La Foule

Tout le monde n'est pas noble, tout le monde ne joute pas ... Mais un tournoi est toujours l'occasion de se réunir pour admirer le spectacle, quelque soit sa condition. Gueux, voyageurs, enfants et vieillards! Ici vous pouvez assister aux tournois, parier sur le vainqueur ou tout autres activités se déroulant autour de la lice. Attention malgré tout, la garde veille et les voleurs et les parieurs devront être discret!

Lorsque le jeune homme avait perçu le léger cri de surprise de la demoiselle, il avait rapidement glissé son bras autour de sa taille afin d’éviter qu’elle ne termine blessée par sa faute. Il avait beau convoité l’un de ses biens, sa ne signifiait pas qu’il lui voulait du mal. Le jeune homme parut presque étonner de ne pas voir trace de frayeur sur le visage de la sylvaine, mais il avait préservé un air neutre afin de ne laisser filtrer aucune émotion. En générale les gens le craignaient de par ses origines et surtout pour le genre de métier qu’il exerçait, il ne pouvait pas réellement leur en vouloir vu de quoi il en était. Les intonations chantonnant qui était ressorti lors de ses quelques mots prononcée, ne faisait que confirmer ce qu’il pensait déjà. En bon observateur, il constata qu’elle était capable de parler l’humain assez parfaitement, ce qui ne risquait pas d’être un problème pour converser.

" Oh oui, voilà qui change les idées, après les événements de cet hiver ! "

Le jeune homme avait porté son regard sur les joutes après avoir prononcé ses paroles, mais lorsqu’il entendit la demoiselle faire allusion à la guerre, il eu un vague sourire qui ne signifiait ni joie ni tristesse. Lui non plus n’avait pas participé de loin ou de près à la guerre, mais il avait vaguement entendu parler du massacre qui avait eu lieu. L’enjouement de la demoiselle aurait presque pu être contagieux, mais le voleur ne perdait pas son objectif des yeux, si bien qu’il avait posé un moment son regard sur l’amulette qui était accroché à son cou. Il avait vaguement remarqué que l’elfe portait une dague à son côté, prévoyant de lui enlever avant de commettre l’acte de vol, il se jura d’être minutieux sur se détail afin de ne pas finir avec une troisième cicatrice au visage. Il croisa lentement les bras sur son torse en se concentrant de nouveau sur les joutes qui avait lieu, un regard attentif sur le visage. Les prouesses des combattants l’impressionnaient énormément, mais pas au point de lui tirer une expression de plaisir à s’y trouver. Lorsqu’elle lui demanda s’il avait un favori, il ne répondit pas exactement, ne sachant pas qui était réellement les participants. De plus, il ne savait pas à quelle ville s’identifier puisqu’il n’avait aucun domicile fixe.

- En réalité, je n’ai pas de favoris, mais peut-être prendrais-je celui qui se retrouvera contre Erac ?

Tournant lentement la tête vers celle de la demoiselle, il fit un léger sourire afin de lui montrer qu’il ne faisait que plaisanter. Malgré que la pari qui pourrait s’ensuivre serait intéressant si le chevalier d’Erac perdait. Il écouta la suite des propos de la jeune femme avec un certain intérêt, encore une fois, c’était monétaire, mais c’était toujours utile à savoir. S’il ne réussissait pas à lui voler pendant les festivités qui avait désormais lieux, peut-être oserais t-il converger vers la ville d’Erac afin de convoité de nouveau l’amulette qui semblait avoir une certaine valeur. Soutenant le regard noisette de la jeune femme, il porta une oreille attentive à sa question.

" Vous êtes de Diantra ou vous êtes également venu pour l'occasion ? "

Devrait-il lui mentir ou bien dire la vérité. Préférant ne pas s’aventurer dans une mer de mensonge, il se dit qu’après tout, la plupart des gens qui se trouvait en ses lieux n’étaient pas de la ville directement.

