer une humaine n'était pas des plus glorieux. D'un sourire mal assuré il ajouta donc :

- Par contre, si vous pouviez évitez d'afficher publiquement votre inexpérience cela ferait au mieux mes affaires... Votre présence à mes côtés sera peut-être mal vue pour certains je dois bien vous l'avouez.

Il passa une main dans la crinière de son étalon, cela le détendait. Lui ou l'étalon? Un peu des deux certainement, c'était l'un de ces gestes que l'on exécute sans y faire vraiment attention. Après quelques instants de calme il reprit la conversation.

- Chantez-vous Etheldred?

Question simple mais teinter d'une certaine mélancolie. Au milieu de ces collines, le chant de la nature manquait un peu aux oreilles du Protecteur et entendre quelques mélodies n'aurait pas été de refus.

Etheldred répéta pour elle-même chacun des noms de plantes évoqué par l’elfe. Pour le moment, aucun ne lui était familier. Elle avait beau observer, tourner et retourner ces connaissances dans sa tête, cela restait désespérément sans écho. Comment pouvait-elle avoir des souvenirs sur la manière de traiter les gens mais pas sur les simples à utiliser ? En revanche, elle se surprit à réagir lorsque Mëgilen prétendit que les qualités des herbes ne changeaient sans doute rien à l’herboristerie :

" Est-ce une affirmation ou une supposition ? "

Elle prit le temps de rassembler les idées qui lui venaient et finit par reprendre, toujours comme si elle lisait une encyclopédie sans avoir bien eu le temps d'intégrer les mots :

" Au sein d’une même espèce, on observe déjà des différences notoires. "

De cela, elle était sûre, étrangement. Elle commençait par dire ce dont elle se souvenait et s'apercevait ensuite que c'était évident pour elle. Sensation étrange, mais pas désagréable, tant qu'elle retrouvait le fil de sa pensée. Elle enchaina sur d’autres questions qui se teintèrent peu à peu d’assurance, bien qu’elle ne puisse expliquer ce qu’elle avançait. Elle ne se rappelait pas, non, que les elfes n’étaient pas sensés être malades, mais elle nota l’information mentalement. Quant aux doses à adapter…

" Cinq demi-doses pour une dose chez les elfes, trois demi chez les nains… " finit-elle par murmurer un peu mécaniquement.

Encore une fois, c’était comme une vieille leçon apprise par cœur dont elle aurait retrouvé la mélodie. Ce qui voulait dire que… Oui, Mëgilen avait raison, il fallait des doses moindres pour les humains. Elle se voyait broyer des mixtures dans un mortier, faire des mélanges... sauf qu'elle aurait été incapable de dire de quoi ces derniers se composaient.

Elle avait proposé de se taire, mais l’elfe lui rétorqua qu’elle venait de dire une belle bêtise, ce qui fit lâcher un petit rire nullement vexé et plutôt amusé, à la jeune femme :

" Fort bien, messire, je vais donc tâcher de continuer à vous souler de paroles… c’est vous qui l’aurez voulu ! "

Elle avait fait l’effort d’utiliser le "messire" appris un peu plus tôt et dont elle s’était rappelé. Elle se détendait un peu, même si elle faisait toujours montre d’une certaine réserve. Au moins, elle ne s’inquiétait plus de sa perte de mémoire étant donné que cette dernière semblait revenir petit à petit à mesure que des événements la rappelait à elle. Elle était donc plutôt sereine, à moins que ce ne soit la fatigue qui l'apaise malgré elle. La conversation ne durerait sans doute plus très longtemps.

" Par contre, si vous pouviez évitez d'afficher publiquement votre inexpérience cela ferait au mieux mes affaires... Votre présence à mes côtés sera peut-être mal vue pour certains je dois bien vous l'avouer. "

Tiens, Mëgilen semblait tout à coup bien moins sûr de lui. Que craignait-il tant ? Qu'elle entre en sa demeure en clamant qu'elle était humaine et fière de l'être ? Non, elle n'était pas comme cela : elle avait décidé de jouer le jeu, elle ne comptait pas tout gâcher. Et surtout pas pour lui, alors que pour le moment il faisait tout pour l'aider. Etheldred sourit donc légèrement, hochant la tête avec compréhension :

