Le deal à ne pas rater :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur Moulinex Companion ...
600 €
Voir le deal

 

 Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar]

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Drystan
Ancien
Ancien
Drystan


Nombre de messages : 1737
Âge : 35
Date d'inscription : 30/05/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 49 ans (42ème Jour de Barkios, An 967:X)
Taille
: 1,88m
Niveau Magique : Apprenti.
Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar] Empty
MessageSujet: Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar]   Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar] I_icon_minitimeVen 11 Juin 2010 - 20:18

L’Aube du départ était déjà bien loin quand commence le récit, car déjà sous les regards de la troupe qui progresse avec entrain sur les terres d’Hautval, apparait le Crépuscule, annonçant la fin de la première des cinq journées de voyage qui la mènerait en les terres d’Odelian, à l’occasion du mariage du Comte.
Sous leurs yeux se découvraient la cité fortifiée d’Hautval, première étape de leur voyage, et occasion à saisir pour faire la connaissance et amorcée un dialogue avec le nouveau Baron de ces terres voisines, le Seigneur Eskevar d’Helderion, et la troupe eut tôt fait de franchir la distance qui les séparait encore de leur destination première, découvrant à chaque instant plus encore la grandeur de cette cité.
Louant les heures s’écoulant, amoindrissant les foules qui occupaient et obstruaient les rues de la cité, marchands et artistes itinérant, la troupe passa sur un pont, accueillit par le Lion d’Hautval qui vivaient à présent ses dernières heures de gloire avant de ne plus figurer que dans l’histoire.

Bientôt résonnent les sabots martelant les pavés de la ville, et sous les regards des curieux se dressent la troupe, comptant une vingtaine d’hommes aux armures éclatantes, chevaliers en armes suivant la bannière au couleur de la chevaleresque lignée des Melasinir qui bientôt flotterait en Ancenis, annonce visible d’une nouvelle aube pour ces terres. Ils en étaient venus quelques jours auparavant, demandés par le nouveau Baron pour l’escorter jusqu’en terres Odelianne.
C’est au pas que progressa la troupe ancenoise, faisant route vers le château où, il l’espérait, ils pourraient trouver couverts et couches avant de reprendre la route à l’aube du jour suivant, priant pouvoir apprécier l’hospitalité du nouveau seigneur. Autour d’eux, les marchands nombreux commençaient à fermer boutiques alors que la nuit approchait… C’était d’autres commerces qui allaient accueillir du beau monde.

Bien vite, ils se trouvèrent dans la cour extérieure du château, après qu’ils s’eurent annoncé comme Baron d’Ancenis, en visite et réclamant l’hospitalité d’Hautval, pour lui et ses hommes. Quand on vint à sa rencontre, il salua l’homme qui se présenta et qui s’occuperait de lui, suivant ses pas alors que des serviteurs allaient pour s’occuper des chevaux et guider les chevaliers vers quelques salles où ils pourraient prendre repos et satisfaire les appétits creusés par cette journée de route.
Ainsi fut-il amené dans une antichambre, invité à patienter un petit moment, le temps que l’hôte soit disposé à le recevoir. Un homme qui devait avoir l’âge de Jonas, une cinquantaine d’années, à l’aspect et aux traits agréables, chaleureux et sympathique, répondant au diminutif de Stan vint alors le chercher, se présentant comme étant l’intendant du château. Dans les couloirs qu’ils parcoururent doucement, attention qu’apprécia le chevalier, du fait de sa « blessure » et sa démarche clopinant, atténuée par la canne qui soutenait sa marche. Ce dernier lui indiqua même, comme un guide, les différentes pièces devant lesquelles ils passèrent, pour faire la conversation dira t’on… Répondant aux questions qu’Arthur se posait sur les origines diverses et apparentes des serviteurs du château.
Ainsi put-il apprendre qu’il y avait là de l’hautvalois du temps de Charles, de l’olysséens amené par Audoin, et désormais, les heldirois, si reconnaissable par le port du kilt.

Enfin, ils arrivèrent devant une porte gardée par deux soldats qui les saluèrent et Stan l’invita à entrer avant de le saluer et de se retirer alors qu’un des deux hommes prenaient la peine de lui ouvrir la porte, qu’il s’empressa de franchir. La pièce dans laquelle il rentra contrastait avec les autres, bien éclairés et chaleureuses, ce devait être la plus agréable de toute pendant les longs hivers, un large foyer où s’épanouissait un feu, et devant ce dernier se tenait son hôte, installé dans un fauteuil.

Arthur s’arrêta là, prenant appuie de ses deux mains sur sa canne élégante portée devant lui, et examina tout autant que lui le nouveau Baron d’Hautval. Il inclina légèrement la tête, ponctuant ce simple salut par quelques mots.

« Mes remerciements, Monseigneur d’Helderion, d’offrir à mes hommes et à moi-même l’agréable hospitalité de votre demeure. »
Revenir en haut Aller en bas
Fergus d'Hautval
Humain
Fergus d'Hautval


Nombre de messages : 138
Âge : 34
Date d'inscription : 10/09/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar] Empty
MessageSujet: Re: Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar]   Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar] I_icon_minitimeMer 23 Juin 2010 - 2:29

