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 Management en situation difficile

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MessageSujet: Management en situation difficile   Management en situation difficile I_icon_minitimeJeu 1 Oct 2015 - 1:22

Qaspiel jura. Parcourant l’entièreté du chemin de ronde, tentant de trouver une solution pour remédier au problème se profilant à l’horizon. Littéralement parlant, bien sûr. Un millier d’homme, dirigés par un seigneur rival, étaient en marche, à quelques jours d’ici, sur le point de prendre la forteresse de siège. Les gens du coin, si protectifs de leur liberté si chèrement acquise, tentaient tant bien que mal de tenir le coup face aux sorties meurtrières, aux rationnements, et à la vague rumeur de mutinerie qui s’élevait. Bien sûr, la rouquine savait exactement comment taire ces velléités, mais elle préféra garder cela pour plus tard, lorsque cette dernière menace deviendra un vrai problème.

« Général Kassandros ? »


L’homme qui avait prononcé ces mots avait une figure altière, majestueuse, qui sans nul doute avait été éduqué dès la naissance pour être un meneur d’homme. Il arrivait que certains premiers nés nobles dégageaient cette aura altière, inspirant nombre de guerriers à les suivre jusqu’en enfer. Mais les cernes, la fatigue, et l’animosité due aux attaques et affrontements répétés commençaient à avoir raison du charisme du l’ seigneur.

« Je ne suis pas général,
fit-elle, lassée par l’appellation. Vous, plus que quiconque, savez que mes compétences ne versent absolument pas dans le stratégique. »

« Je sais, répondit-il d’un ton calme et contrôlé. Mais vous êtes la seule qui semble s’y connaître un peu. Notez bien que « semble » est le mot le plus important de ma phrase. Et savoir que les hommes ont une générale de leur côté permet de garder un semblant de cohésion. »

Elle roula les yeux, agacée. Qaspiel savait tout cela. Le problème, c’était que le bluff et la mise en scène étaient limités par un concept simple.

« La réalité nous rattrape, monseigneur.  Je peux organiser tous les spectacles pyrotechniques possibles, proférer toutes les malédictions possibles et les sorties les plus meurtrières, nous serons toujours à dix contre un. Une bonne forteresse avec des bons hommes, la règle, c’est six contre un. Et même comme ça, il ne restera plus grand chose des défenseurs à la fin. »

Elle se tourna vers le château.  En partie constitué du style à ascendant drow si familier à Thaar, les parties les plus récentes étaient bel et bien humaines. La vétusté des constructions de ces derniers permettait de faire la différence. Mais même à l’époque, le château n’aurait pas tenu une attaque de grande envergure, avec une telle infériorité numérique.

« Si vous pensez que l’on a aucune chance, il est peut-être temps de faire évacuer les civils. »


Kassandros haussa un sourcil. En général, les seigneurs nouvellement couronnés avaient tendance à tenir un peu plus à leur fiefs et leurs serfs. Mais cela lui avait ôté un poids de son coeur, pouvant ainsi librement expliquer l’initiative qu’elle venait de prendre il y a quelques heures.

« Je n’ai pas attendu votre suggestion pour embarquer les jeunes enfants et les vieillards dans les charrettes. Deux cents personnes, plus une cinquantaine de soldats. »


« Diminuant notre effectif d’autant, fit-il, préoccupé. Pensez-vous vraiment que la reddition ne soit pas une solution envisageable ?»

« Pas avec le Boiteux. Les enfants sont réduits en esclavage, et les autres, passés sous le file de l’épée. Non, sauf si vous voulez abandonner tout votre pouvoir -et par la même, ne pas payer ma solde et celle de la cent-cinquantaine de gars restés ici pour vous couvrir les fesses, il n’y a pas d’autre solution.»


Elle jaugea le personnage.  En général, ce genre de discours suffisait pour savoir à quel genre de personne elle avait à faire.  Un vain bourgeois, ayant peur pour sa vie, tenterait de la corrompre et de lui laisser une échappatoire.  Un seigneur capricieux et avide de pouvoir l’exécuterait sur le champ, envoyant l’ensemble de ses soldats pour une dernière et meurtrière sortie. C’était aussi ça, le mercenariat. Quand ça finit bien, on est mauvais payeur, et quand ça finit mal, autant faire tuer tout le monde.

« Combien vous dois-je ? »


« Pardon ? »

« Mon père et son père avant lui ont travaillé dur pour faire de ce domaine un pays où il fait bon vivre. Si je meurs, ça sera en seigneur d’une terre libre, comme eux auparavant. Vous n’êtes pas tenus à un massacre inutile – et à en juger par votre remarque, vous vous mutineriez de toute façon. Partez, tant qu’il en est encore temps. »


Kassandros ne savait pas quoi répondre. Ce n’était absolument pas la réponse à laquelle elle s’attendait. Elle sourit. Il y avait des jours, comme ça, ou sa foi en l’humanité trouvait remontait à tout allure.

« Gardez votre argent pour quand on aura empalé le Boiteux sur une pique. On trouvera un moyen. D’ailleurs, j’ai déjà un plan. »


Enfin... Un plan, c'est vite dit.

***


« Et s’il me demande un prix, je fais quoi ? »

Elle secoua la tête. Kern avait quitté la Compagnie pour des raisons différentes, et avait accepté de la rejoindre pour l’aider. Mais, avec ce contrat suicidaire, il commençait à se demander s’il n’allait pas rempiler pour quelques années à la Compagnie.

« On est pas en état de marchander,
rétorqua-t-elle sèchement. Dis-lui que je compte crever ici si personne n’arrive pour nous aider. De ce que j'ai entendu, il travaille encore avec la Compagnie. On pourra tenir cette position pendant probablement deux semaines. Vingt jour, si les Dieux sont avec nous. Mais j’ai oublié de prier, ces derniers temps, donc tu devras faire vite. »

Mais contrairement à elle, il était réaliste. Il y avait peu de chances qu’ils survivaient plus d’une semaine. Et même, étant déployée à l’autre extrémité du Vaan, les chances de ne retrouver que des cadavres refroidis à leur arrivée n’étaient absolument pas nulles.

« Et en plus, qui vous dit que le capitaine acceptera de venir ? Si je me souviens bien, on ne s’était pas quitté en bons termes. »


« Le seul mauvais terme, c’est mes arriérés vieux de dix ans.  Auxquels j’avais absolument droit. »


« Et bien sûr, le seul recours légal que vous aviez était d’incendier la tente du capitaine et se servir directement dans la trésorerie ? »

Elle roula des yeux. Avec le recul, oui, c’est vrai. Ce n’était pas la meilleure idée. D’autant que le salopiot était de nature rancunière, mais c’était la seule façon d’extorquer de l’argent à ce rapiat.

« Il n’a même pas eu une égratignure, et je n’ai pris que mon argent. »

« Vous vous êtes mutinée, affirma-t-il d’un ton définitif. La seule raison pour laquelle il voudrait vous garder en vie serait pour vous tuer vous même. Laissez tomber. Le gars sur les chemins de ronde est desespéré. Tout son peuple l’a abandonné, et il n’a qu’une trentaine de gardes loyaux sous ses ordres. Le reste, c’est nous. Et à part pour vous et les gars autour de cette table, personne n’a d’expérience militaire. Et quoique vous vouliez nous faire gober, vous êtes pas générale. »

Qaspiel secoua la tête, se rappelant l’air résigné du noble, non sans rappeler certains héros de tragédie.

« On peut pas le laisser en plan. »


« Et je n’ai pas envie de crever pour une cause perdue. Ne vous méprenez pas, chef, j’ai pas de problème avec la mort. Mais si je voulais mourir à coup sûr, je préférerai me jeter du haut de ce chemin de ronde tout de suite, plutôt que de subir l’angoisse et les tracas d’un siège. »


Ils se turent tous pendant une minute, au bout de laquelle elle tapa du poing.

« Il faut trouver un autre plan. L’inciter à se rendre, lui faire croire qu’il ne prendra pas la forteresse de si tôt. Enfumer le Boiteux.»


Mais au fur et à mesure qu’elle parlait, un nom se formait dans sa tête, et dans celle de Kern. Ils avaient la même idée... Mais pas le même avis dessus.

« Vous pensez à qui je pense ? »

Elle tilta. Et eut un frisson.

« Hors de question »
, fit-elle sur un ton sans équivoque.

« Ce qui est hors de question, c’est d’engager 300 des meilleurs combattants de l’Ithri’Vaan comme vous veniez de le proposer il y a 5 minutes. Parce que la seule raison pour laquelle le capichef voudrait vous sauver, ça serait pour vous tuer vous même. Mais m'est avis qu'un seul enfumeur pourrait parvenir au même résultat... Ils remarqueront même pas qu'il était parti. Et lui, aurait une chance de vous dire oui. »


« Vous savez ce que c’est, que d’avoir une dette envers cet abruti ? »

Il sourit.

« Entre la pendaison et une faveur à Saqho, je préfère la dernière option. »


Qaspiel fit la moue. Elle, elle n’était pas sûre. Mais elle n’avait visiblement pas le choix, et lui donna carte blanche.


Dernière édition par Qaspiel Kassandros le Dim 3 Jan 2016 - 22:37, édité 2 fois
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Saqho Hadrim
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MessageSujet: Re: Management en situation difficile   Management en situation difficile I_icon_minitimeJeu 1 Oct 2015 - 1:35


La guerre. Génératrice de profit depuis l’aube des temps. La moisson des âmes perdues et serviles. Quelle tristesse de penser que les conflits d’antan n’étaient que prétexte pour ceux à venir. Morts pour l’honneur, morts pour rien. Mais morts néanmoins. La vie était bien plus drôle lorsqu’on l’abordait avec cynisme. Et le cynisme était bien souvent suivi par une pinte frelatée d’une bière aux relents d’urine. Comme toujours, c’était dans une taverne bondée que commençait l’aventure, entre deux tables branlantes et quelques soldats engoncés dans leur armure rouillée. Tout le monde n’avait pas les moyens de se payer un morceau de métal décent, et souvent la rouille sauvait tout aussi bien la vie. Sauf quand on était un mage, bien entendu. Et encore. Avec l’avènement d’un siège, rien n’était jamais joyeux. Sauf les paris, peut-être. On gâchait son oseille à ne plus avoir de lendemain viable. Les tricheurs étaient partis depuis longtemps, et c’était l’espoir qu’on troquait. Un ultime sursaut de vie, les maisons closes l’étaient littéralement devenu à l’aune des conflits. Ne restait que les gars honorables, et ceux qui pensaient à tirer leur part du magot. Ces derniers étaient exception, car la majorité était convaincue de ne pas s’en tirer vivante.

« Hé, Saqho. » fit une voix dans le bouge infâme.

