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 la Morsure du froid

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Krish Al'Serat
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MessageSujet: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeDim 26 Mar 2017 - 16:44


Hiver - 7e jour de la 6e ennéade de Verimios
An 9 du XIe Cycle

Les journées se passaient… lentement… Et pleines de sommeil… Le froid semblait ralentir la ville toute entière. En plus des cadavres de pauvres hères retrouvés dans les rues, morts de froid, même le Palais de Griffe-Argent en pâtissait.  Les esclaves travaillaient peu à l'extérieur, seul le chemin menant aux grilles extérieur était entretenu, le reste des jardins sommeillaient. Comme tous le personnel travaillait en intérieur, les journées se faisaient plus légères et les soirées plus longues dans les commodités qui leur étaient réservées. La musique allait même régulièrement bon train, glissant d'airs zurthans en complaintes elfiques en passant par les paillards Thaaris ou les effroyables prières chantées eldéennes. Wik avait prévu de remplacer les toges de esclaves par plusieurs couche de tuniques longues ou de robes sur des braies de laine fourrée, toujours d'un blanc immaculés, achetées à Naélis a prix relativement honnête étant donné l'incongruité de la saison en Ithri'Vaan.

Et pourtant, Krish n'avait conscience de rien de tout cela. Elle n'avait pas même noté le changement de vêtements de ses ouailles, le blanc étant respecté comme à l'accoutumée. Dans les étages inférieurs de toute façon, la température était assez haute pour que les esclaves continuent à porter la toge.

Depuis qu'elle était de nouveau capable de rester pleinement éveillée quelques heures, elle avait repris l'étude de livres sur les différents types de magie, dévorants des ouvrages entiers d'apprentissages comme s'il s'agissait de littérature érotique. Et lorsqu'elle se trouvait avoir la force de se lever, elle en profiter pour dresser Ress, la charmante boule de crocs que lui avait offert Vel'do. Toutes les deux ou trois heures cependant, elle était amené à retrouver le confort de ses appartement pour nourrir sa descendance… Une abnégation des plus simple qui ne lui ressemblait pourtant pas.

Ce matin là, cependant, alors qu'un fin rayon de soleil éclairait l'herbe du jardin, couverte par endroit de plaques de gel, l'envie de sortir des limites de l'Atrium fut plus forte que d'habitude. Laissant derrière elle, le jardin intérieur, ce ne fut qu'à force de cris et d'avertissement que ses guérisseurs réussirent à la dissuader de sortir des limites du palais… Et aussi parce qu'arriver à mi-chemin des grilles, elle se sentait déjà beaucoup moins encline a faire une longue balade et avait dut s'arrêter quelques instant sur la pelouse humide.

« Votre Altesse… Je vous en prie, ne tentez pas une folie de plus, rentrez vous mettre au chaud…
- Roh la paix ! J'en ai assez de rester enfermer dans le même couloir… Je sais ! Accompagnez-moi aux écuries. »

Dépités mais conscients que leur paie et leur tête dépendait de la vie de cette femme insupportable, les deux hommes la soutinrent jusqu'à cour de terre battue que bordait la longue écurie. Une petite carrière était toute proche, pour faire travailler les chevaux qui ne pouvaient aller loin. L'odeur du crottin, du foin et de la paille flottait dans les environs.

Après s'être posé sur un ballot de paille, Krish exigea qu'on lui prépare Tril pour une balade.

« Je resterai dans les jardins. » ajouta-t-elle à l'intention des soigneurs.

Elle était peut-être butée, mais pas suicidaire...
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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeDim 26 Mar 2017 - 18:34

Mes yeux s'ouvraient sur une nouvelle journée. En m'étirant, je songeais aux paroles de Lucile, elle m'avait confié un mot que lui avait donné Wydrin. Je devais éviter d'attirer l'attention, mais comment faire si selon elle, je le faisais de manière inconsciente.
J'étais un peu déboussolé. Je ruminai dans mon coin, en répétant les palabres. Depuis peu nous avions également une nouvelle tenue, plus chaude, en accord avec le temps. Toujours de couleur blanche. D'ailleurs, nous étions tous ainsi, donnant l'impression souvent d'être dans un rêve.
Soudain, un esclave que je ne connaissais pas encore débarqua...
-" La Maîtresse... On dit qu'elle est réveillée. "

Cette annonce eut un effet palpable dans le dortoir, entre crainte, et soupir. Ceux se moquant de leur sort passaient outre cette annonce, mais pour la grande partie, la peur était du au fait qu'on disait qu'elle était de nouveau capable de venir choisir de nouveaux esclaves personnels.
Il était vrai qu'on avait eu vent que la Maîtresse était inconsciente dans ses appartements. Une rumeur dont je ne connaissait pas la source, mais entre nous, il y avait une sorte de code qui interdisait le mensonge sur les affaires pouvant tous nous concerner. J'ajustai mon collier en ayant désormais perdu cette sensation de gêne.
Matias, qui à cause du froid ne pouvait plus tellement travailler à l'extérieur posa sa main sur mon épaule.
-" Si elle est active, nul doute qu'elle souhaitera voir son cheval. Tu te souviens des mots de Wydrin, et ceux qu'elle a dit à Lucile... T'occuper de Tril t'exposera forcement à la croiser..."
J'écoutai silencieusement, en baissant ma tête, et en saisissant parfaitement le message et le problème.
-" Que puis-je y faire ? Je comprends le piège. Hélas, si je ne me rends pas auprès des chevaux, on risquerait également de me sanctionner...." Mes dires reçurent comme réponse un geste affirmatif et sombre de la part de mon interlocuteur.
-" Tu as raison, impossible de savoir si son réveil est récent, si tel est le cas, alors nous pouvons imaginer que tu seras tranquille quelques jours." Me répondit-il en essayant de me rassurer.
-" Je suis dans mon élément dans les écuries, si tu verrais, jamais je n'ai vu des chevaux aussi beaux qu'Hassas et Tril." Une tape sur son épaule, je compris à la mine de Matias que ma ferveur pouvait causer ma perte.

Les bras croisés, je frottai mes épaules pour me tenir chaud en traversant le jardin afin d'atteindre les écuries. Il y résidait un froid un peu plus agréable à supporter. A l'intérieur, s'y trouvait déjà les esclaves qui comme moi travaillaient aux écuries.
En arrivant je clamai.
-" Attention, on raconte que la Maîtresse est réveillée..."
-" Le malheur sera sur toi. C'est toi qui a en charge sa monture." Me contesta l'un d'eux avec un air de jalousie auquel je ne donnais guère d'importance. Je savais simplement que lui voulait réellement monter en grade et devenir un esclave personnel de la Griffe Argent. Par conséquent il avait d'un mauvais oeil constatai mon don pour le travail dans ce domaine et la place que je commençai à prendre, bien malgré moi, car j'agissais par simple passion pour le monde équestre.

Evidemment, la nouvelle du jour faisait peser sur nos tête une sorte de tension. Je ne l'avais pas encore connu, mais la grande majorité d'esclave semblait craindre totalement la Maîtresse. Une crainte qui se cachait aussi derrière de la reconnaissance pour le traitement pas si mauvais qu'elle donnait.
Aujourd'hui Hassas allait mieux, d'ailleurs, mon impression se confirmait en constatant que l'argile commençait à s'effriter.
L'animal à ma vu s'approcha pour frotter son museau contre mon torse. Contrairement à Tril, Hassas m'appréciait et m'avait adopté sans nul doute.

Alors que je travaillais, rassuré par l'évolution de la blessure du cheval, j'étais prêt à aller faire un compte rendu à l'hybride quand on vint m'annoncer que la Maîtresse se trouvait juste à l'extérieur, et qu'elle voulait immédiatement faire un tour avec Tril, et donc que je devais le préparer au plus vite.
Le pas rapide, je me rendis dans le box du cheval à la robe de sable. Comme d'habitude, il ne vit pas mon arrivée d'un bon oeil.
Je devais utiliser mon habileté pour l'équiper.
J'attrapai une selle en cuir ample, et d'un confort rare, pour réussir à le poser sur Tril, j'usai de malice, manquant souvent de recevoir des coups de tête.
Ceci fait, je poursuivis avec le mors et les brides. Là encore, ce fut une belle bataille, je chutai même deux fois.
Je commençai même à me décourager. Avant de l'accompagner vers la sortie, je vérifiai ses sabots, et si tout était bien arrangé.
Après vérification, je caressai le flanc de la bête en attrapant la bride pour guider le cheval vers l'extérieur. Sur son passage, les esclaves, même celui qui me détestait, étaient sous le charme de Tril.

Il commençait à s'exciter plus on s'approchait de la sortie. Le froid frappait de nouveau. A l'extérieur, il y avait deux hommes qui se tenait auprès de la Maîtresse. A cet instant mon regard se baissait, Tril s'agita, je le calmai comme je pus, me disant que le calme fut sans doute le fruit de la présence de la Griffe Argent que de mes gestes.
Lorsque la situation fut à peu près stable, je devins immobile juste à la droite du cheval dont je tenais la bride, avec mon regard planté au sol, suivant le protocole à tenir en présence celle qui avait droit de vie et de mort sur mon existence.
-" Maîtresse, votre monture est prête." Soufflais-je d'un ton discret, en essayant également de rester discret.

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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeDim 26 Mar 2017 - 23:17

Depuis le matin, la tension que le jeune arrivant avait perçu s'était répandue comme une trainé de poudre. Mais contrairement à ce qu'il croyait, nombreux étaient ceux qui espéraient se faire remarquer en bien pour avoir l'immense honneur de ne plus rien avoir à faire si ce n'était s'occuper de la Maîtresse lorsqu'elle était au Palais. L'élite, même faussement dorée, faisaient toujours saliver les rêveurs et les envieux. L'un des esclaves de l'écurie, un jeune homme aux cheveux noirs et aux yeux brun tirant sur le rouge, semblait d'ailleurs plus alerte et plus haineux que d'ordinaire. Plusieurs fois, il avait nonchalamment laisser tomber quelque chose aux alentours du box de Hassas. De l'herbe à chiquer. Du sucre. et même une substance non identifié que le cheval s'était empresser de goûter, comme le reste et qui lui collait aux dents. Entre deux passage avec la fourche dans l'allée centrale, il avait même trouvé moyen de heurter son confrère.

«  Cette chance était a moi. Tu me le perras » lui cracha-t-il a l'oreille juste avant que son épaule ne le heurte.

Quant au regard qu'il lui avait porté lorsqu'il était sorti avec la bride de Tril en main... si un regard avait put tué, Valère serait mort en une fraction de seconde.

Krish inconsciente de tout cela, avait attendu le temps qu'il fallait sans s'impatienter. Lorsque le profile altier du cheval était sortie de l'écurie, elle s'était simplement levée parant de justesse le coup de mou de sa jambe droite pour se remettre d'aplomb avant la chute. Les soigneurs en devinrent pâle comme la glace, c'était de saison... Mais elle n'y prêta, évidemment, pas la moindre attention. Elle se dirigeait vers Tril qui grattait du sabot lorsqu'un de ses sourcils se leva.

Les rennes n'étaient pas nouée sur le pommeau de la selle comme à l'ordinaire.

« Ou est Fak'myr ? » demanda-t-elle à l'esclave sur un ton mi rude, mi étonné.
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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeLun 27 Mar 2017 - 10:16

Alors que j'attendais la réaction de la Drow, j'avais en tête la rage de l'esclave qui enviait à en crever ma position. Inconsciemment, cela flatta mon orgueil, tout autant que cela troublait ma raison. Et si Wydrin par son discours cherchait simplement à me faire oublier mon désir de liberté ?
J'avais de quoi le penser en constatant l'ardeur de beaucoup pour atteindre le statut d'esclave personnel de la Maîtresse. Que penser ? Celui qui montrait clairement sa jalousie ne cessait pas de poser des pièges sur mon chemin en sabotant souvent mon travail...
Mon cercle d'amis possédait cette prudence qu'exprimait Wydrin. Mon esprit se torturait pour combattre le poison de la fierté en constatant la jalousie de certain à mon égard.
Les mots de Matias aussi devaient me mettre en garde. Je devais à tout prix garder mon calme, mais comment ? On m'avait tellement fait de récits concernant la Maîtresse, alors comment ne pas ressentir la peur à cet instant. Ma main sur la bride tremblait légèrement.

Il fallait que je sois discret ! Là encore, j'avais cet amer impression de ne pas être maître de mon destin, vint alors ce moment où Wydrin ne répondit pas à ma question insinuant que rien ne pouvait me protéger contre la volonté de la drow millénaire.
Soudain, elle se leva, je ne la voyais pas, mais le mouvement était audible, d'ailleurs, je pouvais deviner qu'elle n'était pas totalement remise du mal qui l'avait frappé. Bien sûr, tout n'était que supposition. Etait-elle rétablie depuis des jours, ou depuis peu ? Impossible de le savoir.
Plus elle approchait, plus Tril gratta avec son sabot le sol. Il devint pour moi de plus en plus compliqué de le garder dans une posture calme.
Bref, elle était là, devant moi, mon regard planté sur le sol se détournait légèrement sur le côté discretement. Le temps se figeait ! Mon coeur s'emballait !
L'effet de tout les contes au sujet du caractère de la Maîtresse se faisait maintenant sentir dans mon âme sans que je ne puisse rien y faire, mes doigts serraient la bride encore plus fort, alors que les rennes remuaient au gré des mouvements de tête du cheval.

