Tête à tête [Arnhild]

Sujet: Tête à tête [Arnhild] Lun 6 Sep 2010 - 19:45

La mercenaire parut surprise de m'entendre. Il est vrai que bien des choses avaient changé depuis ce printemps. La preuve en est car je n'étais plus pucelle et je portais l'enfant de mon époux que je détestais à présent. Mon ciel si bleu est devenu orage sans même savoir comment cela a pu se produire. Les changements s'étaient opérés petit à petit depuis notre retour d'Odélian où nous avions assisté au mariage de mon gras cousin, le comte Gaucelm.
Arnhild avoua être heureuse de me voir visiblement en pleine santé. Elle semblait se faire du soucis pour ma personne depuis le tournois royal qui avait eu pour effet de me faire tomber en disgrâce aux yeux de mon époux qui m'avait exilée à Féoda le temps de prendre une décision. A savoir me répudier ou non...

Elle avait eu vent de mon exil, il faut dire que cela n'échapa pas à la majorité des nobles présents en ce jour. D'ailleurs l'identité de mon chevalier n'avait toujours point été révélée. La mercenaire semblait heureuse de me voir rentrer à nouveau dans les bonnes grâces de mon époux. Si seulement, elle savait... Si seulement tous savaient ce qui se passait en réalité...
Faisant quelques pas avec la mercenaire, on s'avançait vers les tables du banquet. Je me saisis alors d'un verre rempli d'un vin rouge et avant d'y tremper mes lèvres, je dis alors à la jeune femme qu'il serait bon de bavarder dans un lieu plus tranquile à l'abris des oreilles indiscrètes qui pouvaient fourmiller durant ce bal.

Suivez moi, nous allons bavarder ailleurs. Mes appartements ne sont pas loin et nous y serons plus tranquiles.

Avalant d'une traite le verre de vin, je le reposai alors sur la table. Faisant dos à la mercenaire, j'allais en direction de la sortie. Dans un coin de la salle de bal, un attroupement se fit entendre et voir. Me retournant séance tenante, je vis la petite dinde qui avait invité mon époux à danser étalée de tout son long sur le sol.
Cela ne me fit ni chaud ni froid. Je fis volte face et me détourna de cet attroupement pour me diriger vers mes appartements qui se trouvaient à cet étage par mesure de précaution. Arnhild me suivait. D'ailleurs qu'elle le fit ou non ne m'importais guerre.

Ouvrant la porte de ma suite, mes servantes se fendirent en révérence avant de voir que j'étais accompagnée d'une demoiselle à l'allure peu décente. Faisant signe de la main, elles sortirent et nous laissèrent seules. Poussant un soupire d'exaspération, je dis alors faisant toujours dos à la mercenaire en me dirigeant vers un fauteuil confortable.

Vous vouliez discuter, et bien soit, je vous écoute à présent.

Sujet: Re: Tête à tête [Arnhild] Mar 7 Sep 2010 - 17:50

Les retrouvailles entre Arnhild et Lucrèce venaient de débuter sous un angle assez inattendu. Le ton de la Vicomtesse ainsi que son maintien était aux antipodes de ce que connaissait habituellement la mercenaire, au lieu d'une jeune fille craintive elle se retrouvait face à une femme plutôt froide et distante. Un instant elle cru avoir affaire à une personne possédant exactement les mêmes traits que Lucrèce mais cette pensée se dissipa rapidement en voyant les bijoux et symboles si significatif et ne laissant pas de place au doute.
C'était donc bien Lucrèce qui état en face d'elle mais une Lucrèce totalement différente.
Arnhild n'en était pas encore au bout de ses surprises, même lorsqu'elle vit la vicomtesse vider d'un seul trait et sans préavis un verre de vin avant de lui dire de la suivre jusque dans ses appartements.

Discuter dans un endroit plus calme était propice à la situation car, même si l'apparence était celle de deux cousines qui se retrouvaient, leur sujet de conversation aurait pu en étonner bien plus d'une oreille indiscrète. La mercenaire suivit donc Lucrèce, quittant la salle de bal et ne faisant plus attention aux convives qui continuaient la soirée.
Les deux femmes se retrouvèrent à l'étage, Lucrèce congédiant ses servantes afin qu'elles restent seules pour discuter.
Mais, ici même, le ton de Lucrèce ne changea pas, semblant dédaigneux et exaspéré, on aurait dit que cette situation l'ennuyait plus qu'autre chose. Cela rendit Arnhild encore plus suspicieuse à son égard, elle avait espéré que ce qui s'était passé dans la salle de bal était une simple mise en scène mais ce ton dédaigneux était visiblement bien voulu et assumé.
La mercenaire en était un peu déstabilisée alors qu'elle prenait place sur un fauteuil, sur son visage se voyait bien qu'elle avait du mal à croire ce qu'elle voyait. Mais elle tenta néanmoins de lancer la discussion entre elle et Lucrèce.