La journée était déjà très avancée et les hautes fenêtres laissaient passer si peu de lumière qu'il avait fallu allumer toutes les torches pour éclairer tous les gens présents. De la cour montaient les bruits habituels de l'eau que l'on puise, des chevaux que l'on mène aux écuries, des charrettes que l'on déplace selon les provisions à transporter. Fergus avait revêtu un pourpoint bleu entrelacé de soie rouge et bordé du lion d'or à la vigne. Les seigneurs d'Helderion, chefs ou fils des chefs de clans virent dans le fauteuil qui avait auparavant accueilli toute une lignée de barons d'Hautval un homme calme, en pleine maîtrise de lui-même, un homme que les événements d'une seule année avaient mûri considérablement : Fergus d'Hautval portait tout aussi noblement son jeune âge que son titre de chef et de baron.
Les seules personnes à avoir été admises dans la salle étaient les chefs de clan et les gens de confiance du baron. Ils étaient regroupés à l'arrière de la pièce, près des fenêtres, dans un silence gêné, observant l'affrontement que se livraient maintenant depuis une heure le plus puissant de ses chefs et le baron, le vassal et le suzerain. Fergus écoutait l'homme, le front barré d'un pli et les mâchoires contractées.
La transhumance du bétail c'était développer dans les montagnes de Hautval depuis des siècles et très vite, il en était aller de même de la pratique des razzias sur les troupeaux des terres de Hautval, d'Ancenis, d'Olyssea et d'Erac par les montagnards. Les troupeaux étaient restitués par les héldirois contre le paiement d'un tascal*, une sorte de rançon qui constituait pour les clans une source de revenus non négligeable. Certains clans proposaient leur protection contre ces vols en des termes ressemblant fort à du chantage.
D'aussi longtemps que s'en souvint Fergus, les barons d'Hautval avaient toujours fermement condamnés ces pratiques et exigés des nobles d’Helderion qu’elles cessent. Mais le père de Fergus et ses vassaux avaient constamment fermés les yeux sur les pratiques de leurs sujets avec une complaisance provocante.
Maintenant que Fergus avait prit la tête de la baronnie, il avait ordonné à ses vassaux de cesser ces pratiques en Hautval, se ralliant de la sorte le soutien des petits seigneurs hautvalois et provoquant ainsi un accroissement des razzias sur les terres d'Ancenis, d'Erac et d'Olyssea. Les terres d'Erac et d'Olyssea étaient laissées à l'abandon par leur suzerain, Astéride d'Erac et Sebastian Wickam. Fergus laisserait donc ses sujets piller et rançonner leurs terres comme ils le voulaient. Ancenis serait bientôt reprit en main par un nouveau baron. Eskevar avait vu l'homme à l'œuvre, à Diantra. Il avait prit ses renseignements sur l'héritier de cette très ancienne famille qu'était les Melasinir et nourrissait de grands projets économiques pour les deux baronnies. Il s'agissait donc de le ménager.

_ Si vous m'avez appelé pour me juger, monseigneur, je n'aime pas votre façon de vous adresser à moi. On ne traite pas ses vassaux comme ses serfs...

_ Suffit,! l'interrompit Fergus d'une voix autoritaire. Vous savez très bien ce qui vous est reproché ici. Ses raids doivent cesser. Tout comme ceux de Hautval.

_ Nous y voilà, dit Jidion en souriant méchamment. Voilà qu'après Hautval nous devons à présent fermer les yeux sur l'Ancenis. Et puis après ? Erac ? l'Olyssea ? Combien ces Messieurs du Sud te payent-ils pour être tranquilles ?

Voyant l'air concentré et tendu du baron, il reprit :

_ Si tu nous interdis de mener des raids sur les terres riches du sud, c'est que tu te laisses dicter ta conduite par les sassenachs**. Voilà ce qu'il advient, mon neveu, quand on épouse la vie de ceux du sud. Leurs coutumes et leur traditions t'amollissent, choyé que tu es par leurs terres trop accueillantes. Tu n'es pas resté assez longtemps dans ton pays entres ton retour d'Alonna et ton départ pour la guerre, une année ou deux passées parmi les tiens ne te ferais pas de mal…

_ Messire, je n'aime guère ce ton. Rappelez vous quelle est votre place, ou je m'en chargerai moi-même, articula Fergus d'une voix sourde, maitrisant difficilement sa colère. J'attends qu'au mois de Verimios, les raids aient cessés.

Fergus affichait un air glacial, mais au fond de lui, il était pétrifié. Il regarda l'homme partir d'un pas furieux, puis congédia les autres participants d'un signe de la main vers son chambellan. Avant de fermer les yeux de lassitude. Levant les yeux vers le feux qui brûlait dans l'âtre, il laissa échapper douloureusement :

_ Qu'il est dure d'être un seigneur...

Soudain quelque chose se frotta contre sa jambe, et des yeux châtain foncé, de forme ovale et de taille moyenne, lui adressèrent une prière muette. Il tendit la main vers le grand chien roux qui était couché à ses pieds et avec un petit sourire, il se pencha pour ébouriffer la fourrure fauve de l'animal qui lui mordilla doucement la main, posant précautionneusement sa tête sur les genoux de son maître.

Le problème était de taille. Jidion pouvait mobiliser 200 hommes en quelques jours et ne traînait pas les pieds quand on avait besoin de lui, même si sa main était aussi preste qu'un Ydrilote, car il était généralement à couteaux tirés avec ses voisins, en particulier le clan Seaga. Il les battit un jour à plate couture alors qu'ils avaient l'avantage du nombre et obligea leur Chef, Jilstan qu'il avait fait prisonnier, à renoncer à récupérer de vastes terres qu'il tenait de lui. Un jour on le prévint de la nécessité d'obtenir un titre de propriété en bonne et due forme pour ses terres pour lesquelles il n'en existait pas. "Non" dit Jidion, "je ne possèderai jamais de terres qu'on ne peut avoir qu'au prix d'un parchemin." Il faisait plus confiance à son claymore qu'à un écrit. Mais ce temps était révolu: "Le métier d'Othello avait vécu!" Lors de la restitution des terres sous séquestre, Jidion qui ne détenait aucun titre pour ses immenses propriétés les perdit toutes. C'était un fait regrettable mais irrémédiable qu'avait du décider Fergus et pour lequel l'homme lui gardait rancune. A présent le baron le soupçonnait de briguer sa propre place en tant que chef de clan, à Helderion, et se promettait de garder un œil sur lui. Mais l'homme avait de l'influence dans les montagnes et si le baron devait reprendre en main son vassal, il y aurait peut-être du sang.