C’était un type un peu plus grand que la norme locale, une sorte de soldat habitué à faire briller son armure plutôt que ses talents martiaux. Il détonnait dans le décor, fronçant les narines et posant la main sur l’épée. Voyons, l’ami. Ici c’était des coups dans le dos qu’il fallait se méfier. Une tête se leva par-dessus les autres, barbue et broussailleuse. Ses mains étaient pleines de cartes et son côté de la table empli de pièces. L’intrus secoua la tête envers ces pauvres hères qui se faisaient honteusement piller. En voilà qui n’avaient jamais eu affaire à un enfumeur. Abattant les cartes sur la table, le dénommé Saqho s’excusa auprès de ses camarades de jeu et enfourna quelques pièces dans la cagnotte pour compenser son départ précipité. Il fourra le reste dans sa poche, tandis que la bande acceptait avec mansuétude de s’être fait plumer dans les règles, ou presque. L’un d’eux souleva la paire de leur adversaire, n’y trouvant là qu’un piètre jeu. Encore une fois, le bluff du magicien avait fait des merveilles. Pas de magie, leur avait-il promis. Et c’était sans magie qu’il les avait troussés.

« Laisse les donc en paix et vient te rendre utile, au lieu de piller ce qu’il reste d’espoir ici … » marmonna le soldat, suffisamment fort pour que tous l’entendent.

« Maintenant que t’as convaincu Casse-pieds, y’a plus d’raisons que je leur fauche ce qu’il reste. De toute manière, ils gagneront beaucoup plus maintenant que j’suis d’la partie. » ricana le mage, glissant la lanière de sa besace sur son épaule.

Le soldat soupira et tourna les talons en faisant signe à Saqho de le suivre, d’un geste dédaigneux de la main. Souriant comme un benêt, le magicien tira un as de sa manche gauche et d’un jeu des doigts le fit disparaître dans sa poche. Sans magie. Les meilleurs tours se faisaient dans les vieux tripots. Ils gravirent une infinité de marches, Kern soufflant aux allusions déplacées de Saqho sur des sujets trop nombreux. Les deux hommes avaient autrefois eu à officier de concert, chose qui avait fait pousser les pas du mage vers la cité, en réponse à une offre faite par un vieil ami. Vieil ami qui, lui aussi, rendait une réponse à une vieille amie. Enfin, ami. Était-ce le terme ?

« Général Kass-aaaaandros. » ricana l’enfumeur en posant son bâton sur la dernière marche menant aux remparts.

Un nouveau sourire s’épancha sur les traits de Saqho, tandis qu’il entourait les épaules de la jeune demi-elfe de son bras. Il n’attendit pas le mouvement de recul pour défaire son étreinte, anticipant un éventuel coup vengeur … ou incinérateur.

« Content que tu te sois résolue à faire appel à mes services. Kern a bien été avisé de te parler de moi … » commença-t-il, adressant un clin d’œil au soldat au port altier.

Le charme se rompant, celui-ci eut l’air hagard durant quelques secondes. Les faux souvenirs tissés par des illusions avaient une durée limitée et la pertinence de l’intervention de Saqho s’estompa soudainement. Cette magie était peu utile de par son côté éphémère mais sur l’espace de quelques dizaines de minutes, cela suffisait. Le mage sortit une lettre au sceau fendu de sa besace et la tendit à Qaspiel.

« J’ai l’honneur de t’apporter un message de la part du Capitaine. » sourit-il, indiquant la réelle raison de sa présence dans cette forteresse.

Quant à savoir la teneur du message … nul ne le savait. À part le Capitaine. Et Saqho, parce qu’il n’avait pas pu s’en empêcher.
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MessageSujet: Re: Management en situation difficile   Management en situation difficile I_icon_minitimeJeu 1 Oct 2015 - 11:50

Qaspiel avait frissoné au contact de la main de Saqho, et avait tiré d’un mouvement sa rapière, avant de reconnaître le visage familier de cette canaille de mage. Cet espèce de sensation douce-amère de déjà-vu et de j’aurais-du-m-en-douter qu’elle détestait tant, ce sentiment de s’être fait floué qui accompagnait la dissipation de certains sorts d’illusion, que la vieille connaissance qui était devant lui maîtrisait si bien. Bâton, bure bleue et barbe si reconnaissable... Pourtant, elle ne l’avait pas remarqué depuis le début de la campagne. Il avait probablement utilisé un sort d’illusion pour se cacher des yeux de Qaspiel, mais depuis combien de temps ? Il était probablement passé pour un soldat comme les autres, vu que peu de gens le connaissaient.

Et plus elle y réflechissait, et plus elle pensait au fait que même Kern en théorie ne connaissait pas Saqho, Kern qui avait quitté la Compagnie en même temps que Kassandros. Or Saqho n’était entré dans la Compagnie qu’après qu’elle eût démissioné. En fait, c’était terriblement compliqué. Peut-être qu’il n’avait même pas eu besoin de magie, tellement leurs esprits étaient déjà initialement bien embrouillés. Elle soupira.

« Enfumeur, fit-elle d’un ton résigné en chair et en os. Enfin, je crois ? Tu arrives à point nommé, opportuniste comme un vendeur d’outre dans un désert. Je ne serais même pas étonnée d’apprendre que la Compagnie est à quelques jours de marche avec la ferme intention de m’attraper et régler ce problème d’arriérés une bonne fois pour toute. »

Sans plus de cérémonie, elle décacheta la lettre qui arrivait -comme par hasard- au bon moment.

« Casse-Pieds,

Ca me coûte d’écrire cette foutue lettre. Presque autant que les deux mille souverains que tu avais volé il y a deux ans maintenant. Tant physiquement que moralement. Mais l’heure le temps presse, tant pour toi que pour moi, et cette foutue fièvre ne fait que grimper. Tu ne m’avais pas donné les raisons de ton départ à l’époque, et je n’en ai toujours aucune idée, mais j’ai consacré beaucoup de temps en misant sur toi, beaucoup plus que ce que de raison. Tu dois être l’une des rares personnes à savoir à quel point ça m’a fait chier de te voir te tirer avec deux mille souverains sans aucun préavis. Chié, parce que je n’étais pas en colère. Juste passablement emmerdé. C’était le contrat, et c’était de bonne guerre, mais tu nous as mis dans la merde derrière pour les soldes. J’aurais préféré attendre un peu plus. Gagner du temps pour te convaincre de rester. Parce qu’à la fin, regarde le résultat. Deux ans de débauche, pour arriver à tenter de construire ta propre affaire et revenir au boulot. T’es comme moi, Casse-pieds. L’aventure, c’est à la vie, à la mort, pour le meilleur et pour le pire. Et c’est pour ça que j’ai décidé que c’était toi qui allais reprendre le flambeau après moi. Cette mission foireuse que tu as décrochée (et que tu vas tenter probablement de mener à bout) sera un bon moyen de voir si tu es capable d’être un chef responsable. Réussis-là, et les trois cent trente-trois hommes de la Compagnie seront sous tes ordres. Je laisse les critères de réussite à la discrétion du messager, que tu connais déjà.

C’est parce que je veux savoir si j’ai en face de moi une adulte responsable capable de prendre les bonnes décisions, quelqu’un à l’écoute de ses officiers, aussi désobligeants et directs soient-ils, que je pense que ton ami Saqho fera l’affaire (De ce que j’en ai goûté, en matière de chieur, il est pas mal). De ce qu’il m’a expliqué, vous aviez fait un tour de service il y a une époque, ensemble, et c’est bien. Parce que tu feras de lui ton second, et tu auras tout intérêt à le prendre au sérieux, et à prendre au sérieux chacun de tes subordonnés, si tu ne veux pas qu’ils se barrent à l’ennemi à la moindre occasion. Tout ça, tu le sais déjà, mais mettre la chose en application, c’est une autre histoire.

Je considère que tu acceptes la proposition à partir du moment où tu réclames l’aide de Saqho pour mener à bien ta mission.


A bientôt en enfer ?

Le vieux. »


Qaspiel secoua la tête. Il était toujours triste d’apprendre la fin proche d’un vieux frère d’armes, aussi chiant soit-il. Car même si elle était partie en trombe, le capitaine avait toujours fait office de figure paternelle pour beaucoup, dont elle. Au diable le contentieux, elle avait déjà fait table rase du passé, tel le plus abject cliché de héros de taverne.

« Merde, jura-t-elle,les yeux humides... S’il commence à utiliser son propre surnom, c’est qu’il fait de l’auto-dérision. Et ça, ça veut dire qu’il est pas dans son assiette... Bordel. Ca fait bizarre. Il avait autour de ton âge quand il avait pris le commandement. Trente ans, vieux. J’ai bossé en concurrence pendant vingt, et sous ses ordres pour dix autres. Parfois, je me demande si une si grande longévité n’est pas une malédiction...»

Elle avait dit ça avant de lire la dernière ligne. Qu’elle lut alors. Et qui l’enflamma aussi vite qu’une forêt en temps sec, lui asséchant aussi vite les yeux et les emplissant de fureur par la même occasion.

« Cet enfoiré... Chanteur malhonnête ! Et il croit vraiment que je vais céder ? Tu peux rentrer chez toi mon pote. Que la Compagnie crève avec son rapiat de patron. J’ordonne la levée du camp ce soir, tant pis l’autre gars.»

Mais alors qu’elle allait lui tourner le dos, un soldat accourut vers elle.

« Général Kassandros ! »

« Je ne suis pas gé... Bon dieux. Oui, Soldat ? »

« Les éclaireurs que vous avez envoyé, général. Ils sont revenus... Ils ont des blessés ! »


Des blessés ? Comment est-ce possible ? Elle regarda Saqho de nouveau. Les éclaireurs n’étaient partis que cet après-midi ! Les routes étaient donc bloquées de toute part ! Le départ des civils de demain matin était donc annulé.

« Tyra m’emporte, ils ont moins d’un jour de marche ! Appelle les brancardier,
ordonna-t-elle. J’ai pas de médecin de campagne, fit-elle en trottinant jusqu’à la porte. Mais j’ai entendu qu’un espèce de médecin ambulant était dans les parages ? »

« En fait, on ne sait pas vraiment ce qu’il est, chef, mais il se débrouille plutôt bien et il a l’air d’accord pour nous aider. D’ailleurs, je crois que c’est lui, qui arrive. »

Elle observa l’homme qui arrivait tandis que les gens s’affairaient autour des blessés. Assez court sur pattes, comme un nain. La peau typée des drow, mais pas assez pour être pur. Un espèce de patchwork indéfinissable, tout comme les habits qu’il portait.

« Hé ! Toubib, c’est vous ? »


Dernière édition par Qaspiel Kassandros le Dim 3 Jan 2016 - 22:37, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Management en situation difficile   Management en situation difficile I_icon_minitimeLun 5 Oct 2015 - 23:16

- « Hein ? » Il était déjà penché sur le premier éclaireur et se releva en clignant les yeux comme un hibou, un peu perdu.  « Non, moi, c'est Äan-Sui Ank'Taysk. » Ah les joies de l'argot. Quelque chose que la Mangouste n'avait pas encore maîtrisé.

Il fallait dire qu'il avait eu suffisamment à faire ses derniers jours. Sortir de son marais était une chose, et déjà un exploit en soi. S'aventurer dans les vertes plaines et vallons de l'Ithri Vaan en était une autre. Errant au hasard, il était tombé sur une route, et il avait suivi la route, pour arriver dans cette cité de Thaar. L'endroit en valait bien un autre pour commencer son enquête. Ni trop grand – il se serait littéralement perdu – ni trop petit – il aurait le cas échéant trop attiré l'attention sur lui – le bourg et son château représentaient déjà une source quasi infinie d'apprentissage pour Äan-Sui.