Je ne vous cacherais pas Dame Lucrèce que je vous trouve bien changée, vous n'avez plus rien de la jeune noble qui était effrayée par les bruits de combat auprès d'elle.
Mais, depuis le tournoi de Diantra, beaucoup de choses ont du se passer. Comme je vous l'ai dit je suis heureuse de voir que vous vous portez bien, la colère de votre mari à Diantra n'est pas passée inaperçue. J'aurais aimée l'affronter et lui réclamer de vos nouvelles sur la lice mais le hasard des jouets a fait que cela fut impossible.
Votre époux s'est il mit en de meilleures conditions envers vous depuis votre réclusion forcée ?

Sujet: Re: Tête à tête [Arnhild] Mar 7 Sep 2010 - 20:01

Prenant place dans ce fauteuil cossu, je ne pus m'empêcher de laisser entendre un soupire en posant ma main sur mon ventre. Les tiraillements n'avaient pas cessés et j'étais bien contente d'être à l'abri des regards indiscrets pour souffler un peu. La mercenaire en fit de même et prit place dans le fauteuil se sutuant en face. Ce fut alors elle qui engagea la conversation.
Changée, pourquoi tout le monde semblait me trouver changée. Il est vrai que mon caractère s'était quelque peu raffermi depuis ce long mois pour devenir presque aigri mais de la à dire que j'avais changé à ce point, je ne le pense pas. J'étais toujours là même, du moins c'est ce que je pensais. Je ne m'étais pas rendue compte à quel mon comportement avait changé de tout au tout.

Elle laissa alors entendre que la colère de mon époux fut des plus visibles lors du tournois royal à Diantra. Chose normale, au vue de l'humiliation public que je lui avais faite en me levant pour un autre chevalier que lui même. Cela m'avait couté beaucoup à l'époque...

Le baron n'a pas fait dans la demi mesure quand à sa colère. J'en ai payé très chèrement le prix...

Je dis cela avec une voix distante comme si ces événements passés ne pouvaient plus m'atteindre. Il est vrai que j'avais payé très chèrement mon excès car non seulement d'avoir été battue, je fus exilée à Féoda où j'y ai flirté avec la mort.
La mercenaire me demanda alors si mon époux était en meilleur disposition avec moi à présent depuis ces tragiques événements. Je ne saurai que dire en ce qui concerne les temps présents car après tout, il m'avait une nouvelle fois exilée dans ma propre demeure sous prétexte de ma santé.

Je ne saurai vous dire. Mon époux que tous nomment le taureau du Sud semble prendre plaisirs à motrer son ardeur sur un autre terrain de bataille dans les joutes du lit. Figurée vous, qu'hier soir il a été rejoindre l'une de ses catins.
Que le malheur nous préserve et face qu'aucune engeance ne viennent à voir le jour de ces ébats. Je ne tolérai qu'une autre ou son batard ne viennent à intriguer pour prendre ce qui revient de droit à l'enfant que je porte.

Mes mots étaient durs, presques cruels. Et oui, j'étais au courrant que mon époux s'envoyait la moitié du château dans mon dos. Je m'en moquais éperduement tant que les ébats seront stériles. Par la même occasion, Arnhild put comprendre que j'étais enceinte. Certes cela était récent, un peu plus d'un mois ( environ 3 mois IRL).
Cette annonce pouvait laisser présager des lendemains meilleurs mais ce n'était pas le cas. Le parfait idylle que nous coulions il y a un mois de cela s'était transformé en cauchemar vivant depuis notre retour d'Odélian.