" Bien-sûr, j’essaierai de rester discrète aussi que possible. "

Bien qu'elle ait parlé avec conviction car elle pensait réellement ce qu'elle disait, elle lui jeta ensuite un coup d'œil légèrement inquiet. Dans quel monde allait-elle mettre les pieds ? Si lui était nerveux à l’idée d’affronter les siens, à quoi devait-elle s’attendre, elle ? Pour le moment, l’elfe se comportait de façon tout à fait courtoise avec elle. Qu’en serait-il des autres ? Et qu'en serait-il de lui quand il serait sous les yeux d'autres sylvains ? La jeune femme n’avait pas l’impression d’avoir un caractère bien difficile, mais elle se doutait avoir ses limites, comme tout le monde… Dans quoi s’était-elle engagée ?

" Chantez-vous Etheldred ? "

La question la tira de ses pensées. Pour être honnête, elle n’en savait trop rien. La musique la reliait au souvenir de Deluwen, mais c’était si ténu qu’elle n’aurait su dire si chant il y avait. Elle avait beau chercher, elle ne savait si elle avait été une adepte de cet art. Tout enfant avait déjà entendu une berceuse au moins une fois, non ? Cela ne lui disait rien... Elle finit donc par hausser légèrement les épaules :

" Je l’ignore… Et aucune chanson ne me vient à l’esprit, malheureusement. "

Oui, malheureusement, car elle avait l'impression de rater quelque chose d'important. Elle laissa passer un bref instant avant de demander, un peu hésitante :

" Et… hum… et vous ? "

Elle espérait ne pas se montrer indiscrète, mais un souvenir à propos des elfes venait de remonter à la surface. Souvenir qu'elle ne tarda pas à exprimer :

" Il parait que les vôtres chantent merveilleusement bien... il me semble... "

Elle n'était plus sûre de cela, mais étant donné la beauté de leur langue, elle n'en doutait pas vraiment. Mettre de l'elfique en musique devait être magnifique.

Tandis qu'elle parlait Mëgilen'syre tentait en lui de décrire le comportement de la jeune humaine, car étrangement il lui semblait joviale. Joviale, était-ce donc vrai? Son parler et son attitude n'avait pourtant rien d'exceptionnellement festif, mais c'était sans doute ce manque de civilités qui donnait cet impression. D'habitude les gens étaient courtois et ne parlais jamais de choses si pratiques, si banales, avec si peu de formules de politesse et autres déviations sur des sujets plus sérieux. Pour une fois quelqu'un se permettait de lui faire perdre du temps sans qu'il le cherche particulièrement. Certes de toute manière il n'avait nul autre chose à faire durant ce voyage mais ceci lui restait tout de même fort étranger, pas désagréable non, juste étranger.

Toutes les réponses d'Etheldred étaient celles désirés et parfois même plus, comme lorsqu'elle lui apprit l'importance de la qualité des produit. Lui n'en savait rien, il ne connaissait pour ce qui était de la pratique que les spécimens d'Anaëh, lors de ses voyages en d'autres terres il n'eut que le temps d'observer et rien de plus. Parmis toutes ces réponses enfin la dernière le pris assez au dépourvue. Lui, chanter pour une humaine? Jamais ou du moins rarement il ne chantait en publique, à la limite il jouait de quelques instruments mais chanter avait quelque chose de dévergonder qui n'allait pas à un noble, du moins pas publiquement. Les sourcils presque imperceptiblement froncés il répondit :

- Il est vrai que notre langue et le soin que nous avons à l'appliquer rendent à nos chants quelque chose de merveilleux, surtout ceux venus d'un autre âge où toute la splendeur de ces temps peuvent s'allier si bien avec les sonorités du langage... Et non, malheureusement, je ne puis chanter, du moins je ne puis chanter à vous si vous voyez ce que je veux dire, il y ait des libertés dont je ne peux pas me permettre.

Il garda le silence un moment tandis que la lune et les étoiles se faisaient apparaitre dans la noirceur invasive de la nuit. Certes lui ne pouvait chanter, mais ses gardes eux? Non il aurait été trop dégradant pour eux, presque aussi extrémistes que lui et sa famille, de chanter pour une humaine même si cela était pour le bon plaisir de leur Protecteur. Il se retint donc de leur ordonner quoi que ce soit de lyrique et continua paisiblement son avancée nocturne.