Ensuite, mon coeur donna un coup si fort qu'il semblait vouloir sortir de ma poitrine lorsque la Maîtresse demanda d'un ton rude teinté d'un peu de surprise où se trouvait un certain Fak'myr.
Fak'myr ? Je répétais ce nom dans ma tête de nombreuse fois avec l'intention de chercher dans ma mémoire si je le connaissais.
Je pouvais certainement accuser l'angoisse de l'oubli, toutefois j'avais la certitude de ne jamais avoir entendu son nom. Puis, je me souvins des mots lorsque j'allais pour la première fois ouvrir le box de Tril, il était question de piège, que celui qui s'en occupait avait disparu... Je n'y avais sur le coup pas prêté attention. Mais je me disais que ce Fak'myr était celui qui avait la charge de Tril. Il était aussi vrai que depuis que j'étais là, personne ne s'était introduit dans le box de la monture. Du moins pas à ma connaissance.
J'avais l'amer sensation que tout ce que j'allais dire serait sujet à critique.

-" Je ne le connais pas." Débutais-je à demi-voix bien audible avec sincérité. De toute façon je ne pouvais rien me reprocher, j'agissais simplement sur ce qu'on me disait d'accomplir. Ma main libre ajusta le collier qui me démangeait un peu, sans doute à cause du malaise et de l'imposante présence de celle qui possédait mon existence. J'étais d'ailleurs fortement surpris du pouvoir qu'avait eu sur moi tout ce qu'on disait sur elle. Pourtant j'étais capable de maîtriser mes émotions...
-" Je n'ai fais qu'exécuter la tâche que m'a donné l'intendant, Maîtresse, rien de plus... Occupe toi des écuries et en particulier d'Hassas et de Tril m'a-t-on dit ce matin." Il y avait dans l'intonation de ma voix cette envie de s'enlever une certaine responsabilité. Laquelle ? Je n'en savais rien, mes yeux restaient figés, ma tête était baissé. Je ne disais rien de plus pour l'instant, il le fallait... Mon envie aurait été de vanter la possession d'une telle monture, mais je n'en voyais pas l'intérêt, sauf celui de me perdre.
Dans ma cervelle, il y avait cette petite voix suppliante qui chantait en boucle: Pourvu qu'elle ne me remarque pas, pourvu qu'elle ne me choisisse pas. Je comprenais maintenant le piège...





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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeMer 29 Mar 2017 - 0:37

Elle leva un sourcil. Un type qui s'occupait de Tril et ne connaissait pas son soigneur habituel... Hmmm... Elle n'était pourtant pas resté inconsciente si longtemps... Pas un siècle tout de même! Il faudrait qu'elle voit cela avec Wik... Après toutes les peines qu'ils avaient eu à trouver un soigneur adéquat pour l'étalon, franchement, cela l'étonnait... Mais ce qui l'étonnait plus encore c'était de voir ce jeune humain tenir la brise de Tril, donc l'avoir sellé et sûrement s'en occuper depuis des jours, sans présenter de plâtre, d’attelle, de morsures, de bleus ou autres marques visibles.

" Lâche le. " ordonna-t-elle à l'esclave d'une voix égale, Tril profitant de ce relâchement pour s'éloigner dans la cour de terre battue sans sembler prêter la moindre attention aux bipèdes et sans que sa cavalière ne fasse le moindre geste pour le retenir.

Tic et Tac, les deux soigneurs, se regardèrent interdits, avant de s'approcher de la bête, sûrement dans le but de vérifié qu'elle ne parte pas trop loin... mais l’agressivité de l'équidé les en dissuada vite.

Krish, un sourcil toujours levé, l'esprit encore fatigué, se continuait à égrainé les possibilités tout en toisant l'être vêtu de blanc qui rampait devant elle. La première question était bien sûre de savoir si cet être chétif était capable de se foutre de sa gueule... mais il y avait bien plus que chance que cette absence d'information soit la faute de Wik... Et si en temps normal, elle se serait désintéressé de cet humain pour traiter directement avec son cher intendant... Cette fois elle avait bien envie de pouvoir le mettre au pied du mur, histoire de lui rappeler que ce n'était pas parce qu'il avait bien agis pendant ces quelques ennéades qu'il devait se sentir pousser des ailes.

" Tu prétends être celui qui s'occupe de Tril depuis le retour de mon cortège ? "
demanda-t-elle pour être vraiment sûre, attendant la confirmation avant de continuer " Fak'Myr est ton prédécesseur et celui qui a procédé à la mise bas de Tril. Il est la seule personne à part moi et Wik a pouvoir approcher cette bête sans perdre l'usage de ses genoux à la moindre inattention... Alors peux-tu me dire qui t'as recommandé pour prendre sa place ? "

Elle aurait put prendre le temps de le prévenir qu'un mensonge était une sentence de mort s'il avait compté comme un être humain. Mais faisant parti de ses propriété, il devait bien savoir ça.
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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeMer 29 Mar 2017 - 10:12

Le silence m'épouvantait, il s'accompagnait de quelques coups de froid qui malgré ma tenue plus chaude vinrent à geler mes os tremblants. Même si mon visage ne le montrait point, m'occuper de Tril m'épuisait. Heureusement que j'avais de bons réflexes, me dis-je en restant comme une statue.
L'ordre de la Drow guida ma main qui relâcha sa pression laissant le cheval s'éloigner en me repoussant légèrement.
Je me sentais mal à l'aise, rarement je n'avais connu cette espèce de sensation d'être mal dans ma peau. Le regard de la maîtresse pesait sur moi, j'avais beau de ne pas le croiser, il frappait mon coeur en le faisant battre à un rythme au-dessus de la normal, pourtant j'avais un sang froid que je croyais à toute épreuve. J'entendais au loin les deux accompagnateurs qui s'éloignaient pour veiller sur Tril me laissant par conséquent encore plus seul auprès de la propriétaire des lieux.

C'était bien ma chance, ironisais-je en soupirant intérieurement, mais je devais tout faire pour conserver mon calme, et ne pas commettre un impair qui me mènerait tout bonnement à ma perte. Evidemment, cette pensée était accompagnée d'une autre plus funeste, celle de me dire que j'étais mal parti quoi que j'allais faire ou dire.

-" J'ignore la date de votre retour, néanmoins, j'imagine qu'en effet c'est le cas... On m'a assigné cette tâche." Répondis-je presque de suite à la première question.
Je gardais les mains dans le dos et mes yeux balayèrent le sol de droite à gauche comme pour m'aider à réfléchir.
La suite m'étonnais, ainsi le fameux Fak'myr était celui qui s'occupait de Tril depuis un certain temps. Lorsqu'elle évoqua le danger de cette charge, inconsciemment sur mon visage se dessina un sourire délicat. Je devais admettre que ce cheval était coriace, et que j'avais subi de nombreuses frayeurs, et que l'effort était pratiquement surhumain.
D'ailleurs, Tril ne m'avait toujours pas adopté.
Elle acheva par une simple question. Elle désirait connaître l'identité de la personne qui m'avait recommandé à ce poste. Encore une fois, j'étais dans le flou le plus total, mon unique raisonnement tenait à imaginer qu'il s'agissait de Wydrin. Ne m'avait-elle pas dit qu'elle conseillerait à Wik de m'assigner aux écuries ? L'avait-elle fait ?
Toutefois, la garde m'avait simplement parlé de m'occuper des soins d'Hassas. De toute manière, je n'avais guère d'autre choix que de conter les éléments qui étaient en ma possession.

Une pensée amer, je songeai à l'hybride en espérant qu'elle ne s'était pas joué de moi. Ma position faisait certainement qu'elle serait prête à me sacrifier pour s'éviter des soucis. Je voulais toutefois croire à sa bonté, et qu'avec moi, elle fut sincère.
Toujours immobile, la voix fébrile était néanmoins mélodieuse et basse.
-" Il y a quelques temps, on me donna comme devoir le nettoyage des écuries, et en particulier du box d'Hassas. Là, Wydrin me signala une blessure sur sa monture. Après quelques soins, elle indiqua vouloir que je suive son rétablissement, et pour cela qu'elle irait en parler à l'intendant.
Les jours suivants non loin de celui ci, un message de Wik m'affecta pour de bon aux écuries."


Je fis une pause dans mon récit pour reprendre mon souffle, et aussi pour humidifier ma bouche qui séchait rapidement au vu de ma situation, et de la présence de la Drow.
-" Et en particulier, on me confia le box d'Hassas, et aussi celui de Tril..." Une nouvelle pause, avant d'achever.
-" Je n'en sais guère plus Maîtresse... Wydrin souhaitait simplement que je m'occupe d'Hassas. Pour Tril, je n'ai fait qu'exécuter les injonctions d'en haut. J'ignore qui la souhaité réellement." Terminais-je en essayant de faire bouger mon collier pour reprendre un peu plus de souffle, sans doute un geste causé par l'incertitude...
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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeJeu 30 Mar 2017 - 21:30

A peine sa tirade finie, elle saisit son menton pour l'obliger à la regarder, tenant son visage d'encre à un souffle de celui de l'humain, ses yeux de lave à la fois courroucés et empreints d'un désintérêt mou... Ce qui n'était pas si courant comme mélange.

« C'est Capitaine Wydrin et Intendant Wik. Parle d'eux avec respect, esclave. »

Puis elle le relâcha avec un léger geste de rejet, comme pour se secouer un peu.

« Bien. »


Elle se désintéressa totalement de lui pour se tourner lentement et émettre un long sifflement. Tril s'approcha immédiatement au petit trot, jusqu'à ce que la drow puisse lui flatter l'encolure... enfin non sans avoir essayer de la chiquer une ou deux fois et s'être fait rabroué sans ménagement. Les deux soigneurs l'aidèrent à monter de façon fort... disgracieuse, mais une fois sur la selle, elle sembla retrouver un peu de sa prestance et laissa aller le diable à la robe d'or à travers le jardin.

L'étalon ne fut ramené que plusieurs heurs plus tard par un esclave qui travaillait habituellement dans le Palais, expliquant succinctement que la Maîtresse était rentrée dans ses appartements.






Deux petits coups retentirent à la porte. Retenant un soupire, Wik leva son regard placide de ses calcules... et ne tiqua qu'imperceptiblement en croisant les yeux flamboyants de sa Maîtresse. Sans signe d'empressement ou de surprise, il se leva, fit le tour de son bureau, et vint se plier en deux face à Krish. Un grands cri d'excitation et des petits coups enfantins le firent frissonner. La voix habituellement si moqueuse de la maîtresse des lieux s'exprima en sourdine avec une... tendresse mêlée d’agacement. Il eu du mal à ne pas laisser un sourire fleurir. Même lorsqu'elle posa sa question, son attention ne semblait pas peser bien lourd sur l'Intendant.

« Où est Fak'myr ?
- Il a été vendu par Wydrin à Elda pour obtenir une escorte suffisante à vous ramener, Maîtresse.
- … Tu te fous de moi ?
- Je n'oserai pas, Maîtresse. » répondit-il sur un ton égale, dépourvu de la moindre peur. 

Cette fois, toute la menace que représentait la drow prenait son sens habituel.

« Et c'est elle aussi qui l'a remplacé par cet humain ?
- Elle a demandé à ce qu'il soit chargé des soins de Hassas. Étant donné qu'il nous manquait un palefrenier et qu'elle semblait avoir pleinement confiance en lui, j'ai donc assigné Valère a la garde de Tril également. »

Comme d'habitude il restait factuel, plaisant autant qu'il déplaisait à sa maîtresse  par cette simple habitude. Comme un défit permanent malgré son statut...

Cette fois ci, Krish était passablement énervée de la tournure des choses. La ou elle pensait que son palefrenier habituel était malade et qu'elle pourrait passer un savon à son cher Intendant pour ne pas l'avoir faite prévenir, elle se retrouvait avec un acte désespéré de Wydrin géré d'une main de maître par le dit Intendant... Frustration, frustration...

« Très bien... »

Elle tourna les talons sans un mot de plus. Wik commençait à se redresser, découvrant de l’œil le dos dénudé couvert de cette incroyable cicatrice... quand elle fit volte face.

« Je te veux avec moi ce soir. Je reçois l'équipe d'exploration que nous avions envoyé dans l'Annon il y a quelques mois.
- Bien, Maîtresse. »

Et bien... Il ne s'attendait pas à ce que cela se passe aussi bien... A n'en pas douté, elle était encore fatiguée...