Sujet: Re: Tête à tête [Arnhild] Mer 8 Sep 2010 - 9:45

Il était des choses que seul un regard extérieur pouvait voir et le changement de comportement de Lucrèce n'était invisible que pour la principale concernée. Arnhild attendait que la discussion lui permettre de comprendre ce qui s'était déroulée en son absence mais c'était une quête difficile quand bien même la jeune baronne ne savait pas ce qui lui arrivait.
Arnhild se souvenait encore de leur première rencontre en Ysari, lorsque la mercenaire avait combattue contre un groupe de soldats brigands, suscitant la panique de la jeune comtesse. Elle avait été également présente lors de son enlèvement par des pirates et elle l'avait représentée lors des tournois afin d'empêcher un drâme sur la personne de Harnyll. Bon la dernière participation avait fait bien pire que mieux, Harnyll manqua d'être tué et humilié en public par un faux chevalier susceptible d'être l'amant de sa femme. Mais ce détail était encore tenu secret et c'était là le plus important quand on connaissait la colère du Baron.

Mais le ton de la jeune vicomtesse lui signifièrent que cela était du passé, tant que la vérité ne soit pas faite sur le véritable rôle de la mercenaire. Arnhild avait eu de la chance d'avoir choisie une identité plus plausible pour s'introduire parmi le bal, être une hypothétique cousine de Lucrèce risquait moins d'attirer les soupçons même si Harnyll ainsi que les servantes personelles de la jeune baronne ne pouvaient tomber dans la supercherie. D'ailleurs, suite à la nuit inattendue que venaient de passer la Nisétienne et le Baron, elle ne risquait pas de se voir être expulsée du chateau, le Baron n'ayant pas fait de vagues lors de sa découverte matinale dans le lit de la mercenaire.

Je suis navrée que vous ayez du en souffrir autant. Je pense que le Chevalier d'Adamantine ne devrait plus se montrer désormais, le faire apparaitre n'apporterais pas de bonnes conséquences pour vous.

Arnhild avait décidée de tourner la page de son identité secrète. Désormais elle serait présentée à Lucrèce et aux autres sous son vrai nom et sous son vrai rôle de mercenaire. Jusqu'à la fin du bal, elle resterait la "cousine" de la jeune femme mais elle repartirait par la suite vers d'autres contrées en attendant de revenir en Ysari.

Lucrèce reprit alors ses paroles et, sur le coup, Arnhild se sentie horriblement gênée, luttant pour ne laisser rien paraître. En temps normal elle aurait eu une réaction normale face à l'aveu de Lucrèce sur les infidélités de son mari mais, intérieurement, elle ne pouvait rester passive devant le fait que la fameuse "catin" de la nuit n'était autre qu'elle-même.
C'était un secret qu'il fallait garder à tout prix car il était encore plus explosif que le secret du chevalier d'Adamantine. Lucrèce serait une véritable bombe si elle apprenait que Arnhild avait été par mégarde l'amante d'une nuit de son mari.
Les paroles de la Baronne sonnèrent comme un couperet dans la tête et elle espéra que toutes ces prédictions ne se réalisent pas. Arnhild avait été paniquée en reprensant à cette nuit et elle avait désormais la peur au ventre dans tout les sens littérraires possibles, peur que cette fameuse nuit ne lui apporte des conséquences désastreuses pour elle et ne vienne corroborer les paroles de Lucrèce.
Mais que répondre lorsqu'on était gênée intérieurement ? Arnhild savait bien jouer la comédie même si il n'y avait pas encore assez de recul pour se détacher complétement de son erreur nocturne. Restant de visage calme, décida de passer sur l'importante nouvelle qui s'était annonçée dans les paroles entendues, à savoir que Lucrèce étai enceinte du Baron. C'était là une annonce exceptionnelle pour la mercenaire qui voyait là un espoir que tout irait mieux entre elle et son mari, si ce dernier se débarassait bien sur de ses maîtresses et que Lucrèce redevienne celle qu'elle était auparavant.

Oh .. vous êtes enceinte. C'est une grande nouvelle, vous devez attendre cet heureux événement avec impatience j'imagine. En tout cas, j'espère que cela aura un effet radical sur le comportement de votre mari. Avoir un enfant change la vie du tout au tout, surtout lorsqu'il s'agit d'un probable héritier. Pour quand est prévu l'arrivée de votre enfant Dame Lucrèce ?

