Un tête à tête dans les ruines [Haldren]

Dans sa cage avec les autres elfes avec lesquels elle avait été faite prisonnière, Oloryle s'était assise dans un coin. Sa jambe blessée la faisait souffrir mais au moins le bandage improvisé que lui avait fait un de ses compagnons de cellule avait au moins eu le mérite de stopper l'hémorragie. La tête baissée, elle réfléchissait à ce qui allait advenir d'elle à présent.
Deux solutions s'offraient à elle. Dévoiler son identité en montrant les marques au fer rouge et être ainsi libérée mais livrée à elle même dans le désastre de ce champ de bataille ou alors ne rien dire et jouer à la gentille petite elfe, gardant cet atout pour plus tard. Son choix était fait. Elle allait taire son identité.

Les premières lueurs du soleil venaient à pointer leur bout de rayon sur Ellyrion. La bataille était finie. Des cadavres partout. Les deux camps avaient été très sévèrement touchés. Deux drows épais à la musculature proéminente ouvrirent la cage et en sortirent de force un elfe. Ils revinrent trente minutes plus tard mais sans l'elfe.
Leur regard se jeta sur la petite créature repliée sur elle même dans un coin, c'était Oloryle. L'attrapant avec force par les bras pour la lever. L'esclave n'émit aucune résistance, elle était obéissante. Ils la traînaient littéralement car leurs grandes enjambées empêchaient la jeune elfe blessée de suivre leur cadence.

Au bout de quelques minutes de marche dont elle ne se souvint même pas du chemin emprunté, les deux gardes drows la poussèrent devant un homme de dos. Oloryle tomba sur le sol et sa blessure qui avait arrêté de saigner se remit à dévoiler ce liquide rouge à travers le bandage. Restant à terre, mais levant la tête en serrant les dents, elle regarda cet homme de dos qu'elle savait être un drow. Elle ne se releva pour la simple et bonne raison que sa jambe lui faisait mal mais également qu'elle avait appris avec Alder'Aak Dolerian qu'il était mauvais d'agir sans qu'elle en ait reçu l'ordre. Elle resta silencieuse pour la même raison. Elle attendait alors qu'il décide de se retourner ou de lui donner l'ordre de se relever.

Que laisse, si tant est-ce qu’elle se termine, une guerre ?

La bataille était finie… la grande armée drow occupait le terrain, et les rares elfes survivant fuyant vers le nord pour rattraper l’armée royale. Les osts du Puy triomphaient, mais à quel prix ? Des centaines de cadavres, des milliers peut être, recouvraient la plaine devant Fort Ellyrion, au grand bonheur des corbeaux qui déjà s’assemblaient en croassant lugubrement. Frissonnant, le Ditronw Da’re resserra les pans de sa cape et se perdit de nouveau dans ses pensées.

Une centaine de mages du C’nros avaient péris durant la bataille, et à peu près autant étaient tellement fatigués par les efforts fournis qu’ils ne seraient plus bon à rien pendant des semaines. De lourdes pertes qu’il allait désormais falloir combler, tâche malaisée qui incomberait à Haldren… et Uriz seul savait si la guerre était finie où si de nouveaux combats éclateraient sous peu. Oui, pas de doutes, les elfes leur avaient fait payer cher la victoire… un magnifique geste de courage et de noblesse que chanteraient les poètes pendant des siècles.

A cette pensée, Haldren cracha au sol, écœuré.

Et le plus important dans l’affaire, Dyarque lui avait échappé ! Par Uriz, il s’en était pourtant fallu de peu, de si peu… sa création d’ombre n’était plus très loin du seigneur protecteur lorsqu’il lui avait fallu relâcher sa concentration pour permettre à l’énergie de s’échapper, sous peine sinon de finir carbonisé. Le Ditronw Da’re avait pris des risques insensés en lançant son dernier sortilège, violant toutes les règles de sécurité inscrites dans les grimoires, et se mettant en grand danger ainsi que les mages qui avaient collaboré au lancement du sortilège.

De tout cela Haldren était bien conscient, mais son pouvoir en était arrivé à un stade où la frontière entre le bon sens et la folie ne voulait plus rien dire. Au fond de lui-même, le mage admettait qu’il se trouvait de plus en plus souvent dans le domaine de la folie… mais qu’y pouvait-il ? La magie est une drogue, la plus puissante et la plus jouissive de toutes. Il savait que sa santé mentale ne pouvait désormais plus se mesurer selon les mêmes termes qu’autrefois… mais peu lui importait. Ethan l’aurait surement compris, lui… après tout, le Prime Joaillier était encore plus atteint que lui…

Que n’aurait-il donné pour retrouver son lit et les bras d’Halystra ? Mais milles tâches accaparaient encore son attention. Une bataille ne se termine pas lorsque la dernière épée est rengainée dans son fourreau… non. Il lui fallait analyser les actions et les réactions de ses subordonnés, récompenser les uns, blâmer les autres, veiller encore et toujours à améliorer l’efficacité de la machine de guerre drow. Ah, et puis il y avait les prisonniers. D’utiles sujets d’expériences, mais l’une d’entre elle avait tout particulièrement attiré son attention.

