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 Briser l'ennui (Aelalia)

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Jeanne de Sephren
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MessageSujet: Briser l'ennui (Aelalia)   Briser l'ennui (Aelalia) I_icon_minitimeJeu 9 Juin 2011 - 15:23

(HS : se déroule deux jours avant le mariage de Viktor)

Le voyage l’ennuyait. Le ballotement lent du carrosse lui paraissait s’étirer encore et encore. Par la fenêtre, elle observait les allers-retours d’un cavalier de sa garde lui enviant, malgré la bruine fine et sans doute glacée, sa liberté de déplacement et le frisson d’aventure l’étreignant peut-être comme elle lorsqu’elle enfourchait sa monture. Dans une voiture aux sièges matelassés, difficile de ressentir une quelconque invitation à l’escapade échevelée. Elle jeta alors un regard presque suppliant à Michelle qui ne rétorqua que par un vague grondement de réprobation. Avec un de ses rares mouvements d’humeur, elle jeta brutalement l’ouvrage qu’elle lisait sur le siège et croisa les bras pour bouder, enfant capricieuse.

- Nous sommes bientôt arrivés ? demanda-t’elle pour la dixième fois de la journée.

Soupirant vaguement, l’ancienne nourrice ne releva même pas la tête de son ouvrage.

- J’ai besoin d’une dame de compagnie plus enjouée que toi. Tu es parfaite dans le rôle de la confidente maternelle, mais je me languis d’une présence jeune et pleine d’entrain. Une compagne qui saurait monter à cheval avec qui je pourrais me balader. Et pas un Guiche guindé parce qu’il pense que ma vie est en danger à chaque instant et que mon rang a creusé un gouffre entre lui et moi. Ni un vieil homme persuadé que je serais bien mieux dans un lit à attendre un héritier digne de ce nom.
- L’ennui vous fait oublier votre rang, jeune fille. Vous vous comportez comme une enfant détestable. Mais soit, trouvons une demoiselle de bonne famille à laquelle vous pourriez vous confier et qui pourrait vous distraire. La petite de Brevise est délicieuse, mais manque encore cruellement de maturité. Peut-être rencontrons-nous à Missède une jeune femme avec laquelle vous pourriez vous entendre.

Finalement, Michelle s’approcha de sa protégée et tapota doucement sa main pour calmer son humeur maussade.

- Cesse donc de froncer les sourcils ainsi. Tu finiras ridée avant l’âge ! Diantre, Jeanne, nous ne t’avons pas élevé pour que tu te conduises comme une jeune sotte écervelée sans responsabilité. Cesse donc de te lamenter.

Jeanne soupira en jetant un regard noir à sa servante.

- Je sais, je sais. L’ennui me rend souvent au mieux apathique. Par les Cinq, qu’est-ce que je déteste ne « rien » faire.

Attrapant son bouquin, elle reprit sagement sa lecture.

Finalement, le cortège ducal arriva au château de Missède. Après les formalités d’usages et un peu de repos, Jeanne se retrouva libre et temporairement désœuvrée. Faussant compagnie à Michelle débâtant sur la toilette à porter pour la réception du soir avec une camériste, la duchesse se rendit dans les jardins de la demeure baronniale pour les explorer, timide et, sans doute, vaine tentative de ressentir un peu d’exaltation après un morne périple.
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Aelalia de Gwidyr
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MessageSujet: Re: Briser l'ennui (Aelalia)   Briser l'ennui (Aelalia) I_icon_minitimeJeu 16 Juin 2011 - 16:40

Depuis le retour des chasses organisés en Ysari, le château était en effervescence. La cause ? Le mariage du Baron et de Kathleen de la Roseraie. Un véritable évènement attendu depuis des mois. Tout devait être parfait, de la décoration de la chapelle au couvert pour le repas en passant par les tenues des futurs époux. La mariage avait lieu dans deux jours et on imagine assez bien l'ambiance qui régnait au château à ce moment là. D'après les dires des serviteurs, le mariage serait simple, les nobles dames étaient relativement déçues, elles s'entendaient à un mariage somptueux, digne du rang du Baron.