Par exemple, l'argent. Dans son Marais, il n'y avait pas une telle chose. Tous mettaient en commun ses possessions, ses compétences. L'un taillera du cuir que l'autre aura chassé (enfin, la bestiole dont on tirait le cuir), le premier récoltera des fruits, le second préparera le repas, etc. en une ronde infinie de l'amitié. Ou du troc. Ou de la débilité niaise profonde. Les trois pouvaient indifféremment et collectivement s'appliquer au cas présent.
Après avoir été traité de voleur, et avoir pourri dans une prison pendant trois jours – oh un marais amélioré, comme c'était cosy ! - puis avoir crevé de faim pendant trois autres jours, le demi-drow avait compris comment les choses se passaient. Lui qui avait toujours pratiqué sa magie sans arrière-pensée s'était retrouvé à monnayer ses pouvoirs.
La chose de bien avec Äan-Sui, c'est qu'il partait de pas grand-chose. Ainsi, même le quartier le plus misérable de cette cité faisait office de grand luxe pour le plouc qu'il était. Le guérisseur ne voyait donc aucun inconvénient à officier dans les bas-fonds, troquant un sort de purification contre un bol de ragoût de hérisson aux herbes – huuum, fameux – et une rasade de bibine locale, l'eau courante n'étant pas conseillée justement pour des mesures d'hygiène. Autrement dit, il était populaire.

La guerre était tombé sur lui comme la bouse d'une vache : large et puante. Oh, la guerre, il connaissait. Merci Môman de lui avoir expliquer la chose en large et en travers. Ce n'était pas pour autant qu'il appréciait. Et la guerre avait ça de bien qu'elle touchait autant les chevaliers que les écuyers, les archers que les piquiers. Et la plupart de ces gens n'avaient pas de médecin personnel. Äan-Sui était donc passé du statut de vaurien voleur à celui de quasi-dieu adoré qui allait peut-être grandir à défaut de grossir tellement il s'empiffrait de ragoût de hérisson.

- « Si vous n'êtes ni malade, ni blessée, j'ai autre chose à faire. » Sa voix, douce et neutre, ne permettait pas plus que son apparence de lui appliquer un genre. A part le genre clodo, bien entendu.
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MessageSujet: Re: Management en situation difficile   Management en situation difficile I_icon_minitimeVen 9 Oct 2015 - 9:31


Le sourire de Saqho s’épancha au fur et à mesure que Casse-pieds parcourait la lettre. Certes, des ombres demeuraient toujours. La ville assiégée avait reçu bien des visiteurs incongrus en très peu de temps. Que ce fut Kern, Qaspiel ou l’enfumeur. Et si vous vous posiez la question, non, Saqho n’était pas même attristé par la nouvelle de la mort du Capitaine. Ou il le cachait très bien … Chaque chose se vivait en son temps, et pleurer les morts n’était qu’une insulte à leur vie. Un peu trop optimiste pour un mage de sa trempe – ce qui n’était en rien un compliment. L’elfe, demi, mais elfe, déchantera bientôt. Saqho était venu par la route, suivant les rumeurs et murmures à propos du Boiteux. Pris d’affection pour la centenaire, le vieux avait retrouvé sa trace il y avait bien longtemps. Mais il s’était adouci avec l’âge. Auparavant, il l’aurait envoyée au fond d’une cellule pour y perdre quelques années. Bien qu’ils aient autrefois officié ensemble, Saqho n’aurait pas confié sa vie à Qaspiel. Ni à personne d’autre, certes, mais il ne nourrissait pas les mêmes inclinaisons que le Capitaine. Ainsi soupira-t-il, croisant les bras en faisant un clin d’œil à Kern. Ce dernier était resté plus longtemps que Casse-pieds dans la compagnie. Et comprenant qu’il avait été victime des entourloupes de Saqho de façon à l’introduire sans qu’il se fasse passer par le fil de la rapière trop rapidement, il le lorgnait d’un œil noir. Il fallait dire que l’enfumeur n’était pas innocent à son départ. D’ailleurs, c’était étonnant de retrouver Kern par ici … Le brave Kern …

« Mon âge ? Et ben, ça veut dire que je fais jeune … et si ta longévité t’inquiète, t’auras qu’à mener la première ligne face au Boiteux. » railla-t-il, sourire en coin.

Il s’apprêta à lui répliquer sur un ton cinglant lorsqu’ils furent interrompus. Il ravala les quelques arguments qu’il gardait en réserve et secoua la tête. Les femmes, aurait dit l’vieux. Mais celle-ci était plutôt championne dans son genre.

« Et oui, ils sont proches. Tu crois quand même pas que je puisse avoir laissé ce genre de choses au hasard ? Bon. C’est pas que ça m’enchante, mais j’ai … eu quelques problèmes à Thaar, sur ma route. Ouaip, les troupes viennent de Thaar, ça t’étonne ? Enfin. Peu importe. Trouve-toi un médecin, je te suis. Il y a quelques détails que j'aimerais vérifier … » répliqua Saqho, comme si le refus de Qaspiel n’était rien.

Il s’appuya sur son bâton et se plaça aux côtés de l’elfe, observant ledit médecin. Les remparts étaient le lieu de toutes les rencontres. Dire qu’il pensait que les tavernes étaient le lieu de départ de toute aventure, le voilà qui en prenait pour son grade. Enfin, son non-grade. Il faudrait en discuter de ça, d’ailleurs. Sa seigneurie Saqho ? Maître Saqho ? Mah-mardou Saqho ?

« Mais que voilà … » pouffa Saqho, dévisageant le métisse d’un œil pétillant.

Il se fendit d’un éclat de rire et s’approcha de l’étrangeté. Il le regarda faire, étudiant avec un amusent à peine dissimulé ses arts. Médecin, ça ? Enfin, il semblait connaître son affaire, mais … L’enfumeur leva un sourcil, échangeant un regard avec Qaspiel.

« Bien le bonjour, trace de suie, moi c’est Saqho. Dis-moi, Casse-pieds, je crois qu’on a trouvé notre médecin pour le siège. Quoi ? Me regarde pas comme ça. Soit on se prend le bec pendant trois heures, soit on se bouge maintenant pour se préparer à la venue du Boiteux. Tu connais pas le Boiteux, trace de suie, et t’as pas trop envie. C’est pour ça qu’il faut que tu nous aide. T’as pas envie d’finir empalé, et moi non plus. » commença Saqho en se frottant les mains, laissant son bâton reposer sur son épaule entre ses bras.

Il s’avança vers Äan-Sui et lui confia ledit bâton, avant de se baisser vers l’éclaireur. Se touchant le poignet, et manipulant son idole aux deux visages, il murmura quelques mots et posa ses doigts sur les tempes du blessé. Un voile blanchâtre se glissa sur ses pupilles, alors que les souvenirs et sensations du soldat s’envolaient vers l’esprit du mage. Il fronça les sourcils et rompit le contact, ne pouvant cacher une pellicule de sueur sur son front. Il s’appuya sur ses genoux et se releva en soupirant.

« Merci, trace de suie. » fit-il en reprenant son bâton.

« Bon. On est mal barré. Ils avancent plus vite que je le pensais. Me regarde pas comme ça, tu penses que je serais venu sans jeter un oeil avant ? À ce rythme, ils seront là demain matin … Dis-moi, Qas’, t’as pas une idée de ce qui peut donner autant envie au Boiteux de se radiner ici ? J’ai l’impression qu’il se dépêche un peu trop. Enfin, c’est toi le Général, moi j’suis que le second. Et je suis même pas magicien, pour dire … » ricana Saqho en perdant son regard dans l’horizon.

Le Boiteux. Même selon les critères de l’enfumeur c’était une belle ordure. Il maintenait sa place par la terreur et sa force brute. Un bon petit dictateur en herbe qui s’entourait des meilleurs soldats du coin. Quoi qu’il en fût, c’était à la fois son atout et sa faiblesse. Un seul homme qui instillait la peur à une armée entière pour lui faire pousser des ailes. À croire que les fouets du Boiteux s’activaient en continu sur les fesses de ses troupes.
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MessageSujet: Re: Management en situation difficile   Management en situation difficile I_icon_minitimeVen 13 Nov 2015 - 19:05

Äan-Sui avait pris l'habitude d'être dévisagé. L'attitude de Saqho n'était donc en rien une nouveauté. Il n'appréciait pas son regard goguenard, mais tant que cela se limitait à un regard, le demi-drow laissait les choses pourrir sur place. Il se pencha sur le blessé, identifia une simple perforation de flèche, qui avait été retirée de force, déchirant encore plus les chairs. Un mal absolument non nécessaire. Il eut un claquement de langue excédé. Pourquoi les gens devaient-ils toucher leurs plaies, alors qu'ils ne savaient pas quoi en faire ? Est-ce qu'il tripotait les hérissons des autres avant qu'ils ne les cuisinent ? Non. Voilà.
Vu qu'il n'y avait rien à faire de plus, Äan-Sui se contenta de faire des points. Une suture de traviole, qui ferait une bien laide cicatrice.

Le médecin de fortune regarda l'humain s'approcher, lui fourguer son bâton entre les mains, et se pencher vers le patient qu'il venait d'abandonner à son triste de sort. Étrange magie. Cela avait comme un arrière-goût de fumée. Sachant que le métis venait des marais, on pouvait imaginer le genre de bois utilisé pour feu du feu, et donc le goût que cela pouvait donner. Äan-Sui n'aima pas ce frisson qui lui remonta la colonne pendant que Saqho officiait.

- « Äan-Sui, pas Trace de Suie. Apprends à parler, je te prie. » corrigea-t-il l'humain, sans la moindre trace de colère ou d'ironie. Il darda son regard améthyste sur le personnage, l'examinant des pieds à la tête, avec un soin attentif. Il lui avait rendu son bâton sans le faire attendre, et c'était appuyé sur le sien qu'il procédait ainsi à la pesée de ses options. « Il est vrai que je ne connais pas ce Boiteux. J'en déduis que c'est le chef des guerriers qui attaque cette cité, et que c'est un chancre. Par contre, Saqho, ne sous-estime pas mes capacités à sortir d'ici vivant si je le souhaitais. » Il ne se vantait pas. Äan-Sui était persuadé de pouvoir, à tout moment s'éclipser de la ville avant les combats, et traverser la plaine sans être repérer. Des années, des siècles même, à vivre dans un Marais faisait qu'il était capable de se déplacer sans bruit. Et une plaine était autre moins compliqué qu'une étendue de boue. « Tu es magicien. Un très étrange, je le concède, mais magicien. Si tu veux obtenir mon aide, commence par ne pas me mentir. Ça met en péril ta crédibilité. Et je me demande... est-ce que j'ai vraiment à gagner à vous aider ? Est-ce que vous avez vraiment quelque chose à m'offrir de plus que ce que j'ai déjà ? »

Drow. L'avidité propre à sa race, alliée à un fort sens de la survie. Äan-Sui était peut-être innocent, mais il n'était pas idiot. Enfin, pas totalement. Surtout, il apprenait vite.
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MessageSujet: Re: Management en situation difficile   Management en situation difficile I_icon_minitimeJeu 10 Déc 2015 - 15:47


"On a de l'argent à t'offrir, et tu n'as pas l'air d'en avoir beaucoup, intervint Qaspiel sur un ton diplomate. Recevoir une solde est le droit le plus strict de tout mercenaire. Tu peux réclamer ton premier souverain de solde à notre intendant dès que tu auras posé ta tente et que tu auras commencé à t'occuper des éclaireurs blessés de tout à l'heure. D'ailleurs, on va t'y accompagner."