Sujet: Re: Tête à tête [Arnhild] Mer 8 Sep 2010 - 21:08

La mercenaire était désolée pour moi, désolée de ce qui m'étais arrivée après le tournois. Elle était désolée... Cela me resta en travers de la gorge comme une mauvaise tout. Elle l'était pour moi alors que je ne l'étais pas du tout. Bien au contraire... Avec mon état d'esprit actuel, je me dis qu'il aurait peut être été préférable que je me fasse répudiée.
Arnhild parla du chevalier d'Adamantine, personnage fictif dont elle avait endossé par deux fois l'identité pour mon honneur mais avant tout à l'époque pour sauver mon époux contre lui même. J'étais bien sotte à l'époque. Rien mais alors rien ne me ferait aujourd'hui plus plaisir que de le voir disparaître.

je me moque des conséquences à présent ! Plus rien ne m'importe... Si vous désirez réapparaitre sous ces traits, c'est vous que cela regarde.

Je dis cela avec un détachement des plus total. Après tout la situation ne pouvait pas être pire qu'elle ne l'est actuellement. Je le haïssais. Je le haïssais à un point que je ne l'aurai jamais imaginé. Mon amour profond et sincère pour mon époux s'était lentement transformé en une haine indéfinissable et sans limite. L'amour et la haine sont deux sentiments tellement proches qu'un rien peut faire basculer d'un état à l'autre.
De l'amour à la haine, il n'y avait qu'un pas. Et ce pas fut franchi en Odélian avec la rencontre du gardien d'Arcam. Je l'ignorai bien entendu qu'il avait un rôle dans cette sombre histoire et que cela était son oeuvre. Mais depuis ce jour fatidique, mes sentiments avaient muté pour s'inverser. Reflet du passé sans possibilité de retour à moins de vaincre son enchantement.

Arnhild sembla agréablement surprise de me savoir enceinte. Elle pensait donc que l'enfant que je portais puisse sauver notre couple qui s'enlisait peu à peu. Elle me demanda alors pour quand était attendu cet événement qu'elle jugeait heureux.
Certes c'était un heureux événement en soi mais le fait que le père soit mon époux me dégoutait profondément. J'en eus une nausée quand cette idée effleura mon esprit. En plus de cette nausée, une douleur aigüe se fit sentir dans mon ventre me faisant serrer les dents et me plier de douleur. Quand la sensation fut moins intense, je me redressai avant de dire d'un ton des plus froids.

Il y a rien de merveilleux à mon état. J'ai beau être enceinte d'un mois environ ( 3mois IRL) mais cet enfant aura raison de moi. Je doute au vue de sortir indemne de l'accouchement de cet héritier pour Ysari. Mais tel est mon destin de femme... Je m'y plierai donc... Mais n'allez surtout pas penser que porter son enfant me réjouisse, bien au contraire...

A m'écouter cela ne m'enchantait guère de porter l'enfant du baron et c'était la réalité. Bien au contraire, mon état était du à lui et à lui seul. Ces nausées, ces douleurs abdominales, ma santé en patissait et cela était de sa seule et unique faute. Je n'aurai jamais du m'offrir à lui. Ce que j'ai été faible ce jour là...
Regardant la mercenaire de bas en haut, en la scrutant d'un regard froid et distant. Je me demandais à présent comment elle avait pu entrer au château et surtout sous quelle identité. Cela me chatouilla l'esprit. Aussi je ne me privai pas de lui poser la question.

Mais dites moi ! Comment avez vous fait pour réussir à infiltrer cet événement destiné à la noblesse ? Je suis curieuse de savoir comment vous avez fait!

Sujet: Re: Tête à tête [Arnhild] Jeu 9 Sep 2010 - 21:00

Autant le dire : les enthousiasmes de Arnhild se heurtaient l'un après l'autre à un mur de glace et de haine. Il n'y avait plus rien à retrouver de l'ancienne Lucrèce et ce changement soudain ne pouvait pas uniquement s'expliquer par l'exil qu'elle avait subie.
Lucrèce était devenue hautaine, dédaigneuse et se moquait royalement des conséquences qui pourraient arriver. Même la perspective du Chevalier d'Adamantine ne lui faisait ni chaud ni froid alors qu'elle avait été assez paniquée lorsque la mercenaire avait manquée d'empaler sur sa lance son mari.
Bien sûr elle ne souhaitait pas se retrouver à nouveau sous cette identité, premièrement cela n'apporterait rien et deuxièmement cela serait se révéler aux yeux du baron et elle ne le voulait pas, surtout après la nuit infortune qu'elle venait de passer. Une honte abyssale s'emparerait de la mercenaire et du baron si les vérités se mettaient à tomber et ils avaient déjà assez joués avec le feu.
A dire vrai, elle ne savait pas comment Harnyll réagirait à cela, il avait été déjà surprenant qu'il décide d'abandonner dès le réveil et, en voyant le changement de comportement de Lucrèce, plus rien n'était de prévisible sur les réactions de ce couple.