Aelalia n'avait pas d'avis sur la question, elle fuyait par tous les moyens possibles ce genre de discussion, préférant son cheval ou le calme du jardin au discours enflammé des dames de son entourage. Par simple curiosité, elle écouta quand le sujet des invités fut abordé. Beaucoup de beau monde, notamment la duchesse de Langehack, Jeanne de Sephren. La nouvelle duchesse de Langehack intriquait Aelalia, notamment par son jeune âge, une jeune demoiselle de dix sept ans qui gouverne un duché ce n'est pas monnaie courante mais aussi par les rumeurs que l'on racontait sur elle, ce n'est pas une grande beauté mais son regard serait à couper le souffle, la jeune noble ne fait pas attention aux rumeurs mais en voyant les dames s'extasier sur Jeanne de Sephren, Aelalia ressent le besoin de la rencontrer. Bref, une fois le sujet des invités clos, Aelalia faussa compagnie aux dames de Missède pour prendre la direction des jardins, prétextant une grande bouffée de chaleur dû à l'excitation du mariage.

Cape sur les épaules pour se protéger de la fraîcheur automnale et sourire en coin, la farouche blonde arriva rapidement à destination, fière de son nouveau mensonge. Voilà un comportement bien peu noble mais que Néera lui pardonne ce nouvel écart de conduite, les discussions concernant le mariage ne sont pas vraiment son fort. Le calme du jardin était un véritable réconfort comparé à l'agitation qui régnait au château. Respirant une grande bouffée d'air frais en marmonnant un " Enfin tranquille ", Aelalia ne s'aperçu pas qu'elle se trouvait en présence de la duchesse de Langehack. Elle ne put s'empêcher de rester face à elle sans la moindre réaction comme figé, ne pouvant ni bouger, ni même parler. C'est au bout de longues minutes, qu'Aelalia retrouva ses esprits, pour enfin plonger dans une parfaite révérence, restant toujours autant silencieuse.
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Jeanne de Sephren
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MessageSujet: Re: Briser l'ennui (Aelalia)   Briser l'ennui (Aelalia) I_icon_minitimeLun 27 Juin 2011 - 0:45

De l’air, enfin ! Après plusieurs jours enfermés dans son carrosse, la demoiselle pouvait enfin respirer un peu de frais sans avoir quiconque sur le dos. La sensation exquise de la pierre froide de la rambarde sous ses mains, le vent qui agitait ses cheveux, les yeux mi-clos, elle savourait enfin ce parfum de « liberté ». Tant et si bien qu’il lui fallut quelques instants pour se rendre compte que quelqu’un la fixait avec insistance.

Après avoir incliné légèrement la tête à la révérence, Jeanne dévisagea à son tour son vis-à-vis de manière à décider comment elle allait l’intégrer à « son » moment de tranquillité. Entre les deux jeunes femmes l’écart était aussi grand que le jour et la nuit. Si Aelalia toute d’or rayonnait de la beauté triomphante de l’astre diurne, Jeanne était son exact opposé, calme, froide, de cristal et d’argent. Aussi dissemblables soient-elles pourtant, chacune reflétait et magnifiait l’éclat de l’autre. Finalement, la duchesse prit la parole sur un ton doux.

- Le Bonjour. Avec qui ai-je l’honneur de partager cet ilot de sérénité dans le tumulte des préparatifs du mariage du Baron ?

D’un geste autoritaire, elle l’invita à se joindre à sa promenade. D’un bon pas, Jeanne descendit la volée de marche la séparant des haies taillées de l’écrin de verdure. Après quelques minutes silencieuses, elle fit volteface et mira Aelalia.

- Vous montez à cheval ? Je m’ennuie… J’ai envie de prendre l’air et de m’échapper pendant quelques heures à mes conseillers et caméristes.