Kassandros indiqua d'un doigt ganté les campements des soldats.Si les mercenaires étaient ennuyés ces derniers jours, l'excitation à la vue du futur affrontement était bien visible. Il traversèrent les rangées de tentes, tandis que Qaspiel se maudissait d'avoir pris un contrat avec si peu d'effectifs. Pourtant, qui aurait deviné qu'un nobliau des campagnes réussirait à s'offrir les services d'une force expérimentée et entraînée comme celle du Boiteux ? Certes, il y avait pire. Mais en général, ce genre de petite noblesse terrienne n'engageaient que quelques dizaines de bandits pour faire peur à ses rivaux ou les vassaliser. Et Qaspiel n'y aurait pas accordé plus longue réflexion, si Saqho n'avait pas insisté dessus il y a quelques minutes.

"Alors...Il y a des chances que le Boiteux m'en veuille pour un truc, mais bon... Franchement, il abuserait si c'était le cas."


Arrivée à la tente des brancardiers, Qaspiel débarassa une table qui traînait dans le coin et proposa à Aän-Sui d'en disposer comme lui semblait.

"Oui, donc...  Tu te rappelles du contrat, avec le seigneur Gareth? Enfin, je sais pas si t'étais là, mais voilà. Boiteux a souvent tendance une fâcheuse tendance à se retrouver sur la route de la Compagnie, et cette fois, il avait envoyé son fils et une escouade prendre en otage la famille de Gareth, sauf que tu connais le Vieux,y prévoit tout. Alors du coup, j'y étais. Et vu qu'on était en infériorité numérique, j'ai du utiliser ma magie. Il n'ont plus jamais tenté de nous embêter directement, depuis."


Qaspiel claqua des doigts, et une flamme apparu à leurs bouts, comme si sa main était faite d'un briquet d'amadou. Elle souffla dessus, mimant vaguement, et à une échelle bien plus petite, ce qu'elle avait fait au fils du Boiteux. Elle agita sa main pour éteindre la flamme, avant de mordiller sa lèvre inférieure, ennuyée à la réalisation que oui, il était très probable que le Boiteux lui en veuille pour ça.

"Bref, je crois que lorsque j'ai quitté la Compagnie et qu'il a appris que j'ai pris ce contrat, il est fort probable qu'il a du proposer une sacrée ristourne au seigneur rival, juste pour m'avoir moi. Mais bon, je serais vachement égo-centrique de penser un truc pareil... Pas vrai?"
fit-elle, de moins en moins rassurée.


Dernière édition par Qaspiel Kassandros le Dim 3 Jan 2016 - 22:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Management en situation difficile   Management en situation difficile I_icon_minitimeJeu 31 Déc 2015 - 17:15

De l'argent. Oui, Äan-Sui allait devoir s'en préoccuper, puisque c'était la clé de tout dans ce monde de fous. Il étrécit les yeux, se contentant de suivre les deux autres en silence, réservant son avis pour plus tard. Là, c'était trop de nouveautés. Mercenaire ? Oui, il savait ce que c'était. Pas difficile avec la troupe qui campait actuellement dans les murs de la cité, et la guerre qui approchait. Mais ce n'était pas quelque chose qui lui plaisait. Le demi-drow était sorti de son marais pour chercher son père, pas l'aventure.

- « Un instant. » lança-t-il pendant que Quaspiel s'était détournée, pensant son enrôlement comme étant acté. « Je ne veux pas être mercenaire. Bosser pour vous, oui, mais pas avec vous. Je veux donc être payé d'avance, pour mes services pour... disons journée par journée. Comme ça, pas de dettes entre nous si vous deviez mourir. » Il eut un sourire qui n'avait plus rien d'innocent, révélant ainsi sa nature drow. Encore une fois, Äan-Sui savait qu'il survivrait à cette guerre, mais qu'il ne donnait pas autant de chance aux autres. « Vous fournissez le petit matériel, et tout ce qui vient de mon propre inventaire m'est remboursé. A valeur comptant ou par troc de valeur équivalente dont je serai le seul juge. » Oui, il s'adaptait vite, le petit. « Et je n'ai aucune obligation de résultat. Si en dépit de mes soins, que je jure assurer au mieux de mes possibilités, les blessés meurent, on ne me reproche rien. » Là, il assurait ses arrières.

Äan-Sui avait bien remarqué que la rousse était magicienne. Elementariste, comme son propre maître l'avait été. Du coup, il était un peu perdu.
- « Avec votre pouvoir, pourquoi est-ce que vous ne balancez pas des boules enflammées sur la plaine et le camp ennemi ? A la rigueur, je peux faire des pots de feu grégeois prêts à être enflammés, que vous aurez enterré dehors. Vous n'aurez plus qu'à viser et boum. » suggéra-t-il, déboussolé par le manque d'initiative de cette femme qui avait été engagée pour gagner la guerre. Alors, pourquoi n'était-elle pas un peu plus dynamique dans ses stratégies ? Sûrement n'avait-il pas bien compris cette notion de guerre, car le demi-drow ne voyait pas pourquoi elle attendait que l'armée ennemie approche avant de lui tataner le cuir...
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MessageSujet: Re: Management en situation difficile   Management en situation difficile I_icon_minitimeSam 2 Jan 2016 - 17:23

Casse-Pied dévisagea le semi-noirelfe baptisé de force Suie, le dominant d’une bonne tête, oubliant sa stupide réflexion d’il y a maintenant quelques minutes. Elle réfléchit pendant un quart de seconde aux propos tenus par le petit protagoniste à l’air à moitié sauvage. Ses yeux pétillaient d’intelligence, et il était bien conscient que Qaspiel avait besoin de lui bien plus qu'elle voulait ne le laisser paraître. Il avait également vite saisi l’utilité d’un élemmenthal dans un bataillon, ce qui n’était pas forcément évident pour le commun des mortels, laissant la « jeune » femme se demander s'il n’était pas plus malin que ce qu’il prétendait être.

« Et c’était bien mon plan, avoua-t-elle en réponse à la suggestion de Suie, sauf qu’à la place du feu grégeois, j’aurais utilisé de l’huile, parce qu’il nous restait très peu d’option à part ça ou la retraite. Gros bémol, continua-t-elle, c’est que ce genre de stratégie ne marche que sur le court terme. On crame deux trois gars, c’est la panique au début, mais il suffit qu’un gars gueule ‘Mage !’ pour que tout le monde reprenne ses esprits et me gave la gorge de flèches.  En plus, vu qu’Enfumeur est là, renchérit-elle en désignant Saqho, et que c’est un mage spécialisé en illusion, on pourrait tenter d’autres trucs.»

Kassandros mouilla un linge, qu’elle posa sur le front d’un soldat en nage.  Elle ravala un juron. Le trait avait percé l’estomac du pauvre type, et ses sucs digestifs se retournaient contre lui. Il avait tout au plus une quinzaine de minutes à vivre, dans une soif atroce et une douleur horrible. La demi-elfe voyait tout cela. Elle était incapable de s’éloigner de la réalité de la bataille pour se concentrer sur les abstractions des stratégies. Une bien piètre générale, pensa-t-elle. Claquant des doigts pour retrouver ses esprits, elle soupira et fouillonna dans sa bourse, posant un souverain sur la table.

« Voilà ton premier salaire, lâcha-t-elle. Je m’occuperai de ton histoire moi-même, par Calimenthar, mais fais ce que tu as à faire. Ce petit souci réglé, passons au problème principal. »

Casse-Pieds prit quelques secondes pour analyser la situation actuelle. Neuf cents contre cent cinquante environ, ils n’avaient aucune chance, même avec un archimage. Quoique son arrière-grand-oncle maternel aurait pu peut-être changer la donne, mais Tel’Sin était probablement en Anaëh, trop occupé à rôtir des salades - et aux dernières nouvelles, des drows. Et puis, neuf cents hommes? Blague sur le fils du Boiteux carbonisé à part, c'était une puissance conséquente, pour le Boiteux, qui tournait autour du demi-millier. Le seigneur rival avait vraiment du investir une très grosse partie de sa fortune dedans, avec probablement l'intention de fonder un duché. Tout cela n'était pas vraiment rassurant, pensa-t-elle. Soudainement, se rendant compte que tout le monde la regarder fixant bêtement le mur en se grattant l’occiput, elle toussota légèrement, se redressa droite comme un I, et posa sa main gauche sur son dos, faisant tourner un index pensif de sa main droite dans le vent, en parfaite parodie d’un général péninsulaire. C'était le moment d'être sérieux, jarnicoton.

« Enfumeur, Kern, apostropha-t-elle, réunion stratégique. A en juger par le retour des éclaireurs, nous avons un peu plus que la tombée de la nuit pour trouver un plan. J’espère que vous avez deux trois pistes... Parce qu’à part invoquer l’un des dragons qui s’étaient disputé dans le ciel la semaine dernière, je ne vois pas trop. »
HRP:


Dernière édition par Qaspiel Kassandros le Sam 9 Jan 2016 - 19:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Management en situation difficile   Management en situation difficile I_icon_minitimeVen 8 Jan 2016 - 13:46


Le mage ricana. À peine débarqué et déjà un parfait petit mercenaire.

« Eh oh ! Si le petit en a un par jour, moi j’en veux trois ! » fulmina Saqho, s’interposant entre les deux.

« Ah merde, j’suis déjà payé par le vieux. Bon, tant pis. Mais je veux une prime. »
continua-t-il, croisant les bras et regardant autour de lui.

Bon, ça puait. Salement. Il renifla bruyamment en constatant à quel point Casse-pieds les lui brisaient, encore une fois. Le tempérament incendiaire de la rouquine lui avait valu de nombreux ennemis. Et le feu, ça laissait des traces. Certainement pour ça qu’on se souvenait toujours d’elle. Et en plus, elle avait un … Ahem. Saqho, vire ça de ta tête.

Le mage savait pertinemment qu’il allait se faire envoyer sur les roses, mais peu lui importait. L’argent n’était pas une fin en soi, et il y avait plus à y gagner pour lui qu’il n’y paraissait. Il les écouta en ricanant à la proposition du Drow, amusé à l’idée de voir un nouveau chaos sur le champ de bataille. Son idée n’était pas bête, mais trop simpliste et fourbie de risques. Le métisse n’avait certainement jamais été sur un champ de bataille. Et si le Boiteux venait pour Qaspiel, vingt contre un qu’il ne lui laisserait pas l’occasion de faire montre de ses talents.

Saqho ignora les mourants. Avoir des sentiments n’était pas bon pour lui, déjà qu’il avait tiqué à la mention du nom de Gareth. Pas le même, évidemment, mais un rappel indéniable envers son passé. Et il n’aimait pas ça. Dire qu’eux aussi, il devait les avoir au cul … Enfin bon, ses méthodes étaient moins identifiables que celles de Qaspiel et personne n’avait eu à s’inquiéter des déboires de l’enfumeur. À part sur le court terme, mais ce n’était rien en comparaison de ce qui lui pendait au-dessus de la nuque. Quoi qu’il en fut, le conseil stratégique était indispensable. Ils ne tiendraient pas longtemps sans de réelles idées et le Général de ce fort – Saqho pouffa dans son coin – en avait conscience.