A la fin de la journée, alors que les ombres de l'hiver se refermaient sur Thaar, y allumant mille lumières, une silhouette se glissait sur l'un des chemins de terre des jardins de Griffe-Argent, calquant soigneusement ses déplacements sur les patrouilles et les gardes les plus inattentifs. Silencieusement, elle contourna les réserver de paille et de foin pour s'infiltrer dans l'écurie...

HRP:
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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeSam 1 Avr 2017 - 13:59

Je venais simplement de terminer mon explication, que la maîtresse de ses doigts fins m'obligea à la regarder dans les yeux en relevant mon menton. Inutile de me débattre. Alors, je ne résistais point, et accepta de vivre ce moment intense de peur, d'angoisse. J'imaginais déjà la mort... Son regard flamboyant me fascinait tout autant qu'il m'inspirait un profond respect.
Ses pupilles me transmettaient parfaitement qu'elle était irritée. Bien malgré moi, une goutte de sueur coulait le long de ma tempe droite. Et mon âme tremblait étrangement d'effroi.
Quand elle me réprimanda la manière dont j'avais de mentionner Wydrin et Wik, je ressentais un bref soulagement.
Capitaine Wydrin, et Intendant Wik. Encore une fois, la confiance m'avait trompé, et puis, c'est la garde elle même qui m'autorisa à la nommer sans en faire trop.
-" J'ai compris." Murmurais-je en combattant mon orgueil en ayant bien conscience que le choix était déjà tout tracé.

Ma tête manqua de partir en arrière lorsqu'un d'un geste rude elle me relâcha. La frayeur laissa place au soulagement complet. Je serrai les dents, en me disant que l'hybride avait sans doute raison. La fortune qu'on prêtait à ceux devenant esclave personnel de Griffe-Argent paraissait être une malédiction pire que celle d'être sa simple propriété.
Je compris ensuite qu'elle ne portait plus aucun intérêt, mais je restais là, immobile, les mains sur mon ventre, la tête basse. Je respirai un grand coup, comme si je cherchai à récupérer mon souffle suite à un violent effort. Je me disais alors que c'était psychologiquement qu'elle m'avait épuisé.

Un sifflement de sa part, et Tril s'approcha d'elle. A entendre les gémissements et les plaintes, je compris qu'elle souffrait encore, et que monter sur le cheval était compliqué. Après, je ne me posai pas plus de questions que cela.
Discrètement j'observai la marche de la monture, je ne pouvais m'empêcher de l'admirer tant il resplendissait. Cela dura des heures. Des heures dans lesquelles je me contentai de penser, de ruminer, sans forcement de raison.
De temps en temps, j'effleurai mon collier, ses épines en essayant de m'arranger pour qu'il me gêne le moins possible.
Lorsque le cheval revint, il était accompagné d'un compère. Il m'annonça simplement que la Maîtresse était repartie dans ses appartements.
Cela ne me touchait pas plus que ça, et ce fut avec son aide que je pus ramener Tril à son Box.
-" Tu es nouveau ici toi ? Tu devrais faire attention à Yvan." Me demanda l'esclave qui à en croire les traits sur son visage devait être ici depuis quelques temps déjà.
-" Yvan ? " Demandais-je.
-" Oui c'est celui qui semble ne pas apprécier ta présence et ton influence. D'ailleurs, il te met pas mal de bâton dans les roues." Je leva un sourcil en me demandant pourquoi, je ne faisais rien de mal, et encore moi contre lui.
-" Tu sembles insinuer que c'est lui qui quand j'arrive le matin mettrait en désordre certains box ? Je me posai de nombreuses questions à ce sujet sans y prêter importance, même si les actes de malveillances sont de plus en plus gros." Questionnais-je en refermant le box de Tril, me préparant à me rendre dans mon dortoir.
-" Hélas, je ne peux t'en dire plus, et surtout garde ça pour toi. Yvan est quelqu'un de puissant parmi les esclaves. Et je ne veux pas de problème !" Concluait-il d'une voix inquiète. Nous quittâmes les écuries, pour sereinement laisser tomber la nuit...

***

Allongé, je n'arrivai pas à fermer l'oeil, à côté de moi Lucile dormait déjà, heureusement qu'elle était là pour adoucir les tracas de la journée.
Puis je ressassai les palabres que j'avais échangé concernant Yvan. Je n'arrivais pas à m'expliquer son comportement, et je craignais le pire. Jusqu'où pouvait-il aller ?
Un défilé de moue sur mon visage jusqu'à ce que je prenne la décision d'essayer de le prendre sur le fait ! Je me levai, puis me faufilai en prenant garde de ne pas me faire repérer. Une mission compliquée tant les gardes veillaient.
J'arrivai aux écuries, la porte y était entrouverte, et une lueur étrange m'indiquait que quelqu'un s'y trouvait. Sans entrer, je me contentai pour l'instant d'écouter des cris hystériques suivis de bruits d'objets qui se fracassaient sur le sol.
-" Pour qui se prend-t-il ? Il croit qu'il va me prendre la place ? Ah Ah Ah ! C'est moi que Maîtresse choisira bientôt ! Vous deux, occupez-vous d'Hassas ! J'imagine la tête de Wydrin quand on lui dira que son chère lèche-botte n'a fait qu'empirer la blessure de son cheval, voir pire que cela Ah Ah Ah..."
C'était lui, et deux autres qui exécutaient ses ordres tenant des bâtons rustiques dans les mains. Que comptaient-ils faire ? Hassas ne tarderait plus à être totalement rétabli, ce n'était plus qu'une question de jours.

En silence j'ouvris la porte juste de quoi pouvoir m'infiltrer. Mon pas était lent, et mon dos se courbait pour bien marquer le fait que je ne voulais pas me faire remarquer.
-" Héhé Yvan, c'est une bonne idée, ensuite ce sera parole contre parole..." Lança l'un des deux...
-" Bien Bien, qu'allons nous te faire petit Hassas..." Souffla d'un air malsain l'autre pendant qu'Yvan s'amusait à mettre le désordre un peu partout au milieu de quelques gémissements des chevaux qui ne comprenaient rien.
Je serrai les poings. Je ne pouvais pas laisser impunément ces gens-là mettre à mal mon travail. Non pas pour me faire voir d'une belle façon, mais simplement parce que ma passion pour les chevaux me le commandait. Le pas plus vif, j'attrapai au passage une fourche.
Dans ma tête je fis un décompte rapide, et d'un mouvement brusque, en menaçant avec mon arme de fortune.
-" Cessez ça de suite ! " Criais-je le regard nerveux en constatant que l'un d'eux était sur le point de frapper la jambe du cheval.
En voyant cela, je m'approchai de lui pour l'écarter. Hassas, s'approchai de moi, je remarquai hélas qu'il avait déjà subi quelques mauvais coups, et que le box était dans un sale état, la table avec les affaires de l'hybride était totalement retourné.
Je donnai des coups de fourche dans le vent pour faire reculer les autres. Yvan entra dans le box, il tenait lui aussi une fourche.
-" Tu es plus malin que tu en as l'air. héhé Mais il est trop tard, le jour ne va pas tarder... Alors, tu vas simplement dire à Wydrin que tu es incapable de t'occuper de son cheval, et du reste. "
Un coup de folie s'empara de mon être et je lançai un assaut, les fourches se choquaient. Une rude bataille débuta. Les deux autres s'étaient enfuis, certainement par peur...

Ce fut alors qu'un terrible bruit nous obligea à arrêter le combat. En effet, Tril venait de s'échapper ! Je ne pensai plus à rien, je bousculai Yvan et me mis à courir.
-" Ha Ha Courage, c'est la mort qui t'attend si la Maîtresse te voit... Adieu Monsieur le responsable des écuries !" Se moqua mon rival en crânant.

Très vite, le bruit de l'escapade de Tril agita les gardes. Certains m'aidaient même à essayer l'impossible; c'est à dire l'attraper.
Le pire était à venir, sa route le mena vers les jardins non loin des appartements de la Maîtresse. Certains prenaient des coups de sabot, d'autres de tête... Puis soudain, il se calma ! Une réaction qui rapidement m'intrigua car il n'agissait ainsi qu'en présence de la drow millénaire. Mon regard balayait les alentours, rien.
Je m'approchai de Tril. Le calmant par des mots, en caressant son dos.
Des gardes m'ordonnèrent de rapidement le ramener... Chose compliqué, car il ne voulait pas bouger...



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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeMar 4 Avr 2017 - 0:09

"Méké..." fut à peu près tout ce qui put passer les lèvre du drow avant de faire un plongeon sur le côté pour éviter la furie à la robe dorée qui venait de sortir de l'écurie comme une catapulte. A terre, Eshk'Oroth releva la tête immédiatement pour gueuler :

" Rattrapez moi ce cheval! Et vous deux à l'écurie! "


Le patrouille se scinda aussitôt. Les uns courraient après l'étalon, en prenant cher pour leur grade. Les autres filaient vers l'écurie. Et dans ce foutoir débaroula un jeune humain. Si c'était seulement a cause de son incompétence que cette fichue bête s'était enfuit, le Second le mettrait bien sur un pic pendant quelques heures histoire que son fondement puisse accueillir une garnison ou deux!

Puis, étrangement, après avoir fait fuir plusieurs esclaves matinaux et brutalisé ses poursuivants, l'animal s'était immobilisé. Il ne chiquait presque pas, acceptait qu'on le touche, mais refusait de bouger du moindre mètre. Plusieurs étage sous les parterres herbeux, Krish dormait toujours à point fermé pourtant...

" Toi. Tu as l'air de le connaitre. Ramène le à l'écurie. On aura quelques mots à se dire après..."
grinça le drow.

Mais le temps passait et l'étalon ne bougeait toujours pas. Il manchonnait l'herbe rare sous le gel et devenait de plus en plus agressif quand on essayait de le faire bouger. Même les mots du jeune humains et ses mains expertes qui pouvaient lui passer un licou sans perdre de doigts, ne parvenaient pas à le tirer de là.

" Lieutenant!" appela soudain quelqu'un un peu plus loin. "On a trouvé ce gars là. Il a tenté de s'enfuir en nous voyant arrivé aux abords de l'écurie.
- Yvan..." constata le drow, un peu perplexe face à l'homme qui s'occupait si bien des chevaux qu'utilisait la milice privée de Griffe-Argent. "Bordel de journée de merde" souffla-t-il avant de jeter à ses hommes "Idris. Tu reste là et tu veille sur ce cheval comme si ta vie en dépendait. Les autres vous m'embarquez l'esclave. C'est à Wik de s'occuper de ça. Nous on livre."

Après un salut respectueux, quatre grosses mains caleuses empoignèrent le jeune humain au collier de ronce pour le trainer sans ménagement vers le Palais. Wik avait déjà été tiré du lit par les quelques esclaves paniqués devant Tril et étaient venu au devant d'eau avant de les guider vers son bureau tout en écoutant le récit du Second. L'enfant de la maîtresse n'était pas avec lui, mais autour de lui flottaient une odeur d'huile d'amande douce.

" Merci." dit simplement l'intendant lorsque les deux esclaves furent amener jusque dans son antre. " Tu peux les attacher, s'il te plait ?" demanda-t-il en cherchant visiblement quelque chose dans les tiroirs de sa table de travail.

Pendant ce temps, et sans un grommèlement, le drow tira une longue chaine depuis un coin de la pièce. Il la passa a travers les deux colliers et l'attacha à un des trois anneaux muraux qui semblaient si bien faire partie du décors dans l'angle opposé à la fenêtre. Un hochement de tête suffit aux deux hommes pour se saluer. Seul un garde armé jusqu'au dents demeura dans la pièce, les autres regagnant leurs tâches.

Wik détestait ce genre d'affaires... Et c'était bien connu de la part des esclaves. Autant il était près à couvrir bien des erreurs auprès de la Maîtresse, autant les sabotages et affrontements étaient punis plus que sévèrement... et cela n'empêchait pourtant pas les plus téméraires de récidiver... Une fois, jamais deux.

Son œil orange aux reflets d'or se posa froidement sur les deux esclaves. L'un portait un épais collier de ronce, l'autre une cage plus fine gravée de chevaux. Tout deux étaient encore bien différent de la dentelle de métal semblable à de la soie d’araignée qui épousait le cou, les épaules et descendaient légèrement sur le torse de l'Intendant. Et malgré leur différence d'allure et de statut, les trois hommes avaient un surprenant point commun : ils étaient la possession de quelqu'un d'autre. Wik en avait toujours été douloureusement conscient sans jamais rien en laisser paraitre. Malgré sa bienveillance relative envers es pairs, Krish mettait toujours un point d'honneur à trouver des moyens de le mettre en porte à faux avec eux, pour qu'il soit détesté et envié plutôt que remercié. Aussi en avait-il pris son parti, et ce jour ne faisait pas exception.

C'est avec un calme, une distance et un détachement divins qu'il se positionna devant les deux hommes, debout et enchaînés pour les jauger avant de leur adresser un court récapitulatif.