Il n'eut pas le temps de prolonger plus avant ses pensées que son chambellan vint le voir et lui glissa à l'oreille que le baron d'Ancenis était arrivé. Eskevar hocha du chef et tourna à nouveau son regard vers le feu qui brûlait dans la cheminé. Arthur allait sûrement croiser les chefs de clans dans l'antichambre, percevrait-il la gronde qui grognait chez eux ? Le chambellan tapa trois fois de sa canne sur le sol et annonça le nouvel invité. Fergus pencha la tête hors de son fauteuil, placé devant l'âtre, il se redressa et se tourna vers lui, l'examinant un instant avant de l'interpeller :

_ Arthur de Melasinir. Approchez, mon seigneur ! Soyez le bienvenue au château, nous vous attendions avec impatience. Votre voyage c'est-il bien déroulé ? Aucun incident de route n'est survenu ?

Arthur se tenait là, prenant appuie de ses deux mains sur une canne élégante, portée devant lui, et examinait tout autant que lui le nouveau Baron de Hautval. Il inclina légèrement la tête, ponctuant ce simple salut par quelques mots.

« Mes remerciements, Monseigneur d’Helderion, d’offrir à mes hommes et à moi-même l’agréable hospitalité de votre demeure. »

Fergus eut un sourire énigmatique et se leva pour faire quelques pas.

_ C'est à juste titre que l'on dit que la charité accueille ceux qui se présente aux porte du sire d'Helderion, lui dit-il simplement en lui prenant le bras, l'invitant d'un geste à s'assoir dans un fauteuil en face du sien. Encore qu'il s'agisse ici d'amitié et non de charité. Mon hospitalité vous est offerte sur mon domaine aussi longtemps que vous y resterez.


* Tribut
** Etrangers


Dernière édition par Fergus de Hautval le Sam 25 Déc 2010 - 10:48, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Drystan
Ancien
Ancien
Drystan


Nombre de messages : 1737
Âge : 35
Date d'inscription : 30/05/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 49 ans (42ème Jour de Barkios, An 967:X)
Taille
: 1,88m
Niveau Magique : Apprenti.
Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar] Empty
MessageSujet: Re: Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar]   Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar] I_icon_minitimeJeu 1 Juil 2010 - 20:45

Les politesses et les manières de la noblesse… Il y avait bien là deux visages, l’un charmant, louable, l’autre bien moindre. La charité offerte à celui qui se présente… Il ne pouvait écarter la pensée que les plus humbles ne trouvaient échos dans ces promesses, mais il n’était pas de ceux-là et saurait en jouir… Il ne remettrait pas en cause ce soir la franchise de son voisin qui l’accueillait lui et ses hommes, offrant couches et repas, ce qui était agréable, et pour ça, ses remerciements avaient été totalement sincère, dénué d’hypocrisie.

« Je n’ai pas l’intention d’abuser de votre hospitalité, bien qu’elle m’apparaisse sympathique… Rien qu’une nuit, et nous reprendrons la route… Odélian est encore à plusieurs jours de routes et je n’ai pas l’intention de trainer. »

Mais ce soir, la question n’était pas là, non… Ce soir, il avait bien l’intention de faire connaissance avec son nouveau voisin, et pourquoi pas, planter les graines d’une entente franche et résolue entre les deux nouveaux barons, qui permettrait pourquoi pas résoudre quelques soucis, et faire front ensemble au besoin.
Il avait eu vent d’histoire au sujet de raid et de vol perpétuer sur les troupeaux de l’ancenois par des montagnards hautvalois, et si il n’avait pas l’intention non plus de débuter cette relation sur ces faits, il lui fallait garder à l’esprit qu’il faudrait les résoudre, de préférence ensemble, d’un côté comme de l’autre de la frontière.

« Mais pour l’heure… Je suis ici, alors autant en profiter, n’est-ce pas ? »

Il fallait commencer la conversation, et c’est avec un intérêt réel qu’il se lança.

« J’ai vu dans vos couloirs un bien curieux mélange, tant de style que de traditions… La transition après le règne du félon d’Olyssea n’a pas été trop pénible, après la révolte des dissidents… ? »
Revenir en haut Aller en bas
Fergus d'Hautval
Humain
Fergus d'Hautval


Nombre de messages : 138
Âge : 34
Date d'inscription : 10/09/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar] Empty
MessageSujet: Re: Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar]   Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar] I_icon_minitimeJeu 22 Juil 2010 - 0:44

Eskevar laissa son invité prendre place dans l'un des confortables fauteuils, avant de se diriger vers une carafe en cristal posée sur une petite table, et d'en remplir deux coupes de vin.

« Je n’ai pas l’intention d’abuser de votre hospitalité, bien qu’elle m’apparaisse sympathique… Rien qu’une nuit, et nous reprendrons la route… Odélian est encore à plusieurs jours de routes et je n’ai pas l’intention de trainer. »

Le baron tendit la coupe à Arthur en témoignant de la plus grande courtoisie, avant de s'assoir dans son propre fauteuil en face de la cheminée, et de profiter que son invité avalait une première gorgée pour l'observer discrètement. Affligé de sa blessure, le baron d’Ancenis avait quelque chose de chétif, songea Eskevar, en posant les yeux sur l'élégante canne au pommeau d'or. Mais il ne s'y trompait pas, l'homme qu'il avait face à lui était un homme au port droit, au regard dur et inflexible, et duquel se dégageait une aura de pouvoir ; des traits secs, anguleux. Il avait vu Grégoire de Mélau à l'action, au tournoi de Diantra et savait que l'homme ne déméritait pas.

« Mais pour l’heure… Je suis ici, alors autant en profiter, n’est-ce pas ? »

« En effet, et je salue l'initiative du duc de Langehack sur ses terres. Les rencontres entres voisins dans ce duché sont trop rares, déclara eskevar en hochant la tête, intrigué par l'attitude de son invité. Le baron et lui avait beaucoup de sujets à aborder, mais contre toute attente, celui-ci comptait visiblement aller droit au but. Comment va votre jambe ? » demanda-t-il en prenant un air affecté, histoire de gagner un peu de temps. Car bien qu'homme de principe et préférant aller droit au but lui-même, voir son invité aussi empressé à entamer la discussion n'était pas pour lui plaire. Le baron n'avait pas encore mit les pieds en Ancenis, et Eskevar ne s'attendait à parler ce soir que de politique extérieure.