Haldren entendit les deux gardes amener la prisonnière et la jeter au sol. Sans se retourner, il lui demanda, dans un elfique parfait :

De tous les elfes que j’ai rencontré, tu me parais la seule à avoir eu assez de bon sens pour tenter de fuir le Fort. Dis moi, petite souris… pourquoi as-tu trahis les tiens alors que tous combattaient jusqu’à la mort ?

Oloryle venait d'être pour ainsi dire jetée à terre par les deux gardes. Elle resta au sol pour deux raisons, sa jambe qui lui faisait mal et car elle avait appris avec Alder'Aak Dolerian qu'il n'était pas bon de ne pas obéir quand on avait le statut de prisonnier. Ces deux raisons faisaient qu'elle resta là, à demi allongée, relevant simplement le regard en direction de ce drow qui lui faisait dos.
Finalement la voix du drow vint à déchirer le silence qui s'installait. Il la trouva censée d'avoir voulu fuir la situation sans pour autant comprendre son raisonnement. Cela amusa intérieurement l'elfe car s'il savait, il ne poserait pas cette question. Souris, petite souris... voilà comment il l'a nommée. Cela ne changea pas de d'habitude où elle était considérée par les sombres comme un animal.

Il parlait elfe avec un accent drow mais ses paroles étaient parfaites du point de vue de la syntaxe. Allait elle lui répondre ? Il le faudrait si elle ne voulait pas encourir sa colère car elle ne savait pas comment il prendrait le fait qu'elle reste muette à sa question. Comme il avait décidé de parler dans la langue de sa race, Oloryle décida de prendre la parole dans celle du drow. Elle parlait très bien le drow et on ne pouvait pas déceler d'accent elfique car elle n'en possédait pas. Elle avait toujours eu un léger accent drow car elle fut élevée parmi eux.

Qui vous dis que j'ai trahi mon camp ?

De l'impertinence, elle savait ce qu'elle risquait en disant cela mais le drow semblait intéressée par elle aussi tant que cela serait le cas, elle n'aurait pas besoin de révéler son identité. Elle devait néanmoins mesurer ses paroles pour ne pas attirer ses foudres. Reprenant dans la langue de ses ancêtres, Oloryle laissa siffler entre ses dents à voix basse quelques mots.

Que comptez vous faire de moi à présent ?

Question intéressante... Car il est vrai que cette question allait être posée un moment ou un autre. C'était juste elle qui avait amené le sujet sur la table comme si son devenir la concernait. Le drow avait entre ses mains la décision et sa vie. Mais cela n'empêchait en rien le fait de vouloir en savoir un peu plus afin de savoir si sa main était gagnante ou perdante d'avance...

Oh, et impertinente avec ça ! Devait-il la punir sur le champ d’avoir osé lui parler ainsi ? Hmm, c’était tentant, mais franchement le Ditronw Da’re avait plus urgent à faire que s’occuper de l’elfe. La bataille se terminait tout juste, avec toute la charge de travail que cela impliquait, alors le sort d’une prisonnière... hein… il avait plus urgent à penser.

Que vais-je faire de toi ? Je n’en sais rien, et à vrai dire c’est bien le dernier de mes soucis à l’heure actuelle.

Baillant, le mage se frotta le front d’une main… allons bon, voilà que ses maux de tête recommençaient. Pas de doute, il dégustait, mais il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même de ce qui lui arrivait. N’allez pas croire pour autant que cela le soulageait un tant soit peu, bien au contraire cela le rendait furieux de n’avoir personne sur qui passer sa juste fureur.

S’allongeant sur son lit de camp, Haldren saisit une serviette mouillée et se la posa sur le visage. Il n’était pas inquiet de demeurer seul avec l’elfe, se fiant à son ouïe pour entendre tout mouvement suspect. Tandis que la bienfaisante fraicheur apaisait un peu la douleur qui lui vrillait le crâne, il demanda :

Qui es-tu, petite souris ? Tes manières laissent deviner que tu n’es pas un simple soldat.

Sans doute un officier… oui, ou peut être même une noble.

Le drow se retourna alors. Elle n'eut pas le temps de vraiment bien voir son visage mais cela n'avait pas une importance capitale pour elle. Le drow lui avoua qu'il ne savait pas encore ce qu'il allait faire d'elle. Tant mieux dans un certain sens car cela signifiait en partie que dans l'immédiat il ne comptait pas la tuer. Elle était saine et sauve, enfin presque...
L'elfe avait son regard relevé en direction du drow qui commençait à se masser les tempes. Il devait avoir mal à la tête, le pauvre... Jouons la carte de la subtilité... Oloryle le vit alors s'allonger sur son lit de camp et passer une serviette qu'il venait de plonger dans un bac d'eau sur son visage.

L'elfe en profita alors pour tenter de se relever. Sa jambe lui faisait mal, elle dut y aller lentement pour réussir à se redresser sur ses pieds. Le sang coulait le long de sa cuisse. Fin filet rougeâtre qui dégoulinait tout le long de sa jambe, imprégnant ses vêtements et gouttant sur le sol.
Le drow ouvrit alors la bouche. Et dans cet langue que les drows affectionnait tant, il lui demanda son nom. Il avait vu juste car ce n'était pas un simple soldat. A vrai dire ce n'était pas un soldat tout court. L'elfe fit un pas en avant puis un second. Le drow suivait ses pas de son ouïe fine. Il resta néanmoins dans cette même position.