" Les box de Hassas et Tril sont défoncés. Hassas est blessé. Tril dans les jardins. On a retrouver deux fourches parterre. Du matériel détruit et éparpillé. Et vous êtes tout les deux à proximité alors que votre journée ne commence qu'au levé du soleil. Je ne poserai la question qu'une fois. Que s'est-il passé? Yvan...
- J'ai mal agit, Intendant." dit-il d'une voix vibrante en baissant humblement la tête. "Je me suis réveillé tôt ce matin. Depuis quelques temps, les accidents se multiplient à l'écurie. Je n'avais ni preuve que c'était volontaire, ni piste pour savoir de qui il s'agissait. Avec le retour de la Maîtresse, je ne voulait pas vous déranger, alors j'ai décidé d'essayer d'en savoir plus. Je voulais me cacher dans l'écurie pour voir qui sabotait l'endroit... Mais quand je suis arrivé, Valère était déjà là en train de frapper Hassas. Je ne pouvais pas le laisser faire. Je n'ai pas réfléchi. Je vous le jure! J'ai pris une fourche et... Et tout s'est accéléré. Tril a réussi à sortir, il m'a donné un coup et Valère à couru à sa suite. J'ai essayé de m'enfuir en voyant les gardes car j'avais peur... Je me savais en faute." Il semblait de plus effrayé "J'aurai du vous prévenir, Intendant. J'en suis conscient... mais je n'ai agit que dans l'intérêt du Palais. Je vous le jure... Je..."

Wik leva la main pour le faire taire sans un signe d'affectation avant de poser son regard sur le nouveau venu.
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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeMar 4 Avr 2017 - 15:24

Lorsque la situation semblait s'apaiser, et que j'essayai de récupérer mon souffle, et mes esprits je ne songeai guère à ce qui pouvait m'arriver. Non, instinctivement je ne fis que regarder si Tril allait bien. Le cas inverse faisait déjà naître en moi une angoissante panique.
Alors que j'entreprenais cet ouvrage, de nombreuses personnes se regroupèrent. Un drow qui m'était inconnu, néanmoins, au vu de son accoutrement je ne pouvais que penser qu'il s'agissait d'un personnage important. Il ordonna à des gens de ramener Tril dans son box.
Je ne fis rien, me contentant simplement d'observer la scène en restant muet, les bras le long de mon corps le regard balayant les alentours. Evidemment la monture n'obéissait pas, et restait là, immobile...

La honte me gagnait en imaginant que j'avais sans doute réveillé la plupart de la demeure, puis après la honte la colère envers Yvan.
Pourquoi agissait-il ainsi ? N'était-il pas dans la même galère que moi ? Ensuite je me disais que le poison de l'ambition que j'avais entrevu en désirant devenir esclave personnel de Griffe Argent pour grandir et rêver de liberté n'avait pas chez lui trouver d'antidote.

Il n'avais pas eu la chance de discuter avec Wydrin. Elle, je ne pouvais le nier ne m'avait guère trompé comme je pouvais le penser un moment.
La capitaine par ses mots fut le remède à ce désir funeste. Mais Yvan, non, et il était trop tard. En parlant de lui, un soldat le ramena en déclarant au Drow qu'il cherchait à s'enfuir pour ne pas se faire prendre.
Toutefois le Drow me paraissait par ses mimiques peiné de constater l'agissement d'Yvan. Je serrai les poings en regardant celui qui était mon rival.

Puis, le chef de cet troupe me désigna en ordonnant à des gardes de me capturer et de me mener jusqu'à Wik. Les yeux gros, je me contentai de clamer mon innocence.
Mais rien, l'un d'eux m'attrapaient par le collier, et de toute façon ils étaient trop fort, et impossible de résister.
Nous arrivâmes avec Yvan dans l'antre de l'intendant. Durant le chemin nous nous échangeâmes des regards qui en disaient long sur nos sentiments de rage.
Même si mon côté je montrai une nonchalance étonnante comme si la situation m'importait peu.
-" Tu vas le regretter !" Me disait-il d'un ton bas.

Je voyais bien qu'il n'était pas à l'aise, malgré tout, j'avais l'impression qu'il me préparer un mauvais coup. Je devais rester sur mes gardes et m'attendre à tout.
Wik, de son air toujours impassible fit une demande surprenante que le Drow se contenta d'exécuter. Ce dernier attrapa une chaîne dont les maillons s'égrenaient dans un bruit rapide et désagréable quand elle passait dans les anneaux de nos colliers.
Il acheva en l'attachant dans un anneau qui se trouvait au mur. Ainsi, il était impossible de vraiment s'éloigner, et cette fois, se renforça cette hideuse sensation d'être du bétail.
L'intendant planta son regard froid sur nous. Son imposante silhouette nous regardait de toute sa hauteur quand il se positionna devant Yvan et moi. L'oeil vif et détaché de tout sentiments il nous jaugeait, la chaîne se remuait de temps en temps.

Ensuite, il conta les dégâts causés dans les écuries, le regret me fit baisser la tête. Wik voulait savoir, et interrogea Yvan en premier.
La voix de celui-ci était fébrile, son comportement aussi. Son récit n'était pas loin de me faire perdre mon sang froid. Comment pouvait-il mentir à ce point avec un tel aplomb ?
Il enrobait tout ça d'un ton qui inspirait la pitié surtout la fin lorsqu'il déclara s'être trompé en ne l'avertissant pas.
Pendant son discours, je me contentai d'agiter la tête pour dire qu'il mentait sans vergogne. Je remarquai néanmoins le regard de Wik s'adoucir.
Vint mon tour.
La version serait évidemment différente. Parole contre parole. Mais comment surmonter la confiance que semblait avoir tissé Yvan avec les supérieurs.
-" Intendant, Yvan ment. " Débutais-je d'un ton accusateur. " Capitaine Wydrin est témoin de mon zèle dans mon travail et sait que je suis incapable d'un tel acte.
Hier soir, en rentrant au dortoir, un de nos semblables, dont j'ignore l'identité me mit en garde. Il me raconta que ces derniers temps le désordre dans les écuries étaient le fruit des actions d'Yvan. Son objectif est simple: Ma perte car il est jaloux du poste que vous m'avez confié, car il craint que la Maîtresse puisse faire de moi son prochain esclave personnel. Yvan rêve de ce poste et me voyant avec des faveurs données par la capitaine il a eu peur et cherchait à me nuire."

Je repris mon souffle en lançant des regards sereins vers Wik, et d'autres plus durs à l'endroit d'Yvan, ma voix était assurée et contrasté avec les lamentations de ce dernier.
-" Je n'osai croire aux accusations qu'on faisait à l'encontre d'Yvan, pourtant ne pouvant dormir, je pris la décision de me lever, et d'aller sur place. Quand j'arrivai, il était déjà en train de tout chambouler... Ce n'est qu'au moment où je le vis avec deux complices en train de s'attaquer à Hassas pour aggraver sa blessure que j'entrai en colère... " Cette fois ma tête se baissa.
-" Je ne pouvais tolérer qu'on fasse du mal à un cheval, encore moins à celui de la capitaine... Et quand Tril a fugué, je coupai court à notre affrontement pour essayer de le ramener... En vain comme vous avez pu le constater. C'est le seul regret que j'ai. Je n'ai agi que pour sauver Hassas."

Mon discours s'acheva ainsi, maintenant tout était entre les mains de Wik, et j'attendais sa décision en restant immobile.
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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeMar 4 Avr 2017 - 22:26

Lorsque sa vie est en jeu, l'homme se trouve souvent des ressources inespérées. Autant dans la force ou l'endurance que dans la dextérité de sa langue ou l'aplomb de son regard. Yvan ne faisait pas exception. Son ancienneté dans la maison et son habituel travail honorable lui donnait également une nette avance sur son jeune et innocent confrère... et pourtant.

Pourtant, Wik écouta les deux hommes avec la même attention, et bien qu'il se fit bien plus à la parole dYvan, il n'interrompit pas une seule fois Valère, pas plus qu'il ne posa sur lui un regard plus revêche que sur son compère. A la fin de son plaidoyer, l'Intendant repris, toujours sans aucun signe d’approbation

« Trois autres esclaves sont donc mêlés à cela... Qui sont-ils ? Si tu ne connais pas leur nom, décrit les moi, leur visage et leur collier.
- Intendant vous... !
- Silence Yvan. Puisque la vérité vous est visiblement étrangère, pour moi vous êtes aussi coupable l'un que l'autre. Je n'aurai aucune pitié pour vous. Tous les esclaves ont consigne de venir me voir à la simple suspicion de problème. Aucun d'entre vous n'a jamais eu de problème pour cela. Vous préférez en faire à votre tête. Soit. Je préfère voir un effronté stupide mourir que laisser un saboteur vivre. C'est le prix du calme et de la sécurité pour tous vos pairs. » Il se retourna vers le nouveau venu, son calme divin faisait froid dans le dos. « Alors. Qui sont ces trois personnes ? »
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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeMer 5 Avr 2017 - 9:47

Nous attendions le verdict, ou du moins l'opinion de l'intendant. Impossible de pouvoir anticiper sa pensée tant son visage restait neutre. Je me demandais même s'il avait un coeur et une âme... Qu'allait-il dire ? Une forme d'impatience naquit chez Yvan et moi.
L'intendant avait noté dans sa tête mes mots et me demandait des détails concernant l'identités des trois autres esclaves mêlés à cette affaire. Il y avait celui qui me mit en garde le soir dernier. Puis les deux complices d'Yvan.
Celui-ci désirait interrompre Wik, j'esquissai un sourire en le voyant perdre son calme, comme s'il commençait à craindre pour sa peau.
L'intendant lui intima l'ordre de se taire pour poursuivre le jugement.

Il nous remémora quelques consignes auxquelles il fallait se tenir sous peine de sanction. Je devais reconnaître que sur le coup, je n'aurai pas du agir seul, mais je l'avais fait pour protéger la monture de la capitaine.
Je ravalai ma salive, il m'était impossible de décrire le sentiment qu'inspirait l'intendant avec son calme et son ton toujours si froid dénué de variation. En tout cas, on sentait qu'il prenait son travail à coeur... Même si parfois on pouvait se demander si la Maîtresse ne lui avait pas fait un lavage de cerveau.

Ensuite; il se tourna vers moi pour me demander la description des autres concernés. Je portai l'une de mes mains sur mon collier pour essayer de trouver un meilleur confort et aussi sans vraiment savoir pourquoi en me disant que l'effleurer me ferait dans un éclair comprendre ce qui était écrit à l'intérieur.
D'une voix sûre, je débutai.
-" Celui m'ayant informé portait un collier plus épais que le mien. Je ne pourrai le décrire avec exactitude, mais dessus il y avait des gravures étranges comme des couteaux de cuisines, des fourchettes... Il était un peu plus grand que moi, un peu plus vieux aussi, il avait des cheveux blonds et des yeux marrons. Aussi il était enveloppé..." Je soufflai un instant en essayant de me souvenir des deux autres. Je n'avais pas pour habitude de dénoncer, mais cette fois, je n'avais pas le choix...
-" Quant aux deux autres qui se trouvaient avec Yvan en train de causer du mal aux chevaux et de tout mettre en désordre. L'un travail avec lui, son collier est fin, avec des dessins de sabots, de monture, il a les cheveux longs, et châtains clairs. Il est maigre avec des blessures sur l'une de ses joues.
Le second est plus petit qu'Yvan, crâne rasé, je n'ai pas vu ses yeux, ni son collier, seulement me semblait-il être fait assez vulgairement."
Je baissai la tête ensuite comme pour montrer mon respect et ma désolation de devoir agir ainsi, mais aussi désolé d'avoir participé à cette mauvaise histoire.

-" Je crains qu'ils nient, Yvan semble avoir un petit groupe l'aidant à accomplir son désir..." Soufflais-je comme pour essayer d'avertir l'intendant que derrière tout ça se cachait peut-être une affaire plus grave encore...
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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeMer 5 Avr 2017 - 10:35

L'intendant ne leva pas même un sourcil.

" Gardez les à l'oeil." demanda-t-il simplement au garde en sortant. Et esclave ou non, le garde n'émit aucune objection. Lorsque la porte se referma sur son dos, un silence de mort tomba dans la salle.

Le temps s'écoulait. Une heure. Deux heures. Lorsque le battant frémi de nouveau pour laisser apparaitre le visage égale de l'Intendant... et les gasouillis du poupon qu'il tenait dans ses bras. En voyant les deux hommes enchainés, l'enfant à la peau pâle et aux cheveux blancs ouvrit d'immenses yeux surpris, visiblement impressionné. Wik n'afficha pas plus d'émotion que lors de son départ. Krish lui avait collé Elghinn dans les bras en lui disant qu'elle avait besoin de dormir et qu'elle ne voulait que personne d'autre ne veille sur lui. Cela ne changeait en rien son travail... même si son cœur était près d'Isten.