« J’ai vu dans vos couloirs un bien curieux mélange, tant de style que de traditions… La transition après le règne du félon d’Olyssea n’a pas été trop pénible, après la révolte des dissidents… ? »

Eskevar sourit à la question du baron, soulagé de ne pas avoir à aborder des sujets plus sensibles pour le moment... des sujets comme les raids héldirois sur l'Ancenis par exemple.

« Certes oui, on y trouve des olysseans du félon Audouin, que j'ai repris à mon service. Et d'anciens hautvalois du feu baron Charles. De même que les propres gens de ma maisonnée, qui ont quitter les montagnes d'Helderion pour me suivre ici... Eskevar leva sa coupe et la fit doucement tourner au bout de ses doigts pour en examiner le contenu. La transition n'a pas été trop ardue, non. Du moins en apparence, car seule une faible partie des dissidents au roi ont prit les armes... La majorité même de mes vassaux c'est trouvé en désaccord avec les velléités réformistes de Sa Majesté, et a quelque peu... rechigné, à combattre pour elle. Pour ne pas me les mettre à dos, il m'a fallut faire preuve de clémence... Le baron porta le verre à son nez afin de desceller l'intensité du breuvage. A contrario avec la colère de Sa Majesté, c'est cette clémence qui m'a permit de me faire passer non pas pour l'homme du roi, mais pour l'homme de Hautval : un homme capable de surmonter les clivages et d'offrir une chance de salut aux vaincus. Une sorte de rédemption... Il prit une petite gorgée, se la fit clapoter dans la bouche et l'avala. Enfin je crois avoir gagné leur cœur en intercédant personnellement et publiquement auprès du Roi pour leur grâce. »

Eskevar marqua une pause et sourit.

« De tels propos vous sembleront peut-être présomptueux de la part de quelqu'un d'aussi jeune que moi. Mais ne vous y trompez pas, baron... Bien que de dix années votre cadet, je reste persuadé que le seul moyen de nous attacher la fidélité des anciens rebelles - et de leurs sympathisants - est de faire preuve de magnanimité. Vous serez confronté à la même situation que moi en Hautval, à ceci près qu'en Ancenis, la révolte à été beaucoup plus forte qu'ici. Suite à la rébellion, beaucoup de nobles on perdu la majeure partie des privilèges qui restaient à leur famille. »

Il fit tournoyer doucement son vin et en sirota une nouvelle gorgée. De fait, les paroles d'Aetius d'Ivrey lui revinrent en mémoire. Lorsque le chevalier au Kerkand avait évoquer ses exploits durant la guerre civile, lui déclarant qu'il avait fait honneur à la chevalerie en ne s'adonnant pas au massacre généralisé et en sauvant la fine fleur des gens de bien qui s'était opposés à lui.

« Votre performance à Diantra, lors du tournoi, jouera assurément pour vous. La chevalerie aime les guerriers charismatiques... A ce propos, que pensez-vous du Sieur de l'Ivrey ? La révélation de son identité à fait grand bruit dans le royaume... »
Revenir en haut Aller en bas
Drystan
Ancien
Ancien
Drystan


Nombre de messages : 1737
Âge : 35
Date d'inscription : 30/05/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 49 ans (42ème Jour de Barkios, An 967:X)
Taille
: 1,88m
Niveau Magique : Apprenti.
Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar] Empty
MessageSujet: Re: Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar]   Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar] I_icon_minitimeJeu 29 Juil 2010 - 15:08

Les pas d’une discussion qui commence tendent à donner une direction alors que ceux-ci empruntent des détours et des chemins l’éloignant de quelques destinations tumultueuses et risqués pour celui qui s’y engageaient, mais soit, il se laisserait entrainer d’abord dans cette marche, il n’avait pas d’autre désir…
Cette première question pourtant, et le regard qu’on lui porta d’abord le dérangèrent, être perçu comme quelqu’un de faible, du fait de cette blessure, et la pitié, presque sous-estimé au premier abord ne lui plaisait pas… Il était désormais Baron, homme de pouvoir et d’influence et il lui faudrait trouver, comme au Tournoi de Diantra, des démonstrations de force au-delà d’une apparente faiblesse qui doucement s’estompe.

« C’est encore douloureux, mais je ne désespère pas de retrouver un jour ma pleine mobilité, merci de vous en soucier. »

Il ignorait si c’était sincère, mais qu’importe finalement, il remercia en silence la Déesse Mère encore, de lui avoir offert Roxane, sa présence et ses attentions, les soins de la déesse portés sur sa jambe meurtrie par la dernière guerre. Il écouta ensuite une question des plus intéressantes car il serait lui-même confronté à ces problèmes, peut-être davantage… Mais qu’importe, les seigneurs étaient attachés à leurs terres et à leurs pouvoirs, et il saurait trouver les bons mots, le bon compromis pour désamorcer des tensions qu’il savait ne jamais s’éteindre avant une prochaine génération, pour les plus anciens, attachés à l’ancienne famille d’Ancenis, aujourd’hui félonne.

« Je vous remercie pour votre sollicitude et vos conseils, Sieur d’Helderion, mais n’ayez crainte, je ne comptais pas user de force et de condamnations à l’égard de ceux qui sont devenus mes sujets. Ils ont commis une erreur, attachés je l’espère davantage à une fidélité et aux profits de leurs terres qu’à de sombres desseins des plus malsains envers notre Majesté, qui plus est, leur suzerain. Je pourrais les condamner, c’est certain, mais il est en moi un partisan du Choix dicté par les préceptes de Néera, notre Déesse, et il m’appartient de leur offrir, mais eux devront se soumettre aux conséquences de ce qu’ils décideront, tout simplement.»