Quand elle fut à quelques pas du lit, elle s'agenouilla afin d'être à même hauteur que lui et murmura dans la langue des drows ces quelques mots. Point d'impertinence cette fois mais juste une question énigmatique et vide de sens.

A quoi cela vous servirait il de connaître mon nom ? Il est sans importance car j'en change régulièrement. Aussi vous pouvez m'appeler comme bon vous semblera...
Mais vous avez vu juste sur un point, je ne suis pas un simple soldat. Peut être plus... Peut être moins, cela n'a aucune importance étant donnée que je suis votre prisonnière. Est ce que je vois juste?

Un prénom, elle en avait un Oloryle. C'était celui que sa mère adoptive lui avait donnée et que son maitre avait gardé. Elle en avait également un second. Ce nom était celui d'une identité qui lui avait été arrachée et dont elle ne désirait plus jamais avoir à en entendre le nom. Il s'agissait de Elvaralindë Tiril.
Quant à son statut. Elle était certes de noble naissance car elle faisait partie de la maison des Tiril, mais elle ne l'avait jamais été car depuis des décennies, elle était un jouet au creux des mains de son maitre Tebirahc.

Par Uriz, il avait l’impression qu’on lui enfonçait un couteau chauffé au rouge dans le crâne. Voilà ce que c’était que de sous-estimer les effets secondaires du noble art. La prochaine fois, il ferait plus atten… non, la prochaine fois il maitriserait mieux son sortilège et ne laisserait pas de simples effets secondaires provoquer ce genre de cataclysme.

Haldren sentit plus qu’il n’entendit l’elfe s’approcher de lui, mais cela n’avait rien d’un exploit, car elle ne cherchait pas spécialement à être discrète dans ses déplacements. Au lieu de répondre à la question de son maître, la prisonnière osa faire de l’esprit. Un esprit fort hein ? Très bien, s’il fallait qu’une leçon de douleur lui rappelle qu’elle n’était plus rien, cela pouvait s’arranger.

Grinçant des dents, il grommela :

Tu m’agaces petite souris. Ton impertinence m’a tout d’abord amusé mais les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures. Garde !

Un colosse en armure entra sous la tente et effectua un salut militaire pas franchement impeccable, mais de toute façon avec sa serviette sur le visage, Haldren ne pouvait pas le voir. D’un ton détaché, il ordonna :

Donnez dix coups de fouets à la prisonnière pour bien lui faire comprendre son nouvel état, puis remettez là avec les autres.

Tandis que le garde emmenait Oloryle, le Ditronw Da’re se tourna sur son lit, essayant de trouver une position où la douleur devenait plus supportable.

Les dents du drow grincèrent. Visiblement, elle venait de toucher un point sensible. Il n'était pas homme à aimer qu'on lui tienne tête de la sorte. En même temps qu'elle est l'homme drow qui aimerait qu'une insignifiante créature comme elle,lui tienne tête : Aucun !
Il lui fit alors clairement comprendre qu'elle l'agaçait. Cela sentais le roussis pour elle... Qu'allait il faire ? La mettre à mort ? Il appela sa garde qui ne mit pas longtemps à arriver. Un énorme colosse avec une cervelle de moineau à en voir sa façon de saluer son chef. A moins qu'il n'ait aucune rigueur dans son mouvement ou autre solution, il profitait que le visage de son maitre soit voilé par une serviette pour se relâcher un peu...

Le colosse en armure attrapa Oloryle par le bras. Elle était tellement légère comparée à lui, qu'il n'eut aucun mal à la conduire à l'extérieur de la chambrée de son maitre. Il avait reçu des ordres clairs : dix coups de fouet. Elle avait déjà subit bien plus aussi comme lors de sa punition quand elle avait giflé une noble drow, elle ne crierait pas. Dix coups, elle pouvait les endurer.
La trainant à travers les ruines, il lui lia les deux mains ensembles. Une fois chose faite, il fit passer une chaine sur ce qui ressemblait très fortement à une potence. Elle serait donc fouettée à la vue de tous. Quelle humiliation ! La chaine rattachée à ses mains liées fut tendue. L'elfe avait ses bras au dessus de sa tête, allongeant sa silhouette fine, ses pieds touchants à peine le sol.

Le colosse déchira l'arrière de la chemise d'Oloryle. Les bras étant tendus en hauteur, la marque au fer représentant le serpent ne put se faire voir. Se reculant alors, il empoigna son fouet à sa ceinture. Tout d'abord, il le fit claquer sur le sol comme pour inquiéter la proie offerte. Le second claquement matraqua son dos. Une marque rouge apparut mais pas de sang.
Il n'avait même pas pris la peine en lui mettant le dos à nu de regarder les stigmates des anciennes traces de coups, seuls coups qu'elle avait reçu de son bien adoré maitre. Le fouet siffla une seconde fois sur le corps de l'elfe. Pas un cri. Seule la tête de l'elfe basculait en arrière comme signe de sa douleur qu'elle refusait d'exprimer.