« Ben ça me semble être un bon plan. On fait ça ? »
minauda le mage, levant les mains au ciel.

Kern leva un sourcil, Saqho haussa les épaules.

« Ma p’tite casse-pieds … tu te rends pas compte du génie qui se cache dans ta cervelle d’oiselle. Le Boiteux ne me connaît pas très bien … mais ce que je vais vous révéler ne doit pas sortir de cette salle … »
commença le mage, posant alors ses mains sur la table.

« Je ne suis pas un élémentaliste. » révéla-t-il, tirant un soupir las de Kern.

« On le sait ça. » grogna-t-il, en secouant la tête.

Saqho pinça les lèvres, leva un index inquisiteur vers l’impudent.

« Laisse-moi ma scène ou je te réduis en cendres ! »
menaça-t-il, attrapant son bâton.

Croisant les bras, le soldat secoua la tête et implora Qaspiel du regard. Dieu que ce mage était ennuyant, et une perte de temps considérable.

« Donc. Je ne suis pas un élémentaliste. Je sais, ça vous étonne. »
reprit Saqho, souriant à Kern comme un gamin qui venait de commettre un sale coup.

« Par contre, toi Qass’, tu peux faire de vraies flammes. Et moi, je peux faire un vrai faux dragon. L’un dans l’autre, ça peut être drôle. Imagine, une armée qui charge, convaincue d’avoir à faire à un p’tit élémentaliste. Et là, bam, un dragon. Panique, déroute. Ça devrait nous donner l’avantage psychologique, non ? » proposa-t-il, mimant une sorte d’oiseau qui s’envolait à tire d’aile.
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MessageSujet: Re: Management en situation difficile   Management en situation difficile I_icon_minitimeDim 10 Jan 2016 - 14:13

Bien qu’initialement ennuyée par la façon qu’avait Saqho de lui voler le centre d’attention, la demi-elfe resta bouche-bée devant la simplicité redoutable du plan d’Enfumeur. Elle ne prit même pas le temps de réfléchir. L’essence-même du plan caressait sa nature de tête brûlée (littéralement) dans le sens du poil.

« Eh ben. Je savais pas que ça me manquait à ce point, de travailler avec toi,
fit-elle en pointant du doigt le magicien. Il faut dire que t’as de sacrés idées, retorses mais vraiment efficaces. »

Kern, lui, n’était pas si impressionné que ça. Ancien soldat de la Compagnie, il aurait probablement été officier s’il était resté un an de plus, était une personne douée d’une certaine perspicacité et d’une perspicacité certaine.

« Je vois absolument aucune différence avec le plan de... euh ... Anne-Soui,
laissa-t-il tomber, charcutant par là-même le nom du drow qui avait l’air particulièrement appliqué à sa tâche de soigner les blessés. A part le fait que vous foutez un gros lézard devant le pont-levis, y’a pas queq’choz de particulièrement fondamental que vous changiez. L’idée, c’est pas de gagner la bataille. C’est de gagner la guerre. Et tant que l’autre con d’Boiteux est encore vivant, y sonneront pas la retraite. »

La rouquine fixa d’un regard noir l’importun qui balaya ses rêves de gloire draconiques. Elle leva un index docte vers lui, sur le point de lui expliquer le génie du plan et comment il allait les emporter vers la victoire, mais resta bloquée à la dernière seconde. Peut-être parce que le plan n’était pas si génial que ça, et que là, comme ça, il n’allait pas les emporter vers la victoire. Elle rangea alors son index docte, croisa les bras et acquiesça, résignée. Pourtant, elle savait – elle sentait- que la victoire ne pouvait passer que par l’invocation d’un dragon. Elle se tourna vers Aän-Sui, qui soignait ses malades. N’en déplaise à Saqho, elle appréciait le dévouement du petit-semi-homme à la seconde où il reçut son argent. Ah çà, il nous fallait plus de mercenaires comme ça, pensa-t-elle. Pourtant, juste avant, il n’avait pas hésité à exprimer son désintérêt pour cette guerre, probablement aussi grand qu’il avait pour la chose vestimentaire. Qu’il pouvait se tirer comme il voulait, quand il voulait...

Eh !

« Suie ? demanda-t-elle en lui tapotant légèrement l’épaule. Dis-moi, tu serais pas capable de contourner le camp ennemi ? On a aucun pisteur ni assassin, dans ce...groupe. Du coup, si on t’offre une très grosse diversion, tu serais capable de tuer le Boi... Mais attend, mais qu’est-ce que tu fais ?! »
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MessageSujet: Re: Management en situation difficile   Management en situation difficile I_icon_minitimeDim 10 Jan 2016 - 22:21

Äan-Sui s'était dépêché d'empocher son salaire. Il avait tout à apprendre, mais il apprenait vite. Le côté pécuniaire étant réglé, il s'attela à sa tâche. Dans les Marais, le village n'avait survécu que parce que chacun faisait sa part, en temps voulu. Avec aussi peu de moyens et de personnes, on dépendait des uns des autres. Pas de personne capable de survivre vraiment seule. Donc quand on avait du boulot, on le faisait. Le demi-drow avait son lot de blessés.
Ainsi ne se joignit-il pas à la réunion stratégique. Seulement, aurait-il eu le temps pour, il ne l'aurait pas pour autant fait. Il ne sentait pas concerné par la compagnie en tant que telle. Il était nouveau et surtout, n'allait pas y rester. C'était un contrat pendant quelques jours, le temps que cette guerre soit finie et qu'il puisse continuer son périple à la recherche de son père.

- « Hein ? » finit-il en essuyant sa dague sur le pan de chemise du soldat qu'il venait d'achever. C'était un cas perdu, aussi le mage lui avait donné un peu de drogue maison, un mélange de salive de mangouste de marais et d'écorce de roseaux locaux qui avait plongé le malheureux dans une douce torpeur, avant de tout simplement lui percer le cœur. Rapide, efficace, aussi indolore que possible. « Je soigne non ? Comment voulez-vous qu'ils guérissent pendant que celui-ci agonise en beuglant comme un dragon et se vide assez odorifèrement par la même occasion ? » ronchonna-t-il en faisait disparaître sa lame d'un mouvement aussi gracieux que mystérieux. On lui demandait de guérir, alors il guérissait. Où était le problème ?

- « Tuer votre gars, ouais, sûrement. Ça ne doit pas être plus compliquer que chasser le crocodile géant. Faudra juste me dire où il est, à quoi il ressemble. J'aurais l'air fin, s'ils étaient plusieurs et assis, tiens.... Pourquoi ? » Sa dernière question montrait bien à quel point il manquait encore d'expérience. Surtout qu'elle avait été posée avec une grande sincérité, aux grands yeux écarquillés, au même moment où ses mains fabriquaient un garrot en vue d'une amputation express de trois doigts. La lame s'abattit, sans hésitation.  « Vous savez cautériser, ou je m'en charge, mage de feu ? »
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MessageSujet: Re: Management en situation difficile   Management en situation difficile I_icon_minitimeDim 10 Jan 2016 - 23:13

« C’est là que tu fais ton erreur, mon p’tit Kern. Y’a une différence entre brûler quelques péons et … inspirer la crainte et la terreur. C’est justement ça qui fait que le Boiteux est le Boiteux. Hors, si t’es mû par la peur, qu’est ce qui peut te faire détaler ? Et ben dans le mille : un truc encore plus terrifiant … Et le but, c’est ça : leur faire encore plus peur qu’ils n’ont déjà peur … Mais oui. Ça ne tuera pas le Boiteux. Mais sans son armée, le Boiteux sera déjà moins un problème, le temps qu’il la reforme. C’est dans ce laps de temps qu’on … » commença-t-il à expliquer avant de se rendre compte qu’il parlait dans le vent vu que Qaspiel était déjà affairée à autre chose.

C’était fort ça. Il était venu à son grand secours et elle n’écoutait pas ! Il posa les mains sur les hanches, s’apprêtant à faire voir son point de vue à la demi-elfe mais dû se raviser en constatant qu’elle en était arrivée à la même conclusion. Et plus rapidement en plus, la … la .. voilà quoi. Ce fut dans une giclée de sang et dans un essuyage de dague carmine qu’il se ravisa tout simplement à l’ouvrir de nouveau. Saqho fronça les sourcils.

« Ça c’est froid. Même pour moi. » lâcha-t-il pendant que le métisse expliquait son geste le plus simplement du monde.

Suie avait raison, malgré tout. Il était inutile de faire souffrir quelqu’un plus longtemps, même si l’illusionniste était de ceux qui pensaient l’espoir invincible. Mais il devait se rendre à l’évidence : il était loin d’être un médecin. Oh, ça, les détails du corps et tout le reste il en avait vaguement conscience. Frappe ici, petite pie, si tu veux l’empêcher de fuir … tire là, petit pie, si tu veux le faire souffrir plus que tout. Enfin bref : les essentiels. Le mage ne se départit pas une seule seconde de son visage rieur et posa la main sur l’épaule d’Âan-Sui.

« Tact, petit, tact. J’aimerai juste que tu me demandes mon autorisation avant de m’égorger la prochaine fois, ça marche ? » s’amusa Saqho qui, malgré tout, trouvait de plus en plus amusante l’ignorance du demi-drow.

« Tu m’as l’air d’un drôle de bonhomme, trace de suie. Que tu serais le rejeton d’un Schrogg et d’un Farfadet ça m’étonnerait pas. Hé hé. Alors le Boiteux … il ressemble à ça. » fit Saqho, avant de frotter son talisman.

Ses yeux prirent une teinte violacée alors qu’il psalmodiait quelques mots tout en pointant Kern du doigt. Celui-ci fit non de la tête, devint livide puis … ses traits se brouillèrent avant de changer. Son armure demeura la même tandis que sa mâchoire devenait de plus en plus carrée. Une moustache velue jaillit sous son nez et son crâne devint ras, avec une cicatrice lui courant du front jusqu’à la joue droite, barrant un œil vide. D’un coup, Kern sembla s’affaisser, à mesure que la cicatrice courrait le long du bas de sa joue à sa gorge. Inutile de demander pourquoi on l’appelait le Boiteux. L’armure du soldat devint alors noire, et les plaques se changèrent pour arborer le blason de leur ennemi, faisant de lui une parfaite réplique de leur cible. Saqho claqua des doigts et ricana, à mesure que la magie opérait. Ses yeux perdirent l’intensité de la couleur, mais l’étincelle perdurait à mesure qu’il maintenait le sortilège d’illusion.

« Saqho, c’est pas drôle, putain ! » ragea Kern, avec une voix cassée et pernicieuse.
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MessageSujet: Re: Management en situation difficile   Management en situation difficile I_icon_minitimeLun 18 Jan 2016 - 0:41

« Mais je n’en ai cure de l’état de fatigue de ces messieurs, capitaine Kar’his. Gareth et cette catin de demi-elfe meurent ici et maintenant. »

La voix traînante et râpeuse du Boiteux, ses sautes d’humeurs et sa haine envers la capitaine mercenaire d’en face étaient le lot quotidien du capitaine Kar’his, bras droit du Boiteux. Mais il était confiant. Sûr de lui, commandant une force d’un millier d’hommes, le drow aux dents pointues savait qu’il n’aurait pas à s’inquiéter du prochain domaine qu’ils devront prendre d’assaut. Il n’y aurait qu’à étouffer les assiégés sous le poids de leurs nombres. Pourtant, le Boiteux ne partageait pas la même confiance. Il affirmait qu’il fallait profiter de leur arrivée soudaine pour les prendre au dépourvu.