La mercenaire tilta néanmoins lorsque Lucrèce annonça qu'elle n'avait aucune considération pour son enfant, détestant le fait que cela soit l'enfant de son mari. Reporter la haine de Harnyll sur son propre enfant, jamais elle n'aurait crue Lucrèce d'une telle froideur, non cela était inconcevable.
Arnhild se sentait de plus en plus mal à l'aise. Elle avait réussie à atteindre son objectif, à savoir rencontrer la baronne. Mais la conversation ne se passait pas du tout comme prévue, c'était fou de voir comment quelques mois pouvaient changer toute une personne.

J'avoue que j'ai bien du mal à vous reconnaître Lucrèce. Jamais vous n'avez tenue un tel discours alors que j'étais encore à votre service. Je conçois parfaitement que votre exil fut des plus douloureux mais à vous transformer ainsi .. Aucune personne n'aurait pu le concevoir.

De son coté, Lucrèce était intéressée par la manière dont Arnhild s'était introduite parmi la noblesse présente au bal. Pour tout les convives, elle était Arnhild, membre de la famille d'Adamantine mais, pour ceux qui savaient la vérité sur sa condition de simple mercenaire étrangère, la duperie ne pouvait fonctionner.

Cela fut relativement aisé en réalité. J'ai pris l'identité d'une hypothétique et inconnue cousine de votre personne. Sur la liste des invités, je me nomme Arnhild, membre de la famille d'Adamantine et cousine de Dame Lucrèce de Hetalia.
Depuis l'existence du Chevalier d'Adamantine, un existe un certain doute sur Adamantine et il est aisé de faire sortir de l'ombre des membres encore "inconnus" de votre famille.
Cette identité a relativement bien fonctionné, la noblesse s'adressant à moi lors du bal comme pour une véritable noble. Et le fait que votre époux m'ait vu sous mon vrai visage mais ne s'en est pas ému a contribué à forger la crédibilité de ma fausse identité.

Sujet: Re: Tête à tête [Arnhild] Ven 10 Sep 2010 - 11:10

Arnhild semblait abasourdie par mes propos. Du mal à me reconnaître? Mais moi, je me reconnaissais très bien et cela me suffisait. Je n'avais besoin de personne et c'était très bien ainsi. Pour ça c'est sur que jamais auparavant je n'avais tenu pareilles paroles. Avant je n'étais qu'une poupée malléable aveuglée par la peur et l'amour maintenant ce n'était plus le cas.
Elle pensait que cet état de fait était du à mon exil. Cela me fit doucement sourire. Je fixais la mercenaire avec un regard aussi froid que l'était mes paroles. Une fois de plus, je pris la parole. Toujours le même ton glacial, hautain qui faisait que mes mots tombaient comme la lame d'une guillotine des plus aiguisées.

Que croyez vous? Que l'exil en est lui seul la cause? Non! Mes sentiments ont changé quand j'ai ouvert réellement les yeux.

Puis concernant l'intrusion de la mercenaire durant le bal, je fus particulièrement intéressée sur sa façon d'avoir trompé la garde. Ainsi donc, elle s'était présentée comme ma cousine, sous le nom d'Adamantine. Pourquoi fus je surprise? J'aurai dû m'attendre à cette réponse. Néanmoins une chose dans ses paroles attira particulièrement mon attention et ma colère par la même occasion.

Mon époux dites vous? Je ne pense pas que ce soit ce soir que vous l'ayez rencontré car j'ai observé chacune de ses partenaires de danse afin de deviner laquelle il allait rejoindre la couche cette nuit. Et vous n'étiez point parmi ces sottes!
Alors quand l'avez vous vu? Et ne me dites pas ce soir car je sais parfaitement que c'est faux! A moins bien entendu que vous ne vouliez pas me le dire pour une quelconque raison. Quoi qu'il en soit le moment m'importe guère. Je suis juste lasse de tous ces mensonges que l'on me tient pour soit disant me ménager ou me protéger. Je n'ai nul besoin d'être protégée ou ménagée!