" Ils ont niés tous les trois." laissa-t-il tombé en cherchant d'une main quelque chose dans une large bibliothèque... Le registre des esclaves. Il y avait une foule de sentence qu'il pouvait appliquer : les vendre, les envoyer dans une arène, les mutiler... Mais il voulait vérifié ce qui était arrivé au dernier saboteur. Oui c'était bien ça : " Sacrifiés." dit-il tout haut avant de se tourner vers le garde. " Emmenez les au cachot. J'ai à m'entretenir avec la Maîtresse. "
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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeMer 5 Avr 2017 - 15:09

Suite à ma réponse, l'intendant demanda au garde présent de veiller sur nous avant de quitter la pièce. Evidemment la première pensée fut de l'imaginer aller à la rencontre des trois esclaves pour les interroger. L'attente fut longue. Combien de temps ? Impossible de le savoir, et puis, j'avais perdu la notion de temps depuis que je portais ce collier autour de mon cou.
La chaîne nous attachant au mur nous empêchait clairement de trop bouger, néanmoins, je fis les pas jusqu'au mur pour appuyer mon dos.
Je croisai mes bras, et pensai. A quoi ? Rien de très original en ce moment. Qu'allaient-ils dire à Wik ? Allaient-ils lui dire la vérité ? Ou comme je le pensais, nier mes accusations. Les deux complices d'Yvan ne m'inspiraient guère confiance, mon seul espoir résidait en celui qui vint à ma rencontre pour me mettre en garde. Là encore, j'avais remarqué la crainte qu'il avait de parler d'Yvan.

En parlant de lui, il n'avait pas bouger, et rester dans une position humble, toutefois, il avait la mine sombre, sans doute partageait-il les mêmes pensées que moi, peut-être doutait-il de la fidélité de ses amis ?
Le silence, et rien d'autre.
Un mutisme douloureux, saccadé par quelques remarques d'Yvan du genre: "C'est pas beau de mentir !" Ce à quoi je me contentai de répondre par des: " On verra ! "
Le garde de temps en temps nous fit taire.

Le tout jusqu'au moment du verdict.
La porte s'ouvrit dans un bruit semblable pour mon ouïe à un funeste requiem. Je levai la tête et ma figure se décomposa, malgré que je le savais, quand l'intendant annonça sèchement que les trois niaient. Quelle puissance pouvait avoir Yvan ? Qu'avaient-ils à gagner en agissant ainsi ?
A ce moment précis, je n'avais même plus la force d'ouvrir la bouche pour me révolter, non, j'étais sonné, mon âme semblait chuter dans un puits sans fond. Je tombai dans le vide.
Figé, mon regard suivait machinalement l'intendant qui attrapait un livre dans la bibliothèque. Sur son bureau il le feuilleta, s'arrêta à une page et d'une voix sans doute volontairement, il souffla le mot: sacrifié !
Yvan gesticula, se défendant d'avoir mal agi. Le garde le calma sans ménagement.
Wik demanda au garde de nous amener dans un cachot, qu'il devait discuter avec Griffe-Argent.
Le garde, avec brutalité détacha la chaîne sur le mur et tira dessus, autant dire que sa puissance physique nous empêchait toute possibilité de manoeuvrer.

Le chemin, vers la mort pensais-je, fut court, et pourtant dans ma tête ce fut une éternité.
Au sein d'une cellule, le garde nous jeta en accrochant la chaîne sur un anneau au mur, et nous lança un avertissement si nous décidions de faire trop de bruit.
La porte se referma, et une simple lueur illumina la pièce humide et froide qui transperçait le bois de la lourde porte.
-" Devenir esclave personnel n'est pas une solution Yvan." Dis-je d'un air compatissant. Celui-ci, furieux attrapa dans sa main un peu de paille qui traînait au sol et me l'envoya en pleine tête en répondant.
-" Tu mens, moi je n'ai plus rien, même à l'extérieur, je veux juste finir mes jours dans de bonnes conditions, ils sont tous heureux auprès de la Maîtresse, ils vivent dans du luxe. Le reste n'a pas d'importance pour moi. Et je voyais bien que la capitaine t'appréciais, je suis certain qu'elle allait lancer des fleurs à ton sujet à la Maîtresse. Et puis, il n'y a qu'ainsi que nous pouvons avoir une chance de gagner notre liberté."
En l'écoutant, je repensai aux paroles de Wydrin. Et je comprenais le sens de notre dialogue. Maintenant je ne pouvais plus rien y faire. Suite à ça, Yvan prit place au sol; l'air sombre, en gémissant, puis en exprimant sa rage par des coups de poing sur le mur, parfois il essayait même d'arracher la chaîne.
En vain.

De mon côté, je m'étais allongé, ce mouvement je pouvais à peine le faire tant la chaîne se tendait et m'obligeait pratiquement à rester collé contre le mur froid. Entre nous, plus rien, plus d'échanges, de toute manière, nous ne pourrions jamais avancer, et jamais nous aurions pu nous mettre d'accord.
L'attente, voilà ce qui nous attendait...

Le mot sacrifice soufflé par Wik m'inquiétait au plus au point, je pensai à Lucile pour me réconforter...
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Krish Al'Serat
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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeJeu 6 Avr 2017 - 17:50

Elghinn hurlait. Comme seule les poupons savent le faire. Un cri strident, insupportable pour toute personne qui ne serait pas de son sang ou d'une patiente divine... Ce qui semblait être le cas de l'Intendant. Tout en marchant de long en large dans son bureau, il réfléchissaient à mille choses en même temps. L'état de Geresh, la demande de Wydrin concernant cet étrange congé, les deux esclaves... Ce qu'il aurait aimer pouvoir en finir rapidement avec cette histoire ! Mais la Maîtresse dormait et elle avait précisément demander à ne pas être dérangée, aussi s'occupait-il de tout le reste sans pouvoir noter grand chose. Un exercice préparatoire en somme... Et la présence d'Elghinn, quoi que particulièrement agréable pour lui, de facilitait pas les choses.

Ce ne fut que dans la soirée qu'une des esclaves personnelles de la Maîtresse vint lui apprendre qu'elle était réveillée et disposer à voir son fils. Heureusement, l'enfant s'était calmé depuis le temps. Ni une ni deux, il s'avança a grands pas dans les couloirs pour atteindre les appartements de celle qui venait de le mander. Après avoir frapper deux coups, lui et l'esclave venue le prévenir entrèrent dans le salon surchauffé  au décoration eldéennes, le regard et les tête baissés... Pour s’apercevoir que personne ne reposait sur les poufs ou le divan colorés qui gisaient autour de la table basse. Une légère odeur de tabac tiède et de fleur séchées flottaient dans l'air humide.

Seul, alors que sa compagne retournait à ses occupations, Wik s'approcha de l'alcôve à l'ambiance tamisée dans laquelle était taillée un bassin large. Dans l'eau bouillante jusqu'au cou, une créature à la peau d'encre lui massant les épaules avec précaution et une autre en retrait sur le bord, Krish se délassait en silence. L'enfant toujours dans les bras, l'Intendant resta de l'autre côté des tentures rouges et blanches à demie translucides et posa un genou en terre.

« Vous m'avez fait mandé, Maîtresse ?
- Oui. Je voulais passer du temps avec mon fils. »

D'un geste, elle repoussa la masseuse. Les deux femme ma maintenaient pour l'aider à sortir du bassin avant de la vêtir d'une ample chemise de soie rouge qu'elles nouèrent juste sous ses seins.

La main de la forgeronne écarta les tentures de mousselines, dévoilant ses cheveux blancs gorgés d'eau contre la courbe de son épaule jusqu'à sa hanche. Wik ne relevait pas les yeux, mais Elghinn, lui, offrit un grand sourire en poussant un cri de joie, reconnaissant le visage de la drow qui lui souriait.  Elle vint le prendre contre elle et se dirigea vers les coussins pour s'asseoir avec sa progéniture.

« Tu peux retourner à tes affaires, Wik.
- Maîtresse... accepta-t-il sans toute fois bouger.
- Quoi ?
- Deux esclaves sont pris dans une affaire de sabotage. L'un d'eux est innocent mais nous n'avons aucun moyen de savoir lequel. Que voulez-vous que je fasse ?
- Qu'est-ce que j'en ai à faire. L'un est stupide l'autre déloyal. Débarrasse-t-en et laisse moi en paix.
- Bien Maîtresse. »

Reculant jusqu'à la porte sans relever la tête, il attendit que le battant soit soigneusement refermé pour relever la tête. La dernière chose qu'il vit par l’entrebâillement de la porte fut l'épaule de sa Maîtresse tâché de ces captivantes couleurs métalliques qui couvraient son dos. Il secoua la tête pour s’ôter de l'esprit l'odeur de sa peau et repartit... vers les cachots cette fois.

Dans la salle de garde, l'homme qui avait été chargé d'accompagner les deux esclaves jouait aux osselets. Il salua l'Intendant d'un signe de tête.

« Je viens de faire appeler le fossoyeur. Il viendra chercher les corps demain matin au levé du soleil. Ouvrez la trappe je vous prie. »

Le garde s'exécuta aussitôt, ouvrant la trappe percée dans le plafond de chaque  cellule pour communiquer directement avec la salle sans avoir à s'approcher des prisonniers. Mais au lieu de faire descendre ou de remonter un baquet de nourriture ou d’excrément, Wik d’accroupi simplement au bord du trou sombre, une torchère à la main pour apercevoir les visages des deux condamnés.

« Vous serez exécuté demain à l'aube. » dit-il simplement.

Le hurlement incohérent d'Yvan lui creva les tympans. Il suppliait. Tombant à genou. La trappe coupa court à ses jérémiades.

« Inutile de les nourrir ce soir.
- Mais... Et leur dernier repas...?
- Je ne dormirai pas mieux en sachant que je leur ai jeter des miettes avant de les mettre à mort. Cette histoire de dernier repas est une faiblesse humaine dont nous nous passerons aujourd'hui. » Lança encore l'Intendant avant de repartir aussi rapidement qu'il était venu. 

Au fond de la cellule, Yvan avait rendu le peu de bile qu'il avait encore dans l'estomac sur la paille humide. Il tremblait. Il avait chaud. Froid. Il répétait sans cesses des phrases à peines cohérentes entrecoupées de quelques éclats de rires rinçant, prostré sur le sol. Ses cheveux noirs empoissés de sueurs collaient à son crâne.

C'était impossible... Tout bonnement impossible...

« La Maîtresse n'aurait jamais laissé faire ça... » murmurait-il encore de temps à autre. « Il ne lui a pas dit que c'était moi... »

Puis, soudain, il se releva d'un bond et se retourna vers son camarade de cellule, le regard fou, la bouche tordu en un rictus de rage viscérale qui ne demandait qu'une cible.

« TOUT EST DE TA FAUTE !!! »
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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeJeu 6 Avr 2017 - 19:17

-" Qui était l'enfant dans les bras de l'intendant ? " Demandais-je à Yvan sous l'air qui suivait une crise de nerf. En effet, la tension c'était apaisée, et le silence était saccadé par des petites questions.
-" Je n'en sais rien. Peut-être est-ce l'enfant de la Maîtresse ou d'une des personnes importante de la demeure." Répondit-il.
-" C'est vrai qu'il portait des habits riches, et la manière dont il le portait montrait un immense respect." Soufflais-je.
-" C'est peut-être la raison pour laquelle on la disait souffrante..." Acheva Yvan en soupirant, en essayant de tirer sur la chaîne comme s'il cherchait à l'arracher du mur, cela faisait partie des quelques crises qui nous prenaient de temps en temps où nous cherchions à tout casser pour se libérer de l'emprise de ce lien solide.

Nos nerfs étaient mis à rude épreuve, et évidemment plus le temps s'écoulait, plus l'attente était pénible et poursuivait son oeuvre terrible en grignotant notre patience.
Puis, soudain, en haut du bruit, nous regardions vers la source du bruit. On entendant des murmures, et des pas, une activité qui allait mettre fin à notre attente. Une trappe s'ouvrit et laissait passer une forte lumière qui se volatilisa à l'apparition de Wik.
Sa mine froide nous observait, et sans le moindre détour il nous glaça le sang en déclarant que nous serons exécutés demain dès l'aube.
Hébété, je contrastai avec les hurlements d'Yvan, il se mit même à genoux pour supplier Wik qui se moqua de tout ça et coupa les plaintes de l'esclave en refermant la trappe.

Yvan était pris de convulsion, de la bave coulait sur ses lèvres. Sur mon visage, mes yeux rouges commençaient à s'humidifier pour ensuite laisser des larmes couler. Je portai mes mains sur mon coeur en attrapant la tunique blanche. Je collai mon dos contre le mur humide, plus rien n'existait autour de moi... Je ne sais pourquoi, dans ma cervelle je vis des scènes du passé, de mon passé... Puis mes mains glissèrent dans mes cheveux et serraient fort ma tête au point d'avoir une douleur vive. Restait-il de l'espoir ? Comme croire à une lueur à cette heure !
La seule voix qui pourrait me venir en aide était celle de la capitaine. Même si au fond, elle devait bien se moquer de mon existence... Et c'était bien logique, me dis-je en caressant mon collier de ronces. Comment pouvais-je croire qu'elle donnerait de l'importance à la vie d'un esclave.