« Ne sous-estimez pas Qaspiel, Kar’his,
disait-il. Si la Compagnie m’avait mis à mal dans le passé, elle a fait bien pire à votre peuple drow. Et Qaspiel était un bras-droit qui y a servit durant plusieurs dizaines d’années.»

Kar’his fit un rictus. « La Compagnie n’est plus que l’ombre de ce qu’elle fut autrefois, monseigneur. Et tout le monde sait, Qaspiel n’est qu’une gamine demi-elfe impulsive et capricieuse. Nous monterons le campement et le siège cette nuit.»

Le Boiteux, baron de Soban, arrêta net son cheval d’un coup de rênes. Son yeux se transformait en une petite fente noire, tandis que sa moustache fremissait de colère. « N’oubliez pas qui vous paie, capitaine Kar’his. Je suis moi-même un général émérite. Vous attaquerez à notre arrivée, et vous la tuerez. Ne discutez pas mes ordres. »

Kar’his serra les poings. Le drow avait plusieurs siècles derrière lui, et avait du mal à supporter ce seigneur humain et bedonnant qui lui donnait des ordres. Mais alors qu’il voulait rétorquer, il se rasséréna. Peu importe. Ils mourraient de toute façon, et il sera payé. Et c’était tout ce qui comptait vraiment, c’était l’argent.


***

« Vous pensez vraiment que c’est une bonne idée ? Manger ainsi avant un combat ? »
fit le seigneur Gareth, faisant tourner le morceau de viande sur le feu de camp improvisé à quelques pas du pont-levis.

Qaspiel l'ignora posa une main sur le feu pour rajouter une volée de flamme. Elle sourit lorsqu’elle vit que le bois avait pris... Mais grimaça quand elle se brûla le bout de l’index en touchant la bûche. Elle mit son index meurtri dans sa bouche, sous le regard perplexe (et plutôt inquiet) de Gareth.

« Vous pouvez-vous brûler avec votre propre feu ? »


« Euh... Non,
se défendit-elle. C’est la bûche qui m’a brûlée. Et comme une abrutie, j’ai oublié le sort d’ignifugation. Sinon, pour répondre à votre première question, oui, c’est une bonne idée. Un barbecue, ça m’aide à me concentrer pour la prochaine bataille. Plus un mage est concentré, et plus il est capable. Et j’aurais besoin du maximum de mes capacités, vous en conviendrez. Vous avez égorgé le sanglier ? »

Elle faisait ainsi référence au sacrifice à Mogar, dieu de la guerre et du feu, que les elfes connaissaient sous le nom de Calimenthar. Qaspiel utilisait également ce dernier terme pour le qualifier, ayant passée la majeur partie avec sa mère et son oncle maternels, tous deux elfes. Gareth sourit.

« Depuis que vous êtes venus. Et vous, le coq ? »

« L’odeur bizarre qui se dégage du feu, fit-elle pour toute réponse. Calimenthar est le paradigme du mercenaire, seigneur Gareth. Il est pour le combat, pour la guerre, sous toutes ses formes, peu importe la cause. La seule différence avec le mercenaire, c’est que ce dernier a besoin d’argent pour vivre. »

« Mais les mercenaires cherchent aussi à s’enrichir, ne me dites pas que les souverains que je vous paie ne servent qu’à vous nourrir. Mogar ne le fait pas pour l’argent. »


« Croyez-moi, sire, si c’était l’argent, je vivrais encore dans le somptueux manoir familal. Beaucoup de mercenaires auraient pu choisir une autre voie, plus sûre et plus enrichissante.»


« Certes, lui concéda Gareth. Mais... c’est pour cela que vous êtes restée ici défendre ma cause perdue ? Pour le plaisir de la guerre ? Moi, je reste pour défendre ma cause et mon honneur. »

Qaspiel baissa la tête.

« Je ne suis pas Calim...Mogar, monseigneur. J’ai une nette préférence pour les bonnes causes. Car contrairement à lui, je choisis mes batailles.
(elle leva la tête et sourit) La vôtre n’avait pas l’air mal.»

Une idée traversa la tête de Kern, qui avait écouté la conversation en retrait. en un éclair, qui la connaissait peut-être un peu trop bien.
« C’est le lieu de votre mort,
fit-il. Vous étiez pas venue ici pour gagner, n’est-ce pas ? Vous êtes vraiment une tarée. Vous êtes tous des tarés.»

Qaspiel s'apprêtait à répondre à cette cinglante accusation, mais elle entendit un bruit à la porte.

« Ils arrivent. Dites à Äan-Sui de se mettre en place, et à Saqho que je ne pourrais pas lancer des jets de feu aussi puissants sur plus d’un quart d’heure. Seigneur Gareth, vérifiez que tout le monde est posté aux remparts avec un arc, mais que personne n'apparaisse avant le signal comme conve- »


« Capitaine Kassandros,
fit Kar’his, frappant à la porte. Rendez-vous. Notre armée est à votre portes, et nous sommes en surnombre, et vous ne le savez que trop bien.»

Qaspiel imagina le milliers d'hommes massés devant la porte du pont-levis. Bien, ils seront plus facile à frire, comme ça. Elle rétorqua, impassible :

« Ah oui ? Kar’his, je reconnaîtrais votre haleine de drow avarié à mille lieues d’ici. Fuyez, ou je vous transforme en saucisse, avec mon dragon. Comme au bon vieux temps de Nisétis. »


Kar’his avait encore une ligne de discours à sortir, mais la réponse absurde de Qaspiel l’avait désarçonné.

« Le temps où les Nisétiens avaient des dragons est révolue, ma chère. Et un millier d’homme attends deho...»

Le pont-levis tomba d’un coup, noyant la fin de sa phrase dans une cacophonie incroyable. En face de lui, Qaspiel était sur une des charrettes, poussée par Kern et d’autres jusqu’à la sortie.

« Au galop, Cinolth, allez ! Crame-moi ce salopard ! »

c
« N’en fais pas trop non plus, »
grogna Kern en poussant.

Kar’his, quant à lui, était bouche bée. Ce n’était pas une abrutie sur une charette qu’il voyait, mais un dragon. Un dragon rouge des temps anciens, de ceux qui avaient brûlés mes ancêtres vifs lorsqu'ils s'opposèrent à Nisétia la maudite. Il eût juste le temps de sonner le cor avant que le dragon n’ouvre sa gueule et crache une volée de flammes, donnant à lui et aux les quelques hommes qui eurent le malheur de l’accompagner aussi près de l’entrée un avant-goût de l'enfer qu'ils allaient rejoindre. Les archers apparurent alors sur les remparts, et tirèrent leur traits préalablement enflammés sur la cavalerie, ce qui eut pour effet d’effrayer les chevaux déjà déstabilisés par la présence du « dragon » et de son jet de flammes. C'était un bon début, pensa-t-elle, sa concentration déjà bien entammée par les jets enflammés qu'elle lançait de ses mains, et qui semblaient sortir de la gueule du dragon. Avec un peu de chance, on ne mourra pas tous.


Dernière édition par Qaspiel Kassandros le Sam 6 Fév 2016 - 1:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Management en situation difficile   Management en situation difficile I_icon_minitimeMer 20 Jan 2016 - 16:39

Kar’his C'est donc à ça que ressemblait un drow. Bon sa mère avait été une drow, mais elle était bizarre, même pour une drow. Penché au dessus des remparts, Äan-Sui regardait la scène avec un intérêt peu motivé. Tout cela l'indifférait. Enfin, il était curieux de savoir comment ça allait finir, mais il ne se sentait pas concerné. Il aurait qualifié tout ça de théâtre, s'il avait su ce que c'était.

Il fallait cependant lui reconnaître qu'il n'avait pas tort. L'échange de noms d'oiseaux se faisait à la lueur de flambeaux, maintenant que la nuit était tombée. L'armée du Boiteux était arrivée avec l'agonie du soleil et il ne lui avait fallu que quelques heures pour monter un campement sommaire, regrouper ses forces, s'organiser et venir lancer un ultimatum. Pour ce que Äan-Sui avait compris des « arts et règles de la guerre », c'était le prélude à quelque chose qui arriverait au petit matin. Parce qu'on ne se battait pas de nuit. Lui ne voyait pas où était le problème, il voyait assez bien la nuit, du fait de son sang mixte. Et d'un autre côté, il ne comprenait pas pourquoi il fallait laisser le temps à l'ennemi de se remettre de sa longue marche. Si les gens en bas étaient assez fous pour venir emmerder un mec chez lui, fallait pas s'étonner le mec en question réponde direct dans la foulée.

En parlant de ça....
Les portes s'ouvrirent sur la gueule de l'enfer. N'ayant pas vu de dragon, même pas en image sur une page de livre, Äan-Sui ne put trouver ça plus ou moins crédible. C'était son premier dragon, et il devait avouer que ça avait de la gueule. Mais il n'eut qu'un haussement d'épaules désabusé avant de se dévaler les escaliers jusqu'au bas des remparts pour s'insinuer dans les égouts. C'était ainsi qu'il allait sortir de la ville. L'odeur de le dérangeait absolument pas. Au contraire, ça lui rappelait ses Marais Natals. Aaah, nostalgie, quand tu nous tiens. Il pataugea un moment, réussit à s'orienter et en prenant une grande respiration, il plongea pour ressortir dans les douves, après avoir nager dans une rivière de merde et d'eau stagnante.
Une fois sur la berge, il entreprit de se rouler dans les herbes comme un chien fou, pour se sécher et atténuer l'odeur. Pour contrer toute problématique, il s'aspergea un peu de lotion à la lavande qu'il avait concocté. Voilà pour autant qu'il puisse en juger, il sentait comme tout mercenaire digne de son nom : un relent de fumé laqué peu appétissant.

Se faufiler jusqu'au camp fut facile. Les gardes ne regardaient pas dans cette direction, vu qu'ils étaient occupés avec un dragon. Äan-Sui fit le tour cependant, pour approcher par derrière la grande tente que Qaspiel lui avait désigné comme étant la résidence du Boiteux. Le Boiteux... Le demi-drow n'avait pas l'impression d'aller au devant de problèmes.
- « Vous avez peur de ça ? Vraiment ? » avait-il questionné Saqho et Qaspiel en regardant Kern métamorphosé. Il renifla. L'image projetée ne lui inspirait ab-so-lu-ment aucune crainte. C'était un très vilain bonhomme.