Il dévoilait son attachement à des préceptes que beaucoup ne voulaient ni comprendre, ni appliquer, mais là-dessus, il ne se plierait pas à la tendance, non… Il devait trop à Néera pour cracher sur ses principes, elle lui faisait confiance et lui avait offert une seconde chance, une nouvelle vie pour la servir, elle et ses intérêts, et il ne manquerait pas à son serment.
Il fit mention alors du tournoi, de sa performance, et il est vrai qu’aux yeux de cette noblesse fortement attachée à la chevalerie, tant son nom que sa participation aux joutes joueraient en sa faveur… Un grand nom de la chevalerie du duché, ses attitudes… Et puis… Le Culte ne manquerait pas de le soutenir, tout du moins œuvrerait-il en ce sens, sous le regard bienveillant de Néera, et sous les conseils de Roxane. Beaucoup d’atouts pour s’attirer les faveurs du plus grand nombre, bien qu’il savait trouver des réticences, il les espérait moindre.
Puis il lui demanda l’avis qu’il avait de Sieur de l’Ivrey, cousin bâtard du roi, de ce qu’il se souvenait de la révélation… Oui, c’est ça…

« Sieur de l’Ivrey… Oh, et bien, c’est un bon jouteur, c’est la seule chose que je puis dire à son sujet. Ses origines, si elles ont fait grand bruit, n’ont pas davantage d’influence pour moi. Il me tarde simplement de voir ce qu’il fera de Scylla, cette terre a beaucoup souffert, et j’imagine qu’il aura fort à faire pour la relever, et je lui souhaite de réussir, mais je ne saurais en dire davantage… »

Ce sujet succéda à un autre, qu’il entama lui-même, car dans sa préparation à son installation en l’ancenois, il s’était renseigné, via ses contacts privilégiés, sur le devenir des captifs de la Bataille de Diantra de son pays, soldats qui n’avaient pour la plupart suivi les ordres, sans être vraiment engagé dans ces histoires. Comme aux nobles, il voulait leur proposer de se racheter, en lui jurant allégeance, et en se mettant à son service, en échange d’une liberté nouvellement récupérée.

« Sieur d’Helderion… Il m’est parvenu que vous aviez fait prisonniers des hommes de l’Ancenis qui ont participé aux récents conflits… Y aurait-il un problème à ce que je puisse les récupérer, afin de leur proposer de se mettre à mon service, et au renouveau de leur pays ? »

Revenir en haut Aller en bas
Fergus d'Hautval
Humain
Fergus d'Hautval


Nombre de messages : 138
Âge : 34
Date d'inscription : 10/09/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar] Empty
MessageSujet: Re: Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar]   Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar] I_icon_minitimeMer 4 Aoû 2010 - 20:30

Le baron leva très légèrement un sourcil en écoutant les derniers propos d'Arthur. A Hautval comme à Ancenis, tout seigneur d'un fief devait annuellement une période de service militaire. Le vassal se faisait ainsi accompagné de soldats professionnels, de mercenaires, dont il avait personnellement la charge et qu’il payait en argent sonnant et trébuchant.
Dans cette société, la guerre était un métier comme un autre et les chevaliers vivaient par et pour le combat afin d’accéder à la reconnaissance de leur pairs et à la fortune. Les soldats professionnels étaient pour la plupart les fils cadets des familles n’ayant pas ou peu d’héritage. Les paysans, les roturiers, s’enrôlaient, car la solde y était élevée et pour ceux-ci la guerre était tout sauf un honneur.
Un attrait important de l'armée était la possibilité des pillages. Les mercenaires étaient loyaux leur chef et combattaient à ses côtés tant qu'il leur fournissait le gîte, le couvert et la possibilité de participer aux pillages et donc de s’enrichir. Ces hommes n’étaient nullement faits pour patienter paisiblement au sein des cités.
Participer à l'assaut d'une ville, d'un château, était signe d’enrichissement pour les chevaliers de bas lignage et les soldats en particulier quand les places fortes résistaient car elles étaient systématiquement mise à sac. Dans certains cas, le soldat pouvait alors amasser pendant le pillage un butin pouvant représenter plusieurs fois sa paie annuelle. Les batailles rangées, permettaient également de s'enrichir car il pouvaient vendre les armures et les armes des tués et également rançonner les familles des chevaliers fait prisonnier.
La règle du partage des rançons et autre butin voulait que celui qui était pris revienne à celui qui l’avait pris, mais il était cependant courant que le baron prélève de 25 à 33% du gain de ses vassaux, et ceux-ci prélevaient également une part analogue à leurs subordonnés. C'est pourquoi la question avait son importance aux yeux d'Eskevar. Tout comme pour ses chevaliers, qui n'avaient pu s'enrichir du sac de la ville, premièrement parce qu'elle avait déjà été pillée par les rebelles, et ensuite parce qu'il s'agissait, en principe, d'une ville amie. Il se tut, semblant réfléchir.

« Les prisonniers, oui. »

La chevalerie ancenoise était nombreuse, peut-être la plus fournie du royaume, avec celle d'Erac. Si il y avait bien deux terres où l'on plaçait l'idéal de la chevalerie plus haut que tout, c'était celles-là. Il était difficile de donner un état précis des forces menées par le baron lors de la guerre civile, mais plus des deux tiers de la chevalerie ancenoise avait rallié la bannière à la chouette, soit près de deux à trois milles paires d'éperons. Sur les centaines de familles qui avaient combattus à Diantra du côté des rebelles, un grand nombre de chevaliers avaient péris, l'épée au poing, tandis que les loyalistes et les hautvalois d'Eskevar prennaient pied dans la cité. Un grand nombre de ces chevaliers, ainés comme cadets de bonne famille, avait été fait prisonnier par les chevaliers hautvalois, qui les avaient ensuite ramenés avec eux dans l'attente d'une rançon. Ainsi, les prisonniers vaincus patientaient dans les geôles et les cachots des dizaines de castels, manoirs et repaires nobles que comptait la baronnie au lion et à la vigne.
Seuls les chevaliers qui s'étaient enrôlés dans sa compagnie Stygienne, avaient bénéficier d'une relative liberté. Échangeant leur captivité en tant que rebelles vaincus contre une libération sur parole et un service dans les armées du baron en tant que mercenaire.