A entendre mes paroles, on savais que je n'ignorai pas le fait que l'on me mente à longueur de journée. J'avais perçu un certain malaise chez la mercenaire qui faisait me dire qu'elle me cachait une information. Aussi le fait de l'entendre évoquer mon époux, se fit comme un rayon de lumière dans cette ombre de mensonge.

Sujet: Re: Tête à tête [Arnhild] Ven 10 Sep 2010 - 18:02

La question du changement de personnalité était du genre complexe à décrypter et il fallait bien avouer que Lucrèce ne lui facilitait pas la tâche. Elle était vraiment haineuse contre ce qu'elle aimait auparavant et il était extrêmement curieux de voir que ce changement se fut opéré en aussi peu de temps. L'avenir ne s'annonçait pas bien rose pour Lucrèce, on ne pouvait qu'être déçu alors que d'autres regards pouvaient penser qu'elle était plutôt chanceuse. Il n'y avait plus aucun amour, plus aucune crainte et de quelconque attachement dans l'esprit de la jeune femme. Il était vrai que son couple avait commencé plutôt mal, Harnyll étant de réputation infidèle, Lucrèce étant mariée jeune et plutôt fragile de corps et d'assurance. Cette haine risquait d'être destructrice, aussi bien pour Lucrèce que pour le couple de la baronnie d'Ysari. Arnhild était face à une situation inédite à laquelle elle n'était pas vraiment préparée.

N'y a t-il vraiment aucune once de réconfort que vous ne puissiez trouver autour de vous ? Je comprend que votre situation n'est guère plaisante, moi-même ferais un constat similaire si on me posais la question. Mais devez vous vraiment vous sacrifier à votre colère Lucrèce ?
Je n'aimerais guère vous voir dépérir alors que votre jeunesse vous permet encore de jouir de bonnes choses futures.

Mais, tout aussi haineuse qu'elle pouvait l'être, elle était aussi suspicieuse et les paroles de Arnhild sur sa rencontre avec le Baron attisa encore plus sa colère, craignant le pire. La Nisétienne était quelque peu coincée après avoir malencontreusement parlé de Harnyll, ouvrant ainsi une porte sur le secret qu'elle tentait de dissimuler.
Mais elle put rester calme et servir à Lucrèce un mensonge qui se prêtait bien à la situation. C'était regrettable de mentir mais elle n'avait guère le choix

Non .. pas ce soir. J'ai rencontré votre époux ce matin-même, alors que je quittais mes appartements. Je suis tombée sur lui dans le couloir de l'aile réservée aux chambres des Dames. Comme nous n'avions pas nos masques pour aujourd'hui, nous nous sommes aussitôt reconnus. Mais il a semblé gêné de ma présence bien qu'il ait décidé de passer outre, comme si cela ne lui causait pas de problèmes.

Sujet: Re: Tête à tête [Arnhild] Dim 12 Sep 2010 - 12:09

La mercenaire demanda alors s'il n'y avait rien à faire afin de trouver réconfort. Je fis alors signe que non de la tête, la laissant continuer ses palabres. Puis vint sur la table ma colère. Elle me demandait si je devais me laisser aller pleinement dans cette haine viscérale qui s'était emparée de moi. Je ne dit rien. Néanmoins, elle avait raison sur un point. J'étais encore fort jeune et l'avenir pouvait me réserver des lendemains meilleurs.

Je ne pense pas être haineuse à ce point. La preuve en est ce soir où nous nous sommes présentés ensemble au bal.
Ensuite, certes le destin me réserve peut être autre chose pour l'avenir. J'ignore si cela sera bon ou mauvais...

Arnhild avoua quand la rencontre eut lieu. Ce matin même dans l'aile réservée aux demoiselles. Ainsi donc, elle avait potentiellement vu de quelle chambre il aurait pu sortir. Au moins j'étais rassurée sur le fait que ce ne soit pas avec une servante qu'il m'ait trompée une énième fois. Donc ainsi, c'est en quittant sa chambre qu'ils s'étaient croisés et reconnus et que le baron n'avait rien dit quand à sa présence. Espérant certainement qu'elle se taise sur le fait de cette rencontre matinale.

Cela ne m'étonne guère. Avez vous pu voir de quelle chambre il était sorti? Je veux connaître l'identité de cette femme!