Et très idiot. Il était là, dehors, juste devant sa tente, à regarder ce qui se passait du côté du pont-levis, la bouche grande ouverte sur un mot qui ne voulait pas sortir. Une cible idéale. Äan-Sui n'eut qu'à bondir sur lui pour l'entraîner dans l'intimité de sa tente ; là, derrière les pans de tissus qui sentaient le sang, la sueur et le renfermé, le demi-drow le zigouilla. Armure ou pas armure, rien n'arrêtait une dague contre la jugulaire.
Puis l'assassin eut un doute. Etait-il censé rentrer maintenant ? Huuum, peut-être qu'emporter la tête du Boiteux serait nécessaire. Il avait entendu parler de ça : des soldats qui devaient prouver leurs faits en rapporter des oreilles ou des têtes. Et puis, ça ferait son petit effet, de voir le seigneur Machin brandir la tête par dessus ses propres remparts en disant « Haha dans vos dents. » Ainsi, le mage entreprit une petite décapitation post mortem. Il n'était juste pas équipé pour cela, et il était en train de galérer avec la colonne vertébrale qui ne voulait pas se détacher quand Kar’his déboula dans la tente.

- « Monseigneur, on attend vos o---- »
Et c'était là qu'on savait qu'il n'était pas idiot, Kar'his, car il ne perdit pas son temps en questions débiles du genre « mais qui es-tu ? Que fais-tu là ? » Ce qu'il faisait était assez évident et son petit nom n'importait guère. Äan-Sui se retrouva donc avec une épée sous le nez. Ah, voilà une belle lame. Parfaite pour la décapitation. Pourquoi il n'en n'avait pas une comme ça, hein ?

L'acier siffla dans l'air et Äan-Sui ne dut la vie qu'à ses réflexes. Il s’aplatit à terre mais le mercenaire enchaîna d'un bout vertical et la Mangouste roula sur le côté pour échapper à cette nouvelle menace. Pendant quelques instants donc Kar'his tenta de percer, couper, toucher Äan-Sui qui gesticulait dans tous les sens pour échapper auxdites tentatives.
- « Nan mais pourquoi ! Attends ! » finit-il par dire.  « Et si on faisait un deal ? » La lame s'arrêta à deux micro-cheveux de sa gorge. « Après tout, c'est dans ton intérêt aussi. Tu prends la tête des armées du Boiteux et tu plies bagages dès l'aube, pour ne plus jamais revenir ici. Pas de combat, tu hérites de tout et tout le monde est content. »

Kar'his considéra l'offre un instant. Le Boiteux l'énervait au plus au point, et il pourrait parfaitement profiter de la situation. Après tout, il était déjà mort. Mais il était déjà son héritier désigné. Qu'avait-il à y gagner de plus ? Il leva donc son épée pour en finir avec ce demi-sang qui l'énervait.
- « Tu ne peux pas faire ça !!! Je--- JE SUIS TON FILS !!!! »
La remarque sortait de nulle part, mais elle eut au moins l'effet de figer sur place le drow, qui pourtant n'était pas né de la dernière pluie. Mais ce fut tout ce qu'Äan-Sui voulait, tout ce dont il avait besoin. Il profita de cette seconde de flottement pour abattre sa dague exactement au même endroit que pour le Boiteux.

- « Pfffiou ! Pas étonnant que les drows aient une mauvaise réputation. 'spèce de gros sanguin... Je t'emprunte ça 5 secondes, hein... »
Et Äan-Sui de prendre l'épée pour finir ce qu'il avait commencer. Il avait de la suite dans les idées.

Sauf que Kar'his n'était pas comme le Boiteux. Et s'il était en train de se vider de son sang, ça n'allait pas l'empêcher de vivre. Pressant sa main sur la blessure, il se releva, et cette fois, il était bien décidé à en finir. Lui aussi pouvait jouer de la dague.
Alors que son ombre se détachait sur le sol là où Äan-Sui récupérait sa tête enfin coupée, il leva le bras. Le métisse eut une sorte de hurlement de peur, voyant clairement sa dernière heure venir. Il en laissa tomber épée et tête, pour bêtement lever les mains pour se protéger. Et ce fut là que sa magie prit le dessus. Dans ces conditions de « lui ou moi », il se défendit avec l'énergie du désespoir.
Apparemment l'énergie du désespoir avait la tronche de la lèpre. Ou de la peste. Peut-être du choléra. En tous les cas, ça avait la tête de grosses cloques pleines de pus sur la tronche du drow. Le mercenaire hurla, Äan-Sui hurla en retour, ils hurlèrent. Complètement terrifié, le mage version XS n'arriva pas à se ressaisir pour maîtriser son sort, qui se répandit autour de lui comme un nuage nauséabond. Kar'his finit par tomber à terre, et Äan-Sui se retrouva à bout de souffle. Il resta là, deux secondes, perdu, paniqué... avant de se reprendre. Dans les Marais, la survie tenait souvent à moins de deux secondes. Ce fut ainsi, alors qu'il allait rebrousser chemin et passer par l'arrière de la tente, qui réalisa qu'il n'avait toujours pas la tête. Et vu ce que ça lui avait coûté... Il en profita pour ramasser l'épée, puisqu'elle n'avait plus de propriétaire et que c'était une belle épée de toutes les façons.

Et là, il réalisa la grosse faille dans son plan. En fait, deux... La première: comment revenait-il en ville ? Oui, il y avait le même passage, mais c'était nettement moins facile dans ce sens, vu qu'il serait à contre-courant. Et avec l'épée et la tête, il aurait les mains prises. Or, hors de question d'abandonner ses prises. Ah, avidité drow, combien d'âmes entraîneras-tu vers la déchéance ? La deuxième... il y avait comme un nuage de maladie autour de la tente maintenant.

..
.

- « AAAAAAAAAHHHHHH !!!! »
Hurlant à plein poumons, Äan-Sui se lança dans la traversée du camp adversaire, direction les portes de la ville. Vu que personne ne s'attendait à ça, il sut se créer un moment de relâchement pour passer la moitié de l'armée adversaire. Puis les hommes du Boiteux se rendirent compte de l'espace de nuage et des dégâts que cela provoquait sur son passage et là, ce fut la débandade. Äan-Sui fut bien la proie de quelques flèches ou épées mais jamais il ne ralentit. Aussi, il se retrouva devant « le dragon » qu'il escalada, bousculant Qaspiela au passage :
- « LA PESTE, Y'A LA PESTE CHEZ EUX !!! FERMEZ LES PORTES, FERMEZ LES PORTES !!! »

Et une fois la retraite précipitée faite, au moins au niveau de Äan-Sui, ce fut tout naturellement qu'il lança, presque désinvolte, la tête du Boiteux au Duc-Comte-chef-machin du coin.
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MessageSujet: Re: Management en situation difficile   Management en situation difficile I_icon_minitimeMar 2 Fév 2016 - 22:25


Les bougies étaient disposées en trois cercles différents. Non pas concentriques, mais dont chacun des centres était situé à la pointe d’un triangle équilatéral dans lequel le magicien était assis en tailleur. Il reposait là, les mains jointes et les yeux fermés. Cela faisait plusieurs dizaines de minutes qu’il n’avait pas bougé, que la sueur perlait sur son front. Des ouvrages étaient disposés çà et là dans la pièce, recensant ce qu’il avait pu apprendre sur les rituels et les moyens d’amplifier la portée de sa propre magie. Il était rare que Saqho s’y mette à fond, mais l’idée d’invoquer un vrai faux dragon … c’était galvanisant. Car l’illusion qu’il fournirait serait ultime, digne d’entrer dans les légendes. On parlerait longtemps de Qaspiel la maîtresse des dragons. On oublierait alors Saqho, toujours dans l’ombre à manier ses charmes. Il n’était pas fait pour le premier plan. Il n’était qu’un petit moineau parmi les autres, une créature façonnée dans l’obscurité d’une cave sordide. Peut-être qu’un jour il aspirerait à autre chose qu’être le marionnettiste du destin des autres. Mais aujourd’hui, le fait d’être le principal acteur de cette victoire était comme un feu dans son âme, pour la première fois peut-être. Pas pour sauver ces gens, non. Mais ce désir égoïste d’être le meilleur, d’avoir pu mettre en déroute une armée entière sans que personne ne le sache. Que tous le sous-estiment. Ah, voilà un Destin amusant. Le Maître en aurait été satisfait … Non. Il n’y avait plus de Maître aujourd’hui, il n’y avait plus que Saqho. L’Enfumeur.

« Chaririejir darastrix ixenmalsvir. Aryte vivex. » psalmodia-t-il à voix basse.

Cela n’était pas une part importante de son sortilège mais il pouvait ainsi visualiser et façonner sa création. Dans son esprit, un squelette de jais se façonna. Puis vinrent les tendons, muscles et écailles. Le reflet rubis, les cendres qui volaient. Deux billes incandescentes, fendues de pupilles dilatées. Furibondes. Il inspira. La magie opéra. La porte s’ouvrit sur une créature des temps anciens, terrible et chaotique. Le mage appuya sur son tatouage, à l’abri des regards. La pie sembla s’étirer à mesure qu’il puisait dans sa magie. Casse-pieds avait le beau rôle. Cracher des flammes, c’était facile. Il inspira. Il en avait la chair de poule. Il était connecté à sa création et percevait l’environnement à travers ses yeux. Presque comme un dragon aurait pu le faire, du moins selon les livres. Ce n’était qu’ainsi qu’il pouvait agir en parfaite harmonie avec la situation. Il vit les hommes fuir, il fit la panique gagner l’armée. Or, une illusion, ce n’était pas qu’une vision de l’esprit. Profitant d’un répit de la part de Qaspiel, le dragon leva la tête. Le dragon relâcha un cri à vriller les tympans. Cri qui entama le début de la fin. Le Boiteux dehors, la bouche bée. Il le voyait presque, ombre noire dans le lointain. Ce ne pouvait qu’être lui. Puis lentement le dragon s’appuya sur ses pattes, remonta sa tête alors qu’une flamme rouge gonflait sa gorge, passant d’écaille en écaille.

Et de nouveau le torrent brûlant se déchaîna. Puis, après un temps qui parut interminable, ce fut au tour d’une trace de suie de faire son entrée, se glissant entre quelques soldats, hurlant quelque chose d’inintelligible pour des oreilles de mage illusionniste invocateur de dragons. La vue, c’était déjà bien assez dur à maintenir. Il escalada le bestiau, enfonçant ses pieds dans la chair de la bestiole, prouvant par là qu’il s’agissait bien d’une illusion. Personne ne sembla remarquer la chose, cependant. Ils avaient tous risqué un regard arrière – ou devant selon le sens de leur fuite – et semblaient encore plus paniqués. Le dragon choisit ce moment là pour faire un pas en avant tout en feulant de rage. Ou alors il avait grossi. Ou les deux. Quoi qu’il en fut, la panique était totale. Rapidement, la place devant la cité se vida, à mesure qu’un dragon hurlant poursuivait les fuyards, ayant vraisemblablement pondu une charrette avec une Qaspiel agitant les mains dans les airs. L’illusion qui n’avait plus rien d’incandescente à présent s’envola, rugissant tout son fiel avant de tout simplement disparaître dans les nuages. Littéralement. Le Dragon se désagrégea en un monceau de fragments violacés, là où personne ne pourrait jamais le voir. Sa mission accomplit, le mage souffla de soulagement, avant de poser les deux mains à terre. Il s’étira longuement, soupirant de joie à faire craquer ses articulations éprouvées. S’il n’avait pas tiré le fer, il avait arpenté le champ de bataille comme tous les autres. Il se leva, épuisé comme après une longue course, et attrapa son bâton posé contre un mur. Il ne prit pas même la peine de souffler les bougies et sortit.