Elle attendit une seconde, puis se saisit de la main d’Aelalia qu’elle entraina dans son sillage jusqu’aux écuries. Elle fit alors seller leurs montures. Peut-être était-ce le long périple qui changeait la docile et sage duchesse en une boule de nerfs cherchant vaille que vaille l’aventure. Ou alors l’air de Missède. Quoiqu’il en soit, Aelalia se retrouvait en compagnie d’une tête ducale particulièrement exigeante qui la somma bientôt de lui faire passer un après-midi les plus amusants possibles tout en lui donnant carte blanche ! Briser quelques règles de bienséance ne dérangeait pas, pour une fois, la psychorigide langecine.
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MessageSujet: Re: Briser l'ennui (Aelalia)   Briser l'ennui (Aelalia) I_icon_minitimeMer 3 Aoû 2011 - 16:29

- Le Bonjour. Avec qui ai-je l’honneur de partager cet ilot de sérénité dans le tumulte des préparatifs du mariage du Baron ?

Aelalia eut à peine le temps de répondre, qu’elle se fit entrainer de manière ferme par la duchesse. Se joignant à elle le temps de quelque pas, elle n’ouvrit pas la bouche, préférant éviter de dire quoique se soit de travers. On voit bien par là que la rosière est peu habituée à la haute noblesse. Profitant du silence, elle observa avec discrétion la duchesse avant de se faire surprendre une nouvelle fois par celle-ci. Face à face, elle émit un regard surpris.

- Vous montez à cheval ? Je m’ennuie… J’ai envie de prendre l’air et de m’échapper pendant quelques heures à mes conseillers et caméristes.

Sans même s’en rendre compte, Aelalia se retrouva aux écuries du château en attendant que sa monture soit prête. Elle qui avait pour habitude de s’occuper de Rajid, elle eût du mal à laisser faire le garçon d’écurie. Son étalon d’ailleurs regardait celui-ci les oreilles en avant ne comprenant pas qu’on vienne le déranger pendant sa sieste.

Une fois les chevaux harnachés, les dames entreprirent de quitter l’enceinte du château. Mais se ballader en présence de la duchesse était loin de passer inaperçu et des gardes arrivèrent rapidement pour les escorter. Vaillante, Aelalia se pencha vers Jeanne pour lui chuchoter.

« Madame, si vous voulez vous échapper et passer un moment tranquille je crois que c’est le moment, avec les gardes il est impossible de faire une promenade digne de ce nom. »

C’était la chose que préféré la jeune rosière, échapper aux gardes pour enfin être vraiment tranquille. Ceux-là étant aussi bêtes que leurs pieds, c’était une entreprise fort aisée. Grimpant rapidement sur Rajid entraînant la duchesse à son côté, elle partit au galop sans attendre la garde, obligent Jeanne à faire de même. Ce n’est qu’une fois le château au loin, qu’Aelalia ralentit la cadence pour enfin revenir au pas et se tourner vers la duchesse. La tête légèrement baissée, elle avait quelque peu peur de la réaction de cette dernière.
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MessageSujet: Re: Briser l'ennui (Aelalia)   Briser l'ennui (Aelalia) I_icon_minitimeMer 3 Aoû 2011 - 23:12

Tsah, saletés de gardes empêcheurs de tourner en rond ! Que ne donnerait-elle pas pour s’en défaire rapidement afin de profiter d’un peu de liberté ! Et l’occasion tant attendu, Aelalia s’en saisit avec un brin de flamboyance de bon aloi. Quittant le cercle rassurant des protecteurs, elle lança sa monture au galop. Bien vite, Jeanne fit claquer les rennes de sa bête pour suivre sa compagne du moment. Une fois le château nimbé dans la brume hivernale, elle consentit à ralentir l’allure. Presque penaude, elle gardait alors la tête baissée comme en attente du jugement de la duchesse. Jugement qui ne tarda pas à éclater en un cristallin rire de gamine.

- Si vous saviez à quel point je rêvais de m’en défaire pour quelques instants !

Une fois l’hilarité passée, elle rapprocha son cheval de l’étalon de la pétillante blonde, afin de flatter son encolure de quelques caresses.

- Un beau compagnon que vous avez là. Comment se nomme-t-il? J’aurais aimé avoir Relvan avec moi : Nous aurions pu les mettre en compétition amicale. Une promenade à rythme soutenu, contrairement à la lenteur ennuyeuse que l’on m’impose pour ma sécurité lors de mes balades, nous – autant à moi qu’à mon étalon – aurait fait un bien fou.