Au bout du dixième coups, elle n'avait toujours pas hurlé néanmoins son dos était marbré de sang qui coulait le long de son échine. Il aurait aimé la fouetter jusqu'à ce qu'elle cède mais les ordres du chef avaient été clairs : dix coups de fouet. Il enrageait intérieurement mais cela se voyait sur son visage grimaçant.
Il détacha la chaine de la potence et Oloryle chuta sur le sol, tel un vulgaire morceau de viande. Elle était toujours consciente mais la douleur la faisait glisser vers un autre seuil de réalité. La chemise rouge de sang et en lambeau laissa voir la marque sur son épaule quand le colosse la toisa de haut. Cette marque ne lui disait rien aussi il passa dessus comme si de rien n'était.

Il traina l'infortunée blessée dans une cage, celle où elle avait été enfermée avec les autres. Elle ne tenait plus sur pieds. Elle était la première à revenir vivante. Un elfe prisonnier lui aussi la prie en pitié et déchira une de ses manches pour éponger le sang de son dos. Il ne remarqua pas la marque sur son épaule. Tant bien même, il l'aurait vu cela n'aurait rien éveillé en lui.
Le colosse retourna au près de ce drow qui se prélassait sur son lit tel un pacha pour lui faire son rapport. Faisant son salut militaire cette fois avec la plus grande attention car, le chef n'avait plus sa serviette sur son visage, il attendit qu'on lui donne la parole pour énoncer les faits.

Seigneur, la prisonnière a été fouettée selon vos convenances. Néanmoins, elle n'a pas crié une seule fois durant la séance. Elle est à présent dans sa cage avec les autres à demi consciente.

D’un signe las, le Ditronw Da’re ordonna au garde de sortir et tenta de voler quelques heures de sommeil avant de se remettre au travail. Mais rien à faire, le sommeil le fuyait, et ses maux de tête de baissaient pas. En bon drow qu’il était, Haldren tenta donc le remède miracle qui à minima lui changerait les idées : une petite partie masochiste !

[Oui, les plus grands médecins du Puy sont tous d’accord sur ce point, c’est excellent pour la fatigue et réduit nettement le taux de cholestérol. Et puis, il avait un peu le gourdin là, la magie à haut niveau ca joue comme aphrodisiaque. Vous ne le saviez pas ? Bon, j’admets, là c’est juste pour donner une justification supplémentaire au viol d’Oloryle que vous attendez tous avec impatience, elle la première]

Se levant, le mage passa dans la petite pièce à côté de sa chambre. Une merveille ces tentes de commandements, avec ces petites annexes de toile, vous pouvez y disposer ce que vous voulez : bureau, chambre d’ami, salon privé, jacuzzi, donjon… Bon, là en l’occurrence, cela ne valait pas les sublimes salles de tortures du Puy, conçues par les meilleurs architectes et équipés de matériel de première qualité.

De fait, il l’y avait qu’une sorte de potence permettant de suspendre la victime comme un quartier de viande… pas très différent au fond de ce qu’avait utilisé le garde pour fouetter Oloryle, mais il s’agissait d’un modèle standard. Caressant du doigt le fouet et les tisonniers qui patientaient dans un coin, le mage appela de nouveau son garde qui commençait à se dire que ce n’était pas un poste de tout repos.

Allez me chercher cette elfe et attachez là à la potence.

Sans un mot, la brute alla chercher la pauvre petite elfe qui allait sous peu subir les traitements les plus dégradants et se voir souiller au plus profond de sa chair, tandis que le mage allait donner quelques ordres pour qu’on ne le dérange pas pendant qu’il s’amusait. Lorsqu’il revint, Oloryle était installée… enfin installée. Les bras attachés au dessus de la tête, elle pendait littéralement, ses pieds touchant à peine le sol. Amusé, Haldren s’approcha :

Tu vois petite souris, je pensais attendre d’être de retour au Puy pour m’occuper de toi, mais finalement je n’ai pas la patience nécessaire.

Attrapant les lambeaux de la robe de l’esclave, il les lui arracha, dévoilant le corps sanglant de sa prisonnière. Mais alors qu’il armait son bras pour un premier coup de fouet, il eut un hoquet de surprise.

Là… sur son épaule… cette marque à demi-effacée… et l’autre là… sur le postérieur… mais… il connaissait ces signes…

Reposant son fouet, Haldren vint se placer devant Oloryle et rugit :

Assez plaisanté ! Aucune elfe ne porte dans sa chair la marque de deux oboks. Qui es tu ?

Elle était toujours à demi inconsciente à cause des coups de fouet qu'elle avait reçus avec tant de violence. Quelques heures plus tard. On ne saurait dire exactement combien, le même garde revint. Allait il choisir un autre prisonnier ? Non, son regard se porta sur l'elfe allongée sur le ventre. Bien entendu dans un élan chevaleresque, un elfe voulut se proposer candidat mais celui ci fut balayer avec violence.
Oloryle n'était pas en état de bouger. Aussi cela fut un jeu d'enfant pour le drow de la prendre et de la trainer. Il la reconduisit sous la tente de ce drow dont elle ignorait toujours l'identité. Le garde l'attacha à cette nouvelle potence dans la même position, les bras liés au dessus de la tête. Elle était misérable comme cela. Reléguée plus bas que terre...