- Je ne suis pas de la ville, lorsque j’ai apprit qu’il y avait un tournoi, j’ai décidé de venir y assister. C’est la première fois que j’assiste à ce genre de joutes.

Il c’était légèrement laisser emporter par la question qu’elle venait de lui poser, si bien qu’il reprit un air neutre en regardant le combat qui se déroulait. L’un des représentant se retrouvait rapidement désarmer et assaillit d’assaut jusqu'à ce qu’il abandonne. Seulement, l’honneur prônait, si bien qu’il essayait de récupérer son épée, malgré le fait que tout les gens savaient que le combat était terminé. Alors qu’elle lui disait son nom d’un ton toujours aussi enjouer, il plongeant son regard dans le sien avec un sourire poli.

- Je me nomme Hormidéas.

Il aurait bien pu lui baiser la main afin de formaliser leur rencontre, mais c’était contre le principe du jeune homme que de toucher une femme de la sorte. De plus, il ne voulait pas trop se familiariser avec celle-ci, puisqu’après coup, il n’oserait plus lui voler ce qu’il désirait. Prenant une grande inspiration alors que le prochain combattant se préparait pour leur combat, il se tourna lentement vers l’elfe sylvaine.

- C’est une très belle amulette que vous avez là. Serais-ce votre prétendant qui vous l’aurait offerte ?

C’était une façon plutôt discrète de lui demander de parler de l’amulette et du même coup d’essayer d’en savoir la valeur. Il décroisa lentement les bras de son torse afin de montrer qu’il était un peu plus enclin à la conversation. De plus, le fait qu’il lui demande si elle avait un prétendant ne la laisserait pas surprise puisqu’elle devait être en âge de prendre époux. Il n’aimait pas particulièrement l’endroit où ils étaient, puisque la vol pourrait être vus, mais en même temps, s’ils étaient seuls, cela risquait de passer beaucoup moins subtil.

" En réalité, je n’ai pas de favoris, mais peut-être prendrais-je celui qui se retrouvera contre Erac ? "

Loin de s'en offusquer, Adria lui rendit son sourire de bon cœur, trouvant l'idée divertissante :

" Voilà qui serait amusant ! Je ne sais de qui il s'agit, mais j'espère que vous n'aurez pas à regretter ce choix ! Je suis sûre qu'Erac est dignement représentée ! "

De toute façon, elle ne songeait pas une seconde à parier : elle n'en avait ni les moyens, ni particulièrement l'envie. Et puis, elle était bonne joueuse : si Erac gagnait, tant mieux ; sinon, tant pis. Au final, elle avait choisi un favori pour ajouter un peu d'intérêt à la joute, mais, s'il en était éliminé, elle en choisirait un autre pour la suite des festivités.

Bien qu'elle soit bavarde et assez peu concentrée sur son interlocuteur, étant donné qu'elle suivait en même temps ce qui se déroulait en lice, la jeune fille nota une certaine hésitation avant qu'il n'affirme qu'il venait assister aux joutes. Elle ne l'avait pas ennuyé au moins ? C'était loin d'être son but, mais elle constatait souvent, chez ses interlocuteurs, une certaine réticence à dévoiler leur vie... elle ne faisait pourtant pas exprès d'être aussi curieuse, du moins, ce n'était aucunement par malice. Elle ne comptait pas se servir de ce qu'elle apprenait à leurs dépends ou plonger les gens dans la gêne : elle aimait juste bavarder et découvrir à qui elle avait affaire. Haussant les épaules, elle lâcha un petit rire :

" Vous savez, je pose souvent des questions indiscrètes... Vous pouvez me dire franchement si vous ne voulez pas répondre, je ne me vexerai pas ! "

C'était vrai. Si elle l'ennuyait, il pouvait le lui dire... ce ne serait pas le premier à l'envoyer promener. A force, elle avait pris l'habitude. Pas que ce soit agréable, mais bon, il fallait bien faire avec et elle préférait en rire qu'en pleurer. Hormidéas, puisque c'était son nom, finit par lui poser une nouvelle question qui lui fit lever les yeux du tournoi, surprise.

