[Quais] Emportée par la foule... [fe]

Le roi venait d'arriver en diligence avec quelques uns de ses conseillers. Il venait faire une négociation tendue avec un vieux fabricant de navires, pour ravitailler sa flotte en bâtiment. Il en avait besoin incessamment sous peu mais ne voulait pas vider le trésor royal pour autant.
Il était descendu et l'odeur salée de la mer lui avait sauté au nez. Ce fut d'ailleurs la première odeur qu'il sentait, avec celle du poisson frais mais assez malodorant. Il fit quelques pas pour s'habituer puis rassembla ses proches alors qu'ils sortaient à peine de la diligence royale.

"Alors, où devons-nous conclure cette affaire mes bons messieurs ?" demanda le roi, enjoué comme à son habitude.

L'un des quatre hommes lui indiqua une direction et le pria de le suivre.
C'est alors qu'un long périple à travers d'étroites rues s'entama. Un véritable labyrinthe ce port, l'architecte avait vraiment du tracer les plans en aveugle où être à moitié fou. Les rues n'étaient pas parallèles, elles ne se faisaient pas face : un vrai repaire de brigands pour ainsi dire.
Après une longue marche, ils débouchèrent à nouveau sur une artère principale. Pas trop tôt au goût du roi, quoique, il aimait tout de même voir les bas-fonds de son peuple, mais il ne se sentait pas à l'aise ici. Il n'avait pas pu prendre son épée et donc, même s'il maitrisait à merveille la magie, ne voulait pas se faire attaquer.

La place sur laquelle ils atterirent était plus ou moins circulaire avec beaucoup de marchands tout au tour, le centre si l'on puit dire.
Ultuant embrassa les habitants du regard. Il y avait beaucoup d'agitation, peut-être autant qu'à Diantra, mais il était habitué.

Alors qu'ils s'approchaient vivement des ports de commerces, le roi discutait vivement avec ses conseillers, se tenant de part et d'autre et donc il ne regardait pas devant lui.
Tout à coup, ils s'arrêtèrent et montrèrent quelque chose devant. Ultuant s'en étonna. Pourquoi s'arrêtaient-ils donc ?

"Qui a-t-il mes braves ? Avez-vous vu..."

Le roi percuta violemment une personne et vascilla sous le choc. Sa couronne chuta sur son nez, manquant de tomber.
Il se remit d'aplomb et vit qu'il venait de renverser une elfe, mais celle-ci sortait alors son épée.

"Olà, toute douce ma dame. Je suis vraiment désolé, mais ce n'est pas une raison pour faire rouler ma tête. Ce serait une perte terrible pour le royaume."

Il avait reculé d'un pas, commençant à préparer des sorts de protection au cas où, et ses hommes avaient tirés eux aussi leurs épées et s'avançaient pour protéger le roi.

"Il s'agit d'un malentendu. Vous n'avez rien ?"

Il aperçut le trou dans le pantalon de la jeune femme.

"Voulez-vous que je vous dédommage pour votre habit, un peu délabré soit dit en passant ?"

Le choc l'avait légèrement étourdi, et Liz s'appuya contre un mur, pour reprendre ses esprits, tout en regardant vaguement l'homme en face d'elle, l'épée toujours pointée vers lui. Vêtue d'une armure, il portait un bâton, comme ceux utilisés par les magiciens, et ses yeux sombres la fixaient. Assez charismatique, elle resta tout du moins méfiante, ignorant son identité. Ce ne fut que lorsqu'elle vut sa couronne qu'elle laissa échapper une légère exclamation : c'était un roi ! Seulement le roi des humains certes, mais un roi tout de même ! Et elle le menaçait de son épée ! Les personnes à ses côtés, ayant dégainé les épées à leur tour, devaient être ses conseillers. Elle avait déjà croisé cette assemblée plusieurs fois, de loin, et c'est grâce à cela qu'elle les avait donc reconnu. Remettant son épée dans son fourreau, elle entendit le roi s'adresser à elle.

Olà, toute douce ma dame. Je suis vraiment désolé, mais ce n'est pas une raison pour faire rouler ma tête. Ce serait une perte terrible pour le royaume

Faisant une légère courbette devant le monarque, l'elfe sentait que ses joues se teintaient d'une jolie teinte pivoine, qui n'aurait rien à envier aux tomates, et balbutia.

Désolée messire, je ne vous avais pas vu... Il vaut mieux se méfier de tout maintenant, surtout dans cette ville, je me suis déjà fait détroussée ! Excusez ma méprise ! J'aurais dû reconnaître de suite votre vaillante silhouette et votre port altier !

Mais elle avait honte, honte ! Voilà qu'elle se mettait à parler comme une courtisane ! Que devait-il penser, le roi, devant une telle personne ! Ses cheveux blonds s'étant détachés durant sa chute, l'élastique les retenant s'étant mélangé aux poussières du sol, et sa chevelure était maintenant plus que décoiffée, et encadra un visage déconfit et assez terrifié. Et s'il avait mal pris son audace ? Cependant, elle l'entendit reprendre la parole.

Il s'agit d'un malentendu. Vous n'avez rien ?

En plus, il se renseignait sur sa santé, il était, ma foi, galant homme ! Bien trop gentil pour une elfe maladroite qui aurait mieux fait de regarder devant elle... Le roi devait certaineemnt penser que c'était une de ces personnes qui cherchaient la richesse dans ce port, comme beaucoup le font... Ayant malgré tout un léger sourire qui se voulait agréable, mais qui ressemblait à une grimace de douleur du fait de quelques élancements de sa cuisse, elle lui répondit donc, sentant l'air de la magie de protection émanant du roi.

Je n'ai rien, non, merci... Je ne vous ai pas fait de mal au moins j'espère ? Remarquez, ce n'est pas ma pâle silhouette qui pourrait blesser une carrure robuste comme la vôtre !

Mais c'est qu'elle s'enfonçait toute seule Liz ! Le rouge de plus en plus soutenues de ses joues montrait son mal-être, surtout qu'apparemment, le monarque avait remarqué le trou dans son pantalon, et lui faisait remarquer...

Voulez-vous que je vous dédommage pour votre habit, un peu délabré soit dit en passant ?

Sa pauvreté sautait-elle autant aux yeux ? En effet, Liz n'avait aps le sou facile comme on disait, et ses dernières pièces avaient été utilisées il y a une semaine environ, pour se fournir de quoi manger. D'ailleurs, les dernières miettes avait été dévorées ce midi par son loup... Cependant, Liz ne voulait pas être obligée de dépendre du gouvernant par la suite, et sa proposition la gênait quelque peu...

Messire, si cette générosité doit être à double-sens, sachez que je doute pouvoir accepter... Cependant, si offrir un nouvel habit sans rien en retour est votre occupation favorite, pourquoi pas ?