Plus bavarde et enjouée qu’à l’accoutumée, Jeanne se surprenait presque elle-même. Etait-ce la présence d’une demoiselle de son âge ? L’air frais ? La première liberté offerte depuis son Sacre ? Difficile à dire. Depuis son ascension au trône ducal, elle s’était ensevelie sous une tonne de paperasseries – oh elle pourrait simplement profiter mais la demoiselle ne mangeait pas de ce pain-là au grand dam de certains conseillers – et n’avait souri franchement qu’à deux reprises. Celle-ci comprise.

- Montrez-moi l’endroit que vous préférez dans les environs.

Se penchant vers Aelalia, un brin taquine, elle ajouta :

- N’ayez crainte, j’ai déjà mangé trois de mes dames de compagnie au petit-déjeuner, je suis repue. Agissez avec moi comme vous le feriez avec n’importe quelle demoiselle de votre rang. Mes chevilles n’ont pas encore enflées malgré mes responsabilités.

Jeanne resserra son manteau bordé d’hermine blanche afin de se protéger des courants froids. Puis, elle invita d’un geste gracieux sa compagne à prendre la tête pour servir de guide.

- Nous ne devrions pas trop tarder. Connaissant mes gens, ils lanceront bientôt les chiens sur nos traces. Autant en profiter au mieux avant le cruel rappel à l’ordre.

Lancée d’un ton badin, la phrase trahissait néanmoins une vérité sans appel. En effet, au loin déjà, quelques appels étaient perceptibles. Cependant, Jeanne demeurait stoïque et altière. Lorsqu’elles se remirent en route, elle demanda – et non pas ordonna – un peu à la manière des enfants esseulés et ne sachant pas réellement s’y prendre pour mettre les gens à l’aise.

- Parlez-moi un peu de vous.
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MessageSujet: Re: Briser l'ennui (Aelalia)   Briser l'ennui (Aelalia) I_icon_minitimeSam 6 Aoû 2011 - 14:57

- Si vous saviez à quel point je rêvais de m’en défaire pour quelques instants !

La réaction de la duchesse rassura Aelalia qui se joignit à son rire de bon cœur. Bien que de plus haute naissance que la jolie blonde, Jeanne ne laissait pas transparaitre cette différence entre elles. Une sourire lumineux aux lèvres, elle regarda la duchesse flatter l’encolure puissante de son étalon, Rajid avait grandement l’air d’apprécier ce geste, hennissant doucement sous les caresses procuraient par Jeanne.

- Un beau compagnon que vous avez là. Comment se nomme-t-il? J’aurais aimé avoir Relvan avec moi : Nous aurions pu les mettre en compétition amicale. Une promenade à rythme soutenu, contrairement à la lenteur ennuyeuse que l’on m’impose pour ma sécurité lors de mes balades, nous – autant à moi qu’à mon étalon – aurait fait un bien fou.

« Rajid est le compagnon le plus fidèle, mais aussi le plus exigeant. Mon frère m’en a gentiment fait cadeau, je crois que ma mère le regrette d’ailleurs. Peut-être que nous aurons l’occasion, le jour où vous reviendrez à Missède de faire cette petite compétition. Je suis certaine qu’il en sera autant heureux que moi »

Quand Julyan lui avait montré l’étalon d’un blanc éclatant, Aelalia en était de suite tombée amoureuse, ayant toujours eu une affinité particulière avec les chevaux, ils avaient vite développé une grande complicité, au point que l’étalon s’avérait être jaloux envers toutes personnes s’approchant un peu trop de sa cavalière, et plus particulièrement les hommes.

Jeanne voulu connaitre son lieu favori, vivant au château du baron depuis un moment déjà et malgré ses nombreuses escapades, la demoiselle n’avait pas encore trouvait la perle rare. Il y avait bien cette colline qui offrait une vue imprenable, mais auraient-elles le temps suffisant de s’y rendre ? Les gardes n’avaient pas perdu de temps et ils allaient finir par les rattraper. Il fallait ruser, histoire de gagner un peu plus de temps.


- N’ayez crainte, j’ai déjà mangé trois de mes dames de compagnie au petit-déjeuner, je suis repue. Agissez avec moi comme vous le feriez avec n’importe quelle demoiselle de votre rang. Mes chevilles n’ont pas encore enflées malgré mes responsabilités.