« Tout d'abord, messire, je dois porté à votre connaissance qu'une partie des chevaliers ancenois fait prisonniers à Diantra, sont entrés à mon service en tant que mercenaire. Et que certains de ses chevaliers, sont des cadets et héritiers issu de familles possédant une certaine influence au sein de votre baronnie... »

Eskevar tapota le dossier du fauteuil quelques instants.

« Pour ceux-là, évidemment, il est naturel qu'ils s'en tiennent à leur parole. Mais pour les autres... Le baron se leva pour aller se resservir un verre. il n'y a bien sûr aucuns problèmes à ce que vous les récupériez. Je pense que nous trouverons rapidement une entente sur le montant des rançons. »

Il en prépara également un second qu’il amena à son hôte.
Revenir en haut Aller en bas
Drystan
Ancien
Ancien
Drystan


Nombre de messages : 1737
Âge : 35
Date d'inscription : 30/05/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 49 ans (42ème Jour de Barkios, An 967:X)
Taille
: 1,88m
Niveau Magique : Apprenti.
Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar] Empty
MessageSujet: Re: Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar]   Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar] I_icon_minitimeMer 4 Aoû 2010 - 21:02

Il eut confirmation, sans surprise, de l’existence de ses prisonniers, et apprit avec surprise la reconversion de certains, comme mercenaires au service du Baron d’Hautval… C’était certes une bonne façon d’échapper à l’emprisonnement, mais il espérait ces chevaliers tout de même attachés aux serments plus qu’au gain, sans quoi, il devrait prendre des mesures à leurs sujets, afin d’éviter une trop grande influence d’Hautval sur ses terres…
Puis il en vint à parler de rançons… Oh, il savait en venir à cela, mais il n’offrirait pas tous les cadeaux à son hôte, pas dans sa situation, ni dans celle de son domaine… Il était une chose dont il pouvait user, mais il devrait été délicat et subtil dans son emploi, afin de ne pas froisser son interlocuteur, sans pour autant lui permettre de placer trop haut la somme qu’il pourrait réclamer, du moins, le contraindre à quelques réductions… Entre amis dirons-nous.

« Pour quelle somme seriez-vous prêt à me les céder ? »

Et avant que ce dernier ne soit offert une proposition, Arthur imposa un sujet, sans méchanceté dans le ton, qu’une curiosité qui donnerait matière à réfléchir pour le Baron, quant à la somme qu’il exigerait pour libérer les prisonniers ancenois.

« Oh, et… Pendant que nous parlons de sujets d’argent… Quelle est votre position vis-à-vis des raids que je sais réguliers, de la part de vos sujets, sur les terres de vos voisins ? Et quelles sont vos intentions, pour réparer les outrages répétés et les vols ? »

Il espérait tendre à un compromis, une bonne ristourne sur les rançons pour effacer l’ardoise, ou bien… Le reste demeurait secret, mais il était certain que le Baron avait tout intérêt à devenir raisonnable, généreux même, pour son propre intérêt… Oh, il savait contraindre son interlocuteur, et ça ne serait pas forcément le mieux perçu, mais il n’avait pas l’intention d’offrir une forte somme à Hautval alors que ce même territoire continuait encore de voler les siens…

Revenir en haut Aller en bas
Fergus d'Hautval
Humain
Fergus d'Hautval


Nombre de messages : 138
Âge : 34
Date d'inscription : 10/09/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar] Empty
MessageSujet: Re: Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar]   Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar] I_icon_minitimeJeu 5 Aoû 2010 - 17:49

Alors qu'Eskevar s'apprêtait à frapper des mains pour appeler son intendant, Stanislas, afin que celui-ci lui apporte la liste des prisonniers et des rançons demandées par les chevaliers hautvalois, le baron reprit la parole de façon complètement inattendue. Ce qui allait suivre allait le prit totalement au dépourvu.

« Oh, et… Pendant que nous parlons de sujets d’argent… Quelle est votre position vis-à-vis des raids que je sais réguliers, de la part de vos sujets, sur les terres de vos voisins ? Et quelles sont vos intentions, pour réparer les outrages répétés et les vols ? »

Ces dernières paroles ne furent prononcées avec aucune méchanceté, du moins en apparence, car au ton qu'il venait d'employer, on aurait presque pu prendre le baron pour une ingénue, découvrant avec curiosité un point qu'il n'avait bien sûr trouver aucuns autres moments pour le soulever.
Le baron d'Hautval serra légèrement les mâchoires en voyant l'homme rester interrogateur devant lui. Pour qui le prennait-il ? Pour un poissonnier d'Ydril ? Il était baron, et chevalier de surcroît, mais surtout, il était le vainqueur. Et il n'appartenait pas aux vaincus de remettre en cause les volontés des vainqueurs. Encore moins par des procédés aussi sournois que ceux employés par Arthur, alors quoi ? Il pensait qu'il lui suffisait d'aborder des raids de pillards pour obtenir un rabais ? A quoi cela revenait-il ? A sous-entendre qu'il était responsable de ces raids ? Rien de moins ! Et puis on ne marchandait pas avec de telles questions : c'était l'honneur des combattants qui était en jeu. Tout comme le sien l'était à cet instant. Il fronça légèrement les sourcils avant de lui répondre d'un ton neutre, qui aurait pu passer pour méprisant auprès d'une personne non avertie.