Le drow en chef laissa aller par sarcasme sans doute qu'il n'avait su attendre pour s'occuper d'elle. Quelle aubaine, pensa t-elle. Le sang ruisselait toujours sur son corps. Son dos était immaculé de traces rouges qui gouttaient et teintaient ses blonds cheveux. La blessure de sa jambe continuait à déverser son flot rougeâtre bien que le flux diminuait lentement.
Se positionnant face à l'esclave, il lui arracha ses vêtements. Elle était à présent nue devant lui, le corps légèrement humide et rouge, la marque sur son mamelon visible. Il ne prêta guère attention à son corps car il lui fit dos pour prendre son fouet.

Il fit alors demi tour pour se positionner derrière elle. Et c'est là, au moment il armait son bras pour la fouetter qu'il fut pris de stupeur en voyant les deux marques à la signification bien lourde sur le corps de cette chose insignifiante.
Les marques étaient au nombre de deux. La plus ancienne, un serpent tirant vicieusement sa langue sur l'omoplate de la demoiselle était le symbole de Tebirahc Zauharel. La seconde bien plus récente, représentait un équidé, marque d'Alder'Aak Dolerian. Ces deux hommes étaient des Oboks Sengers réputaient que faisaient leur marque sur cette créature ?

Le drow était furieux, cela s'entendit à la façon dont il venait de reposer le fouet sur le meuble avant de venir lui faire face et de prendre le menton de la demoiselle entre ses mains et lui reposer cette question concernant son identité.
Cette fois, elle ne pouvait plus le cacher, elle était obligée de le dire même si elle n'en donnerait pas tous les détails. Après tout,il ne voulait qu'un nom et une fonction et non tout son curriculum vitae. Oloryle laissa alors siffler dans un fin gémissement car il ne fallait pas nier le fait qu'elle avait mal, ce que le drow désirait entendre.

Je m'appelle Oloryle. Je ne suis rien d'autre qu'une esclave au service de mon maitre...

En ces quelques mots, elle venait de lui dire son nom et révéler son statut d'esclave néanmoins, elle n'avait pas fait mention du nom de son maitre. Auquel de ces deux hommes qui avaient laissé sa trace appartenait elle ? Ceci était une autre question qui n'avait pas été posé et dont elle laissa planer le mystère.

Une réponse qui n’en était pas une en fait. Désormais il connaissait le nom de sa prisonnière… Oloryle. Mais il ignorait toujours de qui elle était l’esclave. La présence des deux marques dans sa chair laissait supposer qu’elle appartenait à l’un des obok. Mais auquel ?

Bon, dans un cas comme dans l’autre, la petite partie masochiste que vous espériez tant voir arriver n’est plus d’actualité. Certes l’elfe n’était qu’une vulgaire esclave, mais cela ne se fait pas d’abîmer les jouets des autres, c’est malpoli. Et lorsqu’il s’agissait des oboks sengers, mieux valait être un minimum poli… question de survie.

Détachant les chaines qui soutenaient Oloryle, le Ditronw Da’re la laissa glisser au sol et alla s’asseoir confortablement dans l’un des grands fauteuils placé le long des murs de toile. L’impertinence de l’esclave se comprenait plus aisément désormais… elle pouvait se targuer d’être quasi intouchable tant qu’elle ne faisait pas honte à son maître ou qu’elle ne contrariait pas ses projets.

Que faire désormais ? S’il s’était agit de l’une des multiples esclaves du Puy, le problème aurait été aisément réglé… un coup de pied dans son mignon petit derrière et dégage, ma fille ! Mais sa présence armée à Fort Ellyrion pouvait laisser supposer un rôle autre que celui de réchauffer le lit ou de récurer les chiottes.

Commençons par le commencement…

Bien… petite souris ou Oloryle tu es… mais cela ne m’apprends pas qui est ton maître. De quel obok es-tu l’esclave ?

Elle venait de lui donner son nom comme il le désirait et sa fonction, celle d'esclave. Que demander de plus ? Mais cela ne semblait pas assez aux yeux de ce drow qui désirait en savoir encore un peu plus sur celle qu'il appelait petite souris. Dans un certain sens ce surnom aurait pu être mignon mais la il référait à son statut de captive et surtout au fait que ce soit lui le chat qui veut croquer la souris.
Les chaines furent détachées et Oloryle tomba sur le sol. Elle était toujours aussi nue, à genoux, les mains à terre mais la tête légèrement relevée comme si cela n'avait aucune importance. S'il l'avait relâchée c'est qu'il devait avoir peur... Non pas d'elle mais de l'éventuelle personne à qui elle appartenait.