Tout le monde était encore très agité dans le fort, et si l’attention était détournée du champ de bataille, les hommes n’en avaient pas abandonné leurs armes pour longtemps. Une sortie se préparait, c’était évident. Il fallait profiter de cette victoire pour gagner la guerre. Charger dans les rangs, tuer les fuyards et déferler chez l’ennemi ? C’était certainement risqué, mais moins que d’attendre une contre-attaque. C’était leur chef, là, le soucis. Et vingt contre un que Qaspiel l’avait déjà en tête. Pourtant, ce n’était pas ça qui préoccupait tout le monde, dans la cour. Il y avait le Seigneur local, un demi-drow et une demi-elfe. Ah, et une tête de Boiteux. Apercevant Saqho, les soldats s’écartèrent. Le mage se fit une part royale de l’attention en avançant, appuyé sur son bâton. Il se plaça à la droite de Qaspiel, comme de juste. À sa gauche trônait Äan-Sui. La nouvelle Compagnie dans son écrin le plus éclatant ...

« La Compagnie et ses dragons. La routine, quoi. » ricana le mage, ramenant ses cheveux sur l’arrière de son crâne.

Ses cheveux restèrent plaqués par la sueur, contrastant avec son ton désinvolte. La magie était insaisissable pour de nombreux soldats ici, et elle le resterait à jamais. Cracher des flammes, c’était d’un vulgaire … Tss. Saqho était un maître dans son art et un jour il les dépasserait tous, voilà tout. Il se redressa.

« Bon Gareth, on la fait quand cette contre-attaque ? Pas que je m’ennuie, mais le Boiteux est mort, c’est super. Me semble que Cinolth, ou cystite, j’oublie toujours, a faim de nobliau. Pas toi Casse-pieds ? » poursuivit-il, toujours aussi insupportable.
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MessageSujet: Re: Management en situation difficile   Management en situation difficile I_icon_minitimeSam 13 Fév 2016 - 15:45

Une dizaine de minutes, pas plus, avait-elle dit. Ou qu’elle pensait avoir dit. Peu importe le délai, il était probablement quinze minutes passé, et Qaspiel hyperventilait. Le sang battait à ses tempes, les bruits éloignés étaient trop flous pour être interprêtés et les bruits proches trop désagréables pour être compris. Elle se mit à genoux sur la charrette, pendant quelques secondes, tentant de récupérer un modicum de concentration.

Elle leva alors la tête. Où était-elle ? Le château. Dragon. Le dragon avait disparu, mais la porte était encore ouverte. « Blablabla sortie », avait dit Saqho.

Son cerveau avait encore un peu d’énergie pour une dernière idée.

« Seigneur Gareth, Saqho, fit-elle au commanditaire dont le nom la frappa soudainement enfin comme étant celui de l’ancien commanditaire –celui responsable de la mort du fils du Boiteux, ils ne savent sans doute pas que leurs chefs sont morts. Sans salaire, ils se tireront. Evitons le bain de sang de notre côté et fermez ces foutues portes, c’est un ordre. »

Elle aurait bien voulu prendre part à la dernière action, mais son corps l’avertissait à fort coup de vertiges et de fatigue qu’ils devraient débrouiller sans elle pour cette dernière étape.

« Tout le monde, fit-elle, si fatiguée qu’elle avait l’air saoûl, remparts, arcs, torches, brûlez les campements. Et c’est Cinolth, pas cystite, enflu.... »

Sur ces mots, elle s’effondra. Le problème n’était pas que la durée des sorts, mais la puissance des jets de flammes. Des boules de feu auraient été plus pratiques, mais ça n’aurait pas collé avec l’idée que les gens se faisaient des dragons, et de toute façon, Qaspiel ne savait pas faire détacher le flux magique de son corps : tout ses sorts de feu devaient avoir une zone de contact avec son corps. Du moins, au moment ou ces lignes sont écrites. Ce n’était pas faute de formation de Tel’Sin, mais bel et bien faute de pratique ; et sa dernière pensée fut qu’elle n’était peut-être probablement pas restée assez longtemps avec sa dernière famille, et qu’à cause de l’attaque des drows dans le monde elfe, elle n’aurait sans doute pas d’autres occasions de le revoir.

Mais au fond, ça, on s’en fiche un peu. Parce que Gareth avait acquiescé les derniers ordres de Qaspiel, et avait déployé tout les archers (et même ceux qui n’en était pas) sur les remparts. Les flèches fusèrent dans les minutes qui suivirent. Des soldats sans sergents cherchaient leurs lieutenants, qui à leur tour cherchaient leur capitaine, et à défaut, leur commanditaire. Et l’annonce fusa. Que le capitaine était mort, qu’il fallait sonner la retraite, aboyaient-ils, et les sons des cors suivirent, tandis que les mercenaires de Qaspiel n’arrêtaient pas de les cribler de flèches.  Après quelque temps et l’incrédulité générale passée, il fut évident que la victoire était gagnée. Une clameur hésitante s’éleva, puis d’autres, avant de se muer en embrassades et hurlements victorieux. Qaspiel accumula le peu de force qu’elle avait pour lever une main hors de la charette et lever un petit pouce, en souriant. Elle, plus que tout autre, avait vraiment eu besoin de cette victoire.
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MessageSujet: Re: Management en situation difficile   Management en situation difficile I_icon_minitimeMer 17 Fév 2016 - 11:51

Le mage claqua de la langue, contestant l’ordre de Qaspiel sans pour autant s’y opposer directement. Laisser un adversaire une chance de se relever, c’était prendre le risque de se prendre un retour d’avoinée aussi fort que prévisible. Mais à voir le soupir de soulagement qui échappa aux soldats, c’était certainement la bonne idée. À l’abri des remparts à les abreuver de flèches. Puis elle s’évanouit, ce qui tira un petit sourire en coin à l’enfumeur. Il fit tourner son doigt en direction de la demi-elfe afin de leur faire comprendre qu’il fallait s’en occuper et alla s’asseoir à l’avant de la charrette, regardant de loin les flèches s’envoler, sans avoir une idée précise de leur impact. Sans savoir si casse-pieds était encore à demi-consciente ou pas, il soupira longuement.

« Le vieux serait fier de toi, gamine. »
fit-il, bien qu’elle fut son aïeule de plusieurs décennies.

Qu’elle ne put pas l’entendre était en grande partie la raison pour laquelle Saqho était aussi … avenant. Trop fatigué pour continuer à se moquer de tout le monde, à endosser ce rôle éreintant. L’enfumeur était un homme plus profond qu’il n’y paraissait, comme la majorité des types de son genre. Sans jeux de mots.

« On est au début de quelque chose … je sens que les emmerdes ne font que commencer. Capitaine de la Compagnie, hein. Et moi le Second. Ce que nous avons fait aujourd’hui, ça va pas faciliter les choses … la Compagnie et son Dragon. Bientôt, l’histoire de la défaite du Boiteux va longtemps retentir dans les chansons. » lâcha-t-il, songeur.

Combien de temps lui faudrait-il pour que cette histoire devienne une légende ? À vrai dire, ce genre de coup d’esbroufe n’était pas toujours nécessaire pour que les batailles deviennent légende, mais là … Là, il y avait eu un véritable dragon. Un véritable symbole, quelque chose qu’on pourrait en tirer, tiens. La Compagnie pourrait aussi être l’outil dont Saqho avait besoin. Un symbole de pouvoir et de puissance qu’ils utiliseraient à bon escient. Enfin, selon la définition qu’on pouvait donner à ce bon escient. L’ancien voleur soupira de nouveau, perdu dans ses songes. Il avait presque oublié le petit demi-drow. La Compagnie, foyer des bâtards. Tiens, ça sonnait bien ça aussi.

Le temps passa après la pluie de flèches, et l’ennemi fut rapidement mis en déroute. Sans chef, plus personne ne s’opposa entre les Seigneur Gareth et son ennemi. Magnanime, il ne porta pas l’assaut, mais il faudrait bien des décennies pour qu’on ose à nouveau se frotter à lui. La Compagnie avait remporté la victoire, aussi impossible qu’elle fut. Une bonne dose de mysticisme et des esprits impressionnables. Il en fallait rarement plus. Le jour suivant vint plus vite qu’on voulut le croire. On s’occupa des blessés, ce en quoi la tâche d’Äan-Sui n’était pas terminé et en quoi il voulut bien grappiller quelques sous supplémentaires. Les hommes de feu le Boiteux ne furent pas laissés en reste et on s’occupa, malgré tout, d’eux aussi. Rapidement, ce fut une délégation du Seigneur ennemi qui vint demander la paix, tremblant de terreur face aux pouvoirs immenses de la Compagnie et de Cinolth le dragon. Gareth se retint d’en rire et prit sa part du lion dans les terres de son adversaire. Considérablement enrichi, il demeura cependant intraitable et cette petite querelle entre Seigneur se résolut comme d’autres, innombrables.


Puis vint le tour de ceux qui avaient sauvé cette ville. Les trois héros de cette bataille. Les acteurs de la nouvelle Compagnie. Bien qu’ils fussent payés par leur éclat, ce fut en grande pompe que Gareth les reçut dans la salle principale de sa forteresse. Des rangées de soldats les accueillirent des deux côtés, au garde-à-vous. Qaspiel marchait au centre, flanquées d’Äan-Sui à sa gauche et de Saqho à sa droite. Ils vinrent se tenir face au Seigneur qui leur remit officiellement un coffre pour leurs honoraires ainsi qu’une décoration propre à la principauté de Thaar, qu’il était autorisé à leur confier, sous forme d’une médaille plaquée or. Puis il les applaudit et ce fut un tonnerre dans la salle. Rompant toute formalité, les soldats entourèrent les trois. Enfin, plutôt Qaspiel. Elle avait été en tête de proue, menant les opérations. Le rôle de Saqho et d’Äan-Sui avait été légèrement moins plébiscité. L’un parce que c’était ‘juste’ une illusion et l’autre parce que ça restait un assassinat, après tout. Ou alors c’était parce que Qaspiel avait ses formes et que c’était une occasion de la peloter. Enfin, ça c’était la version officielle de Saqho.

Après plusieurs dizaines de minutes, ils parvinrent enfin à sortir de la salle, éreinté parce bain de foule. C’était à la fois revigorant et insupportable. L’enfumeur vérifia plusieurs fois ses effets, par pure paranoïa. Mais il faudrait bien s’y faire : là était le destin des héros … Bons dieux, dans quoi s’était-il encore embarqué ? Ils finirent par gagner leurs quartiers, mis à disposition depuis la victoire. Là, Kern les attendait déjà, un bout de papier en main. Sa mine sinistre en disait long.

« Le Capitaine est mort. » annonça-t-il, plus triste que lui-même ne l’aurait cru.

« Et nous n’avons pas le temps de nous reposer sur nos lauriers : nous devons partir pour notre prochaine mission et rallier les hommes de la Compagnie en chemin. » trancha le soldat, en se relevant pour donner le message au nouveau Capitaine.

« Nous ? » s’étonna Saqho.

« Oui, nous : le Capitaine, ses deux Seconds et moi … l’Intendant. » croassa Kern, avec un sourire malicieux.

Et ainsi commencèrent les aventures du Capitaine Kassandros, quarante-troisième Capitaine de la Compagnie.
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