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 Situation d'urgence (4)

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Dyarque
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Dyarque


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MessageSujet: Situation d'urgence (4)   Situation d'urgence (4) I_icon_minitimeSam 10 Juil 2010 - 16:05

Eraïson, enfin ! Dyarque avait cru mourir d’épuisement plus d’une fois, mais il avait désormais atteint son objectif. Sous ses yeux, les armées elfiques rassemblées dans le Protectorat le plus au sud d’Ardamir terminaient de se préparer pour le départ. Il avait eu de la chance, un jour de plus et il aurait du se lancer à leur poursuite. Après tout, ses ordres avaient été clairs : ne pas l’attendre, et s’élancer au secours des braves d’Ellyrion dès que possible. Alors qu’il marchait au milieu d’eux, d’un pas lent et mesuré, emprunt d’une fatigue qui avait bien failli avoir raison de lui, il réfléchissait à ce qu’il allait dire. Il avait tant à dire. Bien des elfes ne le reconnurent pas. Après tout, bien que millénaire, son visage n’était pas connu de tous en Anaëh, loin s’en fallait. Son front, vierge de toute couronne, n’indiquait pas plus qui il était, et son regard décourageait quiconque le croisant de poursuivre son examen de sa personne.

Quelque part au nord, Aerlinn œuvrait pour réunir ses propres renforts. Une aide qui ne serait pas de trop, bien au contraire. Une aide qui pourrait faire la différence, à tous les niveaux, et qui justifiait à ses yeux la perte du Fort. Car, bientôt, les elfes redécouvriraient qu’ils n’étaient pas seuls. Les troupes d’Ardamir au grand complet étaient présentes, ainsi que quelques clans indépendants qui avaient répondu à l’appel. L’ensemble était impressionnant, bien qu’hétéroclites. Ces hommes n’avaient jamais combattu ensemble, et n’avaient pas été préparés à être aussi nombreux. Néanmoins, ils étaient unis par une discipline de fer et une urgence que personne n’ignorait : s’ils tardaient trop, ils abandonnaient trois milles de leurs frères et Anaëh elle-même.

**********

« Ellyrion n’est pas loin. Nous nous hâterons, et par la grâce de Kÿria, nous rejoindrons nos frères esseulés. »

Ils étaient là. L’état major, les Protecteurs qui avaient fait le déplacement, et trop de soldats pour qu’il ne puisse les compter. Ils l’écoutaient tous. Il n’allait pas répondre à leurs attentes, il n’allait pas enflammer leur cœur, les bercer de belles paroles pour allumer leur courage. D’autres s’en chargeraient. Il n’était pas de ces hommes qui vous poussaient à croire en eux, mais ils étaient de ces hommes qui lutteraient jusqu’au péril de leur vie afin de sauver ceux qu’on avait placé sous sa protection. Il n’était pas un homme de paroles, mais ce soir là, il allait se forcer tout de même.

« Nous n’arriverons peut-être pas à temps, mais nous essayerons. Il en va de leur survie, à eux qui jurèrent de défendre la Porte d’Anaëh. Malheureusement, quoi que nous fassions, nous ne sauverons pas la porte d’Anaëh. Ne voyez dans ces paroles ni du défaitisme, ni du pessimisme, juste du réalisme. Si nous allons courir à la rencontre des sombres, aussi vite que nous le pouvons, ce n’est pas pour permettre à quelques pierres de rester sagement agencées. Ce n’est pas pour permettre à un de nos bâtiments de rester debout. Ce n’est pas pour sauver ce symbole qui, à d’innombrables reprises par le passé, nous permit de maintenir l’intégrité d’Anaëh.

» Nos éclaireurs font été de plus de trois dizaines de milliers de drows. Hors de nos forêts, nous ne pouvons l’emporter. Ce n’est pas insulter votre courage, ce n’est pas sous-estimer votre force, c’est regarder la réalité en face, telle qu’elle est et non telle que nous aimerions qu’elle soit.

» Mais nous n’allons pas couvrir la distance qui nous sépare d’Ellyrion plus vite qu’aucune armée avant nous pour nous faire tuer à l’arrivée. Nous n’allons pas droit à la défaite. Nous ne nous sacrifierons pas en vain. Admettre que les Honnis sont trop nombreux pour être vaincus en terrain découvert n’est pas renoncer à les empêcher de s’en prendre à notre foyer. Nous attaquerons, non pas pour les repousser, mais pour les attirer. Pour donner une chance à nos hommes de s’enfuir, nous distrairons leur attention des murailles qu’ils auront assaillies. Puis, quand il n’y aura plus un soldat en Ellyrion qui n’ait pas la peau sombre, alors nous reculerons, pas par lâcheté, mais parce qu’il ne sert à rien de sacrifier nos vies à une peine perdue.

» Nous retrouverons le couvert d’une Forêt que nous chérissons tous, et avec son aide, nous pourrons mettre un terme à la menace orientale. Sous les ramures de ses arbres, nous lutterons pour sa survie. Elle souffrira, nous souffrirons, mais moins que si nous agissons stupidement, moins que si nous tombons loin de ses racines. Car si nous mourrons devant Ellyrion, qui les empêchera de perpétrer un massacre que nous ne pouvons même pas imaginer ? Nous devons lutter, non pas seulement pour, mais avec la Forêt. Et c’est ce que nous ferons. Bientôt nous rejoindrons les Gardiens d’Anaëh. Les Golems marcheront à nos côtés, les druides veilleront sur nous et les rôdeurs se mêleront à nos troupes.