Le sang commençait à coaguler dans son dos, laissant que de simples stigmates ensanglantés sur cette peau d'ivoire. La blessure de sa jambe ne saignait plus mais il est fort à parier que le moindre choc pourrait à nouveau en faire déverser ses torrents. Pendant ce temps, le drow alla simplement prendre place dans un fauteuil accolé à la tenture de la tente.
La voix du drow résonna alors. Il désirait en savoir plus,plus sur elle avant de décider quoique ce soit. Pour le moment Oloryle avait une bonne main mais encore fallait t-il jouer ses cartes au bon moment, ce qui n'était pas le cas de l'esclave qui avait aucune notion de diplomatie.

J'appartiens à Tebirahc Zauharel. Lui seul est mon véritable maitre.

Voilà qui était fait. Le nom du véritable possesseur d'Oloryle venait d'être dit. Mais où était son maitre d'ailleurs ? Personne ne le savait. On l'avait juste vu s'envoler sur sa wyvern à la fin des affrontements laissant son esclave sur place. Elle était à la merci de ce drow qui pourrait bien décider de la rendre en main propre au Senger.

Tebirahc Zauharel ? Voyez-vous ca… tu es décidément pleine de surprises, petite souris.

L’obok senger était porté disparu, et personne dans l’armée se semblait savoir ce qu’il était advenu de lui. Pour autant, parier sur sa mort serait pour le moins risqué… des ambitieux allait sans doute le faire, mais encore fallait-il que le jeu en vaille la chandelle. Le remplacer à l’olath blada, oui, un tel enjeu justifierait de prendre des risques. Mais un simple esclave, non, Oloryle n’avait pas une valeur suffisante pour cela.

Mais disait-elle vrai ? Qui lui garantissait qu’elle était vraiment l’esclave de l’obok ? Peut être bluffait-elle ? Haldren se sentait de la croire, vu qu’elle portait aussi la marque d’Alder. Mais comment vérifier cela ? Il était impensable de déranger un obok alors que la bataille finissait juste, et lui-même ne se sentait pas de passer des heures à s’occuper du destin d’une simple prisonnière, fut-elle l’un des agents du Puy.

Bon, il n’avait qu’à parer au plus pressé, il verrait bien le reste plus tard. Se levant, Haldren appela le garde.

Emmenez cette elfe se faire soigner puis ramenez là ici. Elle n’est plus considérée comme une prisonnière, mais à interdiction absolue de quitter cette zone du camp. Faites passer la consigne aux sentinelles.

Se tournant vers Oloryle, il ajouta :

Si tu es vraiment qui tu dis, alors tu te tiendras tranquille. Nous parlerons plus tard.

Sur ce, le Ditronw Da’re tourna les talons. D’autres problèmes l’attendaient…

Le drow répéta le nom du maitre de l'elfe comme s'il voulait bien sur se confirmer qu'elle disait la vérité. Pourquoi mentir vu qu'elle avait sa marque sur l'omoplate. Néanmoins la raison de cette autre marque était un mystère qui devait chatouiller l'esprit du drow.
Le sombre se leva se son fauteuil et appela une nouvelle fois sa garde. Il donna des ordres précis. La faire soigner, la ramener. De plus il ajouta qu'elle n'était plus prisonnière mais avait interdiction de quitter le camp. Pour ainsi dire elle était toujours prisonnière mais avec le loisir de se dégourdir les jambes.

Alors que deux gardes l'empoignaient avec force par les bras pour la soulever de terre, le drow ajouta une nouvelle fois que si elle était ce qu'elle prétendait être alors elle devrait se tenir tranquille. Elle comptait pas faire une esclandre. Après tout se tenir sage et le plus obéissante possible était son meilleur moyen de survis dans cette cage aux lions.
Les gardes la conduisirent sous une tente où officiait des guérisseurs. Poussant l'elfe nue devant eux, ils exprimèrent l'ordre de leur seigneur.

Le seigneur veut que vous la soignez. Prenez votre temps, nous on reste là à surveiller.

Le guérisseur ou le mage, Oloryle n'en savait trop rien mais l'invita à s'avancer de son doigt crochu. Elle n'avait pas vraiment le choix avec ces deux cerbères qui regardaient avec un regard presque sadique ce qui allait suivre. L'homme la fit tout d'abord assoir sur la paillasse. Il allait commencer par sa jambe.
Tout d'abord désinfecter, il nettoya la plaie avec beaucoup de minutie, il faut dire que cela lui changeait grandement de toucher une peau douce qu'une de ces carapaces ambulantes aussi, il en profitait un peu.

La plaie était propre. Il hésita sur la façon de la cautériser. Acide, fer rouge ou simplement un bandage. Ce serait un des guerriers il aurait été au plus facile mais si le mettre désirait qu'elle soit soignée c'était peut être pour qu'il ne reste aucune séquelle. Il choisit donc un bandage et entoura la cuisse de l'elfe qui ne bronchait pas.
Il pensait en avoir fini mais les colosses lui firent signe que non. L'elfe, docile petite souris, s'allongea alors sur le ventre offrant la vue de son dos et de sa croupe marquée. Le soigneur reconnut de suite les deux marques et esquissa une moue de mécontentement envers les gardes.