Mes pensées cessèrent quand Yvan parla assez fort, mon regard se portait sur sa silhouette, il était au sol, agenouillé, il n'en revenait pas et l'exprimait d'une autre manière. Mais au fond, nous devions ressentir la même détresse.
Demain matin, nous allons mourir.
Yvan reprochait la décision de la Maîtresse. Et la rage s'empara de son être, il se leva d'un bond ! Et il se dirigea furieux vers moi, le poing en avant en criant que tout était de ma faute.
La chaîne ne m'offrait guère de marge pour esquiver. D'un geste du bras je déviai son coup, et son poing s'écrasa contre le mur faisant tomber de la poussière. Sa main en sang, j'attrapai son poignet, et son genou frappa mon ventre. Il était incontrôlable, au sol, il me frappait sans relâche jusqu'à ce que sa crise de nerf l'épuisa et qu'il tomba au sol en larme, frappant le mur, voulant arracher le lien...
-" C'est ta faute ! C'est ta faute ! " Répétait-il en donnant un coup de tête au sol. Il me faisait peur. Ses coups m'avaient fortement blessé, comme je pouvais j'essayais de m'éloigner de lui, du moins, j'allais jusqu'où m'autorisa la chaîne.
Allongé au sol, la lèvre en sang, mon corps tremblait...
-" Tu le sais que tout cela n'est que la faute de ton ambition. Elle m'a entraîné dans ta chute... C'est moi qui devrait en vouloir." Dis-je d'une voix fragile le regard rasant le sol avec quelques brindilles de pailles.

Il ne me répondit pas, il semblait qu'il dormait. Moi ? Je fermais lentement les yeux aussi, mais je pouvais pas dormir. Lui non plus finalement, je l'entendais grogner, pleurer et se lamenter.
J'imaginai déjà la scène de demain. Comment allaient-ils nous exécuter ?
Je passai la soirée à imaginer les pires choses. Mon souffle était saccadé. Celui d'Yvan également, il m'avait bien amoché celui-ci.
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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeVen 7 Avr 2017 - 0:05

Un échos de pas résonna dans les escaliers. Le garde de la veille montra son agréable frimousse pour ouvrir la lourde porte de la geôle.

« Vous allez sortir. Pas de geste brusque, sinon ça sera douloureux pour tout le monde j'ai été clair ? … On me répond quand je parle. »


Yvan ne trouva que la force de hocher la tête. La clef tourna dans la serrure. L'homme entra pour passer une nouvelle chaîne aux pieds des deux hommes. Avant de les faire sortir... Du moins il aurait bien aimé que cela se passe calmement, mais alors qu'il se baissait pour refermer le fer sur la cheville du responsable des écuries, le jeune homme tremblant se jeta sur lui en hurlant. Deux coup de poings et il s'écrasait à terre, à moitié sonné et le nez ensanglanté.

« T'as de la chance que je te fasse pas sauter les dents une à une, crétin ! Allé debout. » cracha le garde en se massant le crâne à l'endroit ou le premier coup l'avait atteint puis de se tourner vers le second prisonnier.

Tenant en main la chaîne qui passait par les deux colliers, il tira les deux esclaves hors de la cellule, sans ménagement, et les conduisit à travers le couloir, jusqu'à une curieuse salle rocheuse. Une forge pour être plus précis. Une petite forge, modestement équipée. Et au soufflet s'activait une haute silhouette aux bras noirs et au corps couvert d'une tenue blanche et bleu couverte d'un tablier de cuir. L'homme musculeux semblait captivé par les braises.

« Ils sont là.
- Ferme la porte, attache-les au fond et amène m'en un »

Yvan sursauta... C'était bien la voix froide et neutre de Wik qui venait de s'élever...

Mais pas le temps de mollir. Le garde s'emparait du plus proche esclave... qui se trouvait être Valère. Le regard qu'Yvan posa sur lui à ce moment précis était clair : au moins, il aurait le plaisir de le voir crever avant lui...

« Relève-lui les cheveux, coupe lui si c'est trop compliqué. Et tien le bien de manière à ce qu'il garde une oreille sur l'enclume. » Indiqua l'Intendant en se retourna, un burin chauffé à blanc dans une main, une masse dans l'autre.







Allongée à plat ventre sur son large lit bordé de soie et de satin, Krish poussait soupire sur soupire sous les doigts alertes de la plantureuse drow qui laissait courir son expertise sur chaque muscle de la forgeronne pour le détendre en effleurant à peine le dos sensible qu'elle avait sous les yeux. Depuis son réveil, la fatigue et la tension étaient les pires ennemies de Krish. A tel point qu'elle n'avait pour l'instant repris personne dans son lit pour égayé ses nuits d'hiver... car ces fameuses nuits, elle les passaient entièrement à dormir à poing fermé.

Ce matin là, égale à ceux qui l'avaient précédé, elle profitait de la dextérité de l'une de ses servantes tout en écoutant les doigts de son vieux musicien tracer des arabesques d'une sérénité déroutante sur les cordes de son étrange harpe horizontale... Lorsque la voix de Wydrin, un peu moins lasse que d'habitude, l’interpella sans cérémonie.

« Wik m'a dit que vous aviez autoriser l'exécution de l'esclave de l'écurie...
- Mais de quoi tu parles ? » Demanda Krish au comble de la relaxation.

Si elle avait put être un félin, nul doute qu'elle aurait ronronné. Mais elle laissait ça au chaton plein de griffe et de crocs qui dormait roulé en boule sur un coin du lit.

« Je parle de l'homme que j'avais demandé à Wik d'assigner à Hassas jusqu'à son rétablissement.
- Oui sans doute. Et alors ? »

Légèrement agacée, elle leva une paupière pour jauger de l'état de sa chère capitaine de la garde. Elle n'avait pas l'air contente du tout... Quand arrêterait-elle de se prendre aléatoirement d'affection pour certaines sous-races ?
Les deux femme soutinrent le regard un certain temps avant que la jeune hybride ne se détourne en soupirant pour regagner la sortie.

« En tout cas, ne comptez pas sur moi pour vous aider à retrouver un type capable de s'occuper de Tril.
- Attend... »

La drow millénaire s'était soudain redressée, comme frappée par un détail. Le visage bien plus sérieux et les sourcils quelque peu froncés.

« C'est l'humain qui s'occupe de Tril qui est soupçonné de sabotage ?

- Oui. Et le chef des écuries... Wik ne vous l'a pas dit, Patronne ?
- Oh lui... »

Elle lâcha un juron en langue sombre. En un instant elle était debout. Elle sortie d'un pas rapide, prenant à peine le temps de passer sa longue et fine chemise de soie rouge tout en marchant dans le couloir, dépourvue de la moindre pudeur.
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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeVen 7 Avr 2017 - 9:15

Nous étions au sol, abattus, assommés. Le temps donnait cette impression de ralentir tout autant qu'il me semblait trop rapide et me rapprochait sans pitié de la fin. Et nous ne pouvions plus rien y faire. Le silence funeste nous entourait, mon souffle était lent, et faible...
-" Ils ne nous ont même pas donné à manger." Pesta Yvan en larme, ses nerfs avaient lâché si fort qu'il paraissait être totalement décomposé.
Fébrilement, j'essuyai le sang sur ma lèvre, en pensant à Lucile. La pauvre ne devait même pas se douter de mon sort. J'espérai que Matias puisse l'en informer, lui qui était au courant de tout devrait bientôt connaître mon terrible destin.
Cette nuit finalement passa trop vite, c'était ma seule pensée lorsque en haut on entendait des pas, une agitation qui naissait toujours quand le soleil se lève.

Lentement, je me redressa légèrement pour coller mon dos contre le mur avec un terrible mal aux cotes. Je traînais la chaîne avec moi pour être un peu plus commode. Voilà que maintenant je comptais les secondes en entrant dans un délire, en imaginant pouvoir arrêter le temps de s'écouler. Je secouai la tête en me disant que le chevalier que je servais jadis, serait vengé de ma folie dans un instant.
Un grincement en face de nous attira noter attention. La lourde et imposante porte s'ouvrit. C'était le moment, le début de la fin. Un ironique filet de lumière frappa mon visage me narguant par sa beauté alors qu'il m'annonçait le terme de mon existence.
Le même garde qu'hier confirma ma mauvaise intuition. Il allait nous faire sortir d'ici en nous avertissant. Je répondis d'un geste de la tête, en soupirant banalement un oui. J'avais décidé de rester digne malgré le moment. C'était la dernière chose que je pouvais faire pour ne pas finir en me disant que j'avais tout gâché.

Je me relevai totalement, Yvan en fit de même. Ce fut sur lui que le garde passa en premier une chaîne pour entraver ses chevilles.
Mais mon compagnon d'infortune se jeta sur le garde pour tenter de l'assommer, en vain, il n'avait plus la force, ni sans doute le courage, seulement la folie pour éviter la mort.
Le garde le repoussa de deux coups de poings, lui éclatant le nez. Je tournai la tête...Et laissai le garde passer une chaîne autour de mes chevilles, m'obligeant ainsi à faire de petits pas.
Notre géôlier s'empara ensuite de la grosse chaîne qui passait autour de nos deux colliers, symbole de notre collier, et de la toute puissance de la Maîtresse sur nos vies.

Le chemin se passa en silence, rythmé par l'hideuse mélodie des chaînes qui flirtaient avec le sol... Je tremblais inconsciemment, comment le nier, je n'étais pas prêt à vivre cela, qui pouvait l'être. Mes yeux humides ne pouvaient même plus voir, je marchai machinalement.
La route s'arrêta dans une petite forge, chaude, modestement équipée, au fond, une silhouette musculeuse se dessina.
Lorsque le garde lui annonça notre arrivée, sa voix ne laissa pas de doute sur la personne, il s'agissait de Wik. Celui-ci donna des consignes au garde qui ne posait guère de question. Il fermait la porte et détacha la chaîne à mon cou en laissant celui d'Yvan accroché au mur. J'étais le premier. Je croisai le regard à moitié satisfait d'Yvan, heureux de pouvoir me voir crever en premier. Inconsciemment, je crachai en sa direction ! Comme pour lui exprimer le dégoût que j'avais en son endroit.

Toutefois, je fus vite rappeler à la réalité, le garde me conduisit jusqu'à mon dernier lieu. Des litres de sueurs coulaient sur mon front, sur mon visage, et coulait avec abondance le long de mon menton, et de mon nez.
Le garde ne voulait point s'embêter, attrapa un poignard et me coupa les cheveux; me rafraîchissant la nuque. Evidemment, il avait fait sans se poser de question esthétique.
-" A genoux ! " Souffla t-il en posant sa main sur ma tête pour me forcer à le faire. L'énergie me manquait, et à genoux je tombai. Puis ma tête se posa sur l'enclume. Dans mon champ de vision, l'intendant se préparait. Qu'allait-il faire ? Il tenait une masse, et un burin chauffé à blanc. Comment allait-je finir ?
D'un geste lent, Wik se tourna, et quand il fit le premier pas en ma direction, je forçai pour me retirer mais le garde m'avait parfaitement maîtriser....
-" Je n'ai rien fait, je le jure, vous ne pouvez pas faire ça... Vous vous trompez...." Clamais-je en perdant sans doute la raison.
-" Je ne peux pas mourir maintenant, pitié ! Je vous en conjure. Dites à Lucile que je l'adore..."

Le garde appuya un peu plus mon crâne sur l'enclume, manquant même de me l'écraser... La douleur me fit gémir, et le rapprochement de Wik pleurer, ma voix déformée implora sa clémence, mais l'intendant avancer comme si de rien n'était, accomplissant son devoir...
Je captais à peine une espèce d'agitation lointaine dont le son s'amplifia...
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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeVen 7 Avr 2017 - 14:11

La porte du bureau des assistant attenant à celui de l'intendant explosa littéralement. Pris de surprise et de frayeur ils se laissèrent tous tomber au sol. Face contre terre pour ne pas croiser le regard de la furie qui venait d’apparaître.

« OU EST-IL ?! Rugit la voix de Krish.
- Il devait procédé au retrait de deux collier, Maîtresse. Il est parti il y a déjà quelques temps. »

Sans un mot ni un regard, elle repris sa marche cadencer à travers son propre palais, ses deux soigneurs tentant en vain de l'intercepter au détour d'un couloir.






La porte s'ouvrit à la volée. Le cri du métal se stoppa. Le garde se releva d'un bon, la lame déjà à demi-dégainée. La silhouette de Krish, suivit de près par deux guérisseurs anxieux se précipita sans ralentir sur l'homme qui maniait le tison ardent.