« Apprenez messire, que je n'ai pas pour habitude d'ordonner à mes gens de mener des raids, sauf en temps de guerre. Et que, le cas échéant, je ne m'abaisse pas à les mener en personne. Ma position vis-à-vis de ces raids ne peut donc être que la seule possible en la matière... la loi. Punissez ces bandits, une amende pour le premier vol, la corde pour le second. Voilà qui fera bonne mesure et voilà comment agissait Charles, du temps de son règne. »

Eskevar tendit son verre à Arthur et s'avança doucement vers une fenêtre, qu'il ouvrit. Les doigts froids de la nuit foncèrent sur lui, glissant dans un souffle contre sa chemise. Il frissonna et contempla le paysage qui s’étendait au loin de Hautval, des gorges sombres jusqu’aux lacs glacés et aux montagnes d'Helderion au-delà. Des pics couverts de neige se découpant contre la lune. Il arrivait à peine à discerner les arbres dans la profondeur de la nuit. Et il y avait une sorte de brume - une brume des Highlands - qui s’étirait dans le lointain, recouvrant les ravins givrés et les pics silencieux des Monts-Corbeaux.

« Il me serait difficile de qualifier de barbares les gens à qui je me dois et ceux dont je suis issu... Mais ne vous y trompez pas. Ils sont rustres, certes, incultes pour la plupart, sans doute, mais je ne connais pas de peuple plus énergique devant le malheur, plus obstiné devant l'ingratitude de la nature, plus farouchement amoureux du chant, de la musique, de la danse et de leur terre. Ils ne sont pas portés sur les grands discours. Ils parlent beaucoup plus avec leurs armes et se moque du sang versé. Les rixes entres les clans sont nombreuses. S'arrêtant, le baron d'Hautval reprit avec le même ton mélancolique. Les plus petits clans ne rassemblent que quelques centaines d’hommes ; d’autres plusieurs milliers. Pour les représentants de la loi, dans la mesure où il y en a une, tenter de pénétrer sur le territoire d’un clan dans l’exercice de leurs fonctions est pure folie. »

Il s'arrêta à nouveau, avant de reprendre, plus rapide, exposant son point de vue mécaniquement.

« Le nord de Hautval, messire, est un pays lointain et sauvage pour Diantra qui sait à peine que des gens y vivent. Mais il l'est également pour les hautvalois, ces messieurs de Hautval, de Bourg-les-vignes et de Caruw, tous ces gens des basses terres qui ne font pas plus la différence entre un broch et une tour d'habitation qu'entre un claymore et une épée. Quand à nos montagnes, ils ne sont pratiquement jamais venus dans les Highlands et y envoient rarement leurs connétables. D'ailleurs que viendraient-ils y faire ? Nous gouvernons nos propres affaires... à notre manière : à la manière du Nord, comme disent les gens d'ici. Un peu expéditive dès fois, mais combien efficace. Tous les clans d'Helderion s'entendent là-dessus. »

Le baron se retourna et croisa ses mains dans le dos. Haussant le menton et soutenant le regard d'Arthur. Il n'aimait pas qu'on lui impose de la sorte des sujets visant à le placer dans l'embarras.

« J'ai déjà convoquer les chefs de clan, baron. Et la vérité est la suivante : la transhumance du bétail c'était développer dans les montagnes de Hautval depuis des siècles et très vite, il en était aller de même de la pratique des razzias sur les troupeaux des terres de Hautval, d'Ancenis et d'Erac par les montagnards. Les troupeaux sont restitués par les héldirois contre le paiement d'un tascal, une sorte de rançon qui constitue pour les clans une source de revenus non négligeable. Certains clans proposent leur protection contre ces vols en des termes ressemblant fort à du chantage, mais avec une efficacité redoutable. Je ne puis que vous conseiller de vous alliez l'un de ses clans et de payer un tascal, c'est ainsi qu'il en a toujours été chez les éleveurs et nobles de Hautval et cela à toujours marcher. Ce clan vous préservera des autres et vous gagnerez au change. Autrement... faites appliquer la loi. Car je ne verserai aucunes indemnités, cela reviendrait à reconnaitre publiquement que je suis personnellement responsable de ces raids, de ces outrages et de ses vols. »

Qu'il l'ait voulu ou non, de Melasinir frôlait là un point sensible. Non pas quelque valeur de principe qui eut été bafouée aux yeux d'Eskevar ; non, cela touchait son honneur. L'impression positive qu'il s'était faite d'Arthur, avait considérablement décrue en quelques instants. Il l'avait prit tout d'abord pour un homme d'honneur, un chevalier et un preux. Mais voilà qu'il ne paraissait pas être au dessus des merciers de Langehack.

« Vous voudriez que la perte financière due aux raids vienne réduire la somme des rançons de vos chevaliers faits prisonniers. Cela est impossible. Le baron commença à faire les cents pas. Ces rançons sont celles des chevaliers qui se sont battus à Diantra. Les compensations financières que vous me demandez concernent des raids effectués par les montagnards d'Helderion. Ce serait lésé les uns que de prendre cet argent sur leur rançon, un vol ni plus ni moins. Et j'en aurai à répondre devant eux, car ce ne sont pas eux qui ont volé vos vaches messire. Du moins dans l'ensemble... pensa Eskevar. Vous parlez comme s'il s'agissait là d'un même et unique problème dont les solutions sont liées, alors qu'il s'agit de deux sujets tout à fait différents, que l'on ne peut mélanger. » Il s'arrêta vers la cruche de vin, qui était posée sur une table basse, dans un coin de la pièce, et fit mine de s'en resservir une coupe.
Revenir en haut Aller en bas
Drystan
Ancien
Ancien
Drystan


Nombre de messages : 1737
Âge : 35
Date d'inscription : 30/05/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 49 ans (42ème Jour de Barkios, An 967:X)
Taille
: 1,88m
Niveau Magique : Apprenti.
Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar] Empty
MessageSujet: Re: Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar]   Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar] I_icon_minitimeSam 7 Aoû 2010 - 5:42