» Ceci n’est pas une métaphore, mais bien une réalité. Aux portes d’Anaëh, ce n’est pas une armée que devront vaincre les Drows, mais une Œuvre, celle de notre Mère à tous. »
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Uulpharau'n
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MessageSujet: Re: Situation d'urgence (4)   Situation d'urgence (4) I_icon_minitimeSam 10 Juil 2010 - 22:14

Sous le pâle Soleil des jours de l'été revenu, lorsque frémissent les crécelles en leurs nids lovées, comme hésitant à saluer l'astre encore fluet de leur gorge de corne océane, se trouvait une Elfe. Yw'Yqö était son nom, et sur ses joues coulaient de tristes larmes.
D'Eraïson pleurait la Protectrice, et mille chagrins assaillaient son esprit. Il était ces noirs nuages qui dans les cieux s'amassaient, et sous les lueurs du jour déployaient les oripeaux de funestes gloires, alors que la terre aux échos de printemps abritait les profondes tanières où se terraient les fiers écureuils. Et si d'aussi noires nuées embrumaient les célestes voûtes des havres du Beau Peuple, c'était que déjà le grondement de tambours de peaux semblait porter jusqu'à la lisière de leur refuge un murmure de ravage.

Ces derniers jours avaient fui sous les rouges bannières de la guerre aux tristes rumeurs, et Yw'Yqö avait vu s'assembler, dans les si paisibles clairières de son monde, entre les arbres séculaires aux ramures assoupies, le fer et le feu. De toutes les demeures de son fief, voilà que s'étaient vidés les manoirs aux hautes tours pour déverser, parmi les peupliers murmurants, la vaste clameur de la mort en marche. Sous ses yeux aux reflets d'ambre, les troupes de la Protectrice avaient gagné les trouées verdoyantes du Manoir d'Yqaëndé, et sous un ciel qui se refusait aux nuages s'amoncelaient des orages de lames affutées. Les Elfes cheminaient sur les sentes désolées du saccage.
Et, lorsque de toutes les rivières et les clairières se tut le pépiement des oiseaux, sous l'austère couperet des Protectorats en marche, lorsque les herbes folles aux longilignes danses furent balayées par le martèlement de bottes belliqueuses, c'en fut trop pour Yw'Yqö. Son père n'était pas tombé depuis dix jours, que déjà rugissaient les grognards de guerre.
Sur le flanc d'un lac aux belles étincelles, là où l'eau épouse les pensées, l'Elfe rejeta au loin les atours du Capitaine pour n'être plus que tristesse, tristesse et désolation, un cœur en brame d'hallali. Quels cieux, enluminés d'une splendeur naissante, pouvaient donc permettre que ce fussent des haines et des hargnes qui saluent le bourgeon de la belle saison ?
Et s'il devait y avoir lutte, alors lutte il y aurait. Mais sur les berges de son lac, cygne parmi les cygnes, Yw'Yqö demeurerait, et jamais son arc ne chanterait sous...

- Dame Yqaëndé, Dame Yqaëndé ! Le Seigneur Dyarque vient de poser pied sur vos terres, et le Manoir bruit des rumeurs.

Un vol d'oiseaux passa sous le ciel, et c'était l'abattement qui gravait le visage de l'Elfe. Mais les colibris entonnèrent leurs douces notes, et le heaume d'argent étincela au Soleil. Un bond la porta à son cheval, et c'était là la Dame Protectrice d'Eraïson qui s'envolait vers ses frères d'armes, le double blason d'Archerie croisé sur sa capeline.


Voilà Dyarque, le noble Seigneur Elfe, qui parlait aux Protecteurs assemblés en Eraïson, et tristes étaient les mots que sa clameur portait. De noirs accents de désolation parsemaient son discours à la sereine voix d'acier, et pas une acclamation ne vint saluer ces paroles de guerre. Quelques rumeurs coururent entre les rangs en armes, quelques capes bruissèrent, et sous leurs cimiers se raffermirent encore les durs visages d'un peuple blessé en son âme.
Le corps barré de son arc au crin volant, Yw'Yqö prit à son tour la parole, et rude était son masque lorsqu'elle fit entendre sa claire voix aux reflets sylvains :

- Ici sont assemblées, sous la longue bannière deux fois enroulée des Seigneurs d'Eraïson, les quelques deux mille arcs que mon peuple a pu élever pour le salut de nos frères de sang. Il n'est pas d'illustres généraux au visage couturé par les gloires, et nul d'entre eux ne sent courir en ses veines le noble torrent de quelque Dieu. Ce ne sont là que des porteurs d'arcs, de fiers manieurs de flèches. Et quelques précis que soient leurs traits, je les sais qui pourront se ficher au loin d'une cible; mais jamais ce domaine ne porta plus fort amour de nos contrées, et il ne sera de tourment qui ravisse à leurs yeux d'aigle la douce vision de nos forêts. Ainsi parlé-je, moi, Yw'Yqö Yqaëndé, héritière de feu Maître Aënsor Yqaëndé, et au-devant de la chute nous sommes prêts à marcher. Mon esprit ignore si quelque victoire est à espérer en ces sombres heures, mais mon cœur entend qu'Ellyrion ne tombera pas seul face aux Sombres Légions. Quelque stratégie que soit la vôtre, Seigneur Dyarque, Eraïson la Paisible vous suivra au-devant des ténèbres, et les pluies de la forêt auront le rouge éclat des pénitences. Car ce ne sont pas les Elfes qui partent en guerre, mais les bois et les ruisseaux embrasés qui tempêtent en une ocre croisade.
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