J'avais cru à ce mensonge qu'elle me servait comme si c'était la vérité. Il était toujours aisé de me manipuler mais gare à ma colère si j'apprends la sinistre vérité. Pour le moment, je n'avais nulles raisons de mettre en doute ses paroles.
Une nouvelle douleur se fit sentir. Bien plus aigüe que la précédente. Je ne pus m'empêcher de laisser filtrer un gémissement de douleur que la mercenaire put entendre alors que je me pliais de douleur.

Sujet: Re: Tête à tête [Arnhild] Lun 13 Sep 2010 - 16:58

Le mensonge servi avait fonctionné et Lucrèce n'avait pas matière à le remettre en doute. Arnhild était donc sauve mais ce répit risquait de se terminer tôt ou tard mais elle faisait confiance à Harnyll pour qu'il se taise, lui-même serait extrêmement embarrassé si on apprenait avec qui il avait passé la nuit. Cela ne faisait aucunement plaisir à la mercenaire mais elle n'avait guère le choix, ce secret devait rester enterré .. tant que d'autres complications n'apparaissent pas dans les prochains mois. Profitons donc du moment d'accalmie encore accordé pour continuer la discussion au lieu de risquer la tempête qui surviendrait inévitablement si Lucrèce apprenait la vérité.

D'autres parts Lucrèce ne semblait pas aussi haineuse, ses paroles sous-entendant qu'elle était encore assez tolérante. Elle assumait certains aspects de sa vie comme celui d'être l'épouse du baron. Le reste était plus délicat à cause des infidélités de Harnyll lui-même mais ce problème avait une dimension qui dépassait Arnhild, elle-même n'étant pas noble et libérée de certaines entraves sociales. Elle n'en comprenait pas moins la colère de Lucrèce même si cette dernière se situait au delà de toutes les espérances.

Le destin est trouble pour chacun. Mais cela n'empêche personne de rêver à de meilleurs jours, et ce voeux est parfois exaucé.

Mais le destin risquait d'être encore un peu trouble tant que Lucrèce n'en aurait pas terminé avec les pérégrinations de Harnyll. Elle souhaitait absolument connaître l'identité de la fameuse maîtresse de la nuit pour son mari. Et il était évident que l'enquête ne faisait que commencer. Jusqu'ici le secret de Arnhild était sauf donc elle préféra égarer Lucrèce en donna un nouveau mensonge.

Je ne saurais dire de quelle chambre votre époux est sorti. Il venait de remonter le couloir à l'envers, peut être pour ne pas sortir par une issue trop voyante. Il existe une porte pour les allées et venues des domestiques non loin de mes appartements, il s'y rendait probablement lorsque je suis tombée sur lui.
Durant la journée je n'ai pu trouver de rumeurs sur l'identité de cette femme mais, qui sait, un nom apparaîtra dans les messes basses de la cour. Je tâcherais d'être attentive sur les discussions prochaines se déroulant durant le bal.

Sous réserve que Harnyll se trouva une nouvelle maîtresse d'ici ce soir, elle pourrait donner un nom à Lucrèce quitte à ce que cette personne accuse le coup pour deux nuits au lieu d'une seule. C'était lâche mais la situation s'y prêtait.
La mercenaire arrêta ses paroles car il semblait que Lucrèce devenait de plus en plus en colère. Mais ce fut plutôt une expression de douleur qui apparue sur son visage au lieu d'un autre sentiment.

Cela ne va pas ? Lucrèce !

Arnhild se leva de son siège alors que la vicomtesse se tordait de douleur devant elle. Elle appela aussitôt les servantes qui devaient attendre dans une pièce à coté alors qu'elle tentait d'obtenir une réponse de la part de Lucrèce. Elle ignorait ce qui se passait mais la situation lui semblait urgente.

Camille, la Vicomtesse a besoin d'aide ! vite !

Sujet: Re: Tête à tête [Arnhild] Mar 14 Sep 2010 - 10:01

Alors que la douleur commençait à s'immiscer en moi, Arnhild s'attendant à une nouvelle colère de ma part ne comprit pas de suite ce qui se tramait à cet instant. Quand la lumière se fit dans son esprit, elle se précipita vers moi pour me demander comment j'allais. Mais n'ayant aucune réponse de ma part hormis un gémissement, elle appela mes femmes de chambre qui se trouvaient dans une antichambre voisine à attendre qu'on ait besoin d'elle.
Camille arriva inquiète et vit ce qui se passait. Elle regarda alors ma prétendue cousine et lui demanda alors de l'aider à m'allonger sur le lit. Mais avant cela, empoignant un couteau, elle coupa les laçages dans mon dos pour me libérer de l'entrave du corset. Cela ne faisait aucun doute pour Camille que je ne porterai jamais cette grossesse à terme si je continuais à me murer de la sorte.

Pouvez vous m'aider? Il faut l'allonger sur le lit.

Une fois chose faite, Camille commença à me déshabiller sous le regard de la mercenaire. Il ne resta rien de ma robe de bal mis à part ma chemise, dernier rempart avant une nudité totale. Tirant les draps sur moi, elle me regarda alors impuissante tandis que je me tordais de douleur. Camille n'avait pas fait appeler le médecin ni même Harnyll. Prenant simplement le flacon d'essence de lavande, elle me le fit sentir dans l'espoir que cela calme cette nouvelle crise.
La douleur s'estompa. Elle poussa alors un soupire. Regardant l'air attristé en direction de la mercenaire, elle s'approcha alors de la jeune femme et lui dit calmement ces mots ci.

Dame Lucrèce a besoin de repos à présent. Aussi, nous devrions la laisser seule. Je vais vous raccompagner. Si vous voulez bien me suivre.

Une fois qu'elle aurait raccompagné la demoiselle, Camille s'empressera d'aller relater les faits au baron comme ce dernier le lui avait demandé. Elle jouait les espionnes en épiant sa maitresse mais cela était pour le bien de la jeune baronne. Elle ne comprenait toujours pas ce qui avait causé tout cela. Mon changement d'humeur en particulier demeurait le plus grand des mystères. Quoiqu'il en soit, si la cousine avait des questions au sujet de sa maitresse, Camille lui répondrait. Mais encore fallait il qu'une demoiselle de noble naissance veuille discuter avec une servante.

Sujet: Re: Tête à tête [Arnhild] Mer 15 Sep 2010 - 19:31

Arnhild comprenait désormais les paroles de Lucrèce lorsqu'elle disait que cet enfant aurait raison d'elle. La grossesse semblait être très compliquée et ces douleurs plus régulières qu'occasionnelles. La mercenaire n'était pas vraiment d'une grande aide dans ce genre de situations, elle essayait vainement de faire prendre à Lucrèce sa respiration.
Heureusement, Camille fut rapide et les rejoignit aussitôt qu'on leu appelée. Arnhild laissa la servante s'occuper de sa maîtresse et recula un instant pour libérer la place.
Lucrèce fut prestement délestée de son corset et de sa robe et mise sur son lit, portée par les deux femmes. La mercenaire tenait la main de la Vicomtesse alors qu'on la calmait par des sels. Ce genre de médecine ne faisait que calmer les douleurs et non le véritable problème, Arnhild comprit que la situation était sans dénouement heureux et que que l'enfant de Lucrèce ne verrait probablement jamais le jour.
Le regard triste de Camille le lui confirma, il risquait même qu'il y ai plus d'une vie en jeu. Cela ne plaisait guère à la Nisétienne qui se retrouvait une fois de plus dans une impasse où elle ne pouvait rien faire. Avec les autres femmes elle n'était guère d'un grand secours .. mis à part pour tuer à moitié leur mari et coucher avec après.

Délaissant Lucrèce qui était désormais calmée, Anrhild suivit Camille jusqu'à la porte. Elle ne pouvait rien faire de plus, juste prier les Dieux-Dragons pour une hypothétique fin heureuse.
Elle eu la volonté de poser des questions à la servante mais se ravisa, il n'y avait rien de plus à demander, juste espérer.

Camille, votre maîtresse a de la chance de vous avoir. Prodiguez lui les soins que je ne peux lui prodiguer, elle est entre vos mains. Je ne pourrais malheureusement rester longtemps dans les limites de la Baronnie mais je tâcherais de me tenir le plus souvent au courant de l'évolution de Lucrèce. j'espère que tout s'arrangera pour elle.

Arnhild quitta ensuite la servante, retournant vers la salle de bal. Il restait encore quelques danses à donner ainsi qu'un bal à assister. Et la cousine de Lucrèce devait être présente pour voir ce que Harnyll faisait en plus de se montrer.
Dès la fin des bals, elle quitterait Ysari, se rendant au nord afin de chercher des réponses mais aussi des remèdes éventuels.

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