Il connaissait ces marques aussi il avait entendu parler via des rumeurs au Puy que bien des gardes avaient souffert pour avoir voulu la violenter. Pour le moment avec l'aide d'une éponge, il la passa sur le dos de l'elfe qui émit quelques gémissements. Ensuite il y déposa de ses doigts crochus un baume cicatrisant. Il ne pouvait rien de plus. Cela mettrait du temps pour que les plaies se referment.
Une fois, l'elfe soignée les gardes avec leur habituelle douceur la saisir par les bras. Le soigneur donna alors une fiole de verre comportant la dite pommade cicatrisante en expliquant la posologie. Deux fois pas jour. Ils quittèrent alors la tente des guérisseurs pour retourner vers celle du drow qui dirigeait tout ce petit monde.

Près de trois heures de temps s'étaient écoulée et pourtant on n'aurait dit que dix minutes. La petite souris revenait en compagnie de ses deux gros chats dans l'antre du loup. Sache, elle serait sache, elle ne commettrait aucune impudence. Néanmoins comme il était absent, surement sortit prendre l'air, elle se dirigea vers le lit de camp et s'assit patiemment en attendant son retour.
Il ne faut pas nier l'évidence. Elle était épuisée et le sang qu'elle avait perdu n'aidait en rien. Elle s'assoupit sur les draps. Ce ne fut que quelques minutes plus tard que le pan de la tente s'ouvrit pour laisser passer ce drow.

Une fois Oloryle partit pour se faire soigner, le Ditronw Da’re quitta à son tour la tente afin de réunir ses Faern d'Hosse et tirer un premier bilan de la bataille. D’autres analyses suivraient, une fois de retour au Puy, mais Haldren aimait entendre les réactions à chaud, pour ensuite les disséquer tranquillement. Cela lui permettrait d’en apprendre beaucoup sur ses subordonnées.

Lorsque plusieurs heures après il revint dans sa tente, il faillit en avoir le souffle coupé à la vue d’Oloryle nonchalamment vautrée sur son lit et dormant comme une bienheureuse. Un coup de pied dans les côtes dégagea violement l’esclave qui chut au sol. Une paire de gilfe finit de la ramener à la réalité, assortit d’une sourde menace.

Ce n’est pas parce que j’ai fait preuve de gentillesse envers toi que tu dois te croire permis de dormir sur mon plumard, petite souris.

Vraiment, où allait le monde ? Les esclaves n’étaient-elles donc plus dressées ? Jamais son Halystra n’aurait agit ainsi, qu’elle ait été blessée ou pas. Un esclave doit savoir où est sa place, et savoir souffrir en silence. S’affalant à son tour sur le lit de camp qu’Oloryle venait de libérer à son corps défendant, le Ditronw Da’re grommela :

Que vais-je faire de toi ? Ton maître a disparu pendant la bataille et nul ne semble savoir ce qu’il est advenu de lui. Il n’est pas sain qu’une esclave reste sans maître.

L'elfe blessée venait de s'assoupir sur le lit du drow. Il était absent. Dans combien de temps reviendrait il ? Elle avait dormit près d'une heure avant d'être réveillée par un coup violent dans les côtes qui la fit rouler et tomber du lit dans un gémissement aigüe.
Alors qu'elle tenta de se relever doucement en prenant appui sur le lit mais le drow lui assena une paire de gifle qui la fit de nouveau chuter à terre. Un hématome se mit pas longtemps à apparaître le long de ses flans. Je demeurai toujours nue devant lui.

Une menace gronda alors. Me drow était furieux que l'elfe se soit permise pareille chose alors qu'elle n'était rien , absolument rien, une minuscule souris comme il aimait le dire. Avant de s'affaler sur ce même lit alors que elle demeurait à terre, à genoux, les bras croisés sur sa poitrine, tentant de cacher son corps.
Il se demanda alors à haute voix ce qu'il allait faire d'elle. Fardeau, voilà ce qu'elle était. Il lui annonça alors que son maitre avait disparu dans la bataille. Une lueur de tristesse traversa le regard d'Oloryle. Mais il était conscient d'une chose qu'une esclave seule ne survivrait pas longtemps sans maitre.

Si vous ne savez que faire de moi, puis je me rendre au service d'une autre personne ? Je ne serai ainsi pas un fardeau pour vous...

Elle venait de lui faire cette proposition à voix presque suppliante dans ce langage drow. A qui pensait elle ? A Alder, à qui elle avait appartenu durant un temps ou à Haeldra qui lui avait donné des leçons. Mais cette demande qui sonnait plus comme une supplication ne pouvait forcer le drow qu'à répondre négativement à cette supplication. La réponse serait bien entendu non...

Sans même prêter attention aux dires de la petite souris, le Ditronw Da’re réfléchissait. Que ferait-il d’une esclave supplémentaire ? Oh certes il y avait toujours du travail pour deux bras de plus au C’nros, mais Oloryle semblait plus douée pour les arts du lit ou du combat que pour les taches ménagères. Bah, elle apprendrait alors, pour le réchauffer la nuit, Halystra lui suffisait, point n’était besoin d’une elfe.

Tiens, d’ailleurs, cela lui donnait une idée. Enfin, rien qu’il ne pourrait faire en ces lieux. L’armée allait se regrouper, et le Karliik Glenn déciderait ensuite de la marche à suivre. Repasser par Yutar ou s’enfoncer dans l’Anaëh ? La première solution était la plus vraisemblable…

Lève-toi

Bon, et en plus elle n’avait plus de vêtements maintenant. Encore un problème à résoudre, elle n’allait tout de même pas se balader à poil jusqu’au Puy, non ? Enfin l’avantage de diriger était de pouvoir donner ses corvées à faire aux autres, et là Haldren n’allait pas se priver. L’un des mages du C’nros passant devant la tente, il lui fit signe de venir.

Trouvez à l’habiller, puis remettez là avec les autres elfes. Lorsque nous serons de retour au Puy, vous me l’amènerez dans mes appartements.

Avant que la petite souris ne soit emmenée, Haldren lui donna ses instructions.

Essaye d’en apprendre le maximum sur qui ils sont et d’où ils viennent, entre prisonniers les langues se délient.

Petite souris comme aimait l'appelait ce drow dont elle ignorait toujours le nom. Il avait un avantage sur elle, l'anonymat... Comme elle était toujours nue et à terre, il lui ordonna de se lever. Portant une main sur ses côtes, où elle avait reçu le coup,elle se mit debout. Aussi droite que possible ne cherchant nullement à camoufler ses formes, laissant voir cette lune sur ce mamelon, car il devait déjà savoir ce qu'il avait l'intention de faire d'elle. Rien ne servait plus de jouer.
Une ombre passa devant la tente que le drow héla de sa voix. Il ordonna alors de trouver de quoi l'habiller et de la reconduire avec les autres. Mais avant qu'elle ne passe le pas de la porte, il lui demanda, à elle, d'en apprendre plus sur les autre esclaves.

Le drow drapé dans une longue cape semblait être un mage, agissant d'un main, un filament d'ombre vint à s'enrouler autour de ses poignets et une sorte de laisse apparut. Il la traina ainsi telle une chienne devant les différents gardes avant de l'emmener sous une tente où se trouvait des malles. Il fallait l'habiller mais comment.
Non décidément il n'y avait rien dans ses malles pour habiller cette esclave. Si esclave elle était alors en tenue d'esclave elle serait et le mage, commença à prendre différent étoffes et les découper. Il avait une vision très particulière de l'habillement d'un esclave...

Un boléro noir à longue manche fut trouvé dans tout ce bazars. Le lançant à l'esclave, elle l'enfila. Puis il chercha un bas. Bon déjà les strings des filles d'Uriz se trouvaient dedans on ne sait comment. Et de deux. Mais il fallait cacher un peu ses jambes maigres et frêles. Cela semblait ressemblait à un ancien drap de teinte prune. Bien. Enroulant le linge autour de sa taille, le mage fit apparaître dans sa mains un couteau. Il comptait faire quelque retouches.
Fini les manches, il découpa les lacets qui servait à maintenir le boléro fermer sauf un, celui à la base du coup. Oloryle avait noué le tissu autour de sa taille mais ce n'était pas comme cela qu'il voyait la chose aussi il détacha et avec des broches et fibules attacha le tissu tout autour de ses hanches sans en cacher la devanture de ses cuisses.

Elle était prête, du moins à son goût. Les liens d'ombres réapparurent et elle fut de nouveau conduite dans cette cage où elle avait été extirpée à plusieurs reprises. On la poussa dans cette fosse à elfes, futurs esclaves de ce drow dément. Les regards se portèrent sur elle, sur sa tenue. Tous comprirent ce qu'elle allait devenir et espérait voir leur vie abrégée plutôt que dégradée.
Le bandage à sa cuisse fut visible tout comme les marques des coups de fouet dans son dos qui lui avaient lacéré la chair. L'ouverture du boléro sur sa poitrine laissait entrevoir une forme sur son sein. Mais personne ne dit rien. On voulut juste lui venir en aide car on savait que son destin serait pire que le sien.

Elle ne sait combien de temps, elle resta dans cette cage mais les langues se dénouaient peu à peu. Elle gardait sa version de l'histoire depuis son arrivée à Ellyrion. Isil, venue pour remplacer son frère … Les elfes eux doucement parlèrent de leur région leur manquant, de leur épouse ou de leurs enfants quand ils avaient la chance d'en avoir eu. Ils priaient Kÿria de leur venir en aide mais la déesse semblaient sourde à leur supplication.
La nuit étant assez fraiche, un des elfes offrit sa chemise à Oloryle. Il la trouvait belle et courageuse et si jamais ils sortaient de là vivant alors il la courtiserait comme il se doit durant des années pour que l'amour naisse et qu'une union bien heureuse voit le jour.

L'esclave connaissait parfaitement son rôle. Elle se comporta comme l'une des leurs, échangeant des impressions fausses sur les drows. Si seulement, ils savaient qu'il y avait une vipère dans leur gage peut être auraient ils garder leur langue mais il était trop tard. Oloryle en savait déjà beaucoup, trop pour la survie de ces elfes qu'elle détestait tant.

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