" Euh... merci... "

Brève hésitation. La façon dont il parlait tout à coup de l'amulette la laissa quelque peu perplexe... à peine une fraction de seconde. Ses doigts se portant spontanément au bijou pour jouer avec, elle reprit sans avoir l'air de se méfier réellement :

" En fait non, c'est tout ce qu'il me reste de mes parents. Enfin, j'imagine, je l'ai depuis toute petite et je n'ai pas connu ma famille. J'aime à penser que ça me vient d'eux. "

Elle parlait avec une nuance de nostalgie dans la voix. Elle n'aurait jamais le moyen de vérifier ce qu'elle avançait, mais, comme elle le disait, elle aimait à penser que même si on l'avait abandonnée pour une raison ou une autre, on avait aussi voulu lui laisser quelque chose pour la protéger. C'était mieux que de se dire qu'on s'était débarrassée d'elle sans regret. Le bijou était bien la seule chose de valeur qui lui appartenait, que ce soit d'un point de vue affectif ou non. Quoique, à présent qu'elle vivait au château, elle ne manquait de rien sur le plan pratique. Cela dit, elle ne se serait séparée de l'amulette pour rien au monde. Elle jeta un coup d'œil inquiet vers le tournoi d'où était évacué un blessé tandis que le juge de lice déclarait qui avait gagné.

" Le Sieur de Sylande est déclaré vainqueur ! "

Sans prêter beaucoup d'attention au chevalier triomphant qui faisait
le tour de la lice sous les hourras, et n'ayant pas eu l'air de vraiment remarquer l'intérêt qu'Hormidéas portait au bijou, elle reprit en riant :

" Et vous connaissez beaucoup de "prétendants" qui laisseraient leur promise se balader toute seule dans la foule ? "

Il était vrai que les jeunes filles respectables évitaient de se promener sans personne pour les accompagner. Avec la tenue qu'elle portait, elle supposa qu'il la pensait plus aisée qu'elle ne l'était réellement, peut-être aussi à cause du bijou... quant au prétendant, si elle n'imaginait pas quelqu'un avec, c'était bien elle ! Encore heureux, d'une certaine façon... Quand elle voyait les pauvres demoiselles de la cour qui devaient sans doute se marier à qui on leur disait. Elle se demandait comment elles pouvaient supporter ça.

Revenant à l'amulette, elle demanda avec curiosité :

" Seriez-vous joaillier pour vous intéresser ainsi aux bijoux ? "

Après tout, pourquoi pas ? La question sous-entendait aussi "si ce n'est pas le cas, qu'êtes vous donc ?" Oui, très curieuse... D'ailleurs, elle continua, estimant qu'un artisan aurait eu une mise plus bourgeoise :

" Ou alors... "

Délaissant le tournoi, elle se retourna pour lui faire face et le détailla avec un air espiègle, essayant de deviner :

" Mercenaire peut-être ? Vous êtes armé et vous semblez savoir vous servir de votre arme, ce n'est pas pour la parade que vous la portez... Mais je ne crois pas que vous soyez soldat pour autant... "

Non, il n'était pas équipé comme un garde pour ce qu'elle en savait. L'œil observateur, la jeune fille avait repéré que l'épée avait une jolie garde... pas ce que l'on voyait chez le soldat lambda.

" Ou alors aventurier ? "

Il avait l'air d'être du genre à se débrouiller tout seul, ça pouvait coller. Finalement, elle avait peut-être plus fait attention à qui elle avait affaire qu'on aurait pu le penser en la voyant discuter légèrement. Seulement, prenant soudain conscience de l'espèce d'interrogatoire qu'elle lui faisait subir elle se mordit la lèvre, s'empourprant légèrement.

" Désolée... Je suis encore trop curieuse. "

Un peu gênée... mais sans plus. Après tout, comme elle l'avait dit plus tôt, elle ne le forçait pas à répondre.