Il eut un fin sourire quand il entendit les premiers mots, réponses à ses interrogations. Oh, ce n’était pas la réponse qu’il espérait, mais plutôt celle qu’il s’attendait à avoir de la part du Baron d’Hautval, mais les questions se perdaient dans son esprit, toutefois, il relevait surtout les paroles, s’attachant à tout ce qui pouvait s’avérer utile dans un avenir proche, dans la gestion de ce problème que représentait les Heldirois.
Il écouta le long discours, pointant les détails et les divers éléments les plus intéressants, tant sur l’organisation d’Helderion, que sur la position du Baron, mais aussi, sa manière d’aborder le problème… Qui semblait ne pas exister à l’esprit de ce dernier d’ailleurs… Cela apparaissait normal, à ses yeux, et il encourageait davantage à se plier aux exigences qu’à combattre un comportement indigne et contre toute justice… Placer et encourager ses gens à craindre et à vivre en soumission devant ces gens d’Helderion.
C’était hors de question, et quelques furent les intérêts du Baron dans cette histoire, pot de vin des plus généreux, ou peur de voir Hautval sombrer dans une guerre civile qui opposeraient le bas pays aux hautes terres, lui n’avait pas l’intention de céder, et d’encourager le Seigneur de Mons à la soumission à Helderion.

« Je saurais me souvenir de chacun de vos mots, Sire, et je ne doute pas que dans l’avenir, tel effort de mémoire ne me serve, car je n’ai pas l’intention d’exiger des miens qu’ils baissent la tête, paient et cèdent à la menace heldiroise, et je ne doute pas recevoir un jour de vos nouvelles à ce sujet. »

C’était dit simplement, sans menace, juste avec conviction et volonté, et un avertissement préalable à une suite inévitable… Qu’il ait le soutien du Baron ou non, ça n’avait aucune espèce d’importance, car son meilleur allié se trouvait au-delà des montagnes hautvaloise, en Erac.
Il se leva, sans toucher davantage à la coupe proposée plus tôt, posant son regard un instant sur son interlocuteur, bien conscient des tensions nées, mais c’était là une chose inévitable au vue des évènements. Il ne s’en sentait pas coupable, et ne regrettait rien, c’était là une nécessité, car il n’offrirait pas raison aux voleurs qui depuis des siècles se permettaient de telle pratique, ni à un seigneur qui niait la responsabilité alors qu’il refusait même d’intervenir et de traiter les choses comme un problème…

« Je n’ai rien à ajouter et il me vient le désir de me reposer… Vous ferez parvenir un mot à mes appartements, avec la somme que vous souhaitez recevoir pour la libération de mes hommes. Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée, et vous remercie encore pour votre hospitalité. »

Un bref salut, légèrement inclinaison, et il se retira.

Revenir en haut Aller en bas
Fergus d'Hautval
Humain
Fergus d'Hautval


Nombre de messages : 138
Âge : 34
Date d'inscription : 10/09/2009

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié
Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar] Empty
MessageSujet: Re: Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar]   Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar] I_icon_minitimeMar 10 Aoû 2010 - 19:49

Ventre Saint-Ecarlate !! Dans le genre bellâtre, la palme ! Cette entrevue prennait des airs de tragédie Isaroise ! Certes la compagnie du baron avait été des plus charmantes, leurs convergences politiques nombreuses, et il pensait en avoir beaucoup apprit sur l'homme, mais cette sortie … Un homme de bonne famille, un sang bleu, un baron se complaisant ainsi avec la plèbe. Diantre ! Fergus était déçu de l’image que renvoyait le baron … Lui et son idéalisme … Que croyait-il ? Qu'il allait remboursé chaque vache volée de sa propre bourse ?! La loi, voilà ce que lui avait conseillé Fergus, à lui d'en faire bon usage. Les amendes compenseraient largement les pertes des seigneurs volés, et elles avaient l'avantage de ne léser personne. Le débat semblait clos, mais alors qu'Arthur saluait et se retirait, il le toisa d'un air impitoyable.

« Messire, je ne saurais refuser à quelqu'un comme vous l'honneur de ma table, et mes plus confortables couches ! De grâce si quelques différends nous opposent, tâchons de ne pas oublier ce que nous sommes. Vos vilains s'en sortirons bien, après tout ! »

Le jeune chevalier se redressa légèrement et détailla longuement son interlocuteur, le sourcil relevé. Cet homme avait l'affront de proférer des menaces à son encontre sous son propre toit ? Car cela avait tout l'air de menaces, ou du moins d'une mise en garde. Et c'était faire preuve de bien peu de respect envers son hôte. Et négocier des points d'honneur comme les rançons gagnées par les chevaliers à Diantra de la façon d'un vulgaire marchand ? Avait-on déjà vu pareille roublardise ? Au fur et à mesure que le baron avait déclamer ses intentions et exposer sa politique, fergus avait vu apparaitre cet aristocrate sous un jour nouveau. L'homme qui se tenait en face de lui l'assimilait à un brigand, il lui reprochait presque du bout des lèvres d'être à l'origine de ces raids. C'était plus que n'en aurait supporter bon nombre de nobles.

« Mon intendant s'adressera à celui de votre seigneurie pour lui communiquer la liste. Bonne nuit messire. »

Sur ces mots, il s'inclina lentement en guise de salut et en se relevant, toisa son vis à vis d'un regard toujours aussi dur. Et comme pour lui signifier qu'il pouvait dès à présent prendre congé, il tourna son regard vers l'âtre brûlant.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar] Empty
MessageSujet: Re: Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar]   Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar] I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Et l'Ancenois rencontra l'Hautvalois à la faveur d'une halte... [Eskevar]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Par la faveur du Favori... [PV Këda]
» Une faveur à te demander... (PV Glenn)
» À à la faveur de l'orage [Kahina]
» Halte | Aalya
» A la faveur de vos Lunes...[PV Veldrin & Hadjirah]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Miradelphia :: PÉNINSULE :: Duché d'Erac :: Baronnie de Hautval-
Sauter vers: