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| Et le froid s'installa | |
| | Auteur | Message |
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Luc Astarend
Humain
Nombre de messages : 91 Âge : 36 Date d'inscription : 18/03/2011
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| Sujet: Et le froid s'installa Mar 5 Avr 2011 - 10:19 | |
| Chaque soir était un peu plus frais que le précédent. Ainsi va l'automne, se disait Luc, dont la bourse maigrissait chaque jour. Un peu comme ses joues et ses membres, à cause des économies qu'il s'imposait. Il avait perdu de vue les autres marins de La Flèche de Métal ; tous s'en étaient allés sur les chemins, dans l'espoir de trouver un nouveau travail, parfois loin de la mer. Certains -les plus vieux, en fait- étaient restés en ville comme lui-même, mais ils avaient vite disparu. Luc s'était vaguement demandé si, par manque d'argent, ils avaient succombé au froid et à la faim. Lui était jeune, il avait dormi dans les rues en essayant de garder un semblant de propreté et en achetant quelques bouts de pain de temps à autre. Mais avec l'automne qui avançait, cela n'était plus possible. Alors ce soir, le jeune homme avait décidé de se trouver une auberge et d'y dormir, en espérant que les tarifs ne soient pas trop élevés.
Dans la ruelle qu'il traversait, un homme en habit noir rapiécé allumait des lanternes une à une. Une mendiante gémit sur son passage, mais l'homme n'eut aucune réponse, poursuivant sa besogne répétitive. Luc hésita un instant à s'arrêter pour demander son chemin -il avait beau errer ici depuis des jours, il se perdait un peu parfois dans la grande ville d'Ysari- mais y renonça finalement : l'homme ne lui paraissait pas sympathique et la femme lui demanderait de l'argent pour l'information, ce qu'il n'avait pas. Poussant un soupir, il poursuivit sa marche au hasard, longeant un bâtiment sombre et austère. Peut-être un lieu de culte...
La ruelle débouchait sur une large avenue, encore animée malgré l'heure avancée et la nuit qui s'installait. Une petite foule circulait encore, dans un concerto d'appels, d'ordres aux chevaux et de cris d'enfants des rues. Chacun se hâtaient pour regagner son logis, et ainsi échapper au froid. Quelques pauvres tentaient d'obtenir quelques derniers deniers et une bande de filles de joie pouffa d'un rire moqueur sur le passage de Luc. Quoi ? Avait-il donc l'air si misérable ?
Les ignorant pour mieux se donner contenance, le jeune homme s'engagea sur la chaussée les mains dans ses poches trouées, serrant sa petite bourse avec prudence. Ses pieds nus le faisaient un peu souffrir, mais il n'avait pas l'argent nécessaire pour corriger cela et s'acheter des chaussures. Il fallait espérer qu'il ne soit pas encore ici – et dans cet état- lorsque la neige tomberait sur la ville...
Luc passa devant une série d'établissements de qualité, mais ne s'y arrêta pas : il ne pouvait dépenser ses dernières économies cette nuit, et en outre, vu son apparence, il serait sûrement mis à la porte sans ménagement. Mais, lorsqu'il eût presque descendu toute l'avenue -où les tavernes étaient moins bien fréquentées, visiblement- il tomba enfin sur une auberge qui lui semblait plus ou moins à la hauteur de sa bourse : c'était un petit bâtiment étroit et sombre, dont les carreaux sales laissaient voir des petites chambres, parfois occupées par des silhouettes furtives. Le seul hic était le suivant : devant la porte, une longue file d'attente s'était formée. Beaucoup de voyageurs, mais aussi une femme avec une robe de belle facture -mais déchirée- tenant par la main deux enfants bruyants, un vieil homme qui tanguait en s'appuyant sur sa canne, deux ivrognes se soutenant mutuellement pour ne pas s'effondrer, ainsi qu'un soldat en compagnie d'une fille de joie qui ne cessait de jacasser. Après un petit regard autour de lui, Luc comprit que l'établissement était l'un des rares dans cet ordre de prix aux alentours et que, s'il voulait y dormir, il n'avait plus qu'à attendre, comme les autres.
Il vint donc se placer derrière un couple de voyageurs et, toujours les mains dans les poches, se contenta d'observer la file. Quand on ne bougeait pas, songea-t-il, le froid recommençait à vous mordre...
Levant les yeux vers le ciel étoilé, il imagina l'instant où il pourrait enfin se glisser dans des draps, non loin d'un poêle, et qu'il éteindrait la bougie pour dormir jusqu'à ce que le soleil se lève... |
| | | Lysia
Humain
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| Sujet: Re: Et le froid s'installa Mer 6 Avr 2011 - 14:50 | |
| Les différents voyages que Lysia accomplit la menèrent généralement sur les côtes de l'océan d'Eris. Si bien qu'elle ne connaissait absolument pas les littoraux sud des contrées humaines. Une soif d'aventures et de découvertes poussa la jeune fille à rassembler ses effets afin de quitter Diantra pour quelques temps. Plusieurs jours de voyages avaient été nécessaires pour atteindre Ysari. Sereine, sa jument, avait certes été enchantée de prendre la route, mais le temps était terriblement défavorable à quelque aventure que ce soit. Lysia n'avait toutefois pas reporté le voyage, et nombreux furent les instants où elle regretta cette décision. Le froid mordant s'inflitrait sous sa large cape, et refroidissait ses pieds peu protégés par de légères bottes absolument pas conciliables à une telle excursion.
Ysari était sa destination finale; ou plutôt la mer Olienne l'était. Lysia avait embarqué sur un bâteau de pêche lorsqu'elle était enfant, et elle en gardait un très bon souvenir. C'était certes un bien faible motif pour entamer un tel voyage, mais la jeune fille avait besoin de nouveauté, et tous les moyens étaient bons pour rompre la routine. La nuit tombait à peine lorsque Lysia entra dans Ysari. Sa jument soufflait, fatiguée, et la jeune fille même avait les traits marqués par l'épuisement dont elle faisait l'objet.
La lune éclairait efficacement les ruelles encore fort animées de la cité, et différentes auberges s'offraient à la jeune fille qui n'avait absolument pas réfléchi à l'endroit où elle allait passer la nuit. Une chose était certaine; elle n'avait pas beaucoup d'argent. Et fort heureusement, elle était habituée à vivre à la dure. Toutefois, dans les conditions actuelles, mieux valait ne pas dormir dehors; le froid était mordant, et les voleurs étaient bien trop nombreux. Ce serait un danger bien trop important. Lysia descendit du dos de sa jument, et la mena chez un palfrenier débordé. - Vous pouvez vous en occuper pour la nuit? Je serais présente à l'aube. Le jeune homme lança un regard furtif vers la jeune fille, réclama une avance, puis attrapa les rennes de la jument. Lysia soupira légèrement, puis referma sa cape sur son corps tremblant.
Elle marchait d'une allure soutenue, non pour être plus rapidement dans une auberge, mais plutôt pour se réchauffer. Les saisons filaient bien trop rapidement à son gout. Elle avait déjà oublié la douceur de l'été. Les établissements défilaient sous ses yeux attentifs, sans qu'aucun ne lui convienne. Soit trop luxueux, soit trop bruyant, soit trop plein. Elle avait déjà parcouru toute la rue principale de la cité, sans ne rien avoir retenu. Elle allait devoir faire des concessions.. La jeune fille jeta un coup d'oeil à sa bourse, puis soupira à nouveau; elle n'avait pas le choix.
Elle fit volte face, et se dirigea vers une auberge peu acceuillante, mais surtout pleine jusque sur la route. Les gens attendaient, grelottant, se serrant l'un contre l'autre lorsqu'ils en avaient la possibilité. Lysia fronça les sourcils, et observa d'un rapide coup d'oeil les diverses personnes qui attendaient leur tour. De nombreux voyageurs, dont certains avaient l'allure de manants. La jeune fille hésita à faire demi-tour.. Mais elle devait absolument trouver quelque chose, où plus aucune place ne serait libre. Elle se décida finalement à se mettre à la queue comme les autres.
Après plusieurs minutes d'attente -qui lui semblèrent des heures- sans n'avoir avancé d'un seul pas, la jeune fille se décida à entrer. Se faufilant à travers la file de personnes, elle entra dans l'auberge, et jeta un coup d'oeil au comptoir. Que diable faisait l'aubergiste, pour que l'attente soit si longue? Tandis qu'elle se hissait sur la pointe des pieds pour apercevoir l'auteur de cette plaisanterie, un ivrogne la poussa violemment en grommelant :
- Sale garce, tu pensais.. pouvoir m'berner? La voix grave et haletante, l'homme qui devait avoir une quarantaine d'années fixait Lysia d'un regard noir. La jeune fille avait évité de peu la chute; elle frôla discretement sa dague d'une main, comme pour se rassurer, puis s'avança vers l'ivrogne en s'exclamant:
- Je ne comptais pas passer devant, mais seulement comprendre pourquoi l'attente était si longue; allez donc décuver ailleurs! Sa voix se voulait calme, mais son regard crispé la trahissait. Elle jeta un coup d'oeil aux personnes autour, repérant un jeune homme qui devait avoir son âge; il était dans un piteux état. Elle reporta son attention sur l'homme qui avait maladroitement brandit un couteau; la main tremblante, il l'agita vers Lysia qui commençait à s'amuser de la situation.
- Lachez cela, dit-elle, vous risquez de blesser quelqu'un. L'homme se jeta sur la jeune fille en hurlant des injures; cette dernière fit un pas de côté, et l'observa s'étaler au sol en riant.
- Aubergiste, qu'attendez-vous donc pour déplacer votre hôte? |
| | | Ash Solerys
Humain
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| Sujet: Re: Et le froid s'installa Mer 6 Avr 2011 - 19:20 | |
| Après tous les évènements qu’elle venait de vivre, Ash n’eut pas le cœur de gagner la ville la plus proche, quelle qu’elle soit. Suffisamment éloignée du Solerys, elle gagna l’abri de la forêt, fit un petit feu et s’installa dos à un arbre. La nuit s’annonçait rude, la morsure du froid se faisant durement ressentir en ces jours d’automne. Elle prit, dans les maigres ressources qu’elle avait eu le bon sens d’apporter, sa cape et un morceau de viande séchée. Ash, bien enroulée dans sa cape, commença à mastiquer son maigre repas. Il fallait à présent songer à la suite. Elle avait eu beaucoup de chance que sa blessure ne soit pas plus grave. Le sang avait arrêté de couler, et elle ne souffrait pas outre mesure. Les soins attendraient donc. Demain elle se remettrait en route. Elle n’avait pas encore d’idée fixe de ce qu’elle allait faire : trouver quelqu’un à aider, gagner un peu d’argent, défendre la veuve et l’orphelin, combattre des pirates ? Les flammes dansaient devant ses yeux. Les silhouettes orangées lui demandaient son aide et tournaient toutes ensembles jusqu’à disparaître. **Je viens… Demain… Demain… ** pensa-t-elle avant de plonger dans un profond sommeil.
Lorsque Ash ouvrit les yeux, le soleil était déjà haut dans le ciel. Son brasier n’était plus qu’un tas de cendres fumantes. Elle ramassa ses affaires et se mit en route sans plus attendre. Ce soir elle dormirait à la ville et prendrait un bon repas ! Croquant dans une pomme à pleines dents, elle marcha en direction opposée de la plage en se disant qu’elle finirait bien par tomber sur une route. Son expédition lui prit la journée. Elle ne s’inquiétait pas d’une éventuelle poursuite de membres de l’équipage. A l’heure qu’il était, son père devait avoir d’autres chats à fouetter. Ash atteint la route tant espérée en fin d’après midi et entra plus tard dans une ville fort agitée malgré l’heure tardive.
Elle attrapa un passant au poigné : - Bonsoir mon brave ! Pourriez-vous m’indiquer où nous sommes ?
Ce dernier avait un air complètement catastrophé et essayait de se dégager. Ash le retenait sans y faire attention se demandant pourquoi elle lui faisait peur à ce point. Le badaud répondit finalement : - Ysari ! Vous êtes à Ysari et euh des gardes surveillent la cité!
Ash le lâcha finalement réalisant que son visage devait être couvert de sang. Déçue que sa première expérience avec la civilisation se soit mal déroulée, elle avisa un tonneau où stagnait un peu d’eau de pluie. Elle se lava consciencieusement et repris son chemin. Elle devait se trouver dans les quartiers pauvres de la cité ; enseignes miteuses, maisons délabrées, filles de joies et malandrins en tout genre se rassemblaient ici. Ash rit intérieurement en pensant qu’elle n’était rien de plus qu’eux ! Alors qu’elle passait devant une taverne, elle entendit des bruits de disputes : - Sale garce ! ………….. - ……...décuver ailleurs !
Fantastique ! C’était sa chance ! Une demoiselle en détresse ! Elle ferait donc sa première bonne action ! Ash n’en revenait pas de sa bonne fortune. Elle prit son sabre dans le sac en toile et déboula dans l’auberge en bousculant la foule qui se massait à l’entrée. Les joues rouges d’excitation, le sourire aux lèvres, Ash tendait son sabre fièrement à la recherche d’une personne à secourir. Quelle ne fut pas sa déception en voyant que la damoiselle en question n’avait nul besoin de son aide. Le malotrus était étalé de tout son long et la jeune femme s’amusait visiblement de la situation. Ash rengaina son sabre piteusement. - Euh… Vous n’avez pas besoin d’aide apparemment ? Je…euh…Bonjour ! Je m’appelle Ash Solerys, très enchantée !
Génée, Ash tendit sa main à la jeune femme alors que les autres clients de l’auberge avaient abandonné la queue et venaient s’enquérir de la situation. |
| | | Harnyll de Hetalia
Humain
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| Sujet: Re: Et le froid s'installa Ven 8 Avr 2011 - 12:02 | |
| pnj Ysari est connue pour ses établissements luxueux offrant une vue imprenable sur l’Olienne, des services attentifs et des mets d’excellente qualité, établissements où nobles et marchands se ruent dès les beaux jours afin de s’y reposer. La "tête du nain", où nous nous trouvons, ne rentre pas dans cette catégorie d’auberge. Un peu excentrée dans les faubourgs pauvres de la ville, ses clients sont soit démunis soit désespérés soit malhonnêtes, soit les trois à la fois. Les lits y sont infestés de puces et la nourriture plus que médiocre. Seul ses tarifs sont compétitifs, ce qui expliquait le nombre de personnes désirant y passer la nuit. Bien sur, il ne faut pas s’attendre à y trouver des chevaliers vertueux ou des prêtres guindés, aussi les bagarres et les coups de couteaux y étaient-ils monnaie courante. Ce soir là ne semblait pas vouloir déroger à la règle. Une longue queue de clients en puissance s’amassait près de l’entrée afin de payer leur dîme et de pouvoir rejoindre la salle commune puis les chambres où à défaut de bien dormir ils pourraient tout du moins se reposer quelques heures au chaud. Or justement dans cette queue deux personnes s’apprêtaient à en découdre.
Un ivrogne du nom de Tirepot, poivrot notoire qui venait régulièrement cuver sa vinasse à l’auberge et une jeune femme semblaient en profond désaccord sur l’ordre de priorité à appliquer aux futurs clients. Enfin bref, Tirepot se retrouva rapidement et proprement étalé au sol sous les rires narquois de l’assistance. Pour ne rien simplifier, une autre jeune femme déboula à son tour dans l’auberge, sabre au poing. Sabre qui fut bien vite rangé lorsqu’elle se rendit compte que l’adversaire ne pouvait même pas se relever. Ornegor, l’aubergiste de la tête de nain, se pencha sur son comptoir où il encaissait l’argent d’un client et fusilla les participants de la dispute du regard. Les bagarres sont mauvaises pour le commerce, du moins tant que le prix de la nuitée n’a pas été réglé. D’un ton sec, il cracha : Magarl ! Occupes toi de ca ! Comme la plupart des taverniers, Ornegor utilisait un videur, souvent un ancien soldat ou mercenaire au caractère trop désagréable pour qu’une compagnie l’accepte de façon pérenne dans ses rangs. Bâti comme un ours des montagnes, et disposant d’à peu près la même capacité de réflexion, Magarl était de ces hommes. Fendant la cohue, une masse d’arme à la main, le colosse attrapa négligemment Tirepot par le col et le projeta sans ménagement dans la rue puis regagna son poste non sans jeter au passage un regard mauvais à Ash. Satisfait que tout soit rentré dans l’ordre, Ornegor regarda la file qui se tenait au comptoir. La plupart des clients potentiels s’étant prudemment écartés le temps de l’altercation, seuls restaient devant lui Luc, Lysia et Ash. Que cela soit bien clair, je ne tolère pas les bagarres ici. Les armes restent au fourreau, sinon vous aurez affaire à Magarl. Bon, c’est cinq écus pour le repas et la nuit. |
| | | Luc Astarend
Humain
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| Sujet: Re: Et le froid s'installa Dim 10 Avr 2011 - 21:51 | |
| Les mains fichées profondément dans les poches, épaules basses et regard morne, Luc se préparait mentalement à ce qu'il prévoyait être une longue et ennuyeuse attente... Il se trompait. L'animation vint de l'intérieur : une jeune femme -d'ailleurs très gracieuse, ne put s'empêcher de remarquer le jeune homme en tendant le cou pour mieux voir la scène- en décousait avec un ivrogne qui s'étala passablement sur le sol. Sur cette péripétie, qui avait provoqué une série de regards suspicieux entre les membres de la file d'attente, une autre jeune femme déboula dans la foule, sortant un sabre qui fait s'arrondir les yeux du marin. Au passage, il reçut dans les côtes un coup bien placé de la demoiselle qui jouait des coudes pour se frayer un chemin vers l'entrée de l'auberge. Cicatrice à la joue, drôle d'allure, les gens s'écartèrent sans moucher. Pour couronner le tout, l'aubergiste intervint en tempêtant et cela acheva de décourager les quelques personnes qui attendaient devant Luc, à son grand étonnement. Lui n'avait pas le courage d'arpenter encore les rues pour se trouver un nouvel abri. Tant pis s'il y avait des jeunes filles un peu furieuses dans le coin, il y survivrait bien.
Il se risqua à passer la tête à l'intérieur de l'établissement. Voyant que la plus féroce rangeait son sabre en se présentant à l'autre, Luc décida de faire passer le reste de son corps à l'intérieur, affichant un sourire goguenard. Il fallait dire que la scène lui avait permis de gagner bien du temps, en plus d'être amusante. En réalité, lui-même avait mis la main sur sa dague, bien camouflée dans son pantalon, lorsque l'ivrogne s'était manifesté. Mais heureusement, la fille à la dague lui avait volé le rôle pour se ridiculiser...
Luc haussa les épaules et montra ses paumes un peu sales à l'aubergiste :
- Pas de problème pour moi, c'est plutôt ces demoiselles qu'il faut surveiller, plaisanta-t-il avec bonne humeur.
Il perdit un peu de son sourire amusé lorsqu'il réalisa qu'il ne fallait peut-être pas embêter les demoiselles en question, au vu de leurs précédentes réactions. Mais bon, il avait sa dague lui aussi, au cas où... Un instant, il se demanda si celle à la cicatrice n'était pas une voleuse. Bah, elle n'aurait pas grand chose à voler sur lui de toutes façons, et ça se voyait. Le jeune marin passa une main dans ses cheveux, l'air gêné.
- Bon, ben... Heu, ça marche pour moi, m'sieur.
Et il plongea une main dans sa bourse. Posant la monnaie sur le comptoir, il croisa le regard des deux jeunes femmes, et s'entendit déclarer :
- On peut peut-être prendre notre repas ensemble ce soir les filles, si ça vous dit ?
Sa parole était allée plus vite que sa pensée, et il sentit une chaleur dérangeante s'installer dans ses joues. Voilà, il devait avoir l'air stupide, maintenant... Mais quand même, pourvu que la belle aux cheveux longs accepte ! Il n'avait invité la voleuse que pour ne pas paraître dragueur aux yeux de la seconde. Les yeux clairs du marin cherchèrent des indices de réponse dans le regard des deux jeunes femmes.
Bon, au pire, il se retrouverait seul et serait passé pour un idiot. Ou alors, peut-être que le pire, c'était de se retrouver en tête à tête avec la voleuse, une main sur sa bourse et une autre sur sa dague toute la soirée... |
| | | Lysia
Humain
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| Sujet: Re: Et le froid s'installa Sam 16 Avr 2011 - 13:21 | |
| Hrp; désolée pour le retard =/
- Euh… Vous n’avez pas besoin d’aide apparemment ? Je…euh…Bonjour ! Je m’appelle Ash Solerys, très enchantée !
Lysia observait l'homme étalé à terre lorsqu'une voix retentit derrière elle. Faisant volte face, ses yeux se posèrent doucement sur une jeune fille à l'allure surprenante, qui rangeait son sabre avec une pointe de déception dans le regard. Etait-elle venue prendre part au combat, ou simplement s'enquérir de ce qui se déroulait dans l'établissement? Lysia jeta un dernier coup d'oeil à l'ivrogne, puis serra la main tendue de la jeune femme, tout en s'exclamant;
- Et bien cette auberge ne manque pas d'animation! Elle marqua une courte pause, et ajouta calmement; Je m'appelle Lysia, j'espère que vous n'êtes pas trop déçue de n'assister à nul combat.
Tout en pronconçant ces quelques paroles, la jeune fille s'étonna de ne voir aucun gérant débarquer, le regard furibond, user de son autorité pour ramener le calme dans l'auberge. La plupart des gérants refusaient catégoriquement les règlement de comptes dans leur établissement. Alors même qu'elle allait observer le comptoir, une voix agacée retentit, jetant un ordre ferme et sans appel :
- Magarl ! Occupes toi de ca !
Un colosse apparu, le regard dénué de toute forme d'intelligence imaginable, et l'allure ferme et décidée. Il se dirigea calmement vers l'ivrogne, qu'il attrapa par le col et jeta hors de l'établissement. Lysia ne pu s'empêcher d'avoir une pointe de pitié pour ce dernier, qui allait probablement passer une nuit terrible, qui lui coûterait même peut-être la vie. Mais une chose était certaine, elle n'avait absolument aucun sentiment de culpabilité. Elle observa quelques secondes la jeune fille en face d'elle, puis reporta son attention sur le gérant, qui reprit la parole d'une voix sèche;
- Que cela soit bien clair, je ne tolère pas les bagarres ici. Les armes restent au fourreau, sinon vous aurez affaire à Magarl. Bon, c’est cinq écus pour le repas et la nuit.
Lysia ne pu s'empêcher de rire légèrement lorsqu'il rappela les prix de son établissement. Il allait vite en besogne! Mais le commerce était le commerce. Elle jeta un coup d'oeil à sa besace, puis acquiesça d'un signe de tête. Alors qu'elle allait retrouver sa place au bout de la file, un jeune homme prit la parole, pour finalement l'inviter elle et l'autre fille à se restaurer ensemble. Lysia fronça les sourcils, quelque peu hésitante, puis finit par accepter d'un signe de tête; après tout, elle pourrait sans doute avoir quelques informations sur la ville, en discutant avec d'autres voyageurs.
- C'est d'accord. Dit-elle en souriant légèrement; le jeune homme avait l'air quelque peu embarassé par son invitation soudaine, mais ne semblait pas revenir sur sa proposition. Elle chercha alors une table du regard, et s'assit dans le fond de l'auberge, le regard songeur.
Elle n'avait pas été très prudente. Une des règles fondamentales dans n'importe quel lieu que ce soit était celle de ne jamais se faire remarquer. C'était important, même pour elle, qui n'avait aucun dessein particulier. Une personne faible se remarque facilement, et devient rapidement la cible des voleurs, malfrats et autres brigands. Quand à ceux qui se faisaient remarquer par leur force ou encore leur autorité n'étaient pas bien vus par le reste des citoyens. La discretion et la retenue était les bases d'une certaine sagesse. Sur les territoires humains, où de nombreuses personnes pouvaient se dissimuler, se faire passer pour d'autres, il fallait être particulièrement avisé. Plongée dans ses pensées, la jeune fille sursauta lorsqu'une jolie serveuse lui proposa quelque chose. Elle commanda un verre de vin, puis reposa son regard songeur sur l'homme et Ash, qui ne devaient plus tarder à la rejoindre. |
| | | Ash Solerys
Humain
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| Sujet: Re: Et le froid s'installa Dim 17 Avr 2011 - 13:36 | |
| Nullement impressionnée par son allure, Lysia s'était aimablement présentée. L'ivrogne en question avait été jeté dehors sans ménagement par un type aux gros bras.
- Je m'appelle Lysia, j'espère que vous n'êtes pas trop déçue de n'assister à nul combat.
- Ah! Hé bien! J'aurais bien voulu me rendre utile mais apparemment vous vous débrouillez très bien sans moi! Mais je ne veux pas qu'il y ait de méprise je ne cherchais pas la bagarre...
Décidément, il ne restait nul travail pour elle ici. Elle se demandait à présent quoi faire : pourquoi rester dans ce piteux établissement si elle ne pouvait aider personne? De plus l'aubergiste commençait à les sermonner :
- Que cela soit bien clair, je ne tolère pas les bagarres ici. Les armes restent au fourreau, sinon vous aurez affaire à Magarl. Bon, c’est cinq écus pour le repas et la nuit.
Un jeune homme qu'Ash n'avait jusqu'ici pas remarqué paya le tribut demandé en prenant bien soin de montrer patte blanche. Son visage angélique et avenant lui inspira immédiatement la sympathie et lorsqu'il l'invita, avec Lysia, à partager une table, elle prit sa décision pour la nuit.
- On peut peut-être prendre notre repas ensemble ce soir les filles, si ça vous dit ?
- OUI! Enfin, je veux dire, ce serait assurément très sympathique. Répondit Ash avec enthousiasme _peut-être un peu trop_
Elle était enchantée! Ash n'allait certainement pas manquer cette occasion de dîner avec ces gens fort aimables et bien élevés. Soit! Elle plongea la tête dans son sac en toile _il ne s'agissait pas d'étaler son contenu fort peu courant aux yeux de tous_ et en ressortit le prix demandé. Elle présenta ensuite ses mains devant l'aubergiste, paumes ouvertes, mimant les gestes du jeune homme.
- Voilà le prix demandé. Et pas de bagarre c'est promis! Dit-elle tout sourire, accompagnant sa parole au geste.
A son grand dam, elle possédait toujours des tâches rougeâtres suspectes sur ses mains. Ash les cacha aussitôt et les frotta contre son pantalon. Il ne faudrait pas que l'aubergiste change d'avis sur son cas, même si elle avait d'ores et déjà aligné la monnaie! Elle rit bêtement en essayant de faire profil bas :
- Ah Ah Ah! Petit coupure au visage!
Elle montra sa cicatrice et recula en s'embronchant jusqu'à la table où venait de s'installer Lysia. Ash mit son sac en toile sous la table, à ses pieds, et se laissa tomber sur une chaise. Une jeune serveuse proposa de leur servir un verre de vin. Ash se garda d'accepter, ne tenant pas à faire profiter à tous de ses talents incontestables en matière de chanteuse! Elle se contenta ensuite d'afficher un sourire aimable en attendant le repas. Elle ne tenait pas à tout gâcher en faisant étalage de ses manières disgracieuses. Cela surprendrait peut-être ces personnes au caractère si différent de ceux qu'elle avait l'habitude de côtoyer... |
| | | Harnyll de Hetalia
Humain
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| Sujet: Re: Et le froid s'installa Lun 18 Avr 2011 - 8:15 | |
| pnj
L’aubergiste jeta un regard de travers à Ash lorsqu’il vit les traces rougeâtres sur ses mains, mais l’appât du gain battant aisément les scrupules (terme fort peu usité dans ce quartier de la ville), il empocha l’argent et laissa les trois jeunes gens entrer dans la salle commune. Après tout, dès lors que le client payait et évitait de trancher la gorge de ses voisins de table, le reste importait peu à Ornegor. Tout le monde pouvait loger à la tête du nain, sans qu’il lui soit demandé si les gardes de la ville désiraient ou non avoir une discussion avec vous.
La salle commune de l’auberge restait dans la norme de ce genre d’établissement. Basse et enfumée du fait du feu qui crépitait sous une massive marmite au centre de la pièce, elle était encombrée de lourdes tables de bois autour desquelles chaises et bancs se rangeaient plus ou moins dans l’ordre. Grosso modo, la règle consistait à s’asseoir là où on le pouvait, et à ne pas trop se préoccuper des affaires des voisins. Une règle basée sur la sécurité physique dirons-nous, chacun désirant pouvoir être tranquille et les curieux risquant de se faire très mal voir.
De fait, un certain nombre d’affaires semblaient se nouer autour des tables, allant des discussions sur les qualités au lit d’une belle de nuit à la revente d’articles obtenus via des moyens non conventionnels en passant par le meilleur moyen pour expliciter à ses débiteurs l’importance du respect des échéances. Autrement dit, cela parlait essentiellement catins, vols et bagarres. Ayant traversé le brouhaha ambiant, nos trois héros réussirent à trouver une table le long d’un mur et s’y installèrent.
Sur la demande de Lysia, une serveuse leur amena deux verres de vin, Ash n’ayant pas désiré trinquer avec eux. Notons que la serveuse devait elle-même pouvoir être mise au menu au vu de son décolleté plongeant et des œillades qu’elle décochait aux clients. Apparemment Ornegor compensait la médiocrité de la nourriture par des services annexes pour lesquelles il ne possédait surement pas les licences nécessaires acquises auprès de la chancellerie. Mais il n’était pas le seul tavernier du coin à agir ainsi…
Parlons de la nourriture justement. Le menu (unique) cuisait dans la marmite citée un peu plus haut, près de laquelle les serveuses venaient remplir les assiettes des clients. « Du r’goût, c’est du r’goût » comme disait le cuisinier de l’auberge, et le ragoût de l’auberge répondait aux besoins des consommateurs : épais et copieux. Des morceaux de viande flottaient dans une sorte de bouillon épais animé par de curieux mouvements de convection façon magma en fusion. Pour sur, la tête de nain ne faisait pas partie des auberges gastronomiques d’Ysari, mais à tout le moins le plat était chaud et calait l’estomac le plus affamé. |
| | | Luc Astarend
Humain
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| Sujet: Re: Et le froid s'installa Lun 18 Avr 2011 - 14:09 | |
| Lysia. Quel magnifique prénom. On aurait dit un prénom d'Elfe, comme dans les histoires que lui racontait sa sœur quand il était petit. Il aurait été incapable de dire de quelle origine était ce prénom, de même que celui de Ash Solerys. Inconnu au bataillon... Probablement parce qu'il n'avait aucune éducation. Tant pis.
Luc s'engouffra dans la salle commune à la suite de Ash, sans mot dire. En fait, il ne s'était pas attendu à ce qu'elles acceptent aussi facilement. Mais la proposition avait apparemment enchanté la petite voleuse aux drôles d'allure. Elle avait même du sang sur les mains... Provenant d'une « petite coupure » selon elle. Luc aurait appelé ça une balafre, lui... Mais le jeune homme se dit qu'il valait mieux avoir ce genre de personne de son côté plutôt que du côté de ses ennemis. Et puis, puisque Lysia n'avait pas l'air trop soupçonneuse... Et Ash avait l'air bien partie pour combler les éventuels blancs de leur future conversation.
Luc dut cligner des yeux pour bien y voir dans la salle enfumée et un peu sombre. Ce n'était pas de tout premier luxe, mais il y faisait chaud, et cela suffisait à réconforter ses doigts engourdis par le froid. Le jeune homme tira un tabouret vers la table où s'étaient installées les deux filles et s'y assit – il était légèrement plus proche de Lysia que de Ash, mais pas assez pour que cela ne puisse pas être pris comme le hasard, espérait-il. La chevelure de la belle glissait sur ses épaules avec un naturel élégant, et Luc remarqua à peine l'immense décolleté de la serveuse. Il prit lui aussi un verre de vin – cela le réchaufferait, et lui donnerait peut-être un peu l'assurance dont il manquait pour aborder les jeunes filles. La serveuse leur proposa également de manger : du ragoût. Ou alors, du ragoût. Bien. Ce serait donc du ragoût pour tout le monde...
En attendant leurs assiettes, le silence était un peu retombé sur leur tablée et Luc songea que ce devrait être le bon moment pour se présenter. Personne ne le lui avait demandé, mais bon.
- Ah, j'ai oublié de vous dire, fit-il sur un ton léger. Je m'appelle Luc Astarend, mais appelez-moi Luc tout court, hein ! Et je suis marin. Hé hé. Oui enfin, quand j'ai un bateau qui m'emploie, quoi.
Ah, oui c'était moins reluisant vu comme ça, mais il n'avait pas eu le temps de réfléchir à une histoire plus excitante que la sienne. Il haussa les épaules sans s'en rendre compte.