Edit : suite du rp pour Adria et Hormideas ICI

La jeune fille avait quitté les coulisses et le brouhaha environnant des préparatifs pour aller se fondre dans la foule, en espérant se frayer un chemin et pouvoir voir quelque chose. Sa silhouette menue lui permettait de se faufiler assez facilement parmi les badauds. Cachée dans sa mante légère, son regard violet finit par se porter sur la Lice, alors qu'elle se trouvait au deuxième rang. Elle se tortilla la cou pour voir davantage et finit par renoncer alors que des chevaliers inconnus se succédaient. Victoire, défaite... Gloire, honneur, déception... Tant de futilités alors que le monde allait si mal... Elle ne comprenait pas cette mentalité de jouer alors que la royaume avait tant souffert.

Diantra était la dernière étape de son voyage. Son dernier recueil avant de s'en aller.

On finit par annoncer le Seigneur de Melau et elle se mit sur la pointe des pieds pour assister à la joute d'Arthur. Le cœur battant, elle se sentit trembler lors du premier choc, qui se soldat par un nul. Elle n'y connaissait rien aux tournois mais comprit, à la réaction de la foule, que l'esquive de l'adversaire d'Arthur était mal vue. Un second assaut eut alors lieu et elle porta une main à ses lèvres quand la lance toucha l'écu d'Arthur. Le fracas était assourdissant...

Et Arthur risquait de perdre.

Il devait désarçonner son adversaire. De toute son âme, elle se tendit vers lui, l'encourageant par une prière fervente. Et surtout, priant pour qu'il ne soit pas blessé lors du prochain assaut...

Et un jour de joute de plus. A présent, seuls les meilleurs jouteurs restaient pour représenter le royaume. Nicolaï en faisait partie et, même si Aureane le connaissait encore à peine, elle en était heureuse. Ce fut donc en spectatrice discrète qu'elle se trouva une place en bordure de lice pour assister à la suite du tournoi.

" Les chevaliers de Mélau et KalonEr'ch sont appelés sur le terrain de joute. "

Les jouteurs entrèrent sous les applaudissements du public. Plus d'insultes, fort heureusement, juste une bonne ambiance qui cadrait mieux avec les réjouissances. Chevalier noir contre chevalier blanc, cela faisait un très beau cliché. La question était de savoir si, comme dans les histoires, le second l'emporterait. La jeune fille l'espérait.

La première lance fut pourtant ratée... Aureane ne s'y connaissait pas assez pour savoir si les chevaliers n'avaient pas réussi à viser ou s'il s'agissait d'une esquive volontaire et elle ne dit rien, se contentant d'attendre la suite avec inquiétude. Le public râlait : il avait toujours son mot à dire sur tout même si, comme elle, il ne devait pas y connaitre sur le sujet. Comme si les adversaires avaient tout à coup décidé de compenser, le deuxième assaut fut cette fois bien plus violent et parfaitement réussi, avec une frappe à l'écu de chaque côté. Le public applaudit, Aureane aussi, même si elle se demandait comment les chevaliers supportaient de tels chocs.

" Le Sieur de Mélau marque deux points ! Le Sieur KalonEr'ch marque deux points également ! "

Le suspense commença à vraiment prendre de l'ampleur et la jeune fille s'aperçut qu'elle se mordait la lèvre en attendant la suite. les chevaliers changèrent de lance et repartirent à l'assaut. Il y eut un silence pesant, si ce n'était la cavalcade des chevaux, et Aureane ouvrit de grands yeux horrifiés en voyant que les touches étaient au casque... et que Nicolaï s'envolait, perdant l'équilibre. Le cri qu'elle poussa passa inaperçu dans les vivats de la foule. Le chevalier blanc avait l'air de se relever, mais ça ne calmait pas beaucoup l'anxiété de la jeune fille étant donné que son casque avait tout de même été abimé... Sous le casque, il y avait bien une tête !

Sans plus attendre, Aureane retourna à toute vitesse à la tente, priant pour que ce ne soit pas grave.