« Vous me rassurez, je n’aurais pas voulu vous servir de collation. Si tel est votre désir, je me comporterai avec vous comme je le ferais avec une amie. Je prie juste pour ne pas me faire taper sur les doigts par le baron à notre retour.»

Dans un sens, c’est Aelalia qui avait lancé l’idée cette fuite improvisée, si elle arrivait jusqu’aux oreilles du baron ou même de son frère, la demoiselle risquait de passer un sale quart d’heure. Mais il n’était pas le moment de penser à ça. La demoiselle autant que la duchesse voulait profiter de ce moment de liberté. Une fois les chevaux au pas, Jeanne pria Aelalia de lui parler d’elle. Que devait-elle lui dire ? Il n’y avait pas grand-chose de passionnant dans sa petite vie presque tranquille.

« J’ai peur de vous décevoir, mais je n’ai pas de belles histoires à vous conter. Au grand dam de ma mère je ne suis pas une demoiselle bien obéissante, peu portée sur les occupations qui touchent la broderie, la musique ou le chant. Je préfère de loin la chasse ou le dressage des chevaux plutôt que de passer mon temps dans une pièce remplit de dames bavardant de sujet qui pour moi semble futile. Ma famille espérait me marier à un homme que je ne connaissais, j’ai refusé tout bonnement, c’est ce qui explique ma présence à Missède. Je tiens trop à ma liberté pour la perdre maintenant. »

Aelalia avait parlé sans retenue, se dévoilant à Jeanne. Quand elle s’aperçue de cela, elle s’arrêta net, tournant un regard confus vers la duchesse.

« Pardonnez-moi, mais mes lèvres vont parfois plus vite que je ne le désire. Vous devez surement avoir une piètre opinion de ma part après mes révélations. »
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MessageSujet: Re: Briser l'ennui (Aelalia)   Briser l'ennui (Aelalia) I_icon_minitimeDim 7 Aoû 2011 - 16:22

- Quand bien même le baron souhaiterait vous taper sur les doigts pour notre petite escapade, je gage qu’il n’osera point lorsqu’il découvrira que je suis l’instigatrice de celle-ci.

D’un air faussement ingénue – à force d’observation des nobles de sa cour, elle singeait parfaitement certaines de leurs manières – elle tapota ses lèvres.

- Après tout, être duchesse comporte quelques avantages. Comme celui de détenir plus d’autorité que son vassal.

Malicieuse, elle étira ensuite un grand sourire satisfait. Hors de question qu’Aelalia supporte les conséquences de sa lubie, la responsabilité entière lui en incombait. Certes, Guiche râlerait, Michelle la réprimanderait, mais peu importait. Bien des nobles se ménageaient le droit de chevaucher librement sur leurs terres – et parfois même en terrain ennemi – sans que personne n’y trouve rien à redire.

La tête légèrement penchée sur le coté, elle écouta les confidences d’Aelalia, puis elle hocha la tête.

- Pourquoi aurais-je une piètre opinion de vous ? Vous disposez du droit de décliner une union. En faire usage n’est pas réprimandable. Certes, je ne connais pas les tenants de l’affaire, peut-être cet homme aurait-il été un parti appréciable pour votre maison. Mais, tout à fait entre nous, je vous envie cette liberté. Toutes les femmes rêvent d’un mariage d’amour. Aucune ne souhaiterait se retrouver attifer d’un vieux seigneur. N’est-ce pas naturel ? Un jeune cœur aspire à l’amour et non au devoir et à la raison.

Elle marqua une pause, raffermissant son étreinte sur les brides de sa monture.

- Cependant si être de haut lignage a certains avantages, il n’en reste pas moins que je dispose d’une marge de manœuvre minime en ce qui concerne les élans du cœur. Pour le bien de notre peuple, je ne connaitrais, sans doute, pas la douceur de tendres sentiments.

Droite comme un i, elle esquissa une brève moue.

- Néanmoins, si je ne condamne pas votre comportement, je ne puis le cautionner entièrement. N’oubliez pas qu’avec vos droits de sang, vous héritez également des devoirs liés. Viendra un jour où vous ne pourrez plus repousser les demandes de vos nombreux prétendants. La recherche du Grand Amour devra s’effacer au profit de ce qui est bon pour vos gens.