- Je suis là pour trouver du travail, justement, s'empressa-t-il ensuite d'ajouter pour ne pas qu'on pense qu'il fut fainéant. Et vous, vous faites quoi dans la vie ? Et pourquoi est-ce que vous êtes ici ?
Un moyen anodin de commencer la conversation, à ce qu'il lui semblait. La balafrée avait l'air encore toute enthousiaste, et Luc se demanda si elle dirait la vérité à son sujet. Quand à la belle Lysia, son allure mystérieuse lui faisait douter qu'elle se livre aussi facilement. Mais bon, il fallait bien essayer...
A la table d'à côté, les ragoûts venaient d'être servis. Sollicité par l'odeur pourtant pas extraordinaire, l'estomac de Luc choisit précisément ce moment de silence pour se manifester en un long grognement. Luc tâcha de masquer sa gêne par un rire nerveux. Tonnerre d'Ydril ! Il était tellement mieux sur les navires, ou personne ne savait se tenir... Qu'est-ce qu'il foutait ici ! |
| | | Lysia
Humain
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| Sujet: Re: Et le froid s'installa Jeu 21 Avr 2011 - 16:28 | |
| Lysia observa "la sauveuse" la rejoindre d'une allure enthousiaste. Elle semblait bel et bien de bonne humeur. C'était le genre de personnes qui ne connaissaient pas la morosité; et c'était tant mieux pour elle d'ailleurs. Elle bu quelques grogées de son vin, puis posa les yeux sur le jeune homme qui venait tout juste de s'asseoir à leur table. Il prit la parole rapidement, un grand sourire illuminant son visage aux traits particulièrement jeunes;
- Je m'appelle Luc Astarend, mais appelez-moi Luc tout court, hein ! Et je suis marin. Hé hé. Oui enfin, quand j'ai un bateau qui m'emploie, quoi.
Effectivement, sa manière de s'exprimer, ses petits rires et son regard lumineux montraient bien qu'il n'était pas vieux. Oh il ne devait pas être bien plus jeune qu'elle, et pourtant elle se sentait elle-même bien plus âgée que lui. Elle gardait les yeux posés sur lui, tout en acquiesçant d'un signe de tête lorsqu'il finit sa phrase. Effectivement, les capitaines ne couraient pas les rues, même à Ysari, ce qui était bien peu pratique pour les marins du genre de Luc. Il releva les yeux et prit à nouveau la parole, légèrement penaud
- Je suis là pour trouver du travail, justement, et vous, vous faites quoi dans la vie ? Et pourquoi est-ce que vous êtes ici ?
Si il comptait sur Lysia pour l'aider à trouver un travail, c'était bien raté. Elle venait à peine d'arriver dans la ville, et de toute façon n'avait absolument aucune connaissance dans le monde marin. La jeune fille tourna la tête vers Ash, qui peut-être allait pouvoir en parler, mais elle n'ouvra pas la bouche. Elle sourit finalement, et reporta son attention sur Luc;
- Pour ce qui est d'un travail, je ne pourrais malheureusement pas t'aider. Elle marqua une courte pause, qu'elle accompagna d'un léger sourire; Je suis à Ysari depuis quelques temps, quand à mes raisons, il n'y en aucune en particulier.
Elle termina sa phrase, songeuse. Ce n'était pas très correct de répondre de manière aussi évasive à une personne qui avait dévoilé la moitié de sa vie en une phrase à peine. Mais elle ne comptait pas faire de-même, et n'avait donc aucun autre choix que d'en dire aussi peu. Elle bu quelques gorgées de vin, et jeta un coup d'oeil à la serveuse qui venait déposer les plats devant les jeunes gens. Ca n'avait pas l'air appetissant, mais au moins c'était chaud, et c'était la seule chose dont Lysia avait besoin à cet instant précis. Elle attaqua son repas avec retenue; inutile de passer pour une rustre après à peine quelques minutes. Elle s'arrêta rapidement, levant les yeux sur Ash puis sur Luc, et dit en souriant;
- Dites m'en plus sur vous! |
| | | Ash Solerys
Humain
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| Sujet: Re: Et le froid s'installa Ven 22 Avr 2011 - 9:48 | |
| Ash avait écouté sans mot dire, et sans perdre une once d'enthousiasme, ses compagnons de fortune qui se présentaient. Luc Astarend était marin! Il avait donc lui aussi l'amour de la mer et voulait au plus tôt y retourner apparemment. Elle se demandait si elle pourrait se faire engager elle aussi, pour protéger le convoi, et ce beau marin au sourire charmeur! Elle s'arracha à la contemplation du jeune homme pour écouter Lysia éluder la question présentation :
- Je suis à Ysari depuis quelques temps, quand à mes raisons, il n'y en aucune en particulier.
Le ragoût était arrivé. Et tout en se jetant dessus sans aucune retenue, Ash rit intérieurement : elle n'était pas la seule à avoir un passé compliqué dirait-on! Mais lorsque Lysia l'invita, elle et le marin, à raconter leur histoire _probablement pour détourner l'attention sur elle-même_, elle ne pensa pas une seconde à mentir, ou à cacher la vérité et lança de but en blanc :
- Et bien moi je suis plus qu'heureuse de ne pas vous avoir tués! C'est vrai vous êtes super sympathiques, ça aurait été si dommage de ne pas vous connaître! Ah mais je ne commence pas par le début. AhAh!
Ash se dit qu'une goutte de vin l'aiderait sûrement, après tout, à raconter son histoire peu ordinaire. D'ailleurs, cela l'aiderait à faire passer la déception d'être rejetée après avoir dévoilé qui elle était, ...auparavant. Elle se servit donc une gorgée directement dans le verre de Luc et le reposa en le montrant du doigt :
- Hum, fameux! Mais je ne suis pas une grande connaisseuse en fait! Ah oui, c'est vrai, mon histoire : hé bien voilà! En fait je tue et récupère les richesses des marchands de la mer. Je suis ce que vous appelez une pirate. D'ailleurs si je vous avais rencontrés sur un bateau...
Ash mima d'une main un sabre, et de l'autre, fit un geste vers la bourse de Luc qui ne contenait que peu de pièces. Mais elle s'assit à nouveau vivement lorsqu'elle constata que le moindre remous ne passait pas inaperçu dans l'auberge. Elle n'avait aucune envie d'être séparée de ses nouveaux amis par le gorille de service avec son haleine fétide. Pour atténuer la chose, elle commanda un verre de vin, mimant d'avoir déjà appelé la serveuse, même si c'était de façon peu conventionnelle.
- ...Euh oui, donc, mais... Ah merci pour le vin... Ce que je veux dire c'est que j'ai changé! Découper des gens ne m'intéresse plus! Je préfère nettement les garder en vie, tan pis pour leurs richesses. J'ai même décidé de les protéger. Et c'est pour ça que j'ai débarqué tout à l'heure, vous comprenez?!!
Ash était consciente de s'être très mal expliquée. Elle plongea la tête dans son verre de vin et le but d'un trait, la cuillère de son ragoût en l'air. Et voilà, sa première soirée passée entre amis touchait sûrement à sa fin. Elle glissa un oeil par dessus son verre, pour évaluer l'étendue des dégâts... |
| | | Luc Astarend
Humain
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| Sujet: Re: Et le froid s'installa Sam 23 Avr 2011 - 10:29 | |
| Bien sûr, Lysia était restée évasive, énigmatique. Luc aurait aimé en savoir un peu plus sur elle, mais il préféra faire comme si la réponse de la jeune femme lui convenait parfaitement. Après tout, le charme de la belle devait être dû à son mystère... Trait qu'a priori, Ash ne possédait absolument pas. En quelques mots enjoués -et une goulée de vin bue dans son propre verre, mais cela ne fit que rappeler au jeune homme les manières de son équipage-, la pirate leur raconta son passé apparemment hors du commun. C'était bien ce que Luc pensait : une voleuse, ou quelque chose dans le genre ! Qui découpait les gens en plus ! Mais d'où elle sortait, celle-là ! Peu importait, sur le moment. Ce qui comptait, c'était de ne pas trop la contrarier... Et de ne pas avoir l'air d'avoir peur devant Lysia, aussi. Luc prit un air bravache après avoir avalé bruyamment une grosse cuillerée de soupe -il avait oublié qu'il voulait essayer d'avoir des manières.
- Heu, oui, moi aussi, je suis content que tu nous aies pas tués, fit-il avec un sourire un peu forcé. Les marchands de mer... C'est justement pour eux que je travaille, moi. Je pourrais t'en vouloir, mais... Ceux que j'ai connu plumaient leur équipage et s'en mettaient plein les poches ! Pas évident de trouver un bon capitaine de bateau, surtout quand c'est l'argent qui motive le voyage.
Parce que ça pouvait être autre chose ? Oui, pour lui, c'était l'amour de la mer, le plaisir de découvrir de nouvelles côtes, l'adrénaline des nuits de tempête, et la douceur du soleil marin les matins de calme. Brusquement, son univers lui manquait. Parler de l'eau lui avait fait se souvenir qu'il venait de passer des années -combien, il ne savait pas exactement- sur les flots, et qu'il se retrouvait maintenant cloué sur le plancher des vaches. S'il ne retrouvait pas du travail rapidement, peut-être ne reprendrait-il jamais la mer... Luc garda quelques secondes les yeux plongés dans son assiette, contemplatif d'un bout de légume qui flottait -ou des souvenirs de sa vie sur l'océan. A côté de lui, Ash avait décidé de boire du vin, et il songea que ce n'était pas une mauvaise idée. Il prit son verre et le vida d'un train, espérant que l'alcool chasserait la mélancolie. Puis, la langue un peu déliée, il décida que ce fut son tour de parler de lui.
- Moi, je viens d'Ydril, à l'origine. Je suis fils d'aubergiste, mais c'était pas trop mon truc, éluda-t-il pour éviter de parler de l'histoire de sa famille. Alors, dès que j'ai été assez grand, je suis parti sur un navire pour faire mousse.
Et il n'avait pas eu de précepteur, donc il ne savait pas trop lire. Mais ça aussi, il préféra le passer sous silence. L'alcool commençait à faire son effet ; il se sentit plus léger, et un peu maladroit. Il dut se concentrer un peu pour ne pas renverser de ragoût sur la table. Il ne remarquait absolument plus les manières un peu grossières de Ash, attentif à ne pas faire de gaffe lui-même.
- Et maintenant, bah, je suis matelot. Sans navire, ajouta Luc avec une moue et un doigt désignant sa bourse.
Il était partagé entre le désir de faire comprendre à Ash qu'il était fauché -donc rien à voler sur lui- et celui de ne pas paraître trop à la rue aux yeux de Lysia. D'ailleurs, pourquoi celle-ci ne voulait-elle pas parler ? Il avait du mal à l'imaginer fugitive. Ce mystère lui donnait encore plus envie de connaître la jolie jeune femme. Lorsqu'il se rendit compte qu'il la contemplait depuis plusieurs secondes, il se reprit soudain et s'intéressa à nouveau longuement à son ragoût. |
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