« Maîtresse... »

Une légère surprise tintée d’appréhension teintait la voix de l'Intendant, la colorant d'inhabituelles émotions. Sans un mot, la rage bouillonnant dans son regard, elle attrapa l'anneau de du collier de ce chien d'esclave et le fit reculer sans ménagement jusqu'à ce qu'il perde l'équilibre sur le bord du fourneau. Il retint un grognement de douleur, tendu, terrifié par la chaleur qu'il sentait ronger ses vêtement alors que la pression qu'elle exerçait sur lui était telle qu'elle n'avait à qu'à lâcher son collier pour qu'il s’effondre le dos et le crâne dans la braise. Déjà, une désagréable odeur de griller s'élevait dans l'air alors que les pointes de ses cheveux partaient en fumée. Son regard cédait lentement à l’effroi alors que sa main se refermait sur celle de sa déesse,

« Comment as-tu osé utilisé ta position pour me cacher quoi que ce soit ?

- Je ne comprends pas, Maîtresse. Je vous jure.
- Ce garçon est celui qui s'occupe de Tril. Pourquoi ne m'as-tu pas dit que c'était lui le condamné ? Je sais que tu as aussi renvoyer de nouveaux contactes à Geresh et Hanning sans m'en informer.
- Vous ne sembliez pas vous en soucier.
- Tu veux me dicter ce que je pense ?!
- Non Maîtresse ! Articula-t-il toujours plus terrifié.
- Tu oses dire que c'est de ma faute ?!
- Non Maîtresse ! Je vous en conjure ! »

Elle le tira d'un coup sec en avant, le jetant sur le sol. La main de l'Intendant se posa par hasard sur le métal iridescent qu'il avait lâché quelques secondes plus tôt. Il hurla sa douleur en roulant sur le côté, la main recroquevillée contre lui.

« Toi !
- Votre Altesse ?
- Envoie ces deux là dans une chambre des étages inférieur. Chacun une. Gardé chacun par un gars de confiance. Et va te reposer. Je m'occuperai personnellement de leur cas.... Comme je m'occuperai du tien. Ajouta-t-elle un ton plus bas à l'intention de Wik. Il semblerait que mon absence t'ai fait oublié quelle était ta place... »

Les yeux d'or de l'homme se perdirent dans le feu de celle qui se tenait encore entre le fourneau et lui, sa silhouette auréolée d'une lueur sanglante... lorsqu'un déséquilibre apparu furtivement dans son maintien. Il voulu se lever d'un bon pour la soutenir, mais elle le repoussa et fut finalement rattrapée in extremis par un de ses soigneurs. Son front était couvert d'un fin filet de sueur. Il aurait voulu s'assurer qu'elle allait bien, se traîner jusqu'à elle pour vérifier que la fièvre n'était pas trop forte. Il n'avait pas voulu la mettre dans cette état... Il avait juste eu ce besoin viscérale de voir si elle avait gardé toute sa tête, tout son mordant. L'envie de jeter cette pique pour la réveiller et la voir resplendir à nouveau.

« Maîtresse... » murmura-t-il d'une voix fébrile, oubliant toute forme de retenue.

« Silence. Esclave. » articula-t-elle en se relevant, toujours appuyé pesamment sur ses deux gardiens. « Emmenez-le dans mes appartement. Hors de ma vue... MAINTENANT. »

Ainsi les lieux furent vidés. Yvan remerciait la Maîtresse en pleurant sans qu'elle n'y adresse la moindre attention. De loin, en jetant un ultime regard par dessus son épaule, Wik aperçu juste l'elfe noire s'asseoir sur l'enclume avec l'aide de ses deux soigneurs. Elle avait l'air... épuisée.






Prostré au sol, contre le mur de pierre, Wik respirait difficilement, essayant d'oublier ses côtes cassées en bougeant le moins possible. Il avait enduré... Il avait payé... Il avait regretté d'avoir jouer avec ce feu dont elle l'avait si bonnement préservé depuis des années. Il avait mal agi... si mal agi... A un moment ou elle aurait eu tant besoin de lui...

Les traces des larmes avaient séchées sur ses joues. Mais elle étaient encore cuisantes en lui. Il se dégoûtait. Son jeu avait été puéril, hors de propos. Il lui avait désobéi. Il avait fauté. Il avait été orgueilleux, stupide, ambitieux, déloyal. Il se dégoûtait... Il se dégoûtait...

Au moins, le froid ne l'atteignait pas. Les appartements de sa Maîtresse étaient toujours agréablement chauffés, comme sa forge, comme la braise ardente qui lui servait de cœur. Cette braise qu'il aurait tout fait, tout donné, tout arraché pour préserver. Cette braise qu'il craignait de voir se refroidir depuis des années. Il avait eu la preuve qu'elle était encore ardente, bien que changée. Doucement, elle avait changé. Mais il ne l'en aimait que plus.

Son cœur emplit d'un douloureux mélange de culpabilité, de dégoût et de joie, recroquevillé aux limite de ce que son corps et son esprit pouvaient endurés, il se remit à sangloté, la douleur augmentant les larmes qui lui venait de nouveau aux yeux.






Allongée sur les coussins au centre de son antichambre, le bec d'une pipe à eau au coin des lèvres, ses doigts jouant lascivement sur son cordon, les mains encore humide du nettoyage précis qu'elles venaient de subir pour en retirer le sang, Krish s'accordait un instant de repos. Dans l'une des alcôves séparées par des tentures qui bordaient ce salon conviviale où jouait un vieillard chenu aux doigts de fées, Wik se faisait aussi silencieux qu'une souris. Cette fois, elle avait du remettre les barrières au bon endroit. Il s'était permis de la tester une fois de trop. Trop voyant, trop retentissant, trop prématurément. Il avait voulu briser cet équilibre instable dans lequel elle le maintenait et elle avait a son tour risqué de le briser dans l'autre sens pour rétablir le fil du rasoir.

Et maintenant, elle s’abrutissait avec délectation grâce à cette fumée acre qui lui emplissait les poumons. Elle détestait devoir le ramener à la réalité ainsi. Elle se complaisait bien plus ans leur jeu de dupe et dans l'appui inconditionnel qu'elle le savait avoir à son endroit. Mais elle n'aurait jamais hésiter à le punir. La compassion mal placée disparaissait après les deux ou trois premiers siècles.

Bien... tant qu'elle y était, il y avait encore deux détails qu'elle avait à régler.






La porte de la chambre luxueuse dans laquelle on avait jeté Valère s'ouvrit doucement, dévoilant la présence de la Maîtresse des lieux, les cheveux lâchés, vêtue d'une robe blanche assez sobre nouée à l'arrière de sa nuque et dévoilant l'intégralité de son dos tatoué. Les doigts de sa main gauche se terminaient par de longues griffes d'argent visiblement aiguisées mais son regard était plus las et intrigué qu'agressif. Sans un mot, elle referma le battant derrière elle, laissant le garde à l'extérieur.
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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeVen 7 Avr 2017 - 18:59

Je me débattais, je voulais partir je ne faisais que suivre la force du désespoir. Mais impossible de bouger, la main du garde maintenait mon crâne contre l'enclume. Mon visage déformé par la crispation et la terreur était recouvert de sueur. De mes lèvres s'échappaient des suppliques d'une voix faible, et irrégulière.
Lorsque Wik se trouvait juste devant moi, comme une statue de marbre, et qu'il allait débuter la cérémonie mortuaire, je fermai les yeux avec rage, et impuissance.
Une chaleur forte et intense chauffa ma tête, m'empêchant d'entendre clairement un son, la porte venait de s'ouvrir et fit s'arrêter le travail de l'intendant. Maîtresse, venait-il de dire. Avais-je bien compris ? La Maîtresse était là ?! J'ouvris mes yeux. Et la stupeur me gagna. En effet, en ouvrant mes yeux, je vis la drow millénaire tenir par le collier l'intendant, qui manquait de peu de tomber dans les braises du fourneau. La pression du garde sur ma tête cessa, je pus alors me redresser tout en restant à genoux. Mon premier réflexe fut de ramper de quelques mètres pour m'éloigner de l'enclume.

Le corps tremblant j'essayais de me remettre de mes émotions, allais-je m'en sortir ? Rien n'était fait. Une dispute éclata entre la déesse et l'intendant. Elle semblait lui reprocher sa décision en me donnant une certaine importance. Les mains sur le coeur je ne comprenais pas tout, tellement je gardais des forces pour me reprendre et me calmer dans un coin.
Un hurlement sourd retentit soudain ! Jamais je n'avais vu l'intendant ainsi, souffrir, perdre son flegme et cet air nous faisant croire qu'il était de pierre.

La propriétaire des lieux s'adressa au garde, lui ordonnant de me conduire ainsi qu'Yvan dans des pièces à l'étage inférieur.
Le garde s'exécuta en silence, et m'aida à me relever, la simple présence de notre Déesse faisait qu'aucun de nous ne montrait de colère bien au contraire, sa présence nous imposait par la peur un immense respect. Nous la craignons c'était évident.
Je suivais le garde qui délivra Yvan. Notre ancien géôlier mena donc notre expédition. En passant devant la Maîtresse nous baissions notre regard, Yvan pleurait et la remercia pour son intervention; involontaire, pensais-je. Néanmoins sur mon passage, je lui adressa moi aussi des remerciements.
-" Merci, merci Maîtresse !" Murmurais-je essoufflé. Des mots, qui auraient sans doute la même résonance que ceux d'Yvan.
Nous quittâmes la forge sans bruit. Lorsque nous étions assez loin. Je soupirai en respirant fort. Yvan en fit de même. Nous étions soulagés, une sensation d'apaisement, de vertige traversa ma tête.
-" On dirait que vous avez de la chance... Pour l'instant, la Maîtresse va s'occuper de vous, au final je me demande si ce n'est pas pire que la mort. C'est un beau scénario. Pauvre Wik, lui, il va passer un mauvais moment." Souffla le garde en ouvrant la marche nous conduisant dans des lieux qui m'était inconnu.
Yvan me regardait, les mots du garde nous inquiétait. Mais nous étions trop heureux de nous en être sortis.

Le garde ouvrit une porte, j'entrai. Je me frottais les yeux en remarquant une pièce, de taille moyenne, mais d'un luxe que je n'avais pu voir que lorsque j'avais croisé la Maîtresse pour perdre ma liberté. Des coussins au sol, une table, des tapisseries sur les murs, une chaleur douce qui fit office de soin à mon moment d'angoisse. J'entendais une porte à côté s'ouvrir, c'était surement pour Yvan.
Je me jetai sur les coussins ! La chambre était belle. Je m'étirai, en larme, des larmes de joies. Quel plaisir de vivre !
Je n'avais jamais vécu ça, tellement d'émotions, si fortes. Je frottai mon cou, le collier était chaud et ma peau avait légèrement brûlé.
Et mes cheveux coupé vulgairement ne me dérangeait pas du tout finalement même si cette coupe permettait de montrer un peu plus ce collier symbole de mon appartenance à Griffe Argent. D'ailleurs, ce ne fut que maintenant que je pris conscience de ma vie, j'étais la propriété de Griffe Argent. Cette pensée me fit tomber dans un moment d'angoisse incontrôlable qui ne trouva fin qu'au moment où la porte s'ouvrit.

Rapidement, je sus qu'il s'agissait de la Maîtresse ! J'étais allongé sur les coussins, je fis un simple mouvement pour me basculer, et rester sur mes deux genoux au sol en plaçant les paumes de mes mains sur mes rotules, une posture humble qui cherchait simplement à m'aider dans l'épreuve qui m'attendait.
Le garde nous avait mit en garde. Des mots qui ne me disaient rien de bons. Je ne pouvais pas l'expliquer, mais je craignais sa présence plus que tout. Le bruit de la soie flirtant avec le sol accompagnait ses pas sur le tapis.
Qu'allait-elle faire ? Je restai immobile ! Le regard vers le sol...
-"Maîtresse, je vous remercie pour tout à l'heure." Dis-je d'une voix faible et audible sans vraiment savoir comment exprimer mon émotion tant je ne savais pas si son geste était un bon signe ou non...
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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeSam 8 Avr 2017 - 23:39

Krish soupira sans aller plus loin dans la pièce sans fenêtre des entrailles de son palais. La lumière tamisée pour être à la vue des drows donnait une ambiance intime à cette chambre luxueusement meublée. La légère odeur d'ambre et d'encens qui embaumait les étages intérieur pour  en assainir l'air  malgré le manque d'aération se faufilait sans peine jusque là, entrant dans les truffes et dans les têtes avec facilité pour y coller durant de longues heures.

Indifférente au décorum, la maîtresse des lieux portait toute son attention sur le gamin à genoux qui venait de la remercier... encore. Ses griffes cliquetaient à intervalle régulier contre un long bracelet en forme de serpent d'argent remontant le long de son avant bras. Soufflant une seconde fois, elle balaya d'un revers sa longue chevelure blanche qui retomba dans son dos comme une capeline neigeuse jusqu'au renflement des larges hanches de cette femme à l'âge incertain.