A force de prononcer ces mots, peut-être finirait-elle pas s’en convaincre elle-même. Redressant le regard vers le ciel, elle nuança ses propos d’un doux sourire mélancolique, presque complice. Oui, elle s’y accoutumerait et oublierait les fantasmes d’une jeune rosière.

- Quant à votre désintérêt pour les travaux féminins et votre manque d’obéissance aux convenances, je crains de ne pouvoir vous reprocher quoique ce soit. Moi-même, je ne goûte que moyennement aux tâches de broderies et aux fanfreluches d’habillement. Je préfère nettement m’occuper de mes oiseaux de proie, tirer à l’arc ou encore me plonger dans la lecture.

Elle singea le ton d’une vieille femme, celui de Michelle.

- Votre Altesse ! Vos yeux sont cernés, votre teint manque de fraicheur, vous ne devriez pas passer tant de temps dans vos livres ! Venez, nous allons vous faire devenir mannequin impuissant pendant des heures pour des essayages de tenues toutes plus ridicules les unes que les autres !

Elle éclata de rire à nouveau. A n’en pas douter, cette phrase était le condensé parfait des petites contradictions imposées à une rosière. Des heures à faire le piquet sur un tabouret quoi de meilleur pour la santé ? Une fois plus calme, elle reprit de sa voix claire.

- Et puis, j’occupe une charge traditionnellement réservée aux hommes. Jusqu’à récemment l’idée même d’avoir une femme pour dirigeante aurait provoqué l’hilarité générale et, aujourd’hui, Merval, Olyssea, Soltariel, Sainte-Berthilde et Langehack sont dirigés par des femmes. Les temps changent. Peut-être que nos filles de nos filles se battront aux cotés des hommes contre les Sombres, les mèneront même à la bataille et… accessoirement épouseront les hommes qu’elles auront choisis librement.

Un peu d’utopie n’avait jamais fait de mal tant qu’on arrivait à discerner ce qui était faisable dans la réalité. Si elle doutait que cela aille si vite, l’idée la séduisait. Sur cette note optimiste, elle termina.

- Pour l’instant, il est encore trop tôt pour que nous soyons considérées comme l’égale des hommes. Mais, œuvrer pour le futur, n’est-ce pas là un concept séduisant ?

Alors qu’elles cheminaient tranquillement dans la lande, quelque chose attira apparemment l’attention de la duchesse. Se redressant sur sa monture, elle plissa les yeux, puis en pointa la direction à sa compagne.

- Allons-voir là-bas.

Éperonnant sa bête, Jeanne se dirigea vers une vieille masure en ruine. Trônant dans la lande, il s’en dégageait une vague atmosphère oppressante. Arrivée sur place, elle mit pied à terre et attacha son cheval à un arbre racorni. De plus près, l’endroit ne rassurait guère plus. Des murs, il ne subsistait que trois pans encore presque entier. Le vent avait depuis longtemps emporté la paille de la toiture. A nue, la charpente grinçait et craquait sinistrement au gré des rafales glaciales. Se lovant plus chaudement dans son manteau, Jeanne enjamba les débris de la porte défoncée. Malgré la circulation de l’air, une sale odeur lui prit rapidement les narines et Jeanne plaqua lestement une main sur son nez et ses lèvres réprimant un haut-le-cœur. Très vite, les jeunes femmes purent en localiser la raison. Dans un coin de la pièce, sur une paillasse, un cadavre exaltait son humeur faisandé. Des vers blancs grouillaient hors de son ventre lacéré. Alors que la raison poussait les demoiselles à s’enfuir rapidement – ou du moins de sortir du lieu pour quérir de l’air plus respirable -, Jeanne resta tendue à l’extrême et livide pendant plusieurs minutes interdite au beau milieu de la pièce. Frémissant à intervalle régulier, son regard semblait fouiller la pièce à la recherche… de quelque chose. Finalement, elle se retourna vers Aelalia. D’un ton où perçait la frayeur, elle bégaya.

- A-allez… chercher un p-prêtre de Tyra. V-vite.
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