- Néanmoins, quelques gens au Fort peut-être auront le droit d'exprimer ce talent, je tâcherait de vous satisfaire car je me sens peu à l'aise en réalité de vous priver de si belles mélodies...

Au loin l'on pouvait voir que la végétation se faisait de plus en plus dense, signe de leur approche du Fort Ellyrion, ils l'atteindraient sans doute vers la fin de la prochaine matinée. Une fois introduite en son sein, il allait falloir tâcher de garder Etheldred sous de bonnes dispositions. Sa mort même aurait prévalue à une possible trahison mais pour l'instant Mëgilen'syre avait confiance en elle, et si soupçons elle avait sans doute s'effaceraient-ils devant les labeurs du Protecteur.

Etheldred haussa les sourcils quand l'elfe prétendit ne pouvoir chanter et encore moins lui chanter une chanson à elle. Alors ça... Il garda le silence un instant, lui annonça que d'autres que lui pourraient s'en charger. La jeune femme finit par secouer légèrement la tête, avec un petit sourire.

" Pour un peu, je vous croirais trop timide... "

En réalité, pas du tout, elle comprenait bien qu'il devait être empêtré jusqu'au cou dans des convenances impossibles à imaginer. Sur ce point, elle le plaignait. Elle ne se souvenait plus si elle avait été habituée à chanter, mais à présent, elle aurait été déçue de devoir s'en empêcher, à plus forte raison si on le lui demandait. Tout cela n'avait pas de réel sens à ses yeux.

Elle garda à son tour le silence, sentant ses paupières s'alourdir. Pourquoi les elfes ne pouvaient-ils pas dormir comme les humains ? Elle cherchait un sujet de conversation pour tâcher de ne pas piquer du nez, mais cela devenait difficile étant donné la torpeur dans laquelle elle se trouvait. Son esprit dériva un instant, bercé par le martèlement assourdit des sabots sur le sol. Elle finit par sursauter en s'apercevant qu'elle avait manqué s'endormir et se résigna à demander, un peu gênée :

" Messire... Je suis désolée, mais je ne peux plus rester éveillée. "

Elle se serait bien passée de se faire remarquer mais si elle continuait à ce rythme, elle allait tomber de cheval. Elle avait lutté tant qu'elle avait pu, mais après plus de deux jours sans sommeil, il fallait qu'elle récupère et son corps ne lui laissait plus le choix. Elle se retrouva donc à cheval avec l'un des jumeaux et ne tarda pas à s'assoupir malgré elle.

...

Lorsqu'Etheldred rouvrit les yeux, le soleil se levait, les éclairant doucement de ses rayons malgré la végétation. Une belle journée en perspective, mais la jeune femme commença par dévisager ceux qui l'accompagnaient, visiblement perdue. Il lui fallut une bonne minute pour se remettre les idées en place. L'amnésie, la rencontre, son nouveau travail, ses souvenirs, les bonnes manières elfiques et sa nouvelle tenue... tout cela dansa un instant dans sa tête. Elle avait mal partout, comme si on l'avait rouée de coups et elle ne put retenir une grimace en se redressant : décidément, monter à cheval n'était pas de tout repos et dormir dessus, encore moins. Elle ne fit pourtant aucune remarque, allant même jusqu'à sourire d'un air un peu ensommeillé à ses hôtes :

" Bonjour... "

Elle avait parlé en humain, mais, après un temps de réflexion, elle répéta en elfique. Pour le peu de mots qu'elle connaissait, autant s'en servir. En revanche, elle reprit la langue humaine pour demander timidement :

" Pourrais-je avoir une idée du temps qu'il reste à chevaucher ? "

C'était plus une supplication muette pour savoir quand se terminerait la torture qu'autre chose. En même temps, à mesure qu'elle se réveillait tout à fait, elle finit par se dire qu'embêter Mëgilen à ce propos ne raccourcirait pas le temps de trajet. D'ailleurs en jetant un coup d'œil à la nature qui les entourait, elle ne put s'empêcher de sourire : elle avait de la chance de se trouver là, si elle oubliait ses courbatures. Et puis, elle était curieuse, quoiqu'un peu anxieuse, de ce qu'elle découvrirait au terme de leur parcours.