« Tu peux arrêter de trembler. Wik n'attentera plus à ta vie. Et ton camarade là... Yvan ? Il semblerait que cet idiot d'intendant lui ai fait suffisamment peur pour qu'il m'avoue jusqu'au plus petit gâteau volé aux cuisine... Tu es pour ainsi dire blanchi ! » ricana-t-elle amusée par son propre choix d'expression.

Tout en continuant de glousser, secouant la tête de droite et de gauche, atterrée par la stupidité de son humour, elle vint s'asseoir sur le bord du lit pour souffler avec une satisfaction désabusée.

« Si on m'avait dit que je devrai de nouveau m'occuper de problèmes de service... »

Elle s'arrêta un instant, reposant ses yeux de feu sur l'humain pour l'observer avec un peu plus de minutie.

« Regarde-moi. » ordonna-t-elle d'une voix aussi calme qu'implacable.

Une peau pâle comme un elfe. Des eux noirs si intenses qu'on en distinguait à peine la pupille. Malgré tout ce qui l'avait conduit là, il avait la naïveté de l'enfance gravé dans le regard. Ce genre de naïveté fugace que seuls les humains pouvaient entretenir sans que les réalités qu'ils affrontent ne finissent par leur entrer dans le crâne par la force.

Elle lui lança un sourire de chat devant un canari. C'était étrange, elle n'avait pas la moindre intuition le concernant. Ce n'était qu'un rampant parmi d'autre. Un papillon voletant quelques instants auprès de la flamme. Et pourtant il avait, dans sa malchance, un bol de cocu... Tout, de son affectation jusqu'au sauvetage in extremis semblait être la conséquence de coups de main qui l'avait judicieusement placé.

Pourtant il n'était ni particulièrement fort, ni particulièrement tenace... Elle se demandait même s'il avait un quelconque caractère... Il ne semblait être qu'une pâle copie d'être vivant relégué au titre de fantôme parmi tant d'autres, comme de si nombreux servants ici... Et ce seul point, associé avec la constatation grotesque de sa survie donnait à la féline l'envie d'explorer un peu les coutures de cet être. Au pire, elle serait déçu et il retournerait dans son troupeau d'éphémères. Elle aurait au moins été intriguée durant quelques heures.
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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeDim 9 Avr 2017 - 12:17

Elle était là, peut-être à porté de main... Je restai immobile, dans cette posture qui implorait la clémence de la Drow millénaire.
Lorsque le souffle de la voix de celle-ci raisonna dans la pièce comme une sentence divine ma tête se baissa encore plus dans un soupir de soulagement. Ce moment, toutefois, fut bref, car j'ignorai la suite.
Cet entretien serait pire que la mort ! Avait insinué le garde en nous conduisant dans cette salle. Que voulait-il dire ?
Cette pensée me glaça le sang. Son ricanement ne m'aidait pas non plus, tant elle s'amusait avec mon angoisse. Mes mains sur mes rotules serraient de temps en temps pour ne pas glisser la toge blanche poussiéreuse et par endroit légèrement brûlé.
Un rire qui s'allongeait dans le temps, sincèrement, je n'avais point l'envie de rire en cet instant précis. Ce fut donc dans ce étrange mélange de sentiments que la Maîtresse s'installa tranquillement sur le lit en montrant une certaine lassitude dans le fait de devoir s'occuper d'une chose aussi futile. Il était évident que les esclaves devaient être dans son domaine le dernier de ses soucis.
Je devais avouer que j'étais quand même heureux d'être sauvé. Ma fébrilité se calma, en apparence du moins, car la Maîtresse imposait par sa simple présence une puissance incroyable sur mon être.

Elle m'ordonna de la regarder. Lentement, je pivotai un peu pour lui faire face. Mon regard glissa vers le haut, elle portait une robe sobre, sa silhouette était bien dessiné, et enfin son regard écarlate ! Comment décrire ce regard, et ce qui traversa mon âme en cet instant ? J'en était incapable. Je restai figé, mon souffle court, une goutte de sueur se mit à couler le long de ma tempe. J'étais comme fasciné tout autant qu'effrayé par cette scène.
J'avais maintenant vraiment conscience de ma condition, j'avais conscience que j'étais la propriété de la personne assise sur le lit. Il y avait dans l'atmosphère de la pièce cette image de voir une Drow en compagnie d'un simple animal, d'un simple meuble.
En pensant au fait qu'elle était millénaire, je me sentais encore plus petit ! Et un éclair vint me dire que mon existence pour elle était un simple clignement d'oeil.
Pourquoi m'observait-elle ainsi ? Impossible de le dire. Devais-je parler ? Le sourire qu'elle m'adressa guida mon impression sur ma condition, elle s'amusait avec moi, et elle ne me voyait pas comme un être humain.
-" Pourquoi êtes vous intervenue en personne Maîtresse ? " Demandais-je en essayant de soutenir au mieux son regard. J'avais envie de comprendre de savoir.
-" Comment va Tril ? Et Hassas ? " Poursuivis-je dans mon élan, je parlai comme si ma vie en dépendait.

Puis, dans un sentiment d'auto-estime, je pensai au fait qu'elle avait vu en moi un être capable de s'occuper de sa monture.
-" Suis-je le seul capable de m'en occuper ?" Soufflais-je avec inconsciemment un sourire sur mon visage.
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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeLun 10 Avr 2017 - 0:44

Elle sourit de plus belle, toujours féline, toujours amusée. Il était amusant à embrayer question sur question. Quand la dernière fusa, elle le détrompa avec la plus grand jovialité:

" Toi ? non. Je pourrais m'occuper de Tril. Wik également. Mais tu es capable de t'en occuper sans perdre de doigts et c'est appréciable car ni lui ni moi n'avons envie de nous en charger. "

Le menton appuyé sur les mains, elle scrutait toujours la moindre de ses réactions. Il était curieux dès qu'on le lui permettait. Il réfléchissait vite et avait une haute opinion de lui-même malgré le collier qui lui enserrait le cou... C'était d'autant plus drôle en sachant le mot qui était gravé à l'intérieur...

" Et qu'est-ce que cela changerait pour toi si je te disais que je ne t'avais pas sauvé volontairement ? "

Elle attendit la réponse avant d'ajouter, un brin plus bas:

" Et si je te dis que Wik et Yvan ont payer ta survie en donnant leur vie ?"
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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeLun 10 Avr 2017 - 10:19

La drow millénaire n'attendait pas pour me répondre. Elle nia le fait que j'étais l'unique personne capable de me charger de Tril. Son air malicieux renforça mon idée qu'elle s'amusait avec moi. Il était exact que Tril était une monture capricieuse, et souvent je manquai de me blesser. Je ne lâchai plus le regard de la Maîtresse qui me regardait toujours avec des yeux qui brillaient et pétillaient.
Je fis une petite moue en comprenant donc pourquoi elle était satisfaite de voir quelqu'un se charger de Tril. C'était simplement pour éviter une blessure. J'y voyais pour moi une chance dans ce cas, je n'avais pas peur, au contraire, c'était pour un moi une mission incroyable que d'avoir la charge d'un animal si mystérieux dans son comportement.

Etrangement, je transmettais une forme de confiance en moi. Etrange après les événements que je venais de subir, la peur suprême, la présence de la propriétaire. Et pourtant. Mon coeur avait peur, mais ma cervelle luttait contre cette sensation, pour essayer de garder un peu de fierté. Et cela malgré ma tenue, malgré le collier.
Toujours immobile, agenouillé juste devant la Maîtresse, celle-ci pour me répondre; me posa une question. Judicieuse, car au fond, cela n'avait guère d'importance pourquoi elle m'avait sauvé, si elle avait fait de manière volontaire, ou pas.
Elle avait fait, et pour moi c'était là le plus précieux.

-" Ne pensez-vous pas qu'il serait amusant que votre geste soit volontaire ? Sachant nos conditions respectives, vous auriez pu simplement laisser l'intendant Wik me tuer, et me remplacer à la seconde suivante. Si votre acte est fait délibérément cela aurait une immense valeur, bien plus que le cas contraire. Même si dans mon triste sort, le sort me fut souvent favorable.
Et puis, peut-être que cela me flatterait.
Néanmoins, vous avez raison, pour mon existence cela n'a guère d'importance, je suis simplement heureux d'être encore en vie. "
Répondis-je avec un brin d'ironie, car je ne cherchai pas à m'attirer le courroux de mon interlocutrice, bien au contraire, je voulais appuyer sa puissance sur mon destin.

Soudain, le sourire timide sur mon visage creva devant la phrase de la Maîtresse. Ma mine était une ode à l'étonnement.
Etait-ce possible ? Qu'elle puisse en finir avec Yvan, je n'en doutais guère, mais Wik ? Son intendant ? Je ravalai ma salive grossièrement avec des gouttes de sueurs qui coulaient avec plus d'abondance. Puis je me disais que j'avais déjà pris une vie pour me sauver.
J'essayai de lire dans les yeux de la Maîtresse pour savoir si elle disait vrai. Ce fut impossible. Mes poings serraient la tunique blanche.
-" Yvan n'avait aucune importance pour moi. Wik était seulement celui qui me guidait. Qu'ils aient offerts leurs vies pour sauver la mienne est un geste incompréhensible, Yvan me détestait, et pour Wik, je n'étais qu'un éphémère parmi tant d'autres ! J'imagine qu'ils pensaient que mon existence vous serez plus utile que la leurs." Soufflais-je en étant confus, en effet j'étais sous l'emprise d'une certaine folie qui s'emparait de temps en temps de ma cervelle, j'étais surement en train de pêcher par arrogance, en oubliant les conseils de Wydrin. Néanmoins, je parlai avec sincérité, même si j'étais un peu triste pour eux.
Maintenant, il fallait savoir si elle disait vrai.
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MessageSujet: Re: la Morsure du froid   la Morsure du froid I_icon_minitimeLun 10 Avr 2017 - 13:12

Décidément, il était de plus en plus drôle celui-là...

« C'est toi qui utilise le mot éphémère, je parie deux jours de labeur que Wik ne l'a jamais employé devant toi. » sourit-elle, étrangement douce malgré la lueur d'amusement dans son regard.

Que ce soit par effet de manche ou par sincérité, il était toujours intrigant d'entendre un humain pur-sang utiliser ce genre de mots. L'orgueil de ce jeune homme semblait ne pas avoir de limite... tout en étant étrangement logique et réaliste.

Il semblait être une personne aux compétences moyenne... Et à l'esprit stupidement téméraire. Pas particulièrement bon combattant mais assez courageux pour prendre les armes. Pas un canon de la beauté humaine mais un regard intrigant. Pas particulièrement bon orateur et angoissé au point d'en avoir le visage empoissé de sueur, mais n'hésitant pas à parler vrai. Pas particulièrement chanceux mais risquant sa liberté et sa vie pour sauver la femme qu'il aimait.

Contrairement à ce qu'elle laissait paraître, elle se souvenait très bien de ce petit hurluberlu. Comme elle se souvenait de chaque homme et chaque femme  venu lui arracher un pari durant les dix dernières années. Contrairement aux esclaves achetés par Wik pour les besoins précis du Palais, eux se trouvaient dans ce nouveau décor comme un personnage détouré sur une peinture et coller grossièrement sur une autre toile de maître. Généralement, ils ne pariaient pas leur vie entière, mais quelques années de servitudes. Malgré ça, ils acceptaient mal leur destin et Wik était obligé de les cadré. Parfois, l'un ou l'autre se révélait avoir quelques compétences intéressantes et elle s'en occupait personnellement.

Mais ici, elle aurait été bien en peine de dire quelle était l'essence de cet homme... D'un côté il semblait taillé pour faire parti de la masse informe des vermines, de l'autre son comportement laissait songeur... Et cela le rendait d'autant plus intrigant.

Au lieu de répondre aux interrogation de l'esclave, Krish fronça les sourcils, dévisageant un peu plus précisément son profil avant de se lever pour s'approcher d'une coiffeuse qui trônait dans un coin de la chambre.

« Quant à l'utilité que représente pour moi ton existence ou la leur, tu crois vraiment que qui que ce soit puisse abandonner sa propre vie sur une pensée aussi stupide ou tu dis ça pour essayer de me flatter ?  » demanda-t-elle d'un ton dégagé sans lui lancer un regard.

Devant le miroir, quelques nécessaires étaient posés. Une bassine, une cruche d'eau vide, du savon, un drap blanc. Elle ouvrit successivement les petits tiroirs taillés dans le bois sans prêter attention à son reflet ou aux cliquetis que produisaient les innombrables chaînettes métalliques piquées à ses oreilles.

Enfin, son visage s'illumina d'un franc sourire.

Avec une légère exclamation de victoire, elle se retourna, brandissant une longue paire de ciseaux d'un métal blanc, ouvragée sur toute sa surface.

« Assied-toi. » ordonna-t-elle en désignant le bord du lit drapé de soie.
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